Chapitre 31 : Le côté pratique
Dès que le concert fut terminé, Wolfgang se précipita en direction des loges. Il se doutait que la première chose que voudrait son amant serait de se changer, et il voulait l'intercepter avant. Il entra dans la pièce réservée au nom du brun sans même prendre la peine de frapper, refermant la porte derrière lui. Salieri, qui se fixait dans le miroir en retirant le ruban noir qui enserrait son cou, se retourna pour lui faire face.
- T'es fier de toi je suppose ?
L'autrichien sourit doucement en avançant.
- Tout à fait. Maintenant je sais que ce genre d'outfit te va à merveille. Et le savoir m'inspire.
- Tu ne me feras plus porter quoi que ce soit.
Le blond arriva tout prêt de lui et il le regarda d'un air innocent, presque implorant.
- Ah bon ? Même si je te le demandais en te suppliant d'accepter ?
Antonio plongea dans les yeux de son interlocuteur. Il ouvrit la bouche pour parler, mais ne put répondre. Comment avouer qu'avec un tel regard, le plus jeune pouvait lui demander tout ce qu'il voulait. Il soupira, capitulant, et Mozart sourit avec fierté avant de s'emparer des lèvres de l'italien, posant ses mains sur ses hanches. Quand il s'éloigna quelques secondes plus tard, Salieri reprit la parole.
- Tu as été cruel. Tu aurais pu me laisser porter un caleçon à la place de cette merde sous la jupe quand même...
- Mais ça aurait rendu la suite de mon plan plus compliquée.
Antonio fronça les sourcils.
- La suite de ton plan ?
L'une des mains de l'autrichien glissa sous le vêtement pour tirer doucement sur la ficelle du string qu'il lui avait fait porter. La respiration du brun s'accéléra et Wolfgang continua de tirer dessus jusqu'à ce que le bout de tissu ne se défasse, tombant à ses pieds.
- J'aurais pu être plus vilain et ne pas te faire porter de sous vêtements du tout, alors arrête de te plaindre...
- Saloper...
Antonio ne put finir son insulte. Le blond venait de saisir de son autre main son membre qui se tendait rapidement. Il remonta celle qui caressa innocemment la hanche de Salieri pour toucher sa joue avant de poser ses doigts sur ses lèvres. Il posa ses yeux sur le visage de son aîné et eut soudainement l'envie de le dévorer. L'italien avait les joues rougies d'envie, ses iris brillaient de luxure, et son torse de soulevait de façon irrégulière. Il était si proche de le quémander, de le supplier, de se soumettre complètement à lui, et Mozart adora cela. Il plongea lentement ses doigts dans la bouche du brun, qui se laissa faire, caressant sa bouche, sa langue, l'intérieur de ses joues et même ses dents immaculées. Machinalement, le brun commença à les sucer , fermant presque les yeux, et Wolfgang se contint encore une fois d'être sauvage, il se contenta de faire de lents mouvements avec son poignet pour attiser l'envie de son partenaire dans son bas ventre, qui gémit longuement et en même temps, et ce pendant de longues minutes durant lesquelles il continua de bouger ses doigts dans sa bouche, aimant le voir les humidifier, et aimant jouer avec sa langue. Le voir si réceptif le chauffait drastiquement, et sa façon de suçoter timidement son index et son majeur, alors que lui insistait sur ses mouvements à l'intérieur de la cavité humide, était bien trop sexy. Il persista tant qu'il put voir les joues se l'italien rougir encore plus. Finalement, il retira sa main et la glissa sous la jupe, introduisant son index mouillé en lui, provoquant chez le leader des Danaïdes un glapissement. Il tourna son doigt à l'intérieur pendant un moment avant d'ajouter le majeur, faisant des mouvements de ciseaux pour dilater son intimité. Quand il retira ses doigts, Antonio émit une protestation sonore incontrôlée, ce qui fit sourire l'autrichien. Ce dernier le saisit par les hanches et le retourna pour le placer face au miroir. Il lui glissa à l'oreille.
- Je veux que tu regardes le reflet. Je veux que tu vois l'expression que tu tires quand je te prends...
Il déposa un baiser délicat dans son cou avant d'appuyer doucement sur ses épaules pour que le brun se penche en avant. Les coudes sur le meuble, Salieri leva les yeux pour fixer leur reflet. Il regarda Wolfgang dans son dos, qui lui écartait doucement les jambes avant de se placer contre lui, et cela le fit rougir de plus belle. Le blond posa son regard sur le miroir.
- Regarde toi, maestro...
Les deux hommes fixèrent alors le reflet de l'italien et Mozart le pénétra d'un coup de rein. Antonio ouvrit la bouche pour crier, et il comprit pourquoi son amant aimait tant le voir quand il le prenait. L'expression de luxure pure qu'il affichait en sentant l'autre en lui était véritablement explicite, et il comprenait que cela excite son partenaire. Le plus jeune commença alors à donner de violents mouvements en lui, et il gémit de plaisir, de plus en plus fort. Au bout de longues minutes, alors qu'il se sentait perdre pied, l'autrichien se retira, provoquant chez lui un grognement frustré. Il n'eut pas le temps de parler que Wolfgang le retournait et l'embrassait avec fougue avant de murmurer.
- Désolé de te causer cette frustration, mais je veux faire durer ça un peu plus longtemps.
Il déplaça ses lèvres le long de la mâchoire d'Antonio qui coulait dans ses bras, incapable de bouger, et il commença à embrasser son cou. Il le porta ensuite et le posa sur le bureau avant de se placer entre ses jambes, qu'il caressa lentement.
- Et puis, c'est quand même pratique cette tenue. Je n'ai qu'à soulever la jupe pour entrer en toi...
- Je t'en supplie, arrête de me faire attendre comme ça... C'est de la torture...
La voix de Salieri était rauque tant il n'arrivait plus à se maîtriser. Mozart eut un grand sourire, et il releva le vêtement. Le sexe de son amant semblait presque pleurer sous l'intensité du désir et de la frustration qu'il lui faisait subir. D'un geste insolent, le leader de Requiem passa son pouce dessus, faisant frémir l'italien. Il saisit ses cuisses pour le rapprocher de lui, et le brun se retrouva mi allongé, mi assis, sur le meuble, légèrement adossé au miroir et les coudes appuyés sur la table. Wolfgang eut un sourire fier en le voyant ainsi, si désirant, et si désirable, et il regarda attentivement le visage de l'homme qu'il aimait tandis qu'il entrait en lui de nouveau. Sous le délice de la sensation, Antonio rejeta brusquement la tête en arrière en criant, et son cadet recommença à le marteler de violents coups de reins, pendant de longues minutes jusqu'à atteindre l'orgasme et se libérer en lui. Quand il sentit le liquide couler à l'intérieur de lui, et aussi le long de ses jambes, Salieri ne put se maîtriser, et il se vida à son tour, sous le regard satisfait de son partenaire, qui vint lentement l'embrasser alors qu'il reprenait son souffle. Le blond se retira, et il aida Antonio à descendre de la table avant de l'enlacer. Le plus vieux posa sa tête contre son épaule, épuisé.
- Tu vois, c'est pas si mal comme vêtements ?
Il soupira en souriant avant de répondre.
- Effectivement, t'as été convainquant...
L'autrichien sourit avant de passer ses doigts dans les cheveux longs et noirs de son copain, qui s'étaient décoiffés après leur effort physique. Il retira l'élastique et les laissa se dérouler librement.
- Tu es tellement magnifique que toutes les fringues du monde te vont à merveille...
Salieri eut un bref rire.
- Tu dis ça pour que je te laisse encore choisir ce que je mets. T'es fourbe, Wolfgang Amadeus Mozart.
Voyant qu'il était prévisible, le blond fit la moue.
- J'aurais vraiment du te faire porter Barnabé.
