Que dire sinon merci, encore et toujours. Merci aux nouveaux lecteurs, merci aux fidèles d'hier revenus aujourd'hui et à ceux qui ont toujours été là. Merci pour vos mots.

Chaque retour est une bien jolie récompense.

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Merci à Cha, ma beta et amie.

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Enjoy.

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Chapitre XXXIII : " Le dragon "

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Castiel n'a plus vraiment la notion du temps, tout juste a-t-il celle des jours depuis qu'il est à Barker's house.

Les rendez-vous et les repas qui rythment ses journées. Les coups de fil de Dean surtout.

Et ses pas à présent plus affirmés.

Il est 11 heures affiché sur l'horloge de la salle de kiné. Ce fameux temps qui passe…

Castiel est debout entre les barres parallèles. Après avoir appris à reprendre un équilibre bipolaire sans appui des mains, Corbett a décidé de passer au stade suivant.

Il lui tend un ballon et lui sourit. Castiel passe de l'un à l'autre.

" Une manière ludique de travailler votre équilibre ", en tapotant la balle. " Je vous la lance, vous l'attrapez, vous me la relancez… et ainsi de suite… Écartez légèrement vos pieds en restant sur la même ligne ", en l'incitant de la main. " Parfait… Prêt ? ", yeux dans les yeux. " Faites vous confiance… Un… deux… trois. »

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La première réception est hésitante. Castiel marque un temps d'arrêt avant de la relancer. Corbett la lui renvoie. Les échanges sont de plus en plus rapides et les prises de plus en plus fermes. Le kiné recule de deux pas. Les échanges reprennent.

Après quelques minutes, Castiel se permet le luxe de la faire rebondir sur le tapis avant de la lui renvoyer.

Corbett voit cela comme un bon signe, il vise plus haut en veillant à ne pas dépasser le niveau de ses épaules.

" Maintenant passez le ballon autour de votre taille avant de me le relancer. "

Castiel est un peu gêné par les barres, mais il obtempère sans trop de difficultés. Par la suite, il la fait glisser derrière sa nuque et au ras de ses fesses. Il joue avec ce déséquilibre, faisant basculer son poids d'une jambe à l'autre. Corbett sourit, satisfait.

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" On passe en position latérale… Mettez-vous face à la barre de droite ", en se déplaçant jusque-là par l'extérieur.

Il lance la balle une fois à droite, une fois à gauche. Puis finit par la relancer aléatoirement, avertissant Castiel à la dernière seconde.

" Droite… Droite… gauche… droite… "

Il réitère l'exercice en passant à l'autre barre.

Pendant plus d'une demi-heure, les jeux de ballon se suivent. Castiel a apprivoisé ses prothèses. La sensation dans ses deux emboîtures est légèrement différente, l'un de ses membres résiduels étant plus court que l'autre.

" Fatigué ? " s'enquiert Corbett en gardant le ballon.

" Non ", tout en prenant la barre, les épaules carrées.

" Je vais chercher les béquilles… Vous allez refaire quelques longueurs, après quoi nous nous arrêterons là pour aujourd'hui ", en lui indiquant la table de kiné.

Corbett salue un confrère. Ils sont trois patients à se partager la salle. Castiel les connaît de vue, mais n'a jamais cherché à leur parler. Excepté les trois médecins qui s'occupent de lui, il n'adresse la parole à personne et préfère garder ses distances.

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Ils quittent la salle après quelques étirements et massages.

Josuah est là, fidèle au poste.

" Je dois passer chercher un colis pour Mildred en ville… Ça vous dit de m'accompagner et d'aller boire un café à la bibliothèque en rentrant ? "

Castiel opine en souriant. Il réapprend à vivre en société. Pas à pas.

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Pendant ce temps, à Baker's house, Darwin Deacon s'installe dans ce qui a été la chambre de Portia. Jimmy et Mildred l'ont accueilli et présenté aux trois locataires présents.

Pensive, Mildred ouvre son dossier. La guerre n'a pas fini de recracher ses soldats sur le seuil de sa résidence.

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Dean exulte. C'est la deuxième partie de petits chevaux qu'il gagne. Lui qui n'a jamais été capable de gagner ne fusse qu'un pierre, papier, ciseau, vit ça comme une revanche.

Audrey est un peu plus morose. Elle a beau aimer Dean et Sam, sa famille lui manque. Les frangins commencent à se demander comment ils vont parvenir à l'occuper durant les prochains jours. On ne s'improvise pas nounou du jour au lendemain. Ils en font l'amère constatation.

Quand Bobby leur téléphone pour faire le point sur la situation, Sam en profite pour solliciter une petite faveur.

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Vers midi, le téléphone de la chambre sonne, les interrompant en pleine partie de " Jeu de l'oie "

C'est Dean qui décroche, étendu de tout son long sur son lit.

" Audrey ", en lui tendant le combiné depuis la table de chevet.

Elle grimpe sur le lit-enfant et le saisit, la mine confuse.

" Allô ? ", d'une voix timide.

Dean rejoint Sam, assis en position de lotus sur le tapis de la chambre.

" Aunnie ! "

Bobby leur devait bien ça… Charlie brouillera les pistes…

Dean échange un regard complice avec son frère qui cache son sourire embarrassé. Sam et son cœur aussi grand que lui.

Pendant qu'ils rangent le jeu de l'oie et petits chevaux abandonnés au pied du lit, Audrey raconte ses journées à sa tante, prenant des tons d'adulte avant de rire comme l'enfant qu'elle est.

" Dean ! Aunnie, elle veut te parler ", l'interpelle-t-elle. " Dis à papa que je l'aime beaucoup et qu'il me manque… Au revoir, Aunnie ", répète-t-elle avant de céder sa place à Dean, un peu à contrecœur.

Elle saute du lit et atterrit près de Sam.

" Merci ", en se jetant à son cou.

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Visiblement, Aunnie a dû cracher le morceau ou alors cette petite a vraiment l'ouïe très fine, se dit l'aîné.

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" Bon, ça vous dit une pizza ? " propose Dean après avoir raccroché quelques secondes plus tard.

" J'adore les pizzas… surtout celles avec des ananas ", s'emballe Aurey, remotivée par le coup de fil de sa tante.

" Avec… des ananas ? ", soupire Dean, consterné.

" C'est les meilleures ", confirme-t-elle le plus sérieusement du monde.

" Non seulement il va falloir lui refaire toute sa culture musicale mais, en plus, il va falloir lui refaire sa culture culinaire ", dépité.

"…ce qui venant du roi de la malbouffe est assez ironique, il faut bien l'avouer ", réplique Sam en prenant Audrey à témoin tout en pointant son frère.

" Très drôle, Bugs Bunny. "

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Pendant ce temps, Ketch a témoigné contre Hess. Il est reparti sous protection policière vers la prison d'état. Il devra attendre l'issue du procès pour savoir ce qu'il va advenir de lui. Mais Davies l'a déjà prévenu, si son témoignage pèsera dans la balance, les charges retenues contre lui aussi. Il n'est pas certain qu'il retrouve la liberté sitôt le procès clos.

Il ferme les yeux en pensant à sa fille. Au moins, Davies a tenu sa promesse.

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Jimmy a posé un plateau avec un thermos d'eau chaude et un autre de café. Lait, sucre et une boîte de biscuits sont déjà sur la table.

Cette fois, il ne restera pas. Il doit encore aider Deacon à trouver ses marques. Il salue les autres présent d'un hochement de tête. Peu de mots sont échangés, une certaine fébrilité règne entre les murs, comme à chaque fois qu'une séance s'apprête à commencer.

Personne n'a de place prédéfinie. Ils s'installent en fonction de leur humeur ou de leur envie. Un à un, ils viennent se servir avant de s'éparpiller. Du moins, jusqu'à ce Visyak franchisse le seuil de la pièce.

À 16 heures 58, elle arrive enfin…

La surprise se marque sur tous les visages quand, dans son ombre, apparaît Castiel.

" Messieurs ", les salue-t-elle, déclarant par ces simples mots la séance ouverte.

Elle tire une chaise en bout de table et s'installe sciemment à distance. Elle n'interviendra que pour relancer le débat ou le recentrer. Le but étant ici qu'ils puissent parler de leurs ressentis, mettre en commun leurs expériences, qu'elles soient positives ou négatives.

Ces choses que seuls les concernés peuvent comprendre et partager.

Visyak croise les jambes, sort son carnet de la poche de sa veste en coton. Le claquement de l'élastique brise le silence.

" Nous en étions restés sur vous, Rob ", en se tournant vers lui.

" Je passe mon tour ", faussement débonnaire, en se penchant sur sa chaise, mains sur la nuque.

Les secondes s'égrènent.

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Sully lève la main depuis l'autre bout de la table. Il est voûté sur sa chaise, les yeux rivés au sol.

" Sully ", l'incite à parler Visyak, tout en se préparant à prendre des notes.

" J'ai reçu une carte d'un gars de mon unité, hier… Je sais pas comment il a su où me trouver… Mon ex-femme, je suppose ", en gardant la tête basse. " Le pire, c'est que j'arrive même plus à me rappeler de sa tête et pi' son nom m'dit rien… Le vide complet ", en se frappant la tempe. " Je crois qui sait pas qui j'suis non plus d'ailleurs ", en se grattant nerveusement la joue tout en gardant sa position. " Il m'a juste dit qu'il était de tout cœur avec moi… Que le suicide de Newman, c'était la faute à l'armée…et…", soufflant dépité. " Je savais même pas qu'il était mort, Newman ", étouffant un rire amer. " Il me lâche ça comme ça… comme un con… Un vrai con ", en se prenant le visage dans les mains. " Alors j'ai voulu savoir, hein… Newman, c'était un chic type ", en redressant sa tête de poupon un peu hagard.

Il ne regarde personne en particulier et tout le monde à la fois.

" J'ai téléphoné à la base, mais personne voulait me répondre… alors j'ai contacté mon sergent… mais c'est con parce que… mon sergent, c'était Newman ", les larmes aux yeux. " J'suis tombé sur sa femme ", en essuyant distraitement sa joue. " Elle m'a dit qu'il s'était pendu… C'est son gamin de 11 ans qui l'a découvert en rentrant de l'école… 11 ans quoi !… Il aurait dû penser à son gosse, non ? ", en les prenant à témoin. " J'aurais pensé à ma gamine, moi… ", en pleurant. " Désolé ", en essuyant ses yeux à présent fixés sur le plafond.

Passe une minute lourde de sens…

" Le mien s'appelait Jarell ", commence Cesar. " C'était un petit gars du Bronx, un solide métis de 23 ans qui rêvait de faire carrière dans le cinéma… Faut dire qu'il était plutôt beau gosse, ça aurait pu marcher pour lui, qui sait ", le regard lointain. " Je me suis toujours demandé ce qu'il était venu foutre en Afghanistan. J'ai jamais cherché à savoir… Cela aurait changé quoi de toute manière ? ", en jouant avec sa tasse. " Il n'arrêtait pas de pester qu'on voyait jamais l'ennemi… qu'il ne se passait jamais rien… que c'était pas comme dans les films ", désabusé. " Et puis un jour, l'ennemi, on l'a croisé, et sa guerre, il l'a eue… et c'était pas beau à voir… Les grenades, ça vous fout un corps en charpie, mais ça vous tue pas le bonhomme pour autant… alors quand vous voyez vos potes qui hurlent les tripes à l'air ou la tête d'un ennemi pendant par son turban au rétroviseur d'une moto… La guerre, elle a plus rien d'un film… Il n'a pas attendu d'être de retour au pays pour se la manger, sa bastos ", si bas qu'il leur faut tous tendre l'oreille. " Je crois que le lieutenant a bidouillé sur les causes de sa mort…C'est pas comme ici où y a rien à bidouiller… vu qu'on n'existe pas ", avant de vider la moitié de sa tasse.

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Castiel ne dit rien. Il écoute comme les autres, parce que le suicide fait partie depuis longtemps de leur quotidien. Parce qu'ils connaissent tous un Newman ou un Jarell…

Parce que parfois, ils ont pensé les rejoindre…

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Chacun y va de son histoire… Seul Lemuel et Castiel s'abstiennent. Ça ne les empêche pas de respecter la parole offerte et de réfléchir à leurs propres morts.

Au départ, Castiel trouve ça presque indécent, et plus ça passe, plus il réalise que c'est libérateur, tant pour celui raconte que pour le souvenir de celui qui n'est plus.

On ne les juge pas ici. On cherche surtout à vider le trop plein…

Et si les premiers mots font mal, les derniers soulagent…

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Quand la séance est levée, la tension reste là, flottante. Castiel participera aux réunions suivantes.

Il ne sait pas pourquoi. Il sait juste qu'il le doit. Qu'il est prêt à donner la parole à ses fantômes et, d'une certaine façon, à les laisser partir.

Quelques-uns retournent dans leur chambre, les autres traînent autour de la table, grignotent des biscuits, se resservent un café ou un thé.

Les discussions se poursuivent… Après les larmes cicatrisantes viennent les souvenirs qui font sourire.

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Sam rejoint son frère et Audrey près de la piscine devenue leur lieu de rendez-vous. Il est parti faire quelques courses et n'est pas revenu les mains vides, à la grande joie d'Audrey. Cahiers de coloriage, crayons, feutres et le dernier magazine Disney.

Il tend un paquet de M&M's à son frère assis sous le parasol avec un soda. Dean aurait préféré une bière mais, d'un commun accord, ils ont décidé d'éviter l'alcool devant la petite.

" Trop gentil ", balance-t-il, sourire dépité.

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Dix minutes plus tard, Dean se retrouve à partager ses M&M's avec Audrey et à colorier des animaux fantastiques en devant respecter des numéros.

" What ? " en passant de la petite à l'immense dragon qui s'étend sur les deux pages centrales. " J'ai même pas le droit de choisir les couleurs ? "

" Non ", lui répond-elle, concentrée sur son propre dessin, Vaiana sur sa pirogue. " Tu dois bien suivre les chiffres et pas dépasser surtout ", couettes rejetées sur ses épaules.

Il entend son frère pouffer depuis le transat où il s'est étendu après avoir enfilé son maillot.

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Les heures défilent et Dean se prend au jeu. Il y a une forme de relaxation dans cette activité qui le surprend et l'embarque. C'est tout naturellement que ses pensées vont vers Castiel il ne se pose même pas la question du pourquoi.

Il en vient même à le symboliser dans ce dragon aux ailes rétractées, prisonnier d'un énorme filet d'acier. De la fureur plein les yeux, crachant le feu à travers les mailles.

Moment où Dean triche pour la première fois, de rouge les iris du dragon prennent une teinte bleu foncé.

En haut d'une tour, une princesse guerrière semble haranguer les hommes, dressant sa lame vers le ciel alors que quelques-uns d'entre eux lâchent prise.

Dean en vient à sourire en les coloriant, souhaitant la victoire du dragon sur ses attaquants.

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Un clic et il sursaute avant de relever la tête, crayon en suspens.

Sam est debout, portable à la main.

" Charlie va adorer ", s'amuse-t-il en tournant l'écran vers son aîné.

La mine concentrée, le nez presque collé à la feuille, la langue qui pointe au coin de la bouche.

La photo vaut son pesant de cacahuètes.

" Ouais et alors ? " le nargue Dean, hésitant entre l'embarras (merde, 40 balais, quoi !) et la fierté (même pas d'un millimètre que j'ai dépassé.)

" Il est très beau ton dragon ", le félicite Audrey.

" Ah tu vois ! ", en carrant les épaules.

Sam lui sourit avec tendresse.

" Je vois, Dean. "

Les joues de son aîné s'empourprent.

" Je vais donner le mien à mon papa ", clame Audrey. " Tu pourras donner le tien à ton amoureux, si tu veux ? ", rajoute-t-elle.

" Oui, Dean… C'est une bonne idée, ça ", se moque Sam, gentiment.

" Et bien tu sais quoi ! ", vexé comme un pou. " C'est ce que je vais faire ", en jetant le crayon sur la table. " Je vais pisser ", en se levant brusquement.

" Il a dit un gros mot ", souligne Audrey en prenant à témoin Sam qui, lui, regarde son frère s'éloigner.

" Oui, il a dit un gros mot ", en lui souriant, de la tendresse plein les yeux.

Il ne pense pas au même gros mot qu'Audrey. Le sien a une connotation d'affection bourrue à la Dean.

Il jette un œil sur la double page entièrement coloriée et son dragon aux yeux bleus.

Les livres se referment et la piscine reprend tous ses droits, les cahiers abandonnés sur la table jusqu'à ce que le trio rejoigne la chambre.

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Bobby leur téléphone en début de soirée. La déposition de Ketch et les preuves accumulées contre Hess ont poussé certains autres témoins à changer leur déclaration pour éviter de sombrer avec le navire. La chirurgienne est lâchée de toutes parts. Son avocat a demandé à voir le procureur et le juge. L'affaire pourrait prendre une nouvelle tournure.

Ils devraient s'en réjouir. Seulement, ils ont fini par s'y habituer, à leur petite routine. Le baby-sitting, au fond, ce n'est pas si mal.

Dean tourne les pages du cahier de coloriage d'Audrey jusqu'à ce qu'il tombe sur celle de Vaiana.

Si, pour la justice, Ketch reste un criminel, aux yeux d'Audrey, il reste son père.

Si pour l'armée, Castiel reste un vétéran invisible, aux yeux de Dean, il reste ce dragon qui se bat pour retrouver le droit d'être libre.

Ce qui fait de moi la princesse guerrière…, riant pour lui-même pour ne pas avoir à s'avouer que c'est un peu le cas, au fond…

Naaaaaa… J'ai de plus beaux seins qu'elle… riant de plus belle.

Heureux que son frère soit enfermé dans la salle de bains.

Une photo à la fois, merci bien…

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" Hey, Cass ", téléphone calé entre son épaule et son oreille.

" Hello, Dean. "

" Tu devineras jamais ce que j'ai fait aujourd'hui ! " sourire de gosse.

Il lui parle de dragon, de piscine et de M&M's. Il évite de lui parle de la photo. Dean accepte de paraître ridiculement enfantin, mais pas d'être pris en flagrant délit de cœur à vif.

Castiel lui parle du nouvel arrivé, Deacon. Puis la discussion bascule sur Newman et Farell avec cet aveu implicite.

" Quand on est plus rien, seule la mort vous rend visible. "

Dean avait l'intention d'aborder le sujet de sa rééducation. Il sait qu'il ne lui dit pas tout, pour ne pas dire qu'il ne lui dit rien. Il aimerait que Castiel lui fasse assez confiance pour se laisser aller aux confidences.

Cet aveu vient de lui en couper toute envie.

Le dragon se débat dans son filet.

" Parle-moi, Cass " alors que la voix de ce dernier s'est éteinte.

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Et Castiel parle… De Gadreel, d'Alfie, d'Azad… Il parle du frisbee… Des matchs de foot…

Et puis il pleure. Dean le devine à sa respiration rauque, à sa voix cassée. Il se maudit d'être si loin tout en sachant que Castiel n'aurait peut-être pas eu le courage de cette confession sans cette distance qui le protège.

Sam est sorti. Au visage de son frère, il a compris. Il a quitté la chambre sans un mot.

Quand il revient, deux gobelets de café dans les mains, Dean a raccroché.

Il paraît étrangement serein, même si son visage est empreint de gravité.

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Ils terminent la soirée l'un assis sur le lit-enfant, devant le dernier épisode du Dr Sexy, l'autre devant son ordinateur à faire son compte-rendu à Charlie avant de sortir sur le palier de l'étage pour téléphoner à Jessica.

Étendue sur le dos, une jambe en travers du lit, Audrey rêve d'océan, de pirogue et de son père dans le rôle de Maui.

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Fin chapitre XXXIII

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En espérant que ce chapitre vous aura plu, on se retrouve dimanche prochain, si le coeur vous en dit.

Love you.