Mot de l'auteur
/!\ Cette histoire est une réécriture en version boy x boy de "La quête des Livres-Monde" de Carina Rozenfeld, l'histoire et les personnages lui appartiennent ! Les livres peuvent être acheter sur amazon, fnac et en librairie ! (Environ 5 à 14 euros le livre et environ 30 euros l'intégrale) pour soutenir l'auteur et la financer dans ses projets ! /!\
PS : Les personnages autres que Nathan, Zayn, Lia et Aela ne m'appartiennent pas ! Ils sont de Carina Rozenfeld, une écrivaine très talentueuse que j'admire !
Trois jours plus tard, Nathan n'avait reçu aucune nouvelle de Zyan. Il était systématiquement tombé sur sa messagerie, il n'était plus jamais en ligne sur Skype ou Messenger. Il ne savait pas quoi penser : devait-il aller le voir pour l'encourager, lui dire qu'ils trouveraient forcément une solution à un moment ou à un autre ? Devait-il attendre qu'il se ressaisisse et comprenne que son départ précipité n'était pas la bonne solution ? Ou alors... peut-être était-il déjà parti et volait-il en ce moment même au-dessus de l'Atlantique, le regard perdu par-delà le hublot de l'avion...
Il décida que, si ce soir encore il n'arrivait pas à le joindre, il irait chez son oncle le lendemain. Cela lui laissait quelques heures pour inventer un prétexte pour débarquer chez lui. Il fut tiré de ses pensées par la caissière qui l'interpella.
- Sur place ou à emporter ?
- À emporter, répondit-il distraitement.
Il prit le sac en papier blanc et rejoignit Lia qui l'attendait sur le trottoir, impatient. Aussitôt, ils se mirent en route, zigzaguant entre les piétons nonchalants qui encombraient les trottoirs. Des vendeurs à la sauvette proposaient des boissons fraîches aux touristes, des odeurs de merguez grillées flottaient dans l'air. Les marronniers, immenses, prodiguaient une ombre bienvenue dans la fournaise de la soirée.
La journée avait été très chaude, le soleil avait écrasé les rues de Paris de ses rayons brûlants. L'atmosphère étouffante s'exhalait à présent du sol, remontait en écharpes brûlantes autour de la foule convergeant vers la pelouse du Champ-de-Mars qui servait de poste d'observation privilégié sur la tour Eiffel. D'habitude, le grand rectangle d'herbe s'étendait, vaste et vert, entre l'École militaire et le pied du monument. Mais aujourd'hui, tout l'espace était occupé, jusqu'au dernier centimètre, par une foule de pique-niqueurs qui s'interpellaient, riaient, hurlaient dans leur téléphone portable, écoutaient de la musique sur des postes radio. Les nombreux groupes avaient étalé des nappes sur l'herbe et dévoraient le contenu de leurs paniers-repas en attendant le début du spectacle. C'était une tradition pour Nathan et Lia : tous les ans, ils venaient assister au feu d'artifice du 14-Juillet tiré du Trocadéro. Cette année, ils avaient proposé à Zayn de les accompagner, bien avant la déconvenue de la tour Saint-Jacques. Il avait alors accepté avec enthousiasme, et ce soir les deux amis pensaient à lui avec un pincement au cœur... Ils auraient tant aimé vivre ce moment en sa compagnie ! Ils auraient certainement trouvé un moyen de chasser ses tristes pensées au moins le temps de la soirée.
Avant de se mettre en quête d'une place libre où dîner, ils admirèrent silencieusement la tour Eiffel, dont l'éclairage orangé prenait en densité à mesure que le ciel s'assombrissait. Le crépuscule déposait un ruban rosé sur la cime des arbres bien alignés. Plus haut, le ciel fonçait lentement.
- Prêt à se lancer dans l'enfer de la foule hystérique ? demanda Lia.
- Toujours prêt.
Contournant les groupes de touristes excités, ils avancèrent sur la pelouse. Ils avaient juste la place de poser les pieds entre les grappes de personnes qui ne semblaient même pas les voir. Pas à pas, ils s'enfoncèrent dans le Champ-de-Mars, se rapprochant de la tour Eiffel qui se détachait sur le ciel devenu mauve.
Enfin, ils trouvèrent quelques centimètres carrés d'herbe, entre des Italiens qui riaient à gorge déployée en parlant très vite et des Anglais qui buvaient de la bière en interpellant un vendeur de gadgets fluorescents à agiter quand la nuit serait tombée.
Ils déplièrent la couverture que Lia avait apportée dans son sac et déballèrent leur dîner du sac de papier qu'ils dévorèrent en guettant l'heure. Le feu d'artifice devait commencer à 23 heures et ils avaient encore un peu de temps avant le début du spectacle. C'était la soirée idéale pour essayer de se délasser. Malgré eux, ils se mirent à parler de Zayn, du deuxième Livre-Monde perdu. Ils n'en avaient pas encore tenu Eyver informé, reculant le moment terrible où il faudrait lui avouer que tous ses espoirs étaient réduits à néant. Eyver avait bien tenté de joindre Nathan, mais l'adolescent n'avait pas décroché, laissant l'appel basculer sur sa messagerie. Chaque soir il se disait : « Demain, je lui dis tout. » Mais le jour suivant il ne trouvait en lui aucun courage pour prendre son téléphone et raconter les derniers événements au vieil homme.
Perdu dans ses pensées, il engloutissait la dernière bouchée de son hamburger et la faisait passer à coups de grandes gorgées d'Ice Tea quand Lia lui donna un coup de coude qui le tira de ses réflexions :
- Regarde le gars là-bas, il est trop chelou !
Elle lui indiqua, sans beaucoup de discrétion, un homme assis un peu plus loin, au milieu d'un groupe de jeunes surexcités qui interpellaient toutes les jolies filles. Celui qui avait attiré l'attention de Lia contrastait avec le reste de ses camarades : comme pétrifié, il observait fixement les deux amis. Nathan le regarda à la dérobée, pour ne pas se faire trop remarquer. Quelque chose le mettait mal à l'aise chez cet homme, au-delà de la rigidité dont il faisait preuve, mais il n'arrivait pas à définir ce que c'était.
Lia, qui le détaillait sans vergogne, mit le doigt sur le détail dérangeant.
- Il a des yeux curieux, non ? On dirait qu'ils sont tout noirs... Il est défoncé ou quoi ?
Gênée à son tour, Lia détourna enfin son regard de l'homme, concentrant faussement son attention sur la tour Eiffel qui brillait de plus en plus sur le ciel sombre.
Nathan, oubliant toute discrétion, prit sa suite. Les yeux fixes de l'inconnu l'attiraient de façon malsaine. Ils étaient en effet très étranges : ses iris et ses pupilles étaient d'un noir d'encre, tout comme le blanc qui était censé les entourer.
Se sentant repéré, l'homme se leva. Il se déplaçait avec des mouvements raides, saccadés, comme ceux d'un pantin en bois maintenu par des fils.
- Il vient vers nous, chuchota Nathan alors qu'un filet de sueur froide glissait le long de sa colonne vertébrale.
Un sentiment d'urgence l'envahit tout entier, mais il lutta contre son envie de se lever et de courir le plus vite possible. C'était ridicule. Il y avait plusieurs centaines de milliers de personnes autour d'eux, ce n'était pas le moment de créer un mouvement de panique.
L'inconnu qui venait vers eux piétinait, comme s'ils n'étaient pas là, les pieds et les mains des spectateurs qui protestaient avec véhémence. L'un d'entre eux, qui avait peut-être bu plus que de raison, se leva d'un bond et se mit à insulter l'homme aux yeux noirs dans une langue étrangère.
Ce dernier l'ignora, ce qui exaspéra davantage le spectateur surexcité, dont le visage vira au pourpre en quelques secondes. Il poussa l'importun aux épaules en guise de provocation. L'homme aux yeux noirs n'eut qu'à écarter l'étranger d'un geste nonchalant de la main pour que ce dernier soit envoyé à plusieurs mètres en arrière et s'effondre sur un autre groupe qui poussa des cris de stupeur.
- Il faut filer, déclara Nathan d'une voix tendue.
Cette fois, ce n'était plus de la paranoïa. Quelque chose n'était pas normal.
- Quoi ? demanda Lia qui avait déjà oublié le type "chelou" et laissait ses yeux vagabonder sur les silhouettes courtement vêtues des filles.
- Il faut y aller. Je ne le sens pas du tout.
Lia se retourna et pâlit avant de se lever d'un bond.
- Tu as raison. Viens, on se tire !
Elle ramassa ses affaires à toute allure et les fourra en boule dans son sac. Les deux adolescents s'éloignèrent en se faufilant entre les pique-niqueurs. Nathan espérait atteindre le bord de la pelouse où la foule s'agglutinait, debout, offrant une protection vivante contre l'inconnu. Il jeta un regard en arrière. L'homme aux yeux noirs les suivait toujours.
- Plus vite ! pressa-t-il en poussant son amie dans le dos. Il est encore derrière nous !
En évitant tant bien que mal de piétiner les spectateurs, ils accélérèrent le pas. L'inconnu se cala aussitôt sur leur rythme. À ce moment-là, la tour Eiffel s'éteignit complètement, annonçant le début du spectacle. Toute la foule se leva d'un coup, avec un grand « aaaaaaaah !» de joie anticipée. Les adolescents se retrouvèrent pris en étau dans le brusque mouvement vers l'avant qu'imprima le public, attiré comme des papillons de nuit vers la lumière des premières gerbes colorées du feu d'artifice.
Ils durent jouer des coudes pour se frayer un passage, sous les protestations de certains qui n'appréciaient pas d'être dérangés en plein spectacle.
L'homme derrière eux faisait moins de manières et avançait plus vite. Nathan, qui marchait à l'arrière, le surveillait régulièrement. Il le perdait de vue par moments puis le retrouvait toujours sur leurs pas quand un bouquet lumineux explosait haut dans le ciel, éclairant la scène. La musique qui accompagnait le show était assourdissante, et Nathan devait crier pour prévenir Lia qu'ils n'avaient toujours pas semé leur poursuivant.
Enfin, ils parvinrent au bord de la pelouse. Dans les allées de gravier, il y avait encore plus de monde. La foule dense, tournée vers le Trocadéro, ne prêtait attention qu'au feu d'artifice qui grimpait en intensité, à l'unisson avec la musique.
L'homme qui les talonnait trébucha soudain et tomba comme si les fils qui le faisaient avancer avaient cédé. Nathan soupira de soulagement et voulut prévenir Lia qu'ils pouvaient se détendre, mais il croisa le regard d'une femme toute proche qui venait de tourner la tête vers lui dans un mouvement raide de robot. Ses yeux, entièrement noirs, n'exprimaient rien. Ni son visage qui semblait de cire. Nathan sursauta. Entre-temps, la femme s'était interposée entre son amie et lui, le séparant de ia.
Il ne lui restait qu'à faire demi-tour pour l'esquiver. Il amorça le mouvement, rendu plus difficile par la foule compacte. La musique vrillait ses tympans, et son cœur battait aussi fort que les explosions du feu d'artifice. Il sentit la main glacée de la femme se poser sur le haut de son bras pour l'empêcher de s'éloigner. Son t-shirt, trempé de sueur, se colla contre sa peau. Nathan s'accrocha instinctivement aux bretelles de son sac à dos pour le plaquer contre ses ailes.
Comment échapper à ces êtres étranges aux yeux d'encre noire ? Se baissant subitement, il parvint à faire lâcher prise à la femme et se faufila, presque à quatre pattes, entre les jambes des milliers de personnes qui l'entouraient. Sans la source lumineuse des gerbes qui éclataient régulièrement, il aurait perdu le sens de l'orientation depuis belle lurette. Mais, grâce aux flamboiements de couleurs, il arriva à se repérer et longea la pelouse vers l'École militaire.
Il parvint à se couler jusqu'à la structure en verre du mur pour la Paix qui lui indiqua qu'il était presque arrivé sur la rue. Il ne savait pas où en était sa poursuivante, mais il ne voulait pas perdre de temps en se retournant. Finalement, il sentit l'asphalte de la route sous ses pieds. La foule était encore compacte, mais il savait qu'en tournant sur sa droite elle perdrait en densité puisque le spectacle n'était plus visible derrière les immeubles haussmanniens qui bordaient le parc.
Enfin, il put se redresser et avancer plus vite. Il ne savait pas où se trouvait Lia, mais espérait que son amie s'en était sortie également. Une fois libéré du carcan humain qui l'avait oppressé, il se lança à foulées rapides vers le métro. La rue, interdite à la circulation pour la soirée, lui offrait toute la place nécessaire pour fuir bien que peu de possibilités pour se cacher. Mais au bruit de ses baskets sur le bitume s'ajouta, au bout de quelques secondes, un autre pas de course. Il risqua un œil par dessus son épaule. Cette fois, c'était un homme qui le poursuivait, et il courait vite lui aussi. Quand il passa sous l'éclairage urbain, Nathan remarqua qu'aucun éclat ne brillait dans son regard. C'était un autre être aux yeux d'encre. Nathan n'avait plus beaucoup de doute sur l'identité de son poursuivant. L'Avaleur de Mondes était de retour, et cette fois il avait trouvé un autre moyen pour s'en prendre à lui. Fugacement, l'adolescent pensa à Zayn. Finalement, c'était mieux qu'il soit parti. L'affrontement se passerait entre lui et le monstre. Il savait déjà comment les choses allaient se terminer. Autant abréger ses souffrances. Nathan s'arrêta au milieu de la rue et se retourna très lentement. Plus loin, le feu d'artifice continuait à faire résonner ses explosions. C'était le décor idéal pour la fin. Le chaos.
L'homme, immobilisé à cinq mètres de Nathan, l'observa un moment de ses yeux aussi sombres et vides que le néant.
Inconsciemment, Nathan tirait de plus en plus sur les lanières de son sac. Il sentit ses ailes imprégnées de sueur s'enfoncer dans son dos moite.
- Tu ne m'échapperas pas, cette fois, anomalie, prononça alors l'Avaleur de Mondes de la même voix désincarnée que Nathan avait entendue par deux fois dans sa tête. Je ne peux pas m'attaquer à ton esprit, mais je peux détruire ton corps.
L'humain qui servait de refuge à l'Avaleur de Mondes fit alors jaillir de derrière son dos une main qui tenait une bouteille de bière brisée, dont les pointes acérées brillèrent dans la lumière des lampadaires. Nathan frissonna. Il avait imaginé finir d'une manière un peu plus classe, moins vulgaire qu'égorgé par le tranchant d'une bouteille de bière. Mais on ne choisissait pas la façon dont on mourait...
- Avant de disparaître, tu vas me dire où est cachée la source de la douleur, de la distorsion. Celle qui m'a réveillé dans mon sommeil.
- La source...?
Nathan se tut rapidement. Il avait compris que l'entité parlait du Livre-Monde, qui l'avait dérangé au moment où il avait été ouvert.
- Tu crois vraiment que je vais te le dire ?
- Tu vas souffrir, alors tu me le diras.
L'homme pantin s'avança d'un pas. Puis d'un autre. Nathan reculait instinctivement, mais il savait que toute fuite serait inutile. L'Avaleur de Mondes le suivrait, puis passerait de corps en corps, jusqu'à se rapprocher de lui suffisamment pour l'éliminer, que ce soit en l'étranglant ou en le poussant sous les roues d'une voiture. Le corps était une bien faible enveloppe... Au loin, les échos du bouquet final retentissaient comme autant de coups de semonce annonçant la fin.
Encore un pas, un second, un troisième...
Nathan et l'Avaleur de Mondes étaient face à face à présent. L'adolescent pouvait plonger dans l'abîme de néant qu'étaient les yeux parfaitement noirs de son ennemi. Le rien, la destruction. Aucune âme, aucun sentiment, aucune émotion. Juste le vide, étourdissant. L'Avaleur de Mondes ne connaîtrait jamais l'amour, la vie, la joie, ni même la peine, indispensable pour comprendre le bonheur. Il n'était que vacuité, non-être... Il irait au bout de sa tâche coûte que coûte, c'était le seul but qui habitait le territoire dévasté de sa non-vie. En croisant son regard, Nathan comprit qu'il ne pourrait jamais convaincre l'entité de l'épargner, ou de laisser vivre d'autres futures victimes. L'Avaleur de Mondes ne connaissait pas la pitié, puisqu'il ne connaissait aucun sentiment. "Quelle tristesse…" pensa Nathan.
À ce moment-là, une succession d'événements s'enchaînèrent.
Lia, qui venait de s'extirper à son tour de la foule hypnotisée par les gerbes de couleur, déboucha dans la rue où les deux hommes qui se faisaient face semblaient attendre un signal pour commencer l'affrontement. Elle s'arrêta net, effrayée par la vision de la haute silhouette de son ami qui ne bronchait pas.
- Nathan ! hurla-t-elle.
Aucun des deux protagonistes ne broncha. L'homme aux yeux noirs leva un bras au bout duquel une bouteille brisée s'apprêtait à s'écraser sur la tête du Chébérien.
Lia poussa un second cri, mais un autre hurlement couvrit le sien.
C'était Nathan, qui s'affaissait sur le sol en se tordant de douleur. Lia pensa d'abord que c'était trop tard, que l'Avaleur de Mondes avait blessé son ami. Mais le corps possédé par l'entité était également effondré sur l'asphalte de la route et se convulsait de la même manière.
Nathan voulait juste que cela cesse. Que la souffrance sorte de son corps. Que le déchirement qui écartelait chacune de ses cellules le tue pour ne plus avoir mal. Il avait cru son heure venue en voyant le verre tranchant se rapprocher de sa gorge, mais au même moment, le déchirement avait recommencé. Était-ce Eyver qui avait ouvert le Livre-Monde ? C'était impossible ! Il avait été remis dans le coffre après leur passage et il fallait le code de chacun d'entre eux pour compléter la combinaison et accéder à l'ouvrage. Alors...
Lia se précipita sur la silhouette de Nathan, recroquevillé sur la chaussée. Elle reconnut tout de suite les symptômes de son mal : le visage déformé, les traits étirés au point que sa peau semblait sur le point d'être arrachée. Elle avait déjà assisté à ce spectacle : chez Eyver, quand ils avaient ouvert le premier livre. L'hôte de l'Avaleur de Mondes subissait le même sort. Et, finalement, dans un spasme plus fort que les autres, le corps de l'ennemi se cabra, sa bouche s'ouvrit, immense, caverneuse, et une épaisse fumée noire, faite de milliers d'éléments ténébreux, jaillit vers le ciel, accompagnée d'un gémissement atroce, grinçant, qui déchirait les tympans.
Quelqu'un avait ouvert un Livre-Monde et avait créé une distorsion.
Puis la douleur cessa.
Le silence était retombé en même temps car le feu d'artifice était terminé. Le corps inerte qui avait abrité l'Avaleur de Mondes respirait faiblement, dans un léger souffle rauque.
Nathan s'était détendu, flasque, les yeux grands ouverts sur Lia.
- Le deuxième livre, murmura-t-il. On l'a ouvert...
- Je sais, chuchota Lia. Je sais…
