Lorsque Ginny se réveilla, elle avait froid. Elle avait poussé les couvertures avec ses pieds pendant la nuit, ce qu'elle ne faisait jamais. Quelques instants de confusion plus tard, tout s'éclaira lorsque Tom dit, Tu utilises trop de couvertures.
Elle marmonna en réponse. Dans toutes les histoires d'horreur qu'elle avait lues, les esprits possesseurs forçaient leurs hôtes à écrire avec du sang, leur faisaient oublier ce qu'ils avaient fait, mais ne se disputaient clairement pas à propos du nombre de couvertures approprié pour dormir. Cela semblait un peu prosaïque, pour quelqu'un de malfaisant.
Ah, la banalité de la malfaisance, dit Tom. L'être malfaisant veut une douche, et peut-être du café.
J'aime pas le café, répondit Ginny en cherchant sa trousse de toilette et ses chaussons. C'est immonde.
Moi, j'aime le café, dit Tom. Elle passa toute sa douche à essayer de lui expliquer à quel point le café ne lui plaisait pas. Ça avait le goût de terre brûlée. Le café sentait bien meilleur que son goût, et chaque gorgée trahissait tous ses espoirs. Tom était un invité d'âme respectueux ; il ne commentait pas la douche, les filles, ou quoi que ce soit pouvant la mettre mal à l'aise. Boudeur, il ne faisait que chanter les louanges d'une boisson qu'elle n'aimait pas.
Lorsqu'elle retourna dans son dortoir, sa main hésita au-dessus du journal. Elle se doutait qu'il fallait le remettre dedans. Il était peut-être boudeur. Il était peut-être banal. Mais il était toujours Lord Voldemort. Tu devrais rentrer, dit-elle. Je dois aller en cours.
Cependant, elle ne voulait pas vraiment le refermer. Elle s'était sentie si seule depuis leur dispute, et tout le monde était tendu, et personne ne parlait de rien d'important. Tout cela rendit facile pour lui de la persuader de le laisser venir en classe avec elle. Elle ne le croyait pas vraiment quand il disait qu'il serait sage, tout particulièrement quand il prit le contrôle au petit-déjeuner pour se verser une tasse de cet affreux café. Elle voulait faire une moue de dégoût à chaque gorgée, mais il resta assis sur le banc de la table de Serpentard, le dos droit - suffisamment droit, même, pour que la vieille tante Mabel soit fière. Il mangea avec des mouvements précis et nets. Elle le laissa finir de déjeuner seul. S'il gérait le corps, elle pouvait presque passer outre le goût du café.
Elle le reprit, cependant, lorsqu'ils croisèrent Hermione Granger dans le couloir en allant au premier cours de la journée. L'enthousiasme de Tom pour l'Histoire de la Magie l'amusait et l'irritait à la fois, et son insistance, sur la défensive, sur le fait qu'il s'était vraiment, vraiment ennuyé dans le journal ne fit qu'accentuer son sourire. Je doute que tu trouves Binns plus intéressant que ta vie de journal, était-elle en train de dire lorsque Granger l'appela.
"Weasley." Elle n'avait pas l'air contente.
Ginny soupira. "Oui, Granger ?"
"J'ai fait des recherches," commença-t-elle, et Ginny leva les yeux au ciel. Evidemment qu'elle avait fait des recherches. Elle faisait tout le temps des recherches. Elle avait probablement des livres d'éducation sexuelle surlignés, avec des marque pages pour l'aider à croiser ses références. Elle ne savait pas voler ou se faire des amis, mais elle savait faire des recherches. Elle savait aussi expliquer les choses, ce qu'elle se mit à faire quasi immédiatement. "Il y a quatre objets liés aux Fondateurs. L'Epée de Gryffondor, le Médaillon de Serpentard, la Coupe de Poufsouffle, et -"
"Le Diadème de Serdaigle, oui," dit Ginny.
"Donc, l'Épée est dans le bureau du Professeur Dumbledore." Granger sembla coupable un instant avant de prendre une expression bien plus résolue. "Harry et moi pourrions la récupérer. Le Médaillon était peut-être un héritage familial, mais je ne sais pas vraiment ce qui est arrivé à la famille Serpentard."
Dis-lui de se renseigner sur les Gaunt, dit Tom.
Pourquoi ?
Tom lui transmit rapidement des informations. Les Gaunt étaient les derniers descendants de Serpentard. Sa mère était une Gaunt. Une vague de haine accompagnait toutes les informations, mais avant que Ginny puisse lui demander pourquoi il détestait tant sa famille, et, s'il savait qu'ils étaient, pourquoi il avait grandi dans un orphelinat Moldu, Granger lui demanda si elle allait bien. Elle avait eu le temps, cependant, de sentir une flamme d'irritation devant tous ses maudits secrets.
Elle se reconcentra sur la fille en face d'elle. "Pourquoi ça n'irait pas ?" demanda-t-elle.
"Tes yeux se sont vidés, d'un coup," dit Granger. "Comme si tu étais, je ne sais pas, presque morte ou un truc comme ça."
Ginny eut un rictus. Elle ne voulait pas que Granger sache pour Tom. Elle doutait pouvoir dire à quiconque qui l'accompagnait. "J'ai un ami qui vit dans mon journal intime et dans ma tête, et, ah, au fait, c'est Lord Voldemort" semblait être une confession qui l'amènerait directement à Sainte Mangouste. Elle ne voulait pas devoir expliquer à des Médicomages qu'elle n'était pas folle. Ou, que Merlin lui vienne en aide, à sa mère. Cela lui donnerait la meilleure explication possible sur sa Répartition à Serpentard. Elle pouvait presque l'entendre. Pauvre cœur. Je me sens si coupable, nous n'avons pas vu les signes… Mais on te rendra visite chaque semaine.
Plutôt que de dire tout ça, ou confesser quoi que ce soit, elle se réfugia derrière l'hostilité et le mépris. "Essaie de ne pas trop interpréter mes expressions, Granger. Reste avec tes livres. C'est pour ça que mon frère traîne avec toi, de toute façon."
Hermione Granger avait l'air de s'être pris une claque mais, avant qu'elle puisse s'en aller, indignée, Ginny ajouta, "Renseigne-toi sur les Gaunt."
Granger s'arrêta. "Qui ?"
"Les derniers descendants de Serpentard. Si le Médaillon est quelque part, c'est avec eux."
"D'accord." Granger remonta son sac sur son épaule. "Donc ça nous laisse la Coupe, et je ne sais pas ce qui lui est arrivé, et le Diadème, qui est perdu depuis les Fondateurs eux-mêmes."
"Celui-là, c'est bon, je l'ai eu," dit Ginny. Elle n'aurait probablement pas dû apprécier l'air choqué de Granger, mais elle en profita immensément. Montrer sa supériorité aux Gryffondor était toujours agréable. "C'en était un." Elle marqua une pause. "Le trophée de Tom Riddle, par contre, non."
"Pourquoi c'en aurait été un ? Et comment tu le sais ?"
Le sourire en coin de Ginny s'effaça au souvenir du Horcruxe. "Impossible de se tromper," dit-elle. "Quand tu en détruis un, tu le sais."
"Et le trophée de Tom Riddle ?"
"Renseigne-toi," dit Ginny. "Je dois aller en cours."
Oups ! ça fait longtemps. S'en sont passé des choses, depuis, non ? Une pandémie, déjà. ça va, vous ?
Bisous ! Et à bientôt ! Peut-être. Sûrement. J'aimerais bien pouvoir enfin finir cette trad et passer à autre chose haha. Vous méritez la fin, après tout.
