Disclaimer : L'univers Marvel ne m'appartient pas

Lia joua un rôle majeur dans le rétablissement d'Amélia. La jeune femme se consacrait entièrement à sa fille, laissant cette épreuve derrière elle. La vie avait repris son cours, ils étaient retombés dans leur routine, Bucky retournait travailler avec les autres tandis qu'Amélia apportait de temps à autre son aide à T'Challa lorsque le roi en avait besoin.

Mais si Amélia semblait aller bien, il y avait un certain changement dans le comportement Bucky, et c'est bien évidemment la jeune femme qui le remarqua en premier. Elle assista tout d'abord à une scène qu'elle n'avait plus vue depuis de longs mois, il s'était installé dehors, il avait visiblement sorti toutes leurs armes de leurs cachettes et il les nettoyait avec un soin tout particulier.

- Qu'est-ce que tu fais ? S'enquit-elle en le rejoignant sur la terrasse.

- Elles ont besoin d'entretien. Ça fait longtemps que je ne l'ai plus fait.

- Tu veux que je t'aide ?

- Non.

Sa réponse particulièrement brusque lui fit froncer les sourcils tandis que Barnes s'immobilisa. Il lui lança un bref regard par-dessus son épaule avant de reprendre son activité.

- Tu devrais retourner voir Lia.

- Elle fait sa sieste.

Il huma une réponse incompréhensible et Amélia avança de quelques pas pour voir le visage de son mari. Il arborait une expression neutre, tellement similaires à celles qu'elle avait l'habitude de voir sur son visage il y a des années. Ses gestes étaient rapides, précis, professionnels.

- Bucky. L'appela-t-elle.

Face à son refus de lui accorder son attention, elle se glissa sur la chaise voisine et posa une main sur son bras valide.

- Bucky, arrêtes-toi. Murmura-t-elle.

Presque immédiatement, ses mains délaissèrent l'arme qu'il était en train de nettoyer et il tourna la tête vers elle.

- Bien. Sourit-elle. Maintenant on peut parler.

- Je ne veux pas parler.

- Même pas à ta femme ?

- Sûrement pas à ma femme.

La main d'Amélia quitta son bras pour venir se poser sur sa joue, elle caressa du bout des doigts sa barbe avant de repousser les cheveux venant lui cacher la vue.

- Je sais que la dernière mission ne s'est pas bien passée. Confia-t-elle. Wanda m'en a parlé.

- Wanda devrait apprendre à tenir sa langue.

- Je sais qu'on avait dit que je ne voulais pas en parler mais je veux savoir ce genre de chose, surtout si ça a cet effet sur toi.

- Ça n'a aucun effet sur moi. Réfuta-t-il.

- Non. Bien sûr. C'est pour ça que tu es ici, dehors, à nettoyer tes armes au lieu d'être à l'intérieur avec moi à profiter que notre fille dorme paisiblement.

- Il faut que je le fasse.

Il déposa un baiser sur sa paume avant de reprendre son méticuleux travail. Amélia resta à ses côtés quelques minutes supplémentaires avant de rentrer à nouveau, sachant pertinemment qu'il n'était pas décidé à collaborer. Il ne réapparu que plus tard dans la journée alors qu'Amélia préparait le goûter de leur fille. Le bambin poussa une exclamation de joie quand elle vit son père entrer dans la cuisine et immédiatement l'humeur morose de Bucky s'envola.

- Non. Refusa Lia lorsque sa mère lui tendit une cuillère de panade.

La jeune femme arqua un sourcil en direction de sa fille avant d'aviser la panade qu'elle lui avait préparée, la même panade qu'elle dévorait habituellement sans se faire prier.

- Non ? Répéta Amélia.

- Non.

Perplexe, Amélia réessaya de lui offrir une cuillère pour essuyer un nouveau refus. Elle jeta un regard à son mari qui observait la scène sans piper mot.

- C'est un mot qu'elle doit avoir appris de toi. Marmonna-t-elle.

- C'est un caprice. Trancha-t-il.

Comme pour étayer ses propos, il lui prit la cuillère des mains et la présenta à leur fille qui ouvrit la bouche sans broncher.

-Ça, ça doit venir de toi. S'amusa-t-il.

Les yeux d'Amélia oscillèrent entre son mari et sa fille, cette dernière semblait intéressée par la conversation de ses parents. Résignée, la jeune femme haussa les épaules avant de tourner les talons, laissant Bucky s'occuper de Lia. Et c'est ainsi que se passa le reste de leur journée, Amélia s'occupant de la maison, tandis que Bucky s'occupait de Lia.

Le soir, alors que leur fille était couchée ils décidèrent de profiter de la douceur du soir. Ils étaient tous les deux assis sur la balancelle, Amélia avait un verre de vin à la main tandis que Bucky buvait une bière. Bien que son humeur se soit largement améliorée, Amélia sentait malgré tout qu'il était encore légèrement maussade.

- Toutes les missions ne peuvent pas se passer à merveille. Murmura-t-elle.

Face au regard noir de son mari, Amélia se tourna légèrement vers lui, faisant grincer la balancelle. Elle ignora son regard sombre et poursuivit.

- L'une des premières choses qu'on m'a apprise au SHIELD, c'est qu'on ne peut pas sauver tout le monde. On fait ce qu'on peut, quand on peut sauver tout le monde, c'est parfait, quand ce n'est pas le cas, on avance et on fait en sorte d'aider d'autres personnes.

- Ce n'est pas ça.

- C'est vrai, vous n'avez perdu personne.

- Ça aurait pu arriver. Murmura-t-il.

- Mais ce n'est pas arrivé. Contra-t-elle. Vous êtes tous rentrés. Sains et saufs.

- Steve s'est fait tirer dessus.

- C'était une égratignure.

- C'est ce qu'il a dit ?

- C'est ce que Wanda a dit.

- J'ai été distrait, il aurait pu mourir par ma faute.

- Mais ce n'est pas arrivé.

- Je vais arrêter les missions. C'est terminé.

Amélia but une gorgée de vin, réfléchissant aux mots de Bucky. Elle n'avait pas été heureuse lorsqu'il avait repris les missions à l'extérieur du Wakanda, premièrement parce que la protection de T'Challa ne s'étendait pas hors territoire et que s'il se faisait prendre, il avait peu de chance de s'en sortir indemne, deuxièmement, elle avait eu peur pour leur vie de famille et finalement, elle avait craint que ça ait un mauvais effet sur lui, que tout ça ne lui remémore trop de souvenirs qu'il était parvenu à enfuir dans un coin de sa tête. Mais aucune de ses craintes ne s'étaient confirmées. Ça n'avait eu aucune incidence sur leur vie de famille et il était parvenu à trouver un certain équilibre qui semblait lui plaire.

- C'est vraiment ce que tu veux ? S'enquit-elle.

- Oui.

- Tu as toujours été un excellent menteur. Sourit-elle.

- C'est mieux comme ça.

- Tu peux toujours t'occuper des mouvements tactiques avec Steve.

- Ou je peux me consacrer à ce jardin dont tu voulais t'occuper mais que tu as laissé à l'abandon ?

- Je pensais que si tu avais ça. Commença-t-elle en saisissant sa main en vibranium. Ce n'était pas pour être un simple fermier.

- Je ne serais pas un fermier. Juste un homme qui a besoin de s'occuper.

- De s'occuper l'esprit ou les mains ?

Un sourire amusé étira ses lèvres, il passa son bras valide autour d'elle et l'attira contre lui.

- L'esprit. Fort heureusement, j'ai une femme incroyable pour m'occuper les mains.

- On en reparlera. De cet esprit que ta femme n'arrive pas à occuper.

- Je ne doute pas que tu vas redoubler d'inventivité.

Il déposa un baiser sur le sommet de son crâne et resserra sa prise autour d'elle. Ils restèrent un long moment blottit l'un contre l'autre dans un silence réconfortant.

- Et si on s'achetait des poules ? Proposa-t-il au bout d'un moment.

- Des poules ? J'ai horreur des oiseaux.

- C'est différent. Elles nous donneraient des œufs, et Lia aimerait aller les nourrir.

- Jusqu'à ce que ces bêtes infâmes se jettent sur elle.

- Ce ne sont que des poules, pas des lions.

- C'est encore plus terrifiant. Grimaça Amélia.

- Tu fais mumuse avec des rhinocéros.

- Seulement avec les bébés. Et les gentils.

- Avec tous les rhinocéros. Rappela-t-il.

- Je serais incapable de m'en occuper.

- C'est moi qui le ferais. C'est toi qui parle toujours de manger mieux.

- Et on mange très bien.

- On mangerait encore mieux avec des œufs frais.

- Je vais acheter nos œufs au village. Ils sont frais.

- Je t'ai offert une chèvre. Rappela-t-il.

- Va pour les poules. Céda-t-elle.

Après un autre long moment passé dans le silence, Amélia releva les yeux vers son mari.

- On pourrait peut-être adopter une autre chèvre ? Proposa-t-elle.

- Pas d'autre chèvre.