Chers lecteurs,

Enfin du soleil !
J'ai l'immense plaisir de voir les différents compteurs monter à chaque chapitre. J'en verse ma petite larme d'émotion.

Portez-vous bien, essayez de faire Mary Poppins avec un parasol et dites-moi si c'est aussi efficace qu'avec un parapluie, à bientôt,

Al


« Un thé chez les Sangs-purs ? Mais papa ! Pourquoi on peut pas tricoter des trucs ?

- James, tu es puni. Tu ne choisis donc pas ta punition. Et peut-être que cette fois, enfin, ça te rentrera enfin dans le crâne. »

Le verdict de Drago Malefoy avait été sans appel : les quatre enfants incriminés devaient participer le lendemain de leur procès à un bridge à Sainte-Mangouste, à l'étage des vieux sorciers séniles. Les condamnés auraient pour punition de servir le thé aux seniors, de leur faire la conversation, de se tenir droit et de ne pas se jeter comme des morfales sur les petits gâteaux secs. Et surtout, de porter une tenue décente : comprendre, un costume taillé sur mesure. Drago avait bien entendu précisé que, n'étant pas Victoire Weasley, il n'accepterait aucune incartade ni interprétation de mauvaise foi à ces règles de bienséance qu'il avait édictées.

« Mais c'est injuste !

- Arrête de râler, fiston. Estime-toi heureux d'être avec la Patate. »

James se remit à grommeler. Lily, qui passait dans le couloir à ce moment-là, cria :

« Oh James, comment t'es trop beau ! Ça te va trop bien ce costume ! On dirait un croque-mort !

- Merci, Lily. »

James avait la tête d'un condamné à mort.

Et pourtant, selon Harry, il l'avait échappé belle. La dissolution de la G.I.L.E.T. avait été proposée, mais Molly avait, fort heureusement, proposé à Drago de lui tricoter un gilet avec ses initiales ou son blason familial brodé sur le cœur, et Drago avait accepté que la Guilde secrète persiste.

« Pourquoi les autres ils vont au ski ?

- Pour que la punition vous marque encore plus. Vous ratez quelque chose. »

James ne répliqua pas, au fond de lui heureux de s'en tirer à si bon compte. C'était Bill qui avait proposé que les non-punis partent une journée faire du ski chez les Moldus, pour le plus grand plaisir de Lily et Rose. Hermione et Ron avaient décliné l'invitation, prenant pour excuse un obscur rendez-vous avec un soi-disant éditeur secret. Molly et Arthur avaient décidé de garder les plus jeunes au Terrier. Bill, Fleur, Angelina et Harry étaient donc les adultes responsables de cette folle équipée.

« Tire pas la tête, James. C'est le principe d'une punition : ça donne pas envie de recommencer. »

Peut-être que grâce à Drago, ce serait la dernière fois qu'Harry convoquerait un procès pour son fils aîné. Peut-être même qu'il pourrait être juge impartial la prochaine fois ! Parce que, ne nous leurrons pas, il y aurait une prochaine fois (on parlait de la famille Weasley, avec des ajouts de qualité Potter, Johnson et bientôt Jordan). Et Harry avait plein d'idées de punitions.

Il ne se faisait aucune illusion sur le fait qu'Albus n'aurait jamais de procès. Pas qu'il soit plus finaud que son frère, mais plutôt parce que Rose les protégeait, lui et Scorpius. Ils ne se mettaient jamais autant en danger ou, en tout cas, assumaient tellement bien leurs bêtises que leurs parents étaient toujours mis au courant avant.

« Allez, les enfants, au Terrier ! »

Lily, Albus et Scorpius passèrent dans la cheminée. Harry vérifia que Molly les avait bien réceptionnés puis regarda sa montre : ça allait être l'heure.

« James… Sois gentil et montre-toi poli.

- J'aime pas le thé.

- Je sais. Je me demande d'ailleurs si on ne va pas devoir te retirer la nationalité anglaise pour cette faute de goût britannique. »

James s'horrifia :

« Quoi ? C'est possible, ça ? »

Harry le rassura :

« Oui, mais ne t'inquiète pas : si Mr Malefoy envoie un courrier au Ministère pour demander ta déchéance de nationalité, nous intercepterons Capripède, je te le promets. Allez, on y va. »

La cheminée du 12 Square Grimmaurd avait été reliée à celle du manoir Malefoy un jour plus tôt : Harry se fit un plaisir de l'étrenner.

« Vous êtes en retard, les accueillit la voix glaciale de Drago.

- Oh, commence pas. »

Harry lâcha son fils avec ses dernières recommandations, totalement inutiles puisque, comme il l'avait prédit, James avait retrouvé son aplomb au moment-même où il avait vu la Patate.

« Et surtout, tu ne dis rien sur les biscuits, même s'ils ont un goût de carton. Tu es peut-être habitué aux biscuits de tonton Ron, mais à Sainte-Mangouste, c'est une autre histoire.

- Je suis habitué à tes biscuits, papa, répondit James très sérieusement. Je crois que je peux survivre à ceux de Sainte-Mangouste. »

Drago lâcha son rire-reniflement.

« Mouché par ton propre gosse, Potter ?

- Mouche-toi toi-même. » répondit puérilement Harry.

Il laissa son fils, son filleul, sa nièce et la Patate entre les mains de Drago. Pas de doute, vu le sourire réjoui de Scorpius quand il l'avait envoyé au Terrier, la punition allait être plus difficile que ce que les enfants pouvaient imaginer. Rirait bien qui rirait à la fin à cause des desseins malefoyens, ou quelque chose d'approchant.

« On se retrouve au Terrier en fin de journée ?, demanda Harry à l'adulte responsable.

- Essaie de ramener mon fils vivant de ton truc de Moldus. J'ai eu suffisamment de mal à le faire, j'aimerais bien que mon héritier reste fonctionnel après une journée sur les pistes. »

Harry ricana et sortit dans le jardin. Il transplana une fois qu'il eut passé le portail pour se retrouver devant celui des Weasley.

« Allez, les mômes, on y va ! »

C'était Hermione et sa grande connaissance du monde moldu qui leur avaient proposé de se faire passer pour ce qu'elle appelait une « colonie de vacances ». Harry se souvenait vaguement en avoir entendu parler. Les adultes étaient donc, selon les dires hermioniens, des « moniteurs » et devaient apparemment se comporter « suivant les principes pédagogiques d'encadrement et d'aide au développement de l'autonomie de l'enfant, que ce soit individuellement ou en relation avec le groupe ». Bien entendu, la priorité des quatre adultes était d'éviter les manifestations de magie spontanée des enfants.

Harry avait fait jouer sa belle gueule de sauveur du monde sorcier et offert une boîte de Farces pour sorciers facétieux pour leur dégotter une voiture du Ministère : Tony adorait les baguettes farceuses et on avait pris l'habitude de ne pas lui en fournir, ou il remplaçait les baguettes des Aurors, des secrétaires et des Langues-de-plomb par des baguettes qui couinaient ou se transformaient en poulet pendant la semaine qui suivait. Il était donc très utile de déroger à la règle tacite de ne jamais lui donner de Farces pour obtenir les services de Tony.

Fort heureusement pour eux, en partant du Terrier, ils parvinrent en un temps record au bas des pistes (les voitures du Ministère étaient indécelables pour les radars moldus). Ils étaient une fort joyeuse troupe : le Trio maléfique, composé de Rose, Scorpius et Albus, Lucy et Peter, les enfants de Percy, Victoire, un peu déboussolée sans son habituel Teddy, Lily, les skis déjà aux pieds dans la voiture, Hugo, vacillant dans ses chaussures trop serrées, et Richard et William, les fils de George et Angelina, qui essayait d'échapper à l'œil vigilant de leur mère.

Harry passa un excellent moment, surtout quand il imaginait James, la Patate, Teddy et Dominique prendre le thé avec les vieux. Dominique devait ronger son frein : elle détestait devoir se tenir à carreau, et il y avait fort à parier qu'elle n'oserait pas braver les interdits draconiens. Harry n'avait qu'une hâte : demander à Drago un compte-rendu détaillé de son après-midi.

OoO

« Potter…

- Ah ! »

Harry sursauta tellement fort qu'il en lâcha la citrouille qu'il maintenait contre son coude. Au ricanement mauvais qui s'ensuivit, il comprit que Drago avait choisi d'emprunter la cheminée pour débarquer dans sa cuisine. Le principe des cheminées reliées, et ça Harry l'avait totalement occulté, c'est qu'elles fonctionnaient dans les deux sens.

« Quoi ? »

Harry se rendit compte qu'il avait peut-être répondu un peu sèchement. Il rattrapa sa citrouille et releva la tête :

« Oui ?, reprit-il en essayant d'avoir l'air plus aimable.

- Il s'est passé quelque chose de grave. »

Harry quitta ce qu'il faisait pour se concentrer sur Drago qui était abominablement trop sérieux.

« Dis-moi. C'est Narcissa, c'est ça ? Elle va bien ? Il lui est arrivé quelque chose ?

- Ma mère va bien. »

Harry soupira :

« Et donc ?

- Le répépiou a rendu l'âme. » annonça très sérieusement Drago.

Ah. Harry était en effet très attristé, mais beaucoup moins, avouons-le, que si ç'avait été Narcissa qui était morte.

« Que s'est-il passé ? »

Il se devait de demander des explications. Après tout, c'était sérieux pour Drago.

« Un boursouflet l'a bouffé.

- Non ?

- Rupert. »

Apparemment, les boursouflets, eux aussi, avaient compris comment passer d'un domicile à l'autre par cheminée. À moins que James ait emmené son boursouflet à Sainte-Mangouste.

« Ne me fais pas croire que toi, Drago Malefoy, tu as appris les noms des boursouflets de nos enfants, ricana Harry.

- J'ai surtout reconnu que ce n'était pas celui de mon fils. »

Drago avait le sens des boursouflets, contre toute attente.

« Eh bien, tant pis. Il faudra l'annoncer aux enfants, mais je ne pense pas qu'ils seront si tristes que cela. Ce n'est qu'un jouet, après tout.

- C'est le premier cadeau que ton fils a fait au mien. »

Pas faux. La valeur sentimentale des objets échangés entre Albus et Scorpius n'avait d'égale que la hauteur de la tour Gryffondor à Poudlard.

« J'espère que Scorpius ne pleurera pas.

- J'espère qu'Albus n'offrira pas une nouvelle horreur de ce genre à mon fils. C'était vraiment débile, comme concept.

- Sois pas de mauvaise foi, voyons. Je parie que tu as ri. Au moins une fois. »

Drago hocha la tête :

« Oui. Quand Astoria me demandait de la monnaie, le répépiou répétait né. C'était drôle. »

Voilà où en était l'humour Malefoy. C'était déplorable.

« T'as réussi à trouver un truc pour espionner les gens, du coup ? Un objet qui te répète les paroles des méchants ? Parce que le répépiou, c'était ça au début, non ?

- Ouais.

- Pas très pratique, commenta Drago. Alors ? Un nouveau truc qui entame la vie privée ?

- Même si c'était le cas, je ne te le dirai pas. Secret professionnel.

- Ouais, donc vous avez pas trouvé. » conclut Drago.

Harry reconnut qu'il avait raison, mais il ne le lui dirait jamais. Drago s'avança vers lui.

« Tu fais quoi ?

- J'essaie d'évider une citrouille sans me couper un doigt. »

Harry était dépassé en cuisine. Et là, James lui avait demandé fort gentiment de la citrouille grillée pour le repas du soir (avec les habituelles sauces moldues ketchup-mayo-moutarde-samouraï).

« Je vois ça. Ça a l'air difficile. T'es au courant que c'est plus la saison des citrouilles ?

- Y a pas de mois pour les cucurbitacées. »

Drago rigola : apparemment, le mot cucurbitacée était intrinsèquement drôle. Vraiment, l'humour Malefoy était ardu !

« Je me demandais, demanda-t-il en s'asseyant sur le banc de la cuisine d'Harry, si tu pouvais m'arranger un rendez-vous avec une fille. »

Harry sentit son estomac tomber dans ses talons en même temps que le couteau ripa au bout de la table. Merlin ! Avec qui ? Les seules célibataires qu'Harry connaissait, c'étaient Ginny Weasley (hors de question de la présenter à Drago, et puis de toute façon, elle n'était plus célibataire) et Samantha McGuff (une jeune collègue, Auror). Il ne connaissait pas d'autre jeune femme sans mari. Ou alors, il ne connaissait pas leur statut marital.

Pas d'excuse. Il n'avait juste pas envie de présenter des filles à Drago. Il ne les méritait pas. Drago était trop odieux pour qu'Harry ose proposer ça à une fille.

Et puis… Non. Il n'avait aucune raison d'être jaloux. Jaloux ? Non, plutôt énervé. Drago était un pote. Et c'est le genre de trucs qu'on fait pour ses potes, en théorie. On leur présente des filles et on les aide à trouver des recoins tranquilles. S'il fallait lui arranger un date, il pouvait le faire. Après tout, c'est ce qu'on fait pour un pote, non ?

« Avec qui ?, coassa Harry en essayant de ne pas montrer qu'il avait une boule dans la gorge.

- Andromeda Tonks. Ah ! Si t'avais vu ta tête ! »

Ok. Donc maintenant, Drago se foutait ouvertement de lui. Harry se sentit incommensurablement soulagé. Et encore plus énervé, en plus de ça.

« Quoi ? J'ai un truc sur le nez ? Qu'est-ce qu'elle a, ma gueule ?

- J'ai cru que t'allais me faire une crise de jalousie, mon p'tit pote Potter, avoua Drago, qui avait maintenant les larmes aux yeux.

- Je ne suis pas jaloux des vieilles dames, répondit Harry en ronchonnant.

- T'as aucune raison de l'être. »

Sur ces paroles énigmatiques, Drago agita sa baguette pour faire venir à lui théière et tasse. Harry le regarda faire, impressionné par son aisance à se servir de thé (lui, dès qu'il mélangeait thé et magie, il versait tout le contenu de la théière sur la table). C'est dans des moments comme celui-ci qu'on voyait encore mieux la bonne éducation anglaise et la précision en sortilèges de Drago.

Tout à sa contemplation, il ne remarqua pas qu'il était toujours en train d'évider la citrouille.

« Attention ! Tu vas te couper ! »

Harry lâcha couteau et citrouille d'un coup (ce genre de réflexe lui sauvait assez souvent la vie au boulot ou au magasin de George). En effet, il n'avait pas été loin de s'éplucher l'index.

« Par toi-même !, s'exclama Drago en se levant. Que tu es maladroit ! Pousse-toi, laisse-moi faire. Déjà qu'il y a de fortes chances que ce que tu essaies de cuisiner soit immangeable, autant que ce soit comestible… »

Il remplaça Harry et commença à continuer l'évidage de la citrouille en gestes précis et économes. Harry, en le regardant faire, sentit de nouveau son esprit vriller.

« Je vais voir où en sont les gosses. » dit-il à mi-voix.

Et il quitta la cuisine, presque en courant sous les gloussements moqueurs de Drago.

Les fameux gosses comataient dans la salle de jeux. Les enfants qui avaient passé leur journée sur les pistes étaient éreintés et feuilletaient des bandes-dessinées et des comics moldus sans lire les bulles, Harry en était certain. Lily et Hugo jouaient avec des doxys et des boursouflets (il faudrait vérifier d'où provenaient les doxys). James et Teddy, le ventre gonflé de gâteaux trop secs et de thé trop infusé, ressassaient leurs souvenirs de leur après-midi à Sainte-Mangouste, apparemment traumatisant. Harry embrassa du regard ses trois enfants, les trois enfants de Ron et Hermione, sa pièce rapportée malefoyenne et son filleul. Ils paraissaient tous en un seul morceau, ce qui était toujours un peu étonnant au Square Grimmaurd.

« Bon, les loulous, voici l'ordre de passage pour le bain : Hugo et Thomas premier round. Puis les filles. Puis Albus et Scorpius. Puis James et enfin Teddy, les moins crasseux.

- Ouiiiiii papa / tonton / parrain / Monsieur Potter ! »

Le dernier mot fut un amalgame de quatre mots. Harry entra dans la salle de jeux, attrapa Thomas sous les aisselles :

« Allez, bonhomme. On va se faire beau pour que je te rende tout propre à tes parents. Hugo, tu nous suis ? »

Harry monta les escaliers qui menaient au premier étage et commença la longue tâche de baigner les enfants sans trop éclabousser la salle de bain.

Alors qu'il avait remonté ses manches et que ses lunettes embuées glissaient sur son nez (il avait encore oublié de jeter un Impervius sur ses verres !), il entendit la voix narquoise de Drago dans son dos :

« Et ben, moi qui croyais que tu m'avais abandonné en me laissant la garde de tous ces enfants…

- Et non, comme tu vois… Hugo, attention à pas en foutre partout ! Thomas, non, le savon, ça ne se mange pas !

- Je fais quoi avec la citrouille ? »

Ah oui, la citrouille…

« Tu veux pas rentrer chez toi ?

- J'ai donné deux jours de congé à mon elfe. J'ai ma soirée.

- Faudra demander à Hermione de te donner un badge pour la S.A.L.E., ajouta Harry en rattrapant Thomas qui avait eu la bonne idée de se mettre debout dans la baignoire et de glisser. Elle a toujours des kits gratuits personnalisés pour les nouveaux adhérents. Hugo le shampoing, c'est sur la tête, pas sur le robinet.

- Je vois d'ici le tableau. Malefoy et Pickles, amis pour la vie.

- Vous pourriez être E.L.F.E., proposa Harry. Elfe et maître Exceptionnels, Loyaux, Formidables et… Étranges ?

- Sérieusement ?

- Oui ! Avec un S ! parce que vous êtes deux !

- Granger en ferait une crise cardiaque, commenta Drago. Et je ne suis pas sûr que tout le monde comprenne.

- Même moi je ne comprends plus cet acronyme. J'ai déjà oublié. Contrairement à Hermione qui n'oublie jamais rien. »

Harry entendit un ricanement-soupir venu de Drago. Tiens, c'était nouveau, ça.

« Et donc ?, reprit Drago.

- Tu la coupes en tranches et tu la mets au four, thermostat 6.

- Granger ?

- La citrouille. Thomas ! Lâche ce gant de toilette ! »

Harry entendit la porte se refermer dans son dos sur ce commentaire : « Extraordinaires, ça nous correspond beaucoup mieux qu'étranges, à Pickles et à moi. »

Vingt minutes plus tard, il avait lâché les garçons en pyjama dans la salle de jeux et Lily et Rose squattaient la salle de bain en piaillant et en faisant des trucs de filles. Harry leur avait précisé qu'elles pouvaient l'appeler si elles étaient confrontées à un problème qu'aucune des deux ne pouvait résoudre (ce qui était rarissime). Harry craqua et mit les autres enfants devant un film.

Quand il revint dans la cuisine, il trouva Drago avec un tablier noué autour de la taille en train de préparer un gratin à la citrouille taille XXL. Pour sûr, ça allait le changer des plats tout faits.

« Tu restes manger ?, demanda-t-il en allant se servir un verre d'eau.

- Tu m'invites à dîner ? »

Il était dans son tablier, bon sang ! Celui que Ginny lui avait offert et qui proclamait Je cuisine comme je chante. Il paraissait avoir bien pris ses aises, pour un mec qui ne comptait pas rester dîner.

« C'est pas un peu tôt dans notre relation ?, demanda Drago en parsemant le gratin de râpé (une très grosse dose de râpé).

- C'est toi qui cuisines, ça me semble la moindre des choses. Et puis si tu acceptes, ça me rassurera sur le fait que tu n'as pas empoisonné la béchamel. »

Drago ricana en enfournant le gratin.

« Donc, pour mon rendez-vous ?

- Si tu restes dîner, on peut inviter la grand-mère de Teddy à se joindre à nous. »

Harry ne comprit pas pourquoi il voulait absolument que Drago reste manger. Mais en voyant son sourire moqueur, il eut une illumination : il appréciait Drago.

Merlin. Hermione n'allait pas le lâcher.