Bonjour, bonsoir à tous et toutes :)

Un petit chapitre, posté un peu plus rapidement mais j'avais envie de vous faire plaisir !

Un immense merci à chacune des personnes qui prennent le temps de lire et aussi et surtout à mes revieweurs d'amour : LadyZalia, brigitte26, doucette77, holybleu, LoupSpell, Tekilou, aurel8611, sasucchi0123 et guest :) Vous êtes des motivateurs hors pair !

Bonne lecture :)


[- Alors, Harry attrapa son front dans sa main, comme s'il ne savait par où commencer, je voudrais déjà revenir sur ta croyance que tu sembles avoir persistante, à savoir le fait d'être ma réserve de nourriture, ça serait déjà un premier sujet, ensuite et non des moindres, ce que tu as fait ce matin dans le lit avant mon réveil, il vit Draco baisser la tête en réponse et sût aussitôt que ce sujet allait être particulièrement épineux à aborder, j'aurais aussi aimé revenir avec toi sur ce que tu te fais, quand tu crois perdre le contrôle. Harry lui laissa un instant le temps de digérer déjà ces informations avant de continuer, j'aurais aimé trouver une solution, avec toi, pour la suite, pour t'aider à guérir, j'ai bien compris que ton passé est particulièrement lourd et qu'il t'est difficile de l'aborder, mais je reste convaincu qu'en en parlant, tu pourras déjà aller un peu mieux, regarde cette nuit, tu n'as fait aucun cauchemar, j'ai l'impression.

- Peut-être parce que j'étais simplement exténué, souffla Draco d'un ton lancinant.

- Oh, tu as vraiment envie de rester dans ton déni, alors, s'amusa Harry, si ça peut t'aider momentanément de croire ça… moi je pense plutôt que tu t'es libéré d'un poids en acceptant ton statut de victime, ha oui et il va falloir que tu acceptes d'entendre et de dire certains mots, ajouta Harry après avoir grimacer son calice au mot « victime ». Alors, prêt à parler de tout ça, calmement ?

- Peut-être, dit après un trop long moment Draco au goût d'Harry, mais je veux que Severus soit là.]


CHAPITRE 27

Harry afficha un demi-sourire à son calice.

- Tu n'as pas confiance en moi ? demanda-t-il en relevant un sourcil.

- Je dis juste, que si Severus est là, je peux, peut-être, envisager d'aborder chacun des points que tu as abordés, à toi de décider…

- Je ne perdrai pas le contrôle, Draco, si c'est ce qui te fait peur.

- Non, ce qui me fait peur, c'est toi ! Juste toi, enfin, le vampire qui est en toi, avoua Draco avec crainte de voir la fureur de la créature se déchaîner sur lui après les mots qu'il venait oser de prononcer.

- Détends-toi, Draco, je ne suis pas furieux, Harry n'avait pas pu manquer de le voir se tendre tandis qu'il livrait ce qu'il avait sur le cœur, il n'est pas furieux non plus. D'ailleurs, nous sommes la même personne, Draco, répondit Harry qui n'était pas bien sûr de ce qu'il devait comprendre dans les mots de son calice. Tu le sais, ça, ? demanda-t-il pour s'assurer ce que venait de dire son calice exactement et fût estomaqué de la réponse à laquelle il ne s'attendait pas :

- Donc ça signifie que tu étais d'accord, pour hier, le laisser me mordre ainsi et s'il savait qu'il était en train de perdre le contrôle, tu le savais donc aussi ? Ça veut dire que non seulement le vampire a sciemment voulu me faire du mal, et que toi, Saint-Potter, tu l'as aussi voulu.

Il ne l'avait pas contrôlé, mais sa voix avait monté de quelques octaves. Il n'osa pas se confronter au regard de l'homme en face de lui qu'il devinait aisément meurtrier.

- Ne joue pas les provoquants, Draco, ça ne te va pas. Tu réagis mué par la peur et c'est ce qui m'inquiète peut-être plus que le reste. Je ne veux pas que tu aies peur de moi, parce que même si tu n'arrives pas à le voir, je ne cherche que ton bien, parla la voix rauque du vampire.

- Faut dire que ta petite démonstration d'hier n'a pas aidé à ce que je puisse croire ça, persista Draco, il m'a mordu, tu m'as mordu… alors que je pleurais et que je me débattais, que crois-tu que ça m'a fait ?

Harry sentait bien qu'ils reprenaient le mauvais chemin pour se sortir de cette impasse, alors, il concéda :

- Ecoute, Draco, je n'ai pas du tout le désir de te contrarier ou quoi, alors si tu veux qu'on discute de tout ça avec Severus, je vais lui écrire, lui demander de passer, tout simplement.

- Et tu préfères éluder la réponse que j'attends.

- Par contre, toi tu cherches à m'agacer, que veux-tu entendre ? Que je suis fier de l'avoir laissé faire ? Non, pas du tout. Il a perdu le contrôle et j'ai perdu aussi le contrôle. Tes mots m'ont mis hors de moi, ton attitude aussi. Et c'est pour ça que tout a dérapé. Je n'aurais pas dû te mordre comme je l'ai fait, juste parce que le vampire me soufflait que c'était le meilleur moyen de te faire revenir à la raison. Mais j'ai envie qu'ensemble, tous les deux, on se sorte de cette situation. Et pour ça, il va falloir déjà que tu comprennes que le vampire est moi, et que je suis le vampire. Nous devenons de plus en plus en phase, ça ne veut pas dire que ça justifie mon attitude d'hier. Ça veut juste dire, littéralement ce que ça veut dire. Qu'hier j'ai dérapé et crois-moi, je le regrette, sincèrement. Est-ce qu'on peut avancer maintenant ?

Un grognement indéchiffrable quitta la poitrine de Draco qui s'enfonça ensuite dans un mutisme, préférant mordre dans un croissant plutôt que de répondre à son vampire.

- Je vais aller écrire à Severus, avec un peu de chance, il sera libre aujourd'hui et il pourra passer dans la journée, préféra laisser tomber Harry mué par une envie de progresser, plutôt que de rebondir sur les phrases de Draco qui cherchait à le piquer dans sa fierté.

Perdu dans ses pensées, il s'attela à écrire à son ancien professeur de potions, ayant hâte d'avoir des éclaircissements sur cette situation. Comment son calice pouvait passer de sa crise d'hystérie d'hier à fondre en larmes quelques heures plus tard, pour ensuite dormir en l'utilisant comme doudou, chercher à le masturber à son réveil et se refermer comme une huitre à peine leur petit-déjeuner avalé ?

Il cacheta sa lettre en jetant un regard à Draco, il s'était mis debout contre la rambarde de la terrasse, semblant apprécier de recevoir les rayons du soleil sur sa peau. « Magnifique » pensa Harry, qui secoua la tête pour s'enlever l'envie de le rejoindre et de mordre cette peau douce réchauffée au soleil qui devait avoir un doux goût de caramel et de vanille. Il soupira, avant de partir boire une potion à la cuisine après avoir confié sa lettre à son nouveau hibou.

La réponse ne tarda pas à leur revenir, quelques heures plus tard, alors que le soleil était à son zénith, et ce fût le seul moment où Draco voulut bien se tirer de sa lecture, l'air anxieux de ce qu'allait lui dire Harry.

- Il peut venir pour quinze heures, indiqua-t-il, ça te va, Draco ? Tu te sentiras prêt à discuter avec moi à ce moment-là ?

- J'imagine que oui, souffla le calice d'une voix neutre, dont les yeux étaient redevenus gris et qui ne tarda pas à replonger dans son livre.

Harry ne s'en offusqua pas et à son tour il se trouva une activité qui pourrait bien l'occuper jusqu'à l'arrivée de Severus. Dans sa lettre, il avait essayé d'être clair et concis. Il expliciterait tout au maître des potions quand il arriverait, il avait pensé cela plus simple, plus sûr aussi, car il était certain qu'en expliquant ce qu'il s'était passé avec Draco et lui la veille, le maître des potions aurait transplané chez lui, dès réception de sa missive, qu'importe qu'il soit en train de faire quelque chose d'urgent ou non.

A quinze heures tapantes, alors que plus aucun mot n'avait été échangé entre Harry et Draco, trois coups furent portés à la porte d'entrée.

Draco ressentit à la fois une vague de soulagement, mélangée à de l'appréhension. Il avait le ventre noué à l'idée d'avoir, enfin, une discussion à cœur ouvert de tous ces sujets que son vampire voulait aborder. Il en avait même refusé de déjeuner à midi. Il était sûr que sa petite tentative de réclamer Severus mènerait à un refus, mais son vampire l'avait surpris en acceptant. Il n'avait donc plus le choix et cela lui broyait les entrailles. Il suivit nerveusement du regard son vampire qui s'était relevé de son fauteuil pour aller ouvrir la porte à Severus Rogue.

- Bonjour, Severus, entrez, je vous en prie, lui dit Harry avec un grand sourire.

Lui était soulagé, contrairement à Draco, il avait hâte d'enfin pouvoir avoir cette discussion franche avec son calice. Et si au début il avait été vexé que celui-ci nécessite l'aide de son parrain, il voyait ça maintenant d'un bon œil. Une personne pragmatique, posée, comme Severus qui avait un attachement filial envers son calice ne pouvait être que d'une grande aide.

- Bonjour Harry, et bonjour Draco, répondit Severus en pénétrant dans le salon, avant de se défaire de sa cape qu'il accrocha au porte-manteau situé dans l'entrée, je suis ravi de te voir, Draco, tu as meilleure mine.

Et il s'approcha de son filleul qu'il constatait non sans plaisir avoir repris du poids et avoir un teint bien moins cadavérique.

- Alors, il se retourna vers Harry après avoir enlacé son filleul, déstabilisé de l'avoir entendu lui murmurer rapidement à l'oreille « merci d'être venu », en quoi puis-je vous être utile ?

Le maître des potions était loin d'être dupe. Il s'était volontairement éloigné d'Harry et de Draco pour leur laisser le temps de construire leur relation, de prendre leur marque. Mais après avoir reçu un courrier d'invitation à dîner, rapidement avorté, il savait que quelque chose se tramait entre les deux. Et le remerciement de Draco à son oreille ne lui disait rien qui vaille.

- On s'installe dehors peut-être ? proposa Harry qui se rapprocha de son calice, dans l'espoir de lui prendre la main, mais il n'en eut pas le temps, en le voyant approcher, Draco s'enfuit presque sur la terrasse. Ce qui n'échappa pas à Severus non plus, qui fronça les sourcils. Il ne commenta pas, préférant distraire son vampire en partant vers la cuisine, pour sortir des boissons.

- Je peux peut-être vous aider, Harry ? demanda-t-il en le voyant partir à la cuisine.

- Je prépare juste un plateau de rafraîchissement, lui indiqua le jeune homme.

- Oh mais je tiens à vous aider, insista Severus en s'approchant et discrètement lança un sort de silence autour d'eux.

- Racontez-moi.

La voix avait été implacable. Il ne savait pas ce qui se jouait exactement mais la tension extrême qu'il avait ressentie en rentrant chez Harry et l'attitude de l'un et de l'autre l'avait conforté dans sa crainte, les deux étaient fâchés.

- Vous vous êtes disputés c'est ça ? demanda-t-il en observant Harry sortir des bièraubeurres du frigo.

Il les posa sur le plateau un peu trop violemment avant de se retourner sur l'homme.

- Je dois avouer, Severus, je suis complètement dépassé, il a réclamé à vous voir parce qu'hier….

Severus étudia le vampire face à lui.

- Hier ? reprit Severus qui attendit la suite d'une phrase qui ne vint pas.

- Je pense que si Draco m'a demandé de vous faire venir, c'est parce qu'il veut tout vous expliquer lui-même, trancha Harry avant de prendre le plateau, contourner son ancien professeur et rejoindre son calice sur la terrasse.

Celui-ci s'était assis sur l'un des bancs, collé au mur de la maison, les yeux fermés. Il arborait un air qui n'était pas serein du tout, et il semblait ne pas avoir entendu que les deux hommes l'avaient rejoint.

- Bien, fit Severus en s'installant sur l'une des chaises disposées autour de la table, qui veut boire quelque chose ?

Il n'obtint pas de réponse.

- J'opterai pour un whisky, je sens que je vais en avoir besoin… annonça Severus qui étudia les deux jeunes hommes face à lui, perplexe.

- Draco, agacé par son calice, Harry ne put s'empêcher de prendre la parole, tu as demandé à ce qu'on discute en présence de Severus, il est là, tu te joins à nous s'il te plaît.

Le ton n'avait pas échappé à Severus qui était de plus en plus intrigué. Il décida de prendre les choses en main, pour tenter de désamorcer une situation qui avait échappé au contrôle d'Harry. Draco paraissait mutique, la tête collée à ce mur en crépit. Après s'être éclairci la gorge, Severus commença :

- J'ai reçu hier matin une sympathique invitation, pour un barbecue hier soir. Invitation qui a été annulée hier quelques heures après alors que j'avais déjà répondu que je viendrai avec plaisir, heureux de passer la soirée avec vous, une annulation prétextant que tu étais malade, aurais-tu vécu une guérison miraculeuse, Draco, ou y-a-t-il autre chose que vous ne semblez pas décidé à me dire ?

Le ton avait été doux, paternel, et troubla Draco qui déplia légèrement ses bras qu'il avait croisé sur sa poitrine. Il ouvrit les yeux finalement, et après avoir observé son parrain, il se leva et prit place autour de la table, acceptant ainsi tacitement la discussion qui s'amorçait.

Un échange long de regards se passa entre calice et vampire et avec douceur, celui-ci l'encouragea :

- Je ne te forcerai pas à parler de ce que tu ne veux pas, tu m'as juste dit que tu voulais discuter en présence de Severus, et je te promets, je veux juste qu'on avance ensemble, que ce qui s'est passé hier n'arrive plus jamais. Tu m'entends Draco ?

- Et quoi que je dise, ça restera sans conséquence ?

Harry n'eût pas besoin de lui demander de quelle conséquence il voulait parler, Draco s'était mis à triturer nerveusement son cou, précisément à l'endroit où le vampire l'avait mordu hier.

- Aucune conséquence, affirma-t-il, je te l'ai dit, je ne veux plus jamais que ça arrive, et si ça peut te rassurer, le vampire non plus.

La déglutition de Draco fût audible par tous.

- Ok, souffla-t-il finalement.

- Si tu m'y autorise, j'expose les faits, tels que je les ai perçus à Severus, tu feras de même ensuite Draco ? Ou tu peux aussi intervenir, si tu le veux. Ça nous fera une bonne première base pour démarrer, qu'en penses-tu ?

Le léger hochement de tête assura Harry qui se lança :

- Je ne sais pas si tu le sais, Severus, l'homme d'âge mûr l'observait, attentif et concentré sur le vampire, hier nous avions normalement prévu une sortie pour Draco.

- Oh, le coupa Severus, c'est bien ça ! Vous deviez aller où ?

- Au zoo, répondit Draco, à la grande surprise d'Harry qui se réjouit de le voir enfin participer à l'échange, mais comme je suis trop lâche, j'ai préféré qu'on annule…

- Lâche ? les mots avaient été lâchés par les deux hommes en même temps.

- Oui, j'ai été lâche, j'ai eu peur de sortir ... Vous appelez ça comment vous ?

- Draco, le fait que tu étais empli d'appréhension pour ta première sortie après toutes ces années n'est pas le signe d'une quelconque lâcheté, bien au contraire, c'est normal que tu redoutes la vie à l'extérieur, après tout ce que tu as vécu… chercha à le rassurer Severus.

- Harry s'est donné du mal, pour moi, et moi, je l'ai déçu.

Les rouages peu à peu commencèrent à s'agiter en l'esprit d'Harry. Il était là une facette qu'il était loin d'imaginer, et aussitôt il prit la parole :

- Si ton seul souci, Draco, résidait dans le fait que tu m'aies déçu, et que tu vivais dans cette crainte, je te rassure, tu ne m'as pas déçu, comme l'a dit Severus, et je suis un million de fois d'accord avec lui, c'est normal que tu sois anxieux à l'idée de sortir. Nous pourrons tenter de réorganiser ça une prochaine fois, et même si on devra l'annuler à nouveau, que ce soir une fois, deux fois, ou même vingt fois s'il le faut, pas de souci pour moi. Je t'accompagnerai dans ce long processus de guérison.

- J'imagine que c'est à la suite de cette annulation que vous avez décidé de m'inviter à dîner ? demanda Severus, impatient de connaître la suite de l'histoire.

- Oui, j'ai proposé alors à Draco de t'inviter, il était d'accord, donc je t'ai écrit. Mais plus la journée passait, plus je voyais Draco se renfermer. Je t'avoue, Severus que c'est là quelque chose d'habituel. Et ça m'a frustré. Car je nous ai vus progresser dans notre relation, tu l'ignores sans doute mais nous avons passé le cap de la morsure, initiée de plus par Draco, Harry en disant cela lui avait lancé un petit coup d'œil qui le couvrait de douceur, avant de revenir sur son ancien professeur de potion, nous nous étions même embrassés, une fois…

- C'est normal, l'interrompit Severus, votre relation au-delà de ce lien de vampire à calice, ne peut être marquée que d'une relation de couple.

Harry interpella alors Draco :

- Ce n'est pas moi qui l'ai dit…

- Ecoutez jusque-là je ne vois pas le problème… intervint Severus.

Ce qu'ils lui décrivaient était une relation normale qui évolue, il ne voyait pas en quoi il pouvait leur être utile.

- Le problème c'est ce que le vampire a cru bon de vouloir mettre un coup d'accélération dans cette relation, Draco avait pris la parole, les yeux rivés sur la table, épanchant son cœur, enfin, et qu'hier après m'avoir harcelé de questions concernant mon passé dont je ne voulais absolument pas parler, il m'a mordu, de force, alors que je lui avais dit non.

Severus se tourna vers Harry, à la fin de sa phrase. Si du sang coulait encore dans ses veines, il était sûr qu'il en aurait rougi comme quand il avait onze ans. Celui-ci la tête légèrement penchée, les yeux écarquillés, le regardait avec fureur.

- Vous avez fait quoi ?

- Draco, je comprends que tu ailles directement à ce passage, mais tu omets de dire ce que tu m'as raconté ! Tu omets de dire que tu as provoqué cela, tu étais totalement hystérique, tu hurlais, tu pleurais, tu disais les pires horreurs que tu as vécu en te positionnant comme demandeur de ces abus. J'ai essayé plusieurs fois de te faire revenir à la raison, et tu m'as, à la fin, simplement provoqué, tu te rappelles, quand tu m'as dit, en me vouvoyant, je te le rappelle, que c'est moi qui voulais savoir tout ça.

- Ok, stop, intervint Severus. Il commençait à comprendre, au moins dans les grandes lignes ce qu'il s'était passé entre eux, c'est moi qui vais maintenant résumer l'histoire, vous voulez bien. Et que chacun d'entre vous se calme, s'il vous plaît. Si j'ai compris, vous avez fait de moi un médiateur pour résoudre vos soucis, alors je reprends la main. Tout de suite.

Il sentait que la situation était pleine d'étincelles, aussi, il laissa passer un instant de silence, le temps que chacun rassemble ses esprits.

- Draco, hier, si j'ai bien suivi votre histoire, Harry a essayé d'aborder avec toi les traumatismes que tu as vécus ?

- Il n'a pas essayé, il m'y a obligé.

- J'ai effectivement été insistant, Severus, concéda Harry, mais je voulais faire ça pour son bien, il cauchemarde toutes les nuits et la journée, il refuse de me parler de ce qui lui fait mal. Je tiens à lui, et d'autant plus, étant son vampire, je ne pouvais pas laisser mon calice s'enfermer dans ces traumatismes.

- Je vois, reprit Severus, et donc, Draco, tu as parlé en des termes qui n'étaient apparemment pas appropriés, je me trompe ?

Il lança un regard doux sur son filleul, le genre du regard qui invitait à la confidence.

- Il se peut effectivement que j'ai dit des choses un peu crûment.

- Dans quel but ? questionna Severus avec douceur, sous le regard attentif d'Harry qui n'espérait que des réponses, enfin.

- Je ne sais pas… je ne savais pas comment dire les choses autrement. Parce que c'est ainsi que j'ai la sensation de les avoir vécues. Plusieurs fois, Harry m'a interrompu, m'a demandé de me taire, mais je n'arrivais plus à m'arrêter. Je voulais qu'il réalise…

L'hésitation s'entendit clairement dans son ton, aussi Severus tendit une main vers lui, main que le calice serra rapidement dans les siennes, avant de soupirer, prêt à continuer :

- Qu'il réalise combien je suis sale, combien je ne suis pas digne de cette attention qu'il me donne.

Les mots étaient tombés comme des couperets.

- Tu as tout faux, Draco, parla enfin Harry, je ne te vois pas comme ça, combien même les mots d'hier étaient durs, je sais qu'ils ne correspondent pas à la réalité. Tu es une victime, tu détestes ce mot, et pourtant c'est bien lui qui désigne ce que tu es. J'aimerais tant que tu sois convaincu de ce que je te dis comme je le suis. Tu te faisais du mal hier, à parler de toi dans des mots qui ne te définissent pas.

- J'ai réclamé, ces rapports, Harry, dit platement Draco serrant un peu plus la main de son parrain.

- Sous impérium, ou quand ce n'était pas le cas, parce que tu étais affamé, ou qu'on te torturait… compléta pour lui le vampire.

- Ce n'est pas ça, être consentant, Draco, ça ne fait pas de toi quelqu'un de sale pour autant. Au contraire, tu as cherché à survivre, tu n'avais pas le choix de ce que te faisaient ces hommes, quand bien même tu le crois aujourd'hui, et même si j'admets que sa solution n'était pas la bonne, Harry avait raison de chercher à te faire parler de tout ça, reconnut Severus. Il n'est pas bon que tu restes enfermé dans ton esprit avec ces idées.

- Pour me faire taire, il m'a mordu, Severus.

A nouveau le regard noir qui loucha sur Harry le mit mal à l'aise.

- Le vampire et moi on ne voyait plus que ça, je vous le promets Severus, je n'en suis vraiment pas fier, mais comment faire autrement, il était hystérique !

- Et pendant cette morsure, il a accédé à certains souvenirs, que je ne voulais pas lui montrer, il a vu…Draco haleta, hésitant, non, il ne voulait pas développer plus que ça.

Un échange de regard se joua entre Severus et Harry. Le vampire avait donc utilisé ce don… il devait être tout autant surpris que l'était le calice, nota pour lui-même Severus, et ce qu'il avait vu ne devait pas être beau, au vu de l'air désolé qu'il affichait.

- Et après tu es monté dans ta chambre, et tu t'es mutilé, termina Harry, la mine sombre en se remémorant tout cela.

- C'était une journée riche en émotions à ce que je vois, et vous m'avez appelé pour que vous puissiez repartir à plat de tout cela, on va donc s'employer à ça. Donc arrêtez vos petites piques enfantines l'un envers l'autre s'il vous plaît, ça sera un bon début.

Severus lâcha la main de Draco pour se lever, aller vers lui et le fit se lever. Il l'enlaça, fortement, un parce qu'il en avait besoin, deux parce que Draco en avait besoin, même s'il n'en avait pas conscience. A l'oreille, sans chercher à être inaudible d'Harry qu'il ne voulait pas laisser de côté, il lui chuchota :

- Je sais que tu es affecté par tout ça, Draco. Peut-être aurais-je dû me montrer plus présent ? Je pensais devoir vous laisser du temps, avant d'intervenir dans votre vie. Mais je suis là maintenant.

- Et on t'en remercie, répondit Harry, ce que tu ne sais pas, c'est que Draco a accepté de me parler uniquement en ta présence, il semble maintenant avoir peur de moi. Il y a nombre de sujets dont je voulais parler avec lui, comme par exemple, pourquoi il a cru bon de me réveiller en glissant sa main dans mon boxer, ce matin, ou comment l'aider à ne plus se mutiler… ce sont là des sujets qu'il n'a accepté de ne parler que si tu étais là.

Tâchant d'organiser le flux d'informations qui lui parvenaient, Severus évita de loucher sur Draco, quand il entendit ce qu'Harry venait d'annoncer. Qu'il se mutile était pratiquement bien que malheureusement une normalité, qu'il cherche à réclamer le pardon par le sexe l'était tout autant. Cela touchait cependant Severus que son filleul ait appris de tels instincts, c'était dire à quel point les traumatismes étaient profonds.

- Et j'imagine que ça te vexe ? Ou du moins, que ça vexe le vampire ? demanda Severus en se détachant de Draco, avant de revenir à sa place, se resservant du whisky, les yeux rivés sur Harry.

- Vexé non, je comprends qu'après hier, Draco puisse me craindre, j'espère juste que ça lui passera vite, qu'il saura comprendre que je m'en veux, que je regrette et surtout que ça n'arrivera plus, parce que je veux qu'on avance en paix et qu'on puisse aborder n'importe quel sujet en discutant tout simplement, pas en se disputant ou en se provoquant.

- Hé bien c'est un bon début, déjà, articula Severus. On va donc reprendre les points un par un pour essayer d'y voir tous plus clairs, tu te sens prêt de continuer Draco ? On peut parler des choses sérieuses ? à ton rythme ?

Celui-ci hocha alors la tête, après un instant de silence. Lui aussi avait envie qu'ils avancent, et avec Severus à ses côtés, il était assuré de ne pas finir en chair à pâté pour vampire.


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