Hey !

Et voilà l'avant-dernier chapitre. Bon bon. Je crois que je sais à peu près comment finir cette histoire. On va voir ce que ça donne demain, mais voilà.

Merci à Robotfan et Lae pour leurs reviews ! (et on applaudit Lae qui a posté la centième review de cette histoire !)

Thème : Allô Maman Bobo.


Toutes cassées, les couleurs

.

L'alcool est dans son sang. Ou l'alcool est son sang. Ça tourne et ça joue sur sa peau, son regard ne suit pas le mouvement de ses yeux. Son rire résonne comme un éboulement, il rit encore pour le plaisir du bruit. Des grelots dans sa bouche.

– Tu devrais reposer ton verre.

– T'inquiètes, je gère.

Assez, en tout cas, pour poser ledit verre sur la table sans renverser son jus d'orange au rhum. Il a mal dosé, un feu d'artifice éclate dans sa tête. Les couleurs n'ont plus de sens. Il y a du vert dans les yeux de Saïx. Il s'y accroche.

Il veut l'embrasser et le toucher, lui faire des trucs. Mais il lève la tête et tremblement de terre dans son crâne, alors il la repose. Sur le canapé. Il est bien là. Ouais. Tant qu'il reste allongé, tout va bien.

– En vrai c'est comme dans un bateau, le canapé.

Saïx plisse les yeux.

– Genge ça tangue.

– Je crois que tu devrais t'arrêter là.

– Mais je bouge pa- ah, le verre tu veux dire ?

– Oui.

Il fait sa tête de dur, mais Dem voit qu'il a un sourire dans le visage. Il glousse. Et c'est pas souvent qu'il glousse, lui.

Parfois quand il rit, on voit ses dents. Ça fait un peu peur, mais le musicien aime bien.

– T'es beau même avec ta cicatrice, tu sais ?

– Tu l'as déjà dit.

– Oui mais je suis sûr que tu me crois pas. Mais c'est vrai. C'est joli.

Il se demande qui est au courant, vu que l'autre passe sa journée enfermé chez lui. Ses parents sont pas venus le voir à l'hôpital... Ou peut-être que c'est lui qu'a pas voulu leur ouvrir parce qu'ils se parlent plus beaucoup, depuis... Depuis quoi ? Depuis rien. Dem sait juste qu'il parle pas d'eux. Et Aqua aussi, elle parlait pas beaucoup d'eux.

Est-ce qu'il l'a appelée, sa mère ? Il pourrait lâcher un truc genre Au fait quand je viendrai, fais pas gaffe au truc au milieu de mon visage là. Saïx ne parle pas comme ça, bien sûr. Mais c'est d'autant plus drôle à imaginer. Il aurait une casquette sur la tête et-

– Elle me manque.

Non. C'est pas le texte. Saïx n'a même pas mis la casquette. Il n'en a sûrement pas.

– Aqua, il ajoute.

Dem a compris bien sûr. Il a compris comme c'est triste là, ce qu'il vient de dire. Tellement, tellement triste.

Il le voit qui baisse les yeux. Ses mains se croisent sur ses cuisses.

– Pas toujours. Parfois.

Il n'a bu qu'un verre, lui. Ça lui fait à peine les joues rouges.

– Tu l'as jamais dit.

Réplique nulle. Dem voulait faire un effet miroir. Cassé, le miroir. Il marche à peu près pas droit. Mais il arrive jusqu'à Saïx. Enfin, Saïx arrive jusqu'à lui. C'est déjà bien.

– Je sais.

Il veut sa main à serrer. Pour lui dire qu'il est là.

Qu'il l'écoute.


Et voilà. Si vous n'avez rien compris, c'est normal, c'est parce que Demyx a bu.