OOC : Bonjour à tous. Voici un nouveau chapitre. J'espère que vous apprécierez. Sur ce, bonne lecture.

« A quoi ressemblait cet homme ? »

Un mot pas plus haut que l'autre, Nero décrivit l'apparence du vieillard, les yeux baissés, sans regarder la personne qui lui posait les questions.

On l'avait raccompagné dans sa cellule.

Il avait passé les jours suivants à veiller au rétablissement de l'enfant. Les quelques jours à le faire manger, à le laver, à lui raconter des histoires, à lui promettre qu'ils repartiraient d'ici ensemble, main dans la main...

Lui promettre des choses qu'il ne tiendrait pas.

Mais c'était terminé maintenant.

Le temps qu'il eût eu avec Shiro venait de toucher à sa fin.

Nero n'était pas dupe. Ils ne le laisseraient pas repartir avec Shiro. Sitôt que l'enfant aurait quitté l'hôpital, Nero serait séparé de lui.

Reeve Tuesti tiendrait sa parole. Nero serait enfermé, en attendant son procès. Et le procès ne donnerait lieu qu'à une seule issue possible.

Il ne saurait avoir le même privilège que Shelke.

C'était ridicule. Nero voulait dire que Shelke avait été comme lui. Elle avait participé sciemment au plan consistant à l'annihilation du monde. Au réveil d'Omega. Elle avait l'apparence d'une enfant, mais ils oubliaient facilement qu'elle et Nero n'avaient que quatre ans d'écart.

Il pourrait dire tout cela.

Mais il savait pourquoi il ne bénéficierait pas du même traitement. Shelke n'était jamais née à Deepground, contrairement à lui.

Assis à une chaise, Vincent et un autre humain l'encerclant (probablement un général, aux vues de l'uniforme), Reeve notait tout ce que lui décrivait Nero dans un calepin.

« Et il maîtrise les ténèbres ? Tu dis que c'est lui, le responsable des chiens de l'enfer ? »

Nero inclina la tête sur le côté.

- Je vous ai déjà tout dit.

- Tu pourrais nous mentir, grogna le Général.

- Comme si je mentirais pour quelque chose comme ça.

Pourquoi les aidait-il, d'ailleurs ?

Pourquoi lui donner toutes ces informations ?

Ils n'étaient pas amis. Ils n'étaient même pas alliés. Ils faisaient partie du monde des humains, contrairement à lui.

Alors pourquoi faisait-il cela ?

Nero pensa à Weiss. Son frère aurait tout donné pour négocier une sortie. Il avait excellé dans l'art de la manipulation et de la discussion, au-delà du combat. Un échange de bons procédés. C'était certainement ce qu'il aurait fait.

Mais Nero n'était pas son frère bien-aimé.

Weiss était fort.

Nero avait toujours été un boulet. Le maillon faible, comme l'appelait le Restrictor.

Il leur donnait ces informations seulement en échange de pouvoir voir Shiro et de la promesse qu'il serait bien traité, alors que si ça se trouve, il n'en serait rien.

Encore une fois, Nero se laissait berner par les humains. On lui soufflait de belles paroles pour le convaincre alors que lui et l'enfant seraient séparés par la suite.

Comme pour lui et Weiss autrefois...

Nero serait exécuté. Shiro... Qu'adviendrait-il de lui ?

Mais que pouvait-il faire de plus ?

Shiro avait besoin de soins. La dimension dans laquelle Nero et lui avaient habité pendant trois ans était détruite.

Et quelqu'un s'en était pris à eux. Une entité démoniaque. Nero était sûr et certain que le vieillard ne pouvait être un être humain.

Face à tout cela, Nero avait su qu'il ne pourrait pas protéger Shiro contre toutes ces menaces. Il était fort, mais elles ne seraient pas suffisantes à lui tout seul.

Il ne se serait pas rendu aux humains. Il aurait sûrement demandé de l'aide aux autres Tsviets s'ils avaient été vivants. Rosso se serait donnée à cœur joie de massacrer ce vieillard et de le faire saigner après ce qu'il avait osé faire à Shiro. Azul aussi aurait été utile. Argento aurait pu réfléchir et lui faire part de sa sagesse. Quant à Shelke, nul doute qu'elle aurait cherché les informations nécessaires pour anéantir cette entité qui avait fait exploser une dimension à elle seule.

Mais Azul, Argento et Rosso étaient morts. Shelke désirait sa mort. Et Weiss était absent...

Que pouvait-il faire, maintenant ? Lutter encore et encore jusqu'à ce qu'un nouveau drame arrive à Shiro ?

Nero avait cru mourir quand il avait vu Shiro heurter sa tête contre le mur.

Il n'était pas question qu'il revive cette scène encore une fois.

Alors, oui... Nero avait abandonné.

Il avait abandonné parce qu'il n'y avait plus rien à faire. Parce qu'il devait reconnaître sa défaite face aux humains.

Les humains avaient encore gagné. Ils gagnaient toujours.

Je suis désolé, Weiss. J'aurais voulu combattre un peu plus longtemps, comme toi.

Il serait là, Weiss l'aurait certainement réprimandé. Il lui aurait dit de ne pas se plier aux humains. Il aurait dit de partir, d'être libre.

Mais c'était ce que Nero avait toujours fait. Il prenait toujours les décisions pour assurer le bien des personnes qu'il aimait.

Même celles qui étaient les plus pénibles à prendre. Il n'y avait aucune vraie liberté s'il ne pouvait pas être avec ceux qu'il aimait et qui comptaient sur lui.

Il l'avait déjà fait. Au lieu de profiter de cette liberté que lui avait donnée Weiss, il avait préféré l'attendre, passer trois ans à le faire revivre.

Le général lui adressa un regard mauvais, que Nero se contenta d'ignorer. Toutefois, Reeve parlait d'une voix douce, presque prévenante. Comme si Nero n'était pas un ennemi. Qu'il était seulement quelqu'un pour lui donner des informations

Sans qu'il n'y ait aucune conséquence derrière.

- Et ces créatures de l'enfer que tu as absorbé ? l'interrogea-t-il, le ton inquiet.

Nero haussa vaguement les épaules.

- La dernière fois, tu as convulsé. Tu as également saigné des yeux et du nez. Peut-on être sûrs qu'elles ont disparu ?

- Elles sont en moi.

Nero marqua un temps avant de reprendre.

- Et... oui, elles sont difficiles à absorber. Mais elles ne reviendront pas, sauf si je décide de les relâcher sur vous.

- Raison de plus pour s'assurer que tu ne le fasses pas, grinça le Général.

L'ancien Tsviet ne répliqua rien.

Vincent poussa un soupir.

- Général MacKurie...

- Il faut qu'il le comprenne, grogna le Général en question. Ce n'est pas parce que tu as eu un horrible passé que tu peux tout te permettre ! Tu n'auras aucun droit parce que tu as perdu ton frère.

Nero ne put s'empêcher de tressaillir à cette remarque. Le Général poursuivit, le ton cinglant :

- Exactement ! On a tous perdu des personnes qui nous sont chères. J'ai perdu mes trois frères à la guerre ! Est-ce que j'ai commis un génocide pour autant ? Non ! Et personne ne le ferait !

Cette phrase fit tiquer l'ancien Tsviet.

Normalement, il devrait être en colère... Il devrait lui rétorquer qu'il n'était pas lui, qu'il ne comprendrait rien à ce que Weiss avait fait pour lui, qu'il se fichait de ses pertes...

Mais...

Trois frères ?

Nero avait déjà suffisamment souffert de la perte d'un seul. Il ne pouvait pas imaginer le fait d'en perdre plus, l'un après l'autre.

Oui... Personne d'autre ne le ferait, n'irait à ces extrêmes pour faire revivre un être aimé.

Mais Nero l'avait fait parce qu'il croyait que c'était la seule chose à faire. Parce que Weiss avait compté sur lui.

Il fixa le Général, une lueur de tristesse dans ses yeux.

Finalement, il déclara, le ton bas mais suffisamment audible pour que le Général l'entende :

- ... Je suis désolé pour vos pertes.

Cela fut tout.

Il pouvait mentir, feindre la compassion pour s'attirer la sympathie. Mais Nero était sincèrement désolé. Il n'avait pas besoin de prétendre quoi que ce soit. Il savait très bien ce que le Général avait traversé.

Comme Shelke, d'ailleurs.

Mais malgré tout, ses mots déconcertèrent le Général. Le visage de ce dernier se décomposa, à court de réponse face à l'attitude de l'ancien Tsviet.

Le silence tomba. Reeve se racla la gorge.

- Dernière question : tu ne saurais pas où ce vieil homme est allé ?

Nero secoua la tête.

- Je suppose qu'il faut suivre les chiens de l'enfer.

Il pourrait le faire lui-même...

Le vieil homme était devenu son ennemi après s'en être pris à l'enfant. S'il pouvait le traquer, le torturer avant de le tuer pour être sûr qu'il ne s'approche plus jamais de Shiro, Nero le ferait avec joie.

Mais il ne pourrait pas.

Ses pouvoirs n'étaient rien comparés aux siens.

- Je vois. Et tu dis qu'il n'a pas donné son nom ?

- Non.

Pour lui, il s'agissait juste du « vieillard » ou du « vieil homme ».

Reeve referma son calepin.

L'entretien était terminé. Les trois humains se levèrent en même temps, prêts à quitter la cellule.

Nero demeura à sa place. Au moment où Vincent passa devant lui, Nero l'interpella de manière inattendue :

- Vincent.

Vincent se retourna.

- Sais-tu maintenant si Sephiroth est ton fils ? lui adressa Nero, le ton amusé.

L'ex-porteur de la Protomatéria le dévisagea, un peu perplexe.

Finalement, il répondit par la négative.

- Dommage. J'aurais bien aimé connaître le fin mot de l'histoire.

Cela fut tout.

Nero n'ajouta pas plus. Même lorsque Vincent se tourna vers lui pour lui adresser cette promesse solennelle :

- Je veillerais sur Shiro.

Nero garda le silence.

Une fois que Vincent referma la porte de la cellule derrière lui, laissant Nero seul, à la merci des caméras, l'ancien Tsviet se pencha pour couvrir son visage de ses mains.

Enfin, il se laissa aller à ses émotions.

Il ne verrait plus Shiro.

Il le savait. C'était terminé.


« Shiro ? »

Allongé dans son lit médicalisé, Shiro se tourna vers la personne qui venait d'entrer dans sa chambre.

C'était une femme avec une blouse blanche couvrant un tailleur rouge en dessous. Elle était coiffée d'un chignon qui retenait ses cheveux noirs, laissant quelques mèches lui couvrir son visage. Des lunettes rouges sur le nez, elle avait un visage amical et chaleureux.

Shiro ne lui rendit pas son sourire.

Qui était-ce ?

- Mon nom est Docteur Perkenson. Je suis la psychiatre en charge et je travaille à l'ORM.

Elle lui tendit la main.

Shiro hésita. Il finit par tendre la sienne et Docteur Perkenson la lui serra délicatement, en guise de « bonjour », avant de prendre un siège et de s'installer à son chevet.

- ... Une psychiatre ? répéta Shiro.

- Oui. Reeve Tuesti m'a parlé de toi.

- Vous êtes un docteur ?

Docteur Perkenson pencha sa tête sur le côté.

- Oui.

- Vous allez traiter ma blessure à la tête ? lui demanda Shiro, sans comprendre.

Parce que c'était ce que faisaient les docteurs, ici...

Ils soignaient les blessures. Etait-ce également le rôle de cette personne ?

- ... Pas exactement, Shiro. Je suis là... en tant qu'aide. Je ne suis pas là pour traiter tes blessures physiques mais plutôt... des blessures mentales.

- Des blessures mentales ?

- Rassure-toi, lui déclara la psychiatre, levant le bras pour l'apaiser. Je ne suis pas venue pour cela, aujourd'hui. Il ne s'agit pas d'une séance officielle. Je suis d'abord venue pour apprendre à te connaître. Pour qu'on apprenne à se connaître tous les deux.

Shiro baissa la tête.

- Pourquoi est-ce que j'aurais des blessures mentales ?

Docteur Perkenson ne détacha pas ses yeux de lui. D'une voix calme, elle lui expliqua tranquillement la raison de sa présence :

- Je suis ici pour... t'aider à évacuer la tristesse, la peur, la colère... toutes ces émotions que tu as dû ressentir dans ta vie, à un moment ou à un autre, pour diverses raisons.

Shiro la contempla, incrédule.

- N'as-tu pas ressenti à un moment donné de la tristesse, de la peur ou de la colère ?

Oui.

Oui, bien sûr qu'il avait ressenti tout cela à un moment donné.

Pourtant, l'enfant garda le silence.

- Si c'est le cas, déclara Docteur Perkenson, je suis là pour t'aider à aller mieux. Si tu m'y autorises, bien sûr.

Shiro reporta son attention sur la peluche Moogle qu'il tenait dans ses mains.

Malgré lui, cela lui faisait penser à Lorraine.

A demain. J'ai hâte.

Il n'était jamais revenu au rendez-vous.

- C'est toi qui as fait ces dessins ?

Cela fit sortir l'enfant de sa torpeur.

Docteur Perkenson avait ramassé l'un des dessins qu'il avait fait à l'hôpital, au pied de son lit. La femme les étudia avec intérêt.

- ... C'est ton oncle ?

Elle lui montra.

Un dessin de Shiro et de Nero, ensemble, main dans la main.

Au loin, leur maison.

La seule maison que Shiro n'avait jamais eu.

- ... C'est mon père, lui répondit Shiro instantanément.

- Vous avez l'air heureux ensemble.

- ... Nous le sommes. Je le suis avec lui.

Shiro marqua un temps avant de reprendre.

- C'est le meilleur père que j'ai pu avoir. Même plus que mon véritable père ou ma mère, que je n'ai jamais connu.

- Je vois, approuva-t-elle.

Elle reposa doucement le dessin à sa place.

- Je le sais, déclara Shiro, le ton sombre avant même que la femme ne lui pose une autre question.

Docteur Perkenson le dévisagea avec curiosité.

- Que sais-tu ?

- Je le sais que je ne reviendrais pas à la maison. Je sais que je ne rentrerais pas chez moi.

Shiro secoua la tête, la gorge nouée.

- ... Je n'ai plus de maison. Elle a été détruite. Tout a été détruit.

Sa chambre... La cuisine... La salle de bain...

Tous ces coins qu'il avait partagé avec Nero...

Jamais il ne pourrait les retrouver. Retrouver tout cela.

- Cela te rend triste, n'est-ce pas ? En colère ?

Shiro opina du chef.

Il ne chercha pas à mentir.

- Et... tu penses que tu n'as plus de maison ? Que tu n'as plus rien ? Qu'on va t'abandonner ? Alors que tous les gens qui sont à l'extérieur sont prêts à t'aider, à être là pour toi ?

- Je sais qu'ils sont gentils, maintenant.

Vincent, Cloud, Barret, Denzel, Marlène...

- Ces gens-là sont tes amis, Shiro. Personne ne va te laisser tomber.

- ... Je le sais.

Shiro baissa la tête.

- Mais il y a une seule personne que je veux actuellement. Même si je n'ai plus ma maison, je sais que j'en ai une autre. Que j'en aurais toujours une autre.

- Une autre maison ?

- C'est mon père.

C'était une évidence pour lui.

Pourquoi ne revenait-il pas ?

Est-ce que... lui non plus ne reviendrait pas ?

Cette pensée heurta le cœur de Shiro. Immédiatement, il se cacha le visage, essayant de contenir ses larmes.

- Tu peux pleurer, Shiro. Tu as le droit, le rassura Docteur Perkenson. Je ne suis pas là pour juger.

- ... Combien de temps aurais-je besoin de votre aide ? finit par lui demander le petit alors qu'il se frottait les yeux pour empêcher les sanglots de le prendre au corps.

Docteur Perkenson se contenta de lui sourire tendrement.

- Aussi longtemps que tu en auras besoin, Shiro. Et si tu m'acceptes, sache que jamais je ne t'abandonnerai.

- ... Jamais ?

Elle hocha la tête.

- Jamais.

A nouveau, elle lui tendit la main.

Shiro la fixa à travers les larmes.

- Amis ? lui demanda-t-elle.

On est amis, n'est-ce pas ?

Shiro lui prit la main une seconde fois.

Mais cette fois-ci, il la garda dans la sienne.


« Il y a des traces de créatures de l'enfer aux environs de Midgar », releva Reeve suite à l'appel téléphonique qu'il venait de recevoir.

Cid grimaça.

- On s'y rend alors, déclara Tifa, déterminée.

- A-t-on le choix, de toute manière ? j'ai l'impression qu'on n'aura jamais de véritable répit et qu'on ne fera que se battre dans l'objectif de protéger la Planète, releva Cloud en haussant les épaules.

Tifa sourit avant de lui prendre le bras.

- Comme autrefois.

- La vieille équipe, constata Barret alors qu'il mettait ses lunettes de soleil.

- Pff, grogna Cid en levant les yeux au ciel. Et c'est reparti pour un tour. Allons éclater la gueule d'un nouveau dingo.

- Arrête, Cid ! On sait tous que ça fait plaisir ! lui lança Yuffie.

Tifa se retourna vers Shelke, un sourire aux lèvres.

- Au passage, Shelke... Tu vas bientôt pouvoir revenir dans ton appartement, n'est-ce pas ?

La jeune fille la dévisagea, avant de hocher la tête silencieusement.

- Oui.

- Cela a dû te manquer, non ?

- C'est surtout Citron, à qui cela a manqué, déclara Shelke. Il n'aime pas vraiment les quartiers de l'ORM et il n'aime pas vraiment Cait Sith.

- Je suis très triste, se lamenta Reeve. Cait Sith est adorable.

- Mais... je n'y retournerais pas seule, fit Shelke.

Tifa lui adressa un petit sourire attendri.

- C'est bien, alors. Je suis contente que cela se passe bien entre vous deux.

- Hm.

Shelke croisa les bras, pensive. Yuffie s'étira avant de se tourner vers Vincent.

- Tu viens, Vin ? On a besoin de l'aide d'un zombie contre les créatures de l'enfer. Cela ferait un super titre de film !

- Pff. Décidément, Yuffie.

- Bah quoi ? Allez, viens ! Comme l'a dit Barret, c'est la vieille équipe. Cela ne serait pas la même chose sans toi.

Manifestement, Vincent parut conquis par les mots de la Ninja de Wutaï. Il finit par céder en haussant les épaules.

- Bon, très bien.

- Cool !

- Allez, en voiture, leur lança Barret alors qu'ils sortirent de la salle de réunion, les uns après les autres. On confie Denzel et Marlène à Red XIII.

- Je croyais que je faisais partie de la vieille équipe, soupira ce dernier.

- Mais bien sûr que tu viens ! ricana Yuffie. Allez, dépêche-toi !

Soulagé, Red XIII leur emboîta le pas, tout en jetant un regard assassin en direction de Barret qui se contentait de siffloter « Fanfare », l'air de rien.

- Vincent ! l'appela Yuffie, voyant que ce dernier ne les suivait pas.

L'ex-porteur de la Protomatéria lui adressa un geste.

- Je vous rejoins. Pas question que je me coltine la moto de Cloud.

- Tu aimes ma moto, releva Cloud, désapprobateur.

- Pff ! Ne tarde pas ! lui avertit la Ninja, paraissant un peu déçue qu'il ne fasse pas le trajet avec eux.

Shelke la regarda.

Etait-ce une bonne idée... de lui demander ?

Elle avait retourné l'idée dans tous les sens.

Shelke en était venue à la conclusion que cela vaudrait pour elles deux. Les deux filles n'étaient pas amies, et sa proposition lui paraîtrait certainement étrange mais... est-ce qu'elle accepterait ?

Shelke avait le rôle de l'autorité, oui. Mais elle n'était pas quelqu'un d'amusante. Loin de là.

Surtout que Yuffie avait l'air à l'aise. Bien plus qu'elle ne le serait jamais.

Elle ne doutait pas que la Ninja avait d'autres responsabilités à Wutaï... si elle refusait, elle n'aurait qu'à simplement trouver quelqu'un d'autre, non ?

- Yuffie ? l'interpella Shelke avant même qu'ils ne rejoignent le parking où étaient garés les véhicules.

- Hm ?

- Je peux te parler ? Deux minutes ?

Yuffie se tourna vers elle, un peu surprise par l'initiative de Shelke.

Quelque peu gênée, Shelke croisa les bras sur sa poitrine, le regard dans le vague.

- Je vais retourner chez moi avec Lorraine.

- Je le sais, fit Yuffie.

- Mais... est-ce que cela t'intéresserait de rester avec nous ? Un temps, au moins, jusqu'à ce que Reeve trouve des tuteurs pour elle ?

Yuffie écarquilla les yeux, stupéfaite.

Elle savait ce qu'elle pensait. Shelke lui demandait... de rester avec elle sérieusement ? Alors que les deux n'avaient absolument rien en commun ?

- Lorraine t'aime bien, alors. Et tu lui as dit que tu l'entraînerais. Et je sais que je ne serais pas quelqu'un qui pourrait la divertir. Tu saurais y faire.

- Donc, tu as besoin de quelqu'un qui mette de l'ambiance ?

Shelke leva les yeux au ciel, embarrassée.

- On peut dire cela. Mais si tu ne le veux pas, ce n'est pas grave. Je ferais appel à quelqu'un d'autre.

- Héhé, mais fallait le dire tout de suite, ma grande !

Yuffie se rapprocha d'elle, faisant reculer Shelke de quelques pas tandis que la Ninja entrait dans sa sphère intime.

Elle arborait un sourire béat jusqu'aux oreilles.

- Bon, je devrais retourner à Wutaï à un moment donné mais... je pense que cela peut le faire ! On fera une colocation de trois filles.

- Eh bien, c'est un peu l'idée. Mais ne va pas croire que je t'apprécie plus que cela. Je le fais avant tout pour Lorraine.

- Héhé, mais avoue que tu m'apprécies.

Yuffie lui adressa un clin d'œil, ce qui gêna davantage Shelke.

- Ne traînons pas.

- Je te préviens : je me lève à six heures tous les matins pour m'entraîner.

- Je te préviens : je me lève à quatre heures tous les matins pour travailler sur mes compétences, renchérit Shelke, le ton posé.

Yuffie blêmit légèrement.

- ... Et je n'aime pas le gluten. De la nourriture saine et équilibrée. Quoiqu'une pizza de temps en temps...

- Tu achètes quelque chose, tu le paies de ta poche, releva Shelke.

- Même pour Lorraine ? Même pour lui faire plaisir ? l'interrogea Yuffie, les mains jointes, le regard suppliant.

- Je t'accueille chez moi, mais je ne suis pas ton esclave.

- Mais voyons !

Oh lala, pensa Shelke en se plaquant la main sur le visage, désespérée.

- Hé ! On ne va pas vous attendre pendant trois heures ! leur cria Barret depuis son véhicule, passant la tête à travers la fenêtre.

Shelke et Yuffie s'échangèrent un regard. Elles finirent par se diriger vers le groupe, côte à côte tandis qu'elles continuaient à établir des « compromis ».

- Télévision le soir ?

- Je ne demandais pas mieux, approuva Shelke, le ton léger. J'aime me reposer un peu, le soir.

- Cool ! J'ai toute une liste de dessins animés à vous montrer.

- Pas que des dessins animés, par contre. Je veux qu'elle se cultive.

- Oh, on peut se cultiver via les dessins animés.

- Yuffie.

- D'accord, d'accord. Chez toi, tes règles. Promis juré.

Mais Shelke remarqua très bien les doigts croisés derrière le dos de la Ninja.

Allons, donc.


« Reeve ? »

Le Président de l'ORM se tourna vers Vincent.

- ...Qu'allons-nous faire maintenant ? A propos de Nero, je veux dire ?

Reeve baissa la tête.

- Tu le sais très bien. Il aura son procès. C'était ce dont nous avions convenus. Il s'est rendu.

- Et Shiro ?

L'avenir de cet enfant était entre leurs mains, dorénavant.

Reeve mit plus de temps à répondre à cette question.

- ... Je vais sans doute faire comme pour Lorraine. Lui chercher quelqu'un qui s'occupera de lui en attendant que...

Il ne finit pas sa phrase. Il ferma les yeux, la mâchoire serrée.

L'un comme l'autre savait.

- Peut-être le peux-tu, toi ? lui proposa Reeve. T'occuper de lui ?

Je veillerais sur Shiro.

Vincent ferma les yeux, pensif.

Oui, il l'avait promis à Nero. Mais même si Shiro lui faisait confiance, même si Vincent et lui avaient partagé des choses, il ne saurait remplacer son oncle.

Encore une fois, on séparait des familles. La Shinra le faisait, Deepground le faisait...

Maintenant, ils le faisaient à leur tour.

- Même si je m'occupe de Shiro, tôt ou tard, il finirait par m'en vouloir. Il finirait par me tenir responsable de lui avoir enlevé la seule famille qu'il a.

Il ne souhaitait pas que Shiro le déteste.

Il ne souhaitait pas qu'il les déteste. Il venait déjà de perdre sa maison. Si en plus, on lui retirait Nero...

D'où la raison pour laquelle Reeve avait fait appel à un psychiatre. Pour évaluer son état psychique.

Mais est-ce que cela serait suffisant ?

- Je sais ce que tu penses. C'est peut-être cruel pour lui, mais cela est nécessaire pour nous.

- Tu le crois réellement ?

- Que faire d'autre ? Il doit payer. Pour toutes les victimes du Deepground, Nero doit payer. C'est la seule chose à faire pour garantir que la Planète ne souffre pas à nouveau à cause de lui.

Reeve croisa les bras.

- ... Je n'écouterais pas les demandes de la population si je le laissais en liberté.

- Nous ne sommes pas obligés d'appliquer la loi du talion, Reeve. Nous ne sommes pas comme ça.

Vincent soupira.

- Toi non plus, tu ne le désires pas, au fond de toi. Cela te rappellerait trop les pratiques de la Shinra. On se débarrasse d'une expérience qui nous embarrasse et qui ne nous est plus utile.

- Nero demeure un criminel.

De manière inattendue, Vincent finit par suggérer l'idée qu'il avait en tête :

- Il peut nous être utile.

Reeve se figea.

Il se tourna vers Vincent pour le dévisager, stupéfait.

- ... Que suggères-tu ?

Vincent prit une inspiration.

Point par point, il lui expliqua ce qu'il imaginait dans le moindre détail.

Autant tout essayer.

S'ils pouvaient éviter de recourir au sang par le sang... Vincent était prêt à prendre le risque.


« ... Donc, vous suggérez un sursis ? »

Une nouvelle fois, Reeve avait fait appel à Rufus Shinra.

Sitôt que l'ancien Président avait pénétré la salle de réunion, escorté par Tseng et Elena, et avait pris place à la table, Reeve et Vincent lui avaient fait part de leur suggestion.

- Un sursis. Pour le procès, précisa Reeve.

- Hm.

Les sourcils de Rufus se froncèrent. Vincent devinait qu'il considérait l'idée, examinant les pours et les contre.

Rufus avait du sang sur les mains aussi. Mais il était quelqu'un d'intelligent. Et il savait parfaitement comment les membres de la Shinra fonctionnaient.

De toute façon, s'ils souhaitaient que l'idée soit validée, ils auraient besoin de son appui.

- Il faut qu'on considère la menace actuelle, déclara Reeve. Nero contrôle les ténèbres. Il a pu absorber les chiens de l'enfer et malgré les effets secondaires des premières fois, il n'a pas eu de séquelles graves. Et les chiens de l'enfer ont disparu seulement grâce à ses pouvoirs. Nos armes humaines ne suffisent pas.

- Nero n'acceptera jamais de nous aider, lui rappela Rufus.

Pourtant, il n'avait pas refusé expressément.

Au contraire, l'idée paraissait l'intriguer.

- On pourrait lui promettre qu'il restera avec Shiro s'il nous aide.

- La population va vous cracher dessus. Certains seront contre l'idée.

Oui.

Vincent pensait notamment à Yuffie et Shelke. Elles non plus ne seront pas d'accord à l'idée de laisser Nero en liberté après ce qu'il avait fait.

- Ce n'est pas une levée de punition, Rufus, lui adressa Reeve, le ton respectueux. C'est seulement...Le temps que la menace soit éradiquée. Ensuite, on soumettra Nero à un procès comme cela était prévu. Il faut qu'on soit pragmatique.

Elena ne put s'empêcher de poser la question qui brûlait sûrement aux lèvres du Président :

- Pourquoi ne pas simplement recréer la capacité de Nero ? Nous ne sommes pas obligés de faire appel à lui.

Rufus ferma les yeux.

- Parce que je le refuserais.

- Monsieur le Président, fit Elena en s'inclinant.

Elle s'excusa d'avoir parlé sans son autorisation, mais Rufus ne lui tenait pas rigueur.

- Je le refuserais parce que je ne veux plus d'expérience humaine. Plus de cobaye, plus de rat de laboratoire... Si Nero est le seul à avoir cette capacité monstrueuse, alors il restera le seul.

- On a besoin de cette capacité. Et on a besoin de votre aide, l'implora presque Reeve.

- Vous ne voulez surtout pas exécuter Nero et devenir comme eux.

Le regard grave, Rufus posa son menton sur ses mains jointes.

- Je finance l'ORM, Reeve Tuesti. J'ai mon mot à dire. Et je dois avouer que je ne suis pas emballé à l'idée de faire appel à un terroriste qui a voulu plonger la Planète dans un bain de sang.

- L'ironie de la situation est déconcertante, déclara Vincent. Surtout quand vous-même et votre famille aviez failli détruire la Planète. Et que vous considériez AVALANCHE comme des terroristes.

Rufus ne put s'empêcher de lui adresser un sourire pincé.

- Je ne suis pas aussi hypocrite que cela. Je vous donne seulement mon avis : les gens vont se révolter. L'ORM qui fait appel à un ancien membre du Deepground.

- Je l'ai déjà fait, lui rappela Reeve, le ton acide.

- Mais Shelke était bien plus inoffensive que Nero. Elle n'était même pas née là-bas. Encore aujourd'hui, elle se fait agresser par les civils dans la rue. Mais elle parvient à se contrôler. Nero ne le saurait pas avec les ténèbres.

Oui.

Ils pensaient à toutes les possibilités, tous les risques s'ils menaient cette opération...

Ils devaient penser également à Nero. A la manière de contenir ses pouvoirs afin qu'il ne soit pas un danger pour autrui.

- Je ne désire pas non plus l'enfermer comme un animal, déclara Reeve. Et le faire sortir seulement quand on a besoin de lui. Nous ne sommes pas Restrictor.

- Oh, mais je pense qu'on n'aura pas besoin de le faire, déclara Rufus.

- Alors, cela signifie que vous acceptez ?

Rufus leur répondit par un sourire narquois.

- C'est un enfant de la Shinra. Et mon rôle est de le surveiller. Les surveiller, Shiro et lui. L'un comme l'autre. Mais cette décision est terriblement osée. Elle dispose de pleins de failles. Et malheureusement, nous ne saurons garantir que Nero ne nous trahira pas au dernier moment. Cela dit...

Il finit par se lever, se tenant droit et raide, leur faisant face.

- Vous avez raison sur un point. Il faut qu'on élimine cette menace de chiens de l'enfer et qu'on en trouve la cause. Nero peut s'avérer utile... Mais il faudra qu'on trouve un moyen pour satisfaire tout le monde. Et il est hors de question qu'il n'ait aucun châtiment à la fin de ce conflit.

- Alors, que proposez-vous ? lui demanda Vincent, ne pouvant pas s'empêcher de se sentir méfiant par rapport à l'acceptation de Rufus de leur plan.

Rufus adressa un signe de tête en direction de Tseng et Elena, avant de leur répondre :

- ... Amenez-moi à Nero. C'est moi qui irais lui parler.

Vincent et Reeve sursautèrent, ébahis par sa décision.

Parlait-il sérieusement ?

- Cela peut être dangereux, lui rappela Vincent. Vous êtes la Shinra. Vous êtes tout ce qu'il déteste.

Rufus haussa les épaules, nullement impressionné.

- Je suis la Shinra. Et vous l'aviez dit vous-même : je sais comment fonctionne ses enfants. Faites-moi confiance. S'il ne m'aspire pas dans ses ténèbres, je suis persuadé qu'il écoutera mes arguments.


« Hé, Shiro ! »

Alors qu'il dessinait, Shiro fut interrompu par une voix familière qui provenait de l'extérieur de sa chambre d'hôpital.

Ses yeux s'éclairèrent dès qu'ils tombèrent sur deux silhouettes sur le pas de la porte, l'une d'elle tenant un bouquet de fleurs dans une main.

Il manqua de lâcher son crayon en les reconnaissant.

- Denzel ! Marlène !

- Surprise, Shiro ! lui adressa Marlène alors qu'elle lui tendait le bouquet.

Shiro le reçut et le scruta, intrigué.

- C'est...

- On dirait que tu n'as jamais reçu de fleurs de ta vie, remarqua Denzel tandis qu'il haussa un sourcil.

- Ce sont des iris, lui précisa Marlène. Elles symbolisent l'amitié précieuse.

Intéressé, l'enfant effleura les pétales du bout du doigt.

L'amitié précieuse...

Shiro leur adressa un sourire reconnaissant.

- ... Merci.

- C'est normal. On a dit qu'on était amis, après tout, sourit Denzel alors qu'il s'asseyait au bord de son lit.

- Comment te sens-tu ? lui demanda Marlène.

Shiro toucha son bandage à la tête.

- ... Un peu mieux. Enfin, maintenant que vous êtes là, je me sens moins seul...

- Je comprends, dit Denzel, compréhensif. Personne n'aime l'hôpital.

Non, effectivement.

Personne.

- Papa nous a dit qu'on pouvait te rendre visite... Est-ce que tu désires qu'on te remonte le moral ? lui demanda Marlène d'une petite voix.

- A moins que tu préfères qu'on te laisse te reposer, dit Denzel.

- Non.

Ils étaient là.

Shiro n'allait pas les laisser partir.

Surtout qu'il en avait besoin... Il avait besoin de compagnie.

- Qu'est-ce que tu dessines ? lui demanda Marlène.

Shiro baissa la tête vers le dessin sur lequel il travaillait.

- ... Ma maison. Enfin... Ce qu'était ma maison.

- Oh.

Marlène le regarda tristement.

- Je suis désolée.

- ... Moi aussi, avoua Shiro en reposant son dessin.

Il dessinait sa chambre.

Mais même en se rappelant de chaque détail, il avait l'impression d'oublier des choses. Des choses essentielles alors qu'il y avait pourtant vécu pendant trois ans.

- Tu vas le laisser inachevé ? constata Marlène, étonnée.

- ... Cela me fait juste mal.

Il ne savait pas pourquoi il le faisait.

Peut-être parce que s'il ne la dessinait pas, il finirait par l'oublier.

Elle serait effacée de sa mémoire...

Shiro ne le désirait pas.

- ... Et si on t'aidait ? lui proposa Marlène.

Shiro la regarda, inquisiteur.

- Vous ne saviez même pas à quoi elle ressemblait.

- Tu auras certainement une nouvelle chambre très bientôt.

Non.

- ... J'aimais celle-là.

- Tu en fais le deuil. C'est normal, le rassura Marlène, le ton doux et compatissant. Ce n'est jamais facile. Changer d'endroit ou perdre quelqu'un ou quelque chose. Ce n'est jamais facile.

Shiro hocha la tête.

Avait-elle vécu cela ?

Avait-elle perdu quelqu'un ou quelque chose ?

Il n'avait pas besoin de lui poser la question.

Oui. C'était le cas.

- Mais... tu pourrais voir les perspectives, releva Denzel. Tu pourrais dessiner ta nouvelle chambre. Celle que tu voudrais avoir.

- Avec des choses que tu voudrais à l'intérieur, approuva Marlène.

- Comme quoi ?

Des choses qu'il voudrait dans sa chambre.

- Un nouvel écran ? proposa Denzel.

Hm.

- Oui. J'en avais un dans mon ancienne chambre.

- Tu ne veux pas le dessiner ?

- ... Si tu veux.

Shiro reprit son crayon de couleur.

Il dessina un carré représentant un écran de télévision dans un coin de la pièce.

- Pourquoi pas une console ? ajouta Marlène.

- Et un ballon ?

Une console...

Un ballon...

Sans réfléchir, Shiro s'exécuta et se mit à les dessiner.

Oui... un ballon. Il en avait un dans son ancienne chambre. Il adorait jouer avec.

- Que veux-tu d'autre, Shiro ? Dans ta nouvelle chambre ?

Shiro plaça un doigt sur sa bouche, pensif.

- ... Peut-être une étagère. Non. Une bibliothèque pour mes livres.

- Tu en avais, dans ton ancienne chambre ?

- ... Non. Mais j'avais beaucoup de livres.

- C'est une très bonne idée !

L'un après l'autre, les trois enfants proposèrent des idées d'objet à dessiner. Shiro les acceptait ou les refusait.

L'heure passa. Plus il remplissait sa feuille de dessins, plus sa chambre paraissait bien grande. Encore plus quand Denzel se mit à proposer des objets incongrus pour une chambre : notamment un Chocobo, un chiot, une piscine, un terrain de Struggle...

- Non ! Je ne veux pas de dinosaure, bouda Shiro. Ils me font peur.

- Oh, mais ils sont bien !

- Moi, je les adore ! approuva Marlène.

- Ils me font peur.

- Un télescope ? fit Denzel en reconnaissant ce que Shiro dessinait.

Marlène sourit.

- Tu aimes les étoiles, Shiro ?

Shiro ferma les yeux.

- Papa m'a dit qu'on irait les contempler ensemble. Il me l'a promis.

Ils iraient les voir ensemble. Tous les trois.

Lui, Weiss et Nero.

Est-ce que cette promesse pourrait être respectée un jour ?

Shiro s'accrochait à l'idée que oui. Oui, Nero la tiendrait. Il lui avait promis.

Shiro était sur le point de changer de feuille. Quand une autre idée d'objet germa dans son esprit.

Il les dessina à côté de son lit.

- Qu'est-ce que c'est ? l'interrogea Marlène, curieuse.

- ... Deux lits. Pour vous. Quand vous viendrez à la maison... j'aimerais qu'il y ait deux lits pour vous. Marlène et Denzel.

Shiro posa son crayon.

L'idée parut ravir les deux enfants. Marlène étreignit Shiro contre elle tandis que Denzel attrapa le dessin pour le regarder en souriant.

- ... On serait enchantés de venir, Shiro.

Shiro ferma les yeux, se laissant aller contre Marlène.

Une nouvelle chambre avec les objets qu'il désirerait...

Denzel et Marlène qui viendraient à la maison...

Peut-être qu'il n'avait pas tout perdu, au final.