Bonsoir à tous,

J'espère que vous allez bien et que vous passez un bon week-end,

J'ai eu la tristesse d'apprendre qu'Helen McCrory, la merveilleuse interprète de Narcissa Malefoy, nous avait quittés ce vendredi 16 avril, des suites d'un cancer (maudits soient-ils). J'ai grandi en la regardant, et je ne pense pas être la seule. J'ai été vraiment très attristée par cette nouvelle, qui m'a particulièrement touchée, alors même si c'est à une petite échelle, j'aimerai lui rendre hommage en dédicaçant ce chapitre à cette merveilleuse femme, qu'elle repose en paix.

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Chapitre 31 : Neveu ou nièce

Hermione ferma la porte de l'appartement, un léger sourire aux lèvres. Elle était satisfaite de son entrevue avec Rogue. Il était différent de tout ce qu'elle avait pu voir ces dernières années. Drago avait dit vrai, tout ça n'était qu'un masque. Il lui avait même proposé de l'appeler par son prénom lorsqu'elle serait prête. Elle n'était toujours pas à l'aise avec lui cependant et malgré sa sympathie, tout ne pouvait pas s'oublier en une simple discussion, aussi plaisante soit-elle. Ils le savaient tous les deux. Elle était pourtant heureuse d'avoir pu parler avec lui, la pression était redescendue et elle était rassurée. Ce qui était fait ne serait plus à faire.

Il lui restait encore une demi-heure avant son cours, la jeune femme décida donc de retourner au cinquième étage. Elle croisa quelques élèves dans les couloirs, mais aucun de ses amis. Elle aurait donc encore un peu de temps avant de devoir leur raconter son rendez-vous matinal. Elle passa même le bonjour à Sir Nicholas, qui fut ravi de la voir de si bonne humeur, ce qui était rare ces temps-ci.

Après avoir donné le mot de passe à la jeune femme du tableau, elle déposa sa cape sur le canapé près du feu et s'en approcha quelques minutes pour se réchauffer. Les couloirs des cachots n'avaient pas une température très convenable et elle ne voulait pas attraper froid. La porte de la chambre de Drago était fermée et la jeune femme n'avait aucune idée de s'il était présent ou non. Elle n'eut aucune réponse après avoir frappé quelques coups. Elle ouvrit tout de même la porte et sourit.

Drago était debout face à un laboratoire de potions - qu'il devait avoir fait apparaître - et semblait très concentré sur sa tâche, ce qui expliquait qu'il ne l'ait pas entendue toquer à sa porte. Une cigarette dans la bouche, il préparait une potion dans un grand chaudron noir, qui laissait échapper une fumée blanche. La fenêtre de sa chambre était grande ouverte pour empêcher les fumées et vapeurs de s'accumuler dans la pièce, et il manipulait précautionneusement ses ingrédients, avec des gestes lents et précis. Lorsqu'il posa enfin son tube à essai pour retrousser ses manches, elle s'autorisa à l'interrompre, appuyée sur la chambranle de la porte.

- C'est rare, hein ? lança-t-elle avec un sourire en coin, les bras croisés.

- Aurais-je menti ? répondit-il ironiquement, sans se retourner, souriant à son tour.

Elle secoua la tête et s'avança vers lui pour observer son travail. D'un coup de baguette, elle rapprocha un fauteuil vert et s'assit sur le côté de la paillasse de Drago. Il avait entre-temps repris sa préparation et remuait le contenu de son chaudron.

- Que prépares-tu ? s'enquit-elle.

- J'essaie de terminer la préparation d'une potion anti-gueule de bois. Entre autres, répondit-il en tirant sur sa cigarette.

- Comment s'appelle-t-elle ?

- Angovera.

- Je n'en ai jamais entendu parler, où l'as-tu trouvée ? demanda-t-elle en fronçant les sourcils.

- Dans ma tête, fit-il en tournant la tête vers elle, pour lui adresser un clin d'œil.

- Sérieux ?! Depuis combien de temps travailles-tu dessus ? s'exclama-t-elle, ébahie.

- Un peu plus d'un mois, je dirais, dit-il en expulsant une longue fumée blanche.

- Et tu as déjà presque terminé ? s'étonna-t-elle.

- Je pense que je suis sur la bonne voie, ça ne m'étonnerait pas que ce soit mon dernier essai.

- Mais c'est génial, s'émerveilla-t-elle. Je ne savais pas que tu avais un tel talent pour les potions ! Je te savais très intéressé et doué en cours, mais pas à ce point-là.

- Tu ne sais pas tout sur moi, Granger, répliqua-t-il avec un sourire en coin.

- Pas encore, Malefoy.

Il sourit à l'utilisation forcée que la jeune femme avait fait de son nom et remua le contenu de son chaudron une dernière fois. La fumée devint plus foncée et il rajouta une poudre jaune dans sa préparation. Il parut content du résultat. Il y était presque.

- Alors ? Avec Severus ?

- Ça va, répondit-elle, vaguement.

- C'est tout ? Je m'attendais à plus de détails, Granger.

- Nous avons beaucoup discuté. Il était...différent.

- Je te l'avais dit, il n'est pas celui qu'il s'obstine à montrer. Il est tellement différent lorsqu'il est en cours.

- Oui, c'est ce que j'ai cru comprendre, souffla-t-elle avec un sourire timide.

- Qu'est-ce que tu en penses ?

- Je ne sais pas vraiment. Il a changé, c'est certain. Il paraissait presque sensible et c'était étonnant, sans mentir. Je ne m'attendais pas à cela. Mais j'ai encore du mal à lui faire confiance, à être à l'aise.

- C'est normal, tout n'allait pas changer en une seule discussion. Tu es plutôt optimiste ? s'enquit-il en faisant disparaître le mégot de sa cigarette, d'un coup de baguette.

- Évidemment, mais il me faudra du temps pour m'habituer à tout cela. Avec Harry c'était facile, je l'ai toujours considéré comme un frère. Mais avec Rogue, ce n'est pas la même chose…

- Je comprends, ne t'inquiète pas. Comme tu dis, les choses se feront avec le temps.

Elle hocha la tête et lui sourit en réponse. D'un coup de baguette, il stabilisa sa potion et rangea sa paillasse. Il s'approcha de la jeune femme et posa ses mains sur les accoudoirs du fauteuil pour l'encercler. Elle s'avança à son tour et l'embrassa du bout des lèvres.

- Allez, nous avons cours, s'exclama-t-elle en se relevant d'un bond.

Il s'écarta et secoua la tête en ricanant. Elle avait déjà ouvert la porte et l'attendait avec un grand sourire. Il la trouva sublime. Les yeux pétillants, les lèvres retroussées dans un sourire éclatant, ses petites fossettes, ses pommettes marquées par des taches de rousseurs et son nez en trompette. Il sourit à son tour et la rejoignit, non sans l'embrasser au passage.

oOo

Je cherche une goutte de pluie

Qui vient de tomber dans la mer.

Dans sa rapide verticale

Elle luisait plus que les autres

Car seule entre les autres gouttes

Elle eut la force de comprendre

Que, très douce dans l'eau salée,

Elle allait se perdre à jamais.

Alors je cherche dans la mer

Et sur les vagues, alertées,

Je cherche pour faire plaisir

À ce fragile souvenir

Dont je suis seul dépositaire.

Mais j'ai beau faire, il est des choses

Où Dieu même ne peut plus rien

Malgré sa bonne volonté

Et l'assistance sans paroles

Du ciel, des vagues et de l'air.

La goutte de pluie - Jules Supervielle

Les Gryffondors de septième année couraient sous la pluie pour rejoindre le château, riant à gorges déployées sous l'averse qui martelait les alentours. Bill Weasley avait décidé de leur faire un cours à l'extérieur pour étudier la magie corporelle, puisqu'il était nécessaire qu'ils aient beaucoup de place pour la contrôler. Ils avaient cependant été interrompus quelques minutes avant la fin des deux heures de cours par une forte pluie. Leur professeur les avait alors laissés partir plus tôt, non sans leur promettre de reprendre là où ils s'en étaient arrêtés, au prochain cours.

Deux jours étaient passés depuis que Hermione avait rendu visite à Rogue. Lorsqu'elle avait retrouvé ses amis, son frère l'avait prise à part et ils avaient eu une longue discussion pendant laquelle la jeune femme avait pu lui raconter tout ce que son parrain et elle s'étaient dit. Ils avaient convenu ensemble qu'ils devaient avoir une discussion tous les trois, car malgré les quelques souvenirs que Rogue avait confiés à Harry, leur professeur en connaissait bien plus sur leurs parents qu'il n'avait pu le laisser croire. Ils le verraient donc à leur premier cours d'Occlumancie.

Les Gryffondors rejoignirent rapidement l'intérieur du château et se séchèrent tous, à l'aide de quelques sorts. Il leur restait une dizaine de minutes avant le début de leur cours avec Rogue. Le groupe se dirigea donc vers les cachots, où le professeur aux cheveux de jais continuait d'enseigner. Ils partageaient leurs cours d'Occlumancie avec la maison Serpentard, qui les attendait déjà dans le couloir.

Pansy, Théodore et Blaise étaient debout près de la porte et discutaient tranquillement. Un autre groupe était installé plus loin, et d'après Hermione, Millicent Bulstrode et Daphné Greengrass en faisaient partie. Cette dernière lui parut assez pâle, presque abattue, mais elle ne connaissait ces deux jeunes femmes que de noms, ne leur ayant jamais adressé la parole, et n'avait aucune idée du genre de personnes qu'elles étaient vraiment. Aussi, elle ne s'attarda pas vraiment sur elles et les quitta des yeux

Elle tomba sur Drago, qui lisait assis près de ses amis. Il tenait entre ses mains le même ouvrage que d'habitude, celui qu'elle lui avait prêté.

Il ne l'a toujours pas terminé ? se demanda Hermione en souriant mentalement.

Elle savait qu'il n'avait pas lu tous les poèmes d'un coup, mais préférait les lire un par un, de temps en temps. Il le lui avait confié quelques jours plus tôt.

Les nouveaux arrivants s'éparpillèrent dans le couloir, alors qu'Hermione et ses amis rejoignaient les quatre Serpentards. Elle s'installa aux côtés du blond, qui ne quitta pas pour autant son livre des yeux, ce qui la fit soupirer et lever les yeux au ciel. Les autres étaient tout près d'eux, alors elle ne dit rien.

- Qu'est-ce que tu veux, Granger ? demanda-t-il, n'ayant pas manqué son soupir.

- Rien de spécial, Malefoy, répondit-elle en exagérant l'utilisation de son nom de famille.

Elle aperçut son sourire et lui donna un coup de coude discret. Il ne put répliquer puisque la porte de la salle de classe s'ouvrit.

- Entrez, lança Rogue depuis l'intérieur de la pièce.

La salle était différente de d'habitude. Il n'y avait plus les paillasses de potions qui avaient été remplacées par des duos de chaises. Elles étaient toutes installées face à face. Les élèves entrèrent silencieusement, sous le regard sévère de leur professeur et se postèrent face à lui, sans s'asseoir sur les différentes chaises.

- Bien, bonjour à tous, lança-t-il de son habituelle voix ennuyée. Vous vous demandez sûrement pourquoi la salle est installée de cette manière. Cela va être le cas toute l'année, puisque dans ce cours, vous travaillerez constamment en binôme et n'aurez besoin que de votre tête et de vos baguettes. Vous travaillerez avec votre partenaire de classe habituel. Pour ceux dont le binôme n'est pas ici, je vous laisse faire vos propres groupes. Installez-vous.

Ils s'exécutèrent. Pansy et Harry, Ron et Blaise, Neville et Théodore, Seamus et Daphné, et enfin Drago et Hermione. Tous face à face. La plupart d'entre eux étaient déstabilisés de retrouver leur professeur en cours, mais ils n'en montrèrent rien, ne souhaitant pas s'attirer les foudres de leur enseignant.

- Bien, je sais qu'une partie d'entre vous a déjà eu besoin de se servir de l'Occlumancie, aussi je vous demanderai pour l'instant d'aider vos camarades pour que vous soyez tous au même niveau et que nous puissions passer à des exercices plus compliqués. Je vous ai demandé de vous mettre par deux, car vous allez vous-même entrer dans l'esprit de votre partenaire.

- Mais professeur-

- Dix points en moins pour Gryffondor, Weasley. Laissez-moi terminer avant de vociférer, gronda-t-il en le fusillant du regard. Je sais très bien que vous n'êtes pas en binômes avec vos amis et c'est ce qui est important. Le fait que vous ne souhaitiez pas que votre camarade entre dans votre esprit renforcera votre force de blocage, et il vous sera plus simple de fermer votre esprit à l'intrusion. Cependant, avant que nous ne commencions, j'aimerais que vous me disiez les deux manières de repousser celui qui entre dans votre esprit. Oui, Granger.

Si elle fut étonnée d'être immédiatement interrogée par Rogue pour la première fois depuis son arrivée à Poudlard, elle ne fit pas de remarque et se racla la gorge avant de parler.

- Il est possible de repousser l'intrus en vidant son esprit et donc en ne lui montrant plus aucune pensée, ou bien en lui montrant autre chose que ce qu'il cherche, voire quelque chose qui le ferait fuir.

- Excellent, cinq points pour Gryffondor.

Quelques commentaires étonnés fusèrent dans la classe à la suite des mots du professeur, mais il n'en tint pas compte et continua.

- Comme l'a dit votre camarade, il y a deux manières de lutter contre la Legilimancie. Je ne pourrais pas vous dire laquelle est la plus simple, puisque cela dépend de vous. Chacun sera plus habile avec l'un ou l'autre. Ainsi, pour les premiers cours, votre objectif sera de le découvrir. Pour cela, vous allez chacun votre tour vous lancer le sort Legilimens. Vous devez repousser votre camarade, le faire quitter votre esprit à tout prix, de n'importe quelle manière. Ceux qui connaissent déjà l'Occlumancie et qui l'ont déjà pratiquée, vous vous contenterez d'entraîner votre partenaire pour les premiers cours. Vous pouvez commencer.

Les discussions se firent plus fortes entre les élèves, certains paraissaient anxieux de laisser leur esprit aux mains de leurs partenaires, alors que d'autres paraissaient excités de s'atteler à un tel exercice.

- Je suppose que tu fais partie de ceux qui ont déjà pratiqué l'Occlumancie ?

- Tu supposes bien, Granger, répondit Drago en s'installant en face de la jeune femme.

- Super, donc je vais être la seule qui vais subir. Gé-nial.

- Tu préférerais que ça soit quelqu'un d'autre peut-être ?

- Non, répondit-elle non sans rougir. Mais il n'empêche que tu vas rentrer dans ma tête, alors tu as intérêt à ne rien répéter ou ne rien aller voir de compromettant, Malefoy !

- Mince, j'aurais bien aimé te voir avec Weasley.

- Drago !

Il ne put s'empêcher d'exploser de rire face à son air indigné, la faisant soupirer d'exaspération. Elle le fusilla du regard et il reprit son calme petit à petit, ne souhaitant pas s'attirer les foudres d'Hermione.

- Doux Merlin, je ne veux jamais voir autre chose que son horrible tête à celui-là, je fais assez de cauchemars comme ça.

- Encore heureux, j'aurais du soucis à me faire. Enfin peu importe, pouffa-t-elle en voyant le dégoût sur les traits de Drago. C'est quand tu veux.

- Tu es sûre ?

- Je n'ai jamais essayé, donc non, mais je n'ai pas vraiment le choix.

- D'accord, concentre-toi. Commence par essayer de vider ton esprit de toute pensée et respire lentement. Legilimens ! lança-t-il lorsqu'elle eut fermé les yeux.

Rien ne se passa pendant quelques secondes, puis les images défilèrent vivement.

Hermione avait onze ans, elle venait de recevoir sa lettre pour Poudlard, les Granger l'entouraient. Elle souriait.

McGonagall leur rendait visite et leur parlait de Poudlard et du monde magique.

Hermione s'émerveillait devant le Poudlard Express, puis devant Poudlard.

Hermione était répartie à Gryffondor.

Harry et Ron sauvaient Hermione dans les toilettes des filles.

Hermione remportait cinquante points pour sa logique.

Hermione se métamorphosait à moitié en chat en prenant du Polynectar pour la première fois.

Hermione se faisait pétrifier par le Basilic.

Hermione donnait un coup de poing à Drago Malefoy.

Hermione retournait dans le passé avec Harry.

Hermione volait sur Buck.

Hermione courait pour échapper aux mangemorts à la Coupe du monde de Quidditch.

Hermione dansait dans sa magnifique robe avec Viktor Krum.

Hermione créait son premier Patronus, une loutre.

Hermione se faisait porter par Graup.

Hermione se battait aux Département des Mystères. Elle se faisait attraper par un Mangemort. Elle se débattait.

Hermione voyait son meilleur ami souffrir à cause de Voldemort.

Hermione, Harry et Ron espionnaient Drago Malefoy et Narcissa Malefoy dans l'Allée des Embrumes.

Hermione assistait à l'une des soirées d'Horace Slughorn.

Hermione pleurait dans les bras de Harry. Elle envoyait des oiseaux sur Ron.

Hermione oubliettait ses parents et quittait la maison de son enfance.

Hermione se transformait en Harry et volait avec Kingsley Shacklebolt. Elle volait à travers les nuages et se battait avec de nombreux Mangemorts.

Hermione se battait au mariage de Bill et Fleur et transplanait avec ses amis.

Hermione pleurait à cause du départ de Ron.

Hermione dansait avec Harry.

Hermione se recueillait avec Harry au cimetière de Godric's Hollow, devant la tombe de Lily et James Potter.

Hermione se faisait attraper par un Rafleur. Elle se faisait amener de force devant un grand Manoir.

Hermione était séparée de ses amis par Bellatrix Lestrange. Lestrange lui lançait des Doloris et scarifiait sa peau. Elle criait, pleurait, suppliait. Malefoy arrivait et lançait un Impero à sa tante, de la rage dans les yeux. Bellatrix transplanait hors du Manoir. Drago Malefoy s'approchait de la jeune femme étendue au sol et lui lançait plusieurs Revigor, sans oser la regarder complètement.

Hermione embrassait Ron dans la Salle sur Demande.

Hermione se battait à la Bataille de Poudlard. Elle voyait ses camarades morts, blessés mais continuait de courir avec ses amis.

Hermione détruisait la coupe de Poufsouffle.

Harry était dans les bras de Hagrid. Harry tuait Voldemort.

Hermione quittait le Terrier. Elle pleurait dans son lit, la lettre de sa mère dans la main.

C'est sur ce dernier souvenir que Hermione parvint à extraire Drago de sa tête. Des larmes coulaient sur ses joues et Drago était complètement déboussolé. Elle le regarda dans les yeux, peinée qu'il ait réussi si facilement à entrer dans sa tête et accéder à ses souvenirs. Elle se leva et quitta précipitamment la salle. Tous les autres élèves étaient encore plongés dans leurs pensées et personne ne la vit partir, exceptés Drago et Rogue.

- Dépêche-toi d'aller la voir, sinon tu vas m'entendre, ordonna le professeur à son filleul en le fusillant du regard.

Drago était encore complètement retourné par ce qu'il venait de voir. Certains des souvenirs lui importaient peu, mais d'autres ne l'avaient pas laissé indifférent. Il n'avait jamais imaginé la moitié de tout ce qu'Hermione avait pu vivre ces sept dernières années, et il n'en croyait pas ses yeux. Il secoua la tête pour revenir sur Terre et se leva à son tour.

Il quitta la salle, mais elle n'était déjà plus là, alors il courut dans les couloirs pour la retrouver. Il ne savait pas où elle avait pu s'enfuir. Dans leur appartement ? Dehors ? En haut de la Tour d'Astronomie, où lui-même avait l'habitude de se réfugier ? Il parcourut tous ces endroits, en vain. Les couloirs, les salles vides, il allait dans tous les sens. Il sentait son coeur se serrer et se refroidir chaque minutes qui passait, et accélérait le pas pour la retrouver au plus vite. Il ressentait sa peine et son mal.

Il grimpa jusqu'au septième étage, dans un dernier espoir et s'arrêta devant la tapisserie de Barnabas le Follet. Mais la salle était occupée, il n'arrivait pas à l'ouvrir.

Je souhaite trouver Hermione Granger, je souhaite trouver Hermione Granger.

Il faisait d'incessants allers-retours devant le grand mur, les yeux fermés, répétant inlassablement ce qu'il voulait. Au bout de quelques minutes, il s'arrêta en entendant une porte se former. Il sourit. Une simple porte en bois était apparue et il la poussa doucement, se retrouvant face à une petite pièce sombre. La seule lumière de la salle provenait d'une gigantesque fenêtre qui laissait apparaître un ciel étoilé et la pleine Lune.

Hermione était assise à même le sol et regardait les constellations. Elle avait ramené ses genoux sous son menton et les avait entourés avec ses bras. Drago s'avança et s'assit près d'elle, mais elle ne sursauta pas. Elle savait déjà qu'il était là. Lorsqu'il fut installé à ses côtés, la jeune femme posa sa tête sur son épaule et le blond la serra contre lui. Elle avait pleuré et les sillons de ses larmes marquaient toujours ses joues.

- Je suis désolé, Mia.

- Ce n'est pas ta faute, j'aurais dû t'en empêcher moi-même, répondit-elle d'une petite voix, rendue rauque par ses pleurs.

- Non, j'aurais dû arrêter. Je n'avais pas le droit de voir tout ça.

- Je n'aurais pas dû partir, mais je n'ai pas tenu. Revoir tout ça, c'était juste trop.

- Je n'aurais pas dû te faire revivre tout ça, soupira-t-il.

- Tu n'y es pour rien, c'était l'objectif du cours. Il faut simplement que je m'améliore, pour ne plus que ça arrive.

- Je peux t'aider, si tu veux.

- Tu es sûr ? Tu risques de revoir tout ça encore longtemps.

- Si ça peut t'aider, répondit-il en haussant les épaules.

- Moi qui blâmais Harry lorsqu'il se plaignait de ne pas réussir à fermer son esprit, je m'en veux désormais, plaisanta-t-elle.

- Il a vraiment dû faire ça ?

- Voldemort et lui étaient liés, donc Il pénétrait souvent dans l'esprit d'Harry, dans ses rêves, ou simplement pour le manipuler. Dumbledore l'a donc obligé à prendre des cours d'Occlumancie avec Rogue, en cinquième année.

- Les fameux cours de rattrapage ?

Elle hocha la tête, alors qu'il ricanait doucement. Il se souvenait parfaitement s'être moqué du brun lorsqu'il avait entendu cela. Elle se cala plus confortablement dans les bras du blond et ils regardèrent ensemble le ciel que la Salle sur Demande leur offrait, silencieusement.

- Tu m'as sauvé la vie.

- J'aurais dû la tuer.

- Et devenir un meurtrier ? Jamais. Tu m'as sauvée et je ne pourrais jamais te remercier assez pour ça, murmura-t-elle en le regardant dans les yeux.

Elle se perdit dans son regard, ses deux halos gris. Le ciel se reflétait à travers eux, comme si toutes les constellations étaient rassemblées dans ses iris.

- J'aurais dû intervenir plus tôt, elle t'avait déjà fait beaucoup trop de mal, répondit-il en fixant ses yeux vers le ciel. Je n'aurais jamais dû la laisser te faire ça, ajouta-t-il en attrapant son poignet.

Elle avait retroussé les manches de sa chemise avant le début de leur cours, mais lorsqu'il posa les yeux sur son avant-bras, il n'y avait rien. Il releva vivement la tête vers elle et fronça les sourcils. Il était pourtant certain d'avoir vu dans ses souvenirs que sa chère tante l'avait marquée avec son couteau. Il avait été terrifié de le voir, mais aussi de l'apprendre.

En effet, sur le moment même, il avait été tellement paralysé par la terreur et par l'horreur qui se passait sous ses yeux, qu'il n'avait pas vraiment fait attention à ce que Bellatrix infligeait à Hermione.

Ainsi, il avait découvert sa blessure à travers les souvenirs de la jeune femme. Il n'en avait été que plus horrifié mais n'avait rien laissé paraître. Il détestait voir dans les yeux des autres de la pitié et ne voulait pas inspirer la même chose à Hermione.

Elle avait détourné les yeux et tentait de récupérer son bras, mais Drago ne l'entendait pas de cette oreille et tint plus fermement son poignet. Il attrapa son menton et l'obligea à le regarder. Ses yeux s'étaient à nouveau remplis de larmes et le cœur du blond se serra à cette vue. Il détestait voir des larmes dans les yeux des femmes, plus particulièrement celles qui avaient de l'importance dans sa vie. Il caressa tendrement sa joue et continua de l'observer, attendant qu'elle prenne la parole d'elle-même.

- Je ne pensais pas que tu l'avais vu, murmura-t-elle finalement en baissant les yeux, affrontant difficilement son regard gris.

Elle ne le laissa pas répondre et sortit sa baguette. Elle la pointa sur son avant-bras et lança distinctement un Revelio. Aussitôt, la scarification que Bellatrix lui avait infligée apparut sous la forme d'une cicatrice. Drago, qui n'avait pas pu discerner à quoi ressemblait exactement la blessure, put enfin découvrir les trois mots inscrits à jamais sur la peau bronzée de la jeune femme.

Sang-de-bourbe.

Il ferma les yeux quelques secondes, ne supportant pas la vue de ces quelques mots, qui étaient pourtant plein de sens. Lorsqu'il les rouvrit, Hermione avait tourné la tête vers la fenêtre et serré le poing. Il leva soudainement son poignet vers ses lèvres et embrassa la cicatrice qu'avait laissé sa propre tante sur la peau d'Hermione. Elle tourna le regard vers lui et l'observa caresser du bout des doigts les trois mots qui la hantaient depuis qu'elle avait quitté le Manoir Malefoy.

- Je ne voulais pas que tu la voies, marmonna-t-elle au bout de quelques minutes.

- Pourquoi ? s'étonna-t-il en relevant la tête vers elle, les sourcils froncés.

- Parce que tu m'as sauvé la vie ce jour-là, et j'ai pensé - à raison d'ailleurs - que tu te sentirais peut-être coupable de voir cela.

- Tu veux dire que tu la dissimules depuis près de six mois, au cas où je la verrais, pour que je ne me sente pas coupable ?! s'exclama-t-il, abasourdi.

- Mais non, idiot, ricana-t-elle en levant les yeux au ciel. Je jette ce sort depuis seulement quelques temps.

- Combien de temps ?

- Depuis que nous nous sommes embrassés, répondit-elle en rougissant. Depuis que j'ai compris à quel point tu haïssais le fait d'avoir été du côté de Voldemort pendant la guerre. Je ne voulais pas te rajouter cela, murmura-t-elle, gênée qu'il découvre son secret.

- Tu n'aurais pas dû, répliqua-t-il en fronçant les sourcils. Cette cicatrice fait partie de toi. Elle prouve que tu t'es battue du bon côté, que tu t'es battue pour la bonne cause. Tu ne devrais pas la cacher, ni en avoir honte. Elle devrait en avoir honte, et j'espère qu'elle brûle en enfer pour cela.

- Je sais, marmonna-t-elle. Mais je ne voulais pas-

- J'ai compris, la coupa-t-il. Mais ne le fais plus. Même si oui, je me sens coupable, car j'aurais dû intervenir plus tôt et que j'ai été trop lâche pour le faire, mais-

- Ne dis pas ça, tu m'as sauvé la vie, le coupa-t-elle à son tour en secouant la tête.

- Peut-être, mais j'aurais pu empêcher toutes les souffrances que tu as subies, dit-il d'un air résigné.

- Drago, murmura-t-elle en attrapant son visage entre ses mains pour qu'il la regarde. Cesse de te critiquer comme ça, accepte ma gratitude. Accepte-la. Tu m'as sauvée et je ne pourrais jamais assez te remercier pour cela, alors arrête de t'admonester sans arrêt, tu te fais du mal pour rien.

- Tu ne comprends pas, Hermione, souffla-t-il. J'ai fait du mal, j'ai vu des gens souffrir sans intervenir pour les aider. Et tu en fais partie. Je ne peux pas être pardonné. Je suis un Mangemort, et cela ne changera pas.

- Non, tu n'en es pas un. C'est faux.

- La simple marque sur mon bras le prouve, et tout le reste aussi. J'ai fait du mal, consciemment, volontairement.

- Tu y as été forcé, Drago.

- Pas toujours. Je me suis servi de la Magie Noire, Lucius et Bellatrix me l'ont enseignée. Elle coule encore dans mes veines, elle ne s'en va pas quand on le souhaite. Elle reste, elle se balade dans mon corps, elle me possède et je n'y peux rien, c'est trop tard. Je suis un monstre, un Mangemort.

- Tu n'as pas eu le choix.

- On a toujours le choix, Hermione.

- Tu l'as fait pour sauver ta mère, tu l'as dit toi-même au procès, sous Veritaserum.

- Ça ne retire pas ce que j'ai fait.

- Non, tu as raison. Mais tu ne peux pas continuer comme ça. Je le ressens quand tu te tortures l'esprit, que tu te punis mentalement. Je le ressens ici, dit-elle en posant une main sur sa poitrine, côté coeur. Je ne sais pas comment, je ne sais pas pourquoi, mais je le ressens. Alors arrête. Je te pardonne, Drago. Tu es pardonné.

oOo

Dans les cachots, le cours du Professeur Rogue touchait à sa fin. Les élèves commençaient à quitter la salle, mais certains d'entre eux restèrent en place. Ron, Harry, Ginny, Blaise, Théodore et Pansy attendaient que leur professeur termine d'écrire sur son parchemin. Ils avaient tous remarqué l'absence de leurs amis, mais trop tard pour pouvoir faire quelque chose. De plus, Rogue ne leur avait pas laissé l'occasion de le questionner. Chaque fois qu'ils terminaient l'exercice demandé, il fallait recommencer. Ils avaient donc tous reporté leur préoccupation pour la fin du cours, malgré les regards qu'ils s'étaient échangés.

Ils attendaient donc tous patiemment devant leur professeur, qui ne daignait même pas relever les yeux de son parchemin, malgré le fait qu'il ait remarqué leur présence. Au bout de plusieurs longues minutes, Blaise toussa pour signifier son impatience et Rogue releva la tête, un air ennuyé marquant ses traits.

- Que voulez-vous ?

- Professeur, savez-vous où sont Hermione et Malefoy, s'il-vous-plaît ? demanda Harry.

- Ils ont quitté la salle, il y a une heure et demie.

- Est-ce que vous savez pourquoi ?

- Non, Parkinson.

- Vont-ils revenir ? demanda Théodore.

- Probablement.

Au même moment, les deux concernés franchirent la porte de la salle de classe, un sourire aux lèvres. Ron, lui, avait les sourcils froncés, mais ne dit rien. Les deux Préfets-en-Chef s'immobilisèrent en voyant tous leurs amis réunis, l'air mi-inquiet, mi-agacé.

- Vous nous attendiez peut-être ? demanda Drago, un sourire en coin.

- On s'est inquiétés surtout, idiot, gronda Pansy

- Je vois ça.

- Tu trouves ça drôle peut-être ? s'agaça-t-elle, alors que Rogue esquissait un sourire discret, sauf pour Hermione qui le remarqua.

- Euh, oui ?

- Tu n'es vraiment qu'un-

- Peu importe Pans', ils sont là, c'est tout. On peut y aller, la coupa Théodore d'une voix qui ne laissait pas place à une contradiction, tout en la fusillant du regard.

Les Gryffondors et Blaise se retinrent de rire, mais ne dirent rien et suivirent Théodore vers la sortie.

- Malefoy, Granger et Potter, vous restez là, ordonna Rogue d'une voix forte.

Leurs amis se retournèrent vers eux, étonnés, mais ils haussèrent simplement les épaules en réponse. L'un d'eux lança "à tout à l'heure", alors que les trois élèves se tournaient vers leur professeur.

- Racontez-moi ce qu'il vient de se passer. Tout de suite.

- Je-, commença Hermione.

- Je suis allé trop loin, j'aurais dû m'arrêter, c'était juste trop pour elle.

- Drago ! Nous en avons discuté. Ce n'est pas ça, Professeur, j'ai simplement besoin d'entraînement, cela ne se reproduira pas, ajouta-t-elle en fusillant le blond du regard.

- Quelle technique as-tu utilisé ? demanda Rogue, en réprimant un sourire, face à l'air choqué de Harry, probablement dû à son tutoiement.

- Vider mon esprit.

- Tu devrais essayer l'autre alors. Si je me souviens bien votre mère et votre père étaient plus à l'aise avec le fait de rediriger les pensées.

- Vous pensez que c'est héréditaire ?

- C'est très probable, Lucius et ma mère fermaient tous les deux leur esprit, tout comme moi.

- Excusez-moi professeur, mais pourquoi m'avez-vous demandé de rester au juste ? demanda Harry.

- J'ai des choses à vous dire, à tous les deux. Tu peux y aller, Drago.

- Je ne peux pas rester ?

- Il ne faut peut-être pas abuser Malefoy, tonna Harry.

- Je n'y vois pas d'inconvénient, Harry, il est au courant de toute manière.

- Très bien, comme tu veux, Hermione, grogna-t-il.

Drago réprima un sourire, alors que la jeune femme soupirait d'exaspération face au comportement des deux garçons.

- Bien. Même si j'ai pu te parler l'autre jour, Hermione, je ne t'ai pas tout dit, j'attendais d'avoir une discussion avec vous deux.

- Vous trois, dans le cas présent, marmonna Harry, légèrement agacé.

- Il se trouve que vos parents ne vous ont pas seulement laissé le coffre dont vous avez hérité, Potter, continua Rogue, sans relever la remarque d'Harry.

- Comment ça ? Ils m'ont déjà légué énormément !

- Effectivement, mais ce que vous ignorez, c'est que votre père était Lord. Ce qui signifie que le peu, si je puis dire, qu'il y a dans votre coffre à Gringotts, n'est qu'une petite partie des richesses que vous allez bientôt acquérir.

- Mon père était un Lord ?!

- Bravo Potter, tu sais écouter, lança Drago sarcastiquement.

- La ferme, Malefoy. Vous voulez dire que je, enfin, nous n'avons pas récupéré tout l'héritage de nos parents ?

- Exact.

- Mais comment ça se fait ? demanda Hermione, tout aussi stupéfaite que son frère.

- Dans le monde magique, les héritages parentaux s'acquièrent à la majorité sorcière, et la passation du titre de Lord et Lady aussi. Il ne vous était donc pas possible de récupérer le reste avant vos dix-sept ans, mais à cause de la guerre et du reste, cela n'a pas pu être possible, et je suis la dernière personne vivante qui est au courant de votre filiation.

- Vous voulez dire que nous allons devoir aller à une cérémonie comme celle de Drago samedi ? interrogea Hermione.

- Exact. Vous allez pouvoir ouvrir le testament de vos parents. Vous allez devenir Lord et Lady Potter.

Harry et Hermione étaient abasourdis. Ils n'en revenaient pas. Eux, des Lord et Lady ? Hermione avait passé toute sa vie à penser qu'elle était une née-moldue et elle allait se retrouver Lady. Harry, quant à lui, avait toujours pensé que les seules propriétés de ses parents étaient leur maison à Godric's Hollow et son coffre à Gringotts. Il était déjà très riche, notamment grâce à ce qu'il avait récupéré de son parrain, mais d'après Rogue, ça n'était rien comparé à ce qui les attendait au Ministère.

De son côté, Drago était hilare, mais tout autant stupéfait. Certes, voir la tête des deux Potter était comique, mais il apprenait lui aussi qu'Hermione était une future Lady, et pas n'importe qui. La filleule de son parrain, la sœur du Survivant et la fille du Lord Potter et de la Lady Potter, tous deux résistants de la première guerre des sorciers.

- Quand ? demanda Hermione qui avait repris ses esprits.

- Lorsque vous serez prêts et que vous le voudrez.

Hermione regarda son frère, il semblait déstabilisé.

- Le plus tôt possible, si tu es d'accord, Hermione.

- Aucun problème, sourit-elle.

- Bien, je contacterai le Ministère dès ce soir, je pense que samedi devrait être possible.

- Je ne pourrais pas, Professeur.

- Et pourquoi ça, Potter ? siffla-t-il d'une voix doucereuse.

- J'ai rendez-vous avec Ginny Weasley à l'infirmerie, pour sa grossesse, expliqua-t-il, mal à l'aise.

- Oh, je vois, répondit Rogue plus gêné qu'il ne le voulait.

- Tu n'en as pas pour toute la journée, Harry !

- Non, mais je serais avec elle le reste du temps, c'est important. Donc non, Professeur, pas samedi.

- Bien, je verrais avec le personnel du Ministère pour le week-end suivant dans ce cas. Vous pouvez y aller.

- Severus ? l'interpella Drago, alors que les autres quittaient la pièce. As-tu des nouvelles de ma mère ?

- Non, je suis désolé, Drago.

- Je ne la comprends pas. Elle nous empêche l'accès au manoir, elle interdit à mes propres elfes de me donner de ses nouvelles. Que cherche-t-elle ? Elle n'a pas le droit de me faire ça ! Je ne lui ai jamais rien fait, jamais !

- Je ne sais pas plus que toi, Drago, soupira Severus, d'un air profondément désolé pour le blond. Mais la connaissant elle ne devrait pas tarder à contacter l'un d'entre nous. Ne t'inquiète pas.

- Je l'espère...

oOo

Le week-end arriva vite pour les élèves de Poudlard. Le second week-end du mois d'octobre ne commençait pas idéalement, mais avec une pluie incessante, recouvrant toute la région autour de Poudlard. Néanmoins, les élèves n'étaient pas moins heureux, il s'agissait du premier samedi à Pré-au-Lard depuis plus d'un an.

Les couloirs étaient en effervescence, l'excitation régnait dans le château, et le temps n'était nullement un obstacle au bonheur des élèves. Les troisièmes années étaient les plus excités par cette journée, étant les seuls à n'être jamais aller à Pré-au-Lard. Les discussions étaient vives dans la Grande Salle quand Drago rejoignit ses amis à la table des Serpentards. Il en était déjà exaspéré.

- Blondie ! Je vois que tu te réjouis aussi de cette journée, qui commence tellement bien ! s'exclama Blaise.

- La ferme, Blaise, grogna-t-il en s'asseyant. Vous ne comptez pas y aller, rassurez-moi ?

- Pas moi en tout cas, je comptais travailler à la Bibliothèque, répondit Théodore.

- Moi je vais sûrement y aller avec Blaise, fit Pansy.

- Bonne chance, Blaisinouchet, railla Drago avec un sourire en coin.

Pansy leva les yeux au ciel, alors que Blaise donnait un coup de pied sous la table au blond. Théodore était hilare d'avoir entendu le surnom que la mère de Blaise donnait à son fils. En plus de ça, voir la tête que Blaise faisait ne calmait pas ses rires, mais ce dernier n'était pas à Serpentard pour rien, la vengeance était son activité favorite et les rires incessant de Théodore l'agaçaient.

Il descendit donc sa main sous la table et la posa sur la cuisse de son voisin, qui cessa immédiatement de rire, en essayant par la même occasion de retenir un gémissement tandis que la main de Blaise remontait doucement. Théodore était immobilisé mais faisait tout pour paraître naturel, alors que son petit-ami faisait la discussion le plus naturellement possible.

- Théo ? Tu en fais une tête ! Est-ce que ça va ? s'inquiéta Pansy qui n'avait pas compris le petit jeu de Blaise, contrairement à Drago qui était mort de rire.

- Oui, oui, toussota-t-il, tentant de reprendre contenance. Tout va très bien.

- Plus que bien je dirais même, souffla Blaise à son oreille.

- Tu m'as l'air... fiévreux, fit remarquer Drago d'un air innocent.

- Non. Tout va bien, répéta-t-il en donnant une tape sur la main de Blaise, qui la retira en ricanant, alors qu'il se redressait sur sa chaise.

Il se racla la gorge, alors que Drago et Blaise rigolaient et Pansy les regarda avec incompréhension. Les discussions reprirent sous les regards assassins de Théodore.

oOo

Après le petit-déjeuner, Harry, Ginny, Hermione et Ron s'étaient dirigés vers l'infirmerie pour le rendez-vous de la rouquine. Hermione et Ron avaient négocié de longues minutes pour pouvoir les accompagner, espérant pouvoir entrer dans l'infirmerie avec eux, mais malheureusement - comme les avait prévenus Harry – l'infirmière n'accepta que la présence du couple. Les deux autres attendirent donc, dépités, à l'extérieur, le temps du rendez-vous.

Comme la fois précédente, Ginny s'allongea sur l'un des lits de l'infirmerie qui, comme elle l'espérait, était vide. Harry vint s'asseoir à côté du lit et ils attendirent le retour de Pomfresh. Elle ne tarda pas à les rejoindre et se plaça sur le côté du lit opposé à Harry.

- Alors, Miss Weasley, est-ce que tout va bien ? lui demanda-t-elle en sortant les potions et ustensiles dont elle avait besoin.

- Très bien, je ne vois aucune différence pour l'instant.

- Pas de nausée, de fatigue, de bouffées de chaleur ou de symptômes particuliers ?

- Non, rien de spécial.

- Tant mieux, vous n'avez rien remarqué non plus Monsieur Potter ? On ne sait jamais.

- Non, Madame, répondit-il en secouant la tête.

- Parfait. Je vais déjà vérifier que tout va bien, puis je pourrais faire l'examen pour connaître le sexe du bébé, si vous voulez le savoir bien sûr.

Ils hochèrent tous les deux vivement la tête et l'infirmière commença à lancer divers sorts sur le ventre de Ginny. Ils donnaient l'impression à Ginny que des glaçons glissaient sur son corps. Elle frissonna légèrement, mais l'examen fut rapidement terminé et la sensation passa.

- Tout va bien, je confirme que vous êtes bien enceinte de douze semaines, le fœtus mesure environ six centimètres et doit peser aux alentours de 20 grammes. Il est tout petit, sourit-elle. Son squelette est en place, il n'y a aucun problème de ce côté-là, ni pour la formation des organes. Le fœtus a la taille d'une prune à peu près.

- Mais comment cela se fait-il qu'on puisse déjà connaître le sexe du bébé ?

- Grâce à la magie Monsieur Potter ! Dans le monde des sorciers nous pouvons déterminer plus tôt le sexe du fœtus.

- Je croyais que tu le savais ! s'exclama Ginny, les sourcils haussés.

- Absolument pas, mais tant mieux, répondit-il en se frottant la nuque avec un sourire timide.

- Allons-y, fit l'infirmière après qu'ils eurent hoché la tête. Genus.

Un légère fumée blanche s'échappa de la baguette pointée sur la rouquine et entoura son ventre, passant à travers sa peau. La brume s'échappa ensuite de son ventre, d'une couleur vert pomme.

- Félicitations, vous attendez un petit garçon !

- Gagné ! s'exclama Ginny, faisant sourire l'infirmière. Tu me dois cinq Gallions, mon chéri, ajouta-t-elle en chuchotant, alors que Pomfresh s'éloignait pour les laisser tous les deux.

- Nous serons en supériorité numérique au moins, petit bébé, murmura-t-il près du ventre de Ginny.

- Tu es heureux ? demanda timidement la rouquine.

- Gin', souffla-t-il en montant près d'elle sur le lit pour l'embrasser sur la tempe, évidement que je suis heureux. Je vais avoir un fils et tu seras sa mère, je ne peux pas être plus heureux qu'actuellement.

Il lui sourit et elle l'embrassa tendrement, avant de se serrer contre lui.

- Moi aussi je suis heureuse, un deuxième Potter aux yeux verts dans la famille, ça serait merveilleux, que demander de plus ?

- J'espère qu'il aura ton nez et tes taches de rousseur.

- Je crois que les tâches de rousseurs sont héréditaires chez tous les Weasley, il n'y échappera pas ! ricana-t-elle.

- Tant mieux ! D'ailleurs en parlant de Weasley, je crois qu'il faudrait aller retrouver les autres dehors, ils étaient aussi impatients de savoir que nous.

- Surtout Ron ! railla-t-elle en se levant du lit.

Harry ricana à son tour et attrapa sa main, l'entraînant en rigolant vers la sortie de l'infirmerie. Ils saluèrent et remercièrent l'infirmière en passant et ouvrirent la porte de l'infirmerie. Hermione et Ron discutaient tranquillement sur un banc en pierre et lorsque ce dernier les aperçut, il sauta sur ses pieds et s'approcha d'eux.

- Alors ? Petit neveu ou petite nièce ?

- Neveu, sourit Ginny en se serrant contre Harry.

- Tout va bien pour lui, tout est en place ? s'enquit Hermione, avec un grand sourire, heureuse elle aussi, alors que Ron embrassait sa sœur sur le front, un grand sourire aux lèvres.

- Tout est en place, déjà douze semaines, informa Harry.

- Tant mieux alors, j'ai hâte de rencontrer mon neveu aussi, répondit-elle avec un clin d'œil.


Voilà, j'espère que ce chapitre vous aura plu !

Merci pour vos reviews sur le précédent :

Nedwige Stark : Eh bien j'espère que tu as trouvé ce chapitre aussi bien que le précédent ahah ! J'attendais avec impatience de pouvoir vous poster ce chapitre, et d'avoir vos réactions, donc je suis contente qu'elle t'ait plu, c'est vrai qu'ils commencent à se détendre à la fin, même si nous n'y sommes pas encore complètement !

Elena : Contente que ça te plaise ! Evidemment, Severus et Hermione sont distants, mais en même temps, ils n'allaient pas devenir les meilleurs amis du monde en une discussion après tout ce qui leur est arrivé ahah ;) Ahh notre couple Dramione... On les adore hein ? Je n'ai pas mis Harry et Ginny dans les ships principaux, car il y en a d'autres que je développe aussi, mais c'est vrai que je les aime beaucoup et je me fais un plaisir de développer leur histoire ! Hermione est un gros paquet et Severus n'est pas prêt de l'oublié XD J'espère que le chapitre t'aura plu !

N'hésitez pas à laisser une review pour me donner votre avis ;)

Merci à Suldreen194 et Choixpeau de fic pour leurs corrections et relectures !

Bonne soirée et à mercredi,

Writer8Hell