Hey !
Et voilà l'OS d'aujourd'hui ! Il… Il existe. C'est déjà bien ?
Merci à Robotfan et Lae pour leurs reviews !
Thème : Air toxique : ne pas respirer.
Jeux d'enfants
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– On dit que le sol c'est la rivière, et pour passer de l'autre côté on doit sauter que sur le blanc sans toucher les lignes, sinon ça veut dire qu'on tombe dans l'eau.
– Et au salon ?
– Au salon y a de l'air radioactif du coup on doit pas respirer jusqu'à ce qu'on est dehors.
Et dehors, ils verront comment ils font.
Deux paires d'yeux pétillants. Aqua montre son accord à Demyx d'un mouvement de la tête, puis ils se lancent.
C'est toujours elle qui gagne.
Aqua était énergique. Pas comme Demyx, qui déborde littéralement et tape sans cesse ses doigts quelque part. Non, chez elle, cette force fluide se devinait derrière une incroyable capacité à aller de l'avant. Un souffle inépuisable. On les comparait souvent, là-dessus.
Pourtant, Demyx ne fait pas grand chose de sa vie. Il lui manque les projets d'Aqua qu'il partageait parfois, cette lumière qu'elle échappait sans cette sous des sourires simples. Aussi, elle le devançait toujours, en tout. En classe, ce n'était pas un exploit, le blondin s'est toujours contenté de figurer dans la moyenne basse du groupe. En sport, s'il galopait plus vite, il s'essoufflait aussi le premier. Pas compliqué pour l'autre de filer devant lui, une fois ses petits poumons à bout. Il y avait bien les cours de musique où il gagnait du terrain, mais il n'a jamais trouvé en classe ce qu'il cherchait sur les cordes de sa guitare.
Enfin.
Il ne la jalousait pas - ou pas trop longtemps - et il n'a pas envie de repenser à ça maintenant. Sinon il va se dire que pour une fois c'est lui qui gagne, à vivre le plus longtemps, et ça va lui faire drôle. Pas dans le bon sens. C'est tellement… tordu ? Il a vingt ans, et un jour il en aura vingt-et-un, puis vingt-deux. Les années s'ajouteront les unes aux autres. Un matin il se réveillera, et il sera plus vieux qu'Aqua.
Plus vieux qu'Aqua.
C'est impossible. Il ne peut pas la devancer, pas là-dessus. On ne peut pas traverser les âges comme on cours au travers d'un salon, en doublant son amie.
– Demyx ?
Les graves profonds de Saïx percent ses pensées. Le garçon relève les yeux comme on sort d'un profond sommeil.
– Mm ?
– Ça va ?
Oui ? Non ? Dans une certaine mesure.
– Oui.
Ça va. Il pense juste à des choses bizarres qui lui secouent le ciboulot, si bien qu'il en oublie le chocolat que l'autre a préparé. Un liquide épais et chaud où les carrés noirs que ses mains puissantes ont coupés sont venus fondre.
– Tu es sûr ?
C'est bon sur son palais, ce liquide velouté. Mais il l'aime surtout parce qu'on a pris le temps de le lui préparer.
– J'avais juste la tête ailleurs.
Près d'elle, encore.
Saïx doit comprendre, puisqu'il pose sa main sur la sienne.
Leurs doigts qui se croisent sur la porcelaine chaude. C'est la plus tendre définition du réconfort.
Et voilà ! Merci d'avoir lu !
