I KNOW YOU'RE HERE, I'LL CATCH YOU
Notes
Bonjour ! La suite arrive de nouveau, il semblerait que cette histoire soit bien partie pour finalement connaître une suite et une fin. Un vrai miracle après autant d'années !
Merci pour vos mots, merci merci merci. (Merci à Mysty, à qui je ne peux pas répondre directement ! Voilà la suite tant attendue !)
Bonne lecture, et je vous retrouve en bas !
Chapitre 30 : Regarde, Stiles !
- Aucun de vous n'a été en contact avec ces particules ? Demanda Stiles en gribouillant quelques informations sur un papier.
Depuis le lit où il s'était installé pour lire ce que Stiles avait trouvé, Derek secoua la tête :
- Personne ne nous les a même mentionné… Je pense que personne n'a vraiment été sur place.
Stiles fronça les sourcils, ouvrant une nouvelle page sur son ordinateur qui était devant lui. Scott, Derek et Kira n'avaient pas pu plus avancé que son équipe, ayant rapidement été contacté par Malia et Parrish. S'il n'y avait pas eu les particules d'obscurité, Stiles se demanda s'ils auraient tout de même pu accéder au bas des falaises. Ça lui semblait interminable.
Il se recula contre le dossier de sa chaise de bureau, la faisant pivoter pour se tourner vers l'ancien alpha.
- Tu as dit que quelqu'un vous avait fortement déconseillé d'y aller, right ?
Derek hocha la tête, cessant de lire.
- Pourquoi vous déconseiller d'y aller si personne n'y a proprement été, c'est vraiment...
- Les légendes et les mythes se construisent souvent avec bien moins de choses que des rumeurs.
Stiles eut un léger sourire :
- Je sais bien, mais je me disais qu'au XXIe siècle, certaines choses auraient pu changer.
Ils se regardèrent un instant, puis l'hyperactif dévia son attention vers la fenêtre, observant l'obscurité de la nuit. Cela faisait plus d'une heure qu'ils s'étaient relancés dans des recherches. Sans beaucoup de succès.
- Qu'est-ce que tu as pour l'instant ? demanda finalement Derek en se redressant.
- Honnêtement, à part un troll ou un huldre ? Et encore, je ne sais pas vraiment sur quoi je me base, à part sur un lien possible avec l'obscurité d'une façon ou d'une autre. Je ne sais même pas si ces créatures existent. Je tourne en rond...
Derek s'était levé et approché du bureau, se tenant dans son dos pour regarder ce que le Bestiaire affichait à l'écran.
- Hum. Je me souviens de mes parents qui parlaient d'un troll lorsqu'ils ont voulu partir en vacances, et je me souviens qu'ils précisaient qu'il n'y en avait pas dans les environs. L'habitat n'est pas très adéquat mais… C'était il y a longtemps, tout est possible…
Choqué, Stiles se retourna à moitié afin de jeter une œillade au plus âgé :
- Est-ce que tu viens juste de me dire que les trolls sont réels ?
Derek baissa la tête vers lui – et Dieu, qu'ils étaient proches.
- Tu vas me dire que ça te surprend ?
Stiles s'esclaffa :
- C'est vrai qu'après l'histoire du Kanima…
A nouveau, ils se regardèrent et l'hyperactif pu voir l'instant où l'attention du loup-garou se porta sur sa cicatrice. Il se retourna vers l'écran, repoussant à nouveau la conversation qui menaçait d'arriver :
- Et pour le huldre ? demanda-t-il ignorant la façon dont sa voix semblait contrite.
Il sentit plus qu'il ne vit Derek hausser les épaules.
- Je ne sais pas. Le Bestiaire dit qu'ils vivent plutôt en communauté… Et qu'est-ce qui te fait penser que ce serait une créature ? Je veux dire – la Louve…
- J'ai fait un rêve bizarre, l'interrompit Stiles comme si c'était un argument suffisant pour orienter ses recherches dans cette direction.
Puis soudainement, rester assit sur sa chaise lui parut insupportable et il se leva brusquement pour se diriger vers la fenêtre. Il pouvait presque à nouveau entendre la voix de l'homme dans son esprit... « Je t'ai attrapé »...
- J'ai… C'est compliqué à expliquer mais c'était comme si c'était… C'était si réel. Je me souviens même avoir compté mes doigts pour être certain, ajouta-t-il en se tournant finalement vers le plus âgé qui le regardait avec inquiétude. Et je m'en souviens avec une telle précision…
- C'était après avoir inhalé les particules ?
Stiles hocha la tête :
- Je ne les ai pas vraiment inhalé… Elles sont littéralement entrées en moi – c'était – je ne sais pas, bafouilla-t-il.
- Lydia a peut-être également fait un rêve ? proposa Derek en retournant s'asseoir sur le bord du lit, ne sachant visiblement pas s'il pouvait s'approcher de Stiles pour le consoler ou s'il devait garder ses distances.
Pour toute réponse, Stiles haussa les épaules. La Banshee avait eu une attitude bizarre tout à l'heure mais il était certain que s'il la revoyait demain, il aurait besoin d'échanger plus sérieusement avec elle.
Son cerveau tournait à mille à l'heure et pourtant, il se sentait épuisé.
- Tu es certain que l'obscurité était déjà là quand… Quand Braeden est – est tombée ? demanda-t-il en s'installant aussi sur le lit, s'appuyant contre les oreillers.
Derek opina :
- C'est la raison pour laquelle elle m'a demandé de la lâcher. Elle pensait que ça pourrait la sauver, afin d'amorcer plus facilement sa transformation…
Même sans être complètement tourné vers lui, Stiles pouvait voir la peine qui tirait ses traits d'évoquer Braeden. Il tendit sa main, ouvrit la bouche pour le réconforter mais lorsque ses longs doigts se fermèrent sur l'avant-bras du loup-garou, à nouveau, il se retrouva plonger quelques secondes dans son rêve, lorsqu'il s'agrippait à un Derek inconscient. Il sursauta lorsque ce dernier demanda, se tournant vers lui :
- Qu'est-ce que tu as dis ?
Confus, Stiles secoua la tête, relâchant sa prise pour se reculer à nouveau.
- Uh. Je – désolé, j'étais parti dans mes pensées.
Derek fronça les sourcils (ce n'était jamais bon signe). Finalement, il secoua la tête, haussa les épaules :
- J'ai cru que tu avais dit quelque chose... On doit être un peu trop fatigués pour tout ça, continua-t-il d'une voix un peu distante.
Depuis tout à l'heure, leurs échanges étaient maladroits et tendus. Stiles pouvait voir que Derek essayait de faire un effort, d'être présent sans envahir l'espace… Mais l'ensemble en devenait presque étouffant. Il hésitait lui-même à lancer la conversation mais il n'avait plus l'énergie pour ça.
Sans vraiment répondre, Stiles se redressa pour fermer l'écran de son ordinateur. Derek n'avait pas tort, ils devraient aller dormir même si l'idée de se laisser emporter par Morphée ne le rassurait pas davantage. Alors qu'il allait se rasseoir, il sentit une main se poser contre son épaule, toute proche de sa cicatrice. Il s'immobilisa, laissant échapper une respiration tremblante...
- Je suis désolé, murmura Derek en retirant sa main.
Stiles ne bougea pas immédiatement, il se força à retenir toutes les émotions qu'il contenait depuis plusieurs jours avant de se rasseoir sur le lit. Il prit une longue inspiration et se tourna finalement vers Derek. Celui-ci le regardait, s'attendant à recevoir les foudres de son courroux.
- Je n'ai pas le courage d'être énervé après toi, Derek…, souffla finalement Stiles en fermant ses yeux, laissant sa tête tomber sur l'épaule du loup-garou. Je ne comprends pas la moitié des choses qui arrivent ces derniers temps, mais… Une fois que nous aurons retrouvé Braeden – parce que nous la retrouverons, nous prendrons le temps… de – je ne sais pas, de parler de ça, ok ? Juste – restons focalisés sur Braeden.
Derek attrapa sa main, la serrant brièvement, une fois.
- Est-ce que ça va aller ? demanda-t-il en tournant son visage vers l'hyperactif.
Celui-ci se força à ne pas regarder les lèvres de son vis-à-vis et hocha simplement la tête.
- Je suis seulement fatigué, murmura-t-il.
- Repose-toi, nous verrons demain avec la meute ce que nous allons faire, répondit Derek et il y avait dans sa voix quelque chose de plus déterminé qu'auparavant.
Stiles lui serra la main, à son tour, avant de se reculer, relâchant sa prise. Il retira ses chaussettes et son gilet pour finalement se glisser sous la couette. Il vit Derek se lever et tendre la main pour attraper sa veste mais il l'interrompit dans son mouvement d'une voix déjà presque lourde de sommeil :
- Si tu rentres chez toi, aucun de nous deux n'arrivera à bien dormir, baragouina-t-il dans son oreiller, les yeux déjà fermés. Ce n'est pas comme si nous n'avions jamais dormi dans le même lit, ajouta-t-il mais il ne su pas si Derek l'avait écouté car déjà le sommeil l'emportait.
Une partie de son esprit nota qu'il lui était pourtant impossible de se rappeler la dernière fois que Derek avait dormi à côté de lui, ou si cela n'était jamais arrivé.
(…)
Lorsque Stiles ouvrit les yeux, il n'était plus chez lui. Il était rendu dans le cabinet vétérinaire de Deaton et devant lui il pouvait voir Peter s'exclamer avec de grands gestes, sans qu'il ne soit capable d'entendre ce qu'il dise. Les sons étaient déformés comme s'il avait la tête sous l'eau. Stiles fronça les sourcils et voulut avancer mais son corps ne semblait pas vouloir lui répondre – et en face de Peter, Scott et Kira ne semblaient pas le voir non plus. Il essaya de parler mais aucun son ne franchit la barrière de ses lèvres...
Était-il en train de rêver ?
Scott semblait effondré. Stiles ne pouvait pas voir son visage car il était dos à lui, les mains appuyés sur une des tables d'auscultation, penché vers l'avant. Kira avait sa main posée sur son épaule. Pourquoi Peter semblait-il en colère ? Et pourquoi Scott ne disait-il rien ?
Stiles regarda autour de lui, essayant de voir s'il pouvait apercevoir quelqu'un d'autre ou quelque chose qui lui indiquerait ce qu'il faisait ici. Il remarqua qu'il faisait nuit à l'extérieur. Quelle heure était-il ? Il pouvait voir un calendrier accroché contre un des murs, mais il était trop loin pour pouvoir lire la date précise… Or il pouvait voir le mois : c'était bien avant l'hiver.
Il devait définitivement encore être en train de rêver.
« Stiles », entendit-il à l'intérieur de son esprit, comme étouffé.
Cette fois-ci, il reconnut la voix : c'était Lydia. Que faisait-elle ici ? Peut-être était-elle en train d'essayer de le réveiller ? Mais… Mais où s'était-il endormit ? Il lui semblait impossible de se souvenir quand est-ce qu'il s'était endormit... Était-ce vraiment chez son père ? Un picotement contre son cou le ramena à la réalité, et même s'il ne pouvait pas bouger le reste de son corps, il se doutait que c'était sa cicatrice qui le démangeait. La cicatrice. Derek. Il était avec Derek, auparavant, non ?
« Stiles », entendit-il à nouveau mais la voix était beaucoup plus distincte.
- Lydia ? Appela-t-il et il fut surpris d'entendre sa voix.
Il pouvait parler ! Peut-être que ses amis pourraient l'entendre !
- Scott ? Scott, tu m'entends ? Lança-t-il un peu plus vivement mais personne ne bougea.
Soudainement, l'inquiétude commença à le prendre. Il ne savait pas si c'était un rêve mais il voulait définitivement se réveiller.
« Stiles, écoute-moi », répéta la jeune fille dans son esprit.
- Lydia, Lydia, qu'est-ce qu'il se passe ? demanda-t-il, sa gorge étouffant un sanglot.
Il sentait la crise d'angoisse arriver et cela ne lui plaisait pas du tout. Il fallait qu'il reste concentré, ça ne l'aiderait pas de paniquer. Il prit une inspiration tremblante, tentant de se calmer.
« Regarde, Stiles. », lui dit-elle et il y avait également une note d'inquiétude dans sa voix.
L'hyperactif fronça les sourcils : regarder quoi ? Regarder où ? Il se concentra sur la scène devant ses yeux, sur le mobilier du cabinet, sur ce que Lydia pourrait vouloir qu'il voit. Maintenant, Peter et Scott se disputaient vraiment. Il pouvait voir que l'alpha s'était redressé vers le plus vieux, et Stiles fut surpris de voir son visage tordu d'inquiétude. Qu'est-ce qu'il se passait ? Derrière lui, Kira se passait une main sur le visage, comme si elle commençait à pleurer.
- Que se passe-t-il, Lydia ? Je ne…
« Regarde. Je t'en prie, regarde, Stiles », répéta-t-elle et il put distinctement entendre l'urgence avec laquelle elle le pressait.
Il arracha ses yeux à la scène qui se déroulait devant lui et continua d'observer la pièce. Et il l'a vit. Dans le miroir accroché dans l'angle de la pièce pour surveiller l'entrée du cabinet : Lydia était là. Elle se tenait devant la porte principale. Stiles tourna sa tête en arrière pour la voir, cependant Lydia n'était pas devant la porte…
Elle était seulement dans le miroir.
Un frisson parcourut son corps et il mit quelques secondes avant d'être capable d'avaler de nouveau sa salive. Il ouvrit la bouche pour lui dire qu'il ne pouvait pas bouger mais au même moment, la douleur dans son cou s'intensifia et il recula sous la surprise.
Il recula.
Automatiquement, ses pieds le portèrent à l'entrée, à la place où aurait dû se trouver Lydia…
Depuis le miroir, il la voyait qu'elle le regardait. Il y avait quelque chose d'étrange dans son expression et il fronça les sourcils en s'avançant vers son reflet, comme s'il essayait de discerner ce qui l'inquiétait tant. La silhouette de Lydia suivit ses mouvements, comme s'il était devenu Lydia mais pourtant un coup d'œil à son corps lui assura qu'il était toujours lui-même.
Il fit quelques pas supplémentaires, ignorant les voix de Peter et de Scott qui devenaient de plus en plus distinctes, et juste avant de voir, il entendit Lydia dire d'une voix lointaine :
« Regarde, Stiles, regarde. Il faut que tu regardes ! »
Dans le miroir, Lydia se transforma progressivement en lui-même et il comprit ce qui n'allait pas : son regard était recouvert d'un voile de particules d'obscurité.
Il se redressa dans un sursaut dans son lit alors qu'il entendait distinctement la voix de Scott s'exclamer : « Il les a attrapés ! »
(…)
Stiles grogna contre son oreiller, son corps tambourinant dans sa poitrine. Quelle heure était-il ? Il tourna dans son lit, trouvant l'autre côté vide mais l'oreille encore chaud. Hum. Ah oui, Derek. Il était avec Derek hier, non ?
Il soupira à nouveau, il se sentait épuisé. Il se passa une main sur le visage, se redressant. Sa tête tourna un instant et il ferma les yeux pour se calmer. C'était comme s'il n'avait pas dormi de la nuit. Il tendit la main vers son portable, remarquant qu'il était déjà presque dix heures. Un peu perdu, il en profita pour regarder quel jour il était… Dimanche. Cela voulait dire qu'il devrait retourner en cours demain. Son esprit encore endormit nota qu'il ne se souvenait même pas de la dernière fois qu'il s'était assit sur une chaise en classe. Ignorant ce détail, il se leva en entendant des voix au rez-de-chaussée. Il enfila des vêtements propres, essayant de ne pas grimacer à chaque mouvement. Peut-être était-ce à cause de ce qu'il s'était passé hier mais il se sentait si fatigué… Chaque mouvement lui demandait une force incommensurable.
Ses pieds le menèrent à la salle de bain et finalement, il descendit les escaliers. Il se retrouva avec les bras plein d'un Scott inquiet :
- Bro, comment tu te sens ?! lui demanda-t-il en se reculant enfin.
- Crevé, baragouina-t-il en acceptant l'accolade de son père qui était face à l'évier.
Scott eut un petit rire :
- Ouais, tu as une sale mine… Je suis désolé, Derek m'a prévenu hier que tu étais fatigué mais que ça allait, alors j'ai préféré te laisser te reposer avant de venir.
Stiles lui répondit avec un petit sourire en attrapant ses céréales. Il pouvait voir du coin de l'œil que son père l'observait, surveillant le moindre signe indiquant qu'il n'allait pas bien.
- Ne t'inquiète pas, ça va. Est-ce que tu as pris des nouvelles de Lydia ?
- Je l'ai appelé ce matin, répondit son père. Elle va bien, elle est juste fatiguée.
L'hyperactif hocha la tête en s'installant à table. Il attendit d'avoir rempli son estomac de quelques cuillères de céréales avant de reprendre la parole :
- Est-ce que je dois raconter à nouveau ?
Scott lui sourit :
- Malia nous a expliqué hier, si tu ne veux pas en parler...
Stiles haussa les épaules, avalant une gorgée de jus d'orange :
- Je ne suis pas certain d'avoir grand-chose à dire… Tout se passait très bien jusqu'à ce que nous arrivions à proximité de ces particules. Visiblement, si Malia a pu relativement les supporter, pour Lydia et moi, c'était autre chose.
Son père s'installa finalement avec eux à table. Stiles pouvait voir qu'il essayait de ne pas être énervé... Il n'avait initialement pas souhaité que Stiles participe à cette sortie…
- Nous n'avons pas été plus loin que vous, précisa Scott en haussant les épaules. Nous suivions encore le sentier lorsque Malia nous a appelé. Je pense qu'il nous aurait fallu encore au moins une heure pour atteindre le point de rendez-vous.
- Et vous n'avez rien remarqué de particulier ? Demanda le Shériff.
Scott secoua la tête.
- Est-ce que vous pouviez voir l'obscurité d'où vous étiez ? Questionna Stiles alors qu'il se frottait les yeux, essayant de chasser la fatigue.
- Non, c'est très étrange d'ailleurs. Mais personne ne nous en a parlé, et nous n'avons rien vu qui puisse s'apparenter à ça. Je ne comprends pas d'ailleurs parce que j'avais presque l'impression qu'entre les arbres, j'arrivais à distinguer les falaises au loin sans difficultés.
Stiles fronça les sourcils.
- Comment ça, tu pouvais voir les falaises ?
- Eh bien, je suis quasiment certain que si la vue avait été dégagé – parce que tu sais, il y a la forêt avant d'atteindre les falaises, même par le bas – et bien, je pense que j'aurais pu vous voir. Enfin, peut-être pas si facilement, mais il ne faisait pas noir en tout cas, c'est sûr !
Le Shériff et son fils échangèrent un regard.
- C'est… bizarre, admit le père de Stiles.
- Hum, je suis -
La fin de la phrase du loup-garou fut couper par la sonnerie de son téléphone. Il s'excusa pour répondre et s'éloigna de la pièce, laissant Stiles et son père seuls.
- Tu es sûr que ça va ? Lui demanda ce dernier.
Stiles hocha la tête :
- Oui, je me sens juste… Je me sens fatigué. Mais ça va aller, plus de peur que de mal.
Le Shériff fronça un instant les sourcils, étudiant le visage du plus jeune.
- D'accord... J'ai vu Derek ce matin, il m'a dit qu'il était resté avec toi cette nuit.
Stiles fut presque étonné de la nonchalance avec laquelle son père avait prononcé cette phrase.
- Uh. Oui, oui – je lui ai proposé. Je ne me sentais pas trop en sécurité…
Ce n'était pas vraiment un mensonge mais depuis cette histoire de morsure, Stiles ne savait pas trop sur quel pied danser lorsque son père évoquait Derek.
- Est-ce qu'il y a eu des déclarations d'événements étranges au travail ces derniers jours ? Demanda finalement Stiles, impatient de changer de conversation.
Le Shériff comprit parfaitement son intention mais ne lui fit aucune remarque :
- Non, rien. Si tu demandes par rapport à la Louve, il n'y a rien eu de particulier.
Stiles hocha la tête, sans rien dire. Il semblerait que cette dernière ai décidé de faire profil bas… C'était assez étrange.
- C'était Malia, elle m'a dit qu'elles étaient chez Derek avec Lydia, lança Scott en revenant. Est-ce que tu penses pouvoir venir ?
(…)
Quelques minutes plus tard, ils prirent la direction du loft.
(…)
En descendant de la Jeep, Stiles remarqua Lydia qui l'attendait à l'entrée.
- Tu n'es pas avec Scott ? S'étonna-t-elle en avançant pour l'enlacer un instant.
- Il est partit chercher Kira, expliqua-t-il en répondant maladroitement à son étreinte. Est-ce que ça va ? ajouta-t-il en l'observant.
Elle aussi avait l'air fatiguée. Elle hocha la tête avec un léger sourire et Stiles lui demanda :
- Est-ce que ça te dit de marcher un peu avant de monter ?
Il souhaitait lui demander ce dont elle avait rêvé lorsqu'elle était sous l'emprise des particules d'obscurités mais il se disait qu'elle serait peut-être plus à l'aise s'ils n'étaient que tous les deux. Ils avancèrent en silence, continuant dans la forêt pendant quelques minutes avant que Stiles ne prennent la parole.
- Je voulais savoir si tu avais également eu un genre de rêve étrange pendant…
- Ça ressemblait vaguement à une vision, l'interrompit-elle en passant une main dans ses longs cheveux. Je me souviens de tout, de façon bien trop détaillé pour que ce soit un rêve.
Sa réponse fit grandir l'inquiétude dans l'esprit de Stiles. Sa cicatrice le chatouilla un instant contre son cou, et il secoua son épaule pour essayer de dissiper la sensation.
- J'ai eu cette même impression lorsque je me suis réveillé, admit-il. Est-ce que – est-ce que tu pourrais me raconter…
« Stiles », l'interrompit-elle à nouveau.
Mais cette fois-ci, sa voix était différente. A nouveau, c'était comme s'il était sous l'eau. Il tourna vivement sa tête vers elle et remarqua qu'elle avait continué de parler mais qu'il ne l'entendait pas. Et pourtant, c'était bien sa voix qu'il lui semblait entendre…
« Stiles, écoute-moi. »
Il continua de suivre Lydia, voyant ses lèvres bouger, mais il n'entendait rien. Ce n'était pas elle qui parlait... C'était Lydia sans... être Lydia?
- Lydia, qu'est-ce qu'il se passe ? demanda-t-il mais Lydia ne s'arrêta pas de parler et ne le regarda même pas.
« Stiles, si tu m'entends, il faut que tu regardes. Tu m'entends ? », répéta-t-elle à nouveau.
Ce n'était pas cette Lydia qui lui parlait… Ses pieds avançaient de lui-même et remarqua qu'ils arrivaient vers un petit lac. Depuis quand ce lac était-il ici ? Il ne se souvenait pas qu'il y en avait un ici… Il jeta un coup d'œil derrière lui et remarqua qu'il ne pouvait pas voir plus loin que les arbres… Car c'était devenu sombre. Obscure.
- Lydia, Lydia, il y a quelque chose qui ne va pas, dit-il abruptement en s'arrêtant mais Lydia continua d'avancer le lac comme si elle ne pouvait pas l'entendre.
Il voyait encore ses lèvres bouger, et l'inquiétude le força à la rattraper.
« Stiles, je t'en prie… S'il te plaît... », entendit-il de moins en moins distinctement.
Alors que Lydia s'arrêtait au bord de l'eau, il tendit la main pour saisir son épaule et essayer d'avoir son intention mais il remarqua au même moment un filet de particules d'obscurité qui sortait de l'eau, contre le bord de l'herbe, aux pieds de Lydia. Il fronça les sourcils, son coeur tambourinant contre sa poitrine. La jeune femme s'accroupit et Stiles remarqua son reflet dans l'eau... Comme dans son rêve de cette nuit, son reflet porta son regard sur lui et il vit les lèvres du reflet de Lydia bouger lorsqu'il entendit :
« Regarde ! »
Stiles pinça ses lèvres en s'agenouillant doucement. Il savait déjà ce qui l'attendait : une partie de son esprit semblait avoir compris ce qu'il se passait.
- S'il te plaît, Lydia…, murmura-t-il doucement en s'avançant.
Contrairement à son rêve, sa silhouette se dessina aux côtés de celle de Lydia et quand il regarda la sienne… Ses yeux étaient à nouveau voilés de noir. Un sanglot franchit ses lèvres et la course de son sang dans son corps pulsait désagréablement contre son cou. Il sentit une main sur son épaule alors que Lydia se tournait finalement vers lui :
- Stiles ? Tout va bien ? lui demanda-t-elle, l'inquiétude dans sa voix.
Le son assourdit s'était dissipé mais lorsque Stiles releva ses yeux vers elle, soulagée qu'ils s'entendent à nouveau, il nota que le reflet de Lydia le regardait toujours et surtout que face à lui… Lydia avait les yeux voilés de particules d'obscurité.
Il recula précipitamment, un cri s'étouffant dans sa gorge et le mouvement soudain le fit glisser : il tomba dans l'eau du lac sous les yeux noirs de Lydia qui criait son nom.
TO BE CONTINUED
Ow, on est un peu dans le dark side là... Mais courage !
