Bonsoir à tous !
Nous nous retrouvons pour un chapitre très important pour cette histoire !
Je vous laisse vite avec la suite, mais juste avant réponse aux reviews :
Nedwige Stark : AH ! Alors bravo à toi pour avoir deviné, ce n'était pas si évident ;) Mais oui, ses deux filleuls sont les seuls à pouvoir entrer ahah ! Et la suite est là ! Bonne lecture ;)
ChesiErhe : Eh bah oui, je le comprends en même temps, avoir Harry Potter comme beau-frère quand on est Drago Malefoy, ce n'est pas la meilleure des nouvelles XD Tu penses bien ;) Mais il faudra attendre encore un petit peu eheh ! La suite est là, j'espère qu'elle te plaira :)
Elena : J'espère que tu n'es pas morte d'impatience car la suite est là ! La fameuse discussion ? A toi de voir en lisant ;)
Merci pour vos reviews, ça me fait toujours chaud au coeur de lire vos avis ! Alors je ne peux dire qu'une chose : CONTINUEZ XD
Bonne lecture !
Chapitre 30 : Il n'y a pas d'amour heureux
Ses mains tremblaient légèrement. Il fallait qu'elle se calme, qu'elle retourne à son appartement, où elle serait au calme. Les autres commençaient déjà à sortir de la Grande Salle et lorsqu'ils furent dehors, elle s'entendit à peine leur souhaiter une bonne nuit, montant directement au cinquième étage.
Évidemment comme l'avait prévenue Drago, l'appartement était vide, silencieux et froid. Le feu de la cheminée, habituellement allumé, ne l'était pas. Elle tremblait de froid et de peur. D'un coup de baguette les flammes jaillirent dans l'âtre et elle s'assit dans le canapé, les jambes serrées sous son menton.
Elle le verrait demain. La discussion qu'elle appréhendait plus que tout aurait lieu demain. Elle serait seule avec lui. Qu'allait-il bien pouvoir lui dire ? Était-il au courant qu'elle savait tout ? Probablement pas. Sera-t-il gentil, calme ou même poli avec elle ?
Et elle ? Comment devrait-elle agir ? Elle n'en savait rien, tout s'embrouillait dans sa tête. Elle était perdue, apeurée, angoissée, stressée. Ses tremblements s'étaient arrêtés mais la panique qui régnait dans sa tête était toujours bien présente.
La fatigue commençait à poindre, mais elle savait que l'agitation de ses pensées l'empêcherait de s'endormir sereinement et de passer une nuit sereine. Elle n'avait pas envie de rester seule.
Ainsi décida-t-elle d'entrer dans la chambre de Drago, qu'elle trouva évidemment vide. Elle y dénicha un de ses t-shirts, l'attrapa et partit dans la salle de bains se changer et se préparer à dormir. Elle revint quelques minutes plus tard dans la grande chambre verte et argent et monta dans le lit vide. Elle se blottit sous les couvertures et ferma les yeux, espérant trouver le sommeil rapidement. Tout sentait Drago et cela la réconfortait. Cette odeur de parchemins neufs, d'herbes coupées et de... dentifrice à la menthe. Un léger sourire s'installa sur ses lèvres, avant qu'elle ne s'endorme.
Drago ne tarda pas à rentrer à l'appartement, après avoir passé la soirée avec les Serpentards. Lorsqu'il franchit la porte de l'appartement, il était vide. Pensant que la jeune femme dormait, il s'approcha de la table où elle lui posait toujours un mot pour le prévenir, mais n'y trouva rien.
Étrange, pensa-t-il.
Il franchit la porte de sa chambre, plongée dans l'obscurité, retira ses chaussures, sa cape et partit se préparer à dormir dans la salle de bains. Il revint dans la chambre habillé d'un simple caleçon et s'approcha du lit à baldaquin. Un sourire s'installa sur ses lèvres quand il trouva Hermione enroulée dans ses couvertures, la respiration calme et un fin sourire sur les lèvres. Il monta lui aussi sur le lit et s'installa à ses côtés. Elle dut sentir sa présence car elle vint se blottir dans ses bras, la tête dans son cou. Il soupira de contentement et ferma les yeux, non sans avoir embrassé la jeune femme sur le front.
oOo
Ginny et Harry avaient prévu la veille de partir à l'aube pour voler au-dessus du Lac Noir ensemble. La rouquine avait traîné Harry hors de son dortoir, sans que les autres ne l'entendent. Ron ronflait comme à son habitude, et Neville, Seamus et Dean dormaient à poings fermés. Elle tira Harry par la main jusqu'à la salle commune encore vide à cette heure si matinale. Le soleil n'était pas encore levé, comme Ginny le voulait. Le brun grogna mais elle le fit taire d'un baiser. Il finit par sourire et ils sortirent de la salle commune de Gryffondor pour arpenter les couloirs main dans la main jusqu'aux grandes portes. La Grande Salle n'était même pas ouverte.
Elle continua de le tirer à l'extérieur, jusqu'à ce que le froid de l'aube les envahisse. Elle avait un grand sourire, ce qui motiva Harry à continuer malgré la température. Ils marchèrent jusqu'au terrain de Quidditch, devant lequel Ginny s'arrêta.
- Attends-moi là, lui dit-elle.
Il acquiesça et la jeune femme entra dans les vestiaires, pour ressortir quelques secondes plus tard avec le balai de Harry. Ils l'enfourchèrent puis, d'un coup de pied du jeune homme, décollèrent. Lorsqu'ils furent dans le ciel, ils purent distinguer le soleil qui commençait à apparaître au sommet des montagnes qui entouraient le château et le lac. Instinctivement, Harry s'était installé dans le dos de Ginny et s'était serré contre elle, face au lever du soleil. Elle posa sa tête sur son épaule.
- J'ai hâte d'être samedi, dit-elle.
- Moi aussi, répondit-il en posant une main sur le ventre de la jeune femme et en commençant de légères caresses.
- Je veux voir ta tête lorsque tu t'apercevras que c'est un petit garçon !
- Je suis certain que ça sera une magnifique petite fille ! Ne me déçois pas petit bébé, donne raison à Papa, chuchota-t-il en continuant d'effleurer le ventre - qui avait tout doucement commencé à grandir - de la rouquine.
- Tu es trop sûr de toi ! Mon instinct maternel me dit que nous allons accueillir un petit garçon aux yeux verts et aux cheveux aussi fous que les tiens, pouffa-t-elle.
- Hum, ne fais pas la maline, tu risques d'être déçue, dit-il en l'embrassant dans le cou.
- Dans tous les cas, je ne serais pas déçue ! Jamais !
- Je sais bien, je te taquine, sourit-il.
Il posa sa tête sur la sienne et serra doucement ses bras autour d'elle.
- Tu ne trouves pas qu'Hermione a l'air... mal, depuis samedi ?
- Je n'ai pas osé en parler devant Ron hier, mais je crois que c'est à cause de Rogue.
- Ron est au courant que c'est son parrain, pourquoi n'avoir rien dit ?
- Je ne voulais pas parler de Malefoy devant Ron. Elle m'en a parlé dimanche, c'est lui qui lui a dit que Rogue était de retour au château et depuis elle angoisse beaucoup, tu sais comment elle est.
- Tu crois que c'est pour ça qu'elle est partie bizarrement hier soir ? demanda Harry.
- Probablement, mais je ne sais pas pourquoi exactement. Je l'ai vu pendant le repas éviter à tout prix de regarder vers la table des professeurs où Rogue était assis, mais rien de plus.
- Je m'inquiète pour elle...
- J'en parlerai avec elle tout à l'heure, si tu veux.
- Oui, s'il te plaît. À toi, elle te parlera.
- Je l'espère, dit-elle en haussant les épaules.
- Il va bien falloir un jour qu'elle affronte Rogue, j'ai aussi besoin de comprendre et ce n'est pas à moi d'y aller.
- Il ne faut pas que tu lui mettes la pression, elle s'en sentira encore plus mal, Harry.
- Je sais bien, mais elle se fait du mal toute seule à angoisser comme ça et ne pas y aller. Et puis, il faut que nous comprenions toute cette histoire...
- Je sais... Le point positif c'est que Malefoy est aussi au courant, donc il pourra peut-être l'aider à faire le pas vers Rogue, c'est aussi son parrain si je ne me trompe pas.
- J'oubliais qu'il le savait ! Je ne l'apprécie pas particulièrement, grogna-t-il, mais elle a l'air d'aller mieux avec lui.
- Ça y est, tu joues au grand frère ?
- Pas du tout ! Mais je ne veux pas qu'elle soit encore plus mal qu'elle ne l'était déjà cet été, marmonna-t-il.
- Je n'ai pas l'impression que ça soit le cas, au contraire, pouffa-t-elle.
- Elle te raconte à toi ?
- Pas besoin, ça se voit, dit-elle en haussant les épaules.
- Hum, grogna-t-il.
- C'est juste parce que c'est Malefoy que tu réagis comme ça !
- Pas du tout ! Je n'ai rien contre lui, je veux juste qu'elle aille bien.
- D'accord, d'accord, dit-elle en levant les yeux au ciel sans qu'il ne puisse la voir. Alors ne te poses pas de question, elle va bien.
- Tu as dit toi-même qu'elle n'avait pas l'air bien.
- Pas à cause de Malefoy.
- Si tu le dis. Il n'empêche, c'était rapide, c'est ça qui est étrange.
- Peu importe, tant que ça fonctionne, répondit-elle en haussant les épaules à nouveau.
- J'espère qu'il n'a rien fait pour que ça soit le cas, grommela-t-il.
- Harry ! Arrête ! Je n'en reviens pas que tu puisses insinuer ça, alors que tu es celui qui le défend depuis le début de l'année.
- Oui, mais je ne peux pas m'empêcher de trouver ça étrange.
- Et eux-aussi, crois-moi !
- Si tu le dis.
Elle secoua la tête face à l'âme soudainement protectrice du brun et s'appuya un peu plus sur lui. Il ne valait mieux pas qu'elle insiste, elle savait que le brun était trop têtu. Il comprendrait tout seul qu'il n'avait rien à craindre de Malefoy concernant Hermione.
Le soleil finissait de se lever.
oOo
Cette fois-ci, ce fut Hermione qui s'éveilla la première, ouvrant doucement les yeux. Le soleil se levait seulement à l'extérieur, la lumière de la chambre n'était donc pas éblouissante. Elle était serrée dans les bras de Drago, qui tenait l'une de ses mains contre eux. Elle sourit. Elle sentait son torse se soulever dans son dos, et comme habituellement lorsqu'ils étaient proches, elle ressentait cette chaleur.
Elle caressa de son pouce la main du blond, pour tenter de l'éveiller en douceur. Sa respiration était calme, proche de l'oreille de la jeune femme. Au bout d'un certain temps, il se serra contre elle, détachant sa main pour la serrer dans ses bras et enfouir sa tête dans les cheveux bruns de Hermione. Il grogna.
- La marmotte est enfin réveillée, pouffa doucement Hermione.
- Je ne suis pas une marmotte.
- Alors lève-toi, répondit-elle d'un air de défi.
- Je suis bien là, dit-il en ajustant sa prise.
- Drago... Il faut que j'aille voir Rogue, lui annonça-t-elle d'un ton angoissé.
- Quoi ?! s'exclama-t-il en se redressant d'un coup.
Avant de pouvoir répondre quoi que ce soit, Hermione ne put s'empêcher de détailler le torse nu qu'il venait de révéler en s'asseyant.
Il était marqué. Très marqué. Une multitude de cicatrices arpentaient son ventre, sa poitrine, son cou, ses bras, ses épaules et probablement son dos. Parmi de nombreuses entailles, probablement dues au Sectumsempra que lui avait lancé Harry, elle vit une grosse marque. Elle partait de son épaule gauche et rejoignait sa hanche opposée. Elle était large et paraissait être la plus récente, notamment à cause de sa couleur encore légèrement rose. Elle ne put échapper à la noirceur de sa Marque des Ténèbres, mais n'y fit pas plus attention que ça.
Non, ce qui attira le plus son attention était une scarification en haut de son bras gauche. Elle ne l'avait jamais vu à cause des vêtements du blond. Le mot traître avait été gravé dans sa peau. Elle ne voulait pas réagir, pour ne pas le contrarier ou lui faire du mal, mais c'était dur. Il ne fallait pas qu'elle réagisse. Cette blessure était affreuse. Mais elle ne dit rien.
Elle rougit légèrement, face à la musculature de Drago, mais ne fit aucun commentaire. Voyant son léger trouble, il lui attrapa le menton et l'embrassa doucement.
- Réponds, au lieu de te rincer l'œil, Mia, fit-il sur ses lèvres.
- Il m'a envoyé un mot au dîner, après que tu sois parti, me demandant de venir le voir à huit heures dans son appartement.
- Oh. Je vois. C'est pour ça que je t'ai trouvée endormie dans mon lit ? Avec l'un de mes t-shirts ? demanda-t-il en haussant un sourcil, un sourire au coin des lèvres.
- Peut-être bien, répondit-elle timidement, avec un petit sourire elle aussi.
- Il faut que je t'y accompagne, n'est-ce pas ? Tu ne connais pas le chemin.
- En effet, mon cher. Vous me servirez de guide aujourd'hui !
- À votre service, Madame, ricana-t-il en lui adressant un clin d'œil.
Il sortit du lit, après avoir embrassé Hermione et attrapa son peignoir en soie verte, qui traînait sur le fauteuil de la chambre.
- Scotch ! appela-t-il en nouant la ceinture de sa robe de chambre.
Le "pop !" significatif du transplanage retentit et un petit elfe de maison, qui portait un tablier aux armoiries des Malefoy, apparut.
- Maître, dit-il en se baissant, son nez touchant presque le sol.
- Malefoy ?
- Granger ?
- Tu m'expliques ce que tu es en train de faire ? demanda-t-elle en haussant sévèrement un sourcil.
Il lui fit un clin d'œil et se tourna vers l'elfe à nouveau.
- Scotch, pourrais-tu s'il te plaît, aller nous chercher de quoi déjeuner à Epicure. Dis-leur de mettre tout sur mon compte, comme d'habitude.
- Bien sûr, Maître. Scotch s'en occupe tout de suite.
Il transplana immédiatement et Drago se tourna vers Hermione avec un grand sourire.
- J'espère que quand tu parlais d'Epicure, tu ne parlais pas du restaurant qui est à Paris, gronda-t-elle les sourcils froncés.
- Bien sûr que si, je veux le meilleur !
- Drago ! Il est à peine huit heures du matin et tu envoies ce pauvre elfe de l'autre côté de la Manche, simplement pour répondre à... à ton envie !
- N'est-ce pas leur travail ? Ah si ! C'est exactement pour ça qu'ils sont payés ! répondit-il sarcastiquement.
- Payés ?!
- Euh, oui, fit-il en jouant avec sa chevalière, visiblement gêné.
- Tu payes tes elfes, toi ? Drago Malefoy ?
- Possible.
- Je ne te crois pas.
- Je t'assure.
- Je suis impressionnée, mon cher, souffla-t-elle, les sourcils haussés par l'étonnement.
Il lui sourit et vint se coucher auprès d'elle, pour attendre le retour de son elfe. Elle vint se blottir contre son épaule.
- Après Dobby, ma mère a décidé de faire ça, de les libérer et de leur donner le choix, pour qu'ils ne veuillent pas partir en quelque sorte. Bien sûr Lucius était contre, mais elle ne lui a pas vraiment laissé le choix, elle l'a fait dans son dos.
- Je vois, soupira-t-elle, ébahie en hochant lentement la tête.
- J'aime beaucoup cet elfe, fit-il après quelques secondes, les yeux dans le vide. Il-
- Mais attends, le coupa-t-elle, n'ayant pas vraiment écouté ce qu'il disait. Epicure est un restaurant Moldu ! Comment ton elfe va-t-il entrer ?!
- C'est là que tu te trompes, Granger. Ce n'est pas moldu. Il est tenu par des sorciers qui laissent entrer les sorciers et les moldus.
- Sérieux ?! Je ne l'aurais jamais deviné, pourtant j'y suis déjà allée avec mes parents…
- La partie sorcière est située au sous-sol, c'est très élégant. Je t'y emmènerai un jour, si tu veux.
- Avec plaisir, Dray, sourit-elle, avant de l'embrasser doucement sur la joue.
L'elfe ne tarda pas à revenir, transplanant dans la chambre avec un grand plateau, sur lequel étaient posées une multitude de choses plus succulentes les unes que les autres.
- Merci, Scotch.
- Maître, dit-il en faisant une révérence.
- Attends ! Avant que tu ne retournes au manoir, aurais-tu des nouvelles de ma mère ?
- Bien sûr, Maître, cependant elle m'a interdit de vous en parler, Maître.
Drago grogna et d'un geste négligent de la main, fit comprendre à l'elfe qu'il pouvait repartir. Hermione passa une main sur sa joue, dans l'espoir de le calmer. Il sourit doucement pour dissimuler sa colère et ils entamèrent leur déjeuner. Des toasts, du bacon, des œufs brouillés, des pancakes, des fruits, des viennoiseries, il y avait de tout. C'était succulent. Hermione se fit la réflexion qu'elle ne dirait pas non à un tel service tous les matins. Drago l'avait détendue.
oOo
De son côté, Severus attendait dans son appartement. Il avait très peu dormi, tant il appréhendait la rencontre avec sa filleule. Bien sûr il avait déjà parlé avec elle, de nombreuses fois, mais cette fois-ci tout était différent. Il ne serait plus son professeur. Il allait lui apprendre toute la vérité, sur sa vie, ses parents biologiques, tout. Il avait peur. Peur de sa réaction. Elle lui en voudrait forcément de ne rien lui avoir dit, mais il avait ses raisons et il les lui expliquerait. Qu'allait-elle penser de lui ? Après tout, il avait été horrible avec elle toutes ces années. Pas beaucoup plus qu'avec les autres, certes, mais pas à la hauteur de son rôle.
Il fut coupé net dans ses réflexions, lorsque plusieurs coups retentirent à la porte.
- Entrez, lança-t-il de sa voix traînante.
La porte s'ouvrit pour laisser entrer Drago qui tirait légèrement Hermione par la main.
- Bonjour Severus !
- Bonjour Drago, répondit-il légèrement tendu. Miss Granger.
- Je t'amène ce magnifique colis que tu as demandé !
- Drago, le sermonnèrent Severus et Hermione d'une même voix.
- Quelle tension, quelle tension ! Je vais vous laisser alors ! s'exclama-t-il moqueur. À tout à l'heure, Mia, ajouta-t-il dans un murmure. Tu vas voir, tout va très bien se passer.
Elle lui fit un petit sourire tremblant et il referma la porte derrière lui après l'avoir rapidement embrassée sur le front. Le silence retomba. L'ambiance était clairement tendue, comme l'avait fait remarquer le blond auparavant. Hermione fixait ses mains qu'elle triturait, signe qu'elle angoissait. Severus jetait des regards à la jeune femme, qu'il détournait rapidement vers son bureau.
- Asseyez-vous... Miss.
Il hésita à l'appeler par son prénom, mais il préféra attendre, c'était trop tôt. Elle s'exécuta et ses yeux retrouvèrent ses mains quelques secondes plus tard.
- Miss Granger, il faut que... je vous parle de... certaines choses vous concernant.
Il ne lui était pas arrivé de bafouiller autant depuis plus de trente ans, mais il ne trouvait pas ses mots. Il y avait réfléchi toute la nuit, et même les jours précédents, mais il ne savait toujours pas quoi lui dire.
Elle y était, ça y est. Il y était. La discussion qu'ils avaient tous les deux tant redoutée. Elle prit une grande inspiration, et ne le laissa pas continuer.
- Je suis au courant. De tout.
Il la fixa dans les yeux qu'elle avait levés vers lui. Son regard devint vide, plus rien ne passait à travers. Il s'attendait à tout sauf à ça. Tous les discours qu'il envisageait de lui dire s'étaient soudainement envolés, ne laissant place qu'à la stupeur. Il était abasourdi.
- Depuis quand ? réussit-il à articuler.
- Cet été. J'ai trouvé des affaires et une lettre chez les Granger.
Elle gardait son calme et rassemblait toute son énergie pour ne pas pleurer, s'énerver, crier, ou même se taire. Il fallait qu'elle se contienne, qu'elle prenne sur elle. Il fallait qu'elle reste droite pour qu'elle ait les réponses qu'elle attendait.
- Très bien. Je suppose que je n'aurais donc pas besoin de te sortir le discours que j'avais préparé.
Elle fut étonnée qu'il passe au tutoiement si rapidement, mais n'en montra rien. Drago aurait été fier d'elle.
- Je suppose que non, répliqua-t-elle d'une voix qui laissait comprendre qu'elle était mécontente.
- Je ne sais pas vraiment quoi te dire, soupira-t-il, s'abstenant de lui lancer une remarque par rapport au ton qu'elle employait. J'avais prévu de te raconter toute l'histoire depuis le début, les circonstances, nos choix à tous, mais ce n'est pas nécessaire.
- À vrai dire, il y a beaucoup de choses que je ne sais pas.
Il la fixa à nouveau dans les yeux, comme s'il essayait de détecter les émotions de la jeune femme, mais le masque froid qu'elle avait mis en place l'en empêcha.
- Tu as trouvé la lettre de Lily, c'est bien ça ?
- Oui.
- Qu'est-ce qu'il y avait d'autre ?
- Une couverture, un carnet et un médaillon, répondit-elle simplement, mal à l'aise malgré tout.
- Le carnet de Lily, murmura-t-il pour lui-même. Qu'as-tu trouvé à l'intérieur ?
- Eh bien... Je ne l'ai pas vraiment ouvert, répondit-elle en baissant la tête, en recommençant à jouer avec ses mains.
- Je vois. Il faudra que tu le lises. Tu ne sais rien.
- Bien sûr que si ! s'exclama-t-elle en relevant vivement la tête, les sourcils froncés. Je sais que je suis la fille biologique de Lily et James Potter, la sœur jumelle de Harry. Vous êtes mon… parrain. Et vous m'avez tous caché chez les Granger pendant près de 17 ans ! Je vous ai tous fréquentés, mais personne ne me l'a dit, ni à Harry ni à moi ! s'indigna-t-elle les sourcils froncés, le visage fermé par la colère.
- Bien, soupira-t-il. Tu connais au moins, disons, une partie de l'histoire. Lily parle de la prophétie dans sa lettre, n'est-ce pas ?
Elle hocha la tête en croisant les bras sous sa poitrine pour s'empêcher de triturer à nouveau ses mains.
- Que dit-elle ?
- Que Harry et moi étions destinés à détruire Voldemort. Mais-
- Exact, fit-il en hochant la tête, sans la laisser finir. Le Seigneur des Ténèbres n'était pas au courant de ton existence, seulement de celle de Harry Potter. Il était donc essentiel de te protéger, pour plusieurs raisons, expliqua-t-il en se reculant dans son siège. La première était que nous savions qu'Il allait attaquer un jour ou l'autre Lily et James pour tuer ton frère, même si nous avions pris des dispositions pour que cela n'arrive pas.
- Mais vous avez échoué.
- De toute évidence, dit-il en gardant son sang-froid. Il fallait donc te protéger de l'attaque du Seigneur des Ténèbres.
- Voldemort, le reprit-elle automatiquement, toujours légèrement sur les nerfs. Et pourquoi ne pas avoir caché Harry aussi ? continua-t-elle, rougissant en voyant Rogue hausser un sourcil.
- Il faut que tu comprennes qu'à cette époque, le Ministère était tout autant corrompu que ces dernières années. Il aurait été facile de retrouver la trace de ton frère pour Voldemort, car il avait connaissance de son existence, contrairement à toi. Comprends-tu ?
Elle hocha la tête.
- Bien. La deuxième raison est qu'il fallait te mettre en sécurité pour que tu puisses un jour accomplir la prophétie. Je sais que cela ressemble à un plan qui ne te considérait pas comme une enfant d'un an, mais simplement comme celle qui tuerait le Mage Noir – et crois-moi, je déteste cette raison – mais Dumbledore avait été catégorique. Il était celui qui était le plus éloigné sentimentalement de vous, il devait trancher. Le choix était simple : laisser tous les Potter ensemble à Godric's Hollow ou te mettre en sécurité avec les Granger. Dumbledore a tranché. L'idée de départ était que James et Lily te retrouveraient plus tard, mais...
- Ils n'ont jamais pu.
- Voilà.
Quelques secondes passèrent, tous les deux étaient émus de parler de ces mauvais souvenirs. Severus ne savait plus vraiment quoi lui dire. Il voyait bien que sa filleule s'était calmée, mais elle ne comprenait toujours pas tout, il voyait dans ses yeux qu'elle se retournait le cerveau pour essayer de tout comprendre. Aussi, il ne fut pas surpris que ce soit elle qui reprenne la parole.
- Harry a été le seul à détruire Voldemort, fit-elle d'une voix insipide.
- En effet, acquiesça-t-il. La prophétie n'était pas vraiment claire, comme la plupart d'entre elles. Elle ne précisait pas le fait que vous détruiriez Voldemort ensemble, mais plutôt que vous seriez les seuls capables de le faire.
- Ce qui explique que Harry ait été le seul à le tuer.
- Exact.
- Pourquoi ne pas me l'avoir dit ? Depuis tout ce temps, demanda-t-elle en relevant la tête vers lui, le regard inquisiteur, après des secondes de silence supplémentaires.
- Tu ne devais pas être au courant. Il y avait des oreilles partout, il ne fallait pas prendre le risque que Voldemort soit mis au courant. Nous étions sous Fidelitas, seuls certains d'entre nous étaient au courant.
- Qui ? demanda-t-elle.
Severus voyait dans ses yeux qu'elle comprenait de mieux en mieux pourquoi ils en étaient arrivés là, pourquoi ils avaient pris une telle décision.
- Black, Lupin, Dumbledore, Maugrey et moi.
- Pettigrew n'était pas au courant ? demanda-t-elle après un instant de réflexion.
- Il était sous Fidelitas. Il ne pouvait donc pas te trahir.
- Et les autres membres de l'Ordre ? Hagrid ?
- Tout avait été gardé secret, entre nous. Les autres ne devaient pas être mis au courant, c'était trop risqué. Seuls les proches de tes parents savaient que Lily était enceinte de jumeaux, tous les autres pensaient qu'elle n'attendait que ton frère.
Elle hocha la tête, pensive. Elle n'avait aucun mal à comprendre ce qu'il venait de dire, pourtant elle ne sentait pas mieux. Comme si les réponses à ses questions ne suffisaient pas.
- Crois-moi, si cela n'avait pas été dangereux, je te l'aurais dit. Mais je ne pouvais pas, je devais conserver l'image du professeur, de l'ancien Mangemort et jouer l'indifférence avec toi et même avec ton frère. Tout ce que j'ai fait, ces dernières années, je sais... Je sais que ce n'était pas juste. Dumbledore m'avait ordonné d'éloigner les moindres soupçons, ne pas laisser de doutes apparaître. Il fallait que je joue ce rôle-là.
- Donc me traiter, je cite, de "Miss-je-sais-tout", voire "d'insupportable-je-sais-tout", et j'en passe, c'était jouer l'indifférence ? fit-elle en faisant un geste ample du bras. C'était jouer un rôle ? lança-t-elle sarcastiquement, les sourcils levés, le regard noir.
- Oui. Je n'avais pas le choix.
- Je vois, dit-elle avec un rire méprisant, en croisant à nouveau les bras sous sa poitrine et secouant la tête.
- J'ai été absent toutes ces années, certes, mais je n'attendais qu'une chose : que la guerre se finisse, que tu sois en sécurité pour pouvoir te le dire, tout te dire.
- Et donc vous aviez besoin de nous rabaisser constamment ? Vous-
- Tu ne me considères peut-être pas comme tel, la coupa-t-il connaissant déjà les mots forts qu'elle allait utiliser et qu'il ne voulait pas entendre, mais pour moi tu as toujours été ma filleule, presque comme ma fille. Et même si je ne pouvais pas te le montrer et agir en tant que tel, je faisais de mon mieux pour que les choses avancent. Pour avoir la possibilité de… Peu importe.
Elle baissa la tête à nouveau. Il avait raison. Évidemment que tout ça n'était pas sa faute, mais une partie d'elle ne pouvait cesser de lui en vouloir de l'avoir laissée dans l'ignorance. Elle réfléchissait à ses mots. Il l'avait toujours considérée presque comme sa fille. Il l'avait protégée dans l'ombre en quelque sorte. Elle releva la tête d'un coup, lorsque la lumière se fit dans son esprit.
- C'était vous ! Tous les ans, le dix-neuf septembre c'était vous, n'est-ce pas ?
- Je ne pensais pas que tu le porterais, répondit-il simplement en pointant du doigt le collier qu'elle portait, tout en se levant.
Elle ne répondit pas et baissa les yeux vers son collier. Il s'approcha d'une armoire où étaient entreposés plusieurs échantillons de potions et attrapa l'un d'entre eux. Il était fin et son contenu était un mélange de rouge et de rose. Il revint s'asseoir.
- Ouvre-le, dit-il en le tendant à Hermione.
Rose. C'était une odeur de rose. Encore. Elle le questionna du regard.
- Il s'agit d'un filtre de ma création. Comminatio filter.
- Contre la menace.
- Exact, dit-il sans cacher le premier sourire fier qu'il pouvait lui adresser. Je l'ai créé pour ce médaillon. Imprégné du filtre, il chauffera face à la menace, quelle qu'elle soit.
- Mais comment ?! s'exclama-t-elle, soudainement très intéressée.
- Ça, c'est mon petit secret, répondit-il avec un clin d'œil, heureux de revoir de la curiosité dans les yeux de la jeune femme.
- S'il vous plaît, c'est tellement, tellement intelligent et extraordinaire ! s'empressa-t-elle de répondre, désireuse d'en savoir plus. Je ne connais pourtant aucune plante magique, ni ingrédient qui pourrait permettre de détecter ou entrer en contact avec la menace. Aucune créature n'a un pouvoir qui ressemblerait à celui-ci, à ma connaissance en tout cas. La couleur et l'odeur de rose sont sûrement dues à une rose tout simplement. Ce n'est pas non plus un sortilège, car c'est un filtre, mais alors qu'est-ce que c'est ?
Il haussa les épaules, un petit sourire sur les lèvres.
- Je trouverai ! Soyez-en certain, je ferai des recherches et je trouverai.
- Je n'en doute pas une seule seconde.
Elle baissa la tête, le rouge aux joues en se rendant compte qu'elle s'était excitée d'un coup à propos de ce mystérieux filtre.
- Excusez-moi, marmonna-t-elle.
- De quoi ? D'être intéressée ? D'être intelligente ? D'être avide d'apprendre ?
- Je n'ai simplement pas l'habitude, se défendit-elle, penaude.
- Je sais, soupira-t-il en récupérant le flacon qu'elle avait reposé sur le bureau. Il va falloir pourtant, car je ne veux plus jouer ce rôle avec toi. Plus jamais.
- Mais personne n'est au courant, et je ne veux pas qu'ils l'apprennent ! s'inquiéta-t-elle, les sourcils froncés.
- Tu ne l'as dit à personne ? s'étonna-t-il.
- Si, bien sûr. Harry, Ron, Ginny et Drago sont au courant, mais c'est tout et ça le restera, imposa-t-elle.
- Drago le sait ? releva-t-il, les sourcils froncés.
Elle hocha la tête.
- Ah oui. J'oubliais, grogna-t-il en levant les yeux au ciel.
- Oh. Je ne lui en ai pas parlé moi-même, répondit-elle gênée de la réaction de Rogue face à son couple. Il l'a appris lui-même.
- Comment ça ?
- Il a eu pas mal d'indices. Votre tableau, vos réactions quand il vous parlait de moi, les photos sur votre cheminée, et il a trouvé la lettre de Lily.
- Je vois. Mes deux filleuls sont décidément futés et ont le don de mettre leur nez partout, se plaignit-il faussement.
Elle rougit en se mordant la lèvre, pour ne pas rire.
- Il fallait que vous vous trouviez, en plus de ça... Je suis sûr de ne pas être tranquille avec ça. Enfin bon, au moins je sais qu'il est bien pour toi.
Elle releva la tête vivement et haussa un sourcil.
- Excuse-moi, je n'ai pas pu m'en empêcher, dit-il avec un petit rire.
Elle rit légèrement aussi. Il n'était finalement pas si désagréable qu'elle l'imaginait. Au contraire. Peut-être arriverait-elle à s'entendre avec lui à l'avenir ?
Rien n'est jamais acquis à l'homme Ni sa force
Ni sa faiblesse ni son coeur Et quand il croit
Ouvrir ses bras son ombre est celle d'une croix
Et quand il croit serrer son bonheur il le broie
Sa vie est un étrange et douloureux divorce
Il n'y a pas d'amour heureux
Sa vie Elle ressemble à ces soldats sans armes
Qu'on avait habillés pour un autre destin
À quoi peut leur servir de se lever matin
Eux qu'on retrouve au soir désœuvrés incertains
Dites ces mots Ma vie Et retenez vos larmes
Il n'y a pas d'amour heureux
Mon bel amour mon cher amour ma déchirure
Je te porte dans moi comme un oiseau blessé
Et ceux-là sans savoir nous regardent passer
Répétant après moi les mots que j'ai tressés
Et qui pour tes grands yeux tout aussitôt moururent
Il n'y a pas d'amour heureux
Le temps d'apprendre à vivre il est déjà trop tard
Que pleurent dans la nuit nos cœurs à l'unisson
Ce qu'il faut de malheur pour la moindre chanson
Ce qu'il faut de regrets pour payer un frisson
Ce qu'il faut de sanglots pour un air de guitare
Il n'y a pas d'amour heureux
Il n'y a pas d'amour heureux - Louis Aragon
Et voilà ! Alors ? Cette discussion Severus-Hermione ? Qu'en avez-vous pensé ? Satisfaits ? Et puis notre duo Drago/Hermione, ne sont-ils pas mignons ? Donnez-moi votre avis dans une review !
Merci à Suldreen194 et Choixpeau de fic pour leurs corrections et relectures ;)
A samedi !
Writer8Hell
