Chers lecteurs,
Aujourd'hui le come back d'un perso qu'on n'a pas vu depuis longtemps (que les fans remballent leur t-shirt floqué, ce n'est pas Archimède).
J'ai beaucoup de mal à ne pas ouvrir 53 intrigues avec mes personnages secondaires. C'est horrible. Donc il y a plein de trucs auxquels je fais allusion que vous ne verrez jamais.
Enfin, pour la petite histoire, je n'ai pas remarqué que Ronaldo c'était Ronald à l'espagnole. Mais quand je pense séducteur mexicain, je pense obligatoirement à Ronaldo Paulo de la Casa del Papa, c'est comme ça. Mais aucun lien entre Ronald Weasley et Ronaldo : cette théorie du complot ne prendra pas.
Allez, portez-vous bien, nourrissez vos boursouflets, à bientôt,
Al
PS : réponses aux guests :
LeMaîtreForever : tu verras de plus belle comment on fait comprendre à harry qu'on l'intéresse dans deux chapitres (je crois). et en effet faut être frontal. vraiment frontal et explicite. merci pour ta review !
Tunespasenreste : merci ! ouais j'imagine bien la magicness, une bière qui te rend ivre mais by magic tu dessoules. comme ça tu peux rentrer à balai sans crainte de contrôle de la police magique, on risque pas de te retirer des points pour conduite en état d'ivresse (5 points en moins pour gryffondor !)
« Bonjour…
- Potter. Si je m'attendais à vous voir. »
Narcissa était bien pâlotte. Harry entra dans sa chambre, deux gobelets à la main, et les posa sur la table de chevet de Narcissa. Il jeta un sortilège d'attraction et une chaise s'invita à son chevet. Il se laissa tomber dessus et attrapa son café.
« J'étais venu voir les Londubat, et en passant devant votre chambre, je me suis dit que je pourrais venir discuter un peu avec vous. Et vous offrir un chocolat.
- C'est très gentil, merci. Vous visitez les Londubat ? »
Narcissa était clairement étonnée. Après tout, c'étaient ses voisins. Elle n'avait peut-être jamais fait attention à qui était à son étage à Sainte-Mangouste. À moins qu'elle ne soit jamais sortie de sa chambre, ce qui était beaucoup plus triste.
« Quand Neville est parti au Mexique il y a bientôt deux ans, on s'est engagé, Ginny, Ron, Hermione et moi, à venir visiter ses parents de temps en temps. Augusta nous accompagnait. Et puis quand elle est morte, on a gardé le pli. »
Narcissa fit une moue et attrapa son verre.
« Vous êtes étonnant.
- On me l'a dit. »
Elle sourit :
« Je comprends pourquoi mon fils vous apprécie. »
Harry rougit furieusement. Heureusement qu'il n'était pas en train de boire, il aurait encore une fois perdu toute dignité en recrachant tout par le nez.
« Drago… m'apprécie ?
- Ce n'est pas si surprenant. Vous l'avez toujours fasciné. »
Ah ben. Finalement, ça s'annonçait fructueux comme visite de malade.
« Mais…
- Voyons, Potter, vous avez vu mes souvenirs. Vous savez de quoi je parle. »
Harry soupira.
« Je suis désolé…
- Ne vous excusez pas, vous n'aviez pas le choix, le coupa abruptement Narcissa. Je vous pardonne d'avoir visité ma mémoire, car on me soigne mieux depuis que vous l'avez fait.
- Vous avez l'air d'aller bien mieux. »
Elle eut un doux sourire, un sourire qu'il ne lui avait jamais vu, et avala une gorgée de chocolat.
« C'est grâce à vos amis. Mr Londubat et Miss Granger ont préparé un baume apaisant et régénérateur avec des plantes d'Amérique du Sud.
- Mrs Weasley, corrigea Harry.
- Ah oui, c'est vrai, elle l'a épousé. Un beau couple, si vous voulez mon avis. »
Harry n'était pas si étonné d'entendre Narcissa émettre un avis sur des gens qu'elle n'avait presque jamais vus. Il ne l'avait pas dit à Hermione ni à Ron, considérant que ce à quoi il avait eu accès ne regardait personne d'autre que Narcissa, mais il l'avait vu : Narcissa avait longtemps vécu avec des souvenirs traumatisants des moments où Voldemort logeait chez elle. Elle et sa sœur avaient été torturées quand elles avaient laissé échapper le trio que tous les Mangemorts recherchaient ; son mari avait dû les regarder souffrir sans rien pouvoir faire.
Harry avait été très content de savoir que Drago était reparti, à ce moment-là, à Poudlard.
Il n'avait pas vu ses parents se faire torturer.
« Vous vous souvenez bien d'eux, nota Harry.
- Vous nous avez causé pas mal d'ennuis. »
C'était étrange d'avoir une conversation dénuée d'animosité avec Narcissa. Il avait l'impression de la connaître de longue date. Ils se retrouvaient comme de vieux amis, de ceux auxquels on ne peut rien cacher parce qu'ils vous connaissent trop bien.
« Et la petite Lovegood ?
- Au Mexique.
- Je sais bien. A-t-elle un nouveau fiancé ? »
Harry, étonné de savoir Narcissa commère à ses heures perdues, répondit :
« Honnêtement, je n'en sais rien. Depuis la mort de Ronaldo, elle n'a pas repris d'engagement. Mais c'est Luna. Elle ne me dit peut-être pas tout.
- Elle vous cache volontairement des choses ?
- Non, elle ne dit que ce qui lui semble important. Et des fiançailles sont toujours secondaires par rapport à la découverte des granulax. »
Narcissa haussa un sourcil et Harry eut, en un éclair, la très nette vision de Drago faisant ça par dessus son gratin de citrouille.
« Le granulax est apparemment une créature qui se nourrit exclusivement de tequila. Son métabolisme a besoin d'alcool concentré à 35°. Luna essaie de faire un élevage de granulax. Et sa propre tequila, bien entendu.
- Quel service ces créatures peuvent-elles rendre à la société ?
- Je crois qu'ils peuvent équilibrer les magies des enfants sorciers. »
En tout cas, c'est ce qu'Harry avait compris de sa dernière conversation téléphonique avec Luna.
« Elle n'a donc pas de fiancé, en conclut Narcissa.
- Je ne crois pas qu'elle en cherche un tout de suite.
- C'est la dernière représentante de la lignée Lovegood, si mes souvenirs sont bons, et c'est une sang-pur. Elle devrait se méfier : il n'y aura bientôt que de la seconde main sur le marché. »
En quelques jours, Harry menait deux conversations sur les usages sangs-purs avec la mère et le fils. À croire qu'ils s'étaient passé le mot…
« Je ne pense pas qu'elle s'inquiète beaucoup. Neville est comme elle…
- Mr Londubat n'est pas le dernier descendant des Londubat, l'interrompit Narcissa avec un geste très mondain de la main. Ses cousins, les petits-enfants d'Algie, pourront transmettre le nom et l'héritage. C'est plus complexe pour Miss Lovegood. Il lui faudra bien trouver un mari. »
Harry ne répondit rien. Il sentait, en bon Auror, venir quelque chose qu'il n'appréciait pas. Il connaissait suffisamment l'esprit de Narcissa pour savoir qu'elle voulait le mener à un endroit. Il attendait de voir où.
« Vous savez qu'Andromeda est venue me voir ?
- C'est vrai ? C'est super.
- J'ai du mal à croire que nous sommes sœurs. »
Narcissa devait être bien diminuée pour dire ce qu'elle pensait aussi abruptement. Harry l'avait vue beaucoup plus réservée.
« Elle est venue discuter avec vous ?
- Oui. Une femme charmante. »
Narcissa était plongée dans ses souvenirs. Elle ajouta en gloussant :
« Je comprends pourquoi Bella la détestait tant. »
Il est vrai qu'en comparant les deux femmes, on avait du mal à croire qu'elles avaient les mêmes parents.
« Vous étiez le lien entre vos sœurs, vous le saviez ? »
Narcissa ferma les yeux.
« Je sais. Mais ignorer l'existence de l'une d'elle pendant plus de trente ans n'aide pas. »
Harry ne répondit rien. Avec Narcissa, il ne se sentait pas gêné pour une noise : c'était reposant. Ils pouvaient garder le silence sans problème.
« Drago m'a dit que vous aviez trois enfants. »
Harry accepta le changement de conversation sans broncher, secrètement étonné que Narcissa connaisse la stratégie de Ron pour éviter une conversation désagréable.
Alors que vingt minutes plus tard ils en étaient à prendre un thé affreusement trop infusé dans lequel ils trempaient des gâteaux abominablement trop secs, la porte s'ouvrit.
« Salut !
- Potter ! Mais qu'est-ce que tu fous ici ?
- Drago, voyons, ce n'est pas ainsi que je t'ai élevé.
- Je fais comme toi, je salue Narcissa.
- Mère… Comment allez-vous ? »
Drago s'approcha et embrassa sa mère sur la joue. Elle lui attrapa le cou en passant et le pinça :
« Drago, tu seras gentil de te montrer poli avec Mr Potter. C'est un vieil ami.
- Je suis toujours gentil avec lui. » soupira Drago en tirant une chaise vers lui.
Harry l'observa à la dérobée. Drago était rasé de près, comme toujours. Ses yeux pétillaient et il avait mis une de ses plus belles cravates, en tout cas aux yeux de Lily qui adorait les cravates de Mr Malefoy et qui en avait tiré un classement absurde. Lily avait toujours trouvé Mr Malefoy super classe : elle tenait son goût du luxe et de la mode de sa mère, c'était certain. S'il n'avait eu sa fille dans les pattes, Harry n'aurait, bien entendu, jamais prêté attention aux cravates de Drago.
« Potter… Tu baves quand tu me mates.
- Je bave aussi quand je dors, répondit vertement Harry. Ça ne veut rien dire. »
Drago ricana. Narcissa soupira :
« Alors, tu as fait ta demande ?
- Mère !, s'exclama Drago.
- Quoi ? Tu as déjà trouvé une future fiancée ?
- Non. Il est beaucoup trop tôt. Le divorce a été annoncé il y a deux jours.
- Tu as déjà commencé à recevoir du courrier, commenta Narcissa. Autant ne pas tarder.
- Quoi ? Tu as déjà reçu des propositions ?
- Par les culottes en dentelle française de Rowena Serdaigle, arrête d'abuser des interrogations ! Et oui, malheureusement. Notre apéro à Citron-citrouille n'est pas passé inaperçu. Je suis dorénavant un ami du Par-deux-fois-survivant, j'ai des propositions absolument indécentes. Si j'avais su, je me serais rapproché de toi bien plus tôt. »
Harry grimaça : il savait que Drago se foutait de lui, il le sentait, mais son ton froid et détaché était tout de même blessant.
« Pas la peine de te montrer si arriviste.
- Pot…, commença Drago avant de le fixer. Par toi-même, je t'ai vexé.
- Non, ronchonna Harry.
- Tu joues si mal la comédie, c'en est effarant.
- Je t'emmerde.
- Langage, Potter. On est devant une dame.
- Ne me prends pas pour excuse, Drago, le coupa Narcissa. Tu te comportes impoliment. Ce n'est pas comme ça que je t'ai éduqué.
- Ah, tu vois ? Ta mère ne t'a pas éduqué comme ça !
- Un Malefoy enfonce le clou, reprit Narcissa, il ne s'excuse pas !
- Quand on voit où ça vous a menée, mère, vous m'excuserez de ne pas suivre vos bons conseils, répliqua vertement Drago.
- Sois gentil avec ta mère, intervint Harry.
- Ne vous liguez pas contre moi !
- Les alliances ont ceci d'intéressant qu'elles peuvent varier, commenta Narcissa.
- Et Potter n'aurait jamais pu finir à Serpentard tant il est mauvais pour cacher ce qu'il pense. Je me demande comment tu fais pendant des interrogatoires, d'ailleurs…
- Mes collègues n'aiment pas quand je mène des interrogatoires, avoua Harry. Je pète des câbles assez régulièrement. Apparemment, je suis assez impressionnant.
- Sans blague. »
Bizarrement, c'était dit sans ironie.
« Pourquoi tu dis ça ?
- Enfin, s'énerva Drago, Potter, tu as un charisme fou ! C'est étonnant que tu réussisses dans ton boulot, tant tu parais à côté de la plaque en tout ce qui te concerne.
- Je ne vois pas de quoi tu parles…
- Tu as réussi à décrocher une place dans l'équipe de Quidditch ta première année. Tu as tenu tête à toutes les rumeurs qui couraient sur toi durant ta deuxième année parce que tu parlais fourchelangue. Tu as maté un hippogriffe d'un simple regard en troisième année !
- Hagrid m'avait dit comment faire.
- Je continue. Tu as tenu tête à Skeeter et à ses calomnies en quatrième année tout en étant fair-play durant le Tournoi. Tu as mené ta petite armée de débiles en cinquième année !
- J'avais pas le choix !
- Tu as répondu à Ombrage à son premier cours ! Elle sort tout droit de la cuisse de Fudge et toi, tu lui dis tranquillement qu'elle raconte n'importe quoi !
- Elle mentait ! Je ne pouvais pas la laisser raconter n'importe quoi !
- Je sais ! »
Drago paraissait proche de l'apoplexie. Narcissa, engoncée dans son oreiller, les regardait l'œil brillant, ravie de leur joute verbale.
« Ce que je veux dire, reprit Drago en reprenant son souffle, c'est que t'as pas l'air de te rendre compte que même sans chercher des noises au Seigneur des Ténèbres, tu te débrouillais quand même pour en envoyer plein la vue. »
Harry sentit ses oreilles rougir et évita le regard de son voisin, mal à l'aise. Drago lui avait lancé des compliments sur un ton de reproche, mais grâce à ce que lui avait dit Narcissa, il entendait mieux ce qu'il lui disait : Drago Malefoy avait été tout aussi fasciné par Harry qu'Harry par lui durant toutes ces années.
« J'ignorais…
- Laisse tomber. »
Un silence gêné se créa. Harry ne savait pas quoi répondre pour relancer la conversation. Il cherchait désespérément à se rattacher à la stratégie ronaldienne la plus éprouvée, mais Narcissa lui coupa l'herbe sous le pied :
« Drago, je t'ai trouvé un bon parti potentiel sans héritier.
- Mère, répondit Drago avec lassitude, vous savez très bien que ce n'est plus ma priorité depuis que j'ai Scorpius.
- Elle habite pour l'instant au Mexique, ce qui est parfait pour te laisser le temps de faire ta cour en bonne et due forme.
- Attendez, quoi ? »
