Bonsoir, bonsoir !

J'espère que vous allez tous bien et que vous passez un bon week-end :) Merci de continuer à me lire, ça me fait chaud au coeur, merci merci !

Réponses au(x) review(s) :

Nedwige Stark : Comme tu dis il était temps ahah ! Mais ils ne veulent pas aller trop trop vite, il faut les comprendre... Ron sait et tu verras que tout ne sera pas tout beau tout rose entre lui et Drago ;) Voilà le chapitre que tu attendais !

Bonne lecture à toutes et tous ;)


Chapitre 33 : Hommage à la vie

Il ouvrit les yeux, allongé dans le sable. La mer s'étendait devant ses yeux. Autour de lui, la plage était complètement vide, le soleil brillait sur le sable blanc. Une légère brise faisait se relever les plis de la serviette sur laquelle il était allongé.

- Dray ! J'ai reçu une lettre des Potter, ils devraient nous rejoindre demain.

La jeune femme qui venait de parler vint s'étendre aux côtés du blond, un sourire aux lèvres et un grand chapeau sur la tête. Elle posa une main sur son ventre arrondi et tourna la tête vers lui. Dans ses yeux brillait un amour infini.

Drago se réveilla en sursaut. Il n'avait pas fait un tel rêve depuis un long moment. Lorsqu'il ouvrit les yeux, il comprit qu'il était toujours nu dans les bras d'Hermione. Ils s'étaient endormis tout de suite après, s'en vraiment s'en rendre compte. Ils avaient vécu un instant magique. Littéralement. La façon dont leurs magies s'étaient rassemblées avait complètement vidé leurs batteries.

Les souvenirs de la veille lui revenaient doucement, tandis qu'il émergeait petit à petit. Contrairement aux fois précédentes, il ne s'était cette fois-ci pas réveillé au milieu de la nuit, puisque les fenêtres laissaient entrer la lumière du jour. Il se doutait que l'heure de la matinée était avancée en voyant l'intensité de la luminosité. Il semblait faire beau, une belle journée commençait, il en était certain.

Il tendit le bras vers sa baguette encore posée sur le lit et lança un Tempus. En effet, il avait vu juste, il était onze heures passées. Ils avaient loupé leurs cours de la matinée, mais cela ne suffirait pas à retirer le sourire que Drago avait aux lèvres. Un sourire doux.

- Qu'est-ce qui te fait sourire comme ça ? murmura Hermione, toujours blottie contre le torse du blond.

- Beaucoup de choses, souffla-t-il en caressant la joue de la jeune femme.

- Tu veux bien me raconter ?

- Bien sûr. Toi, tu me fais sourire. Te voir là dans mes bras, ça me fait sourire. Et puis, je repense à hier soir et à quel point je me suis senti... complet, avec toi.

- Qu'est-ce qu'il s'est passé, Drago ? demanda-t-elle timidement en levant les yeux vers lui.

- Tu as ressenti ça aussi ? s'étonna-t-il en haussant les sourcils.

- Oui, et j'ai aussi vu ce qu'il s'est passé tout autour de nous.

- Est-ce que tu as fait des rêves toi aussi ?

- Des rêves ? Comment ça ?

- Je suppose que ça veut dire non. Laisse tomber, fit-il en secouant la tête.

- Non, explique-moi, insista-t-elle.

Il soupira mais se résigna à les lui raconter.

- J'ai fait plusieurs... rêves, depuis la rentrée. Enfin, je ne sais pas si on peut vraiment appeler ça des rêves, ça paraissait tellement réel.

- Qu'est-ce que tu y voyais ?

- Nous. À chaque fois. Le premier, j'étais dans un kinema moldu et je tenais la main d'un petit garçon blond qui était entre une jeune femme et moi, je pense que c'était toi. En fait, je pense que c'est nous, mais je n'en ai aucune idée, le visage de la jeune femme est toujours flou, bien qu'elle te ressemble fortement, soupira-t-il. Dans le second, reprit-il, j'ai vu une petite fille blonde courir vers moi en criant "Papa", et de ce que je me souviens, un grand garçon, blond lui aussi, est venu juste après, puis je me suis réveillé. Le troisième, j'étais dans une chambre, dans un lit plus précisément. Au mur il y avait un portrait familial, dessus j'étais entouré de deux enfants blonds et d'une jeune femme, et elle était à mes côtés dans le lit. Et le dernier, je viens de le faire. J'étais sur une grande plage, et la jeune femme est venue me rejoindre en me parlant des Potter, qui je cite "allaient nous rejoindre le lendemain", puis elle s'est allongée à mes côtés en posant une main sur ton ventre arrondi. Elle te ressemblait tellement, Mia, souffla-t-il. Elle était tellement belle, elle souriait, et nous étions juste tous les deux.

Hermione était suspendue aux lèvres de Drago. Elle n'avait pas loupé une miette de ses explications. Ses yeux brillaient d'un éclat que Drago n'avait encore jamais vu. Elle était émerveillée.

- Tu es sûr... que ce ne sont pas des rêves ?

- Certain.

- Je n'y comprends rien, Drago...

- Moi non plus. Mais est-ce qu'il faut vraiment que nous comprenions ? Je ne me suis jamais senti aussi bien depuis longtemps, c'est tout ce qui compte, non ?

- Bien sûr, sourit-elle en caressant sa joue. Mais ça m'intrigue tout de même, ce n'est pas la première fois que des choses étranges se passent entre nous.

- Mia, nous avons toujours été un peu spéciaux tous les deux, ça ne change pas grand-chose, plaisanta-t-il avec un sourire en coin. Même si depuis le début de l'année tout est différent, ce n'est pas négatif. Enfin je ne crois pas, si ?

- Non, tu as raison, souffla-t-elle en posant sa tête sur son épaule.

- J'ai toujours raison, Granger.

- J'oubliais, pouffa-t-elle en levant les yeux au ciel.

En voyant son sourire et la joie qu'elle inspirait, il ne résista pas à l'envie de l'embrasser et saisit ses lèvres dans un long baiser. Les yeux de la jeune femme brillaient davantage lorsqu'il s'écarta de ses lèvres. Il se leva ensuite du lit pour aller dans la salle de bains, et elle entendit rapidement l'eau couler.

Contrairement à Drago, cette histoire l'intriguait réellement. Elle voulait des réponses et pour cela il fallait qu'elle fasse des recherches plus approfondies que la dernière fois. Elle avait besoin de savoir.

oOo

Drago avait eu raison de penser que la journée serait belle. Le soleil brillait dans le ciel et la plupart des élèves étaient sortis dans le parc. Bill Weasley était devenu fervent des cours à l'extérieur et enseignait aux élèves de troisième année comment se débarrasser d'un épouvantard, à la frontière de la Forêt Interdite. L'heure du déjeuner ne tarda pas à sonner.

Hermione et Drago descendaient ensemble vers la Grande Salle lorsque le blond interrompit leur marche, ayant oublié un devoir dans sa chambre. La jeune femme continua donc d'avancer sans lui, et il remonta tranquillement les escaliers jusqu'au cinquième étage. Les couloirs étaient vides, tous les élèves étant dans la Grande Salle.

Cependant, alors qu'il traversait le long couloir menant à l'appartement, il se sentit comme observé. Il se retourna plusieurs fois, mais ne vit rien. Pourtant, il avait le pressentiment que quelqu'un n'était pas loin, quelqu'un qui n'avait rien à faire ici. Il arriva devant le tableau et entra. Il oublia rapidement ce sentiment.

De son côté, Hermione avait atteint la Grande Salle et rejoignit ses amis, déjà attablés. La salle était bruyante.

- Où étais-tu ?! s'exclama Ginny en la voyant s'asseoir.

- On ne s'est pas réveillés, répondit-elle, gênée, en se frottant la nuque, une mimique qu'elle avait prise de son frère.

- Je vois, rit Ginny, alors que Harry et Ron levaient les yeux au ciel. Je veux tout savoir, chuchota la rouquine pour qu'Hermione soit la seule à l'entendre.

Cette dernière hocha discrètement la tête avec un petit clin d'œil et se servit de quoi manger.

- D'ailleurs Hermione, tu penses qu'on pourra venir quand dans l'appartement ?

- Oh, merci de m'y faire penser ! J'en ai parlé avec Drago hier et ce matin, et normalement ce soir ça devrait être bon. Après les cours. Il faut juste que vous alliez chercher toutes vos affaires dans les dortoirs et pendant ce temps je mettrais toutes mes affaires dans l'autre chambre, expliqua-t-elle sans cacher son excitation.

- McGo' est au courant ? demanda alors Ron.

- Non ! Mais elle n'a pas besoin de le savoir, ajouta Ginny avec un sourire malin au coin des lèvres.

- Je vois que notre Préfète-en-Cheffe respecte bien le règlement ! pouffa le rouquin.

- Je le connais très bien et je ne connais aucune règle qui interdit cela. Mais Ginny a raison, il ne vaut mieux pas en parler à la directrice si nous ne voulons pas que cette règle soit rajoutée. Et puis, de toute façon il n'y a rien de mal à tout ça, nous sommes majeurs et consentants, dit-elle fièrement.

- Exactement ! Tu viendras avec nous Ron, ce soir ? ajouta Ginny.

- Harry, nous avons entraînement ce soir ! Nous ne pouvons pas le rater, le match a lieu samedi.

- Merde ! J'avais complètement oublié... Ginny, tu penses que tu pourras t'en occuper seule avec Hermione ? la supplia-t-il d'un air dépité.

- Je te signale que je fais aussi partie de l'équipe de Gryffondor, Harry James Potter !

- Gin', tu sais très bien que Pomfresh n'est pas pour le fait que tu voles sur un balai. Si tu n'y vas pas ce soir, ce n'est pas la fin du monde, non ? S'il-te-plaît, insista-t-il en lui faisant les yeux doux.

- Justement ! Ce sont mes derniers entraînements et ce sera mon dernier match !

- S'il-te-plaît Gin', au moins nous pourrons dormir ensemble dès ce soir, je te promets que tu viendras aux prochains entraînements, c'est seulement pour celui de ce soir, et puis tu es la meilleure poursuiveuse de l'équipe, un seul entraînement ne te mettra pas en retard. S'il-te-plaît, l'implora-t-il.

- Hum. Tu me revaudras ça, Potter, trancha-t-elle le regard noir.

- Promis, merci Gin' ! s'exclama-t-il en l'embrassant sur la joue.

Elle leva les yeux au ciel en soupirant. Elle avait été faible, mais le regard vert suppliant de Harry l'avait fait craquer. Hermione rigolait silencieusement, alors que Ron ne faisait même plus attention à la conversation, trop concentré sur le contenu de son assiette.

Hermione remarqua alors que Drago venait d'entrer et avançait vers sa table. Elle ne le quittait pas des yeux. Il avait revêtu son uniforme et marchait avec prestance. Il tourna la tête vers elle et leurs regards se croisèrent. Il lui fit un petit clin d'œil et un sourire qui la firent rougir, puis s'assit avec ses amis et Hermione tourna la tête vers son déjeuner.

- Enfin levé, Blondie !

- La ferme, Blaise, nous ne nous sommes pas réveillés, grogna Drago.

- C'est bien ce que je dis, ricana-t-il, mais le matin ne te réussis pas à ce que je vois...

- Il ne lui réussit jamais, Blaise, pouffa Pansy.

- Je suis toujours là, dites-moi si je vous dérange.

- Non, tout va bien, sourit Blaise.

Drago lui fit un sourire ironique et se servit de quoi manger.

- On va au match samedi ? demanda Théodore.

- Serdaigle-Gryffondor ?

- Oui, apparemment le nouvel attrapeur de Serdaigle est très fort, peut être que Potter se fera battre un jour.

- Je ne pense pas. Potter est vraiment doué.

- Je rêve ou tu viens de complimenter le Balafré, Blondie ?

- Je ne le complimente pas, je suis honnête, c'est tout. Ce serait mentir de dire qu'il n'a aucun talent pour le Quidditch.

- Pas faux, répondit Blaise en haussant les épaules. En parlant d'eux, Granger l'a dit à Weasley, non ? Pour vous deux.

- Hum, oui. Hier soir.

- Et alors ? Tu vas devoir le mettre à terre quand il va vouloir se battre avec toi, ou il l'a bien pris ?

- D'après elle, il l'a bien pris, mais je vois bien qu'il n'accepte pas vraiment. Il le fait pour Granger, mais dans son regard il déteste ça.

- Ce n'est pas étonnant, vous vous détestez, fit remarquer Pansy.

- C'est sûr, j'espère simplement qu'il ne fera pas le gamin à me chercher, parce que même si je me ferais un plaisir de lui refaire la façade, je sais que ça rendrait Granger malheureuse. Voir son meilleur ami et son copain se taper dessus, ce n'est pas fou.

- Alors c'est officiel, demanda Blaise avec un sourire en coin.

- Ce n'était pas déjà le cas ? s'étonna la brune.

- Pas vraiment, nous n'avions rien fixé, disons. Mais maintenant que le rouquin est au courant, nous avons... éclairci les choses.

- C'est vraiment étrange toute cette histoire quand même. Même pas un mois, mais on dirait que ça fait des années.

- Ce n'est pas négatif alors je me prends plus la tête, répondit négligemment le blond en haussant les épaules.

- Tu crois vraiment que Granger ne se pose aucune question ou ne se prend pas la tête ? se moqua Théodore.

Drago le regarda et sourit. Non, Hermione se posait des question, il en était certain.

oOo

- Gin' ? l'interpella Harry, alors qu'ils marchaient vers l'appartement des Préfets-en-Chef, après le dîner.

- Hum.

- Tu ne crois pas qu'il faudrait réfléchir à des prénoms pour le bébé ?

- Déjà ?!

- Je ne sais pas, pourquoi pas ? proposa-t-il timidement, en se frottant la nuque.

- Tu as des idées ?

- Pas vraiment... Et toi ?

- Non plus. Je pensais qu'on avait encore le temps avant de penser à ça.

- Le temps ?

- Tu sais, Harry, même si je suis la plus heureuse du monde d'avoir un enfant, j'aime à penser qu'il nous reste encore quelques mois que tous les deux, et pendant ces quelques mois, pouvoir vivre la vie des personnes de notre âge…

Il s'arrêta au milieu du couloir et se tourna vers la jeune femme.

- Gin', nous n'allons pas nous arrêter de vivre quand nous aurons ce bébé, tu m'entends ? Certes, notre vie va changer, nous serons trois, mais ça ne nous empêchera pas de sortir avec nos amis, de passer du temps tous les deux, ni de vivre comme les autres, d'accord ?

- Mais évidemment que si ! Tu ne te rends pas compte, nous allons moins dormir, nous devrons nous en occuper tout le temps, et bien que je sois plus qu'heureuse de rencontrer ce petit bébé, j'ai envie d'être aussi libre que je le suis maintenant.

- Ginny, regarde-moi, murmura Harry en attrapant les joues de la rouquine. Je te promets que nous pourrons vivre comme nos amis. Nous nous organiserons, tes parents seront là, tes frères aussi ! Je suis certain que Fleur et Bill seront très heureux d'accueillir notre fils de temps en temps et tes parents aussi ! Alors oui, nous aurons moins de temps pour nous, au moins les premiers mois, mais plus il grandira et plus nous pourrons faire de choses indépendamment de lui. Et crois-moi, tout notre entourage ne cessera de vouloir le voir ! Ne t'inquiète pas pour ça, et si tu as envie d'attendre un peu avant de parler du prénom, ou même de son parrain et sa marraine, nous attendrons, d'accord ?

- Merci, souffla-t-elle avant de se blottir dans ses bras.

Il l'entoura de ses bras et l'embrassa sur la tempe. Elle lui était tellement reconnaissante. Il était toujours là pour elle, à se demander parfois si elle le méritait. Mais elle l'aimait tellement. Il avait eu les mots justes pour la rassurer et c'est tout ce qu'il lui fallait.

Après quelques minutes l'un contre l'autre, la jeune femme attrapa sa main et ils reprirent leur chemin vers le cinquième étage dans un silence confortable, après qu'elle l'ait embrassé tendrement sur les lèvres. N'étant pas loin de l'appartement, ils arrivèrent quelques minutes plus tard et ne tardèrent pas à entrer, attirés par la chaleur du séjour. Ils déposèrent leur capes et rejoignirent Hermione qui était installée dans le canapé près du feu.

- Vous en avez mis du temps ! J'ai même cru que vous ne viendrez pas finalement.

- Si, si ! Nous n'allions quand même pas retarder ça, c'était juste un peu long de rassembler toutes nos affaires, sourit Ginny.

- C'est vrai que le contraire m'aurait étonnée vu votre manque d'organisation légendaire, ricana Hermione.

- Malefoy n'est pas là ? demanda Harry en haussant un sourcil.

- Il ne devrait pas tarder. Je n'ai même pas commencé à vider ma chambre à vrai dire, soupira-t-elle en calant sa tête sur le dossier du canapé. Je suis un peu fatiguée. Nous pouvons l'attendre, non ?

- Pas de problème, d'ailleurs tu as des choses à me raconter, Mademoiselle, s'enthousiasma Ginny.

- Plus tard Gin', pouffa-t-elle. Je ne suis pas sûre que mon cher frère soit très heureux d'entendre ce que j'ai à te raconter, ajouta-t-elle en lui adressant un clin d'œil.

- Je n'ai pas non plus envie que Potter sache à quel point tu as passé une bonne soirée, répliqua Drago soudainement en entrant dans l'appartement, un sourire en coin.

- En effet, grogna le brun, alors que Drago déposait sa cape et s'approchaient d'Hermione pour s'asseoir. Je dois y aller de toute façon, à tout à l'heure.

- Désolé de ne pas être arrivé avant, Mia, je devais parler à Severus, chuchota-t-il à son oreille, après l'avoir embrassée sur la tempe, pendant que Ginny accompagnait Harry à la porte.

- Ta mère ? s'enquit-elle en fronçant les sourcils.

- Oui.

- Des nouvelles ?

- Toujours pas, soupira-t-il. Mais peu importe, nous devons nous occuper de tes affaires et les mettre dans notre chambre, ajouta-t-il avec un sourire et un clin d'œil suggestifs.

- Je sais que ça t'importe et que tu changes de sujet, mais ne t'inquiètes pas, je n'oublierai pas, Malefoy, dit-elle avec un petit sourire en coin en se levant.

- Bon ! On l'installe cette chambre ? s'exclama Ginny en revenant vers eux, après qu'Harry ait quitté le séjour.

- Allons-y, sourit Hermione. Tu as les affaires d'Harry aussi ?

- Évidemment, fit la rouquine en levant les yeux au ciel. Nous n'aurions pas traîné autant sinon.

- Il faut débarrasser la chambre avant, fit le blond.

Il entra à la suite des deux jeunes sorcières et leva les yeux au ciel en voyant le bazar qu'était la chambre aux couleurs de Gryffondor. Ginny et Drago levèrent leur baguette et à l'aide de quelques mouvements, rassemblèrent les affaires d'Hermione dans sa valise, qui était ouverte au pied du grand lit.

- Et moi qui pensait qu'on en aurait au moins pour une heure, souffla Hermione en secouant la tête, un petit sourire satisfait aux lèvres.

- L'avantage des sorciers, fit Ginny en haussant les sourcils fièrement. Avoir fait sa valise avec la magie pendant toutes ces années, ça aide crois-moi, ricana-t-elle ensuite.

- Ce n'est pas tout à fait terminé, intervint Drago, alors qu'Hermione attrapait sa valise. Scotch ! appela-t-il.

Le petit elfe apparu dans tourbillon et fit une révérence face à son maître.

- Maître. Que peut faire Scotch pour vous, Maître ?

- Pourrais-tu, petit elfe, changer les draps du lit derrière toi et laver rapidement la chambre, s'il te plaît ?

- Bien, Maître, répondit le petit être en commençant déjà à claquer des doigts dans tous les sens.

Les trois sorciers sortirent rapidement de la chambre pour le laisser faire, et allèrent dans celle du jeune homme qui avait attrapé la valise des mains d'Hermione.

- Vous avez d'autres elfes que Dobby ?! s'étonna Ginny.

- De toute évidence, Weaslette. Dobby était le dernier elfe qui n'appartenait qu'à mon père, tous les autres appartenaient à mes deux parents. Maintenant, quatre d'entre eux sont exclusivement à moi.

- Mais tu hérites d'eux alors qu'ils ne te sont plus asservis ? s'étonna Hermione. Je viens d'y penser.

- C'est un peu compliqué, mais oui. Le fait qu'ils ne me soient plus asservis ne change rien à leur appartenance aux Malefoy, car ils ont en quelque sorte prêté serment de nous servir, comme un contrat si tu veux, mais magique, expliqua-t-il.

- Un peu comme des employés, non ?

- Exact, répondit-il en entrant dans sa chambre. Bon. Déjà, il faudrait soit agrandir mon bureau, soit le dupliquer.

- Le dupliquer, j'ai besoin d'espace, fit la brune en s'exécutant d'un coup de baguette.

- Je confirme qu'elle s'éparpille beaucoup trop quand elle travaille, Malefoy.

- Pas que quand elle travaille malheureusement, soupira-t-il. Tu auras intérêt à ranger tes affaires, Granger, parce que crois-moi, je ne vais pas tenir deux jours sinon, grogna-t-il en posant la valise près d'une armoire qu'il venait de dupliquer.

- Oui, oui, je rangerai, un minimum du moins, répondit-elle d'un air innocent.

Drago leva les yeux au ciel et agrandit la valise de la jeune femme, pour qu'elle puisse ranger ses affaires, quand Scotch transplana soudainement juste à sa droite.

- C'est fait, Maître. Avez-vous besoin d'autre chose ?

- Apporte nous du thé, je te prie.

- Bien, Maître.

- Bonne idée, j'en meurs d'envie !

- Pour ta gouverne, sache que j'ai toujours des bonnes idées, Weaslette. Il faudra t'y faire, ajouta-t-il avec un sourire en se servant une tasse de thé, provenant de ses affaires, que venait de préparer Scotch.

- J'oubliais ! Toujours aussi narcissique Malefoy, à ce que je vois, répliqua-t-elle en haussant un sourcil moqueur, attrapant une tasse à son tour.

- Il faudrait se poser des questions, si ça n'était pas le cas, Gin' ! ricana Hermione

- Je suis toujours là et je vous entends. Mais évidemment je suis en infériorité numérique... Je pensais que tu prendrais mon parti, Granger.

- Je déteste mentir, tu devrais le savoir, Malefoy, sourit-elle en haussant un sourcil, buvant ensuite une gorgée de thé.

Drago savait qu'elle appréciait de moins en moins qu'il l'appelle par son nom de famille. Au départ, il avait pensé que c'était parce qu'elle n'était pas vraiment une Granger, mais après réflexion, elle affirmait plutôt le contraire. Le problème était que ce soit lui qui l'appelle par son nom. Il en jouait donc beaucoup.

- Comment pourrais-je l'oublier, Granger.

- Bon ! les coupa Ginny en posant sa tasse vide sur le plateau amené par Scotch. Je vais ranger mes affaires dans l'autre chambre et puis il se fait tard, je ne vais pas tarder à aller dormir, bonne nuit ! continua-t-elle en souriant, pour faire cesser leur petite joute enfantine.

- Oh ! Bonne nuit Gin', s'interrompit Hermione en s'avançant pour embrasser la rouquine sur la joue. Profite bien, ajouta-t-elle à son oreille.

Ginny pouffa et fit un clin d'œil à son amie avant de s'éclipser. Hermione se retourna et s'approcha de sa valise, qu'elle ouvrit pour ranger ses affaires.

- Qu'est-ce que Rogue t'a dit ? attaqua-t-elle immédiatement.

- Pas grand-chose à vrai dire, soupira le blond en s'asseyant sur le lit. Il n'a pas plus de nouvelles que moi, mais apparemment elle aurait été vue autour de Pitlochry, il y a quelques jours.

- Pitlochry, tu dis ? répéta-t-elle en levant la tête, les sourcils froncés.

- Oui, pourquoi ?

- C'est la ville où habite Andromeda.

- Andromeda Black ?

- Tonks, rectifia-t-elle. Elle est veuve, mais a gardé son nom.

- C'est la sœur de ma mère. Elles n'ont plus aucun contact depuis qu'elle est mariée à un moldu.

- Peut-être que ça a changé, tu ne crois pas ? C'est assez loin de ton manoir, je ne vois pas pourquoi elle serait allée aussi loin, et ce n'est pas une coïncidence si elle était dans cette ville précisément, à mon avis.

- Je n'en reviens pas. Elle va rendre visite à sa sœur avec qui elle ne parle plus depuis au moins vingt ans, mais ne me donne aucunes nouvelles ! s'agaça-t-il en se levant. Moi qui m'inquiétais pour elle, quel idiot !

- Drago, elle a sûrement voulu renouer contact avec elle, et maintenant qu'elle est libre de ton père-

- Ce n'est pas mon père, trancha-t-il, ses iris passant du gris au noir en quelques secondes.

- De Lucius, pardonne-moi. Elle avait enfin la possibilité d'aller la voir. Maintenant, c'est sûr qu'il est étrange qu'elle ne donne aucune nouvelle...

Il ne répondit pas. Debout devant la fenêtre, les mains liées dans son dos, ses pensées filaient à toute vitesse. Il essayait de comprendre les choix de sa mère. Il se retourna vers Hermione, qui s'était arrêtée de ranger pour le regarder et l'observa quelques secondes, les yeux dans les yeux.

- Tu vas souvent voir Andromeda ? demanda-t-il alors, d'une voix plus calme.

- Pas spécialement, j'ai dû y aller une ou deux fois depuis la guerre. Mais Harry y va souvent, son filleul vit chez elle.

- Son filleul ?

- Teddy Lupin. Le fils de Remus Lupin et Nymphadora Tonks, la fille d'Andromeda. C'est le petit-fils de ta tante.

- C'est mon cousin, devina-t-il dans un soupir.

- Exact.

- Tu crois que je pourrais y aller ? Essayer de voir ma mère là-bas ? Ou au moins de parler à Andromeda ?

- Drago... souffla-t-elle d'un air désolé. Peut-être que si ta mère ne te contacte pas, c'est qu'elle a ses raisons, et qu'elle va revenir plus tard vers toi. Je ne crois pas que ce soit une très bonne idée de la surprendre là-bas...

- Et quoi ?! Je vais attendre désespérément qu'elle daigne me voir, ou me parler ? J'en peux plus, Granger ! J'ai besoin d'elle, c'est ma mère, je n'ai plus de ses nouvelles depuis plus d'un mois !

Hermione le regarda dans les yeux un moment, puis baissa la tête sur ce qu'elle était en train de ranger. Elle continua son rangement sans lui répondre, la tête toujours baissée et le visage amer. Drago la regarda s'afférer à son occupation, toujours sans réponse. Il fronça les sourcils d'incompréhension et s'apprêtait à lui demander ce qu'il se passait, lorsque la lumière se fit dans son esprit. Il s'approcha vivement d'elle et attrapa ses mains, occupées à ranger des plumes sur son bureau. Il l'arrêta et la prit dans ses bras. Elle cala sa tête contre son torse, tremblant légèrement.

- Je n'aurais pas dû dire ça, Mia, murmura-t-il en la serrant contre lui. Je n'ai pensé qu'à moi, grand égoïste que je suis.

- Ce n'est pas ta faute, tu as le droit de t'inquiéter. J'ai juste encore du mal avec tout ça, chuchota-t-elle en réponse.

- Non. Je n'aurais pas dû étaler mes problèmes encore une fois.

Elle ne répondit pas et se contenta de caler sa tête dans son cou. Il l'embrassa dans les cheveux, puis elle se détacha de lui et continua de ranger ses affaires, tandis que lui restait là à l'observer, désolé de la voir aussi triste.

- Hermione ?

- Hum.

- Il n'y a aucun moyen pour faire retrouver la mémoire aux Granger ?

- Non. J'ai cherché tout l'été, mais je n'ai rien trouvé. C'est irréversible, souffla-t-elle.

- Je suis désolé.

- Dites-donc Monsieur Malefoy, je ne vous ai jamais autant entendu vous excuser ! Seriez-vous malade ? se moqua-t-elle en levant la tête vers lui.

- Je crois que vous m'avez ensorcelé, Miss. Et puis ce ne sont pas vraiment des excuses, jamais de mon vivant je n'aurais dit de telles inepties !

- Oui, ça doit être ça, pouffa-t-elle en installant les affaires des Potter, dans sa table de nuit.

Elle passa devant lui, l'embrassa sur la joue et fila dans la salle de bains. Il avait encore un sourire aux lèvres lorsqu'elle revint simplement habillée d'un de ses t-shirts. Il s'était installé dans le grand lit et lisait l'un des poèmes de son précieux livre. Elle vint s'allonger contre lui, la tête sur son épaule.

- Tu veux bien m'en lire un ?

- Une préférence, mademoiselle ?

- Non, choisi, sourit-elle.

Il tourna les pages et s'arrêta sur l'un des poèmes.

- « C'est beau d'avoir élu

Domicile vivant

Et de loger le temps

Dans un coeur continu,

Et d'avoir vu ses mains

Se poser sur le monde

Comme sur une pomme

Dans un petit jardin,

D'avoir aimé la terre,

La lune et le soleil,

Comme des familiers

Qui n'ont pas leurs pareils,

Et d'avoir confié

Le monde à sa mémoire

Comme un clair cavalier

A sa monture noire,

D'avoir donné visage

À ces mots : femme, enfants,

Et servi de rivage

À d'errants continents,

Et d'avoir atteint l'âme

À petits coups de rame

Pour ne l'effaroucher

D'une brusque approchée.

C'est beau d'avoir connu

L'ombre sous le feuillage

Et d'avoir senti l'âge

Ramper sur le corps nu,

Accompagné la peine

Du sang noir dans nos veines

Et doré son silence

De l'étoile Patience,

Et d'avoir tous ces mots

Qui bougent dans la tête,

De choisir les moins beaux

Pour leur faire un peu fête,

D'avoir senti la vie

Hâtive et mal aimée,

De l'avoir enfermée

Dans cette poésie.

Hommage à la vie - Jules Supervielle. »

Lorsqu'il releva les yeux du livre, elle avait fermé les yeux et sa respiration était calme.

oOo

- Davies passe le Souafle à Chambers, qui s'approche des buts, tire et... Weasley arrête la balle et la renvoie à Bell ! cria Dean Thomas, tout nouveau commentateur de Poudlard.

Le match avait commencé depuis une petite heure et Serdaigle devançait Gryffondor de soixante-dix à cinquante. Harry survolait le terrain tout en criant des consignes à ses coéquipiers. Coote et Peakes, les deux batteurs, s'étaient améliorés pendant l'été, ce qui rassurait leur capitaine. Malgré la réticence de Pomfresh, Ginny jouait son dernier match de Quidditch et elle venait de marquer un nouveau but, que Dean cria dans son micro.

Elle jeta un coup d'œil à Harry et vit énormément de fierté dans ses yeux émeraudes. Elle aurait pu rougir, mais les adversaires ne lui en laissèrent pas le temps, et elle repartit en flèche vers le poursuiveur adverse.

Harry avait eu le temps d'observer le nouvel attrapeur de Serdaigle, c'était un quatrième année, un certain Ackerley. Il se rappelait l'avoir déjà vu quelque part, mais pas précisément où.

Hermione était assise à côté de Luna et Neville, chacun supportant une équipe. La blonde avait revêtu un grand châle parsemé de plumes aux couleurs de sa maison, ainsi qu'un masque en forme de bec. Quand Hermione l'avait vue arriver, elle n'avait pu s'empêcher de la trouver magnifique, ses longs cheveux blonds contrastant parfaitement avec le bleu de son déguisement. Les yeux de Neville avaient brillé d'admiration en la voyant, mais la sorcière n'avait pas fait attention à la sollicitude qu'elle provoquait chez ses amis.

Neville comme Hermione supportaient leurs amis de Gryffondor, mais la jeune femme ne suivait pas le match. Elle avait emprunté des livres à la Réserve au début de la semaine, pour ses recherches, mais après de longues lectures elle ne trouvait toujours rien. Drago avait remarqué le sujet de ses recherches et le lui avait dit, mais elle ne lui avait répondu qu'avec un sourire qui ne laissait pas place à la contestation. Il avait levé les yeux au ciel et n'avait rien ajouté. Il commençait à vraiment bien la connaître et savait qu'elle était trop têtue et tenace pour s'arrêter avant d'avoir trouvé les réponses à ses questions. Il ne lui avait plus fait de remarques.

- N'est-ce pas Ackerley qui fonce derrière les buts de Gryffondor ? Si ! L'attrapeur Serdaigle a repéré le Vif d'Or ! Mais on dirait que ça n'est pas passé inaperçu aux yeux de Potter qui a l'air de l'avoir repéré lui aussi. Les deux attrapeurs foncent côte à côte ! Weasley marque un autre but ! Dix points pour Gryffondor ! Harry Potter plonge à toute vitesse vers le sol, Ackerley le suit juste derrière, ils se rapprochent de plus en plus du sol ! Ils ne sont plus qu'à quelques mètres. Oh ! Ackerley redresse son balai à une dizaine de mètres du sol, mais Potter continue et... Il se redresse à la dernière minute ! Souvenez-vous, il refait la même feinte que lors de sa première année ! Il s'est arrêté ? OUI ! Il tient le Vif d'Or ! Gryffondor l'emporte, deux cent trente à quatre-vingt-dix !

Les gradins où étaient rassemblés les Gryffondor explosèrent dans les cris et les exclamations des élèves. Hermione releva enfin la tête de son livre et se leva pour applaudir à son tour. De loin elle aperçut son frère qui faisait des tours de terrain, la petite balle dorée serrée dans son poing. Il retourna au centre du terrain rejoindre le reste de son équipe au sol. Ginny courut vers lui et l'embrassa avec force, avant de le serrer dans ses bras. Il la porta dans ses bras puis vint féliciter le reste de son équipe, un grand sourire aux lèvres.

Les Serdaigles avaient déjà rejoint leur vestiaire, déçus de leur défaite. Les rouges et or ne mirent pas longtemps avant de faire de même, toujours sous les acclamations des élèves de leur maison. Luna ne paraissait pas déçue contrairement à ses camarades, elle avait toujours un sourire aux lèvres et embrassa Neville sur la joue à l'annonce de la victoire de Gryffondor. Ce dernier rougit au geste et lui attrapa la main pour descendre des gradins avec les autres élèves. Hermione les suivit après avoir récupéré son sac et ses livres, alors que les chants victorieux des élèves résonnaient encore dans le stade et le Parc de Poudlard.

Harry, Ginny et Ron tardèrent à sortir des vestiaires, toujours félicités par les quelques élèves qui restaient. Quand ils franchirent les portes des vestiaires, il ne restait plus aucun élève à part Luna, Neville et Hermione qui les attendaient à la sortie.

- Très bon match les gars ! les félicita Neville.

- C'était génial ! s'écria Ginny en sautant en l'air. Pour un dernier match je suis servie.

- Tu pourras peut-être rejouer après, non ? demanda Luna.

- J'espère bien, répliqua-t-elle en soufflant un grand coup.

- Alors ce match, qu'est-ce que tu en as pensé, Hermione ? la questionna Harry en passant un bras sur les épaules de sa sœur.

- Oh, hum... très bien, très bien ! Vous avez très bien joué, Ron a bien arrêté les différents tirs, Ginny a marqué de superbes buts, et puis quand tu as attrapé le Vif d'Or c'était… Époustouflant !

- Eh bien merci ! C'était quoi le score final déjà ? s'enquit-il en haussant un sourcil moqueur.

Elle le regarda avec de grands yeux, cherchant rapidement une réponse.

- Je te taquine, je sais très bien que tu n'as pas regardé une seule seconde du match, pouffa-t-il accompagné des autres.

- Ne te moques pas, sourit-elle en lui donnant un petit coup de coude. Tu sais très bien que je n'aime pas le Quidditch, je viens seulement pour vous supporter.

- Je vois ça ! D'ailleurs heureusement que tu as passé le match derrière nous, sinon je pense que je n'aurais contré aucun tirs de Serdaigle, se moqua Ron.

Ils s'amusèrent tous de la réplique du rouquin, et même Hermione avait un sourire aux lèvres quand ils rejoignirent l'appartement des Préfets-en-Chef pour célébrer la victoire des trois Gryffondors.


Et voilà pour aujourd'hui !

Qu'en avez vous pensé ? Un nouveau rêve ? Harry et Ginny ont enfin emménagé, ça promet une collocation rocambolesque ! Toujours pas de nouvelle de Narcissa, mais que fait-elle, bon sang ?!

Donnez-moi vos avis et hypothèses dans une review !

Merci à Suldreen194 et Choixpeau de fic pur leurs relectures et corrections ;)

Encore merci pour votre soutien et vos lectures !

A mercredi,

Writer8Hell :)