Disclaimer : L'univers Marvel ne m'appartient pas

Si elle avait voulu reprendre le cours de leur vie comme si rien ne s'était passé, Amélia était forcée d'admettre que c'était un échec. Elle était incapable de laisser derrière elle cet épisode-là de sa vie. Elle avait cru assez naïvement qu'avoir déjà vécu une fausse couche l'aurait aidé à surmonter celle-ci, mais il n'en était rien. Comme pour la première fois, elle ressentait un manque immense. Son bébé à naître lui manquait terriblement.

- Tu es déjà debout.

Elle tourna lentement la tête vers la porte d'entrée, Bucky était sur le pas de la porte, il avait attaché ses cheveux en un chignon bas, il portait un pantalon de jogging et un t-shirt blanc, sa voix était encore enrouée par le sommeil, l'informant qu'il venait tout juste de se réveiller. Amélia resserra son gilet autour d'elle et hocha la tête. Lentement, Bucky s'avança vers elle et s'installa à ses côtés, sous son poids ils entendirent la balancelle grincer, attirant l'attention de la jeune femme.

- Je vais m'en occuper. Assura Bucky.

- Il faut graisser les chaînes.

- Je le ferai.

- Lia est toujours endormie ?

- Elle dort profondément. Confirma-t-il. Pourquoi tu t'es levée aussi tôt ?

- Je n'arrivais plus à dormir. Répondit-elle à voix baisse. Et toi ?

- Tu n'étais plus là.

- Tu as fait un cauchemar. Lui fit-elle remarquer.

- Je sais.

- Qu'est-ce que c'était ?

- Rien d'important. Assura-t-il en détournant les yeux.

- Tu ne me parles plus de tes cauchemars. Plus depuis la naissance de Lia.

- Je ne fais plus autant de cauchemars qu'avant.

- Est-ce que tu as rêvé de notre bébé ? S'enquit-elle.

Elle vit son corps se tendre, son poing se serra contre son genou et il se contenta de répondre en secouant la tête de gauche à droite.

- Je rêve que nous sommes tous les quatre à la plaine de jeu. Murmura-t-elle. Tu es avec Lia et moi je suis avec le bébé. Et il se met à pleurer, il pleure tellement fort. Mais quand je veux le prendre dans mes bras, il n'y a plus de bébé. Il n'y a qu'un landau vide.

Bucky tourna la tête vers elle, son regard était perdu dans le vide, comme si elle se remémorait ce rêve. Prudemment, il attrapa sa main dans la sienne, la ramenant à la réalité. Il la vit prendre une profonde inspiration avant de détourner les yeux, comme incapable de soutenir son regard.

- Je me sens coupable, Bucky. Avoua-t-elle dans un souffle.

- Ce n'est pas de ta faute. Tu n'aurais rien pu faire pour l'éviter, tu as suivi toutes les indications du médecin, tu ne pouvais rien faire de plus.

- Peut-être que je ne suis pas faite pour ça. Peut-être que mon corps n'est pas fait pour ça. Rectifia-t-elle.

- C'est le hasard, Amélia. Rien de plus. Tu as entendu le médecin, il a dit que tout était normal, qu'on pourrait avoir un autre enfant.

- J'ai perdu deux bébés. Et tous ce que les médecins trouvent à dire c'est que tout va bien. Il doit bien y avoir quelque chose qui cloche chez moi.

- Rien ne cloche chez toi.

- Alors pourquoi est-ce que je suis incapable de garder un enfant ? S'agaça-t-elle en relevant les eux vers lui.

- C'est faux, tu n'es pas incapable de garder un enfant, regarde Lia. Tu nous as donné une magnifique fille.

Il entendit la balancelle grincer à nouveau tandis qu'il se rapprochait de sa femme et posait la main sur sa joue, chassant du pouce les larmes qui s'échappaient de ses yeux.

- C'est arrivé. Et on n'y peut rien. Répéta-t-il.

- Peut-être que c'est un signe. Peut-être que je ne mérite pas...

- Arrête. L'interrompit-il.

- Je ne peux pas simplement me dire que c'est arrivé parce que c'est le destin.

- Et pourtant c'est ce qui est arrivé. Il n'y a pas d'autres explications que celle-là.

- Celle-là ne me satisfait pas.

- Je sais.

Le couple resta un long moment dans le silence le plus complet. Au bout d'un certain temps, Amélia se mit à bouger, elle prit une profonde inspiration et se passa une main sur le visage.

- Ne te torture pas. Reprit-il.

- Peut-être qu'on devrait arrêter. Murmura-t-elle.

- Arrêter ?

- On a Lia. On a déjà beaucoup de chance de l'avoir. Peut-être qu'on ne devrait pas essayer d'avoir d'autres enfants.

- C'est ce que tu veux ?

- Non. Ce n'est pas ce que je veux. Mais je ne veux plus perdre d'enfant.

- D'accord. Accepta-t-il en hochant la tête.

Ils restèrent encore quelques instants à l'extérieur avant de finalement rentrer. Amélia se dirigea vers la cuisine, où elle se servit un verre de jus de fruits tandis que Bucky se mettait déjà à préparer leur petit-déjeuner.

- Je m'en occupe. Assura-t-il.

- Les jumeaux sont censés passer.

- Tu veux annuler ?

- C'est toi qui veux annuler. Sourit-elle.

- Tu ne peux pas me reprocher d'essayer. Rétorqua-t-il. Et si tu retournais te mettre au lit ? On pourrait prendre le petit déjeuner là-haut ? En attendant que les deux petits démons arrivent.

Elle l'observa durant de longues minutes s'agiter autour d'elle, elle le regarda lui préparer une coupe de fruits, prenant soin de les lui couper soigneusement. Il s'afféra ensuite à leur préparer des œufs, et c'est lorsqu'il fut face à la taque de cuisson qu'Amélia le rejoignit, elle déposa son verre à moitié vide et enroula ses bras autour de la taille de son mari, posant sa joue contre son dos. Elle sentit sa main valide se poser sur les siennes et elle le serra un peu plus fort.

- Merci. Chuchota-t-elle.

- De quoi ?

- D'être toi.

Il délaissa les œufs pour lui lancer un regard par-dessus son épaule.

- J'ai tellement de chance de t'avoir. Souffla-t-elle.

- Je suis le chanceux dans l'histoire.

- Je t'aime, Bucky.

Avant qu'il ne puisse lui répondre, ils entendirent des coups à la porte. Elle l'entendit soupirer bruyamment, il caressa une dernière fois ses mains nouées autour de sa taille avant de reprendre sa cuisine.

- Je ne lui prépare pas de petit déjeuner. Prévint-il.

Elle esquissa un vague sourire avant de se détacher de son compagnon pour aller ouvrir à leurs amis.

- Je lui donnerais une partie du mien. Sourit-elle en s'éloignant.

- Je te l'interdis.

Elle ne fut guère surprise lorsque Wanda la prit dans ses bras au moment même où elle ouvrit la porte. Les deux jeunes femmes s'étreignirent un moment avant qu'Amélia ne s'échappe de son étreinte et ne la rassure d'un bref sourire. Pietro montra plus de retenue, probablement briefé par sa sœur et par peur de déclencher la colère de Bucky ou de Wanda, Amélia ignorait toujours qui il craignait le plus.

- Où est ma nièce préférée ? S'enquit-il.

Depuis la cuisine, elle jura entendre Bucky se mettre à jurer en russe. Amélia en bonne hôtesse de maison, invita ses invités à s'installer au salon.

- Lia est toujours au lit.

- Et si j'allais la réveiller ? Voir son oncle préféré au réveil la mettrait de bonne humeur.

- Quel dommage que Steve ne soit pas là. Railla Bucky en les rejoignant.

Il salua à peine Pietro tandis qu'il gratifia Wanda d'un hochement de tête. Il déposa une assiette dans les mains de son épouse et offrit une tasse de café à Wanda tandis que Pietro resta bredouille.

- Bucky. Réprimanda Amélia.

- Je crois avoir entendu notre fille.

Sans plus de cérémonie, Barnes s'éclipsa tandis que Pietro disparut quelques secondes avant de revenir, le mug de Bucky à la main.

- Il va bien falloir que vous trouviez un terrain d'entente un de ses jours. Fit remarquer Wanda.

- Il ne fait aucun effort. Réfuta le jeune homme. Moi je ne suis que l'ami attentif de sa charmante épouse, toujours prêt à rendre service.

- Et c'est peut-être parce que tu trouves son épouse charmante, qu'il ne fait aucun effort. Rétorqua sa sœur en le toisant dangereusement.