Une fois Philémon parti, Clarke et Lexa étaient sous le choc. Que sa mère ait pu aimer Philémon, un Isarien la laissait bouche beh et pantoise. Elle se demandait comment sa mère avait pu aimer un être aussi horrible, et elle se disait qu'elle avait bien fait de le quitter.

Elle aurait tant voulu avoir l'avis de sa mère sur le sujet, lui demander de raconter son histoire avec Philémon et ainsi connaitre les tenants de cette histoire. Malheureusement, comme l'avait dit Philémon, elle était décédée depuis longtemps et Clarke n'avait que peu de souvenirs d'avec sa mère et cela la chagrina instantanément.

Comme si Lexa avait deviné les pensées qui habitaient Clarke en cet instant, elle s'empressa de la serrer fort dans ses bras, lui murmurant des mots doux au creux de son oreille.

Mais le garde interrompit leur échange, leur demandant de s'éloigner l'une de l'autre fin qu'il puisse les attacher et les emmener dans leur quartier privé.

Elles allaient être libres, oui, mais uniquement dans l'enceinte du château afin qu'elles puissent s'entrainer et seulement sous escorte. Philémon avait réussi à prendre le pouvoir et malgré les soutiens évidents de Lexa, ils n'étaient pas suffisants pour renverser Philémon.

C'est pourquoi il lui fallait absolument gagner le défi suprême. Ce défi, si elle le réussissait, lui permettrait de faire assoir son autorité et de défaire Philémon. En effet, les vainqueurs de ces défis laissaient toute autorité à son vainqueur quand celui qui a initié le défi le remportait. Malheureusement, personne ne l'avait encore jamais réussi.

Lexa devait donc gagner. Mais elle pouvait aussi compter sur le fait que Philémon allait lui trouver un nombre incroyable de prétendants afin de l'épuiser au maximum. Si elle était sûre de se débarrasser facilement de ses premiers combattants, avec le temps, elle aurait de plus en plus de mal suite à son épuisement. Et Clarke savait, elle savait qu'elle risquait encore de perdre l'amour de sa vie et que cette fois elle n'en réchapperait surement pas et intérieurement elle était détruite. Elle n'arrivait pas à envisager une issue ou tout se terminerait bien.

Sur le chemin qui les menait à leur quartier, le garde n'y était pas allé de main morte avec les deux femmes. Ce qui lui avait valu un magistral coup de pied dans les parties de la part de Clarke qui n'avait pas supporté de le voir bousculer Lexa un peu trop violemment.

Celui-ci avait du faire intervenir deux autres gardes afin de l'aider dans sa tâche, mais nul doute que si les deux femmes avaient été détachées, il n'aurait eu aucune chance et aurai passé un sale quart d'heure.

Arrivé devant leur porte, celui-ci les détacha sous la menace de son épée afin d'éviter tous risques de rébellion et les poussa sans ménagement dans leur chambre.

Une fois les portes refermées Clarke repoussa de nouveau Lexa contre le mur, lui reprochant de nouveau d'avoir lancé ce défit. Puis elle s'écroula totalement au sol, s'affaissant contre le mur, les jambes repliées sur elles-mêmes et la tête entre les genoux. Son corps tremblait de partout et elle ne faisait que de commencer à réaliser ce qui était en train de se passer.

Lexa ne savait pas quoi faire pour tenter de rassurer sa compagne, elle était totalement impuissante face à son désarroi. La voir ainsi lui brisait littéralement le cœur.

Alors à son tour elle s'affaissa contre le mur au côté de Clarke et la prit dans ses bras, posant la tête de Clarke sur ces genoux tout en lui caressant avec tendresse sa chevelure.

— Ne t'en fait pas Clarke, tout se passera bien, je compte bien gagner ce défi ! tenta de rassurer Lexa avec un ton calme et neutre.

— Comment tu peux dire ça Lexa, personne n'a jamais réussi ce défi, pourquoi toi tu y arriverais hein ? réussit à dire Clarke entre deux sanglots.

— Alors, écoute-moi-bien, je n'aurai jamais lancé ce défi si je n'étais pas sur de le gagner, personne n'ai jamais arrivé à me battre, peut importe le nombre d'adversaires que je devrais combattre, je réussirai à vaincre !

— Je t'en fais la promesse Clarke !

La jeune femme releva légèrement la tête, regarda sa femme droit dans les yeux avec un sourire tendre puis ajouta :

— J'ai réussi à te désarmer sans que tu aies réussi à me toucher Lexa...

— Justement, toi, tu connais tous coups d'après ce que tu m'as dit. Alors, apprends-moi. Nous avons trois jours pour nous entrainer, aide-moi à retrouver mes réflexes d'antan quand tu n'arrivais pas à me battre.

Rose et Léonie étaient dans un coin reculé de la forêt, dans la grotte où se retrouvaient régulièrement Clarke et Lexa quand leur relation était encore inconnue de tous.

Nayak ne connaissait que très peu les jeunes femmes, donc il leur en faisait voir de toutes les couleurs. Il connaissait l'endroit mieux qu'elles et il attendait le bon moment pour s'échapper pour rejoindre ses deux maitresses.

Malheureusement, les deux jeunes femmes ne sachant pas se battre, elles ne savaient pas comment venir en aide à Clarke et Lexa. La seule chose qu'elles pouvaient faire c'était de prendre soin de Nayak en attendant et en espérant que les choses se calment.

Clarke quant à elle semblait réfléchir à la proposition de Lexa. C'est vrai qu'elle connaissait tous ses coups, mais surtout, elle connaissait Lexa mieux que personne. Et elle pouvait lui apprendre à économiser le plus possible son énergie afin de se servir de la force de son adversaire contre lui.

Elle aurait tant voulu à ce moment-là que la mémoire lui soit revenue, cela aurait été beaucoup plus simple pour la jeune femme.

— Clarke... Comment j'arrivais à te battre ? Tu m'as dit que j'arrivais facilement à te battre, pourtant tu me désarmes avec une facilité déconcertante...

Clarke eut le visage qui vira instantanément au pourpre malgré que ses yeux soient complètement rougis par l'émotion qui l'envahissait.

— Et bien... pour être honnête... tu trichais... Comme nous nous entrainions souvent ensemble et que je connaissais tous tes coups, tu connaissais également tous les miens... et notre niveau était plus ou moins égal l'un à l'autre.

— Mais chaque fois que j'étais sur le point de te battre, tu me lançais ce regard si intense, si profond, que j'étais incapable de résister. Et l'espace d'une seconde j'étais déconcentré et tu arrivais donc à me battre... en trichant...

— Bien sûr je ne montrais pourtant rien sur mon visage, je n'avais pas l'impression de changer quoi que ce soit, mais tu arrivais à lire en moins comme dans un livre ouvert...

— Du coup, il faut que l'on travaille sur ça Lexa. Si ton regard me déstabilisait au point que tu arrives à me vaincre, il faut que tu te serves de ta capacité d'observation des micro-expressions afin de déterminer le moment où ton adversaire portera son coup afin que tu puisses le parer.

— Tu arrivais à lire en moi comme dans un livre ouvert, et je suis persuadé que c'est parce que tu as l'excellente capacité à deviner à l'avance les coups des gens grâce à l'observation de ceux-ci.

— Je trichais ? Vraiment ? souffla Lexa dans un murmure qui se voulait rassurant et taquineur afin de détendre l'atmosphère.

— Oui et bien... disons que lors des combats ton regard était ma seule faiblesse et que tu savais en jouer.

Lexa caressait toujours les cheveux de Clarke pendant que celle-ci lui parlait. Elle réfléchit à ses paroles. Pour elle, elle arrivait juste à battre ses adversaires parce qu'ils lui étaient inférieurs. Mais ce que venait de lui dire la jeune femme l'avait interpellé. Maintenant qu'elle lui disait ça, il se pourrait qu'elle ait raison. Avoir conscience des mouvements de ses adversaires par l'étude de leurs mouvements pourrait lui être très utile.

Puis d'un coup Lexa se releva, prenant la main de Clarke d'un air déterminé au grand étonnement de la Zénarienne.

— Allons nous entrainer Clarke ! Nous avons trois jours devant nous, et si tu arrives à me faire retrouver mes réflexes d'avant, alors je pourrais vaincre n'importe qui et plus vite ce sera le cas, plus vite nous pourrons nous retrouver afin de vivre pleinement notre vie.

La Zénarienne n'était pas encore convaincue. Elle était encore sous le choc, même si elle essayait de le cacher. Elle s'imaginait déjà mille et une façons de mourir quand Lexa serait morte. Elle ne pourrait pas vivre dans un monde où son amour n'existe plus.

Voyant que sa compagne ne partageait pas son entrain, Lexa se rapprocha de Clarke, posa son front contre le sien et lui murmura doucement qu'elle lui faisait la promesse que tout ceci n'était pas la fin. Elle lui promettait un avenir meilleur, un avenir sans se cacher, un avenir ou son peuple et le sien seraient en paix.

Puis elle posa tendrement ses lèvres sur les siennes, scellant ainsi la promesse qu'elle venait de lui faire. Un frisson immense parcourut les deux jeunes femmes quand Lexa embrassa Clarke, elles en savourèrent chaque seconde, chaque saveur, chaque picotement. Leurs lèvres étaient chaudes, humides, et le baiser s'intensifia rapidement, symbolisant ainsi toute la passion dévorante qui les animait malgré les circonstances. Et c'est à bout de souffle qu'elles éloignèrent leur visage l'une de l'autre.

Puis Clarke se laissa bercer tendrement par Lexa qui tentait de la rassurer. Elle posa l'une de ses mains sur le visage de la jeune femme afin de pouvoir sentir cette peau qui la faisant tant vibrer. La Zénarienne s'empressa de recouvrir sa main avec la sienne et ferma les yeux afin de profiter de ce moment qu'elle pensait être l'un des tout derniers.

Après un long moment, elles décidèrent qu'il était temps pour elles d'aller s'entrainer. La journée avait été longue et elle touchait à sa fin, mais elles avaient malgré tout décidé de profiter des dernières lueurs du soleil afin de s'en servir à bon escient...

Du côté de la grotte où était réfugié Rose et Léonie avec Nayak, les deux femmes ne savaient toujours pas comment faire pour aider, quand elles décidèrent, d'un commun accord de retourner à Isarian. Elles se devaient de venir en aide aux deux personnes qui leur avait sauvé la vie. Alors elles se remirent en route avec Nayak qui gambadait fièrement à leur côté, tout content qu'il était de retourner en direction de son foyer.

Lexa venait de tomber lourdement au sol. En effet, Clarke venait de lui faire une prise, elle avait fait passer le corps de la jeune femme par-dessus son épaule et elle avait été projetée deux mètres plus loin.

— RELEVE-TOI ! Lui cria Clarke.

Lexa se jeta de nouveau sur la jeune femme, rendant coup pour coup. Mais Clarke arrivait à tous les parer, c'est comme si elle lisait en elle comme dans un livre ouvert. Pour la reine d'Isarian, Clarke était impressionnante, c'était la guerrière parfaite, celle contre qui elle ne souhaiterait jamais se battre. Ses mouvements étaient si simples, si naturels pensait-elle...

— Lexa, rappelle-toi de ce que je t'ai dit tout à l'heure, respire, observe-moi, sens mon corps, ma respiration, observe et apprends du moindre de mes gestes, ne te pollue pas avec le monde extérieur. Concentre-toi sur moi, mes mouvements, l'angle et la position de mes bras, de mes jambes.

— Tout cela ce sont de précieux indices Lexa, des indications qui t'aideront à lire ton adversaire, à comprendre comment il pense, comment il bouge.

— Quand tu auras compris ça, tu pourras vaincre n'importe qui !

— C'est déjà le cas ! Réussi à grommeler Lexa

— Sauf moi ! rigola Clarke tout en lui faisant un clin d'œil qui déstabilisa la jeune femme.

— Tu avais tout ça avant Lexa, tu avais toutes ces connaissances, tu savais lire dans tes adversaires. Si la mémoire ne te revient pas, alors tu dois en retrouver les réflexes, et je vais tout faire pour t'y aider en si peu de temps.

Désormais, il n'y avait plus aucune tendresse dans les mots de Clarke, elle voulait faire retrouver à Lexa son esprit guerrier qu'elle était auparavant. Alors elle poussait la jeune femme dans ses derniers retranchements, elle voulait la provoquer, la bousculer, provoquer en elle l'électrochoc dont elle avait besoin pour vaincre et survivre à ce défi suprême.

Lexa reprit ses coups sur la jeune femme. Cette fois, les deux se battaient à l'épée. C'était vraiment une excellente combattante, ses coups étaient si parfaits, si précis, d'une telle puissance... Et pourtant Clarke n'eut encore aucune difficulté à la désarmer, au grand étonnement de la reine qui se demandait encore comment Clarke y arrivait.

Les deux femmes étaient en train se s'entrainer dans la salle d'entrainement du château. Celle-ci était immense. Il s'y trouvait des poutres pour travailler l'équilibre, des cordes suspendues pour apprendre à grimper, des mannequins de frappe simulant des ennemis dans différentes positions afin d'apprendre à parer les coups. Il y avait là tout ce qu'il fallait pour rendre n'importe qui un vaillant combattant.

En tant normal c'était Lexa qui y était la professeur et y apprenait l'art du combat à tout habitant d'Isarian qui le souhaitait. Mais aujourd'hui, c'était elle l'élève. Elle qui devait apprendre à aller au-delà d'elle-même afin de se surpasser et avoir une chance de survivre au défi qu'elle avait elle-même initié.

Et encore une fois elle se retrouva à terre, sous le regard à la fois inquiet et amusé de Clarke. En d'autres circonstances, celle-ci se serait vantée de battre sans ménagement la jeune reine et se serait allègrement moquée d'elle. Mais la situation ne lui permettait pas ce luxe. Et si l'espace d'un instant elle esquissa un sourire à la vue de la jeune femme qui se relevait avec difficulté de la chute monumentale qu'elle venait de lui faire subir, son visage recouvra vite son sérieux et son inquiétude.

Elle devait apprendre à Lexa de faire abstraction de tout, et toute la difficulté était bien là justement.

Voyant que la jeune guerrière n'y arrivait pas, elle s'approcha d'elle et se plaça derrière. Elle mit ses mains sur les épaules de Lexa, posa sa tête dans le creux de son cou et souffla sur celui-ci, provoquant un frisson chez l'Isarienne qui lui parcourra intensément le corps. Elle ne put s'empêcher de soupirer de frustration et d'instinct ferma les yeux afin de profiter de ce contact qui lui apportait tant de chaleur.

Puis Clarke descendit avec une douceur et une lenteur infinies ses mains le long du corps de la jeune femme. Aucune des deux n'osaient prononcer le moindre mot. Lexa avait désormais la tête en arrière, profitant des caresses de Clarke dont elle pouvait sentir le souffle chaud sur sa peau. Ce souffle qui lui faisait tant d'effet et faisait palpiter son cœur au-delà de toutes raisons.

Mais quand elle sentit la main de Clarke se diriger dangereusement vers l'intérieur de son entrejambe, elle la stoppa immédiatement, le souffle coupé et la respiration haletante.

Puis Clarke lui murmura à son oreille :

— Tu vois, tu as su faire abstraction de tout, tu as su prédire où allait se diriger ma main si tu ne m'avais pas stoppé.

— Lors d'un combat c'est la même chose Lexa, si tu arrives à lire ton adversaire, tu pourras vaincre et rester en vie.

Suite à ses paroles, elle se plaça devant elle et lui fit un clin d'œil. Lexa quant à elle n'avait pas encore repris possession de son corps, ce moment avait été d'une telle sensualité qu'elle n'avait pas repris entièrement ses esprits.

Elle bouscula gentiment Clarke de la main, lui faisant remarquer qu'il y ait peu de chance qu'un combattant lui fasse perdre ses moyens comme elle venait de le faire.

— C'est injuste Clarke, comment tu veux que j'arrive à me concentrer maintenant ?

La Zénarienne souffla un magnifique sourire dont le regard azur transperça une nouvelle fois Lexa, qui décidément avait de plus en plus de mal à se concentrer face à la jeune femme.

Elles en avaient presque oublié les gardes chargés de leur surveillance. Et quand ceux-ci les toisèrent, leur demandant de ne s'en tenir qu'à l'entrainement plutôt que de se regarder dans le blanc des yeux, elles retrouvèrent immédiatement leur sérieux.

Lexa se tourna alors de nouveau vers Clarke.

— Je pense avoir compris le principe de ce que tu essaies de m'enseigner Clarke, recommençons !

— Mais seule toi me fait cet effet-là, je doute que mon adversaire essaie de me séduire comme tu viens de le faire, lui susurra-t-elle tout en lui donnant un baiser furtif, mais intense sur les lèvres faisant complètement fi des gardes présents.

Surprise du baiser que venait de lui donner Lexa, Clarke en fut tellement perturbé que lorsqu'elle se retourna pour prendre ses distances et engager un nouveau combat avec sa femme, elle ne vit pas le poteau et se cogna dedans, provoquant immédiatement le fou rire de Lexa qui n'arrivait plus à se retenir. Ce moment de légèreté était le bienvenu en ces temps difficiles. Lexa ne pouvait plus s'arrêter de rigoler, elle se foutait allègrement de la tête de Clarke qui faisait semblant de bouder.

Elle se passa la main sur la tête histoire de voir si elle ne s'était pas blessée, et, constatant que ce n'était pas le cas, elle se jeta sur Lexa pour se venger, engageant un combat qui aurait pu être épique s'il n'avait pas été digne d'une cour de maternelle.

En effet, Clarke chatouilla Lexa de toute part, provoquant des rires sonores qu'elle n'arrivait plus à contenir. Clarke savait y faire, elle connaissait parfaitement les points faibles de la jeune femme et elle en profitait allègrement. Quant à Lexa elle tentait vainement de sortir de l'emprise de sa compagne sans pour autant beaucoup de succès.

Clarke avait une totale emprise sur Lexa, elle l'encerclait maintenant dans ses bras pendant que celle-ci lui agrippait les mains pour tenter de la faire lâcher, mais la jeune femme finit par la faire tournoyer en l'air et au final elles tombèrent toutes les deux lourdement au sol.

— Aïe ! Hurla Lexa.

Clarke se sentit immédiatement désolé d'avoir fait souffrir la jeune femme et lâcha instantanément son étreinte.

Mais d'un coup elle se retrouva plaquée au sol, les poignets fermement tenus au-dessus de sa tête sous l'œil moqueur de Lexa qui lui cria :

— Je t'ai eu !

— C'est pas juste, tu as triché !

— Peut-être bien, mais j'ai quand même gagné se moqua-t-elle.

Puis elles partirent de nouveau en fou rire. Malheureusement le garde en avait assez et avait décidé d'intervenir, il leur demanda expressément d'arrêter leur pitrerie sinon il se verrait dans l'obligation d'appeler du renfort pour les faire taire. Il leur fit bien comprendre que si elles étaient libres de leurs mouvements, elles ne devaient pas pour autant se servir de cette liberté pour autre chose que de l'entrainement. Et clairement, les pitreries n'en faisaient pas partie.

Lexa aida alors Clarke à se lever en lui tendant la main, puis s'approcha du garde et le frappa en plein visage. Elle voulut lui donner un deuxième coup, mais elle fut arrêtée par la main de Clarke qui lui demanda de se calmer, que ça n'en valait pas la peine.

Le garde se tient avec douleur son visage et s'en alla, se contentant de finalement garder la porte d'entrée de la salle d'entrainement.

— Lexa, ce que tu as fait tout à l'heure quand tu m'as vaincu...

Elle n'eut pas le temps de finir sa phrase que Lexa l'interrompit pour s'excuser, car elle avait triché et que ce n'était pas bien.

— Lexa, laisse-moi finir s'il te plait ! D'accord tu as triché, mais surtout, tu t'es servi de ma faiblesse pour reprendre le dessus sur moi.

— Avec tes adversaires, c'est exactement ce qu'il faut faire, il faudra que tu te serves de leur faiblesse afin de les vaincre.

— Il faudra que tu les observes, que tu te contrôles dans tes coups, et quand tu auras remarqué leurs talons d'Achille, là tu frapperas pour les achever.

— Je t'ai toujours dit que c'était de la triche, parce que ça m'amusait de te torturer plutôt que d'admettre que tu étais meilleur que moi. Mais la vérité c'est que tu as toujours su frapper lors du moment où j'étais le plus faible.

— Tu as toujours eu cette capacité étonnante de lire en moi, mais tu y arrivais également avec tes adversaires, et aujourd'hui, tu m'as prouvé que tu avais toujours cette capacité-là. Même si c'est de la triche... Fit semblant de bouder la jeune femme un léger sourire aux lèvres.

— Alors, retranscris-le lors de tes combats et tu auras peut-être une chance... de survivre...

La bonne humeur avait quitté les yeux de Clarke. Ses dernières paroles l'avaient ramenée à la dure réalité qui attendait les deux jeunes femmes. Le moment fugace et léger que les deux venaient de vivre était bel et bien terminé et la vie les rattrapait désormais.

Elles s'assirent toutes les deux le long de l'un des murs, stoppant ainsi complètement leur entrainement. Le soir était de toute manière tombé et elles n'allaient pas tarder à revenir dans leur quartier privé.

Mais adossées contre le mur à même le sol, elles étaient pensives, blotties dans les bras l'une de l'autre. Elles n'osaient plus prononcer le moindre mot. Et ce n'est qu'une heure plus tard qu'elles se décidèrent à rentrer pour une bonne nuit de sommeil.