Cet os est écrit pour un jeu du FoF, il fallait le rédiger sur le thème "Momie" en une heure. Pour plus de précisions vous pouvez m'envoyer un mp.


Lorsque Harry ouvrit les yeux, il resta longuement sans bouger. Il se sentait groggy et avait l'impression que son corps pesait des tonnes.
Il reconnut immédiatement le plafond blanc et la fissure dont la forme étrange lui avait fait imaginer des tonnes d'histoires pour tromper l'ennui lorsqu'il était coincé à l'infirmerie.

Il soupira légèrement, et referma les yeux sans bouger, se concentrant sur son corps, essayant de déterminer à quel point il était blessé. Il ne se souvenait plus ce qui l'avait amené à l'infirmerie en premier lieu.
Chaque muscle de son corps le faisait souffrir et sa peau le tiraillait désagréablement.

Le jeune homme ouvrit les yeux et tenta de bouger mais il eut l'impression d'être entravé, et une poussée de panique le fit s'agiter inutilement, provoquant la douleur.
D'un coup, une main fraîche se posa sur son front, et une voix rude l'interpella.
- Potter ! Ne bougez pas, vous êtes à l'infirmerie. Tout va bien, restez calme et ne bougez pas.

Malgré l'absence de ses lunettes, Harry sut immédiatement qui se tenait près de son lit. La voix ne pouvait qu'être celle de Severus Rogue et il fronça les sourcils, avec l'impression que son professeur ne devrait pas être là.

Bien qu'il ait cessé de bouger, sa respiration restait anarchique, et il commençait à hyperventiler, se laissant envahir par tout un tas de sensations étranges.
Il entendit l'homme - Rogue-qui-ne-devrait-pas-être-là - jurer sourdement, et une fiole de potions fut posée contre ses lèvres. Malgré lui il but, et il reconnut immédiatement les effets. Un philtre de paix pour le calmer.

Son rythme cardiaque s'apaisa et sa respiration redevint normale. Il cligna des yeux, chassant les larmes que sa crise de panique avait amené, et plissa les paupières pour essayer de voir quelque chose.
Il y eut un soupir et un grognement, puis la voix ironisa.
- Bien évidemment. Myope comme une taupe.
Il y avait une sorte de tendresse dans la réflexion, étrange chez cet homme en particulier, mais Harry n'y prit pas garde. Rapidement, ses lunettes furent posées sur son nez et les contours de ce qui l'entouraient devinrent nets.

Le visage de son professeurs de potions se pencha au dessus de lui, pour qu'il puisse le regarder et il grimaça un sourire.
- Professeur ?
Sa voix était rauque, et sa gorge douloureuse.

Rogue étira ses lèvres en un sourire un peu étrange et il dégagea ses cheveux de son front, avec une douceur inhabituelle chez cet homme.
- De retour parmi nous ?
Harry fronça les sourcils, perplexe, et lui lança un regard d'incompréhension.
- Pourquoi je suis ici ?

L'homme eut l'air mal à l'aise, et il soupira, sans pour autant quitter son champ de vision.
- Vous avez été blessé, jeune homme. Pour l'instant, mieux vaut ne pas bouger le temps de cicatriser convenablement, mais vous n'aurez aucunes séquelles, je vous le promet.

Harry retint un sourire. Étrangement, il avait totalement confiance en cet homme et s'il lui disait qu'il irait mieux, alors Harry le croyait. Les yeux verts se firent vagues alors qu'il essayait de forcer sa mémoire, encore perdu.
- Je me suis blessé au Quidditch ?

Rogue eut l'air choqué et il garda le silence un peu trop longtemps. Cependant, il soupira et grogna.
- Bien évidemment, vous n'avez aucun souvenir ?
C'était une question rhétorique puisqu'il enchaîna immédiatement.
- Il y a eu une attaque, Monsieur Potter.

Harry hoqueta et s'agita.
- À Poudlard ? Il y a eu des blessés ?
L'homme grogna et posa ses mains sur ses épaules pour le plaquer sur le lit et l'empêcher de trop s'agiter.
- Doucement Potter. Ne vous occupez pas de ça. Vos amis proches sont en parfaite santé, probablement en train d'insister pour vous voir. Vous pourrez les voir quand vous serez un peu plus en forme, ordre de Madame Pomfresh.
- Mais…
- C'est terminé, jeune homme. Tout va bien.

Les mots de Rogue lui firent l'effet d'un électrochoc alors qu'il entendait dans son esprit Hermione dire "C'est terminé" d'une voix étranglée par les sanglots. Une vague de chagrin le submergea puis quelque chose se débloqua dans sa tête. Un flash lui fit se souvenir d'un moment dans la cabane hurlante, où il était en pleurs agenouillé près de son professeur, la main plaquée sur sa gorge pour limiter l'effusion de sang.
Il se voyait le supplier de ne pas le laisser, de rester vivant.

Il s'agita et finit par réussir à lever son bras, haletant sous la douleur. Sa panique revint en voyant son corps entouré de bandes, à la façon d'une momie.

Rogue jura de nouveau et le plaqua un peu plus fermement contre le lit, au risque de le blesser.
- Potter !
Harry haleta.
- Vous étiez mort ! Vous…

Le professeur le dévisagea un long moment, puis renifla.
- Vous avez retrouvé vos souvenirs ?
- Juste… vous blessé. Et Hermione m'a dit que c'était terminé. Et… vous…
- Je vois. Mes mots ont eut un écho et vous avez retrouvé quelques bribes de souvenirs. Je vais bien Potter. J'ai été blessé. Mais je vais bien.
- Mais Nagini… Elle…

L'homme sembla gêné, et détourna la conversation en inspectant les bandages avec attention, s'assurant qu'ils étaient toujours impeccables.
- Vous avez reçu quelques sorts cuisants, et vous avez quelques brûlures. Je vous ai appliqué de l'onguent mais c'est plus efficace avec une bande, le temps à la peau de se régénérer.
- C'est pour ça que je ressemble à une momie ?

L'homme leva un sourcil moqueur et laissa échapper un ricanement.
- Provisoirement. Dès que tout le baume aura été absorbé par votre épiderme, vous serez libéré. En attendant, vous devez rester calme et aussi immobile que possible. La peau qui… repousse est encore fragile, et risque de craquer. Vous risquez l'infection, alors un peu de patience. Maintenant, je peux vous lâcher ou dois-je vous ligoter au lit pour votre propre bien ?

Harry eut un bref sourire et hocha la tête.
- Je ne bouge plus Monsieur.
- Parfait.

Les mains s'éloignèrent, mais l'homme resta à son chevet, présence rassurante. Le jeune homme referma les yeux.
- Dans le souvenir que j'ai retrouvé, vous étiez mort, Monsieur.
Rogue ricana une fois de plus.
- Vous n'abandonnez jamais, n'est-ce-pas ? Je l'étais. Mais vous avez souhaité que je reste en vie.
- Bien sûr ! Je ne veux pas votre mort !
- Vous avez souhaité, alors que vous possédiez la cape d'invisibilité, la pierre de résurrection léguée par Dumbledore et alors que vous étiez le Maître de la baguette de sureau. Ce dernier point reste encore un peu mystérieux à mes yeux mais… ça faisait de vous le Maître de la mort. Et vous avez… ordonné à la mort de ne pas me prendre.

Harry écarquilla les yeux, choqué.
- Que… Je… Comment c'est possible ?
- Visiblement, le vieux conte préféré d'Albus était basé sur des faits réels. J'ignore comment cela fonctionne exactement, mais pour en avoir débattu avec ce vieux fou, il faut que les conditions soient réunies pour permettre un tel… miracle. Vous ne pouvez pas ramener tous les morts à la vie, bien évidemment, mais… comptez sur Harry Potter pour accomplir l'impossible.

Le jeune homme laissa échapper un rire incrédule, avant de lancer un regard malicieux à son professeur.
- Le soir de la mort de Dumbledore… Malefoy l'a désarmé. Il est devenu Maître de a baguette. Ça n'a jamais été vous, contrairement à ce que Voldemort imaginait. Puis, pendant l'année, alors que… enfin, on a été capturé et emmené au Manoir Malefoy. Et avant de m'échapper avec mes amis et les prisonniers des Mangemorts, j'ai désarmé Malefoy. Je suis ainsi devenu le Maître de la baguette de Sureau.

Le silence retomba, confortable. Harry se laissa aller à somnoler, lorsqu'il reprit la parole, doucement.
- Voldemort, il était là n'est-ce-pas ? C'est lui qui m'a blessé ?
La main de son professeur revint sur son front, comme une façon de le rassurer, ou de le réconforter.
- C'est exact.
- Et maintenant ? Que va t-il se passer ?
- Vous allez prendre le temps de guérir, jeune homme. Ensuite… Et bien vous ferez ce que vous voudrez de votre vie, je suppose.
- Mais…
- Il est mort, Monsieur Potter. Je vous l'ai dit, c'est terminé. Maintenant, essayez de dormir.
- Et vous ?

Son professeur ricana, amusé.
- Je reste près de vous.
Harry n'eut aucun mal à le croire et il se sentit en parfaite sécurité. Apaisé, il adressa un sourire radieux à l'homme et se laissa glisser dans le sommeil.