Disclaimer : Kill Ben Lyk est l'oeuvre d'Erwan Marinopoulos.

Résumé : Il existe des tonnes de façons de faire plaisir à son compagnon. Ben et Roberto, eux, en ont déjà trouvées cent. [Kill Ben Lyk]

Note de l'auteur : Cet OS répond au défi calendrier de prompt de la page Facebook « Bibliothèque de Fictions » qui dure pendant tout le mois d'avril. 25 avril : Combinaison des mots « collier », « déménagement », « thon », « pinceau » et « combinaison ».

Liste des dettes du Discord « Défis Galactiques » : 100 façons de satisfaire son partenaire + 50 nuances de Yaoi/Yuri + Défi de Sarah et Voirloup n° 297 : Votre perso peint un tableau ou est peint sur un tableau

100 façons de satisfaire son partenaire

29 - En s'intéressant à sa passion

Il pleuvait ce jour-là. Ben avait presque de la peine pour ses voisins bruyants qui le réveillaient à trois heures du matin avec leurs bruits de coït. Un déménagement, c'était déjà chiant en soi alors par ce temps... Il allait devoir bientôt l'affronter lui-même, il y avait les poubelles à vider et s'il ne voulait pas que l'appartement sente le thon, parce qu'ils en avaient mangé à midi, il fallait donc braver le climat capricieux de Londres.

Il s'ennuyait. Il n'osait pas mettre la télé, jouer à la console ou faire une vidéo parce que Roberto peignait. Il s'y remettait petit à petit après un grand passage à vide, un blanc tenace qui datait d'avoir été mis à la porte. Le jeune homme était heureux de voir son compagnon s'y consacrer de nouveau. Il n'avait jamais vu ses tableaux mais il dessinait déjà très bien. Combien de petits crayonnés lui avait-il déjà donnés ! Le youtuber les gardait précieusement dans un classeur, insistant pour que Robbie les signe. Il avait du talent, peut-être percerait-il un jour dans l'art ? En attendant, ses doigts jouaient avec le collier qu'il lui avait offert pour la Saint Valentin, un pendentif qu'il avait acheté sur internet car il ne le trouvait pas ailleurs : un discret petit logo Youtube qui s'ouvrait. Il avait fait mettre à l'intérieur du bijou une photo d'eux deux. Il était attaché à une fine lanière de cuir. Il ne le quittait plus, le portait tous les jours et avait l'angoisse de l'abîmer ou de le perdre. Il se demanda un instant si le vendeur avait trouvé que c'était une drôle de combinaison, une photo de couple dans le logo de la plateforme. Après, il ne savait rien de leur histoire et n'avait pas forcément besoin de la connaître : c'était une vente en plus.

Ben reporta son attention sur Roberto, le pinceau à la main, le geste adroit et assuré. Ses yeux reflétaient toute sa concentration. C'était une autre facette de lui qu'il découvrait et il ne l'aimait que davantage.

- C'est dur de peindre ? Demanda-t-il, affalé sur le sofa, les mains sur l'accoudoir, la tête sur ses phalanges.

- Non, pas spécialement. Répondit l'artiste en herbe sans quitter sa toile des yeux. Ce qui fait peur au début, c'est qu'on n'ose pas poser la couleur de peur de mal la poser.

- Mais, t'as pas plein de règles comme le tableau des couleurs, la perspective ?

- Oui, des règles, t'en as. Mais pour des choses plus simples, tu ne t'emmerdes pas avec. T'as des portraits que j'ai fait, j'ai juste décalqué sur la toile puis j'ai reproduit les couleurs comme ça, à vue d'oeil. Si tu veux faire un Raphaël, là oui, faut respecter les règles.

- Tu m'apprendrais ? A peindre ?

- Projet de vidéo ?

- Toutes mes envies de découverte ne naissent pas d'un besoin de faire du contenu, Robbie. J'ai juste envie d'essayer parce que t'aimes ça.

Le peintre eut un léger sourire, un sourire doux qui ne faisait qu'illuminer ses prunelles noisette.

- T'as envie de me peindre comme une de tes françaises ? Plaisanta-t-il

Ben rougit. Roberto éclata de rire.

- Tu devais pas me peindre tes nudes ? Répliqua son petit-ami, gêné.

- Tu crois que je fais quoi là ?

Le plus jeune du couple arborait une belle teinte écrevisse.

- Tu crois que je réussirais à repeindre un selfie de nous deux ?

- Je te rappelle que tu es Ben Lyk. A toi, rien n'est impossible.

FIN