Les heures de retenue des garçons étaient enfin terminées. Pour autant, les révisions de leur BUSE, leur prenaient un temps considérable. À plusieurs reprises, j'avais dû insister pour que Fred rejoigne les autres durant leurs sessions de perfectionnement ; il était hors de question qu'il les rate par ma faute.

Je n'avais presque pas croisé ma sœur depuis notre retour de France et, intérieurement, je la soupçonnais de m'en vouloir pour tout ce qu'il s'était passé ; avec un peu de chance, les vacances d'été nous rapprocheraient un peu plus.

Les hématomes avaient presque totalement disparu de mon visage, et les élèves de Poudlard n'avaient pas eu à se questionner très longtemps sur leur origine ; les journaux anglais n'avaient rien trouvé de mieux que de retranscrire toute l'affaire, de mon discours durant la commémoration jusqu'à l'explosion. Par chance, il n'y était pas fait mention de mon enlèvement, ni même de mon nom de famille et de l'école dans laquelle j'étudiais, même si, avec un peu de recherches, une personne simple d'esprit aurait pu trouver ces informations très rapidement grâce à la photo qui l'illustrait.

Alors que je révisais mon cours de sortilège sous un des arbres de la grande cour, les garçons vinrent s'installer à côté de moi. Fred et George avaient les mains chargées de… en fait je n'aurais su dire de quoi elles étaient chargées.

- Qu'est-ce que c'est que tout ça ? leur demandai-je, alors qu'ils déposaient tout dans l'herbe.

- Ça, ma chère Dora, ce sont des petites créations que nous avons faites avec Fred.

- Et elles consistent en quoi, vos petites créations ? leur demandai-je

- Ça, c'est totalement confidentiel, Princesse. Tu le sauras en temps voulu, me répondit Fred d'un air enjoué.

- Vous êtes au courant, vous ? C'est certain, demandai-je à mes deux autres amis qui semblaient s'amuser de la situation.

- Même pas ! Ils gardent ça secret depuis des mois, me répondit Lee.

Je fusillai les jumeaux du regard, ce qui les fit rire instantanément. Fred se leva, laissant ses affaires à son frère et me tendit la main, pour m'inviter à me lever.

- On va quelque part ? lui demandai-je.

- En quelque sorte. On a terminé les révisions pour aujourd'hui, alors je t'embarque avec moi.

Gênée, je regardai les autres qui me souriaient en m'incitant à le suivre. Je m'attendais à ce qu'ils m'en veuillent de leur emprunter Fred, mais il n'en était rien. Je rangeai rapidement mes affaires et pris la main de mon petit ami qui se dirigeait vers le terrain de Quidditch.

- J'espère que les autres ne m'en voudront pas que l'on passe un peu de temps sans eux, lui avouai-je.

- Ne t'en fais pas pour ça, je passe tout mon temps à réviser avec eux. Et puis on n'a pas eu trop l'occasion de parler tout seuls, tous les deux, depuis ton retour.

En fait, je n'avais eu l'occasion de parler avec personne depuis mon retour. Il ne s'était passé que quelques jours et pourtant, j'avais l'impression d'être rentrée depuis des semaines ; personne n'osait m'adresser la parole, même si je sentais leur regard me scruter continuellement. Je m'étais attendue à recevoir une sanction après ce que j'avais fait à Pansy, mais il n'en fut rien. Pourtant, la rumeur de mon attaque contre elle avait rapidement fait le tour de l'école. Je soupçonnai ces commérages d'être à l'origine de cette peur que je leur inspirais. Fred, comme beaucoup de Gryffondor, s'en moquait bien. Ils avaient même tendance à en rire quand ils croisaient la jeune Serpentard et son groupe.

Nous arrivâmes enfin sur le terrain, entièrement vide ; Fred m'invita à m'asseoir dans l'herbe, contre un des murs des gradins, et s'installa face à moi.

- Et si tu me disais comment tu te sens, depuis ton retour. Je m'inquiète pour toi, et je sais que tu n'as parlé à personne de ce qu'il s'est passé en France.

- Je n'ai pas l'impression qu'en parler changera quoi que ce soit à ce qu'il s'est passé. J'aurais dû faire profil bas, dès le début ; si je n'avais pas réagi à temps, ma famille aurait pu être en danger à cause de mon discours.

- Tu ne devrais même pas penser à ça ; rien de tout ceci n'est arrivé par ta faute.

- C'est ce que tout le monde ne cesse de me rabâcher, mais vous n'y étiez pas. Je n'aurais pas dû envenimer les choses, j'aurais dû rester à ma place, et ne pas en faire des tonnes. J'étais en colère, et je me suis laissée emporter par mes sentiments, lui répondis-je, hors de moi.

Je me sentais à bout, comme si tout ce que j'avais profondément enfoui remontait à la surface. Il n'y avait que Fred et Drago pour réussir à me mettre dans cet état-là, même s'ils ne s'y prenaient pas de la même manière.

- Tu as raison, je n'étais pas là, et tu sais à quel point je le regrette, me répondit-il. Mais tu vas avoir 15 ans, merde, Dora, comment peux-tu penser que ta réaction n'était pas normale ? Tu es une ado, pas une machine qui n'a aucun sentiment. N'importe qui à ta place aurait réagi de la même manière. Ils ont retranscrit ton discours, dans la Gazette, et je l'ai trouvé parfait ; personne n'aurait pu faire mieux.

- Eh bien, ça m'aura au moins valu de me faire enlever et torturer par les cousins de ma mère, lui dis-je en m'allongeant dans l'herbe.

Il semblait particulièrement gêné par cette révélation. Bien sûr, il n'était pas au courant de ce qu'il s'était passé ; en réalité, à part les français, personne n'était au courant. Il avait juste ressenti ma douleur et ma colère, rien de plus.

- Je suppose qu'on a tous des membres de notre famille qui sont un peu bizarres, même si je ne pensais pas les croiser un jour, lui dis-je.

- Je suppose, oui… Pourquoi t'ont-ils enlevée ? Qu'est-ce qui peut bien justifier leurs actes ?

- Peut-on réellement expliquer des actes de fous ? Ils voulaient se servir de ma ressemblance avec ma mère pour faire passer un message, je suppose. Un peu comme tout le monde, d'ailleurs…

- En quoi ta ressemblance avec ta mère peut-elle servir à faire passer un message ?

Bien sûr, Fred ne connaissait pas ma mère. En fait, ici personne ne connaissait nos parents, ce qui était un avantage à bien des égards.

- Ma mère était… une des poursuiveuses de l'équipe nationale française de Quidditch. C'était une icône chez nous. D'ailleurs, elle n'a jamais changé son nom de jeune fille, pour que la plupart des gens ne sachent pas que nous avions un lien de parenté. Mais notre ressemblance a toujours été plus qu'évidente…

- Je vois… pourquoi tu ne m'as jamais parlé de ça ? Enfin, ce n'est pas comme si je t'avais beaucoup parlé de mes parents, moi aussi, mais les miens ne sont pas des gens connus.

- Et tu peux être certain que c'est une chance. Pour être honnête, je ne voulais pas que tout ça s'ébruite ; je n'avais pas envie que les gens changent de comportement avec moi, parce que ma mère était célèbre. Quand je vois comment certains réagissent avec Harry, ça ne me donne même pas envie de goûter à cette popularité.

- Je comprends. Je n'en dirai pas un mot, je te le promets. Et ma façon d'être avec toi ne changera pas, si ça peut te rassurer. Je me moque bien que ta mère soit… enfin non ce n'est pas ce que j'ai voulu dire, mais… c'est toi que j'aime, et ta notoriété n'y changera rien.

- Tu es un beau parleur, Fred Weasley, lui dis-je en lui lançant un pissenlit arraché dans l'herbe.

- Ah oui ? Et bien miss Lancelot, peut-être pourrais-tu arrêter de m'envoyer des bouts du terrain de Quidditch dans la tête pour te moquer de moi ? me répondit-il, amusé.

Je me levai rapidement, et traversai le terrain en courant, Fred sur mes talons. Il me rejoignit en quelques enjambées et m'attrapa pour me porter sur son dos. J'adorais ces moments, juste entre lui et moi, ces instants où j'avais l'impression de n'être rien d'autre qu'une adolescente normale. Nous passâmes le reste de l'après-midi ensemble, à parler de tout et de rien, allongés dans l'herbe, en s'enlaçant.

- Je me demandais une chose, me dit-il sans même me regarder. Le soir après que tu… enfin, le samedi soir, est-ce-que tu as ressenti…

Il devint tout rouge, et je compris rapidement où il voulait en venir. J'avais rendu son bracelet à son frère, et pourtant, je savais parfaitement ce qu'il ressentait. Je rougis à mon tour, me remémorant ce soir-là, dans la salle de bain.

- Je l'ai ressenti, oui. Et pour tout te dire, ça m'a fait un bien fou. Bien plus que je ne l'aurais cru, lui avouais-je.

- C'est parfait, alors… j'avais peur que tu m'en veuilles, ou que tu trouves ça… bizarre.

- Bizarre, non. Surprenant, plutôt. Je n'aurais pas cru que tu oserais, mais je suis contente que tu l'aies fait.

Nous restâmes là, sans même nous regarder, ni relâcher notre étreinte. Je repensais à ce que nous venions d'échanger, et j'étais contente de voir qu'il ressentait la même chose que moi. J'avais eu plusieurs petits-amis en France, mais rien de si sérieux, et ma notoriété à Beauxbâtons n'y était pas pour rien. Pour autant, je n'avais jamais rien ressenti de pareil pour qui que ce soit. Plus j'apprenais à connaître Fred, plus mes sentiments et mon attirance pour lui s'intensifiaient. Je fermai les yeux, enfouissant ma tête dans son cou, en respirant son parfum musqué, faisant abstraction de tout ce qui nous entourait. Pour la première fois depuis mon retour, je me sentis dans un parfait état de grande plénitude.

Les semaines passèrent, et les épreuves des BUSE pour les cinquième année débutèrent. Je ne les croisai presque plus, passant tout mon temps à la bibliothèque pour préparer mes derniers gros devoirs avant les vacances d'été. Notre rédaction d'Histoire de la Magie, ayant pour thème la chasse aux sorcières et l'inutilité de leur crémation, me prenait un temps considérable. Le professeur Binns nous avait demandé de rédiger au minimum 90 centimètres de parchemin sur le sujet. Nombreux étaient les ouvrages qui en parlaient, pour autant je ne pouvais me permettre de prendre tous les récits pour argent comptant. Certains étaient d'une fiabilité particulièrement douteuse, aussi je me devais de les étudier un à un.

À la bibliothèque, Drago s'installait régulièrement à la même table que moi, sans pour autant m'adresser la parole. Nous n'avions pas échangé une seule fois depuis mon retour, et je ne savais même pas s'il avait daigné me jeter ne fût-ce qu'un regard, comme si tout ce que nous avions partagé jusqu'alors n'avait jamais eu lieu. Je n'osais pas lui adresser la parole, ni lui transmettre un message sur un bout de parchemin. Je crois que le fait de savoir qu'il pourrait m'ignorer volontairement, si j'engageais la conversation, m'effrayait davantage que son silence.

Pour la première fois depuis très longtemps, je vis Pansy s'asseoir juste à côté de Drago et lui adresser la parole, comme s' ils étaient devenus les meilleurs amis du monde. Il lui répondit à peine, trop concentré sur ses devoirs, mais cela lui était égal ; le jeune Serpentard lui parlait à nouveau, et c'est tout ce qui lui importait. Elle semblait d'ailleurs parfaitement s'amuser de la situation, puisqu'à chaque fois qu'elle lui adressait la parole, elle me jetait un regard satisfait, en attendant sa réponse.

Après avoir rédigé les dernières lignes de mon devoir, je rangeai mes affaires et quittai la bibliothèque sans même leur jeter un regard ; inutile d'assister davantage à leurs mièvreries. Si Drago avait décidé de reparler à cette peste, grand bien lui fasse, car pour ma part, je n'étais pas près de lui pardonner. Finalement, elle avait peut-être réussi à lui monter la tête à tel point qu'il avait décidé de ne plus m'adresser la parole… J'y songeai, mais je n'y crus pas une seconde : il était bien trop intelligent pour se laisser manipuler par une idiote pareille. Je cessai immédiatement de penser à eux, lorsqu'en passant la porte, je vis les garçons qui discutaient dans le couloir. Je les rejoignis et nous nous rendîmes tous à la Grande Salle pour le dîner. Depuis mon retour, je ne mangeais plus à la table des Serpentards, ces derniers refusant tout bonnement que je me joigne à eux. Les Gryffondors, quant à eux, me laissèrent volontiers partager leurs repas ; j'avais d'ailleurs plus l'impression de faire partie de leur maison que de la mienne. Leur table se situant juste à côté de celle des Poufsouffles, je croisais tous les jours ma sœur qui daignait enfin m'adresser la parole. J'avais fini par comprendre que ce voyage en France l'avait autant impactée que moi ; l'idée de risquer de perdre sa sœur, en plus de ses parents, l'avait particulièrement fragilisée psychologiquement. Heureusement, elle pouvait au moins compter sur Cédric, qui était à ses côtés quotidiennement, et ses amies pour lui remonter le moral.

- Alors, ce devoir sur la chasse aux sorcières, Dora ? Tu t'en sors ? me demanda Gaston.

- Je l'ai fini, en fait, non pas sans quelques difficultés, mais c'était intéressant.

- Toujours plus intéressant que ses cours en eux-mêmes, ajouta George en riant. J'ai rarement vu un professeur aussi soporifique.

- À tel point qu'on s'est permis d'ajouter quelques animations à son cours, ajouta Fred en s'esclaffant avec son frère et ses deux amis.

Ces quatre-là étaient véritablement inséparables ; si Gaston semblait moins enclin à faire des siennes, contrairement à Lee et aux jumeaux, il ne manquait jamais l'opportunité de les soutenir sur tous les plans. Les voir rire de la sorte, autour d'un bon repas, me rappelait ces moments que nous partagions en famille autrefois ; rien à voir avec les repas que nous faisions dans mon ancienne école, où le silence régnait et où la moindre incartade était sévèrement punie. Beauxbâtons était réputée pour ses règles strictes, mais au moins l'excellence y régnait. Je finis mon bol de soupe en écoutant les conversations de cette indissociable bande qui ne cessait jamais de me surprendre. Je les regardai et remerciai la providence de les avoir placés sur mon chemin...

Le lendemain matin, alors que j'engouffrais mes céréales à toute vitesse avant le cours d'astronomie, je reçus une lettre en provenance de France. J'eus à peine le temps de l'ouvrir que ma sœur débarqua à ma table et s'installa à côté de moi, pointant du doigt un article de la Gazette.

- Lis ça, ma sœur ! Tante Agathe avait raison !

De quoi pouvait-elle bien parler ? Je pris le journal et lus l'article en question. Apparemment, quelques semaines après la commémoration, un coup d'État avait été fomenté par plusieurs employés du Ministère de la Magie, et notamment plusieurs aurors et membres des forces spéciales, contre le premier ministre. Un nouveau ministre par intérim le remplaçait, le temps qu'un vote soit effectué. De nouvelles unités avaient été créées, dont leur unique mission était de trouver les instigateurs à l'origine du groupuscule anti-moldus et de le démanteler.

- Ils ne devraient peut-être pas trop développer sur le sujet. Ces terroristes seront d'autant plus méfiants à l'avenir, lui dis-je.

- Oui, c'est ce que je me suis dit en lisant l'article. Mais bon, au moins nous n'aurons aucun souci pour retourner voir Papa et Maman. Si le premier ministre a été relevé de ses fonctions, nous ne risquons plus rien à retourner en France.

Je comprenais sa joie, et je ne pouvais pas réduire ses espoirs à néant en lui avouant que ce qui m'inquiétait le plus n'était pas Monsieur De La Fresnaye, mais bien ces meurtriers en surnombre qui se baladaient, sans même que nous sachions qui ils étaient. Mon visage avait été en première page de nombreux journaux ; il me serait impossible de me balader sans qu'ils me reconnaissent.

- Oui, c'est une bonne chose. Tu pourrais y aller avec Cédric et tante Agathe pendant les vacances d'été, lui dis-je en lui souriant.

- Tu ne viendrais pas avec nous ? Bien sûr que non, je suis bête… avec tout ça, tu n'as peut-être pas envie d'y remettre les pieds…

- Non, ce n'est pas ça, mais je préfère attendre que les choses se tassent. Quand le réseau aura été démantelé, j'y retournerai avec plaisir. En attendant, je préfère être sur mes gardes.

- Je comprends, ne t'inquiète pas, me répondit-elle.

Pourtant, elle semblait déçue de ma réponse. Je ne voulais pas qu'elle se prive d'y retourner pour moi. Elle prit le journal et me souhaita une bonne journée avant de retourner à la table des Poufsouffles. Voilà à quoi se résumaient nos conversations à ce moment-là ,à de simples banalités avant de me saluer et de repartir à ses occupations. J'avais l'impression de continuellement la décevoir ; elle devait vraiment s'imaginer que je ne faisais aucun effort. Je pris l'enveloppe que j'avais réceptionnée quelques minutes auparavant, et l'ouvris. Elle était écrite d'une belle écriture féminine, avec de jolies arabesques.

Très chère Pandore,

Tu ne te souviens probablement pas de moi, mais j'étais une très grande amie de ta mère. J'avais la chance de partager les vestiaires des terrains de Quidditch avec elle. Mon équipe et moi-même avons eu le plaisir d'assister à ton discours lors de la commémoration à la mémoire de tes parents. Nous sommes tous à tes côtés pour te soutenir dans cette épreuve qui t'a coûté la vie de ta maman, et qui nous prive aujourd'hui d'une des meilleures joueuses que nous ayons jamais eues. Après mûre réflexion et échange avec les sponsors, nous souhaiterions t'inviter à participer, avec nous, à la Coupe du Monde de Quidditch, pour le tout premier match que nous jouerons. Nous savons que tu es une excellente joueuse, et que tu rattraperas très rapidement le niveau de ta mère. Tu occuperais son poste, et nous lui rendrions hommage une toute dernière fois sur le terrain, avant de laisser sa place à notre nouvelle poursuiveuse Hildegarde. Tu as le même tempérament que Théodora, et c'est celui que nous souhaiterions voir tout au long de notre premier match. Bien sûr, il te faudra t'entraîner à nos côtés durant un long mois, et avec ce qu'il se passe actuellement en France, nous avons décidé de nous entraîner en Écosse où nous avons loué un terrain. Tu pourras trouver l'adresse où me répondre au dos de l'enveloppe. Je compte sur toi pour ne parler de ceci qu'avec ta tante ; ta participation doit rester confidentielle. J'espère avoir un retour positif de ta part.

Avec toute mon affection, Mathilde Mallard.

Mathilde Mallard, bien sûr que je me souvenais d'elle. Elle et toute l'équipe venaient régulièrement manger à la maison. Je relus encore et encore la lettre, n'étant pas certaine d'avoir compris sa demande. Moi ? Faire partie de l'équipe nationale de France de Quidditch ? Pour la coupe du monde ? Certes, ce n'était que pour un match, mais au poste de poursuiveuse, alors que j'avais raté un an d'entraînement, c'était de la pure folie. Mon niveau était excellent à Beauxbâtons, mais à présent, je n'étais plus sûre de rien. Je ne savais même pas à quelle date se terminaient les cours à Poudlard. Après tout, tante Agathe ne voudrait peut-être pas que j'y participe ! Cela faisait beaucoup trop d'informations à assimiler d'un coup. J'allais devoir écrire à ma tante pour connaître sa réponse, et un long mois d'entrainement avant le match signifiait je que ne verrais probablement pas Fred des vacances, ni qui que ce soit d'autre. Plus je retournais tout ça dans ma tête, plus je me demandais si je devais réellement accepter. Mais c'était la Coupe du Monde de Quidditch, comment pourrais-je refuser ? Un moment pareil, ça ne peut arriver qu'une fois dans une vie ! Alors que je cogitais encore et encore, je vis la chevelure rousse de mon petit ami passer la grande porte et se diriger vers moi. Je rangeais rapidement la lettre dans son enveloppe, que je rangeai dans mon sac. Voilà encore un nouveau secret que j'allais devoir garder pour moi ; j'espérais seulement que Fred ne m'en voudrait pas trop de lui avoir caché quelque chose d'aussi important…