Merci pour votre patience, j'espère que ce chapitre sera apprécié. ;)
Cara : Rey et Ben ont beaucoup de temps à rattraper niveau galipettes ;)
La Menace Fantôme
Une délégation fut envoyée au bas de la chute d'eau où était arrimé le vaisseau du Baron administrateur de la Cité des Nuages. L'ambassadeur fut conduit avec sa suite au château de Mustafar. Kylo Ren le reçut dans la grande salle de banquet, avec tous les convives réunis autour de lui, curieux de voir à quoi pouvait ressembler celui qui s'était fait annoncer de façon aussi flamboyante en lançant un feu d'artifice.
Lando Calrissan était un homme de belle prestance, malgré une silhouette alourdie par l'âge. Une moustache élégante soulignait des lèvres charnues. Son sourire était illuminé par deux rangées de belles dents blanches, qui ressortaient d'autant mieux avec la carnation brune de sa peau. Ses cheveux devenus rares étaient peignés avec soin. Il était habillé d'un habit de soie jaune et enveloppé dans une grande cape violette. Une lourde chaine en or reposait sur sa poitrine et chacun de ses doigts, soigneusement manucurés, arborait une pierre précieuse.
A dire vrai, cet homme avait plus l'allure d'un pirate que celle d'un ambassadeur.
Il était suivi de près par une jeune femme à la peau aussi sombre que la sienne. Une épaisse masse de cheveux formait un nuage noir autour de sa tête. Sans l'ombre d'un doute, la fille du baron administrateur, Lady Jannah. Mais son allure était loin de ce qu'on pouvait attendre d'une femme noble élevée dans la soie. Son buste était enserré dans un corselet de cuir, d'où dépassait une chemise de lin bleu azur. Ses jambes étaient drapées dans une culotte bouffante. Elle était chaussée de bottes en cuir, montant jusqu'aux genoux. Contrairement à son père, elle n'arborait aucun bijou. En dehors du baudrier, brodé de fils d'or et d'argent, qui retenait sa cape de soie jaune à ses épaules.
Leur duo ne manqua pas de faire forte impression, tandis qu'ils marchaient côte à côte dans la salle de banquet. Ils s'inclinèrent de concert devant Kylo Ren, après que Cépéo ait fait les présentations d'usage.
- Messire Calrissan, le salua le Roi des Sith, nous ne vous attendions plus avant demain matin.
- Pardonnez mon retard, votre Majesté ! répondit chaleureusement le baron. Notre navire a dû affronter quelques tempêtes, ce qui a grandement ralenti notre voyage. Mais j'étais impatient de vous rencontrer et de voir de mes yeux quel genre d'homme était le nouveau Roi des Sith.
Kylo fronça les sourcils, intrigué.
- Vraiment ? J'espère ne pas avoir déçu votre curiosité…
Calrissan partit d'un rire franc qui résonna dans la salle, par-dessus le son des musiciens.
- Il en faut beaucoup pour m'impressionner. Mais je compte bien mettre à profit le temps passé ici pour mieux apprendre à vous connaître. Qui sait si vous-même ne finirez pas par être intrigué par moi…
Tandis que les deux hommes devisaient, les divertissements reprenaient dans la grande salle. Rey s'était retirée dans un coin afin de pouvoir observer sans attirer l'attention. Elle remarqua les chevaliers de Ren qui entouraient leur maître. Chacun semblait être investi dans son rôle de garde-du-corps. Difficile d'imaginer qu'un traitre puisse être parmi eux.
Lady Senyse se tenait proche du Roi également. Elle affichait toujours cet air modeste et réservé, tout en conversant poliment avec Bo Katan. Lorsqu'il fut temps de prendre place pour le banquet, elle prit place à la droite de Kylo Ren. Quelques murmures circulèrent parmi les nobles du Clan. Lady Yama elle-même parut se décomposer.
Mais la noble dame reprit vite son emprise sur elle-même et alla s'assoir sur un siège un peu plus loin, à l'opposé du coin de table ou se trouvaient Calrissan et sa fille. Il n'avait dû échapper à personne qu'elle était la seule personne de l'assistance à avoir la peau aussi sombre que celle des deux envoyés de Bespin. Ressentait-elle quelque malaise à se voir rappeler de la sorte ses ascendances étrangères ?
La ronde des plats et le ballet des serviteurs s'engagea. Rey se sentit malgré elle gagné par la faim lorsqu'elle vit défiler sous ses yeux les volailles et les rôtis dressés avec art dans d'immense plats en argent.
Décidément Maz n'avait pas ménagé sa peine, ni celle de ses marmitons. Ce banquet, c'était un peu son moment de gloire à elle aussi.
Et soudain, elle le vit. Debout derrière une table plus au fond, éloignée de l'estrade royale, en train de remplir la coupe de l'un des seigneurs Sith. L'homme du jardin.
Il était vêtu d'un pourpoint gris foncé, arborant le blason de la Maison Malak. Il semblait servir comme page1 auprès du seigneur Sith. Absorbé par sa tâche, le jeune homme avait tout du serviteur consciencieux et inoffensif. Mais à chaque fois qu'il levait les yeux vers la table royale, Rey devait lutter contre l'envie de le désigner comme traître et comploteur devant toute l''assemblée.
Elle l'observa encore quelques instants, voulant voir s'il ne se rapprochait pas d'autres personnes. D'une femme en particulier.
Mais il n'y avait que des hommes autour de lui. Et à aucun moment il n'esquissa un mouvement pour s'éloigner de son groupe.
Lassée d'attendre. Rey balaya des yeux le reste des tables pour voir si elle ne pouvait pas trouver d'aide autre part. Et son regard se posa alors sur Pyrcel Yama.
Le jeune homme se trouvait près de la table des dignitaires étrangers, occupé à servir le vin aux invités et au Roi. A force de remplir toutes les coupes qui lui étaient tendues, le jeune homme dut s'éloigner pour se ravitailler. Rey sauta sur l'occasion pour aller le voir sans être remarquée. Elle se glissa derrière les tonneaux de boissons, disposés dans un recoin de la grande salle. Dès que Pyrcel s'approcha pour remplir sa cruche, la jeune femme l'apostropha.
- Rey ! s'exclama le jeune Yama.
- Chut ! Faites comme si vous étiez occupé, lui intima Rey. Je ne veux pas qu'on nous voit parler ensemble.
- Quelle mouche vous pique ?
- J'ai des interrogations au sujet du jeune homme sert à la table de Lord Malak.
- Vous voulez parler de Mitaka Dopheld ?
- Vous le connaissez ?
- Bien sûr ! Son père et le mien ont fait leur apprentissage militaire ensemble. Lui et moi avons servi en même temps dans la Maison royale, sous le règne de Snoke.
- Donc c'est un proche de votre famille… Connait-il également Lady Fénide ?
- Il a eu un temps le béguin pour elle.
- Vraiment ?
Les soupçons de Rey se renforçaient. Ce serait bien le genre de Yama Fénide de manipuler l'un de ses admirateurs afin qu'il tue le Roi.
- Et votre sœur, insista-t-elle, lui a-t-elle déjà témoigné de l'affection ?
- A Mitaka ? s'esclaffa Pyrcel. Il est bien trop insignifiant pour elle.
- Mais elle aurait pu finir par lui trouver un certain intérêt.
Le jeune homme fronça les sourcils, suspicieux.
- J'ignore ce qui vous fait avoir de telles idées, dit-il. Mais vous faites erreur, je vous l'assure. Fénide ne lui a même jamais jeté un regard.
Rey ne pouvait lui faire part de ses inquiétudes. Certes, elle croyait Pyrcel plus honnête et loyal que la plupart des nobles du Clan – il l'avait prouvé lors de la conjuration d'Aleema – mais Lady Fénide était sa sœur. Comment être sûre que l'amour fraternel ne l'emporterait pas sur les sentiments loyaux ? De plus elle n'avait que des soupçons et aucune preuve pour étayer ses hypothèses. Il lui fallait se montrer plus fine mouche si elle voulait déjouer ce complot.
- C'est vous qui servez le vin au Roi, dit-elle en lorgnant la cruche de Pyrcel prête à déborder.
- C'est mon rôle en tant qu'écuyer. Je suis d'ailleurs surpris que vous ne remplissiez pas cette tâche à ma place…
- Kylo Ren ne tenait pas à ce que j'assiste au banquet.
- Bien sûr, j'imagine qu'aux vues de votre nouveau statut, cela susciterait trop d'ambiguïtés…
- Quelle ambiguïté ?
- Et bien… vous êtes officiellement la Dernière Jedi… Alors si vous serviez d'échanson au Roi, en public… cela pourrait paraitre inconvenant.
- Ah, oui !
Rey avait presque complètement oublié qu'on la considérait maintenant comme une sorte d'idole immaculée.
- Donc, en dehors de moi, il n'y a que vous qui soyez habilité à remplir la coupe du Roi ?
- Et bien… Oui, lors des grands évènements… J'imagine que les membres de la garde royale peuvent aussi, éventuellement…
- Et veiller à ce qu'on n'y mette aucune substance louche fait partie de votre devoir…
- Evidemment…
Les sourcils de Pyrcel étaient sur le point de n'en former plus qu'un seul.
- Rey, si votre intention est de me rendre anxieux, vous vous en tirer très bien.
La jeune femme posa sa main sur son bras et le serra fort.
- Pyrcel, au cours des prochains jours, je vous demande ardemment d'avoir toujours un œil sur ce que mange ou avale le Roi. Et refuser que quelqu'un d'autre que vous occupe le poste d'échanson…
Pyrcel ouvrit la bouche pour demander plus d'explications lorsqu'une voix retentit dans son dos.
- Et bien jeune homme ! Votre cruche est-elle donc ébréchée pour que la remplir vous prenne autant de temps ?
A la table royale, Bo Katan commençait à s'impatienter. Pyrcel dut tourner les talons et rejoindre les convives.
Rey demeura cacher derrière les tonneaux. Elle observa la salle encore un moment. Mais que ce soit Kylo Ren, Lady Fénide ou encore Mitaka, chacun semblait être absorbé dans son rôle et ne prêtait pas attention aux autres.
La Jedi se dit qu'elle n'en apprendrait pas plus cette nuit. Elle ferait aussi bien de regagner sa chambre et de réfléchir à l'élaboration d'un plan.
Lorsqu'elle fut seule dans l'intimité de son petit espace personnel, composé de quatre murs, d'un lit simple avec un matelas de paille, d'un coffre pour ranger ses maigres possessions, d'un broc et d'une cuvette pour sa toilette, d'un chandelier et d'une bougie. Elle se déshabilla et se décrassa longuement tout en réfléchissant.
Si elle parlait directement à Ben de ce qu'elle savait sur le complot, il serait capable de faire arrêter et torturer Mitaka pour le faire avouer.
Dans le meilleur des cas, le jeune homme dénoncerait sa complice, mais qu'en serait-il du reste ? Il était clair qu'il n'était qu'un pion sur l'échiquier. Et si son instigatrice était aussi avisée que Rey le soupçonnait, dès qu'elle sentirait venir la menace, elle mettrait les voiles. Ou bien se trouverait un dérivatif pour être inattaquable.
Dans le pire, Mitaka succomberait aux mauvais traitements, sans avoir dénoncé personne. Et alors Lord Malak et ses gens demanderaient réparation pour la mort du jeune homme. Ce qui isolerait un peu plus le Roi du reste des membres du Clan.
Plus Rey faisait le bilan des cartes qu'elle avait en main, et plus elle se sentait gagnée par le découragement.
Elle connaissait assez Ben maintenant pour savoir qu'il lui serait difficile d'accepter de jouer les appâts alors qu'on cherchait à l'empoisonner. Il voudrait démasquer les comploteurs et impliquerait ses chevaliers dans l'affaire. Mais si, comme l'avait affirmé l'instigatrice, trois d'entre eux étaient des traîtres, alors ils ruineraient les efforts de tous pour les démasquer et Ben serait d'autant plus en danger.
Elle avait confiance en Pyrcel Yama. Celui-ci ferait tout pour protéger le Roi. Mais si, comme elle le soupçonnait, c'était Fénide la coupable, Rey n'était pas certaine qu'il ne se rangerait pas du côté de sa sœur. Et en admettant qu'il ne le fasse pas. Et que part conscience fraternelle, Lady Fénide ne veuille pas l'impliquer, en empoisonnant le vin du Roi. Combien de temps lui faudrait-il pour trouver un autre moyen ?
Rey devait se rendre à l'évidence : elle était entourée d'ennemis et n'avait que trop peu d'alliés sur qui compter. Si elle voulait protéger Ben efficacement, elle devait impérativement former sa propre coalition.
Elle se coucha sur sa paillasse, la tête lourde de tous les problèmes auxquels elle n'arrivait pas à trouver de solution.
Son esprit la ramena dans les jardins, où elle rejoua la scène entre l'homme et la femme, pour tenter de trouver un détail qui lui aurait échappé. Petit à petit, les images se mirent à changer de formes. Elle voyait toujours un jeune couple dans le jardin, mais il ne s'agissait plus de Mitaka et de sa mystérieuse complice.
C'était des gens que Rey était certaine de n'avoir jamais croisé. L'homme était grand, blond avec des yeux bleus, et un charme de chérubin qui n'avait rien de commun dans le Clan Sith. Sa compagne était brune avec de grands yeux noirs pleins de douceur. Ils marchaient ensemble, main dans la main et semblaient se raconter mille secrets, en échangeant des rires et des sourires. Les saisons et les années défilaient. Et le jeune couple paraissait toujours plus uni que la veille.
Jusqu'à ce que brutalement, le temps s'immobilise devant une dalle de pierre. L'homme se tenait debout devant le mémorial, tournant le dos à sa compagne qui le regardait avec une infinie tristesse. Mais malgré tous ses efforts, elle ne parvenait pas à attirer son attention. Il finit par quitter l'endroit en la laissant seule.
Le temps s'écoula de nouveau, dans la solitude et le silence à présent. Jusqu'à ce qu'un nouveau couple entre en scène. Un homme et une toute jeune femme, cette fois encore, mais différents des deux premiers. Rey leur trouvait un air plus familier, sans parvenir à déterminer à quoi cela était dû.
Autour d'eux, les jardins paraissaient plus sauvages et broussailleux qu'avant. Comme si le lieu était laissé à l'abandon depuis plusieurs années. Les deux amants prenaient plaisir à se perdre entre les bosquets mal taillés et les murets couverts de mousse. Leurs jeux avaient quelque chose de frénétique et en même temps de désespéré. Du coin de l'œil, Rey apercevait de temps en temps la première femme. Elle observait le jeune couple de loin avec une sorte de curiosité attendrie. Mais jamais elle ne vint à eux, jamais elle ne se montra pour interrompre leurs escarmouches amoureuses.
Et de nouveau le temps se figea. La jeune femme était agenouillée devant le même mémorial où c'était tenu le premier homme, avant de quitter sa compagne. Elle pleurait à chaudes larmes, creusant des sillons sur ses joues creuses. Elle tenait serré sur ses genoux un paquet sanguinolent, dont le sang entachait sa belle robe blanche. Elle pleurait comme si elle était seule au monde et que ses larmes ne pourraient jamais se tarir.
A quelques pas derrière elle, se trouvaient son amant et la première femme. Ils l'observaient tous les deux avec compassion et tristesse. Mais aucun n'osa s'approcher d'elle. Un mur invisible semblait dressé entre eux et la jeune femme. Ses mains grattaient la terre meuble au pied de la dalle de la gisante. Elle creusa jusqu'à ce que sa robe soit couverte de boue. Lorsque le trou fut assez profond, elle déposa délicatement le paquet ensanglanté tout au fond. Puis elle combla le trou soigneusement. Sa tâche accomplie, elle demeura encore agenouillée un instant, l'air hagard et le regard perdu. Puis elle sembla se ressaisir. Elle se remit debout et tourna les talons, d'un pas décidé.
Elle marcha droit sur l'homme et la femme qui se trouvaient derrière elle. Et les traversa tous les deux comme s'ils n'étaient pas plus consistants que l'air.
Rey avait la sensation de flotter au-dessus du sol et que sa tête reposait sur un nuage moelleux. Une légère caresse sur sa joue la fit émerger de ses songes. Elle fut surprise de trouver son matelas de paille bien plus épais et confortable. Un bruit de vêtements qu'on froisse et le rebond d'un poids supplémentaire sur le lit, lui firent ouvrir les yeux. Pour se rendre compte qu'elle était de retour dans la chambre royale. On l'avait tiré de son humble paillasse, pour la déposer dans le lit du Roi.
- Ben ?
Se tournant sur le côté, elle vit l'occupant de la chambre qui finissait de se dévêtir, avant de la rejoindre sur le lit de plumes.
- Pardon, je pensais être parvenu à ne pas te réveiller.
Son corps massif pesa sur matelas, faisant tanguer tout l'édifice de la literie. Il se rapprocha d'elle et ses bras s'enroulèrent autour de ses épaules.
- C'est toi qui m'as ramenée ici ?
- Mmm… Je t'avais dit de me rejoindre dans mes appartements, mais, comme d'habitude, tu n'en as fait qu'à ta tête.
- Je croyais que nous devions être discrets… Que vont conclurent les serviteurs s'ils me voient dormir dans ton lit ? Avec toi ?
- J'ai fait circuler l'ordre que nul n'est autorisé à pénétrer dans mes appartements sans y avoir été expressément invité. Et ce, quel qu'en soit la raison. Sous peine de recevoir vingt coups de fouet.
- Voilà qui ne va pas faciliter leur travail !
Ben se pencha sur elle et l'embrassa longuement. Ses mains palpèrent tendrement sa poitrine et glissèrent doucement jusqu'à ses hanches.
- Nous pouvons aller dans ta chambre, murmura-t-il contre son oreille, si tu trouves cela plus sûr. Mais je me disais qu'après tout ce temps à dormir sur un lit de camp, tu apprécierais d'avoir un terrain de jeu un peu plus vaste…
Il baissa son visage vers sa poitrine et captura la pointe de son sein droit entre ses dents.
- Tu es un démon, soupira Rey.
En représailles, il attaque le gauche.
- Un vil serpent tentateur et manipulateur…
- Si je suis tout ça, toi tu es une piètre Jedi. J'ai rarement vu une guerrière chaste, vertueuse et entièrement tournée vers le Côté Lumineux aussi facile à corrompre…
La tenant toujours plus serrée contre lui, il ne tarda pas à lui faire sentir érection turgescente contre sa cuisse.
- Si je suis trop complaisante à tes yeux, je devrais peut-être m'enfuir ?...
Rey fit mine de se lever pour quitter la couche, mais un avant-bras dur comme une souche lui barra la route. Elle se retrouva épinglée sur le matelas. Ses poignets, enfermés dans la prise solide de sa main gauche, furent retenus au-dessus de sa tête. Une flamme ardente brillait dans ses prunelles sombres.
- Une petite souris du désert est tombée dans le nid d'un serpent, et elle espère en ressortir en un seul morceau ? Donne-moi une seule bonne raison de ne pas te dévorer…
Il était joueur à présent. Rey eut du mal à se retenir de pouffer de rire, tant la métaphore était ridicule, alors qu'il picorait des baisers dans son cou.
- Oh…soupira-t-elle. Je suis une si petite chose… Je ne suis pas une proie digne d'un prédateur tel que vous… Vous m'avaleriez en une bouchée… Vous n'auriez même pas le temps d'y prendre du plaisir…
- Tu fais erreur. J'aime prendre mon temps pour savourer mes proies. Et toi, je compte bien te déguster morceau par morceau…
Il recommença à cajoler ses seins. La chaleur de sa bouche autour de ses pointes durcies par la montée du désir. Son sexe, entre ses cuisses, palpitait d'anticipation. Elle laissa échapper un soupir. Puis un autre.
- Dois-je comprendre que tu abandonnes la lutte ?
Rey baissa les yeux vers Ben, pour voir un sourire espiègle et lubrique étirer sa bouche, creusant des fossettes dans ses joues. Elle aurait pu tout céder à ce sourire.
Ils multiplièrent les caresses et les jeux érotiques, cette nuit-là et toutes les nuits suivantes.
Rey se glissait hors des appartements royaux peu avant l'aube, lorsque les serviteurs venaient apporter le petit-déjeuner et nettoyer la chambre. Puis elle revenait discrètement, une fois que ces derniers s'étaient éclipsés, pour partager un moment d'intimité avec Ben.
Parfois, elle demeurait simplement cachée derrière les rideaux du baldaquin. La jeune femme découvrait ce qu'était le plaisir de paresser au lit. En effet, difficile de s'arracher des bras de Morphée quand ceux-ci étaient aussi grands et fermes, et enroulés autour d'elle comme du lierre. Formant un cocon étroit et protecteur duquel elle n'avait nulle envie de s'extraire. C'était tellement agréable de dormir en sécurité. D'avoir le sentiment que rien de grave ne pourrait lui arriver tant qu'elle garderait les yeux fermés et que Ben ne desserrerait pas son étreinte.
La journée, chacun vaquait à ses occupations. Tout le temps de Kylo Ren était entièrement consacré à ses invités. Il redoublait d'effort pour leur en mettre plein la vue. : les parties de chasses, les tournois, les représentations théâtrales… rythmaient les journées des ambassadeurs.
Tout cet étalage de luxe et de loisir, faisaient grincer des dents beaucoup de Sith, pour qui l'oisiveté était un signe de décadence. Lors de ses évènements, Ren s'affichait continuellement en compagnie de Lady Muraka Senyse. La noble Dame occupait la place d'honneur au côté du Roi. Ce dernier avait même porté ses couleurs lors d'une joute.
La noble Dame, jusque-là discrète et effacée, était de plus en plus courtisée par tous les ambitieux de la Cour. Pour beaucoup, il ne faisait aucun doute qu'elle serait bientôt la nouvelle Reine du Clan, et chacun voulait être dans ses bonnes grâces.
Et plus l'étoile de Senyse brillait, plus celle de Fénide se ternissait. La jeune femme devenait chaque jour plus maussade et irritable. Surtout que Lord Frak tardait à revenir de sa mission diplomatique dans les marais de Dagobah. On disait qu'il n'était pas pressé de se présenter devant Kylo Ren, vu qu'au cours des derniers mois, ce dernier n'avait fait aucun mystère de son inimité pour le Grand Intendant. Après tant d'années à dominer le Clan, sous le règne de différents monarques, son influence semblait s'émousser également.
Un bouleversement s'annonçait au sein des décideurs de la Couronne.
Rey demeurait à distance de toutes ces intrigues. Elle n'éprouvait aucune jalousie envers Lady Senyse, puisque dès que Ben quittait son rôle de Roi Sith implacable, c'était pour se jeter dans ses bras et réclamer toute son attention. Hors de la chambre, il était un homme froid, cassant et tyrannique. Mais dès lors qu'ils se retrouvaient seuls tous les deux, le souverain orgueilleux se changeait en enfant timide, affamé d'amour, quémandant ses caresses et sa tendresse.
Le jour, la Jedi passait beaucoup de temps aux cuisines. Officiellement pour aider Maz. Officieusement pour garder un œil sur le stock de vin et sur la préparation des plats, pour s'assurer qu'aucun individu ne glissait d'ingrédient suspect dans la sauce.
Elle tentait de suivre également le jeune Mitaka, dans l'espoir de surprendre un autre rendez-vous entre lui et sa mystérieuse complice. Mais le jeune semblait se tenir tranquille, ne quittant pas la suite de son seigneur et maître, Lord Malak. Il restait en retrait lorsque ce dernier s'entretenait avec le Roi. Et ne s'approchait pas plus de Lady Fénide que de Lady Senyse. Ni d'aucune autre dame de la cour.
Pourtant, Rey ne pouvait s'empêcher d'avoir le cœur qui s'emballe, à chaque fois qu'elle voyait Kylo Ren porter une coupe de vin à ses lèvres.
Parfois, elle revenait près de la tombe de la Reine Amidala. C'était à cet endroit qu'elle avait entendu les rires des fantômes qui l'avaient guidée vers les deux comploteurs. Peut-être qu'ils l'aideraient à nouveau ? Qu'ils lui montreraient comment déjouer le complot ourdi contre Kylo Ren, contre Ben Solo… Après tout… c'était leur propre descendant qu'ils sauvaient en faisant cela…
Rey ne fit pas d'autres rêves des jeunes couples. Mais le seul qu'elle avait fait, lui avait laissé une impression persistante. Elle ne se souvenait pas des visages – à chaque fois qu'elle essayait, une sorte de brume opacifiait ses pensées, comme si elle regardait dans un miroir dépoli – seulement des émotions qui l'avait traversée : l'amour, la tendresse, puis le manque et la solitude… Et le chagrin, la douleur…
Elle revoyait la robe blanche maculée de rouge sang. Du sang coulant du paquet qu'elle gardait sur ses genoux. Le paquet qu'elle avait ensuite enterré près de la tombe.
L'ancienne petite voleuse à la tire de Nîima ne pouvait s'empêcher d'y penser. Elle devait lutter contre la curiosité qui lui commandait de gratter la terre jusqu'à ce qu'elle mette à jour le macabre secret qui y était enterré.
- Oh ! Mes excuses ! Je ne pensais pas trouver quelqu'un…
Rey leva les yeux pour voir devant elle un homme corpulent vêtu d'un grand costume de soie multicolore. L'Ambassadeur de Naboo.
- Ai-je troublé votre recueillement, Mademoiselle ? demanda-t-il courtoisement.
- Non. J'imagine que vous vous êtes perdu.
- Au contraire, je crois avoir trouvé ce que je cherchais.
Il désigna le tombeau derrière Rey.
- Il s'agit bien de la tombe de Padmé Amidala ?
- Oui, en effet.
Un sourire radieux illumina son visage joufflu.
- Je ne me voyais pas quitter ces terres sans présenter mes hommages à une défunte compatriote. Surtout elle…
Rey considéra la tombe. Elle se souvint qu'Amidala avait été une princesse de Naboo.
- Vous l'avez connue ? demanda-t-elle à l'Ambassadeur, oubliant qu'elle s'adressait à un dignitaire de haut rang.
- Oh… à peine, répondit celui-ci s'en paraitre plus se soucier que son interlocutrice soit d'un rang inférieur au sien. J'étais un tout jeune minot lorsqu'elle a quitté la cour pour sa nouvelle patrie. Pourtant j'ai gardé un souvenir mémorable de ce jour : c'était la première fois que je voyais ma mère pleurer. Elles avaient été très bonnes amies. Presque des sœurs. En exceptant ce mariage diplomatique, Amidala savait qu'elle disait adieu à tout ce qu'elle connaissait. Tout le monde a été surpris lorsque l'émissaire de Dark Vador a donné son nom pour sceller cette union. Du peu qu'on savait de lui à l'époque, c'était un jeune homme à peine sorti de l'adolescence, fougueux et féroce. Chacun supposait qu'il réclamerait une épouse tout aussi jeune. Non, pas qu'Amidala ne possédait pas un certain charme. Mais elle approchait de la trentaine. Elle se préoccupait plus de ses livres et de gérer les comptes de sa maison, que d'être courtiser. On avait fini par penser qu'elle ne se marierait jamais.
- Mais elle a cependant accepté cette union ?
- C'était une femme de devoir. Jamais elle n'aurait refusé de faire ce qui lui semblait nécessaire pour assurer la paix et la prospérité de son peuple.
- Vous avez dit que Dark Vador l'avait explicitement réclamée elle et aucune autre. Ils s'étaient déjà rencontrés ?
- Pas à ma connaissance. Mais un émissaire du Clan Sith était venu en ambassade à Naboo peu de temps après l'ascension de Skywalker. Un Maître Jedi répondant au nom de Kenobi. Il circulait à travers toutes les cours des contrés et la rumeur disait qu'il était en quête d'une épouse pour son Roi. Durant son séjour à Naboo, Amidala avait été chargée de lui faire bon accueil et d'être son hôtesse privilégiée. Nul doute qu'à son retour auprès de Dark Vador, Kenobi avait dû lui vanter ses mérites.
Rey réfléchit à ces déclarations. Comme Kylo Ren, une fois monté sur le trône, Anakin s'était mis en quête d'une épouse. Récemment couronné, il ne pouvait pas se permettre de quitter le Clan pour courir les contrées étrangères. Alors il avait confié cette tâche à l'homme en qui il avait le plus confiance : son ancien mentor.
Drôle de mission pour un Jedi que de jouer les entremetteurs. Etonnant que Vador s'en soit entièrement remis à son jugement au point de choisir celle qu'il lui avait désignée sans l'avoir jamais vue avant.
Mais le fait est que Kenobi ne s'était pas trompé : si on en jugeait d'après les huit années de bonheur conjugal que le couple royal avait connu par la suite.
Si Luke avait été toujours vivant, et si lui et Ben avaient été en meilleurs termes, il aurait sans doute joué le même rôle.
Rey eut un éblouissement. Devant ses yeux, elle revoyait le jeune couple heureux qui batifolait dans les bosquets d'un jardin alors au sommet de son épanouissement… Puis le visage fermé d'un homme tournant le dos au souvenir de sa compagne devant une tombe froide…
Revenue dans le présent, elle fut prise de vertige. Ses yeux glissèrent vers l'Ambassadeur et elle se rendit compte que ce dernier la toisait avec un certain intérêt.
- Pourquoi m'avoir raconté tout cela ? demanda-t-elle.
- Je ne sais trop, à vrai dire, répondit le dignitaire en haussant les épaules. Sans doute parce que vous avez un visage qui inspire la confiance. Oh ! il n'y a rien dans mes confidences qui relève du secret d'Etat. Kylo Ren aurait tout aussi bien pu l'apprendre autrement…
- Kylo Ren ? Je ne vois pas ce qu'il vient faire là-dedans…
- Et bien, je suppose qu'il sera toujours curieux d'en savoir plus sur le passé de ses aïeux.
- Mais pourquoi le saurait-il par moi ?
L'Ambassadeur ne répondit pas. Se contentant de lui sourire d'un air entendu. Puis il feignit de voir le soleil se couchant doucement derrière la frondaison du bosquet.
- Ciel ! Il va bientôt faire nuit et je ne suis pas habillé pour le banquet de ce soir. J'imagine que la cuisinière en cheffe se sera encore surpassée. Si j'osais, je tenterais bien de la débaucher pour ma propre maison. Mais je suppose que ce ne serait pas très… diplomatique.
Il partit dans un froufrou de soie. Laissant Rey interdite et suspicieuse.
Avait-il deviné la vraie nature de sa relation avec Ben ? Et si lui, un étranger au Clan, les avait percés à jour, combien d'autres étaient au courant ?
La jeune femme était tellement distraite par ses préoccupations, qu'elle se fit surprendre par un renard qui bondit de sous un buisson de ronces pour courir après un mulot.
Rey eut soudain une illumination.
Les Rebelles ! Finn !
Elle ne pouvait se fier à personne au sein de la cour. Mais le jeune garde avait une dette énorme envers elle… Et Poe Dameron, qu'elle avait aidé à libérer d'un traquenard tendu par les Yama.
Les deux hommes lui devaient une fière chandelle. Jusque-là, Rey s'était contentée de les laisser à leurs affaires. Mais maintenant que l'étau se resserrait autour de Ben, elle devait tenter l'impossible. Quitte à faire alliance avec les renégats.
Cette nuit, elle demeura dans la chambre royale où elle fit les cent pas en attendant l'arrivée de son amant. Elle ressassa son projet, essayant d'élaborer le meilleur moyen d'exposer son idée à Ben. Mais dès qu'elle prononçait son discours à haute voix, elle le trouvait catastrophique et continuait d'arpenter la chambre.
Elle ne vit pas l'heure passer. Et se retrouva prise au dépourvu, lorsque Ben franchit la porte de ses appartements. Elle oublia tout ce qu'elle voulait lui dire et se laissa entrainer sur le lit.
Kylo se réveilla au milieu de la nuit, pour trouver un vide à côté de lui. Rey était assise sur le lit, lui tournant le dos, ses bras entourant ses jambes repliées et sa tête posée sur ses genoux. Distraitement, il tendit le bras pour lui caresser le dos, sentir sa peau sous ses doigts et se rassurer sur le fait qu'elle n'était pas un songe. Rey sursauta à son touché et se tourna vers lui. Un rayon de lune, passant à travers la fenêtre, éclaira son visage. Kylo vit qu'elle avait pleuré.
- Qu'y a-t-il ? demanda-t-il inquiet.
Rey ne répondit pas et se retourna pour enfouir son visage contre ses genoux. Elle renifla.
- Qu'est-ce qui se passe ? s'inquiéta-t-il encore en se redressant et en l'entourant de ses bras. Est-ce que j'ai été trop brutal, cette fois ?
Rey se retint de rire. Il était vrai que Ben pouvait se montrer très impatient par moment. Lorsque son désir d'elle devenait trop intense, et qu'il voulait l'assouvir à tout prix. Il avait parfois peur qu'elle n'ose pas lui dire quand il allait trop loin. Rey l'aimait aussi pour cela. Et par moment, elle pouvait se montrer tout autant insatiable.
- Non, répondit-elle. Ça n'a rien à voir.
- Dis-moi ce qui ne va pas.
Son visage était maintenant tout près du sien et il lui murmurait dans le creux de l'oreille. Qui, en le croisant le jour, dans ses habits noirs, l'air toujours renfrogné et menaçant, aurait pu soupçonner qu'il pouvait être aussi tendre ? Par instant, Rey en venait à se demander si tout ceci n'était pas un rêve. N'allait-elle pas un matin se rendre compte que tous ces moments de douceurs et de caresses n'étaient que des songes ? Une illusion que son cerveau de gamine solitaire avait créée pour oublier le manque et la faim, la soif d'amour…
- T'es-tu jamais demandé comment tout cela allait finir ? finit-elle par demander.
- Tout cela quoi ?...
- Ta lutte pour rester sur le trône, les complots de Hux, la rébellion,…nous…
Rey se tourna vers lui, plongeant son regard dans le sien.
- Tu ne crains jamais ce que l'avenir te réserve ?
- Non.
- Tu mens. Je la vois parfois dans tes yeux : la peur. Même si tu sais très bien faire semblant, je sais qu'elle est là.
- Je n'ai pas dit que je ne connaissais pas la peur. Tu m'as demandé si je craignais l'avenir. Et la réponse est non. Le monde pourrait bien s'écrouler demain, je n'aurais aucun regret. Parce que je sais que j'ai pris la voie qui me convenait. Je n'étais pas fait pour être un Jedi, encore moins un homme comme Luke. Je porte cette rage en moi depuis si longtemps. Si je ne la laissais pas s'exprimer elle aurait fini par me consumer. Alors je la laisse sortir, pour qu'elle écrase mes ennemis, au lieu de m'écraser moi. Et qu'importe où elle me conduit, je la suivrai jusqu'au bout…
Lorsqu'il parlait ainsi, Ben lui faisait peur. Elle sentait dans ses mots le souffle du Côté Obscur. Elle ne pouvait nier que ses paroles renfermaient une certaine vérité : la sienne. Cette rage, Rey ne pouvait nier son existence. Elle l'avait vue de nombreuses fois à l'œuvre. Mais elle ne pouvait oublier les moments où celle-ci s'apaisait et où il devenait un autre homme : plus humain, plus vulnérable, plus tendre.
- Je ne sais pas comment tu fais. J'ai l'impression d'avoir passé ma vie à craindre ce que le lendemain me réservait…
- Parce que tu as connu l'amertume avant la douceur. Tu espères le meilleur, mais tu t'attends toujours au pire…
Ses doigts traçaient distraitement des arabesques sur le dos de Rey. Une caresse légère et réconfortante.
- J'ai cru trouver la sérénité une fois, soupira-t-elle. Et lorsque j'étais prête à m'abandonner, elle m'a été ôtée. Alors oui, je m'attends toujours au pire, maintenant. Toi, comment fais-tu pour être si sûr de toi ? Tu fonces, tête baissée, sans craindre les conséquences…
Ben ne répondit pas immédiatement. Il se rallongea sur le lit et incita Rey à poser sa tête contre sa poitrine. Ainsi il pouvait lui caresser les cheveux, tout en lui murmurant doucement à l'oreille :
- Avant, quand j'étais enfant, ma plus grande peur était que ma mère ne m'aime pas. Ses visites au Temple étaient si rares. Et tellement brèves. Elle venait surtout pour parler avec Luke. Elle lui demandait à lui comment j'allais. Elle s'inquiétait de mes progrès… Et je voulais tellement lui plaire, que je faisais absolument tout ce qu'on attendait de moi. Je n'en tirais aucun plaisir. Je voulais seulement qu'elle soit fière de moi. Je me disais que le jour où elle serait enfin satisfaite, elle m'emmènerait avec elle, et que nous ne serions plus jamais séparés. Mais ce jour n'est jamais arrivé. Au lieu de ça, un messager est venu nous annoncer que Snoke l'avait vaincue, qu'elle était morte et que je ne la reverrais jamais. A partir de ce moment, je n'ai plus eu peur de ce qui pourrait m'arriver. Parce que j'ai réalisé que, quelques soient les douleurs que je connaitrai à l'avenir, aucune ne surpasserait jamais celle que j'ai ressentie ce jour-là.
Sa main glissa de son épaule vers sa hanche. Rey soupira : sa paume était chaude et rugueuse contre sa peau nue. Il avait le don d'attiser le feu en elle d'une simple caresse. Mais surtout, elle se sentait émue qu'il partage ainsi ses souvenirs avec elle. C'était une marque de confiance exceptionnelle que lui témoignait son roi et amant.
Ben roula sur le côté, pour être face à face avec Rey.
- Au lieu de t'angoisser pour un futur hypothétique, tu devrais te focaliser sur le présent.
Il lui prit la main et la guida contre son pubis, sur son sexe. Rey s'en saisit naturellement et le caressa. Il était lourd et épais entre ses doigts, chaud et palpitant. Peu à peu, le sang afflua et il grossit sous l'effet de ses caresses.
- Ça, c'est réel, dit-il en la regardant dans les yeux. Tes mains sur moi… Ce que tu me fais… Ce que je ressens pour toi… Ce que nous somme l'un pour l'autre… Et comment nos corps le traduisent… Ça dépasse tout ce que les mots peuvent exprimer…
Tout en parlant, il avait lui aussi glissé sa main entre ses cuisses. Et ses doigts fouillaient l'intimité de Rey, glissant sur ses chairs humides et à l'intérieur d'elle. Elle gémit et resserra par réflexe sa main autour de son sexe turgescent. Elle sentait sous ses doigts la chair se contracter et le sang pulser. Tandis que ses caresses se faisaient plus précises en elle.
Son regard harponna le sien, et sans avoir besoin de parler, elle sut quoi faire pour lui donner plus de plaisir. Et il en alla de même pour lui. Ils firent l'amour avec leurs mains et leurs yeux. Aucun mot ne fut échangé durant tout le temps que dura leurs caresses. Ils étaient si près l'un de l'autre, que le moindre soupir et le plus petit frémissement résonnait comme une tempête entre eux.
Jusqu'à ce que, n'y tenant plus, Ben fondit sur sa bouche pour capturer ses lèvres entre les siennes. Son souffle brûlant lui emplit la gorge alors que sa semence s'étala sur son ventre. Il ne relâcha pas la pression sur son entrecuisse. Rey se resserra autour de ses doigts. Il la connaissait si bien. Il savait où la toucher, qu'elle poussée exercer pour lui faire perdre pied. Sans compter la proximité de son corps massif.
La main de Rey relâcha sa verge, pour l'instant au repos, pour palper sa cuisse, ses fesses. Elle planta ses ongles dans sa chair au moment où la jouissance emporta ses sens et tout ce qui se trouvait autour d'elle. Il n'y avait plus que lui.
1 Au Moyen Âge, un page était l'intendant d'un chevalier, un apprenti écuyer. Des pages servaient aussi dans les châteaux et les grandes maisons : allant chercher ce qu'on leur demandait ou portant des messages pour les nobles et les gentilshommes ainsi que pour la famille royale. Ces garçons étaient le plus souvent les descendants de grandes familles qui apprenaient ainsi les règles de la cour et établissaient des contacts pour leur vie d'adulte.
