Notre dernière nuit à la maison fut particulièrement calme ; savoir que nous ne remettrions pas les pieds ici avant un bon moment nous attristait toutes. Malgré le drame qui s'y était produit, elle restait notre demeure familiale, et pour rien au monde nous n'aurions voulu nous en séparer. C'est avec tristesse que nous quittâmes les lieux, tante Agathe scellant notre maison d'un sortilège avant que nous rejoignissions le port dans une voiture du ministère conduite par Andrew. Le trajet fut tout aussi silencieux que le début de cette journée. Aucune de nous n'arrivais à prendre réellement conscience de ce qu'il s'était passé les jours précédents et, malgré notre retour à Londres, le fait de ne pas savoir quand nous pourrions revenir en France nous pesait énormément. Il nous fit savoir que le ministère français avait pris contact avec le ministère anglais pour assurer notre sécurité jusqu'à notre arrivée à Poudlard. Après un trajet en voiture qui me semblait interminable, nous arrivâmes enfin à destination.

- Je t'ai noté mon adresse, alors, s'il te plait, écris-moi. Je veux avoir de tes nouvelles, lui dis-je en lui tendant un morceau de papier.

- Je te le promets, Dora.

Il me prit dans ses bras et me serra si fort que j'en eu le souffle coupé. Il était mon seul ami ici, depuis la mort de mes parents, et savoir que je le laissais seul me fendait le cœur. Je l'embrassai sur la joue, avant de m'éloigner en le saluant de la main. Agathe et Marie l'étreignirent à leur tour ; quitter notre ami me semblait bien plus douloureux que je ne l'aurais imaginé.

Nous passâmes tout le trajet du retour en cabine, pour ne pas trop attirer l'attention. J'avais beau porter une capuche pour cacher un peu mon visage, mes hématomes étaient encore fortement visibles. Marie semblait particulièrement anxieuse, les mains crispées sur ses jambes ; je sortis de mon sac une des photos que j'avais prises dans le caveau de notre famille et la lui tendis.

- Je sais que ce n'est pas pareil, mais en attendant que nous puissions de nouveau rendre visite à Maman et Papa, tu pourrais la garder près de toi.

- Merci, ma sœur. Je trouve cela injuste de nous empêcher de retourner dans notre propre pays, me répondit-elle en prenant la photo.

- Ne vous en faites pas pour ça, si vous vouliez y retourner, ils n'auraient aucun moyen de savoir que vous êtes en France. D'ici quelque temps, je mets ma main à couper que les choses vont changer, ajouta tante Agathe. Après ce qu'il s'est passé ce week-end, les gens vont vite prendre conscience que Monsieur de la Fresnaye n'est pas l'homme de la situation.

Peut-être avait-elle raison ; après tout, il s'était servi de nous pour appâter ces gens. Utiliser la commémoration pour les débusquer aurait pu être une bonne idée s'il ne m'avait pas demandé de faire ce discours et mis toutes les personnes présentes en danger pour y parvenir.

Marie garda ma main dans la sienne pendant tout le reste du trajet. Tante Agathe avait décidé de venir avec nous jusqu'à Poudlard pour s'entretenir avec le professeur Dumbledore. J'appréhendais déjà notre arrivée ; n'étant pas totalement guérie, les autres se poseraient nécessairement des questions en me voyant.

Je repensai à la sensation que j'avais ressentie dans la baignoire, via le bracelet. Si Fred portait le sien à ce moment-là, il avait dû le porter durant tout ce long week-end ; savoir qu'il avait ressenti la moindre de mes émotions me terrifiait. Comment allait-il réagir en me revoyant ? Peut-être qu'après tout ça, il voudrait en finir ? Je rejetai cette idée, me focalisant juste sur le fait de revoir à nouveau ses adorables fossettes et ses beaux yeux verts.

Alors que nous descendions du ferry, Marie me lâcha la main pour courir en direction, non pas d'une mais de deux voitures du ministère. Cédric était là, accueillant chaleureusement ma sœur de ses bras. Mon cœur se serra lorsque je vis Fred, debout, droit comme un piquet, qui semblait s'impatienter. Le pauvre, je ne savais pas depuis combien de temps il m'attendait, mais vu son regard de soulagement en me voyant, cela devait faire long. J'attrapai tante Agathe par le bras, me tournant vers elle :

- Je ne peux pas lui montrer mon visage, Tata. Je ne veux pas qu'il me voie comme ça…

Elle me prit dans ses bras, me caressant le dos tout en me parlant doucement à l'oreille.

- Ne t'en fais pas, tout va bien se passer. Vu son regard, il n'a qu'une hâte, c'est que tu le rejoignes.

Je me reculai, la regardant, les larmes aux yeux. J'avais tellement peur de son expression lorsque son regard se poserait sur moi et pourtant je n'avais qu'une envie, courir vers lui pour qu'il me prenne dans ses bras. Ma tante me caressa la joue en me souriant d'un air triste et m'embrassa sur la joue.

Je pris mon courage à deux mains et commençai à me diriger vers mon grand rouquin, tout en regardant le sol. Lorsque j'arrivai enfin à sa hauteur, il retira doucement ma capuche, écartant les quelques mèches qui cachaient mon visage, et souleva mon menton pour planter son regard dans le mien. Je n'aurais pas su décrire son regard à ce moment-là ; il semblait à la fois en colère et peiné. Il caressa mon visage avant de me prendre dans ses bras ; à l'instant même où je respirai enfin son parfum, je me mis à pleurer, le serrant davantage contre moi. Je n'arrivais plus à m'arrêter, sentant sa joue se poser sur ma tête, tandis qu'il resserrait son étreinte. Je m'excusai, encore et encore, sans pouvoir m'arrêter de pleurer. Être là avec lui, en cet instant, était une véritable libération : j'étais en sécurité, à présent.

- Tu n'as pas à t'excuser, c'est moi qui suis désolé de ne pas avoir été là pour toi.

- Même si tu avais été là, tu n'aurais rien pu faire. Mais nous en reparlerons plus tard ; je ne veux pas parler de ça maintenant. Si j'avais su que tu serais là, je me serais un peu plus apprêtée.

- Ne dis pas n'importe quoi, tu es parfaite, me dit-il en se penchant pour m'embrasser.

Notre séparation n'avait duré que quelques jours, pourtant elle m'avait semblé durer une éternité ; cette proximité m'avait terriblement manqué. Il se recula, et me prit la main, comme s'il ne voulait plus me quitter, avant de se tourner vers deux hommes debout près de la voiture. Tous deux avaient une quarantaine d'années ; l'un était roux aux yeux verts, un peu plus petit que Fred, tandis que l'autre était plutôt grand, brun aux yeux marrons. S'il n'y avait pas eu les voitures pour me donner un indice, je n'aurais jamais pu croire qu'il s'agissait de membres du ministère ; ils avaient dû vouloir se fondre parmi les moldus, mais leurs tenues avaient été choisies avec maladresse.

- Dora, je te présente mon père, Arthur Weasley, ainsi que Monsieur Celestus Pandeloc, le père de Gaston. Ce sont eux qui nous escorteront jusqu'à Poudlard.

Les deux hommes me saluèrent chaleureusement, alors que je me sentais un peu honteuse de me présenter à eux dans cet état. Si Gaston n'avait pas été un métamorphomage, il aurait pu être le portrait craché de son père, en un peu plus petit.

- Messieurs, c'est un plaisir de vous rencontrer, même si j'aurais préféré que ça se fasse dans d'autres circonstances.

- C'est un plaisir partagé, Pandore. Nous nous sommes portés volontaires pour t'escorter, après que Fred et Gaston nous ont parlé de toi, me répondit Monsieur Weasley.

- Nous avons échangé longuement avec nos confrères français ; nous sommes au courant de ce qu'il s'est passé là-bas, et sache que tu as tout notre soutien, comme celui de beaucoup d'autres membres du Ministère, d'ailleurs.

- Je vous remercie, ça me touche beaucoup.

Je sentis la main de Fred se resserrer autour de la mienne, tandis qu'il ouvrait la porte de la voiture en m'invitant à y pénétrer.

- Marie et ta tante seront accompagnées par Cédric et son père dans l'autre voiture. Nous allons jusqu'à la gare, puis nous prendrons le Poudlard express, jusqu'à l'école.

J'acquiesçai, sans rien ajouter. En fait, je n'avais absolument pas envie de parler, seulement de me lover contre lui et de me reposer, en tentant d'oublier tout ce qu'il s'était passé, juste le temps du trajet.

Je montais pour la deuxième fois dans le train qui nous menait à Poudlard et, pourtant, cette expérience n'avait rien à voir avec la première ; nous n'étions que sept à bord, plus le conducteur. Même la petite dame au chariot n'était pas là. Le trajet me sembla durer une éternité : Cédric, Marie, et Monsieur Diggory s'étaient placés dans un compartiment, tante Agathe avait préféré rester un peu seule, tandis que Fred, son père, Monsieur Pandeloc et moi nous étions installés dans un autre compartiment. Nous ne parlâmes même pas, tous trop gênés par la situation. C'était peut-être égoïste de ma part, mais j'eusse préféré que Fred et moi fussions seuls pour échanger, ne fût-ce qu'un peu, sur ce qu'il s'était passé à Poudlard, pendant mon absence.

Je m'excusai auprès d'eux, prétextant ne pas me sentir bien, avant de me diriger vers les toilettes ; j'avais besoin de souffler un peu. Un silence pesant parcourait les couloirs des différents wagons, lui donnant une atmosphère lugubre. La cabine des sanitaires était bien plus grande que je ne l'aurais cru, avec un lavabo, un grand miroir, et au fond de la pièce une grande fenêtre. De l'air, c'était juste ce dont j'avais besoin. J'enclenchai le loquet qui maintenait la fenêtre et l'ouvris avant de passer ma tête en dehors. L'air frais fouettait mon visage, me faisant presque pleurer. Je me sentis bien plus légère, et me retrouver seule après tout ce temps me fit un bien fou. La tête toujours à l'extérieur, j'entendis quelqu'un frapper à la porte de la cabine.

- Princesse, tout va bien ? me demanda Fred, une pointe d'inquiétude dans la voix.

Je lui ouvris la porte, et l'invitai à entrer, refermant soigneusement derrière nous. L'espace semblait un peu plus exigu à deux, mais cela ne semblait pas le déranger outre mesure.

- Que fais-tu ? me demanda-t-il, en jetant un regard interloqué vers la fenêtre ouverte.

- Je prends l'air. Je suis désolée si je t'ai inquiété, j'en avais juste besoin.

Il se pencha avec moi à la fenêtre, et je vis un léger sourire se dessiner sur son visage, laissant apparaître ses petites fossettes. J'y logeai mon doigt, en lui rendant son sourire ; j'aimais tellement ces instants complices durant lesquels nous n'avions pas besoin de parler pour nous comprendre. Il me prit la main et nous restâmes là, quelques minutes, avant que le froid ne finisse par nous glacer jusqu'aux os.

- Nous ferions mieux d'y retourner, avant que quelqu'un ne s'inquiète, me dit-il.

Alors qu'il s'avançait vers la porte, je passai mes bras autour de sa taille, posant ma tête sur son dos.

- Je suis contente que tu sois venu me chercher. J'avais peur qu'après tout ça, tu ne veuilles plus être avec moi.

Il se tourna alors pour me faire face, soulevant mon menton pour me regarder droit dans les yeux.

- Comment peux-tu penser une chose pareille ? J'ai passé trois jours horribles, à ressentir la moindre de tes émotions, de tes souffrances, sans même pouvoir y faire quoi que ce soit. J'en ai même parlé au professeur Dumbledore qui n'a rien pu faire d'autre que de faire passer le message à mon père. Je me suis senti tellement impuissant et, pendant quelques heures, j'ai même cru que tu étais…

Il s'arrêta de parler quelques instants, les larmes menaçant de couler de ses yeux. Il les essuya d'un revers de la main, avant de reprendre :

- Je ne m'en serais jamais remis si tu ne t'en étais pas sortie. Et je ne me serais jamais pardonné de ne pas t'avoir accompagnée. Alors je t'interdis de penser que malgré tout ça, je pourrais arrêter de t'aimer.

Je me sentais tellement idiote que je ne savais pas quoi lui répondre de plus qu'un simple "je suis désolée", auquel il me répondit par un baiser. Je glissai mes mains autour de sa nuque pour l'attirer davantage vers moi, alors qu'il me soulevait, passant mes jambes autour de sa taille. Cette pièce me semblait de plus en plus exiguë, à mesure que notre étreinte durait. J'aurais pu rester des heures ainsi, à le sentir tout contre moi, la chaleur de nos corps l'un contre l'autre, ses baisers glissant jusque dans mon cou, ses caresses qui me réconfortant, faisant disparaître chacun de mes doutes. Ce sentiment de me donner presque toute entière à quelqu'un qui m'aimait réellement m'avait manqué durant ces sombres derniers jours, et j'avais à présent la sensation d'être redevenue un peu plus moi-même.

À notre arrivée à Poudlard, nous fûmes tous accueillis par le professeur Mcgonagall qui nous escorta jusqu'au bureau du professeur Dumbledore. J'avais replacé ma capuche sur ma tête pour cacher mon visage ; je n'étais pas encore prête à supporter les regards interrogateurs des autres élèves sur moi. Cédric et Fred restèrent en bas des escaliers, tandis que les trois membres du ministère, ma tante, Marie et moi rejoignimes le bureau du directeur.

Je redoutais ce qui allait se dire dans ce bureau ; après tout, le professeur Dumbledore avait autre chose à faire que de se préoccuper de la sécurité d'une de ses élèves.

Après un court échange entre le directeur et les agents du ministère pour s'assurer que tout allait bien, ces derniers nous saluèrent, puis disparurent du bureau.

- Mesdames, je suis contente de vous voir toutes saines et sauves… ou presque, ajouta-t-il au moment où je baissais ma capuche. Je suis désolé de ne pas avoir pu être d'une quelconque aide pour toi, Pandore. J'ai prévenu le ministère dès que le jeune Weasley est venu m'apporter de tes nouvelles ; malheureusement, je n'avais aucune possibilité de te localiser exactement.

- Je le sais bien, Professeur. Je le sais bien…

- Il vaudrait mieux qu'elle passe les deux prochains jours à l'infirmerie, Professeur, ajouta ma tante. J'ai dressé une liste des remèdes que je lui ai préparés, que je donnerai à Pom dès que nous redescendrons.

- Oui, tout ceci me semble plus judicieux. Si tu ne souhaites pas réintégrer tout de suite les cours, cela ne me pose aucun problème.

- Non, non, je ne tiens pas à avoir de retard. J'assisterai à tous mes cours.

- Bien. Marie, est-ce que tout va bien ? Peut-être souhaites-tu être exemptée de tes cours ?

- Absolument pas, Professeur. Je tiens à oublier tout ce qu'il s'est passé, et le retour à une vie normale est tout ce que je demande, lui répondit-elle.

- Bien, très bien. Dans ce cas, je ne vous retiens pas davantage, mais sachez qu'ici vous serez toujours en sécurité ; il ne peut absolument rien vous arriver. Miss Visconti, lorsque vous aurez terminé, vous pourrez rejoindre la destination de votre choix par la cheminée de l'infirmerie que j'activerai pour vous.

Nous saluâmes toutes les trois le directeur, avant de sortir du bureau. Si je devais rester à l'infirmerie, il me faudrait récupérer mes affaires dans le dortoir. En bas, Cédric et Fred nous attendaient toujours. Ma soeur embrassa notre tante et m'embrassa sur la joue, comme si nous ne nous reverrions pas avant quelques temps, puis disparut dans les couloirs, accompagnée par son petit ami.

- Je dois passer à l'infirmerie, et après au dortoir des Serpentards pour récupérer quelques affaires, expliquai-je à Fred. Tu as peut-être autre chose à faire que de m'accompagner ? Je ne veux pas t'embêter avec tout ça.

- Oublie ça. Je ne te lâche plus d'une semelle maintenant. Je te suivrai comme ton ombre, s'il le faut, ajouta-t-il en me lançant un clin d'œil.

Je ne pus m'empêcher de rire, et je vis un sourire se dessiner sur le visage de tante Agathe. Arrivés à l'infirmerie, Madame Pomfresh et ma tante se saluèrent, telles de vieilles amies. Fred dut rester sur un banc plus loin, tandis que l'infirmière me demandait de me déshabiller derrière les rideaux qui entouraient le lit qui m'avait été attribué. Alors que je m'asseyais sur celui-ci, Madame Pomfresh scruta la moindre parcelle de mon corps, à la recherche de toutes les parties qui avaient été blessées, et nota tout dans mon dossier. Ma tante lui donna la liste qu'elle avait préparée, tandis que je me rhabillais.

- Bien, je pense que vous pourrez sortir d'ici deux-trois jours, miss Lancelot, m'expliqua l'infirmière. D'ici là, je vous préconise du repos, beaucoup de repos. Ne vous surmenez pas, et ne faites rien d'idiot d'ici là. Pas de sport, de duel, ou quoi que ce soit qui pourrait mettre votre corps à rude épreuve. Vous avez subi de graves traumatismes, et il est déjà étonnant que votre corps ait réussi à commencer sa guérison si vite.

J'acquiesçai ; après tout, je n'avais pas envie que mon corps garde des séquelles de tout cela. Même si l'idée de dormir à l'infirmerie ne me plaisait pas plus que cela, au moins je n'aurais pas les Serpentard sur le dos, pour me poser toutes sortes de questions. Ma tante me prit dans ses bras une dernière fois et m'embrassa ; il ne restait que quelques semaines avant les grandes vacances d'été, mais j'esperais qu'elle pourrait avoir quelques congés pour en profiter avec nous. Je la saluai une dernière fois, et partis rejoindre Fred qui m'accompagna vers le dortoir des Serpentard ; j'aurais tellement aimé qu'il puisse venir avec moi à l'intérieur. Vu l'heure, il devait rester des étudiants dans la salle commune ; toujours ma capuche sur la tête, je cachai mon visage derrière quelques mèches de cheveux et pris mon courage à deux mains pour entrer. Ma valise à la main, je me dépêchai de me diriger vers les escaliers, lorsque quelqu'un m'interpella. Je fis mine de ne pas entendre, et continuai ma route.

- Hé, la française ! Tu n'entends pas quand on t'appelle ? me lança Pansy, assise sur un des canapés face à la cheminée, entourée de son groupe habituel. Je me demande vraiment comment le choixpeau a pu autant se tromper : intégrer une sale traître à son sang chez les Serpentard, on aura vraiment tout vu !

- Un conseil, Parkinson, tu devrais vraiment la fermer et te préoccuper de choses qui te regardent.

- Qu'est-ce que tu as dit, là ? Sale pétasse ! me cracha-t-elle en se levant, folle de rage.

- Ne joue pas ta maligne avec moi parce que tu es bien entourée. Toi et tes copains, vous ne me faites absolument pas peur, alors essaie quoi que ce soit contre moi, et je te promets que je ne retiendrai aucun de mes coups.

- Sale petite… défendre cette sale race de moldus, tu devrais avoir honte de ce que tu es. Tu…

Mais elle n'eut pas le temps de finir sa phrase que, folle de rage, je lui lançais un sort qui fit instantanément disparaître sa bouche. La peur se lisait sur son visage, tandis qu'elle tâtait l'emplacement, à présent vide, où se trouvaient ses lèvres encore quelques secondes auparavant. Personne ne bougeait, les regards effarés de tous les élèves de la salle étaient braqués sur moi ; sans même m'en rendre compte, ma capuche était retombée sur mes épaules.

- Si quelqu'un à quoi que ce soit d'autre à ajouter sur ce que j'ai fait ou dit, qu'il le dise maintenant ou la ferme définitivement.

Pas un bruit ne se faisait entendre dans la salle commune, hormis les gémissements de Parkinson qui tentait à tout prix de dire quelque chose. Je pris de nouveau la direction des escaliers et montai dans le dortoir. Grâce au sort de protection que j'avais mis sur mes affaires, aucune de celles-ci n'avait bougé. Je déposai ma valise sur le lit, rangeant dans ma malle les affaires dont je n'avais pas besoin, la remplissant de mes livres de cours, de mon pyjama, de mon uniforme et de quelques sous-vêtements propres. Je n'avais aucunement envie de croiser le regards de ces idiots avant quelques jours ; mon intervention en bas allait en faire jaser plus d'un, et je savais d'avance que mon attaque envers Parkinson me vaudrait des heures de retenues, mais son ton condescendant et ses propos m'avaient tellement énervée que je n'avais pas pu en rester là.

Alors que je redescendais des dortoirs, le silence se fit de nouveau entendre dans la salle commune. Je me tournai vers le groupe qui semblait totalement effrayé, et cherchai tant bien que mal une solution pour lui redonner une apparence normale.

- Un conseil, emmenez-là à l'infirmerie, avant qu'elle ne perde définitivement sa maudite bouche, leur lançai-je d'un air détaché, juste avant de passer la porte de la salle des Serpentard.

Fred m'attendait debout, appuyé contre un des piliers du couloir. Il s'avança vers moi pour m'aider à porter ma valise et se tourna lorsque, dans un brouhaha indescriptible, Grégory, Vincent, Blaise et Pansy passèrent la porte de la salle commune. Il me regarda, interloqué.

- Ce n'est rien, Parkinson n'a rien trouvé de mieux que de me chercher, alors je me suis chargée de la faire taire.

- Je te retrouve bien là, me dit-il pas peu fier en entourant mes épaules de son bras. Je suis bien content que tu sois rentrée à la maison, Princesse, ajouta-t-il en m'embrassant amoureusement.

Moi aussi, mon cœur, moi aussi...