Bonsoir, bonsoir !

J'espère que vous allez tous bien et que vous passez une bonne semaine :)

Nous nous retrouvons pour un nouveau chapitre, qui vous verrez, se relève assez important pour la suite ;)

Merci pour vos reviews :

Elena : cause de la mort : excès de mignonnerie ! XD Severus peut enfin jouer son rôle de parrain alors il ne va maquer ça pour rien au monde ahah !

Nedwige Stark : Contente qu'il t'ait plu XD La suite arrive mercredi ! J'espère que ça te plaira, je suis intriguée de savoir ce à quoi tu t'attends pour la suite !

Haley4033 : je suis contente qu'elle te plaise XD J'ai modifié quelques petites choses, que tu remarqueras peut-être si tu veux la relire ;)

Bonne lecture !


Chapitre 32 : Entiers

Il était minuit passé, mais Drago ne dormait pas. Encore une de ses insomnies. Elles étaient de plus en plus rares, mais cette nuit, il ne parvenait pas à y échapper. Depuis plusieurs jours, Hermione dormait à ses côtés, dans la chambre du blond. Ils n'en avaient pas vraiment parlé, mais c'était devenu une habitude.

Il était donc allongé dans le grand lit à baldaquin, aux draps aux couleurs de sa maison. Les yeux ouverts, il pouvait détailler le visage de la jeune femme à ses côtés. Elle était allongée la tête tournée vers lui, ses cheveux s'éparpillaient tout autour de sa tête et venaient chatouiller le coude de Drago qui s'était redressé pour s'asseoir. Il savait qu'il ne dormirait pas. Il jeta un dernier regard à Hermione, dont les traits adoucis par le sommeil lui donnaient un air paisible. Il sourit, puis se leva sans bruit et attrapa de quoi s'habiller chaudement. Il ferma doucement la porte de la chambre et sortit de l'appartement.

Il se fit la réflexion qu'il avait bien fait de prendre de quoi se couvrir. Les jours se faisaient de plus en plus froids et les couloirs n'étaient nullement chauffés. Il grimpa les étages, jusqu'à se retrouver en bas des escaliers de la Tour d'Astronomie. Il les gravit rapidement, ce qui le réchauffa au passage, mais ce ne fut que de courte durée car le vent passait à travers les différentes ouvertures de la tour.

Il resserra sa cape autour de lui et vint s'asseoir au bord de l'une des grandes fenêtres qui donnait sur le lac. Il sortit de l'une des poches de sa cape son paquet de cigarettes et alluma l'une d'entre elles avec sa baguette. Il la porta à ses lèvres et souffla la fumée en regardant la demi-Lune qui dominait le paysage autour du château. Seuls le bruit du vent et de sa respiration venaient perturber le silence de la nuit.

Il repensa à sa mère dont il n'avait pas de nouvelles depuis plus d'un mois. Cela l'inquiétait, malgré les dires de son parrain. Cela ne ressemblait pas à la mère aimante qu'il connaissait. Son mari décédait et elle ne prenait pas contact une seule fois avec leur fils pour échanger des nouvelles ? Non, vraiment, cela ne lui ressemblait pas.

Sa mère était la seule qu'il aimait infiniment, c'était incomparable, la seule qui avait toujours été là pour lui. Et avoir vu son état se dégrader durant l'année passée, puis avoir vécu avec un fantôme durant tout l'été, l'avait ravagé plus que tout. Mais même maintenant qu'elle était libérée de toutes ces barrières qui l'empêchaient de vivre, elle se refusait à son fils, le seul qui serait toujours là pour elle quoi qu'il arrive.

Un bruit de pas dérangea soudainement le silence qui s'était installé pendant que le blond était plongé dans ses pensées. De là où il était assis, il n'avait pas besoin de tourner la tête pour voir le haut des escaliers. Il ralluma une seconde cigarette, tandis qu'une tête brune apparaissait dans son champ de vision. Un Lumos au bout de la baguette, Harry Potter aperçut Drago Malefoy en finissant de monter les marches.

- Comme on se retrouve, Malefoy.

- Potter, grogna le blond, agacé de devoir partager la tour.

- Tu dors toujours aussi bien à ce que je vois.

- Tes lunettes te servent enfin à quelque chose Potter, ça change, marmonna-t-il en levant les yeux au ciel.

Il ne répondit pas et se contenta d'avancer vers la fenêtre la plus proche de celle de Malefoy. Ce dernier continuait de laisser échapper une large fumée blanche entre ses lèvres. Le silence prit à nouveau place dans la plus haute tour de Poudlard. Les deux élèves regardaient l'horizon, plongés dans leur pensées. Drago fit disparaître le mégot de sa cigarette et resserra sa cape autour de ses épaules.

- Granger m'a dit que tu allais avoir un fils, qu'est-ce qu'il faut dire déjà pour être poli ? Félicitations ?

- Je crois bien, oui, ricana Harry. Merci Malefoy.

Il hocha la tête en haussant les épaules et tourna à nouveau les yeux vers l'horizon.

- J'ai réfléchi à un truc, Potter, reprit le blond après quelques secondes.

- Dois-je m'inquiéter ?

- Tout dépend de toi, répondit Drago, un rictus provocateur aux lèvres.

- Je t'écoute.

- Tu vas devenir un Lord, prochainement, se lança-t-il finalement, et tu vas aussi être père. Mais tu n'es pas marié avec Weaslette, ce qui va poser un problème.

- Comment ça ? s'inquiéta Harry qui avait vivement tourné la tête vers le blond, les sourcils froncés.

- Dans le monde des sorciers, lorsqu'on est un Lord, nous avons malheureusement une sorte de coutume à respecter. Ce sont de très anciennes lois sorcières, qui n'ont jamais été réformées. L'une d'entre elle stipule qu'un Lord, ou une Lady par ailleurs, ne peut pas avoir d'enfant hors-mariage. Du moins, l'enfant ne sera pas reconnu, c'est prohibé en quelque sorte.

- Tu veux dire que je vais devoir épouser Ginny avant que notre fils naisse ? demanda-t-il, les yeux écarquillés de stupéfaction et les sourcils haussés.

- Exact. Tu as l'air très emballé par l'idée, se moqua le blond avec un sourire narquois.

- Je suis juste très étonné. Et un peu déçu, car ça accélère les choses et nous n'en avons jamais parlé, soupira-t-il en se passant une main dans les cheveux.

- Je suis étonné que Weaslette ne soit pas au courant de cette règle. C'est une sang-pure.

- Elle n'a jamais été intéressée par tout ça, dit-il en haussant les épaules. Je vais épouser Ginny, souffla-t-il en se frottant le visage. Je n'en reviens pas.

Il paraissait complètement retourné par cette nouvelle. Ce n'était pas prévu, il s'était bien sûr imaginé se marier avec Ginny un jour, mais pas aussi vite, pas aussi soudainement. Il n'en revenait pas.

- C'est la mère de ton fils et ça m'a plutôt l'air d'aller entre vous, je ne vois pas le problème.

- Il n'y a pas de problème, je n'y pensais juste pas. Nous sommes très jeunes, mais tu as raison, soupira-t-il, elle est enceinte de notre fils, alors le mariage à côté, ce n'est qu'une formalité en soit.

- J'ai toujours raison, Potter.

- Bien évidemment, où avais-je la tête, répondit Harry en levant les yeux au ciel.

Le silence repris place quelques instants, le temps que le brun intègre le fait qu'il allait devoir demander la main de Ginny Weasley. Après réflexion, il en était heureux. Certes, tout allait vite, mais il l'aimait, il en était certain. Alors le mariage n'était que la suite des choses, plus tôt que la normale, mais pas si différent dans le fond. Harry et Ginny Potter. Il sourit à cette pensée.

- Malefoy ?

- Hum.

- Tu couches avec Hermione ?

Le blond tourna des yeux plus qu'étonnés vers le brun, abasourdi par la question qu'il venait de poser.

- Non, je... Je me suis mal exprimé, une vieille habitude prise de ma tante, tu dors avec elle ? bafouilla-t-il en se frottant la nuque.

- Oui. Pourquoi ? répondit le blond, en haussant un sourcil, après avoir repris un air indifférent.

- Je comptais le demander à Hermione, mais tu es là, donc...

- Crache le morceau Potter, s'impatienta Drago en levant les yeux au ciel.

- Tu penses que Ginny et moi pourrions dormir dans l'autre chambre ? Maintenant qu'elle est enceinte, je serais plus rassuré d'être avec elle, enfin tu vois.

- Oui, je vois très bien Potter, ironisa-t-il avec un sourire goguenard. Je ne sais pas... Je n'ai pas spécialement envie de te voir en petite tenue dans ma salle de bains.

- Crois-moi, moi non plus ! s'exclama Harry d'un air dégoûté. Mais si vous avez une chambre de vide, autant l'utiliser.

- Hum. Demande à Granger, c'est sa chambre qui est inutilisée, répondit-il finalement.

- Est-ce que c'est un oui ?

- C'est un "demande à Granger, c'est sa chambre qui est inutilisée".

Harry sourit à la réponse du blond et détourna son regard vers l'horizon. Il espérait que sa sœur accepterait, il rêvait de pouvoir partager sa chambre avec la rouquine et c'était l'occasion parfaite. Après tout, elle allait devenir sa femme, non ?

oOo

Le lendemain fut un dimanche pluvieux, pour changer. Les Gryffondors s'étaient regroupés dans la Salle sur Demande pour être au calme. Hermione travaillait à un bureau près de la cheminée, alors que les autres discutaient dans des fauteuils. Luna s'était jointe à eux et parlait paisiblement avec Neville. Ginny était serrée contre Harry ; elle semblait fatiguée, les yeux à moitié clos. Ron discutait avec Harry du match de Quidditch qui aurait lieu la semaine suivante et qui angoissait quelque peu le brun, qui rejouerait un match pour la première fois depuis plus d'un an.

Ginny était plongée dans ses pensées, n'écoutant que vaguement les discussions alentour, mais entendant Luna dire qu'elle avait discuté quelques minutes avec Théodore Nott le matin même, elle leva la tête du torse du Survivant.

- On devrait refaire une soirée Gryffondor-Serpentard, avec Neville et Luna, ce soir, proposa-t-elle soudainement.

- Un dimanche soir ? s'étonna Ron.

- En effet, Ronald, et j'en ai très envie, répondit sa sœur avec un sourire en coin.

- Pourquoi pas, intervint Hermione, sans pour autant lever la tête de ses parchemins. Ça fait un moment que nous ne nous sommes pas vus tous ensemble. Nous pourrions faire ça dans notre appartement ?

- De toute évidence ! dit Harry en souriant à son tour.

- Harry et moi, nous retournerons aux cuisines et il suffit de prévenir les autres pour qu'ils ramènent le reste !

- Qu'entends-tu par le reste ? interrogea Neville en fronçant les sourcils.

- L'alcool et le Veritaserum, répondit-elle. C'était pas mal la dernière fois.

- Que tu ne pourras malheureusement pas consommer, ma chère, lui fit remarquer Hermione avec un petit sourire.

- Ne parles pas de malheur, soupira-t-elle théâtralement. Mais je vous regarderai, ça suffira à mon divertissement !

- Est-ce que tu as dit à tes parents que c'était un garçon ? demande Luna, de sa voix rêveuse et douce.

- Oui, je devrais recevoir leur réponse dans la journée, ma mère doit être aux anges !

- Je pense que le pire va être George, à mon avis il va se faire le plaisir de corrompre son neveu, s'amusa Ron.

- M'en parles pas ! Je crois qu'on ne va pas avoir le choix, grogna Ginny en levant les yeux au ciel. Mais bon, j'ai toujours adoré le magasin de mes frères et ce qu'ils y faisaient, alors mon fils en profitera lui aussi.

- Ne t'inquiète pas, je te protègerai de tes oncles et tantes petit bonhomme, dit Harry près du ventre de la rouquine, qui ne put s'empêcher de glousser.

- Je peux aller voir les autres, si vous voulez. J'ai fini ce que j'avais à faire, fit Hermione en rangeant ses affaires dans son sac.

- Oui, dis-leur de venir pour... Dix-neuf heures ? proposa Ginny avec un sourire.

La jeune femme hocha la tête et quitta rapidement la Salle sur Demande.

- Vous ne trouvez pas qu'elle est un peu distante avec nous ces temps-ci ? demanda soudainement Ron, les yeux toujours braqués sur la porte que son amie venait de refermer.

- Pas particulièrement, mentit Harry en haussant les épaules. Elle travaille beaucoup, mais la plupart du temps, elle reste avec nous.

- Le soir, elle part toujours tôt, et je ne sais pas... Elle est différente. Tu crois qu'elle nous cache quelque chose ?

- Mais non, Ron, tu te fais des idées, ricana Ginny, espérant le convaincre. Elle rentre plus tôt parce qu'elle ne dort plus avec nous dans la Tour Gryffondor, je ne pense pas qu'elle nous cache quoi que ce soit, continua-t-elle avec un sourire crispé qui ne sembla pas interpeller le rouquin. Il faut vraiment qu'elle lui dise, chuchota-t-elle ensuite dans l'oreille de Harry.

Ce dernier hocha la tête, alors que Luna détournait habilement la conversation vers son envie de voyager à travers le monde.

oOo

Drago revint d'une promenade au bord du lac - protégé par son parapluie ensorcelé - aux alentours de dix-neuf trente. La nuit commençait tout juste à tomber quand il se souvint qu'il était censé retrouver les autres dans l'appartement des Préfets-en-Chefs. Granger allait vouloir sa peau pour avoir autant de retard. Il s'imaginait déjà la tête qu'elle ferait quand il franchirait la porte du séjour.

Cela ne manqua pas. Lorsqu'il déposa sa cape sur le porte-manteau de l'entrée, il aperçut le regard sévère de la jeune femme, qui démontrait parfaitement sa colère.

- Oh, tu nous fais l'honneur de ta présence, Blondie ! Quelle chance, s'exclama Blaise.

- Je n'ai pas vu l'heure, grogna-t-il en s'asseyant avec eux.

- Peu importe on discutait seulement, répondit Pansy en lui tendant sa bouteille de Whisky Pur-Feu.

- Non, merci, refusa-t-il avec un geste de la main.

- Tu ne bois pas ?! s'étonna-t-elle les sourcils haussés.

- En effet. Toujours aussi perspicace, Pansy, fit-il en levant les yeux au ciel, d'un air ennuyé.

- Tu es malade ou quoi ? Ou alors ce n'est pas toi mais quelqu'un sous Polynectar, quelqu'un connait un sort pour le sa-

- C'est moi Blaise, s'agaça Drago. Je ne veux pas boire, c'est tout, grogna-t-il en lui lançant un regard noir.

Hermione le regarda en fronçant les sourcils, mais il secoua la tête pour lui signifier qu'il n'y avait rien de particulier. En réalité, il y avait bien une raison, mais il n'avait pas réellement envie d'en parler, peut-être légèrement honteux.

La jeune femme se plongea dans ses pensées après cela. Elle observait ses amis, en train de discuter de tout et de rien. Ils rigolaient, s'amusaient. Elle voyait la complicité qui régnait entre Blaise et Théodore, et maintenant qu'elle y pensait, elle se demandait comment elle avait fait pour ne pas le remarquer plus tôt. Elle était pourtant plutôt bonne pour ce genre de choses.

La jeune femme avait d'ailleurs directement compris que Luna et Neville s'étaient rapprochés durant la Guerre et elle avait été plus qu'heureuse d'apprendre qu'ils s'étaient mis en couple, bien qu'elle les trouve très différents. Ses amis paraissaient heureux ensemble, bien qu'ils passent beaucoup de temps isolés. Ginny semblait encore plus fatiguée qu'en début d'après-midi, mais n'en souriait pas moins. Elle était appuyée contre le torse de Harry, qui lui caressait doucement le bras. Hermione sourit. Harry était heureux et elle le ressentait tous les jours en le voyant sourire aux côtés de la rouquine. Elle savait qu'il méritait cela après tout ce qu'il avait vécu, et en était ravie.

En les voyant tous les deux, Hermione se souvint de la discussion qu'elle avait eue avec Harry. Il lui avait soumis l'idée de partager l'appartement avec Drago et elle. Évidemment, elle avait tout de suite accepté, n'y voyant aucun inconvénient. Drago n'avait pas dit non, il n'y avait donc aucun problème. Mais la sorcière s'était vite rendue compte que pour cela, il fallait qu'elle parle à Ron et lui explique sa relation avec le blond. Les choses n'étaient pas possibles autrement, bien qu'il n'ait pour l'instant rien remarqué - si ce n'est un comportement étrange chez la jeune femme - il comprendrait immédiatement en l'apprenant.

Mais comment pouvait-elle expliquer quelque chose qu'elle ne comprenait pas elle-même ? Ginny avait tenté de la rassurer en lui disant qu'elle ne devait rien à Ron, si ce n'est qu'il était son meilleur ami. Ron se posait des questions, mais Hermione ne voulait pas qu'il le découvre tout seul, elle ne voulait pas qu'il souffre.

Certes ils n'étaient plus ensemble et ç'avait été court, mais c'était encore très récent. Et même si elle n'avait plus rien contre lui, au contraire, elle savait que Ron n'appréciait pas Drago et qu'il serait difficile pour lui d'accepter les choses.

Pourtant, en voyant Ginny et Harry ensemble, elle se fit la réflexion que tout dépendait d'elle. Tant qu'elle n'aurait pas parlé à Ron, le couple ne pourrait pas venir dormir dans l'appartement. Et quand elle aura prévenu le rouquin, Drago et elle n'auraient plus à se cacher devant leurs amis. Et bien que le jeune homme n'en dise rien, il désirait peut-être pouvoir être avec elle en public, même s'ils n'étaient pas vraiment du genre à être démonstratifs.

Elle le regarda, assis dans un fauteuil noir, dans sa chemise blanche dont les premiers boutons étaient ouverts, laissant apercevoir le haut de sa musculature. Elle n'écoutait plus les conversations, trop plongée dans ses pensées. Elle croisa le regard de Drago, qui lui fit un clin d'œil, et elle prit sa décision.

- Ron ? intervint-elle sans faire attention à qui elle interrompait. Je peux te parler une minute ?

- Bien sûr, dit-il en se levant pour la suivre dans sa chambre, les sourcils froncés.

La jeune femme ne remarqua pas que Drago avait aussi les sourcils froncés, mais pas pour la même raison.

Ron referma la porte derrière lui, alors que la sorcière insonorisait la pièce. Elle s'assit sur le lit, mais le garçon préféra rester debout. Il était intrigué. Elle baissa les yeux vers ses mains, et resta silencieuse quelques instants.

- Qu'est-ce qu'il se passe Hermione ? J'ai vu que tu étais... différente ces derniers jours, s'inquiéta-t-il d'une voix douce.

- Il faut que je te parle de quelque chose, Ron. Mais c'est difficile. Je sais que j'aurais dû t'en parler plus tôt, tu es mon meilleur ami, mais j'avais peur. Je ne savais pas comment t'en parler...

- Hermione, je m'inquiète pour toi, je sais que tu allais mal - ou vas mal - et en ce moment j'ai l'impression que tu t'éloignes de nous. De moi plus particulièrement. Je sais que nous ne nous sommes pas séparés en très bons termes au départ, mais je pensais qu'après notre discussion, nous étions tous les deux passés à autre chose et que tout allait bien entre nous. Ce n'est pas le cas ?

- Si ! Bien-sûr que si, ce n'est pas toi le problème Ron, c'est moi. Tu as raison, je me suis éloignée toute seule...

- Hermione... soupira-t-il en s'accroupissant devant elle et en prenant ses mains. Explique-moi.

- Je ne sais pas vraiment comment l'expliquer, parce que je ne comprends pas tout moi-même. Donc je vais essayer de t'expliquer comme moi je vois les choses, ne me coupe pas, d'accord ?

Il hocha la tête et s'assit en tailleur devant elle, en tenant toujours ses mains dans les siennes.

- Disons, que ça fait quelque temps, que… Je vois quelqu'un. Mais ce n'est pas vraiment habituel, ajouta-t-elle rapidement pour ne pas le laisser parler. On se détestait, littéralement. Mais de jour en jour, ça a changé. Je ressentais une sorte d'attirance, de curiosité envers lui, je n'arrivais pas vraiment à l'expliquer, et je n'y arrive toujours pas comme tu peux le voir, rit-elle nerveusement, la tête baissée. Mais l'attirance ne faisait pas tout, j'ai en quelque sorte découvert quelqu'un que je ne connaissais pas, et c'est devenu petit à petit autre chose que seulement de l'attirance ou de la curiosité physique. Je haïssais moins la personne qu'il était. Mais à côté de ça, il y avait ces trucs bizarres, tout était très rapide, et puis quand on se regardait, qu'on était proche l'un de l'autre, c'était différent. C'était vraiment très étrange, je n'avais jamais ressenti ça. Et quand je te dis ça, ce n'est pas pour dire "c'est l'homme de ma vie, je n'ai jamais ressenti ça avec personne, tout est parfait". Pas du tout, c'est juste pour essayer de te faire comprendre ce qu'il se passait et se passe toujours, quelque chose d'inhabituel, souffla-t-elle. Tout est allé très vite, sans que nous ne puissions vraiment comprendre. C'était désagréable à vrai dire, toutes ces sensations. Puis un jour, nous nous sommes embrassés, et c'est comme si tout se libérait, c'était vraiment étrange. Et depuis, nous... sommes ensemble, en quelque sorte. Nous n'avons pas vraiment parlé de tout ça, parce que lui comme moi, ne comprenons pas. Mais on est juste bien, donc on ne se pose pas vraiment de questions. La seule chose que nous nous sommes dite est que nous voulions prendre notre temps, pour mieux appréhender les choses, mais même ça je crois que c'est difficile. Je sais que c'est très rapide, que nous deux c'est encore très récent, mais je n'ai rien contrôlé, et aujourd'hui j'ai l'impression que ça va mieux. Voilà pourquoi j'avais peur de te le dire, parce que je ne veux pas que tu penses que j'ai sauté dans les bras d'un autre tout de suite après, sans te prendre en compte, car ce n'est pas le cas. Je n'ai rien vu venir, rien compris, ça s'est juste fait.

Elle avait enchaîné les mots assez rapidement, trop nerveuse pour dire les choses calmement, mais cela n'avait pas empêché Ron de comprendre. Elle avait toujours la tête baissée et s'en voulait, elle ne voulait pas faire de peine à son meilleur ami. Elle ne savait pas si elle avait dit les choses de la bonne manière, si le message était clair et qu'il l'avait compris de la bonne façon. Elle était anxieuse.

Il prit quelques secondes pour enregistrer ses mots, il n'était pas fâché. Il avait lui aussi du mal à comprendre comment cela était possible, car contrairement à ce qu'elle pensait, il était étonné de la voir avec quelqu'un d'autre aussi rapidement, ce n'était pas vraiment son genre. Pas fâché, seulement étonné.

Lorsqu'ils s'étaient séparés elle n'allait pas bien, et ça n'avait pas vraiment arrangé son état, il en était conscient. Il la voyait donc mal se remettre en couple aussi peu de temps après, de son plein gré, sans se poser de question. Il savait qu'elle avait dû tourner le problème dans tous les sens. Mais Ron n'était pas non plus aveugle, même s'il n'avait pas compris ce qu'il se passait, il l'avait vu s'éloigner de lui, mais aussi retrouver le sourire, elle paraissait bien plus heureuse qu'avant, et ça il ne pouvait pas le nier.

Il attrapa son menton pour la regarder de ses yeux bleus. Les siens étaient légèrement humides, elle paraissait inquiète.

- Tu l'aimes ? demanda-t-il doucement.

- Je ne sais pas, Ron... Je ne comprends rien, je-

- Qui-est-ce ?

- Tu m'en veux, n'est-ce pas ?

- Hermione, réponds à ma question, s'il te plaît, dit-il calmement, le chemin se faisait dans sa tête et il voulait savoir.

- Drago, souffla-t-elle en baissant les yeux à nouveau.

Il ne pouvait pas dire qu'il n'était pas étonné, car ce serait mentir. Mais tout de même.

Malefoy ?! Le blond égocentrique, arrogant, méprisant, leur "ennemi" de toujours ? Celui qui n'avait cessé de persécuter Hermione depuis leurs débuts à Poudlard ? Il n'en revenait pas.

Il avait eu cette hypothèse quelques secondes plus tôt, mais le fait qu'elle le dise elle-même rendait la chose réelle. Il n'était pas jaloux, il avait compris qu'entre Hermione et lui il n'y avait que de l'amitié, et il en était plus heureux. Mais la savoir aux côtés de Malefoy, ne le rassurait pas, il n'avait absolument pas confiance en lui. Pas parce qu'il avait été du mauvais côté pendant la guerre, mais simplement car il n'appréciait pas du tout le blond. Il le trouvait hautain, blessant et sans coeur. Il n'arrivait pas à l'imaginer être correct avec son amie.

Il devait prendre sur lui, il ne voulait pas blesser son amie, mais l'information était difficile à intégrer. Il ne l'appréciait pas, pour ne pas dire qu'il le détestait. Il était trop rancunier pour le pardonner, mais Ron savait qu'il ne pouvait pas s'emporter contre lui, ni contre sa meilleure amie. Quelques années plus tôt, il l'aurait probablement fait, en fait, c'était certain, mais il avait mûri, vécu, grandi, et tout ce qui lui importait était de ne pas blesser Hermione.

- Ne m'en veux pas, je t'en prie Ron. Je ne veux pas te perdre, tu es mon meilleur ami, murmura-t-elle des sanglots dans la voix.

- Hermione, écoute-moi. Tu ne devrais pas me demander si je vais t'en vouloir, ce n'est pas à moi de décider ce qui est bon pour toi ou non. Évidemment que le fait de savoir que tu es avec Malefoy ne me réjouit pas, car tu es ma meilleure amie, et que je ne lui fais pas du tout confiance. Mais je ne t'en veux pas, si c'est ta question. Tu es ma meilleure amie, et même s'il s'est passé quelque chose entre nous, c'est du passé. Et je sais que tu ne te jetterais pas dans les bras de n'importe qui. Maintenant, ce serait mentir si je te disais que ça ne me pose aucun problème, parce que je n'apprécie vraiment pas Malefoy.

- Il a changé...

- Probablement, mais je ne suis pas comme Harry, ou comme les autres, j'ai du mal avec lui, bien plus qu'eux, parce qu'il nous a fait du mal et que je suis comme ça, j'ai du mal à pardonner. C'est comme ça, et je suis certain que c'est pareil pour lui. Mais je n'ai rien contre toi, tu es toujours ma meilleure amie, et quand il sera là, je serai malencontreusement absent, c'est tout. Le supporter dans ce genre de soirée, ça va, mais le voir près de ma meilleure amie, alors que je n'ai pas confiance en lui, c'est différent.

- Je ne veux pas que tu aies à faire un choix, Ron... Ton avis compte pour moi, tu comptes pour moi, et je ne veux pas m'éloigner de toi... Même si je l'ai fait ces derniers temps, je ne veux plus avoir à le faire.

- Hermione, je ne l'apprécie pas, c'est un fait, mais toi, tu es ma meilleure amie. J'ai bien vu que même si tu t'étais éloignée de moi, tu avais retrouvé le sourire ces derniers temps, je ne suis pas aveugle à ce point. Je ne suis pas non plus idiot au point de t'en vouloir pour ça, si tu es heureuse, tant mieux, mais le supporter ce sera trop pour moi.

- Ron, je ne veux pas te perdre, murmura-t-elle en sanglotant. Tu es mon meilleur ami.

Il voyait dans ses yeux qu'elle était terriblement triste et apeurée à l'idée qu'il s'éloigne d'elle. Il ne le voulait pas non plus, elle était sa meilleure amie, mais cela voudrait dire côtoyer Malefoy. Il était perdu.

Il baissa la tête quelques secondes à son tour, ne supportant pas de la voir aussi triste. Lorsqu'il releva les yeux, elle essuyait rapidement ses larmes, honteuse.

- Hermione, je... j'essaierai de le supporter, souffla-t-il finalement en attrapant ses mains à nouveau. Je ne veux pas te perdre non plus, et ce n'est pas cet idiot qui nous séparera, d'accord ? Mais je n'arriverai pas à devenir ami avec lui, c'est au-dessus de mes forces, tu me connais je suis trop rancunier pour ça, plaisanta-t-il en souriant, tentant de détendre la jeune femme et de tarir ses pleurs.

- Oh, Ron, fit-elle s'élançant vers lui.

Il la prit dans les bras tandis que d'autres larmes s'échappaient des yeux de la jeune femme, libérant la pression qu'elle s'était mise. Elle avait des amis exceptionnels, elle n'en doutait plus. Elle n'en attendait pas autant de la part de Ron, et sa réaction était à l'opposé de ce qu'elle s'était imaginée.

- Si tu as le moindre problème à cause de lui, dis-le-moi, je me ferai un plaisir de lui casser la gueule.

- Promis, rit-elle timidement, en s'écartant de lui. Je suis certain que tu seras ravi de lui refaire le portrait.

- Ah ça ! Je ne donne pas cher de son nez d'aristocrate, sourit-il en l'amenant par la main vers la porte.

- Merci d'être comme ça, Ron. Je sais à quel point tu vas devoir prendre sur toi, mais je sais aussi à quel point tu es quelqu'un de bon, alors merci d'être là pour moi.

- Je serai toujours là si tu as besoin, Hermione, j'essaye de ne plus être le petit con qui en voulait à ses amis pour la moindre petite chose.

- Ce n'est pas une petite chose pour toi.

- En effet, mais je n'ai pas envie d'être le connard qui te fera du mal, si tu es heureuse, je n'ai rien à dire, même si je le déteste.

- Harry a réagi pareil que toi !

- Depuis quand le savent-ils ? s'enquit-il en haussant un sourcil moqueur.

- Depuis le début, souffla-t-elle en se balançant d'une jambe sur l'autre.

- Je devais vraiment avoir l'air d'un con, à ne rien voir !

- Possible, répondit-elle d'un air moqueur en ouvrant la porte.

Ils avaient retrouvé le sourire et lorsqu'ils revinrent avec les autres, Ginny et Harry en furent soulagés. Ron embrassa Hermione sur le front, devant le blond, avant de s'asseoir dans son fauteuil.

Il était fier de lui. Certes, il n'en voulait pas à la jeune femme, il tenait trop à elle, mais ça ne l'empêchait pas d'emmerder Malefoy. Au contraire, il s'en donnerait à cœur joie.

Le geste du rouquin ne passa pas inaperçu aux yeux de Drago, qui n'avait déjà pas compris pourquoi la jeune femme était partie dans sa chambre avec son ex-petit-ami. Il ne faisait pas confiance à Weasley et le geste affectif qu'il venait de faire devant ses yeux l'agaçait encore davantage, plus particulièrement parce que Hermione avait réagi en souriant, comme si tout était normal. Il ne savait pas s'il devait s'en inquiéter, mais il était très agacé.

Hermione et lui ne s'étaient pas adressés une seule fois la parole de la soirée, elle ne lui jetait presque aucun regard. Il ne comprenait pas. Les discussions étaient joyeuses et énergiques, mais il n'y participait plus, il tournait en boucle l'image d'Hermione souriante après le baiser de Ron.

Est-ce qu'il était jaloux ? Probablement. Il n'en savait pas grand-chose, n'ayant jamais ressenti cela pour une fille, mais il était en colère contre Weasley. Il ne comprenait pas.

Il savait que Pansy le regardait bizarrement, mais l'ignorait. Il devait tirer une tête vraiment sérieuse pour qu'elle s'inquiète, mais il ne voulait pas se faire remarquer davantage. Il observait les personnes installées autour de lui, mais n'écoutait pas les discussions. Tous les couples étaient rassemblés et il n'avait qu'une envie : pouvoir prendre Hermione dans ses bras à sa guise, sans se préoccuper des autres. Mais pour l'instant, il avait l'impression d'être invisible aux yeux de la sorcière.

oOo

Il se faisait déjà tard lorsque Pansy proposa aux autres d'aller se coucher. Ils acquiescèrent et d'un coup de baguette, Harry, Théodore et Hermione rangèrent ce qu'ils avaient étalé sur la table du séjour. Les Serpentards souhaitèrent une bonne nuit à tous les autres et quittèrent l'appartement en premier. Théodore et Pansy soutenaient Blaise qui titubait trop pour marcher correctement tout en ricanant. Luna et Neville furent les suivants, ce dernier voulant accompagner sa belle jusqu'à la tour de Serdaigle. Pendant qu'ils saluaient leurs amis, Drago entra dans sa chambre en fermant la porte, sans se manifester aux personnes restantes.

Une fois tout le monde partit, Harry se tourna vers Hermione et la questionna du regard, elle lui répondit d'un hochement de tête avec un petit sourire.

- Gin' ? J'ai une bonne nouvelle, s'exclama-t-il avec un grand sourire. Nous allons pouvoir emménager dans ce magnifique appartement !

- Il était temps que tu le dises à Ron ! fit-elle en se tournant vers sa meilleure amie. J'en pouvais plus de garder le secret, il n'arrêtait pas de s'inquiéter de ton comportement.

- Je sais, mais maintenant c'est fait, alors... souffla Hermione en haussant les épaules.

- Vous aviez comme projet de venir ici ?! s'exclama soudainement Ron.

- Je m'étais dit que maintenant que Gin' est enceinte, il serait préférable que je reste avec elle et qu'elle soit plus au calme que dans un dortoir, répondit Harry en passant son bras autour de la taille de la rouquine.

- Et je n'ai clairement pas dit non ! Franchement tu as vu la taille des lits, Ron ? Autant en profiter ! Hermione ne se sert même plus de sa chambre.

Cette dernière rougit légèrement sous le regard de Ron, mais sourit à ses amis, impatiente de partager l'appartement avec eux.

- Donc je vais me retrouver tout seul à Gryffondor, super...

- Mais non, promit Hermione. Tu viendras plus souvent ici, quand tu veux, et tous les soirs s'il le faut !

- Et supporter Malefoy ? Pas tous les soirs, railla-t-il avec une grimace. Mais je viendrai ici de temps en temps, pourquoi pas.

- On viendra aussi, si ce n'est que ça, sourit Hermione en posant une main sur son avant-bras.

Il hocha la tête et l'embrassa sur le front, avant de sortir de l'appartement, vite suivi pas les deux autres.

- Il l'a bien pris, non ? chuchota Ginny au passage.

- Je crois que oui, étonnement.

La rouquine sourit et souhaita une bonne nuit à son amie, avant d'aller rejoindre Harry. Hermione ferma la porte de l'appartement et termina de ranger les bouteilles vides que les garçons avaient oubliées sur le côté de la cheminée. Après cela, elle passa rapidement à la salle de bains pour se préparer à se coucher. Elle attrapa l'un des t-shirt de Drago qu'elle utilisait désormais comme pyjama, l'enfila et attacha rapidement ses cheveux. Il faisait frais dans l'appartement et avoir les jambes nues n'était pas idéal, mais l'idée de s'emmitoufler sous la couette la motiva à entrer dans la chambre du blond.

Ce dernier se tenait debout face à la fenêtre. Il scrutait le ciel nuageux et le paysage, puisque depuis la fenêtre de sa chambre, il était possible d'apercevoir une partie de la Forêt Interdite et le parc de Poudlard. Malgré le froid de la pièce, elle s'approcha de lui et l'enlaça dans son dos. Elle posa sa tête entre ses omoplates et ferma les yeux. Il resta silencieux et ne bougea pas à son contact.

- Qu'est-ce qu'il y a, Drago ?

- Rien.

- Drago. Dis-moi.

- Qu'est-ce que tu es allée faire avec Weasley ?

- Oh, seriez-vous jaloux Monsieur Malefoy ? s'amusa-t-elle en comprenant mieux la raison de son comportement étrange.

- Je ne suis pas jaloux, je te demande juste.

- Oui, oui, tu n'es pas jaloux, au temps pour moi, pouffa-t-elle. Je lui ai dit pour nous deux, annonça-t-elle d'une voix sûre.

- Sérieux ? dit-il en se retournant dans ses bras, un sourcil levé.

- Oui, sourit-elle en passant ses bras derrière sa nuque. Je commençais à vraiment culpabiliser qu'il soit le seul à ne pas savoir, et puis j'avais envie de t'avoir pour moi quand je le voulais, souffla-t-elle en se hissant à sa hauteur pour l'embrasser.

- Comment l'a-t-il pris ? demanda le blond sur les lèvres de la jeune femme.

- Mieux que ce que je pensais. Il ne t'aime vraiment pas, mais je suis sa meilleure amie, alors il ne m'a rien dit à part qu'il te casserait la gueule si tu me faisais du mal, ricana-t-elle en jouant avec les cheveux qui tombaient sur la nuque du jeune homme.

- Oui, ils ont dit ça tous les deux bizarrement, comme s'ils pensaient pouvoir ne serait-ce que me toucher, railla-t-il en levant les yeux au ciel.

- Commence pas... Essayez de vous tenir tranquille, au moins quand nous serons tous ensemble. Je n'ai pas envie que mon meilleur ami, mon frère et mon copain se lancent dans des joutes verbales insensées chaque fois que vous vous côtoyez, grimaça-t-elle.

- Ton copain, hein ? répéta le blond, un sourire en coin.

La jeune femme rougit et cacha son visage contre le torse de Drago.

- On n'en a jamais parlé, murmura-t-elle en haussant les épaules.

- C'est vrai. Mais je ne sais pas si tu mérites ce titre.

Elle releva la tête pensant qu'il était sérieux, mais le frappa derrière la tête en voyant son sourire moqueur. Il posa ses mains sur ses joues et l'embrassa à pleine bouche. Elle ne tarda pas à répondre à son baiser et quand ils se séparèrent à bout de souffle, elle cala sa tête dans son cou.

- Évidemment que tu mérites ce titre, Mia. Je ne sais même pas pourquoi tu te poses la question, ça me paraît évident, murmura-t-il à son oreille.

Elle sourit contre son cou et resserra ses bras autour de lui.

- Je suppose que Potter et Weaslette ne vont pas tarder à emménager ici, n'est-ce pas ?

- Oui, je leur ai dit avant qu'ils ne partent. Ils devraient venir dans les jours qui arrivent.

- Su-per.

- Je croyais que ça ne te posait pas de problème ? s'enquit la jeune femme en relevant la tête, les sourcils froncés.

- Non, à vrai dire je m'en fous. Mais je pensais juste au fait que c'était probablement notre dernière soirée que tous les deux dans l'appartement.

- Il faudrait peut-être en profiter alors, tu ne crois pas ? demanda-t-elle les yeux brillant soudainement de désir.

Ils restèrent quelques secondes sans bouger, se regardant dans les yeux, puis Drago plongea sur ses lèvres. Elle passa ses mains dans ses cheveux. Ils étaient si doux et soyeux, elle adorait les toucher. Une foule de sensations les envahit au plus profond de leurs cœurs. L'électricité se renforça entre eux, l'air devenait plus lourd, ce qui les fit frémir. Leurs langues se cherchaient alors que Drago ramenait la jeune femme plus près de lui par la taille. Il se détacha de ses lèvres et lui caressa la joue, braquant ses beaux yeux gris dans les siens.

- Oui, je suis sûre, Dray, le devança-t-elle dans un murmure.

Il ricana et emprisonna son visage entre ses mains pour l'embrasser à nouveau. Leurs souffles se mêlèrent, leurs langues se retrouvant enfin et ils gémirent de concert quand Drago mordilla la lèvre de la jeune femme. Elle se colla à lui et il en profita pour l'attraper sous les cuisses, qu'elle enroula autour des hanches du blond. Elle était légèrement au-dessus de lui et elle put profiter encore plus de ses cheveux, alors qu'il les emmenait vers le lit. Il la déposa en travers du matelas, descendant petit à petit ses lèvres sur sa mâchoire, son menton, puis dans son cou. Des sueurs froides parcouraient leurs corps tout entier et il caressa ses bras sur toute leur longueur, la faisant frissonner. Il attrapa son poignet et embrassa tendrement la cicatrice qui le marquait, remontant ensuite sa bouche jusqu'à son cou.

- Tu ne peux pas savoir à quel point j'attendais ce moment, murmura-t-il contre son cou.

Elle soupira de plaisir à ses mots tandis qu'il passait sa langue sur sa peau, tout en remontant vers son oreille dont il mordilla légèrement le lobe. Elle frémit à ce geste, gémissant légèrement. Son qu'accueillit Drago avec un plaisir évident. Elle ressentait l'envie pressante de toucher sa peau, d'entrer entièrement en contact avec lui. Elle descendit ses mains à la frontière de sa chemise et la lui retira. Il sourit contre la peau de son cou et se redressa pour passer ses mains sous son propre t-shirt qui couvrait le corps tant envié de la jeune femme.

Il le fit passer rapidement au-dessus de la tête de la jeune femme et eut un sourire victorieux en le lançant loin d'eux, faisant ricaner Hermione. Le vêtement tomba plus loin, laissant apparaître aux yeux du blond le corps de son amante. Il la détailla avec envie et désir, ce qui fit immédiatement rougir Hermione. Il avait des étoiles plein les yeux, la trouvant tout simplement magnifique. Chaque courbe de son corps, dont il avait rêvé avec impatience, le faisait écarquiller un peu plus les yeux. Mais ses rêves n'avaient rien à voir avec la réalité, bien plus belle aux yeux de Drago. Elle se tortilla légèrement sous lui, mais il la fit se calmer en écrasant ses lèvres sur les siennes.

- Tu es magnifique, souffla-t-il sur ses lèvres, avant de l'embrasser à nouveau pour l'empêcher de répondre.

Elle avait toujours ses mains dans les cheveux blonds du jeune homme et lorsqu'il descendit sa bouche vers sa clavicule, puis la naissance de ses seins, elle crispa ses doigts dans la chevelure dorée. Elle relâcha sa tête dans les draps, alors qu'il passait ses mains derrière son dos pour détacher son soutien-gorge blanc. Lorsque le vêtement gênant fut enfin décroché, il le lui retira et le lança loin derrière elle, pour qu'il rejoigne rapidement sa chemise et son t-shirt. Il se jeta à nouveau sur le bas de son cou et l'embrassa tout en lui caressant la taille. Il la sentait frissonner sous ses lèvres. Elle gémissait doucement, se sentant fondre sous les lèvres chaudes de Drago. Elle posa ses mains sur ses épaules, seule partie de son corps à laquelle elle avait accès, et qu'elle caressa avec envie. Elle ressentait le besoin inéluctable de le sentir contre elle.

Il passa enfin sa bouche sur chacun de ses seins, attendant avec envie que l'extrémité de ses mamelons ne durcissent. Hermione se cambra sous les baisers. Les sensations qu'elle ressentait n'étaient pas descriptibles, jamais elle n'avait ressenti ce sentiment de plénitude envahir petit à petit chacun de ses membres. Il chatouillait chaque morceau de peau qu'il trouvait avec le bout de sa langue, la faisant gémir de la manière la plus indécente qu'il soit. La langue de Drago faisait son chemin vers son ventre, qu'il embrassa de toute part, avant de poser ses mains sur le bas de ses hanches.

Il titillait les bords de la lingerie blanche qu'elle portait. Comme pour avoir son accord, il releva les yeux vers elle, mais la jeune femme avait la tête plongée en arrière de plaisir. Il retira alors lentement son sous-vêtement, sourit et l'embrassa de toute part, tout en lui caressant les cuisses du bout des doigts.

Elle frissonna à nouveau, mais d'impatience. Elle voulait s'offrir entièrement à lui, qu'il soit à elle, qu'elle soit à lui. Elle le voulait à tout prix et subissait cette attirance en même temps, comme si son corps appelait constamment celui de Drago.

Il attaquait son clitoris de tous les côtés, ne la laissant que très peu respirer, tant elle haletait. Chaque mouvement, chaque geste lui donnaient des frissons. Ses mains tiraient légèrement trop sur ses cheveux, mais il n'en avait cure, c'était trop bon. Elle se sentait aller à l'extase, mais voulait plus. Elle tira son visage vers elle et l'embrassa à pleine bouche, sentant son propre goût sur sa langue. Elle s'empressa de défaire la ceinture de son pantalon noir. Il laissa échapper un gémissement rauque en entendant le bruit significatif de sa fermeture éclair, qui annonçait mille et un péchés.

- Tu es trop lent, grogna-t-elle en se hâtant de le défaire, faisant ricaner le blond.

Il la sentait trembler sous lui et adorait cela. Elle tremblait d'impatience et de plaisir, et s'il n'avait pas appris au fil du temps à maîtriser son corps, il en ferait de même. Il rejeta son pantalon sur le lit lorsqu'il fut défait et elle plongea à nouveau sur ses lèvres. Il descendit sa bouche sur sa clavicule, la partie qu'il trouvait la plus attirante chez les femmes - contrairement à ce que l'on pourrait penser. Il la trouvait magnifique.

Elle murmurait son nom, au creux de son oreille, tandis qu'il passait ses mains le long de son corps au teint hâlé. Elle avait fermé les yeux sous le plaisir, et quand elle les rouvrit le cœur du jeune homme rata un battement. Ses yeux noisette, avec quelques touches de doré, brillaient de plaisir, et un sourire animait ses lèvres. Elle était heureuse et Drago se sentit tomber en la voyant comme ça.

D'un mouvement commun, ils retirèrent le dernier vêtement de Drago qui les empêchait de se sentir complètement l'un contre l'autre. Ils s'enflammaient. Une fine pellicule de sueur les recouvrait tous les deux. Jamais ils n'avaient vécu cela, c'était trop bon. Chaque geste, chaque baiser, chaque caresse, les exaltait davantage.

Il attrapa sa baguette dans l'une des poches de son pantalon et lança un informulé. Même s'il avait l'impression d'être sur une autre planète lorsqu'il était dans ses bras, il voulait garder les pieds sur Terre, ne voulant pas engendrer une grossesse inopportune. Le monde disparut à nouveau autour d'eux, en quelques secondes. Il attrapa à nouveau le visage de la jeune femme entre ses mains et se plongea dans son regard chocolat, parsemé d'éclat dorés.

L'air aurait probablement été irrespirable pour n'importe qui d'autre qu'eux deux, mais ils s'en moquaient, ils ne remarquaient plus la tension qui s'échappait d'entre leurs deux corps. Drago se concentra sur le regard de son amante, et s'introduisit enfin en elle. Elle sentit le supplice qu'elle vivait depuis qu'il avait commencé à l'embrasser et la toucher, se terminer. Enfin.

Aussitôt, les sensations qu'ils ressentaient s'accentuèrent et tout devint complet. Seuls eux comptaient, leurs corps l'un contre l'autre, leurs peaux brûlantes qui se touchaient. Alors que Drago entreprenait un mouvement lent, le feu de leurs corps s'échappa d'entre eux deux, comme une explosion de lumière blanche. Le reste du monde semblait avoir explosé autour d'eux, l'électricité qui émanait de leurs corps semblait perturber l'atmosphère qui les entourait.

Ils étaient tous les deux à bout de souffle, alors qu'autour d'eux se reflétait cette magnifique lumière blanche. Elle avait envahi la grande chambre. C'était magique. Ils avaient joint leurs mains au-dessus de la tête d'Hermione et Drago avait enfouit sa tête dans le cou de la jeune femme, qu'il mordillait légèrement. Ils s'accrochaient l'un à l'autre, comme pour se soutenir dans la puissance de l'instant. Ils haletaient, emportés ensemble dans un tourbillon de plaisir et de sentiments exquis. Ils n'étaient plus Hermione Granger et Drago Malefoy, ils étaient deux âmes qui se retrouvaient enfin entièrement. Pour la première fois, ils furent vraiment complets.

Il remonta sa bouche vers celle de la sorcière, se sentant au bord de la jouissance. Ce fut le cas quelques secondes plus tard, lorsqu'ils atteignirent enfin l'apogée, d'une même voix et dans les bras l'un de l'autre.

Elle se sentait mourir de plaisir, dans les bras musclés du blond. Elle poussa un dernier cri d'extase et il retomba sur elle, la tête dans le creux de son cou. Leurs souffles étaient extatiques, brusques et confondus. Ils n'entendaient plus rien, encore dans leur monde bien à eux. Toutes leurs forces étaient épuisées.

Les reflets qui flottaient dans la pièce se réunirent d'une même danse vers le couple, serrés l'un contre l'autre. Les étincelles les imprégnèrent à nouveau. Le sentiment de complaisance qu'ils ressentaient lorsqu'ils étaient ensemble atteignit son sommet, et ils se sentirent enfin entiers.


Et voilà ! Ron est au courant ! Que pensez-vous de sa réaction ? Qu'imaginez-vous pour la suite ? Dites-le moi dans une review ;)

Merci à Suldreen194 et Choixpeau de fic pour leurs relectures et corrections !

Bonne fin de semaine et à samedi ;p

Writer8Hell