J'ai un mélange de cours en présentiel et en distanciel assez étrange, et difficile à gérer, alors je me débrouille comme je peux pour publier... merci de lire cette histoire, c'est merveilleux de voir vos commentaires !


Belinat : Je suis désolé pour Carmilla, c'est vrai que c'est une partie complètement à part de l'histoire... Malheureusement, c'est un personnage qui a et continuera d'avoir son importance, et son développement compte pour la suite de l'histoire... désolé si elle dérange vraiment !

lesaccrosdelamerceri : Plus d'Horcruxes, mais toujours le "vrai" morceau d'âme de Voldemort à trouver et à détruire ! Ce sera la partie la plus complexe ;)

brigitte26 : Le morceau d'âme de Neville est bel et bien détruit également, on aura l'explication plus tard, pour le moment, nous n'avons que les répercussions sur Neville !

LaFanYaoiste-2meCompte : On l'apprendra bientôt, si tout va bien ! Aurora est sincèrement l'un de mes personnages favoris, et, en toute modestie, j'aime le début de caractère que je lui ai forgé ;) Pour Hermione, elle ne devrait plus trop tarder !

EldaThren : Je suis touché, merci O.O Je voulais vraiment faire quelque chose qui correspondait à ma vision du monde magique, avec ses gros défauts, j'espère que j'ai réussi à écrire ce que j'avais dans la tête !


Chapitre 30 : Droits élémentaires


Hermione était partie, puisqu'elle avait cours de Potions, laissant, malgré ses très visibles réticences, son ami Neville avec Harry. Elle n'aimait pas l'idée de le laisser seul, lui, si gentil et maladroit, avec un Serpentard... mais elle n'avait pas tant le choix. Et puis, pour une raison mystérieuse, le brun lui inspirait confiance.

-Alors, dis-moi la vraie raison de ce passage à l'infirmerie, fonça directement Harry dès que la porte se fut refermée sur la Gryffondor.

-Comment ça ? S'étonna le châtain, les yeux écarquillés sous la brusquerie de la question.

-Tu n'as pas réellement fait un mauvais rêve, c'est évident. Et tu ne me feras pas croire à cette histoire de vision, tu n'as certainement pas le don de la Double Vue, ajouta-t-il avec un petit rire, plus amusé que railleur.

Neville resta silencieux une seconde, le regard posé sur le sien mais planté dans le vide.

-Je me suis réveillé en sursaut, comme si on m'avait arraché quelque chose.

L'attention d'Harry s'accrut.

-Arraché ?

-Ca peut paraitre étrange... mais j'ai l'impression que quelque chose me manque. Hermione dit que j'ai simplement oublié un devoir à rendre, ou une babiole... mais je crois que c'est bien plus important que ça.

Harry avait parfaitement compris que Carmilla, ou n'importe quelle créature, avait trouvé un moyen d'enlever le morceau d'âme de la tête de Neville pendant la nuit. Cependant, il n'aurait jamais pensé que Neville subirait des conséquences... il grimaça intérieurement.

Ils auraient dû le mettre au courant, histoire qu'il ne se retrouve pas du jour au lendemain avec une âme au lieu de deux, après avoir passé dix ans de cohabitation.

Il faudrait revoir les méthodes de gestion de crises, car elles étaient peut-être efficaces, mais n'étaient certainement pas sans danger en ce qui concernait de possibles dommages collatéraux. Les moldus n'avaient-ils pas quelque chose pour prévenir ça ? Il réfléchit une seconde mais abandonna plus ou moins rapidement.

Trop compliqué.

-Ecoute, tu vas probablement me haïr, mais je pense savoir ce qui t'es arrivé, et je ne peux rien te dire...

Neville l'interrompit.

-Tu parles de Tu-Sais-Qui ? Je suis au courant pour les morceaux.

Harry cligna des yeux. Après un instant de réflexion, cela lui parut tout de même parfaitement évident : malgré leur statut d'enfants, ils méritaient de savoir des choses qui les concernaient si intimement, Neville plus que n'importe qui. Qu'Augusta Londubat lui ai tout révélé n'avait au final pas grand-chose de surprenant.

-Je sais aussi que j'en ai un en moi.

-Avais.

-Pardon ? Le garçon haussa les sourcils, perdu, et Harry pesa le pour et le contre l'espace d'un instant.

-Tu avais un morceau en toi. Je pense que c'est ce que tu as « perdu » cette nuit, expliqua-t-il, fouillant dans le regard du Gryffondor à la recherche de sa vraie réaction, derrière celle qu'il montrerait.

Il s'avéra qu'il n'y avait aucune différence.

-Alors pourquoi ça me rend aussi triste ? Je devrais me sentir léger, heureux, à ma place... et pourtant je me sens mal.

Neville sourit tristement, les yeux dans le vide, et le garçon sentit un irrépressible sentiment de tendresse lui enserrer le cœur. Il semblait mal en point, et ça lui faisait mal.

Même s'il ne savait strictement rien de lui.

Après un instant d'hésitation, Harry s'assit sur la chaise laissée par Hermione, posa ses coudes sur le lit, et appuya son menton dans ses paumes de main, le regard fixé sur l'autre.

-Techniquement parlant, il est parfaitement logique que tu te sentes mal. Après tout, tu as tout de même été séparé d'une âme qui vivait auprès de la tienne depuis dix ans. Il est cohérent que son départ laisse un vide étrange et désagréable, quant bien même l'identité de son propriétaire est peu appréciable. Laisse-toi le temps de souffler un peu, de voir comment vont les choses... ce n'est arrivé que cette nuit, c'est normal que tu ne t'y fasses pas dans les heures qui suivent. Ça pourrait prendre un sacré bout de temps... mais c'est normal. Il n'y a rien de choquant, ou d'horrible, dans le fait que tu te sentes incomplet. C'est normal.

Il vit parfaitement que le fait de répéter ce mot avait une incidence positive sur le Gryffondor. Alors il le fit. Même si intérieurement, il se répéta que ce n'était que pour servir de possibles intérêts futurs...


-Je n'ai pas très envie.

Le lycanthrope releva immédiatement la tête et s'écarta de son compagnon, les yeux écarquillés.

-Quoi ? Pourquoi tu ne me l'as pas dit plus tôt ?

-Je suis désolé.

-Non, je veux dire... je n'aurais même pas commencé si tu m'avais dit avant que tu n'étais pas d'humeur...

Un silence s'installa alors que Remus détaillait attentivement le visage de Sirius, fermé. Puis, il soupira longuement et se rallongea, tendant le bras pour saisir la tête brune, qu'il attira à lui.

-Tu es un idiot, Sirius.

Sa voix était sensiblement amusé.

Un amusement teinté de tristesse.

-Si tu n'as pas envie de le faire, tu dois me le dire. Tout comme si tu as envie de le faire. Tout comme si tu veux simplement que je m'occupe de toi. Ou l'inverse. Ou n'importe quoi. Mais tu dois me parler.

Le nez enfoui dans le torse nu du châtain, Sirius souffla un assentiment, ses doigts caressant légèrement la peau claire, parcourant distraitement les cicatrices qui la sillonnaient. Puis, il marmonna quelque chose qui se perdit, et Remus haussa un sourcil curieux.

-Je ne t'entends pas.

Après une seconde de claire hésitation, l'animagus s'éloigna légèrement pour planter ses yeux nuageux dans les siens, et, l'air embarrassé, se mordilla la lèvre.

-J'ai envie d'oublier un peu.

-Oublier ?

Concerné, le jeune homme releva une main vers son visage et la glissa contre sa nuque, inquiet.

-Oublier quoi, et pourquoi ?

-L'attaque de James et Lily, et Alice et Frank, et Marlène, et Dorcas, et...

Il s'interrompit brutalement, la voix chancelante, les yeux larmoyants, et, l'instant suivant, Remus comprit exactement où il voulait en venir.

-C'est bon, Sirius. Tu n'as pas besoin de te faire mal en parlant, tout va bien. Je comprends.

Le brun était déjà parti loin de lui, et le lycanthrope déglutit, le cœur fissuré à la vue de son compagnon dans cet état.

-Amour... regarde-moi... murmura-t-il en prenant son menton entre ses doigts, cherchant ses yeux, en vain.

-Aide-moi...

-Evidemment, amour. Evidemment.

Avec douceur, il caressa son visage, où des larmes coulaient ci-et-là.

-Mets-toi sur le ventre. Je te promets que tu ne penseras plus à rien.

Il enfouit son visage dans l'oreiller dès qu'il se fut retourné, et Remus pinça les lèvres pour retenir son envie presque douloureuse de le cajoler toute la nuit en lui disant à quel point il l'aimait. Ce n'était pas la bonne manière d'aider Sirius, et il le savait très bien.

Une des capacités des lycanthropes était de mettre leurs besoins en pause pour s'occuper de quelqu'un d'autre, notamment de leur partenaire.

Il ne pensa pas une seconde à lui-même lorsqu'il se pencha en avant pour embrasser le dos large, où l'on voyait quelques cicatrices de sortilèges datant de son enfance dans cette même maison où il se sentait désormais si bien. Tout comme il ne pensa pas une seconde à lui-même quand Sirius finit par s'effondrer d'épuisement, les jambes raides et le visage complètement apaisé.

Il ne pensa à lui-même que lorsque son moment préféré arriva : celui où il pouvait simplement tenir le corps, bien plus petit que lui, dans ses bras. Remus sourit légèrement quand le souffle du brun se fit complètement paisible.

Il l'aimait comme il était, après tout. Peu importait ses défauts, ses traumatismes, sa façon de les gérer. Tout ce qui comptait, c'était son rire.


-Lady, Lord Potter. Il est très surprenant de vous voir ici. Que puis-je pour vous ? Les accueillit immédiatement le médicomage, avenant.

-J'ai vomi et je me suis sentie très mal hier. J'ai fini par dormir la moitié de la journée, expliqua Lily.

-Une idée de ce qui a pu provoquer cela ?

Tout en discutant, les trois sorciers se dirigèrent vers une salle d'examen.

-Sincèrement, je ne sais pas. J'ai pensé à une potion, ou des ingrédients... peut-être un sortilège, aussi, répondit la rousse, réfléchissant en même temps.

-C'est arrivé avant ?

-Absolument pas.

-Et c'est arrivé une seconde fois ?

-Non plus.

Il fronça les sourcils en ouvrant la porte et les laissa passer.

-Lord Potter, vous pouvez vous asseoir. Milady, installez-vous sur le lit.

Les deux obtempérèrent, et le médicomage cacha son sourire en remarquant que James semblait bien plus stressé que Lily, qui attendait patiemment. Les Potter avaient une propension pour l'excès de zèle assez singulière. Il espérait simplement que le fils ne serait pas de la même trempe, car il ne se sentait pas prêt à gérer une nouvelle fois un enfant dramatique !

-Je vais vous faire passer quelques tests pour voir où se trouve le problème, et on entrera dans les détails après, c'est d'accord ?

-Oui.

-Je n'aurais pas à vous toucher, précisa-t-il avant de lever sa baguette.

Quelques minutes passèrent, durant lesquelles James se pencha en avant, les yeux écarquillés, à chaque fois que le médicomage fronça les sourcils. Il avouerait sous sortilège qu'il avait parfois fait exprès...

Lorsqu'il cessa enfin ses mouvements, il semblait à mi-chemin entre la joie et la perplexité.

-Eh bien, je ne sais pas exactement quoi vous dire. Milady, vous êtes enceinte.

Un, deux, trois anges passèrent, avant que James ne tombe dans les pommes.

-Bien, maintenant que l'enfant de la pièce nous a quittés, nous pouvons discuter entre adultes, sourit-elle doucement, attendrie malgré elle par son mari.

Son visage se fit cependant sérieux.

-Enceinte ?

-Oui, enceinte. De quelques semaines à peine.

-Je ne pense pas vouloir d'un troisième enfant, dit-elle lentement, incertaine.

-Ça, c'est avec votre mari qu'il faut en discuter. Et, puisqu'actuellement, il n'est pas en état, je peux vous proposer un livre et un thé.

-Vous avez du thé vert ?

-Je suis votre médicomage privé, voyons, évidemment que j'ai du thé vert ! Plaisanta-t-il, tandis qu'elle riait doucement.

-Alors je vous prendrais une tasse.

-Comme si c'était déjà fait !

Il quitta la pièce d'examen, et la jeune femme soupira longuement, regardant son ventre avec inquiétude. Elle ne savait pas vraiment quoi penser.

Lorsque le médicomage revint, un roman de science-fiction moldu en main, et une tasse de thé dans l'autre, elle le remercia silencieusement. Depuis le temps qu'elle venait ici, il s'était habitué à certaines choses, notamment au fait qu'à cause de James, ils passaient souvent plus de temps que nécessaire ici, que le thé préféré de Lily était le vert, et qu'elle adorait la science-fiction moldue.

Elle s'installa plus confortablement, et il la salua avant de quitter la pièce pour aller s'occuper de ses autres patients. Ils connaissaient le chemin !


-Lil's, je m'en fiche, que la guerre risque de reprendre, ou qu'on ai déjà deux enfants.

Elle pinça les lèvres, incertaine de la façon dont elle devait comprendre cette phrase, et il sembla le comprendre également.

-Ce n'est pas ce que je voulais dire. Je ne te demande pas ce que tu penses de ça... je te demandes si tu veux cet enfant ou non.

-On ne voulait pas vraiment de deuxième enfant, et pourtant, on a Norah, et c'est merveilleux, dit-elle, la gorge serrée.

-Lily. On ne saura jamais ce qui se serait passé si tu avais avorté de Norah, et ce n'est pas sain de se poser la question. A la limite, on s'en moque. Je veux savoir si tu veux cet enfant ou pas. Si tu veux avorter ou pas. Conséquences ou non, ça n'a pas d'importance. La seule chose qui compte, c'est si tu veux un troisième enfant.

-Et toi, tu le veux ?

-Mon avis ne compte pas vraiment, rit-il tendrement en prenant son visage entre ses mains. C'est toi qui va le porter, et c'est toi qui va accoucher. C'est à toi de prendre cette décision. Je t'aiderais autant qu'il le faudra, mais c'est à toi de décider de ce que tu fais avec ton corps.

-Je ne veux pas le porter, ni accoucher. Et tu sais à quel point je déteste l'idée d'avoir un enfant par chaudron... murmura-t-elle, le regardant avec inquiétude, tandis qu'il l'observait attentivement.

-Et c'est parfaitement valide. Ecoute Lil's... si tu ne veux pas porter ou accoucher, alors tu ne le feras pas. C'est un de tes droits les plus élémentaires.

Il lui caressait les joues tout en parlant, et elle lui adressa un sourire bancal.

-Est-ce que tu veux un troisième enfant, James ? Au-delà du fait que je sois enceinte.

Il resta immobile et silencieux une seconde, cherchant à comprendre pleinement ce que sa réponse pourrait provoquer, et finit par lentement ouvrir la bouche.

Au fil des années auprès d'elle, il avait appris à toujours réfléchir avant de parler.

-J'aimerais un troisième enfant, mais je ne veux pas que ça change quoi que ce soit à ta décision.

-Je ne veux pas accoucher, mais je veux aussi un troisième enfant.

Il rit aux éclats, ses mains toujours autour de son visage, et elle rit à sa suite, sans raison particulière.

Parce qu'ils étaient sur la même longueur d'ondes, peut-être.

-Alors on est d'accord. Tu voudrais avorter, et on voudrait tous les deux avoir un autre enfant.

-Oui. Je voudrais avorter.

-Bien. On retournera voir le médicomage demain, on lui dira ça, et on discutera de cette histoire de troisième enfant quand l'avortement sera réglé et qu'on sera au calme, ça te va ?

-Oui, ça me va.

James sourit, se pencha, et embrassa furtivement ses lèvres, souriant.

-J'aime quand on prend des décisions à deux.

Lily rit doucement.

-J'aime quand tu me prouves que j'ai des droits et qu'ils sont importants.

-Personne n'a le droit de t'enlever tes droits. Encore moins moi. En fait, mon travail, c'est de m'assurer qu'ils sont respectés, plaisanta-t-il.

-Merci. Tu es exceptionnel.

-Je suis comme tout le monde devrait être, la corrigea-t-il doucement.

Elle se fondit dans ses bras en soupirant, les épaules détendues. Soudain, elle réalisa que leur vie n'était pas juste constituée d'eux deux.

-James... comment on fait pour les enfants ?

-Les enfants ?

-Harry et Norah. Tu penses qu'on devrait leur expliquer l'avortement ?

-Bien sûr ! C'est le genre de choses qu'ils doivent savoir. Surtout si ça débouche sur l'arrivée d'un troisième enfant...

-Je suis d'accord. Tu crois qu'on pourra demander à discuter avec Harry à Poudlard ?

-Je suppose. Ça fait partie des urgences familiales, après tout.

Lily hocha la tête, et James embrassa rapidement son front.

-Maintenant que les soucis principaux sont réglés, et si on allait s'installer au salon ? J'ai très envie de t'entendre lire, dit-il joyeusement, les yeux brillants, tandis qu'elle souriait.

-Evidemment.


-Wendy ? Je suis rentrée !

-Je suis là.

Carmilla se tourna, et sourit en voyant la démone, dont les cheveux avaient été coupés jusqu'à ses oreilles, et qui formaient une couronne dorée autour de son visage.

-C'est très joli.

-Merci.

-Je suis contente d'être de retour.

-Vous avez déjà passé bien plus de quelques jours loin du manoir, fit-elle remarquer en lui tendant un verre à pied dans lequel se balançait un sang incarnat et léger.

-Je sais. Mais la présence de ces objets abjects est épuisante, et j'ai l'impression d'avoir passé des siècles loin de toi et de la maison.

Wendy sourit légèrement, le cœur adouci. « La maison ».

Carmilla ne se référait presque jamais au manoir comme sa maison.

Aujourd'hui faisait partie de ces jours rarissimes.