Me revoilà ! Navrée de vous avoir torturé l'esprit pendant si longtemps, je peine à trouver le temps pour écrire avec mon travail.
Heureusement, l'avant-dernier chapitre, le dernier chapitre et l'épilogue sont déjà écrits depuis des années, donc il ne me reste plus qu'à écrire le prochain chapitre !
Merci beaucoup Marnywalshh, navrée de t'avoir laissée sur cette fin !
Merci Miss MPREG pour ce commentaire, et je comprends totalement le fait que tu m'en veuilles ! Je ne leur mène pas la vie facile, en effet !
Merci Elena j'ai bien aimé ton commentaire, il m'a beaucoup fait rire !
Comme toujours, merci Fleur d'Ange, oui je sais, quand quelque chose s'arrange, une autre vient tout gâcher ! Je suis cruelle, tu peux le dire haha !
Enfin, merci beaucoup Aurelie Malfoy, je l'espère aussi !
J'espère que ce chapitre va vous plaire ! Bonne lecture :-)
30 avril. 20h18. Harry et Ron avaient compris que Hermione avait disparu depuis cinq minutes, mais peut-être avait-elle été enlevée depuis une heure déjà. Le temps pressait, les heures étaient comptées.
- Ils l'ont enlevée, et même si tu n'as rien à voir avec cela, c'est de ta faute Malfoy. Avec tes petits aller-retour inutiles chez ces vauriens, tu n'as pas fait attention en revenant. Tu leur as permis d'entrer. La fois avec Nott ne t'a pas suffi ? Pauvre...
Mais Draco n'écoutait plus Harry. Toujours posté sur les escaliers, son visage s'était décomposé, il avait cessé de bouger et sa respiration était devenue à peine perceptible.
Les mangemorts détenaient Hermione, ils lui avaient enlevé la seule personne pour qui il aurait pu tout donner et qui lui permettait de rester dans le droit chemin. Le blond avait l'impression d'être sonné.
Nott avait échoué, mais Voldemort ne comptait pas la laisser sortir du Manoir indemne. Il pensait encore qu'elle était la petite amie de l'Elu. Il la retenait prisonnière afin d'attirer Potter, mais Harry ne se laisserait pas faire. Il la récupérerait et reviendrait à Poudlard. Et c'était ainsi que la guerre allait commencer. Le début de la fin.
Draco imaginait déjà les pires horreurs. Les mangemorts allaient se défouler sur Hermione et jamais elle ne s'en remettrait. Harry avait raison, c'était de la faute du Serpentard. Il n'avait pas fait attention en revenant au château, tout comme il avait été imprudent avec Nott.
Il s'en voulait terriblement, mais il n'avait pas le temps de culpabiliser.
Il devait la sauver, l'arracher de leurs griffes avant qu'ils ne la touchent. Il ne le supporterait pas, il ne se le pardonnerait jamais.
Hermione l'avait quittée, mais il refusait d'en faire autant.
- Malfoy ! Où sont-ils ? S'époumona Harry, au bord de l'explosion
Draco finit par revenir sur terre. Il leva ses yeux de glace vers son éternel rival et les traits de son visage se durcirent aussitôt.
- Cesse de me parler ainsi. Menaça-t-il d'un ton cassant
Le garçon à la cicatrice, surpris, ouvrit la bouche avant de la refermer dans la seconde. Ron fuyait le regard du blond.
- Nous devons aller la chercher, et tu vas nous y emmener. Assena Harry, choisissant d'ignorer la remarque du mangemort
- Non.
- Malfoy...
- Ne peux-tu pas réfléchir correctement, Potter ? Si je m'y rends avec vous, ils comprendront que je ne fais plus partie de leur camp, et il est hors de question que cela se passe ainsi. Je dois y retourner avant vous et faire en sorte que vous puissiez venir délivrer Granger.
La mâchoire de Ron était si serrée qu'il aurait presque pu se casser une dent, il ne supportait pas de voir Malfoy s'adresser à eux. Mais il avait raison, et ils n'avaient pas le temps de se disputer s'ils souhaitaient sauver leur amie.
Alors, le rouquin posa une main sur l'épaule de Harry, afin de le calmer.
- Il est le mieux placé pour savoir comment agir. Lui souffla Ron
Draco ne lâchait plus Harry du regard.
- Tu le sais très bien Potter, mais Granger n'est pas l'unique enjeu ce soir. Le Lord t'attend, il ne l'a pas enlevée pour rien. Il va te tuer si tu ne fuis pas, tout comme il tuera ton petit ami ainsi que Granger. Et il est hors de question qu'il ne lui arrive quoique ce soit. Je vais retourner au Manoir, et d'ici deux heures, vous y transplanerez à votre tour. Il ne sera plus protégé, vous pourrez y pénétrer sans difficulté, car c'est ce que le Mage veut. Alors, vous la sauverez et vous reviendrez à Poudlard.
Le blond marqua une courte pause, avant de terminer.
- Mais vous vous doutez bien de ce qui suivra, alors préparez-vous, une bonne fois pour toute.
Comment pouvaient-ils être prêts ? Les trois derniers horcruxes n'avaient toujours pas été trouvés.
Toutefois, l'Elu se contenta d'hocher la tête, car il ne pouvait pas contredire le blond cette fois-ci. Ils sauveraient Hermione, mais la rage de Voldemort allait être si grande que la bataille serait déclenchée dans les heures suivant leur fuite. L'issue de ce sauvetage était sans appel.
Voyant que les deux Gryffondors ne daignaient pas répliquer, il leur expliqua rapidement comment se rendre au Manoir. Puis, Draco se détourna et redescendit les escaliers d'un pas pressé, la tête haute.
- Dans deux heures, transplanez dans le jardin. Rappela-t-il d'un ton froid, sans se retourner
Il devait faire vite, il devait s'assurer que Hermione ne serait pas torturée en attendant la venue de Potter et Weasley. Mais avant cela, il lui fallait voir la directrice.
Le Serpentard fut devant son bureau en quelques minutes, et la vieille dame semblait déjà l'attendre. Le visage déformé par l'inquiétude. Elle se rua vers Draco et l'agrippa par le bras, mais il se dégagea aussitôt de son emprise avec un rictus mauvais. Il n'acceptait pas d'être touché.
- Monsieur Malfoy, où est-elle ? Étiez-vous au courant ? S'emporta McGonagall
Le bureau sentait encore le citron, comme si l'ancien directeur n'avait jamais quitté ces lieux. Cela rappela à Draco un temps où il avait sombré dans le Mal le plus profond. Il en eut des nausées.
- Au Manoir. Tout est de ma faute, je n'ai pas fait attention en revenant, une fois de plus. Répondit-il en fixant le vide
McGonagall se radoucit un instant, replaçant correctement ses petites lunettes.
- Tôt ou tard, ils allaient faire en sorte d'attirer Potter vers ce piège. Ce n'est pas de votre faute.
- Qu'importe, je n'ai pas le temps pour ces discussions. Je venais simplement vous prévenir, je vais retourner au Manoir afin d'assurer la sécurité de Granger. Potter et Weasley me rejoindront dans quelques heures et ils la ramèneront, saine et sauve.
La veille dame posa une main sur sa bouche, visiblement soucieuse de ce qui attendait ses élèves. Inquiète pour la plus brillante des sorcières de sa promotion, qui était déjà affaiblie et allait l'être d'autant plus après cet enlèvement.
Sans plus attendre, elle envoya un patronus. Draco ne comprit pas pourquoi, mais il ne le releva pas.
- Vous savez ce que cela veut dire. Protégez le château pour le peu de temps qu'il lui reste. Ajouta-t-il, plantant ses yeux gris dans ceux de la directrice
Elle le savait très bien. Le plan de Voldemort allait échouer, Harry ne mourrait pas au Manoir. Alors, l'affrontement final aurait lieu peu de temps après son retour.
Mais McGonagall était confiante. Cette fois, ils seraient prêts.
- Soyez prudent. Lui demanda la vieille dame
Il ferait de son mieux.
Avant de quitter cette pièce devenue étouffante, Draco tourna légèrement la tête et il lança à la directrice, par-dessus son épaule :
- Vous n'auriez jamais dû nous accepter cette année.
Les lèvres de Minerva McGonagall se pincèrent.
- Si je ne l'avais pas fait, la Grande Guerre aurait eu lieu bien plus tôt et nous serions tous morts.
Elle n'avait pas tort, mais bien des événements terribles auraient pu être évités.
Baguette en main, Draco finit par s'en aller. Il se rua hors de l'enceinte du château afin de pouvoir transplaner. Il n'en pouvait plus. Il avait besoin de voir Hermione, d'être sûr qu'ils ne lui avaient rien fait.
Mais au fond de lui, une part bien enfouie lui hurlait de ne surtout pas y aller.
Ce qui était en train de le ronger de l'intérieur, c'était de savoir qu'un mangemort allait lui demander de la tuer, et qu'il n'aurait pas d'autre choix que d'accepter.
oOOo
Quelques minutes après le départ du blond, Harry et Ron étaient arrivés dans l'ancien bureau de Dumbledore à leur tour. La pièce était à peine éclairée par quelques petites bougies suspendues dans les airs.
Avant de poser les yeux sur la directrice, qui était assise à son bureau, Harry épia le tableau de son ancien directeur. Cet homme en qui il avait accordé toute sa confiance. Cela ne fit que l'enrager d'autant plus.
- Que faites-vous ? Pourquoi ne réagissez-vous pas ? Le temps est compté désormais ! S'exclama Harry en se rapprochant du bureau, les sourcils froncés
McGonagall lui fit un regard peiné. Le garçon aux lunettes rondes avait passé son enfance et son adolescence à sauver les autres, et à présent il se sentait impuissant.
- Nous ne pouvons rien faire, Potter. Malfoy vous a déjà prévenu, nous devons attendre.
- Nous ? Ron et moi allons devoir la chercher, car vous n'avez pas été fichue de protéger correctement ce château !
Harry venait d'hurler ces derniers mots, d'un ton si strident que Ron en avait sursauté, frottant nerveusement ses cuisses tant il ne savait plus où se mettre.
La directrice quant à elle décida d'ignorer cet élan de colère dont l'Elu faisait preuve. Elle se doutait bien que le jeune homme était à bout et que sa cicatrice dictait de plus en plus ses gestes et paroles. Elle ne pouvait pas lui en vouloir, pas avec tout ce que Dumbledore et elle-même lui avaient imposé.
- Nous avons été imprudents, je l'admets. Mais cela devait arriver, c'était inévitable, vous le savez tout autant que moi Potter. L'Ordre arrive, ainsi que nos alliés. Je ne doute pas de vous deux, vous allez sauver Miss Granger, mais nous nous doutons des conséquences. Expliqua-t-elle en remettant en place une pile de parchemins
Les poings de Harry étaient si serrés que les jointures de ses doigts étaient devenues blanches. À côté de lui, le regard du rouquin voyageait de la directrice vers le garçon à la cicatrice.
Une atmosphère oppressante régnait dans le bureau, et l'inquiétude que les deux Gryffondors ressentaient pour leur amie ne les aidait pas à se calmer.
- Cela fait des mois que je m'inquiète pour mon amie, aujourd'hui elle a été enlevée et la seule chose que vous trouvez à me dire, c'est que nous nous doutons des conséquences ? Vous souhaitez que je sois préparé alors que vous m'avez interdit de partir à la recherche des derniers horcruxes ?
L'Elu continuait de crier, il était pris d'une rage qui le faisait bouillonner, le poussant à tout extérioriser. Il avait dégagé la main que Ron avait posée sur son épaule.
Dans son regard, McGonagall pouvait voir qu'il se retenait de tout faire exploser autour de lui. Il serrait sa baguette dans sa main droite et épiait chaque meuble de la pièce. Il désirait tout détruire. Comme en cinquième année.
- Monsieur Potter, vous devez garder votre calme et...
- Mon calme ? Alors que mon amie est retenue prisonnière dans un lieu rempli de mangemorts et que nous n'avons toujours pas trouvé les derniers horcruxes ? Railla Harry
Les veines de son cou s'étaient gonflées et sa respiration était saccadée. Il craqua sa nuque, un geste qu'il faisait inconsciemment lorsque sa cicatrice prenait le dessus sur ses émotions.
- Et vous osez...
Le jeune homme n'eut pas le temps de terminer sa phrase, coupé dans son élan.
- Harry, cela suffit ! Intervint un homme, d'une voix grave
Les deux sorciers se retournèrent et découvrirent un Remus épuisé qui marchait précipitamment vers Harry.
- Vous devez vous calmer, Harry, ce n'est certainement pas le moment pour vous perdre dans vos pensées les plus sombres. Lui siffla le loup-garou en se postant face à lui
L'Elu inspira longuement, les bras ballants. Il toisait son professeur d'un air désespéré, impuissant.
- La bataille va probablement avoir lieu dans les prochaines heures, Remus, et nous n'avons pas détruit les derniers horcruxes. Je ne pourrai pas tuer Voldemort.
- Nous sommes prêts, Harry, c'est tout ce qui compte. Nous aviserons lors du moment venu. En attendant, votre priorité est de retrouver Hermione avant que cela ne soit trop tard.
"Avant que cela ne soit trop tard". Cette phrase mit un coup à Harry. Il s'imagina la sorcière en train de mourir des suites d'une rafale de Endoloris, ou d'un simple Avada Kedavra.
Le temps s'écoulait, mais pas assez vite. Il priait Merlin que Malfoy ne fasse pas un pas de travers.
Si l'Elu venait à perdre sa meilleure amie avant la bataille, il n'y survivrait pas. Il n'accepterait pas de l'avoir laissé mourir dans d'atroces souffrances. Elle avait vécu des choses si terribles les derniers mois, elle ne méritait pas de finir ainsi.
Et puis, Harry Potter et Ron Weasley étaient incapables de réussir sans Hermione Granger.
- Avez-vous besoin d'aide, Potter ? Nous avons déjà envoyé...
- Non. Vous devez rester ici et protéger le château ainsi que les élèves. Pour le peu de temps qu'il nous reste. L'interrompit Harry d'un ton ferme
Faiblement, McGonagall hocha la tête, la gorge nouée. La vieillesse n'aidait pas, mais l'inquiétude sur le visage de la directrice ne faisait qu'accentuer les rides sur son front et autour de ses yeux.
- Allons-y, Harry. Proposa Ron en lui donnant un léger coup de coude dans le bras
Le rouquin voyait bien que cela ne servait plus à rien de rester ici. Cela ne faisait que le pousser à bout.
L'Elu jeta alors un dernier regard vers sa directrice, puis il tourna les talons, resserrant sa poigne autour de sa baguette. Ron le suivit de près.
- Monsieur Potter, Monsieur Weasley.
Les deux garçons se retournèrent vers la vieille dame, à côté d'elle Remus était immobile, le regard perdu dans le vide.
- Faites attention. Je vous en prie. Les supplia-t-elle
À travers ses yeux vert émeraude, Harry lui fit comprendre qu'elle n'avait pas à s'en faire. Ils s'en étaient toujours sortis. Ce n'était pas le moment de céder à la panique.
En silence, ils quittèrent le bureau. Ils eurent le temps d'entendre Lupin dire "nous l'avons prévenu à temps, il est déjà là-bas et..." mais la porte se referma avant que la phrase ne soit terminée. Harry et Ron n'y prêtèrent pas plus attention.
- Elle aurait dû être avec nous, si elle n'avait pas accepté ce poste de préfète-en-chef, si elle n'avait pas fraternisé avec l'ennemi, elle serait restée avec nous. Elle aurait été dans la Salle Commune avec nous, et non pas dans ce foutu appartement constamment envahi par des mangemorts. Pesta le garçon à la cicatrice tandis qu'ils marchaient vers la sortie du château
Il avançait d'un pas rapide et Ron dut se précipiter pour le rattraper. Il fronça les sourcils et toisa son meilleur ami.
- Tu dois arrêter de lui en vouloir sans arrêt, Harry. Ne te souviens-tu pas de tout ce que l'on a vécu ici ? Hermione était toujours là, elle t'a toujours suivi, même avec les plus grands dangers qui planaient au-dessus de nous.
Sur le coup, Harry ne répondit pas. Il sondait chaque recoin des couloirs, comme s'il s'attendait à voir un mangemort surgir. Ron soupira.
- Et je pense que tu n'as tout simplement jamais remarqué à quel point elle pouvait tout défier pour toi. Tu n'as pas le droit d'être ainsi avec Hermione, tu ne peux pas lui reprocher son enlèvement.
L'Elu tourna soudain la tête vers lui, plissant les yeux.
- Je sais que ce n'est pas de sa faute. C'est juste que je...
Le reste de sa phrase se perdit dans sa gorge. Alors qu'ils arrivaient devant la Grande Salle, trois personnes leur bloquèrent le chemin.
Ginny, Neville et Lavande.
- Ne me dites pas que vous comptiez partir sans moi ! S'exclama Ginny, révoltée
- Ronron, que faites-vous ? Ajouta Lavande qui regardait son petit ami avec des yeux qui inspiraient la pitié
Tout à coup, Ron perdit son assurance et il chercha de l'aide auprès de l'Elu. Celui-ci fixait ses amis à tour de rôle.
- Nous savons où est Hermione. Si nous y allons à plusieurs, notre mission échouera. Nous devons faire vite, tout en étant minutieux. Déclara-t-il
- Mais...
- Ginny, non. Vous ne partez pas d'ici, je ne veux pas prendre le risque de te perdre. Ni toi, ni les autres. Intervint Ron d'un ton catégorique
L'atmosphère dans le château était devenue lourde, lugubre, presque pénible. On pouvait sentir que quelque chose se préparait. Quelque chose qui allait changer la vie de tous les sorciers, de tous ces élèves innocents.
Lavande se rua dans les bras du jeune homme, d'une façon si brutale que le rouquin recula légèrement. Il enroula ses bras autour d'elle et déposa un baiser sur le haut de son crâne.
- J'ai si peur pour toi mon Ronron, je ne veux pas...
- Ça va aller Lavande, nous revenons très vite. Lui assura-t-il en caressant ses cheveux
Mal à l'aise, Harry détourna le regard. Ses yeux tombèrent alors sur Ginny, qui semblait fulminer. Les bras croisés sur sa poitrine, elle se retenait de leur hurler dessus.
- Bon... Ron, nous devrions y aller. Suggéra l'Elu en se raclant la gorge
Le concerné se détacha de sa petite amie, lui adressant un dernier sourire.
Lavande était au bord des larmes et Harry se retenait de lever les yeux au ciel devant cette scène. Après tout, ils avaient le droit d'avoir peur.
Neville ne semblait pas bien plus rassuré.
- J'espère que tout ira bien pour vous et pour Hermione. Elle avait l'air d'être mal en point les derniers temps. S'enquit-il en jouant avec ses doigts
- Ne t'en fais pas Neville, il ne nous arrivera rien. Lui sourit faiblement Ron, il commençait lui-même à en douter
- Oui, j'ai confiance en vous.
- Neville, Ginny, prévenez l'armée de Dumbledore. Dites-leur qu'il ne reste plus beaucoup de temps avant l'affrontement final. Leur lança Harry d'un ton sérieux
Ginny se figea quelques secondes mais elle ne perdit pas de sa fureur. Neville quant à lui avait retrouvé ce courage si longtemps enfoui en lui et il bombait le torse, affirmant à l'Elu qu'ils seraient tous prêts à leur retour et que Luna allait l'aider.
- Revenez vivants. Sinon, je ne vous le pardonnerai pas. Les menaça la rouquine
- Et je compte sur toi pour en faire baver à ceux qui n'écouteront pas, petite soeur. Lui répondit Ron
Enfin, Ginny perdit son énervement et elle lui assura qu'il n'avait pas à s'en faire.
Une dernière fois encouragés, Harry et Ron les quittèrent. Avant de transplaner au Manoir, ils avaient encore quelque chose à régler. Ils devaient se dépêcher, plus que jamais.
Il ne restait plus qu'une heure.
oOOo
Crac. Une brise fraîche de début de soirée s'abattit sur le visage pâle de Draco lorsqu'il atterrit devant le Manoir. Ce lieu qu'il ne considérait plus comme sa maison depuis des mois. Cette demeure qui lui donnait des idées effroyables.
Ce Manoir qui retenait prisonniers son père, sa mère et désormais Hermione.
Draco ne laissait rien transparaître, mais au plus profond de son âme, il hurlait. La Gryffondor avait mis fin à leur relation, sentant qu'ils ne pouvaient plus être ensemble, et à présent elle s'était fait enlever par sa faute. À cause de son inadvertance.
Jamais elle ne le lui pardonnerait. Il avait tout gâché.
Le blond inspira longuement, avant de se mettre à avancer. Le gravier craquelait sous ses pieds. L'allée jusqu'au Manoir était sans fin, tout comme les jardins qui l'entouraient.
Au fur et à mesure qu'il s'approchait de la porte d'entrée, Draco accélérait la cadence, ses cheveux partaient dans tous les sens sous le vent. Il brûlait intérieurement à l'idée qu'un mangemort ait osé toucher Hermione.
- Psst. Psst.
Alors qu'il s'apprêtait à monter les petits escaliers, le Serpentard se figea. Il tourna à peine la tête sur sa gauche qu'une sorte de créature sortit d'un buisson.
Draco dut attendre qu'elle vienne vers lui pour qu'il puisse enfin la reconnaître.
- Que fais-tu là, toi ? Questionna le blond avec une moue dégoûtée
- Monsieur... Malfoy, Dobby... Dobby a été envoyé ici. Monsieur Dumbledore ainsi que l'Ordre du Phénix m'ont demandé de venir vous aider. Expliqua l'elfe en bafouillant, non sans sourire timidement
Un instant, les yeux de Draco brillèrent. Mais à peine une seconde plus tard, il retrouva son regard glacial.
- Cache-toi, idiot. Rouspéta le mangemort
Dobby obéit aussi sec et fila vers le buisson.
S'assurant que personne ne faisait une ronde dans les jardins, Draco s'approcha de l'elfe et lui chuchota une seule et unique phrase.
À l'entente de ces mots, les yeux de Dobby s'illuminèrent et il fit un oui de la tête.
Alors, le blond l'abandonna et rentra enfin dans le Manoir. La gorge serrée.
Il se répétait sans cesse de rester de marbre, de paraître aussi froid que la neige. Il avait passé des années à porter un masque qui rendait son visage impassible, vide de quelconque émotion.
Ces années de pratique allaient enfin servir à quelque chose ce soir.
Il faisait encore plus froid dans cette demeure que dans le château. Les forces du Mal avaient pris le pouvoir et les ténèbres les avaient accompagnées. Draco aurait presque pu en frissonner s'il ne s'était pas forcé à ne plus rien ressentir dès lors qu'il avait passé la porte d'entrée.
Toutefois, lorsqu'il pénétra dans l'immense hall d'entrée, il manqua un instant de vaciller.
Plusieurs mangemorts étaient là, dont ses parents. Parkinson n'était pas présente.
Une odeur de renfermé venait envahir l'odorat du blond.
Certains partisans de Voldemort se tenaient debout près de la grande table, d'autres étaient agglutinés autour... de Hermione. Elle était là, couchée à même le sol.
Il le sentait. Il sentait qu'elle le regardait, que ses yeux bruns qu'il aimait tant étaient probablement remplis de larmes de rage et de tristesse. Mais pas une fois il ne posa les yeux sur elle. Pas une fois il ne s'attarda sur son visage probablement souffrant.
D'un bref coup d'oeil, il s'était assuré que personne ne lui avait fait de mal. Ses vêtements étaient toujours là, elle respirait encore et pas une trace de sang ne régnait autour d'elle.
Alors, Draco fit comme si Hermione n'existait pas. Car c'était ainsi que les mangemorts devaient traiter les sangs-impurs.
À la place, il resta planté à l'entrée du hall, attendant que ses parents lui demandent de venir vers eux.
- Tiens mais revoilà l'enfant prodige ! S'écria Macnair avec un sourire vil, abandonnant la Gryffondor derrière lui
L'ancien prisonnier d'Azkaban, qui s'était enfui, se dirigea vers Narcissa et il lui empoigna le bras.
- Va donc accueillir ton fils comme il se doit. C'est grâce à lui si nous avons réussi à capturer l'ignoble copine de Potter.
Un grincement. Un grincement de dents à peine audible grésilla dans l'oreille de Draco. Sa mâchoire s'était contractée quand il avait vu que Macnair s'était permis de toucher sa mère.
L'idée de sortir sa baguette de sa poche et de massacrer tous les mangemorts dans cette pièce lui avait traversé l'esprit.
Mais ce n'était pas le bon moment.
Draco ne sourcilla pas, gardant son sang-froid, et il hocha la tête en direction de Macnair.
- Je n'ai fait que mon devoir.
Il répondait cela comme s'il avait été mis au courant. Pas un mangemort ne lui avait dit qu'ils comptaient le suivre et enlever Hermione, mais il devait faire semblant.
Il devait tenir, encore un tout petit peu.
Macnair libéra enfin Narcissa. Lucius, à côté d'elle, ne bougeait pas d'un centimètre. Il avait l'air terrifié et se contentait de toiser son fils.
- Draco, viens.
La tête haute, ne lâchant pas ses parents du regard, Draco avança vers eux. Pas une fois il ne reporta son attention sur la jeune femme qui était par terre.
Arrivé à sa hauteur, Narcissa posa aussitôt une main réconfortante sur son épaule. D'une façon à peine perceptible, elle lui sourit. Elle aurait tant aimé lui souffler que tout irait bien.
Au même moment, Bellatrix Lestrange surgit dans la pièce.
- Bonsoir Draco. Le salua-t-elle en passant à côté de lui, entremêlant sa baguette dans ses cheveux ébouriffés comme elle avait l'habitude de le faire
Elle fit également un clin d'oeil à Lucius, retenant un rire hystérique.
Cependant, lorsqu'elle aperçut Hermione, elle se stoppa.
- Oh tu es là, jolie petite sang-de-bourbe. Susurra-t-elle, ses yeux devenant aussi noirs qu'un ciel sans étoiles
Telle une prédatrice, Bellatrix s'approcha de la jeune sorcière avec une grimace à la fois amusée et écoeurée sur le visage.
Bientôt, elle fut au-dessus d'elle, ayant placé ses pieds de chaque côté de ses jambes frêles et tremblantes. De haut, la fidèle alliée de Voldemort dévisageait la lionne.
- Ton petit ami Potter est en retard. Dit-elle d'une voix sèche
- Harry... Harry...
- Silence ! Tu n'es pas encore autorisée à parler. La coupa Bellatrix en hurlant
Jamais Draco n'avait tant détaillé la cheminée du hall d'entrée. Son regard s'y était perdu, fuyant la réalité. Une tension s'était installée dans la pièce, plus aucun mangemort ne bougeait.
C'était Bellatrix qui avait pris le dessus.
- Non !
Hermione venait de hurler. Le blond ne pouvait toujours pas tourner la tête, mais il se doutait bien de ce qui était en train de se passer.
Sa tante s'était assise sur la brune et elle avait saisi son bras, remontant la manche de son pull.
- Hurle, sang-de-bourbe, hurle, bébé Potter doit t'entendre. Ricana la femme qui était entrée dans une folie soudaine
À cet instant précis, Narcissa sentit l'épaule de son fils se crisper. Ses yeux gris avaient perdu de leur dureté. Il était en train de craquer.
- Draco, suis-moi. Nous devons parler.
Elle n'attendit pas sa réponse. Elle agrippa son poignet et le tira au fond du hall, le menant vers le couloir où ils trouveraient refuge dans une autre pièce.
Narcissa poussa son enfant dans une chambre abandonnée, pile au moment où les premiers cris de Hermione avaient glissé sur ses lèvres.
Alors, la mère de Draco lança un Assurdiato qui insonorisa la pièce, car elle savait très bien ce qui allait suivre.
D'abord, le jeune homme s'était figé au milieu de la chambre, fixant le mur en face de lui. Petit à petit, ses poings s'étaient serrés, ses yeux s'étaient plissés.
Enfin, lorsque Hermione cria à nouveau, il libéra toute cette rage qui avait envenimé son corps.
Il attrapa la première chose qui se trouvait devant lui, une chaise. De toute ses forces, il la projeta contre le mur, la faisant exploser en quatre morceaux. Espérant camoufler les hurlements de la Gryffondor, que Bellatrix était en train de torturer sans aucune pitié.
Mais il n'entendait que cela. Cette souffrance. Cette souffrance dont il était le responsable. C'était en train de le tuer intérieurement.
Plusieurs fois, Draco tenta de quitter la pièce afin de partir la secourir. Il perdait la raison, il oubliait son but premier.
Heureusement, sa mère était là pour le remettre dans le droit chemin. À chaque fois, elle le retenait, encerclant ses bras autour de lui. Il avait beau se débattre, il ne voulait pas lui faire mal, alors il cédait.
- Pitié, non ! S'égosilla Hermione, sa voix se brisant en un sanglot
Draco l'imagina seule, entourée de toutes ces affreuses personnes. Cette image où elle était impuissante et blessée, couchée sur ce sol sale et gelé, elle ne quittait plus son esprit.
Il passa ses mains tremblantes de nervosité dans ses cheveux, à la limite de se les arracher. Ses yeux étaient rouge sang. Il ne pouvait pas laisser ces actes se produire. Il n'avait pas le droit de l'abandonner.
Pourquoi était-il si lâche ?
- Draco. Elle sait. Elle sait pourquoi tu ne fais rien. Elle est fière de toi, fais en sorte qu'elle le reste. Lui murmura sa mère qui l'avait à nouveau pris dans ses bras
Draco ne voulait pas de ça. Il n'avait pas besoin de ces mots. Il ne voulait que la sécurité de Hermione.
Mais il avait échoué. Sa tante était en train de se défouler sur elle.
- Lâchez-moi ! Rugit-il, hors de lui
Narcissa ne força pas. Il avait le droit de réagir ainsi, elle le comprenait. Les yeux fatigués de la mère de famille étaient peinés eux aussi, à l'entente de ces cris qui provenaient du hall d'entrée.
Draco partit s'adosser contre un mur, avant de se laisser glisser jusqu'à s'assoir à terre.
Il aurait préféré être torturé à sa place. Pour le restant de ses jours, s'il le fallait.
- N'oublie pas pourquoi tu es là, Draco. Je te dirai à quel moment retourner dans le hall. Lui souffla Narcissa d'une voix faible, en s'agenouillant devant lui
Il lui fallut plus de deux minutes pour comprendre ce que sa mère venait de lui dire. Il n'arrivait plus à se concentrer, la voix stridente de Hermione lui déchirait le coeur.
Mais il finit par réaliser. Alors, il releva les yeux vers la femme aux cheveux noirs et blonds. Elle savait. Elle savait que Potter et Weasley allaient arriver et qu'ils comptaient bien sauver leur amie. Peut-être même était-elle au courant de la présence de Dobby, leur ancien elfe de maison.
- Comment... comment le savez-vous, mère ?
Narcissa lui sourit. Un sourire chaleureux, rempli d'espoir.
- Certaines questions ne sont pas bonnes à poser, Draco.
Draco n'eut pas le temps de répliquer. La porte de la chambre venait de s'ouvrir à la volée.
Lucius.
Il entra dans la pièce telle une furie. Ses longs cheveux étaient électriques, les cernes sous ses yeux avaient pris une teinte bleutée.
- Draco, tu dois garder ton calme. Tout de suite.
Ça va aller, je te le promets, ça va aller.
Hermione contemplait le plafond au-dessus d'elle. Elle ignorait pourquoi, mais les paroles de Cedric lui revenaient en tête. Sans arrêt. Peut-être délirait-elle. Sa vision était floue, tout comme son esprit.
Essayait-elle de se rassurer ? Pourquoi ?
Elle repensa également à son traitement. Elle devait bientôt le prendre, mais elle ne le pourrait pas si elle était détenue ici. Qu'allait-elle devenir ?
Est-ce que Harry et Ron lui en voudraient ? Elle ne voulait pas les abandonner, ce n'était pas de sa faute.
Ce n'était pas de leur faute non plus. Ils ne pouvaient pas savoir qu'elle était là. Et s'ils le savaient, ils avaient le droit de faire passer la vie d'une centaine d'élèves avant celle d'une seule personne. Quand bien même était-elle leur amie.
Hermione, il ne faut pas pleurer.
Une larme perlait dans le coin de son oeil. Lentement, elle roula sur sa joue.
C'était la seule chose qu'elle pouvait sentir. Son bras gauche était engourdi, elle ne le sentait plus, les douleurs infligées sur lui avaient été si lancinantes qu'elle ne parvenait même plus à le bouger.
Elle ne souhaitait plus le voir. Le mot interdit y était inscrit à présent, pile à l'endroit où la marque des ténèbres figurait sur les avant-bras des mangemorts.
Sang-de-bourbe.
Le garderait-elle à vie ? Serait-elle marquée par les forces du Mal, comme Harry ?
Je ne sais plus si ça va aller, Hermione, je ne sais plus.
Elle avait si mal, à la tête, au bras, aux jambes, qu'elle ne souffrait même plus. Une habitude déroutante, anormale.
Elle aurait aimé demander à Bellatrix de la tuer, de mettre fin à tout cela. Malheureusement, elle était déjà partie. Elle ignorait où.
Devait-elle vraiment se laisser abattre ? Cela ne lui ressemblait pas. C'était si dur de lutter, en ce moment même.
- Dire que le garçon qui a survécu se met dans tous ses états pour cette chose impure. C'est révoltant. Piailla un mangemort, dont Hermione ne reconnaissait pas la voix
Tout à coup, la brune sentit que le bout de ses doigts était en train de la picoter. Cela la démangeait.
Suite à ces mots, toute tristesse s'en était allée. Une fureur incendiaire s'était emparée de la jeune sorcière.
Elle ne pouvait pas les laisser gagner. Pas eux, pas ces êtres minables.
Hermione avait envie de tout anéantir. De jeter un sort si puissant que même les grandes vitres de cette pièce exploseraient en mille morceaux. Elle désirait utiliser la magie sans baguette, comme elle l'avait fait avec Nott, car la sienne était restée dans son appartement.
Mais elle n'y arrivait pas. Pas une seule partie de son corps ne souhaitait bouger. Savait-il que si elle faisait n'était-ce qu'un pas, elle finirait aussitôt par être tuée ? Était-ce pour cela qu'il s'était lui-même bloqué ?
Pourquoi donc plus un seul son ne s'échappait de sa bouche ? Avait-elle trop crié ? Elle ne s'en souvenait plus. Elle s'était probablement évanouie pendant quelques secondes.
- Allez, debout !
Sans même qu'elle n'ait le temps de cligner des yeux, Hermione fut remise sur ses deux pieds. Elle serait déjà retombée, si Macnair n'avait pas décidé de la tenir par le col de son pull. Elle était suspendue tel un vulgaire animal.
Il empestait l'alcool et le mal. Elle se détestait tant de ne plus pouvoir bouger. Elle voulait qu'il la lâche.
Subitement, Bellatrix réapparut, accompagnée de sa soeur.
Hermione s'attendait déjà à recevoir un sort, peut-être même un coup, mais non. Rien. Pas un bruit, pas un geste. Elles étaient parties s'installer près d'une des nombreuses poutres dans le hall.
Tandis que la première la dévisageait avec un sourire machiavélique, la seconde avait baissé la tête.
Narcissa. Hermione se souvint de ce que Draco lui avait raconté. De ce qu'elle avait pu subir. Elle eut si pitié d'elle.
- On dirait bien que ton petit ami Potter ne viendra pas, quel dommage. Nous allons donc devoir passer aux choses sérieuses.
Il y eut un long silence assourdissant, qui dura près de trois minutes. Hermione ne semblait pas percuter ce que Bellatrix venait de dire.
Elle revint sur terre lorsque deux autres personnes aux cheveux blonds, presque blancs, arrivèrent. Son coeur se mit à battre la chamade.
Lucius tenait Draco par la nuque, il l'incitait à avancer plus rapidement. Le fils ne disait rien, il se laissait faire. Pas une émotion ne traversait son regard.
Jusqu'à le poster devant Hermione, à quelques mètres d'elle. Ainsi, les deux sorciers se firent face.
Il plongea ses yeux d'acier dans les siens, enfin. Il n'avait pas daigné la regarder une seule fois ce soir. Il n'avait pas bronché en la voyant au sol.
Hermione se doutait bien qu'il faisait cela pour ne pas se trahir. S'il avait essayé de la défendre, tous les mangemorts auraient compris ce qui se tramait dans sa tête. Et ce n'était pas possible, s'il souhaitait se venger.
Néanmoins, maintenant qu'il se tenait devant elle, qu'elle pouvait le voir parfaitement, Hermione se mit à douter.
Draco n'était même pas effrayé, son visage était implacable, fermé. Ses iris gris étaient aussi vides que le néant.
Elle ne le reconnaissait pas. Ce n'était pas le Draco Malfoy qu'elle aimait, ce n'était même pas celui de ses premières années à Poudlard.
Ce Draco, elle ne l'avait jamais vu. Elle avait l'impression de faire face à un fantôme.
Hermione, complètement statique, sondait le blond sans vraiment le voir. Elle essayait de se convaincre que ce n'était qu'un masque, qu'il agissait ainsi pour ne pas dévoiler ses vraies intentions.
Elle espérait qu'il l'aimait encore. Qu'il l'avait aimée tout court, que cela n'avait pas été des mensonges.
Mais elle en doutait. Ce n'était plus le même Draco. Peut-être était-il blessé car elle l'avait abandonné. Peut-être était-il retourné dans son camp. Peut-être ne l'avait-il jamais quitté, au final.
Elle n'arrivait plus à lire en lui. Ils se regardaient droit dans les yeux, mais il était indéchiffrable. La sorcière en vint à se dire qu'elle l'avait probablement perdu.
Elle fut sortie de ses pensées quand Bellatrix sautilla vers son neveu, un rire diabolique sur le bout des lèvres. Une fois derrière lui, elle posa ses mains aux longs doigts fins sur ses épaules et elle approcha sa bouche de son oreille.
Hermione aurait pu jurer que Draco avait tressailli au contact de la mangemort, mais elle avait certainement halluciné.
- N'oublie pas ta mission, Draco. Tue-la !
La respiration de la Gryffondor s'était coupée et le temps semblait s'être arrêté.
C'était donc ainsi qu'elle allait mourir. Non pas de sa maladie destructrice, mais des mains de la personne qu'elle aimait plus que tout au monde, plus qu'elle n'en avait le droit.
Était-ce pour cela qu'elle avait entendu les paroles de Cedric ?
L'espace d'une seconde, Draco avait tourné la tête vers sa tante, avant de revenir sur sa cible numéro une.
La fameuse mission de Voldemort. Cruelle, mais logique.
Les lèvres de Hermione se mirent à trembler, alors elle se les pinça. Elle ne voulait montrer aucune faiblesse. Elle ravalait toutes ses larmes, tous ses cris de détresse et ses sanglots. Elle refusait de le déstabiliser. Il ne devait pas échouer.
Elle préférait mourir plutôt que de le voir être tué après un second échec. Dans tous les cas, elle était condamnée, mais pas lui. Il n'avait pas à partir.
Maintenant qu'elle était au bord de la mort, la jeune femme préférait se dire qu'il n'avait pas finalement décidé de revenir dans son camp. Elle s'enleva cette impression de la tête. Il n'avait pas changé d'avis. Il l'aimait, et il devait simplement faire semblant pour mener sa vengeance à bien. C'était tout.
Elle aurait tant aimé lui sourire, une dernière fois. Lui montrer qu'elle l'aimait toujours, qu'elle le remerciait pour tout ce qu'il lui avait apporté ces derniers mois. D'avoir essayé de la sauver ce soir.
Ce n'était pas possible. Pas avec tous ces mangemorts qui les scrutaient sans relâche.
Ainsi, Hermione choisit de fermer les yeux. Ce serait plus simple.
Elle ne voulait pas quitter ce monde avec l'image de Draco complètement anéanti lorsqu'il prononcerait les mots qui mettraient fin à sa vie.
Elle lui avait promis qu'ils se retrouveraient dans un autre univers, là où personne ne leur interdirait de s'aimer.
Hermione ne voyait plus rien, mais elle entendit la baguette de Draco frotter contre son pantalon lorsqu'il commença à la relever devant lui.
Désormais, il la pointait vers elle. Elle le sentait. Avait-il peur ? Elle espérait que non.
Enfin, elle perçut le son de sa voix. Cette voix qui lui manquait dès lors qu'il n'était plus à ses côtés. Elle n'était pas tremblante, ni hésitante. Il n'avait pas peur.
Hermione se pinça les lèvres encore plus fort, afin de retenir un sourire. Le sort de la mort serait bien moins douloureux que ce que sa maladie allait lui infliger.
- Ava...
Crac.
Personne n'eut le temps de réagir. Tout se passa en une fraction de seconde.
Tous les mangemorts avaient été pris au dépourvu, car ils pensaient que Harry ne se montrerait pas ce soir.
Mais il était venu. Ron et lui étaient soudain apparus autour de Hermione, ainsi que Dobby. L'elfe avait aussitôt envoyé valser Macnair et Harry avait désarmé Draco.
Une fraction de seconde.
Et ils avaient transplané. Hermione avait à peine pu voir le visage soulagé du blond.
Ils atterrirent sur du sable chaud. Une plage. L'air marin. Le bruit des vagues. C'était merveilleux à entendre, comparé à ce silence aussi froid que la mort au Manoir Malfoy.
Il faisait nuit noire et personne n'eut le réflexe d'allumer une baguette. Comme sonnés par tout ce qui venait de se passer en si peu de temps.
Tout à coup, deux "lumos" se firent entendre. Deux voix différentes.
Hermione leva les yeux vers eux, à toute vitesse, craignant que ce ne soit des mangemorts. Mais elle soupira très vite de soulagement.
Bill et Fleur Weasley. Ils se trouvaient à la Chaumière aux Coquillages.
- Harry, Ron, Hermione, Dobby ! Vous êtes enfin là ! Se réjouit la française, heureuse de voir qu'ils n'avaient rien
Visiblement, ils avaient été tenus au courant eux aussi.
L'adrénaline était telle que Hermione avait retrouvé ses capacités motrices, probablement libérée du maléfice qui avait été jeté sur elle dans ce hall rempli de magie noire.
Avec difficulté, elle se releva. Elle cacha aussitôt son bras en replaçant sa manche dessus, le frottement la fit grimacer mais elle ne voulait pas attirer l'attention là-dessus.
Ron était déjà en train de prendre son frère dans ses bras et Dobby les regardait avec un sourire.
Cependant, Harry manquait à l'appel. Hermione ne le voyait pas dans son champ de vision.
- Harry ?
Aucune réponse.
- Fleur ? Peux-tu éclairer un peu plus loin ?
Inquiète elle aussi, la blonde s'exécuta. Elles marchèrent quelques mètres et le trouvèrent assez rapidement.
L'Elu était à genoux dans le sable, son corps entier tremblait. Hermione courut vers lui, manquant de tomber quand ses pieds s'enfoncèrent dans certains trous.
- Harry ? Harry, que se passe-t-il ?
Au bout de quelques minutes, Harry sortit d'une sorte de transe et épia son amie. Une panique visible s'était logée dans son regard émeraude.
- Hermione, nous devons retourner à Poudlard et vite.
Les yeux de la brune s'écarquillèrent.
- Quoi ? Non, nous... nous ne pouvons pas ! Nous venons d'échapper à Voldemort, si nous nous rendons à Poudlard, il nous suivra. Si nous le combattons ici, cela... cela évitera une guerre dans le château. Bredouilla-t-elle, soudain stressée
- Arrête Hermione, tu sais bien que c'est inévitable. Justement... je viens d'avoir une vision. Nous lui avons échappé comme tu dis, et cela a provoqué une colère noire en lui. Il n'a pas pu contrôler son esprit.
Hermione retint sa respiration. Il avait enfin eu une vision.
- Qu'as-tu vu, Harry ?
Ron venait de les rejoindre et il avait posé sa main sur le bras de son meilleur ami.
- Du bleu. Un aigle... Serdaigle. J'ai également vu le mangemort qui a réussi à entrer dans le château, vous vous souvenez ? Celui qui avait semé la panique à Poudlard, à tel point que McGonagall nous avait demandé de dormir dans la Grande Salle. Il y avait bel et bien eu un mangemort, il avait exactement la même tête que ce que le tableau avait décrit. Il avait été envoyé afin de récupérer un horcruxe, et cet horcruxe est en lien avec Serdaigle ! Je ne sais pas pourquoi mais il n'a pas réussi à le trouver. Il y est encore ! Nous devons y retourner, Voldemort ne peut pas être vaincu si nous n'avons pas tout détruit avant !
Harry avait presque crié ces mots en se remettant debout. Il aurait pu être content d'avoir enfin obtenu un vrai indice, si la situation n'avait pas été si grave.
Hermione était toujours agenouillée. Choquée suite à cette révélation, elle fixait le vide.
Elle savait pourquoi le mangemort n'avait pas réussi cette mission. C'était parce qu'il était tombé sur Draco, qui avait probablement dû faire diversion.
Il avait déjà aidé le côté du Bien à ce moment-là. Il les aidait depuis le début, dans l'ombre. Elle n'en revenait pas.
Hermione sentit son coeur se serrer. Elle priait qu'il n'arrive rien au blond. Elle ne pourrait pas le supporter.
- Hermione ?
La brune secoua la tête pour chasser ces idées et elle se redressa.
- Oui, j'ai entendu. Tu vois, nous avançons enfin. Désolée d'avoir réagi si bêtement, bien sûr que nous devons y retourner.
- Ne vous en faites pas, vous ne serez pas seuls. Ajouta Bill avec un sourire qui se voulait être réconfortant
Les trois amis se regardèrent. Hermione fut la première à leur sourire.
- Merci. Merci de m'avoir sauvée.
- C'est grâce à l'Ordre, à Dobby... et à Malfoy surtout. Nous n'avons fait que transplaner. Avoua Ron en grattant l'arrière de son crâne
- Je suis désolé de ne pas être venu plus tôt. Murmura Harry avec un regard triste
- Nous sommes tous sains et saufs. C'est le principal.
Sur ces mots, Hermione amena ses deux amis vers elle et ils se firent un câlin. Un câlin qui leur permit enfin de souffler un peu. De relâcher toute cette peur, toutes ces douleurs qui les torturaient moralement.
Tout à coup, des petits bras encerclèrent leurs jambes. Les Gryffondors baissèrent la tête et découvrirent Dobby.
- Dobby est heureux d'être avec ses amis. Même s'il apprécie également la compagnie de Winky.
Ce sauvetage avait provoqué une euphorie chez les jeunes sorciers, alors ils se mirent à rire de bon coeur en entendant cela. Cela leur fit du bien, après ces événements.
Jusqu'à ce que la dure réalité ne les rattrape.
- Allons-y. Proposa Harry
- Oh non ! Pas avant quelques heures. Les interrompit Bill
L'Elu jeta un regard sidéré au rouquin.
- En quel honneur ? Nous avons une bataille à préparer et des choses à régler, ce n'est pas raisonnable d'attendre !
- Doucement, Harry. Je sais que tu as le poids du monde magique sur les épaules, mais ce n'est pas encore urgent. Vous pouvez attendre le lever du soleil, crois-moi. Fleur vint en aide à son mari
Sceptique, Harry finit tout de même par céder. Voldemort n'allait pas encore attaquer le château, il le savait. Et Hermione avait vécu quelque chose d'éprouvant ce soir, il le voyait sur son visage. Il ne pouvait pas l'emmener en guerre dès maintenant.
De ce fait, les trois amis et Dobby restèrent à la Chaumière jusqu'à l'aube. Reprenant des forces grâce à la nourriture et à quelques siestes. Hermione avait voulu demander à Fleur s'il était possible de soigner son bras, mais elle avait vite abandonné l'idée. Il y avait bien plus grave que cela. Elle n'avait déjà plus mal, ce n'était pas profond.
À six heures du matin, le soleil commença à se lever. Cette fois-ci, personne ne stoppa le Trio d'Or. Ils saluèrent brièvement Bill, Fleur et Dobby, car ils se reverraient dans quelques heures de toute façon.
L'esprit un peu plus reposé, ils transplanèrent. Ils durent marcher quelques mètres pour atteindre l'enceinte de Poudlard et ils traversèrent le pont à la hâte.
Hermione se sentait encore mal, mais ce qui l'attendait la poussait à lutter de toutes les forces qui lui restaient. Elle n'abandonnerait pas, pas maintenant alors qu'elle était si proche du but.
Une fois dans la château, ils montèrent les escaliers, essoufflés, et ils se retrouvèrent très vite devant la Grande Salle.
Là où Ginny et... Blaise, les attendaient déjà. Harry arqua un sourcil lorsqu'ils arrivèrent près d'eux.
- Qu'est-ce qu'il fait là lui ?
- Il est avec nous. Répondirent Hermione et Ginny, en même temps
Un petit sourire en coin apparut sur le bout des lèvres de Hermione, mais Ginny n'y fit pas attention.
- Si je n'étais pas de votre côté, je ne me tiendrais certainement pas aux côtés d'une Weasley. Plaisanta Zabini en les regardant de haut
Ébranlé, Harry ne sut même pas quoi répondre. Ron quant à lui était bien trop occupé à fusiller sa soeur du regard.
Dans tous les cas, la rouquine ne leur accorda pas le droit de répliquer. Elle les prit, tous les trois, dans ses bras. Quelques larmes avaient roulé sur ses joues remplies de taches de rousseur, tant elle était soulagée de les revoir. Il ne leur était rien arrivé.
- J'ai eu si peur, je n'ai pas dormi de la nuit. Chuchota-t-elle d'une voix tremblante
Harry fut le premier à se reculer, gêné, mais il n'hésita pas à sourire à Ginny. Il était heureux de la revoir, lui aussi. Malgré tout.
Ron le rejoignit très vite.
- Hermione, j'ai... j'ai bien cru que nous allions te perdre. Sanglota la cadette des Weasley
Cette fois, elle pleurait. Elle n'osait pas imaginer ce qu'il se serait passé si Hermione avait péri là-bas.
La brune se mordit la lèvre pour s'empêcher de pleurer à son tour et elle caressa furtivement le dos de la rouquine, avant de se détacher d'elle.
- Je suis là, Ginny, je suis là. La rassura-t-elle
- D'ailleurs, nous avons encore un peu de temps avant que tout ne commence, tu dois aller te faire soigner Hermione.
- Non.
- Quoi, non ?
Hermione secoua à nouveau la tête.
- Non, je ne peux pas prendre ce traitement maintenant. Quand on me l'injecte, je ne peux plus rien faire pendant deux jours. Et tu te doutes bien que la bataille n'attendra pas. Moi je peux attendre, je le prendrai plus tard.
Ginny retint un énième sanglot. Elle voulut rétorquer mais l'arrivée de McGonagall l'en empêcha.
- Oh Merlin, je savais que vous alliez vous en sortir, mais j'ai tout de même eu si peur. Je suis soulagée de vous revoir Miss Granger.
La directrice avait posé une main sur son coeur en prononçant cette phrase, comme si elle craignait de ne faire une attaque. Hermione lui sourit faiblement.
Ils avaient réussi, à nouveau.
- Je suis désolé, Madame la directrice, je sais quelles seront les conséquences, mais nous étions obligés de revenir ici. J'ai eu une vision, non contrôlée par Voldemort et il... il cherche un horcruxe qui est ici. Dans le château. Annonça Harry qui peinait à voir correctement tant ses lunettes étaient poussiéreuses
- Monsieur Potter, n'ayez crainte. Que ce fichu Seigneur des Ténèbres vienne, qu'il vienne seulement. Nous sommes prêts.
Et là, les portes de la Grande Salle s'ouvrirent.
Laissant apparaître Remus, Tonks, Kingsley, Neville, Luna, Cho, Lavande, Dean, Seamus, Arthur, Molly, Fred et George. Ainsi que plusieurs autres élèves et professeurs.
À peine deux minutes plus tard, Bill, Fleur et Dobby arrivèrent à leur tour. Ils n'avaient pas pu attendre plus longtemps au final.
Hermione plaqua une main sur sa bouche, émue de tous les revoir. Et Harry réussit enfin à sourire. Même s'il s'en voulait de devoir les impliquer là-dedans. Il était fier de les voir si déterminés.
En effet, ils étaient prêts.
Voilà pour le chapitre vingt-sept ! Plus que trois (+ l'épilogue bien sûr) !
Dites-moi, qu'avez-vous pensé de ce chapitre ?
J'espère vraiment que vous avez bien aimé. Je m'excuse encore pour le retard.
Laissez-moi un commentaire s'il vous plaît, j'ai besoin de voir que vous avez apprécié ce que vous avez lu !
Je vous remercie encore pour toutes les vues, tous les votes et vos commentaires ! Merci pour cet intérêt que vous portez à ma Dramione ! :-)
