Salut tout le monde !

Je reviens vers vous avec le cœur chargé d'émotions... puisque ce chapitre est le tout dernier de cette fiction.

Il marque la fin de cette histoire entre Louve, jeune française avec une vie de famille compliquée et qui se cherche, et Zéèv, un métamorphe Quileute qui vit sa vie sans problème, mais sans grande joie non plus. Ces deux protagonistes m'ont portée depuis deux ans, depuis le premier moment où j'ai eu cette idée de faire une fanfic Twilight à ma sauce et qui représenterait ce que j'avais envie de lire à l'époque. Au début, ce n'était qu'une ébauche de vision que j'avais en tête, pour cette toute première scène dans le café de la réserve, et puis petit à petit, cette histoire a pris de l'ampleur, à la fois dans mon imagination et ici, sur FFnet.

Je voudrais donc toutes et tous vous remercier pour avoir lu cette fiction jusqu'à sa fin, je m'excuse pour le début très chaotique et le manque d'organisation dont je faisais preuve avant de me forcer à écrire plus régulièrement, et j'espère que depuis quelques mois que je poste toutes les semaines, je me suis rattrapée.

J'espère que cette fanfiction vous aura fait sourire, rire même, peut-être essuyer une larme.

Je voudrais aussi faire un énorme bisous à ma relectrice Cissy, qui m'a motivée un nombre incalculable de fois à ne pas laisser tomber, et qui m'a montré toujours avec beaucoup d'humour les fautes injustifiables que je laissais dans mon écriture.

Je ne vais pas m'épancher davantage, et je vais vous laisser à votre lecture, en espérant que ce dernier chapitre comble vos attentes.

Bonne lecture ~


Billie Eilish – Your power

Chapitre 30 : Toutes les bonnes choses ont une fin

- Bonjour Louve.

J'ouvre les yeux. Je suis de retour dans cette salle toute blanche et lumineuse, allongée sur l'immense lit à baldaquin qui trône au milieu. Je suis vêtue de mes propres vêtements cette fois. Un jean noir, un débardeur, mes vieilles tennis plus très blanches.

Je me redresse lentement, le ventre noué.

Vincente se tient devant moi, au pied du lit, il m'observe sans bouger. Lui est habillé comme dans mes premiers rêves : très à l'ancienne, avec une redingote noire brodée, une lavallière blanche, les cheveux retenus dans un catogan sur sa nuque. Comme toujours, il est très élégant.

Aujourd'hui, il ne sourit pas, il n'a pas l'air d'un tueur, son visage est neutre. Sans expression, comme tout bon vampire qui soit.

Je me lève du lit, mal à l'aise de rester assise alors qu'il est debout.

- Bonjour Vincente.

J'ai peur. Je n'ai même plus envie d'essayer de le sortir de ses gonds. Je veux juste que tout passe le plus vite possible.

- Comment te sens-tu ? me demande-t-il après un silence.

Je hausse les épaules, ne sachant pas trop quoi dire. D'ailleurs, il doit mieux le savoir que moi. C'est lui qui m'a infligé cette épreuve et c'est lui qui est dans ma tête en ce moment.

- Voudrais-tu m'accompagner ? reprend-il en voyant que je n'ouvre pas la bouche.

Il me présente son bras en se tournant vers la lourde porte de la pièce. Sans un mot, je m'avance pour le saisir. Son contact me fait frissonner. Il m'entraîne hors de la chambre, les battants de la porte s'ouvrent tout seul devant nous et il me guide dans l'immense demeure italienne.

Nous arpentons couloir après couloir en silence jusqu'à déboucher dans un hall démesuré. Le plafond est si haut que je peine à voir les détails des moulures et des peintures, des colonnes encerclent la pièce quasiment vide. Le seul meuble notable est une chaise rocambolesque, semblable à un trône.

Okay, on est clairement sur un égo imbattable, là. Je suis impressionnée.

- Nous voici dans le hall de l'ancienne demeure familiale, susurre Vincente avec un accent plus prononcé que la normale. Impressionnant, n'est-ce pas ?

Je hoche la tête, toujours muette.

- Je ne t'ai jamais emmenée ici avant, continue-t-il, pour la simple raison qu'il s'agit de ma pièce préférée, dans ce manoir. J'ai pour coutume de la garder pour la fin du processus.

Je ne sais pas ce qui lui prend, mais je ne l'ai jamais vu aussi bavard. Je suis tentée de lui balancer une remarque sarcastique à la tête, mais je me retiens. On ne sait jamais.

Euh, attendez, la fin du processus, il a dit ?

Comme s'il entendait mes pensées – ce qui est le cas, il sourit et me fixe.

- Je crois que tu l'auras deviné, mais c'est la dernière fois que nous nous voyons. A ton réveil, tu seras débarrassée de moi à jamais.

Je hausse les sourcils, surprise. J'espère que ce n'est pas un prank, parce que c'est très moche de manipuler les sentiments des gens.

- Alors, pour fêter ça, je te propose une danse d'adieu, dit-il avec un geste très théâtral.

Soudainement, la salle entière se mure de superbes tapisseries, les chandeliers s'allument tous en même temps, un orchestre apparaît sur une petite estrade que je n'avais pas remarquée avant. Je suis estomaquée. Ce château est incroyable. A l'époque, il devait être la fierté de ses habitants. Je me demande ce qu'il est devenu aujourd'hui.

Je me retourne vers Vincente, dont la tenue a changé : son costume est paré de couleurs et de broderies dorées et il porte un loup vénitien, tout noir. Seuls ses cheveux toujours en catogan me permettent de le reconnaître.

Oh, et aussi le fait qu'à part l'orchestre, il n'y a que nous ici.

Il s'est écarté de moi et m'observe d'un œil appréciateur. Je baisse les yeux et réalise qu'il s'est fait plaisir avec ma tenue, encore une fois. Je lève les yeux aux ciel, à moitié amusée et à moitié soûlée. Je porte une robe énorme – bonjour le gâteau – dorée, avec des voiles brillants aux reflets rouges. Un corset enserre mon buste, mais il ne doit pas être très serré parce que je ne l'avais pas senti avant de voir mes nouvelles fringues et le col de la robe dégage mes épaules et mes clavicules. Pour une fois, j'ai presque l'impression d'avoir des seins.

Dans mon dos, une cape faite directement dans la robe tombe en une magnifique traîne sur le sol. Franchement, j'ai l'air pas mal.

- Je n'ai pas de masque ? je demande en ouvrant la bouche pour la première fois.

Le vampire sourit et sort de sa veste un joli masque fin en dentelle et tissu assorti à ma robe. La classe.

- Puis-je ?

Je le fixe, l'air de dire « même pas en rêve » et saisit le masque pour le mettre moi-même. Avec mes cheveux relevés, je galère moins que ce que je croyais.

- Je pourrai garder la robe ?

- C'est faisable, dit-il.

Il a l'air heureux que j'apprécie son cadeau. Bon. Il fait un signe à l'orchestre sans me quitter des yeux et celui-ci démarre immédiatement une valse entraînante. Sa main se tend vers moi, pour m'inviter à danser.

Oh, oh. Alors là, on va avoir un problème.

- C'est une très mauvaise idée, je dis en croisant les bras.

- Tout est dans le partenaire, fais-moi confiance.

- Vous avez des tendances suicidaires ? je rétorque cependant, pas convaincue pour un sou.

- Je t'en prie, fais-moi plaisir. Promis, nous n'irons pas vite.

Je manque de m'étrangler.

- Vous faire plaisir ? Vous vous foutez de moi ?

Cette fois-ci, il a l'air de manquer de patience, et malgré son masque, je sens la colère émaner de lui. Il attrape mes mains, les positionne sur son épaule et dans sa paume et commence à m'entraîner sur un rythme lent, comme promis.

J'obéis, effrayée de ce qu'il pourrait faire s'il était vraiment en colère.

L'avantage de cette robe, c'est qu'elle est tellement immense que je peux piétiner dans tous les sens et de la façon la moins gracieuse au monde, et ça ne se verra pas.

Finalement, je sens qu'il finit par se calmer.

- Ce n'est pas si mal, non ?

Je ne réponds pas. Je n'aime pas danser, c'est tout. Mais bon, je dois avouer que ça reste un peu kiffant, j'ai l'impression de réaliser un fantasme de petite fille. Cela dit, j'ai un semblant de déjà-vu un peu bizarre.

- Vous allez emmerder qui, après moi ?

Il ricane.

- Personne, à condition de ne pas croiser mon regard. Ce fut ton erreur. Mais tu ne pouvais pas savoir.

- Alors c'est seulement parce que je vous ai regardé que j'ai subi tout ça ? Vous ne pouviez pas juste ne pas le faire ?

Il secoue la tête en me faisant pirouetter, ce qui me fait perdre mes repères un instant, avant que sa main autour de ma taille ne me stabilise. Yes, j'adore me ridiculiser.

- Malheureusement, le don que j'ai reçu avec cette vie est aussi une malédiction. Je ne peux pas le contrôler. Il faut que le processus arrive à sa fin pour que je passe à autre chose. Et je ne peux pas non plus contrôler les choses que tu vois lorsque tu fais face à tes plus grandes peurs. Et crois-moi, je préférerais.

Je reste silencieuse, le temps d'assimiler les premières informations qu'il veut bien me donner.

- Alors vous m'avez fait vivre mes plus grandes peurs ?

Il hoche la tête, ses yeux cherchant les miens.

- Et ça prend toujours autant de rêves, pour tout le monde ?

- Non, cela dépend de chacun. Pour toi, ce fut plutôt rapide. Tu es endurante, mais c'est assez simple de pénétrer son esprit. Tes peurs sont présentes avec toi constamment.

Je ne sais pas trop quoi dire à ça. C'est un compliment ou une insulte ? Pas sûr, avec lui.

- Donc en gros, vous êtes un genre de psy hyper hardcore ?

Il hausse les sourcils, l'air étonné, puis rigole.

- J'imagine que tu peux le voir comme cela. C'est original.

- Ah, parce que vous ne l'avez pas encore vu dans ma petite tête ? Je suis originale.

Nous finissons la danse en silence, je me concentre pour ne pas tomber et il me guide en faisant attention à ne pas me lâcher. Tout ça est dangereux.

Enfin, quand la musique finit par s'arrêter, il s'écarte de moi et se baisse dans une révérence. Perdue, je bégaie :

- Euh… merci ?

Il sourit et me tend son bras. Je le saisis en me demandant où est-ce qu'il veut encore m'emmener, mais nous ne marchons pas longtemps : il m'invite à m'asseoir sur un petit sofa à l'air hyper coûteux dans un coin de la pièce, à côté d'un énorme miroir de pied.

- Louve, je voudrais que tu saches à quel point je suis désolé. Ce que je fais avec mon don, je ne le fais pas de gaieté de cœur. Particulièrement quand des personnes comme toi doivent y faire face. Souvent, les gens ont peur de mourir ou de devenir pauvre. Toi, tu as peur pour ta famille et tu as peur d'être mal aimée. J'en suis désolé.

Je ne réponds rien, très surprise, par ses aveux. Alors il continue :

- J'espère que malgré les souffrances que je t'ai fait vivre, tu sauras en retirer le message qui est la source de mon don : les peurs ne sont que des peurs, et tu es capable de survivre n'importe quelle épreuve. Par ailleurs, pour au moins l'une de tes peurs, tu dois être rassurée.

J'entends son sourire dans sa voix.

- Tu dois être l'une des seules personnes sur cette planète à être assurée par un pouvoir surnaturel que jamais dans ta vie, tu ne seras mal aimée.

Il n'a pas tord. J'ai une sacré chance.

- C'est vrai. J'ai de la chance d'avoir Zéèv. Cela dit, si je ne l'avais pas rencontré, je ne vous aurais pas regardé dans les yeux non plus.

- Certes, mais tes peurs seraient restées inchangées.

- Pas faux.

- Tu seras heureuse, Louve. N'en doute pas.

Je me tourne enfin vers le vampire. Il a retiré son masque et m'observe d'un regard bienveillant. Ça sonne comme un adieu.

- Merci, Vincente.

Il n'est pas méchant en fait. Peut-être qu'on aurait pu être potes si on s'était rencontrés autrement.

Il sourit, sûrement en entendant mes pensées. Il prend ma main dans les siennes et l'embrasse élégamment.

- Adieu, Louve.

Je jette un œil autour de nous et réalise enfin d'où me vient mon sentiment de déjà-vu. Dans une immense salle de balle vide, je suis habillée de doré et lui, de sa belle veste bleu roi. On dirait un remake de la scène si iconique de La Belle et la Bête.

- Au revoir, Vincente.

Je cligne des yeux, la pièce se fond dans un amas de couleurs. Vincente est parti.

Quand je rouvre les yeux, je suis de retour dans la chambre de Zéèv, bien au chaud dans ses bras. Je souris, bouge un peu pour être plus à l'aise, il raffermit sa prise sur moi. Je soupire de bien-être et me rendors.

Un peu plus tard, c'est une exclamation endormie de Zéèv qui me tire de mon sommeil :

- Mais qu'est-ce que c'est que ça ?

Il est assis dans le lit, une main sur mon ventre, et il fixe quelque chose droit devant lui. Je me frotte les yeux en marmonnant :

- Quoi ? Ça va ?

Il ne répond pas, ce qui m'incite à me tortiller pour me défaire de la couette et voir ce qui le choque autant. Je retiens un rire, mais pas mon sourire. Devant le lit, sur une chaise en bois probablement sculptée à la main par Zéèv ou son père, est posée la superbe robe dorée et rouge du rêve que Vincente m'a donné cette nuit.

Je crois qu'il n'a pas compris le sarcasme dans ma voix lorsque je lui ai demandé si je pouvais la garder.

Je retombe dans le lit en me frottant le visage, d'humeur rieuse. Ça va me faire un sacré souvenir de cette aventure, ça c'est sûr !

Zéèv se tire enfin de sa contemplation estomaquée pour me regarder. Ses sourcils se lèvent si haut que j'ai peur pour la peau de son front.

- Tu sais d'où ça sort ?

- Hum, hum, je murmure en le tirant dans un câlin. C'est un cadeau de Vincente.

- Pardon ?

Il me regarde comme si j'étais devenue folle, ce que je ne peux pas lui reprocher.

- Un cadeau d'adieu, je précise. Vincente m'a rendu visite cette nuit, pour me dire au revoir. Et qu'il était désolé. Et apparemment, il m'a laissé un cadeau.

Son pouvoir est un peu stylé, quand même, s'il peut faire apparaître des super belles fringues à partir d'un rêve. Plutôt badass.

- Et tu vas bien ?

Je hausse les épaules.

- Oui, je crois. J'ai compris ce qui s'est passé. Ce n'était pas la faute de Vincente. Ni de personne. J'étais au mauvais endroit au mauvais moment, c'est tout… Il te passe le bonjour, d'ailleurs.

Ce n'est pas tout à fait vrai, mais comme le vampire l'a mentionné, je me le permets.

- Euh…

Mon loup a l'air d'être un peu sonné, et clairement perdu.

- Tout va bien, c'est promis, dis-je en l'embrassant sur la joue. Il est parti pour de bon.

- Vraiment ?

- Vraiment.

Il me fixe dans les yeux quelques instants, comme pour être sûr que je dis la vérité, puis il soupire, et j'ai l'impression qu'un immense poids s'envole de ses épaules. Il a l'air si rassuré et heureux que je sens l'émotion monter en moi. Mine de rien, il a aussi beaucoup souffert avec moi.

- Allez, il faut se lever, maintenant ! On a un avion à prendre !

Eh oui. Il y a trois jours de ça, j'ai eu mon entretien avec l'ami d'Edward, au label de musique de Seattle. Comme promis, la crevette était là pour me prendre à neuf heures pétantes, et comme promis, nous sommes arrivés au lieu de rendez-vous à l'heure, si ce n'est en avance.

Dans le restaurant – qui soit dit en passant était extrêmement chic et coûteux, nous avons retrouvé Luke, le fameux ami d'Edward, qui a paru assez surpris de le retrouver aussi jeune qu'il y a quinze ans de ça. Edward m'a expliqué par la suite que justement pour éviter ce genre de questions, il ne travaille avec lui (et ses autres contacts dans les multiples milieux dans lesquels il est impliqué) que par téléphone et mail. Il évite absolument de le rencontrer.

Je lui ai alors demandé pourquoi il avait accepté cette fois-ci. Il a simplement répondu qu'il faisait exception à la règle, avec un petit sourire qui dit qu'il en sait long mais ne veut rien déballer.

J'ai gardé ma frustration pour moi, consciente que si jamais je trouve un taff incroyable aux States, c'est uniquement grâce à lui. Cela dit, je ne pouvais pas contrôler mes pensées. Oups.

L'entretien s'est super bien passé, finalement : aussi stressée que j'étais, j'ai réussi à ne pas me ridiculiser, et Luke était super sympa. La quarantaine tout juste, ça fait plus de quinze ans qu'il est producteur dans ce label, et il a écouté mon travail avec beaucoup d'intérêt. Il m'a posé des questions sur mon parcours, les logiciels et applications que j'utilise, mes ambitions, mes inspirations…

Finalement, après un excellent déjeuner, Luke a conclu qu'il allait prendre quelques jours avant revenir vers moi, le temps de mûrir sa réflexion.

Edward et moi sommes repartis dans le Nord, et ça fait maintenant trois jours que j'attends l'appel de Luke. J'imagine bien que c'est normal d'attendre un peu, mais je suis montée comme une pile électrique depuis !

Du coup, pour me changer les idées, Zéèv a décidé de m'emmener en week-end, juste tous les deux. Il s'est mis en tête de me faire visiter tous les endroits que j'avais prévu de voir lors de mon road trip à l'origine : nous commençons donc par San Francisco, dans le Nord de la Californie. Nous y restons trois nuits, et c'est tout ce que je sais.

Pour ce qui concerne l'endroit où nous allons dormir, les activités que nous allons faire, les lieux que nous allons visiter… je n'en ai aucune idée. Mon loup a en tête de m'en faire la surprise, du début à la fin.

Alors, je ne peux pas m'empêcher d'être un peu stressée, parce que je n'ai de contrôle sur rien mais d'un autre côté, j'ai absolument hâte de voir ce qu'il me prépare. Et comme ça, c'est aussi l'occasion de voir comment il aime voyager. Parce que mine de rien, voyager à plusieurs, ce n'est pas toujours évident. Chacun veut en général le faire à sa manière, et là, je n'ai pas mon mot à dire.

Cela dit, j'ai hâte de passer ces moments avec lui.

Zéèv se lève en me jetant la couette à la tête, et je soupire avant de sauter à sa suite, pour avoir la salle de bain en premier. Je perds.

Quelques heures plus tard, nous sommes dans sa voiture, qui roule en direction de l'aéroport de Seattle.

- Alors, prête ? me demande Zéèv qui peine à rester assis tranquillement sur son siège tant il est agité.

- Je ne sais même pas à quoi m'attendre.

- C'est le but d'une surprise, Louve.

Il m'envoie un regard qui semble vouloir être en colère, mais qui clairement, n'y arrive pas. Il est trop heureux pour ça.

- Eh bien alors, disons que je suis prête à vivre quelque chose dont j'ignore tout !

Il rigole et appuie un peu plus sur le champignon. Visiblement, il est de bonne humeur !

En arrivant à l'aéroport, nous essayons de trouver une place de parking pas trop loin de l'entrée de notre terminal – ce que nous arrivons à faire avec un peu de mal, puis nous traînons nos valises jusqu'à l'embarquement. Nous sommes en avance, et avons trois quarts d'heures à attendre avant de commencer à faire la queue.

Alors nous nous trouvons un endroit où s'asseoir, pas trop loin d'un Starbucks, et Zéèv va nous chercher des boissons tandis que je garde un œil sur nos bagages. Alors que je le vois au loin passer commande, mon téléphone vibre dans ma main.

C'est un numéro inconnu, qui vient de Seattle. Mon cœur saute dans ma poitrine.

- Allô ?

- Bonjour, Louve Emera ?

Mon nom sonne vraiment étrange avec l'accent de Luke.

- Oui, c'est moi. Salut Luke, comment ça va ?

- Très bien, et toi ? Désolé pour l'attente, je devais voir avec la maison pour m'assurer que tout était en ordre.

- Non, aucun problème ! je m'exclame. C'est normal.

Je n'ai qu'une envie : lui demander si oui ou non je suis prise, mais je me retiens. Je vais essayer d'éviter de passer pour une personne malpolie, on ne sait jamais.

- Alors, je ne vais pas passer par quatre chemins : vus ta motivation et ton talent, et en plus ton relationnel qui irait très bien dans l'équipe, je voudrais te proposer un contrat en CDI, à dater du mois prochain. Qu'est-ce que tu en dis ?

- Oui ! je m'écrie. Oui, j'en dis oui ! Merci, merci, merci !

Je suis tellement heureuse que je me mets à sauter sur place. Pas très pro, mais il ne peut pas me voir. J'en profite.

Ça y est ! C'est bon, j'ai un travail ! Dans un label de musique de Seattle ! C'est un rêve devenu réalité !

Luke rigole à l'autre bout du fil, réactif à mon humeur.

- Si tu veux, tu peux passer faire le tour de la maison la semaine prochaine. Je te présenterai tout le monde, et tu visiteras les locaux. Et je te donnerai ton contrat, tu pourras prendre du temps pour le lire avant de la signer, ça te va ?

- C'est parfait ! Merci.

Je me répète, mais je ne sais pas quoi dire d'autre. Je suis trop heureuse pour réfléchir.

- Dans ce cas, à bientôt, Louve. Passe un bon week-end.

- Merci, vous aussi, Luke !

Il raccroche et je reste immobile un instant. Je me pince le bras, juste pour être sûre. Non, je ne rêve pas. Et Vincente est parti pour de bon, donc ça ne peut pas être lui. Alors c'est vrai. J'ai un travail. Officiellement.

Un énorme sourire aux lèvres, je me rassieds doucement. Je range mon téléphone dans ma poche arrière, vérifie que les deux valises sont bien là. Tout y est. Je lève la tête, et mon loup arrive, tout sourire, un mug en papier recyclé dans chaque main.

- C'était qui ? me demande-t-il en s'asseyant à mes côtés.

Je ne dis rien et me contente de le fixer avec ma banane, sautillant sur mon siège. Je vois quand la lumière se fait dans son cerveau :

- Oh mon dieu ! C'était le label ?

Je hoche la tête à toute vitesse.

- Tu as été prise ? s'exclame-t-il.

- Oui ! je crie en me jetant dans ses bras.

Il me serre contre lui en me disant à quel point il est fier de moi.

- Je le savais ! C'était sûr, que tu allais être prise ! Je suis trop fier de toi.

Je profite juste de sa chaleur, baignée dans un intense sentiment de bonheur. Et je compte bien en profiter aussi longtemps qu'il restera.

Il finit par se détacher de moi, pose ses paumes sur mes joues et dit :

- Alors, prête ?

- Prête.

Et je l'embrasse.


The end.

C'est officiel.

J'espère que cette histoire vous aura plus jusqu'au bout. N'hésitez pas à laisser un petit commentaire de conclusion de cette aventure entre vous, Louve, Zéèv, et moi : je serais ravie d'échanger une dernière fois avec vous.

Cœur sur vous.

WhiteAir