Une énième réunion de l'Ordre venait de se terminer et Lily était appuyée contre une grande fenêtre du salon de Fleamont et Euphemia Potter, les yeux en apparence vissés vers l'extérieur alors qu'elle observait simplement James dans le reflet de la vitre. Il discutait avec le professeur Dumbledore depuis dix minutes et la plupart de leurs camarades étaient déjà partis.
« On y va, Emmeline et moi. Combien de temps avons-nous ? demanda Mary à Lily qui jeta un regard un peu fébrile à l'horloge du salon.
- A peu près une heure, je pense. Je vais essayer de le faire traîner ici. Pense à la robe, s'il te plaît.
- Ne t'en fais pas, j'ai tout. Tu es vraiment pâle. Tu es certaine que tu ne veux pas qu'Emmeline reste avec toi pendant que je gère le reste ? lui demanda Mary alors que sa petite-amie adressait un signe de main et un sourire à Lily à quelques mètres de là
- Non, ne t'en fais pas, c'est juste le stress de tout. La réunion et... Le reste, lui expliqua t-elle en reportant de nouveau son regard sur son petit-ami.
- Tout va bien se passer, Lily. Je te le promets, d'accord ? Et ce soir sera juste parfait. »
L'ancienne préfète acquiesça simplement et serra sa meilleure amie dans ses bras, essayant de se persuader qu'elle avait raison, que tout irait bien, qu'elles iraient bien, et puis elle la laissa partir. C'était la même chose après chacune de ces rencontres. Les mauvaises nouvelles s'accumulaient, les missions n'aboutissaient à rien, les meurtres se multipliaient chez les moldus et dans les familles de sorciers qui étaient nés de parents dépourvus de pouvoir magique, et il lui semblait de plus en plus qu'elle savait comment elle allait pousser son dernier souffle : A l'autre extrémité d'une baguette en se battant pour ses idées.
Cette pensée était à la fois glorifiante et terrifiante. Elle trouvait un peu de réconfort dans le fait de ne pas partir en restant les bras croisés. Elle savait que quand son tour viendrait, quelqu'un se rappellerait d'elle. Pas forcément parce qu'elle avait brillé, mais parce qu'elle avait simplement été là, à se dresser en travers du chemin de ceux qui terrorisaient une population entière là où d'autres n'avaient pas réussi à le faire.
Elle n'en voulait à personne. Elle savait à quel point il était effrayant de se battre contre Voldemort et ses alliés. Ils ne laissaient derrière eux que des corps vidés de leurs âmes. Peut-être que si elle avait senti qu'elle avait le choix, elle aurait fui. Seulement voilà, elle n'avait jamais eu la sensation d'avoir eu cette possibilité là à un moment. Elle avait été projetée dans la guerre comme bien d'autres, et il lui paraissait invraisemblable d'en sortir avant la fin. Elle resterait. Elle serait là jusqu'au bout, et elle mourrait pour essayer d'en sauver d'autres. Ses yeux se posèrent sur la vitre. Seulement Sirius lui barrait la vue, à présent.
« Tu devrais récupérer ton petit-ami, Evans. J'ai l'impression que Dumbledore essaie de mettre le grappin dessus. »
Lily esquissa un léger sourire et se tourna vers le jeune homme, se frottant légèrement les bras comme si elle avait froid. C'était un peu le cas, mais surtout à l'intérieur. Parler de la guerre la glaçait toujours et les réunions de l'Ordre étaient de moins en moins rassurantes.
« C'est fichu, lui dit-elle. Il a toujours eu un faible pour les personnes plus âgées. Mes deux petits mois de différence avec lui ne peuvent pas réaliser avec... Je n'en sais rien, la centaine d'années de plus du professeur Dumbledore ? »
Sirius lui adressa une grimace faussement navrée qui la fit rire, et ils levèrent tous les deux légèrement la main vers Marlène McKinnon et Dorcas Meadowes qui leur faisaient signe qu'elles s'en allaient. Lily observa la première pendant un instant alors qu'elle saluait Euphemia Potter à l'entrée.
Les choses ne s'étaient jamais totalement arrangées entre elles et elle doutait que cela n'arrive un jour, mais elles laissaient toutes les deux le temps passer. Parfois, en pleine réunion, Lily voyait le regard de Marlène s'égarer un peu sur James, et elle sentait son cœur se serrer. Elle ne savait pas si elle était encore avec Bertram Aubrey, et elle avait trop peur de le demander à Mary. Elle ne voulait pas apprendre que Marlène regrettait, et que James lui manquait.
« Des nouvelles de Rogue ? lui demanda Sirius, mettant un point final à ses réflexions concernant Marlène.
- Aucune, mais je n'espérais pas en avoir. C'est ce dont James est en train de discuter avec le professeur Dumbledore, répondit-elle en reportant de nouveau son regard sur eux. »
Le maraudeur était debout devant le vieux directeur de Poudlard, et il semblait lui relater toute une série d'événements. Ses mains bougeaient pendant qu'il parlait et Dumbledore le fixait en hochant la tête de temps en temps, l'arrêtant quelques fois pour ajouter quelque chose. Elle sourit lorsque James passa machinalement ses doigts dans ses cheveux, une vieille habitude qu'il gardait de la période où il essayait d'amadouer les filles au château, et elle entendit la raillerie dans la voix de Sirius.
« Tu vois, il a les mêmes tics que quand il tentait d'attirer ton attention.
- Est-ce que tu crois qu'il va m'oublier et rentrer à la maison avec lui ? sur-enchérit-elle avant de pouffer en même temps que Sirius.
- J'aimerais te dire que non, mais il y a des regards qui ne trompent pas. »
Elle lui pinça légèrement l'épaule alors qu'il lui adressait un clin d'oeil, et il fit un bond de côté en esquissant une grimace outrée.
« Où sont Peter et Rémus ? Je ne les ai même pas vu partir.
- Peter a dit qu'il travaillait tôt demain, et Rémus a besoin de sommeil, répondit Sirius sur un ton parfaitement égal.
- Ils auraient au moins pu dire au revoir, grommela Lily en se renfrognant légèrement.
- N'est-ce pas ? De vrais animaux ! s'exclama le jeune homme en secouant la tête d'un air affligé comme les personnes âgées le faisaient quand elles se plaignaient des mœurs légères des jeunes. »
Elle saisit le double sens alors qu'ils échangeaient un regard complice et elle lui rendit son sourire en coin puis entama un mouvement pour aller débarrasser la table à laquelle quelques membres de l'Ordre avaient mangé.
« Laisse, Lily, laisse ! Je m'en occuperai plus tard ! lui lança Fleamont en lui faisant de grands signes.
- Non, je vais le faire. James m'a dit que vous aviez eu une grosse journée.
- Ça n'arrête pas, au ministère, intervint Euphemia en se joignant à elle. Ils enferment des gens qui n'ont rien à voir avec Tu-sais-qui pour faire croire à la population qu'ils font quelque chose, et les procès sans queue ni tête s'enchaînent...
- Ils font n'importe quoi, soupira Lily. Reposez-vous, vraiment, je vous assure, je vais ranger.
- C'est adorable ma grande, mais je ne vais certainement pas te laisser tout faire toute seule, répliqua la mère de James en fronçant les sourcils.
- Sirius va m'aider. »
Le jeune homme fit semblant de ne pas l'entendre jusqu'à ce qu'elle ne le tire par la manche et lui fasse signe de sortir sa baguette pour faire voler le reste de l'argenterie dans la cuisine où elle s'empressa d'aller ensorceler les éponges et les brosses.
Elle s'occupait de passer un dernier coup de torchon sur le bar lorsque deux bras se refermèrent autour d'elle et que James posa sa tête sur son épaule. Elle se mit à sourire et pendant une seconde, la guerre n'existait plus.
« Tu ne m'as pas quittée pour le professeur Dumbledore, constata t-elle simplement, lui octroyant un léger rire.
- A vrai dire... Je comptais t'en parler. Il paraît qu'il ne ronfle pas, lui, quand il dort, alors...
- Je ne ronfle pas ! protesta t-elle aussitôt en se retournant rapidement vers lui et en lui donnant un petit coup sur l'épaule.
- Dans ce cas, tu diras à l'éruptif qui se cache sous notre lit d'arrêter de...
- Oh tais-toi, Potter, le coupa t-elle en lâchant un rire avant de déposer un baiser sur ses lèvres. »
Sirius se racla la gorge derrière eux et ils s'écartèrent légèrement l'un de l'autre alors que le jeune homme pointait son pouce vers le salon derrière lui.
« C'est juste pour vous dire que je vais aider Fleamont et Euphémia à rédiger le dernier rapport de l'Ordre dans le bureau. Vous serez sûrement partis quand on sortira alors... Bonne soirée, dit t-il en adressant un drôle de sourire à James avant de brandir un petit miroir à main. Et... On m'a demandé de te dire que tu-sais-quoi est prêt.
- Bonne nuit mon vieux. Merci pour... Tout, lui répondit James en s'empressant d'aller lui donner une accolade.
- Pour quoi ? l'interrogea curieusement Lily.
- Pour notre amitié. Pour tout ce que je suis. Pour ce physique de rêve que j'exhibe devant lui tous les jours... Et ma sublime personnalité qui est, et je le dis très modestement, la cerise sur le gâteau, il adressa un clin d'oeil à Lily puis reprit. Bon. J'y vais. Bonne nuit Evans... J'espère que c'est la dernière fois que je m'adresse à toi de cette façon, conclut-il avec un sourire avant de disparaître.
- De cette façon ? De quoi est-ce qu'il parle ? bredouilla Lily en se tournant vers James, les sourcils froncés.
- Aucune idée, lui dit-il aussitôt. Tu veux rentrer maintenant ?
- Non ! s'exclama t-elle avec probablement un peu trop d'entrain puisqu'il l'observa lui aussi curieusement. Je veux dire... Je n'ai jamais fait le tour du jardin de tes parents et il a l'air tellement joli en automne... »
Plus il la fixait, plus elle sentait ses joues s'empourprer. Elle ne pouvait décemment pas lui dire que Mary et Emmeline étaient chez eux, en train d'arranger la maison pour qu'elle puisse lui poser une question qui lui trottait dans la tête depuis un moment déjà. Elle se sentit pâlir en y repensant et elle espérait clairement que cela ferait disparaître la gêne apparente qu'elle avait ressenti quelques secondes auparavant.
« Il fait vraiment nuit, Lily, tu ne vas rien voir, mais comme tu veux, dit-il en haussant les épaules. »
Elle se sentit profondément stupide pendant un instant mais elle lui fut silencieusement reconnaissante lorsqu'il lui attrapa la main et l'entraîna dans le hall, là où ils avaient laissé leurs manteaux en arrivant. Lily resta au milieu, et sourit tristement lorsqu'une goutte lui tomba sur la figure parce qu'elle savait d'où elle venait. Elle leva la tête vers l'immense peinture sur la voûte que formait le plafond et le sentiment mélancolique qu'elle lui provoquait toujours l'enveloppa une nouvelle fois au moment même où James tendait son manteau devant elle.
« Tu crois que ça s'arrêtera un jour ? l'interrogea t-elle, et l'écho de sa voix rebondit contre les murs de la pièce.
- La lutte ? Je ne sais pas, répondit-il sur un ton grave en levant également les yeux vers le plafond. »
Au dessus d'eux, les deux amants s'enlaçaient, encore et encore, résistants aux violents assauts d'une vague qui semblait de plus en plus menaçante aux yeux de Lily. Elle entremêla ses doigts à ceux de James et les serra un peu plus fort que d'habitude.
« J'ai peur de mourir sans avoir le temps de faire tout ce que je veux, lui avoua t-elle soudainement.
- Tu m'as déjà eu dans ton lit, je ne sais pas ce que tu attends de plus de la vie, plaisanta t-il, s'attirant un lourd soupir de sa part et un petit coup de coude.
- J'essayais de te parler sérieusement. Parfois je me demande lequel de Sirius ou de toi est le pire, dit-elle en lâchant le plafond des yeux pour se diriger vers la porte d'entrée.
- Tu ne vas pas mourir maintenant, réfuta t-il aussitôt alors qu'il poussait la porte devant elle.
- Comment peux-tu le savoir ?
- Parce que tu ne peux pas, déclara t-il d'une voix ferme.
- Pourquoi ? Est-ce que j'aurais un super pouvoir dont je ne serais pas au courant ? le questionna t-elle avec un faible sourire en arquant un sourcil alors qu'ils déambulaient dans l'allée de gravillons.
- Parce que je n'en ai pas envie.
- Oh mon dieu qu'est-ce que tu es mégalo ! s'exclama t-elle en riant. Je sais que tes parents ont toujours fait en sorte que tu ne manques de rien, James, et pire, que tu aies absolument TOUT, mais je suis navrée de t'apprendre qu'ils ne pourront pas empêcher ma mort si elle venait à arriver. L'univers ne t'obéira pas toujours.
- Est-ce que tu es en train de remettre en question la puissance magique de mes parents et la mienne ? se vexa t-il faussement.
- Je suis simplement en train de dire que tu n'es pas plus fort que la mort.
- Tu m'as toujours beaucoup trop sous-estimé, conclut-il en laissant tomber son bras sur ses épaules. »
Elle secoua la tête et roula les yeux en continuant à marcher à côté de lui, et elle se rendit compte après quelques pas que de petites lumières s'allumaient au sol au fur et à mesure qu'ils avançaient. Elle ne pouvait pas contempler le jardin comme elle l'avait espéré, mais le simple fait de se promener avec lui et de voir les lampions projeter une faible lumière chaude tout autour d'eux était magique.
« Dumbledore m'a dit qu'il s'occuperait de Rogue, souffla James, et elle sentit une pointe de tension dans sa voix.
- Qu'est-ce qu'il va faire ?
- Je n'en sais rien. Il a lu mon hibou et je lui ai tout raconté de A à Z, et je lui ai dit que ni toi, ni moi ne voulions nous en mêler de nouveau. Il a été compréhensif.
- Tant mieux, murmura Lily. Aujourd'hui, à chaque fois que Fol Oeil a mentionné une nouvelle attaque, je me demandais s'il y avait pris part et je n'y pouvais rien, c'était juste... Je n'en sais rien, j'imagine que des fois je continue à essayer de comprendre pourquoi il est parti d'un côté, et moi de l'autre.
- C'est naturel. J'aurais eu la même réaction vis à vis des garçons si nous nous étions dispersés.
- Sûrement, murmura Lily. »
Les gravillons craquaient sous leurs chaussures au fur et à mesure qu'ils avançaient et Lily vit à peine la voûte végétale au dessus d'eux tant il faisait sombre. Elle la devina parce que le vent se fit moins agressif tout à coup, mais elle pouvait quand même l'entendre glisser sur les quelques feuilles qui n'étaient pas encore tombées.
Elle enroula son bras autour de la taille de James et se perdit dans ses pensées pendant un moment. Dans quelques minutes, ils rentreraient, et les choses changeraient d'une manière ou d'une autre. Elle aurait dû être plus inquiète que cela. Elle avait été celle qui lui avait proposé d'habiter ensemble, même s'il avait avoué y avoir pensé avant, et elle s'apprêtait à être celle qui lui proposerait de passer le reste de ses jours avec elle alors qu'ils venaient de sortir d'une crise sans précédent, et Merlin, elle était positivement certaine qu'elle n'aurait pas dû ressentir ne serait-ce qu'une once de sérénité.
Elle n'était pas totalement confiante, mais elle était à l'aise avec lui et elle était persuadée qu'il savait aussi bien qu'elle pourquoi ils s'en sortaient toujours ensemble. Ils n'avaient pas d'autre manière d'être. Ils n'avaient pas d'autre vie à vivre que celle où ils étaient tous les deux, unis. Il faisait partie d'elle et un monde sans lui était inenvisageable.
Elle n'avait pas pensé à elle sans lui, mais elle avait pensé à lui sans elle. Il devenait de plus en plus évident, au fil des jours qui passaient, que la mort était la seule qui pourrait avoir une chance contre eux, et Lily n'en était que trop consciente.
La guerre était comme un orage. Elle entendait parfois le tonnerre à distance, et puis il se rapprochait, se rapprochait, et elle n'arrivait pas à savoir exactement où il frappait. Il avait l'air partout en même temps, et elle était à la fois transportée par le goût du danger, l'excitation invraisemblable d'en être au plus près, et la peur paralysante qui lui rappelait qu'il suffisait d'un seul minuscule, infime, malheureux pas de travers pour ne plus être qu'une poussière parmi tant d'autres.
Et quand il y pensait, elle redoutait que ce grain de poussière ne soit pas allé jusqu'au bout des choses à temps. Elle ne voulait pas mourir sans laisser quoi que ce soit à James. Elle se rappelait trop de cette Lily qui l'avait regardé gagner la coupe et embrasser Marlène McKinnon avec la sensation de s'être pris un cognard en pleine tête. Elle se rappelait trop de cette Lily qui avait laissé passer sa chance une fois. Elle se rappelait de la boule dans la gorge, du nœud presque constant dans l'estomac, de cette sensation terrible d'être creuse, vide, incomplète... Ce n'était plus pour elle.
« Est-ce que tu es satisfaite de ta visite enrichissante du jardin en pleine nuit ou est-ce que tu veux continuer jusqu'à la grille ? ironisa t-il alors que les lampions ne leur permettaient pas de voir à plus de deux mètres devant eux. »
Elle ravala un rire et s'arrêta pour jeter un coup d'oeil à sa montre. Elle sortit sa baguette de sa poche pour l'éclairer un peu et constata que Mary était partie depuis une bonne cinquantaine de minutes. James rentra ses mains dans ses poches et la dévisagea en attendant la réponse, sautillant d'un pied sur l'autre.
« Pourquoi est-ce que tu ne me dis pas simplement que tu meurs de froid ?! s'exclama t-elle en levant les yeux au ciel.
- Parce que tu avais l'air bien, répondit-il simplement, et elle eut soudainement envie de lui poser la question sans attendre, mais elle ravala les mots et lui lança un regard affectueux.
- Espèce d'idiot. On avait convenu que je devais mourir avant toi !
- Tu as convenu de ça toute seule ! réfuta t-il aussitôt.
- Parce que tu ne peux pas mourir avant moi !
- Pourquoi ? Est-ce que j'aurais un super pouvoir dont je ne serais pas au courant ? la questionna t-il en prenant un air malin qui la fit sourire un peu contre sa volonté.
- Au contraire, tu es beaucoup trop au courant de tous tes super pouvoirs, Potter. Allez, rentrons avant que Sirius ne me tue pour t'avoir laissé attraper la mort juste avant que tu ne reprennes le boulot. »
James hocha rapidement la tête, referma ses doigts glacés autour de son poignet, et l'instant d'après, ils se trouvaient dans une rue déserte du petit village de Godric's Hollow. Elle s'apprêtait à faire un pas lorsque la main de James serra un peu plus son poignet, la stoppant dans son élan. Elle leva les yeux vers lui et lui lança un regard interrogateur.
« Qu'est ce que MacDonald fait ici ? la questionna t-il. »
Lily ouvrit la bouche et suivit son regard jusqu'à la fenêtre du salon où elle put clairement apercevoir sa meilleure amie refermer le rideau d'un geste vif. Elle bafouilla un instant, et au moment où elle allait répondre, la porte s'ouvrit sur Mary, suivie d'Emmeline, de Rémus Lupin et Peter Pettigrow.
« Il y a eu un contre-temps, lâchèrent tous en chœur. »
Lily sentit les doigts de James relâcher doucement leur étreinte autour d'elle mais elle était trop occupée à se demander pourquoi les garçons étaient là, et à interroger Mary du regard, pour se rendre compte que James faisait exactement la même chose avec Rémus et Peter. Leurs quatre amis se tournèrent les uns vers les autres un instant, se chuchotant des choses que ni James, ni Lily n'arrivèrent à entendre, avant de finalement pivoter de nouveau vers eux. Mary se racla la gorge et reprit la parole.
« Hum... Nous allons transplaner et vous laisser... Comment dire...
- Constater par vous même ? proposa Rémus alors que Peter hochait frénétiquement la tête.
- Eh bien... Bonne soirée, termina Mary en leur adressant un petit sourire suivit d'un signe de main. »
Lily sentit son cœur s'emballer dans sa poitrine. Elle ne voulait pas de contre-temps. Pas maintenant. Pas ce soir là. Surtout pas ce soir là. Avant qu'ils n'aient pu leur poser la moindre question, leurs quatre amis transplanèrent et James s'avança immédiatement vers la porte, sa petite-amie sur ses talons.
Il posa sa main sur la poignée, ouvrit, et cala immédiatement son bras dans le bas du dos de Lily pour la pousser à l'intérieur devant lui. Un hoquet de surprise lui échappa alors que des centaines de parchemins flottaient dans le salon à hauteur de son visage. Il y en avait littéralement partout, et elle ne comprit de quoi il s'agissait que lorsqu'elle leva la tête vers le plafond qui en semblait tapissé, et que ses yeux parcoururent l'un d'entre eux.
« Les 100 raisons pour lesquelles tu dois épouser James Potter, par James Potter.
N°67 : Tu ne sais pas cuisiner. Je sais cuisiner. On se complète. »
Finalement, peut-être qu'elle voulait ce contre-temps. Elle laissa échapper un rire stupéfait et fit quelques pas au milieu de la pièce au moment même ou un vif d'or voletait devant son nez. Puis un deuxième. Et un troisième, mais elle s'attendait à cela, et visiblement, Mary et Emmeline avaient fait un bon boulot de duplication. Contrairement à elle, James eut l'air profondément surpris et elle le vit essayer de suivre des yeux la flopée de balles dorées qui filaient d'un bout à l'autre de la pièce, slalomant entre les parchemins.
Elle reconnut leurs cours sur certains des morceaux de papier et systématiquement, un vif d'or avec leurs initiales à l'intérieur y était griffonné. Elle sentit son cerveau bourdonner alors que ses yeux balayaient la pièce, hagards, essayant de tout lire à la fois.
« N°23 : Tu es la personne la plus brave que je connaisse et j'ai besoin d'un exemple au quotidien. »
Elle se retourna vers James pour lui jeter un regard tendre et il lui répondit par un petit sourire, les mains plongées dans ses poches. Elle referma ses doigts sur un autre morceau de papier et le lut à voix haute.
« N°94 : Je ne suis vraiment moi que quand tu es là. »
Elle la et entreprit d'attraper absolument tous les parchemins qu'elle pouvait atteindre, rougissant devant ceux qui complimentaient absolument chaque partie d'elle, profondément décontenancée qu'il puisse voir des qualités chez elle qu'elle ne pensait même pas avoir, et elle resta obstinément figée devant le dernier, celui qu'il sortit de sa poche et lui tendit alors que son visage était impassible.
« N°100 : Je ne veux pas avoir à vivre une seconde de plus sans être ton mari. »
Elle déglutit et leva doucement les yeux vers lui, ses doigts tremblant légèrement sur le morceau de parchemin. James allait ouvrir la bouche lorsqu'un vif d'or se mit à battre des ailes juste devant son nez. Il fronça les sourcils, l'attrapa d'un geste habile, et la petite balle s'ouvrit presque immédiatement devant lui, laissant apparaître deux minuscules morceau de papier pliés.
Lily retint un soupir de soulagement. Elle avait passé une matinée entière à ensorceler chaque vif d'or pour qu'ils ne s'ouvrent que dans ses mains sans être toutefois certaine que son sortilège fonctionnerait. Ouf. James déplia le parchemin et elle l'encouragea à le lire d'un signe de la tête, oubliant presque la façon dont la main du jeune homme était enfouie dans sa poche, comme s'il y serrait quelque chose contre sa paume.
« Nous sommes 16, comme l'âge que Mary fêtait lorsque tu m'as montrée à quel point tu m'aimais pour la première fois. Nous avons chacun une lettre ou un caractère à te donner, attrapes nous tous et remets nous dans l'ordre. »
James déplia le deuxième petit parchemin qui contenait la lettre « E » puis jeta un regard curieux à Lily qui se mordit légèrement la lèvre alors qu'elle voyait qu'il commençait à comprendre ce qu'elle avait réalisé dès que ses yeux verts s'étaient posés sur le parchemin collé au plafond de leur salon.
« Non... Tu n'as pas toi aussi... ? l'interrogea t-il simplement, sans formuler la question qu'elle n'avait pas besoin d'entendre pour deviner.
- Tu n'as qu'à attraper les vifs d'or, tu verras bien...
- Un jeu d'enfant, mais... Ça m'aiderait si tu répondais avant...
- Mais ce ne serait pas juste, Potter, répondit-elle avec un sourire malin.
- Comme tu voudras. Je n'en ai pas pour longtemps, de toutes façons. »
Elle le regarda se déplacer rapidement dans toute la pièce, attraper la balle qui contenait le M, lui jeter un regard dépité lorsqu'il referma sa main sur celle qui ne comprenait qu'une apostrophe après avoir bondi du canapé et manqué de s'étaler sur le parquet du salon, et elle se faufila discrètement jusqu'aux escaliers en profitant de son inattention pour se rendre dans leur chambre où la robe beige qu'elle portait le soir du seizième anniversaire de Mary était soigneusement étalée sur leur lit. Elle se défit de ses vêtements et l'enfila avant de se regarder dans le miroir plein pied qui trônait dans un coin de la pièce.
Elle n'avait jamais ressenti autant de choses en même temps, et elle ne s'autorisa à penser à ce qu'il s'était passé dans le salon qu'à ce moment là. Il lui proposait de l'épouser le même soir où elle avait prévu de le faire. Il avait envoyé Peter et Rémus préparer son coup, elle avait demandé à Mary et Emmeline de l'aider avec les vifs d'or et de déposer la robe. Elle n'avait plus aucune pression, bien qu'elle ait été étonnement calme jusque là. Peut-être qu'elle le savait simplement. Peut-être qu'elle l'avait ressenti. Il allait dire oui. Elle allait dire oui et il était probablement déjà autant soulagé qu'elle.
Elle souffla un bon coup et trottina de nouveau jusqu'à l'escalier, s'arrêtant brièvement au milieu lorsqu'elle constata que James était agenouillé par terre, en train d'arranger des petits morceaux de parchemins. Elle s'empressa de descendre les dernières marches et se pencha par dessus son épaule, s'autorisant à sourire lorsqu'elle constata qu'il lui restait un dernier vif d'or à attraper et que les parchemins formaient un clai M' ?
« C'était juste le meilleur jeu de ma vie, Evans, mais... Il me manque une lettre, et je ne peux vraiment pas répondre à la question si je ne comprends pas la phrase, lui dit-il sur un ton sarcastique en faisant semblant de réfléchir.
- Le dernier vif d'or doit bien être quelque part, répondit-elle en balayant la pièce du regard sans toutefois apercevoir ou entendre la petite balle.
- Je pense qu'il s'est perdu dans la maison. Je vais bien finir par le retrouver, lui dit-il en se levant pour être à sa hauteur avant de poursuivre, mais en attendant... »
Il s'apprêtait à plonger sa main dans sa poche lorsque ses yeux tombèrent sur sa robe, et il se stoppa net dans son élan. Elle vit la façon dont son visage s'éclaira, la compréhension dans ses yeux remplacée presque immédiatement par un besoin viscéral qu'elle ressentait aussi. Il n'était pas souvent à court de mots, mais cette fois-ci, il eut besoin de plusieurs secondes pour se reprendre. Il tendit son poing fermé devant elle pendant un instant avant de le retourner et de l'ouvrir, laissant apparaître une jolie bague en argent ressemblant à s'y méprendre à celle qu'elle avait elle-même achetée.
« J'avais prévu de te dire un tas de choses, mais quand j'ai vu tous ces vifs d'or devant moi j'ai... Je ne m'attendais pas à ça. Et maintenant tu débarques avec cette robe. Est-ce que tu essaies de me tuer ou de m'épouser ? Il arqua un sourcil et elle haussa les épaules, un peu incertaine, avant de lâcher un rire. Je sais que tu es le genre de fille qui prend les devants, et peut-être que j'aurais dû m'en douter mais... Merlin Lily, est-ce qu'on vient vraiment de se demander en mariage en même temps ?
- Oh je ne sais pas, il manque toujours une lettre à cette mystérieuse phrase... souffla t-elle en baissant les yeux vers les morceaux de parchemins éparpillés entre eux, le faisant pouffer. »
Il y avait un soupçon de folie dans ses yeux, la même étincelle qu'elle avait vue ce soir là, à l'anniversaire de Mary, et cette simple pensée diffusa une chaleur apaisante dans tout son corps. Ils étaient sur la même longueur d'onde alors qu'ils avaient cru se perdre il y avait seulement quelques jours, et elle n'arrivait pas à croire qu'ils avaient réussi à passer outre les problèmes, à agir en adultes...
Elle avait grandi. Elle était rentrée dans ce monde terrifiant qu'elle redoutait tant quand ils étaient à Poudlard, et alors qu'elle fixait l'alliance qu'il lui tendait, elle n'arrivait plus à se rappeler d'une seule des craintes qu'elle avait formulées lorsqu'ils s'étaient donnés rendez-vous à Pré-au-Lard quelques mois auparavant.
« J'étais vraiment contrariée que Rémus et Peter ne m'aient même pas dit au revoir... reprit-elle en lui jetant un regard amusé, se saisissant de l'anneau juste pour le faire rouler pensivement entre ses doigts pendant qu'il semblait la maudire de ne pas simplement prononcer les trois lettres qu'il voulait entendre de sa bouche.
- J'ai cru que j'allais tuer Mary quand j'ai vu qu'elle partait si tôt. D'habitude vous discutez pendant au moins une demie-heure. Heureusement que Sirius était là pour te retenir, répondit-il sur le même ton. »
Elle lui sourit, il lui sourit aussi, et il y eut un moment de flottement pendant lequel ils s'observèrent juste en silence. Il fut troublé au bout de quelques secondes par une petite balle dorée qui s'invita entre eux. Les yeux de James se figèrent immédiatement dessus, et dans un geste rapide et précis, il l'attrapa, déplia les deux petits parchemins qui s'y trouvaient et jeta simplement un « E » au sol sans même le regarder.
« J'ai l'impression qu'on a une phrase entière... commenta t-il simplement.
- Est-ce que tu ne peux pas juste dire « oui » ? s'impatienta t-elle en se dandinant d'un pied sur l'autre.
- Est-ce que TOI tu ne peux pas juste dire « oui » ? répliqua t-il en fronçant les sourcils.
- Tu sais que je veux t'épouser !
- Toi aussi tu sais, lui fit-il remarquer en faisant un signe de tête vers la bague qu'elle avait elle-même glissé à son annulaire sans s'en rendre compte.
- Je veux juste t'entendre le dire, le supplia t-elle presque.
- Moi aussi, ajouta t-il sur le même ton. »
Elle fronça les sourcils, expira bruyamment, et croisa ses bras contre sa poitrine. Elle n'arrivait pas à croire que même dans un moment comme celui-ci, ils arrivaient à s'agacer mutuellement. Bizarrement, elle était plus amusée que contrariée. Elle retint un sourire malin avant de reprendre la parole.
« Vraiment ? Toi aussi ? le questionna t-elle sur un ton innocent.
- Évidemment, répondit-il en voyant clair dans son jeu, et elle pesta, le faisant pouffer. Je suis imbattable au ni oui, ni non, n'essaie même pas.
- Ce n'était pas du tout ce que j'avais en tête, mentit-elle. Oh, j'oubliais presque ! »
Elle le contourna pour aller fouiller dans la poche de son manteau accroché à la patère, et elle en sortit une petite boîte qu'elle ouvrit devant lui avant de lui tendre l'anneau.
« Si tu le veux, tu n'as que trois lettres à prononcer... déclara t-elle.
- Tu es puérile, dit-il en essayant de s'en saisir alors qu'elle le cachait dans son dos.
- Dit celui qui ne veut pas prononcer les mots en premier par simple question de fierté.
- Je pense à ça depuis des mois ! Merlin, qu'est-ce que je te raconte ? J'y pensais déjà quand nous étions en cinquième année. J'ai besoin de t'entendre le dire.
- Parce que tu crois que j'ai monté tout ça en une journée ? répliqua t-elle en arquant un sourcil.
- Alors quoi ? On ne va pas se marier parce que tu ne veux pas répondre quand je te demande si tu veux m'épouser ?
- Je veux répondre, nia t-elle. Je veux juste que tu répondes d'abord.
- Tu sais quoi ? Je vais compter jusqu'à trois, et on répondra en même temps, ok ? lui proposa t-il.
- Très bien, ça me va. »
Il lui adressa un sourire auquel elle répondit immédiatement, et elle sut à ce moment là que dès que les mots sortiraient de leur bouche, ils basculeraient sur le canapé, membres entremêlés, essayant chacun de débarrasser l'autre de ses vêtements et elle était tellement pressée d'arriver à cette partie là qu'elle l'encouragea en soufflant un « je suis prête » un peu tremblant.
« Très bien. Un. »
Il prit une profonde inspiration, et elle lui attrapa la main juste pour passer l'anneau à son doigt, puis releva la tête et son sourire l'étourdit un peu.
« Deux. »
Elle se détestait soudainement de l'avoir autant torturé. Elle voulait juste en finir. Elle voulait lui enlever ce stupide pull.
« Trois.
- Oui ! s'entendit-elle répondre. »
Sa voix fut la seule à résonner dans la pièce, et elle s'en aperçut bien assez tôt. Elle ouvrit la bouche, outrée, et il prononça un « Oui aussi » avant d'arborer un sourire narquois qui ne fit qu'accroître l'expression scandalisée sur le visage de Lily. Elle lui donna une violente tape sur l'épaule alors qu'il semblait incapable de contenir son hilarité plus longtemps.
« Tu as fait exprès d'attendre ! Tu es le pire fiancé que la terre ai portée ! s'exclama t-elle, et il l'attrapa habilement par le poignet pour l'attirer contre lui.
- Je sais, et je suis désolé pour ça, mais comme tu es la meilleure, peut-être que ça équilibrera les choses. Notre mariage sera parfait... »
Elle fit mine de se débattre juste pour la forme, et puis ses doigts se crispèrent sur sa taille, agrippant son pull avec un mélange de frustration, d'ennui, et d'impatience. Il se pencha un peu, et elle évita sa bouche pendant quelques secondes, savourant pleinement la petite vengeance qu'elle lui faisait subir.
« Tu me tues dans cette robe, murmura t-il contre sa joue. »
Elle déglutit et sa main droite remonta jusqu'à sa nuque, là où elle pouvait atteindre ses cheveux, ses foutus cheveux qu'elle pourrait passer sa vie entière à caresser.
« Juste dans cette robe ? le questionna t-elle d'une petite voix alors que ses joues étaient en feu.
- Dans tout. Dans n'importe quoi. Sans rien, énuméra t-il le souffle court. Le costume de licorne n'aurait pas tenu une minute. »
Elle ne put réprimer un rire et son regard jongla entre ses yeux noirs et ses lèvres pendant un long moment. Elle eut l'impression qu'elle allait mourir là parce qu'elle doutait pouvoir encaisser la façon qu'il avait de lui faire comprendre à quel point il l'aimait sans avoir à prononcer le moindre mot.
« Je pourrais passer ma vie comme ça, reprit-il. »
Elle frissonna et ferma brièvement les yeux quand ses bras se resserrèrent autour de sa taille. Elle voulait lui répondre qu'elle aussi, mais les mots ne sortaient pas, alors elle se contenta de faire un pas en avant, le forçant à faire un pas en arrière, puis deux, et ils se trébuchèrent un peu dans le tas de parchemins étalés à leurs pieds, pouffant l'un contre l'autre, puis trois, et elle s'écarta de lui juste pour lui retirer son pull.
Au quatrième, elle sentit ses doigts descendre lentement la fermeture de sa robe, et le cinquième fut le dernier. Elle le poussa doucement sur le canapé, enjamba le morceau de tissu beige qui était tombé à ses pieds, et s'assit sur lui avant de tracer les contours de son visage avec son index, sa bouche à quelques centimètres de la sienne.
« Dis-moi ce que tu ressens, lui intima t-elle en repensant à la première nuit qu'ils avaient passé ensemble, celle où elle avait refusé d'entendre ce qu'il avait besoin de lui dire. »
Il lui vola un baiser rapide alors que ses mains faisaient de lents allers-retours sur ses cuisses et qu'elle ne pouvait se concentrer sur rien d'autre. Elle noua ses mains autour de son cou et ferma les yeux en attendant qu'il parle.
« Je t'aime et j'ai juste vraiment peur de me réveiller maintenant et de me rendre compte que tu n'es pas du tout en sous-vêtements sur moi mais que nous sommes en Histoire de la magie et que j'ai bavé en m'endormant sur le manuel de Sirius.
- Oh mais je suis en sous-vêtements sur toi, confirma t-elle après avoir éclaté de rire.
- J'ai fait ce genre de rêve trop de fois pour ne pas avoir quelques doutes, lui confia t-il en souriant un peu.
- Tu ne dors pas, Potter, certifia t-elle. Je t'ai dit oui et tu m'as dit oui et... Regarde ça. »
Elle attrapa sa main et la leva entre eux juste assez pour que leurs deux alliances se trouvent à hauteur de son regard, et son sourire absolument adorable lui retourna la tête.
« Je vais être ta femme.
- Redis ça, lui intima t-il.
- Je vais être ta femme, répéta t-elle en se penchant pour déposer un baiser sur ses lèvres.
- Encore. »
Un rire aérien s'échappa de sa bouche et elle répéta les mots une fois, deux fois, trois fois, les savourant autant sinon plus en les prononçant qu'il ne le faisait en l'écoutant. Ils avaient dix sept ans et ils avaient la vie devant eux, mais elle savait déjà que ce n'était pas assez. Ce ne serait jamais assez.
The End.
Merci beaucoup à ceux qui ont lu cette fic jusqu'au bout :) Je ne sais pas si ça vous intéresse, mais je suis en train d'écrire un AU moderne et une autre fic CANON principalement axée sur le quidditch. Je n'ai aucune idée de quand elles sortiront parce que je veux les terminer avant de commencer à poster, mais je vous tiens au courant :)
