Bonjour à toutes et tous
Nous voici rassemblés en ce jour pour fêter la publication d'un nouveau chapitre.
Vous avez été nombreux à m'envoyer un petit commentaire au chapitre précédent et je tiens à particulièrement vous en remercier, j'espère que vous saurez continuer sur cette lancée car ça m'aide beaucoup.

Changement dans la forme : retrouvez maintenant les paroles du vampire sous un format d'écriture normal, sans italique, pour vous permettre de bien distinguer les ingérences du vampire dans les échanges qu'Harry peut avoir. Merci Lady Zalia d'avoir remarqué ce changement de forme :)

Un gros bisou et plein de chocolats de Pâques pour sasucchi0123, Doucette77, Lady Zalia, LoupSpell, Tephou29, brigitte26, Holybleu et Guest ! Vous les avez mérités ! hihiii je vous aime !


RAR Guest : une nouvelle tête parmi nous, ravie de te lire 3 tes mots me vont droit au cœur ! Merci !
J'espère que ce chapitre vous plaira ! Bonne lecture à tous et toutes !


Chapitre 26

Tandis que la nuit tombait doucement sur l'appartement d'Harry, vampire et calice n'avaient pas beaucoup avancé. Il y avait eu beaucoup de silences, imposés par leur état d'épuisement moral, peu de discussions, surtout menées par Harry qui ne voulait pas que son calice s'enferme dans ses souvenirs, quelques regards, gênés de Draco, protecteur du vampire et d'Harry qui le couvait comme la petite chose à la fois fragile et précieuse qu'il était.

Harry lui proposa finalement, devant les heures qui s'écoulaient, de lui préparer à dîner, Draco accepta du bout des lèvres, les yeux perdus sur les images sans son que projetait la télévision qu'il avait allumé plus tôt. Il y avait à cette heure-ci ces sketchs humoristiques qu'en temps normal Harry appréciait.

Alors qu'il l'observait par le passe-plat qui séparait la cuisine du salon tout en préparant rapidement une salade complète pour son calice, le vampire repensait aux mots que celui-ci lui avait dit plut tôt.

Il avait besoin de reprendre le contrôle sur sa vie. Enfermé avec ces enfoirés, il n'avait eu d'autre choix que l'automutilation, mais aujourd'hui… comment l'aider à se sortir de ce réflexe morbide qui semblait pourtant le soulager, à tort.

Harry pensa à un psychomage, mais comment faire sortir Draco de chez lui sans l'angoisser ? Et surtout comment justifier la présence du mangemort le plus recherché du monde sorcier chez le chef des Aurors ? Avait-il assez d'influence pour soudoyer un médecin ? Pourrait-il avoir assez confiance en lui pour qu'il ne révèle rien au sujet de ce nouveau patient… ?

Une migraine lui monta, d'autant plus accentuée qu'il avait soif. Cette journée l'avait fatigué et rien ne lui aurait plus fait de bien qu'une bonne et longue séance de morsure. Sauf que là, ça semblait bien mal parti pour que son calice accepte volontiers ce geste. Lui-même ne se l'autoriserait pas. Il sentait encore le goût du sang, de la peur, qui envahissait sa bouche, glissait dans sa gorge, tandis qu'il avait imposé la dernière morsure à son calice. Il n'en voulait plus jamais des comme ça. Ce plaisir coupable, il n'avait vu que ça pour faire revenir Draco à la raison. Mais cela avait des conséquences dont il n'avait pas voulu tenir compte sur le coup.

Maintenant Draco avait besoin de reprendre confiance en lui, en eux, avant de vouloir à nouveau sentir les canines de son vampire dans sa gorge, parce qu'il lui avait fait peur, pire, il lui avait fait mal. Alors qu'il ait besoin de temps était compréhensible. Harry grogna, de concert avec son vampire, en sentant l'afflux de sang qui gonfla une partie de son anatomie, au souvenir de ces gorgées nourrissantes, le vampire, malgré lui, réagissait au souvenir, c'était après tout, l'essence même de sa nature.

Mordre était peut-être encore meilleur qu'un rapport charnel à ses yeux. Peut-être, car ni Harry et encore moins le vampire n'avait eu de relation avec quiconque depuis sa transformation. Peut-être, car Harry n'avait jamais mordu personne, juste quelques animaux au début, le temps que Severus le fournisse en potions, et cela n'avait rien d'érotique. Alors il ne pouvait que se baser sur les récentes morsures, sur son calice, qu'il avait expérimenté. Cela avait été bon. Alors, l'espace fugace d'un instant, le vampire se demanda ce que ça pourrait faire, de mordre son calice pendant qu'il le….

Harry grogna cette fois un peu plus fort. Il fallait vraiment que la créature comprenne à quel point il allait devoir prendre sur lui. « Oh mais j'en suis conscient, gloussa-t-il, ça ne m'empêche pas de me projeter, ça arrivera bien tôt ou tard ».

- Plutôt tard alors, bien plus tard, vu comme c'est parti, lui répondit Harry à voix basse.

- Tu as dit quelque chose ? s'intéressa Draco sans quitter le poste de tv des yeux.

- Non, non, Draco, rien du tout, le rassura Harry.

Il n'avait pas du tout envie de développer le sujet qui venait d'être abordé avec le vampire avec son calice. Il était sûr de voir Draco détaler en courant s'il osait aborder ce sujet…. délicat.

Après un dernier gloussement amusé du vampire, Harry apporta le plateau qu'il avait composé à Draco, qui semblait s'obstiner à vouloir garder les yeux sur ce fichu écran, peut-être par peur de se confronter au regard rubis et il repartit rapidement à la cuisine, chercher une fiole de potion concoctée par Severus. Il n'avait que ça, même si c'était peu, pour se sustenter, alors il ferait avec. Il ne voulait absolument pas prendre le risque de brusquer son calice.

Pourtant, juste après l'avoir avalé, la voix, qui s'adressa à lui, le fit sursauter :

- Tu as faim.

Il n'y avait nulle question dans la bouche de Draco. Quand Harry se retourna, l'air perplexe, il ne lui sembla pas que son calice ait bougé et pourtant il l'avait vu avaler la potion. A quel jeu jouait son calice avec lui ? Il fronça les sourcils, perplexe devant son attitude et retourna s'assoir près de lui.

- En fait j'avais plutôt… soif, répondit Harry d'une voix rauque, celle du vampire qui semblait tenir de préciser ce point. C'est pour cela que j'ai avalé une potion nutritive, explicita ensuite Harry ayant repris sa propre voix.

Il naviguait entre deux caractères, savourant le fait de ne plus se sentir complètement étranger dans son propre corps. Recueillir un calice avait peut-être était ce qu'il y avait de mieux pour le pauvre Auror qui acceptait de mieux en mieux son statut de créature. N'ayant plus crainte de le laisser parler, sachant qu'il ne perdrait pas le contrôle, s'amusant même de ses penchants parfois… pervers, manipulateur, tout ce qui faisait que le vampire…. En était bien un.

- Et pourquoi ne m'as-tu simplement pas mordu ? s'enquit Draco, les yeux toujours rivés sur le petit écran, exaspérant ainsi légèrement le vampire qui s'adossa dans le canapé avant de lui demander tout en le fixant :

- Tu aurais été d'accord pour que je te morde Draco ?

La voix était tout autant amusée qu'intriguée. Le vampire aurait été déçu s'il avait pu manquer une occasion de plonger ses canines dans cette carotide. Mais Harry lui ne l'entendait pas vraiment de cette oreille, au-delà de son besoin de mordre, il avait le besoin de protéger et le vampire en avait aussi conscience, mais il ne pouvait s'empêcher de s'amuser.

- Draco ? Réponds-moi.

Les yeux ne clignaient même pas, signe de la tension chez son calice, qui finalement se contenta d'hausser les épaules, relançant par son attitude le mal de tête d'Harry.

- S'il te plaît, Draco, avant que je n'éteigne la télévision, regarde-moi et réponds-moi.

Il avait fait de son mieux pour que son impatience transpire le moins possible dans sa question.

Quelques secondes après, Draco détourna enfin son visage de l'écran et fixa un point au niveau de son menton avant d'articuler à voix basse :

- Je suis ton calice, je crois que si tu as soif, je suis là pour ça.

- Ainsi donc, tu crois que ça me donne le droit de venir dans ton cou quand ça me chante, pour te mordre et boire ton sang ? le vampire réprima fortement la frustration qui naquit en lui suite à ses mots, Parce que tu es juste mon calice.

- C'est pourtant ce que tu as fait, toute à l'heure, et à ce moment-là ça ne te gênait pas de voir la réalité en face.

- La réalité en face ? répéta Harry qui ne voyait pas bien où il voulait en venir

- Oui, la réalité en face, celle qui dit que le calice est là pour nourrir le vampire.

Au fur et à mesure de l'échange, la voix au départ chuchotée de Draco s'élevait peu à peu.

- Oh pitié, Draco, ne joue pas à ce jeu ! répondit Harry qui se releva, quoi, vraiment ? On en est revenus à ça dans notre relation ? Tout ce que je t'ai dit aujourd'hui, tu l'as déjà oublié ? Tout ce que j'ai essayé de te prouver avant ça ? Tu n'es pas ma réserve de nourriture, un calice ne se limite pas à ça. Je comprends que tu sois troublé et perdu, on vient d'avoir une espèce de dispute…

- Tu appelles ça une dispute ? Draco mima dans l'air des guillemets, on aurait dû aujourd'hui sortir, passer une bonne journée, et à cause de moi, de ma lâcheté, on n'a pas pu, ce qui t'a conduit à te dire « tiens, si je jouais les psys à deux balles pour mon calice » et de fait tu m'as forcé à te parler de choses pour lesquelles, je n'étais juste pas prêt. Ce n'est pas une dispute. C'est une tentative pour le vampire de marquer ce qui est sien et d'approuver son autorité dessus ! La morsure que tu m'as faite n'en est que la preuve ! Tu ne savais plus comment me calmer, alors tu as sorti ton arme ultime, j'ai tort ?

- Si je peux en placer une, Draco, imposa Harry dont la voix se mélangeait étonnamment à la tonalité de celle du vampire en coupant à son tour son calice dans sa logorrhée, tu oublies que ce que tu as vécu me concerne, parce que, au-delà du fait que tu es mon calice, je tiens à toi, Draco, moi, le vampire, et l'humain que j'habite, nous sommes tenons, sincèrement à toi !

Il entendit le jeune homme déglutir puis le vit baisser les yeux. Il avait apparemment visé juste, au cours de leur relation, s'il était devenu évident pour Harry que les sentiments naissaient doucement, le calice lui n'en avait pas conscience, cantonné dans son rôle qui le liait à son vampire. Peut-être parce qu'il n'avait tout simplement pas l'habitude, de l'amour, fraternel, amoureux, charnel, de l'amour tout court en somme… Harry se perdit un moment dans ses pensées, le jeune homme connaissait-il l'amour ? Lui en avait-on déjà donné ? Prouvé qu'il en était digne ?

- Qu'est-ce qu'il y a Draco ? Ça t'étonne ? Que je puisse tenir à toi ? Que ce lien, qui nous unit comme calice et vampire puisse nous permettre de vivre une vraie relation de couple ? reprit Harry qui voulait être sûr qu'il ait bien ingéré cette information et parla de sa propre voix pour affirmer les dires de la créature.

Mais il n'obtint pas de réponse. Tant pis, son calice l'avait au moins entendu. Il espérait que ses mots finissent par faire sens chez lui, et jugea qu'il valait mieux clore ce sujet de discussion qui échauffait le vampire. Ça le mettait en colère que son protégé ne se pense pas digne d'être aimé, qu'il ne connaisse pas ce sentiment et la créature mourrait d'envie de lui prouver combien il tenait à lui, de la façon la plus naturelle possible. Mais il savait que s'il voulait perdre définitivement la confiance de Draco, ce moyen-là dans l'immédiat était le meilleur moyen d'y parvenir.

Harry préféra se lever, s'occuper du salon et laisser son calice dîner tranquillement devant la télé. Il savait que derrière ces pupilles grises, ses neurones devaient s'agiter à toute allure face aux évènements et discussions de la journée.

La soirée continua de défiler ainsi, Draco avait débarrassé son plateau de lui-même et était maintenant à moitié somnolent dans le canapé, tandis qu'Harry s'occupait toujours en un peu de rangements et classements divers de papiers. Depuis que Draco était entré dans sa vie, il était bien là une corvée qu'il avait facilement mis de côté.

Quand il entendit le souffle régulier de son calice, signe que celui-ci s'était endormi, il jeta un œil à l'horloge, il était presque vingt-trois heures. Et il avait lui aussi hâte que cette trop longue journée soit derrière eux.

Il termina alors rapidement sa tâche et doucement s'approcha de son calice. Avec douceur, il l'attrapa pour le positionner dans ses bras, telle une jeune mariée, sa tête dans son propre cou et doucement le conduisit jusqu'à sa chambre où il l'étendit.

La pénombre régnait dans la pièce, seul un trait de lumière provenant du couloir les éclairait. Et quand il déposa Draco sur le lit, celui-ci agrippa dans son sommeil un coussin et se cala plus confortablement. Le vampire l'étudia un instant, le trouvant particulièrement beau, avec son tee-shirt légèrement relevé qui laissa apparaître son nombril, le vampire rêvait d'y déposer ses lèvres là, toute contre la peau fine de ce ventre légèrement recouvert de poils sous le nombril, qui formait une ligne, comme une flèche qui indiquait la route à suivre. Harry inspira un peu trop fort. Ce n'était pas le moment d'alimenter ce genre de pensées, mais un jour, le jour où son calice serait prêt, il lui prouverait, avec toute la douceur dont il était capable, à quel point celui-ci était digne d'amour.

Pour le confort de son calice, il décida toutefois de lui ôter son pantalon ainsi que ses chaussures. C'est avec des gestes doux et précautionneux qu'Harry travailla donc à déshabiller son calice, ne le laissant qu'en boxer et tee-shirt, retenant une envie qui ne faisait que monter chez lui, poussé par un vampire, ivre d'amour. La peau près de l'aine lui semblait bien fine, aussi fine que celle du cou, et il commencerait bien par croquer un morceau dans son calice. Secouant la tête, Harry se détourna de son calice endormi, un demi-sourire sur le visage.

Il s'enferma dans la salle de bain, mourant d'envie d'une bonne douche avant de se coucher. Et dans celle-ci, tandis que ses pensées cheminaient dans sa tête, ne pouvant effacer l'image de son calice, endormi, totalement abandonné dans ce lit, ses mains glissèrent sur son propre corps, allant le délivrer, avec un plaisir pécheur, l'esprit en proie à des fantasmes qui choqueraient certainement son calice, de la tension sexuelle qu'il avait accumulée, et c'est dans un orgasme particulièrement fort, qu'Harry jouit dans cette douche, le nom de Draco sur ses lèvres.

Quelques minutes plus tard, tâchant de fuir la petite pointe de culpabilité face à ce plaisir solitaire qu'il venait de s'accorder, il rejoignit son calice, toujours endormi, et se cala contre lui, revêtu de son pyjama et posa sur eux le drap avec délicatesse. Il huma avec un plaisir non feint l'odeur de la peau du garçon, provoquant un agréable frisson le long de sa colonne vertébrale. Comme il appréciait que Severus lui permette, via la potion qu'il avalait, de continuer à jouir des plaisirs humains de la vie.

Harry ne s'endormit pas de suite, réfléchissant à sa nouvelle vie. Il s'étonnait de la facilité, plutôt déconcertante, avec laquelle il avait finalement accepté l'arrivée de son calice dans sa vie. Lui qui avait vu ça au départ comme la fin des temps, s'était finalement vite acclimaté. Preuve en était de sa séance de masturbation sous la douche en pensant à Draco. Comment en était-il arrivé là, … Les yeux rivés sur son calice, il savourait cette proximité, alors que rien que cette idée quelques semaines plus tôt, de dormir dans le même lit que « Malfoy » lui aurait provoqué de violentes nausées.

Il avait eu très peur, quand Draco avait débarqué dans sa vie, de ce que leur lien allait impliquer. Il y avait la morsure, Harry et le vampire bataillaient beaucoup, l'un qui en rêvait l'autre que ça dégoutait, et pourtant lors du passage à l'acte, même à la toute première morsure, Harry avait été transporté, de joie, s'unissant à sa créature et ressentant cette béatitude qui n'existe que lorsqu'on s'accepte enfin totalement.

Ses pensées le menèrent un instant à son ancien professeur et ami, Remus Lupin, qui avait dû toute sa vie combattre sa partie lupine et n'avait enfin réussi à l'accepter que grâce aux Maraudeurs. Et voilà maintenant qu'il ne redoutait même plus le côté charnel de leur relation, pire, il avait même hâte. Harry soupira à cette pensée qui l'assaillait. Ses sentiments pour Draco n'avaient eu de cesse d'évoluer, d'abord de la haine, puis de la pitié et maintenant, de l'amour ? Peut-être était-ce prématuré de parler d'amour avec un grand A, mais ça tenait toutefois à s'en rapprocher. La créature en lui et leur lien n'y étaient pas pour rien, c'est sûr, mais Harry savait que désormais, Draco partagerait sa vie, pour l'éternité, et que c'était ce qu'il voulait. Lui transformé en vampire, avait condamné Draco, figé dans une mort qui était artificielle, ils n'étaient plus totalement vivants, ils ne connaitraient jamais le repos éternel, mais une vie d'amour et de volupté comme seuls les vampires et leur calice pouvaient la vivre. C'est sur cette dernière pensée qu'Harry rejoignit finalement à son tour les bras de Morphée.

Jamais une nuit chez Harry ne fût aussi calme depuis l'arrivée de Draco. Aucun cauchemar ne l'avait réveillé et ils purent jouir tous deux d'une bonne nuit de repos bien méritée.

Le lendemain matin, Harry eut l'agréable sensation d'une main chaude qui caressait sa peau lascivement, sous son tee-shirt, frôlant au hasard des caresses ses tétons déjà durcis. Son dernier rapport charnel remontait à bien longtemps et il voulait profiter de ce rêve érotique un peu plus longtemps, aussi, il se concentra pour rester dans le sommeil, mais les gestes qui suivirent finirent par le réveiller, et pour cause, il réalisa bien vite qu'il n'était pas dans un rêve. La joue qui frottait la sienne lui griffait légèrement la peau et la main qui s'était perdue dans son pyjama le força à ouvrir les yeux. Il sursauta quand il rencontra deux orbes grises un peu trop près de son visage qui le regardaient doucement avant se détourner pour lui présenter sa gorge, tandis que sa main devenait de plus en plus entreprenante, plus en bas, réveillant une virilité avec aisance.

Le vampire était flatté de ce réveil, mais le laissait toutefois perplexe. Il avait rêvé de cette situation, tellement de fois, et là que ça arrivait, il ne ressentait pas chez son calice ce désir qui aurait dû les transporter tous les deux, mais plutôt un geste mécanique qui ne lui plaisait pas du tout. Saisissant Draco doucement, il l'attira vers lui et constata la tension chez son calice qui venait de raidir tout son corps. Il lui murmura alors à l'oreille :

- A quel jeu tu joues exactement ?

La tension chez le jeune homme s'amplifia et Harry décida d'intervenir avant que le vampire ne rejette Draco.

Plutôt que d'écouter l'instinct de la créature, il préféra sa méthode, à savoir, qu'il alla chercher la main de Draco, ignorant le plaisir que celle-ci lui procurait et bien qu'il sentît que Draco n'y mit pas du sien, il força un peu sur elle pour l'obliger à le lâcher et la posa enfin sur sa poitrine, entre eux, puis obligea Draco à poser sa tête sur son épaule, réajusta le drap correctement sur eux et murmura :

- Un réveil comme ça me convient parfaitement, tu n'as pas besoin de faire plus Draco.

Les yeux tristes qui le regardaient changèrent doucement de couleur tandis qu'ils se parlaient simplement du regard et qu'une larme unique finit par tomber sur Harry qui essuya avec douceur la joue de son calice.

- Ne cherche pas à aller plus vite que nécessaire, prenons notre temps, tu veux bien, lui dit-il finalement, quand il sentit que, suite à sa réaction, son calice se détendait.

- Ça fait longtemps que tu ne dors pas ? demanda Harry peu de temps après.

- Je me suis réveillé il y a dix minutes, environ, répondit Draco dont les yeux brillaient de la couleur de l'or. Son calice lui était rendu, pour le plus grand plaisir du vampire.

- Et donc, Harry parlait d'une voix douce, légère, qui cachait bien le fait que chaque mot qu'il allait dire était réfléchi deux fois plutôt qu'une, pendant ce temps, tu t'es dit qu'un réveil en douceur pour ton vampire serait agréable ? Et que ça te faisait plaisir de le faire ?

Les yeux qui l'observaient s'abaissèrent, jusqu'à tomber sur la pomme d'Adam d'Harry, qui en déduisit bien vite que ce que Draco avait voulu faire n'était pas complètement de son plein gré.

- Ou alors, continua-t-il, tout en dessinant d'invisibles arabesques sur le dos de son calice, tu as voulu me faire plaisir, en t'oubliant dans cet acte qui nous implique pourtant tous les deux ?

Il laissa sa phrase en suspens, détendit d'un mouvement de main doux les épaules du calice qui s'était contracté, coupable d'être aussi transparent et qui bientôt bafouilla :

- Je suis désolé,… Je…

Mais Harry ne voulait pas des excuses de son calice, il comprenait son trouble et son recours au sexe pour quémander le pardon. Ce qu'il ignorait, c'est que ni le vampire, ni Harry n'attendait des excuses ou quelconque acte de contrition. Pour faire taire son calice, de la plus douce des manières possibles, Harry céda à son envie, et profita que les lèvres de Draco soient si proches des siennes, il n'eût besoin que d'un léger mouvement de bassin pour faire basculer doucement Draco un peu plus vers lui et capturer délicatement ces lèvres qu'il voulait faire taire.

Pas besoin d'excuses, ce qu'il venait de se passer, l'un comme l'autre le savait, et Harry avait retenu de la journée d'hier qu'il devait agir avec une douceur particulière et guider son calice pour le convaincre qu'il pouvait sans crainte s'ouvrir à lui.

Le baiser figea l'espace et le temps, pour Harry il n'existait plus que ces lèvres douces qu'il frôlait à peine des siennes, résistant à l'envie de sortir sa langue pour les goûter, c'était bien avant de sentir le souffle chaud de Draco à travers ses lèvres que la surprise du baiser lui avait fait entrouvrir et bientôt, comme s'il demandait l'autorisation, Harry caressa de sa langue les lèvres de son calice. Cette sensation l'électrisa et il préféra rompre bientôt le baiser, après une dernière caresse pour ne pas perde le contrôle. Il s'écarta de son calice aux joues rouges et à la bouche gonflée du baiser qu'il venait de recevoir, les yeux toujours légèrement écarquillés mais les pupilles bien ouvertes, signe du plaisir qu'il avait eu de recevoir ce baiser.

Ni l'un ni l'autre ne savait quoi dire tandis qu'ils étaient attablés pour le petit-déjeuner. Peu de temps après qu'Harry ait libéré ses lèvres, Draco s'était enfui du lit, puis de la chambre, pour aller s'enfermer dans la salle de bains. Harry ressentait son propre trouble et excitation, si le calice était dans le même état, il comprenait sa fuite. Il était alors descendu à la cuisine où il avait préparé un petit déjeuner copieux. Cette journée, il la voulait belle, pour son calice, qui le méritait bien. Et il peaufina la table, profitant de l'absence de son calice, la décorant d'un magnifique bouquet de roses blanches sur une nappe de la même couleur.

- On doit recevoir du monde ? demanda derrière lui Draco qui avait fini par descendre.

Harry ne l'avait pas entendu et sursauta quand il entendit la voix de son calice.

- Non, Draco, travailla-t-il à le rassurer, c'est juste pour toi et moi ce petit brunch bien mérité pour commencer la journée.

Et depuis aucun des deux n'avait rien dit, assis d'un bout à l'autre de la grande table couverte de victuailles, le vampire observait à la dérobée son calice qui piochait dans un plat puis dans un autre, avant de soupirer à l'occasion, sans jamais le regarder.

Décidant de ne pas laisser s'installer ce climat glacial, Harry mué par le vampire brisa la glace :

- Ton silence est dû au baiser que nous avons échangé ou à ta main dans mon boxer, Draco ? questionna-t-il en relevant un sourcil.

Puis il croisa les bras devant lui avant de l'observer. Draco avait rougi aux mots prononcés, mais il ne sût pas lequel avait provoqué chez son calice le plus d'émoi.

- Allons, tu peux me le dire, non ? tenta-t-il en se levant pour s'approcher de lui.

- Pourquoi veux-tu savoir ?

- Enfin, Draco, évidemment que je veux savoir ce qui t'a le plus troublé. Ma petite fierté aimerait croire que c'est mon baiser, évidemment.

Le rouge qui colora à nouveau les joues de son calice prouva à Harry qu'il avait vu juste. Ce qui attisait chez lui deux sensations bien distinctes. La fierté d'être l'auteur du trouble chez son calice. La peine qu'un simple baiser l'émeuve plus que le geste du calice eût eu sur lui, pourtant bien plus intime et engageant.

Il y avait plusieurs choses qu'Harry avait besoin de dire à son calice. Il attendit pour cela de voir la couleur de ses joues redevenir normale et le sentir se détendre. Quand il lui sembla que Draco eût fini son petit-déjeuner, il s'appuya dos à la rambarde de sa terrasse et commença d'une voix douce, qui appelait au dialogue pacifique :

- Es-tu prêt à discuter avec moi, ce matin, Draco ? Il y a beaucoup de choses dont je voudrais te parler.

- Comme quoi ? demanda, sitôt méfiant le jeune calice.

- Dis-moi juste si tu es prêt à ce qu'on discute. Je n'ai pas envie de revivre une journée comme hier, et je veux juste qu'on avance tous les deux, ensemble.

Draco prit alors un air songeur. Comme s'il réfléchissait réellement à sa capacité de discuter à plat de certaines choses, qui pour sûr, allaient le troubler.

- Disons qu'on peut essayer.

Cette réponse suffit à Harry, qui soupira intérieurement.

- Je vais te lister rapidement ce dont j'aurais aimé parler avec toi, les sujets sur lesquels tu ne seras pas prêt de me parler, dis-les-moi, nous les éluderons, au moins pour le moment, tu veux bien.

Il attendit une réponse de son calice qui se contenta d'hocher la tête.

- Alors, Harry attrapa son front dans sa main, comme s'il ne savait par où commencer, je voudrais déjà revenir sur ta croyance que tu sembles avoir persistante, à savoir le fait d'être ma réserve de nourriture, ça serait déjà un premier sujet, ensuite et non des moindres, ce que tu as fait ce matin dans le lit avant mon réveil, il vit Draco baisser la tête en réponse et sût aussitôt que ce sujet allait être particulièrement épineux à aborder, j'aurais aussi aimé revenir avec toi sur ce que tu te fais, quand tu crois perdre le contrôle. Harry lui laissa un instant le temps de digérer déjà ces informations avant de continuer, j'aurais aimé trouver une solution, avec toi, pour la suite, pour t'aider à guérir, j'ai bien compris que ton passé est particulièrement lourd et qu'il t'est difficile de l'aborder, mais je reste convaincu qu'en en parlant, tu pourras déjà aller un peu mieux, regarde cette nuit, tu n'as fait aucun cauchemar, j'ai l'impression.

- Peut-être parce que j'étais simplement exténué, souffla Draco d'un ton lancinant.

- Oh, tu as vraiment envie de rester dans ton déni, alors, s'amusa Harry, si ça peut t'aider momentanément de croire ça… moi je pense plutôt que tu t'es libéré d'un poids en acceptant ton statut de victime, ha oui et il va falloir que tu acceptes d'entendre et de dire certains mots, ajouta Harry après avoir grimacer son calice au mot « victime ». Alors, prêt à parler de tout ça, calmement ?

- Peut-être, dit après un trop long moment Draco au goût d'Harry, mais je veux que Severus soit là.


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LessaWatberg !