Cette histoire est une traduction de Blood Is, d'eiahmon, traduite et publiée avec son accord.

Bonne lecture !


A/N : Okay tout le monde, voici la situation. Basiquement, le point négatif d'avoir une imagination aussi active que la mienne est le peu de contrôle que j'ai dessus. Elle dicte quand et ce que j'écris, pas moi, et là maintenant, elle veut vraiment, vraiment, VRAIMENT retourner sur Kingdom Hearts. Bien sur, je veux finir cette fic avant, donc cette lutte acharnée en cours n'aide pas du tout l'écriture, d'où les lentes mises à jours. Mais ne vous inquiétez pas, je FINIRAI cette fic, surtout qu'on est proche de la ligné d'arrivée, mais attendez-vous à ce que les chapitres arrivent lentement tandis que la lutte continue.

5.

Le sang.

C'était tout ce qui constituait le monde Gabriel.

Du sang couvrait les murs et le sol de la salle du trône. Les cordes qui le retenaient au trône, liaient ses poignets et ses chevilles au meuble, étaient de sang. Une autre corde maintenait sa tête en arrière, pour que le château puisse plus facilement le nourrir de force de son sang corrompu chaque heure, et peu importe à quel point il se battait, il n'arrivait pas à se libérer. L'entraînement qu'il avait suivi pour découvrir sa force et ses pouvoirs ne lui était d'aucune utilité : le château l'avait exactement là il voulait, et ne lâchait pas. En dépit de tout le sang qu'il devait boire, il se sentait fatigué et faible, comme si quelque chose suçait son pouvoir.

Il bougea autant que ses chaînes le lui permettaient, et elle se resserrèrent quelques secondes, comme pour lui rappeler qu'elles ne le laisseraient pas partir.

Nous avons besoin de toi ici.

Nous n'existons pas sans toi.

Nous prendrons soin de toi.

Tu n'as besoin de personne d'autre que nous.

Gabriel frissonna au son des voix, qui semblaient venir des murs autour de lui, et il sentit des doigts invisibles dans ses cheveux et sur sa joue, lui donnant la chair de poule.

Tu m'appartiens, Gabriel Belmont ! Tu ne partiras jamais d'ici !

Il essaya de se retourner et de libérer ses bras, mais la boucle autour de ses poignets le serra si fort qu'il sentit ses os craquer sous la pression. Il s'immobilisa face à l'avertissement, et les liens se relâchèrent un peu, pas assez pour qu'il s'échappe, mais le message était clair. Gabriel s'avachit, la douleur dans ses poignets s'apaisant quand ses os brisés se réparèrent, et se demanda pour la millième fois pourquoi le château voulait tant le garder ici. Qu'est-ce qu'il voulait de lui ? Il supposait que cela avait quelque chose à voir avec sa réparation quand il était revenu, et comment cela avait usé de son pouvoir. Comment cela faisait-il, il n'en avait aucune idée, et il doutait que quiconque le lui dirait.

Il ferma les yeux pour ne plus voir le sang qui couvrait la salle du trône et essaya de ne pas penser au futur. Depuis combien de temps était-il ici ? Des jours ? Des semaines ? Il sentait le soleil passer dans le ciel, comme toujours, mais il n'avait aucun moyen de garder le compte des jours qui passaient.

« Bonjour, Gabriel. »

Gabriel sursauta au son d'une voix humaine, une voix qu'il n'avait entendu depuis des années, et la corde ensanglantée dans sa bouche se retira brusquement, lui permettant de voir le visiteur.

« Cardinal Volpe ? »

Le vieil homme, qui n'avait pas changé depuis que Gabriel l'avait vu sur la route, trois ans auparavant, lui fit un petit sourire. « Oui, Gabriel. »

« Comment êtes-vous venu ici ? Que faites-vous ici ? »

« Je suis venu pour te voir, bien sur. Quant au comment, le château m'a laissé entré aisément. »

Gabriel secoua la tête, confus, et un bref instant adora la sensation de pouvoir bouger si librement. Il était certain que cela ne durerait pas longtemps. « Mais pourquoi viendriez-vous ici ? »

« J'avais besoin de m'assurer que les choses étaient revenues à leur juste place. Voilà tout. » Le petit sourire était toujours sur ses lèvres, et Gabriel remarqua que le sang avait battu en retraite, laissant uniquement les cordes qui le liait au trône.

« Leur juste place ? »

« En effet. Ton destin a été prédit avant même que tu ne sois conçu, Gabriel. J'ai vu de mes propres yeux ton destin dans le miroir de ce château. J'ai prudemment planifié ton chemin pour que tu l'accomplisses, mais mes plans furent détruits par des évènements au-delà de mon contrôle. Maintenant toutefois, tu es de retour sur le chemin où je t'ai placé il y a des années. »

« Et quel... » Gabriel hésita, incertain de vouloir vraiment entendre la réponse à sa question. « Quel est ce chemin ? »

Volpe s'approcha du trône. « Tu étais destiné à tous nous sauver, Gabriel, des Seigneurs de l'Ombre comme de Satan, mais pour cela, tu devais être préparé. J'ai compris que le fils choyé, longtemps attendu, de quelques nobles ne pourraient jamais être forgé en l'arme nécessaire, alors j'ai pris sur moi de t'enlever à cette vie avant qu'elle ne puisse t'affecter. »

« Vous avez arrangé mon enlèvement. » Gabriel serra les poings, et remarqua à peine ses griffes creuser dans ses paumes, le faisant saigner.

« Allons, Gabriel ! Il m'a été ordonné de m'assurer que tu rencontres ton destin, et cela m'a donné le droit de faire tout ce qui devait être fait. Tes parents n'auraient jamais permis que tu subisses ce qu'il fallait. Ils t'auraient défendu, choyé, protégé, et ainsi nous auraient tous condamnés. Un enfant gâté n'est bon à rien, surtout pas à sauver le monde. »

« Mais comment savez-vous que c'est ce qu'il se serait passé ? »

« Ne sois pas stupide, Belmont ! Je l'ai vu dans le miroir ! Tu combattais pour nos âmes, portant l'uniforme des chevaliers de la Confrérie ! Il était bien connu que tes parents avaient eu du mal à avoir un enfant, alors il était certain qu'ils ne t'auraient jamais abandonné volontairement ! J'ai fait ce qu'ils auraient refusé. J'ai mis l'Élu en sécurité, et me suis assuré que tu recevrais l'entraînement nécessaire. Sans moi, nous aurions tous été damnés. »

Seules les cordes de sang retinrent Gabriel, alors qu'il tenta de bondir sur l'homme qui avait tout détruit. « Tu n'avais pas le droit ! »

Volpe s'approcha à nouveau. « J'avais tous les droits ! Le droit de prendre son fils des bras de ton épouse ! Le droit de rester en arrière et de la laisser être assassinée des mains de son mari ! Tu devais être brisé, Gabriel, pour être mieux reforgé en l'arme nécessaire pour détruire Satan ! Tu n'aurais jamais réussi autrement ! Tes parents ont failli gâché des années de préparations en te retirant du château, cela m'a pris trois ans, Gabriel, trois ans pour te remettre à ta place, mais maintenant tu es là. Les choses sont à nouveau comme il se doit, et que je sois damné si quiconque intervint à nouveau. »

« Tu... » Gabriel sentit son cœur devenir lourd dans sa poitrine quand les pièces se mirent en place. « Tu as prévu la mort de mon mon père. Tu as conspiré avec quelqu'un, probablement mon oncle, pour le tuer. »

« Je l'ai fait. Je savais qu'il serait simple de te chasser de la maison à sa mort. Tu as toujours été trop fragile, Gabriel, et parfois, j'ai désespéré que tu n'accomplisses ton destin, mais ta fragilité t'a poussé en avant. Tu as si désespérément voulu ramener ta femme à la vie que tu étais prêt à tout, et tu es parfaitement tombé dans le piège de Zobek et de Satan, n'est-ce pas ? Ce faisant, tu as amené la confrontation contre Satan, comme il avait été prévu. Tu l'as banni, encore une fois comme prévu, et nous as tous sauvé. Tu devrais me remercier ! »

« Te remercier ! Tu as gâché ma vie ! Pourquoi te remercierai-je pour ça ! »

« Ta vie n'est pas importante, Gabriel ! Tu es né pour servir un plus grand dessein, et il était de ma responsabilité de m'assurer que tu pourrais y faire face ! »

« J'ai fait ce que tu voulais ! J'ai détruit les Seigneurs de l'Ombre ! J'ai banni Satan ! Pourquoi ne me laisses-tu pas tranquille ! »

« Un Seigneur de l'Ombre vit toujours, Gabriel, et Satan reviendra. Ce répit n'est que temporaire. Quand il reviendra, tu dois être prêt pour lui. »

Gabriel tira sur les cordes à nouveau en une tentative vaine d'atteindre Volpe, mais elles se resserrèrent. « Et si je choisis de ne rien faire ! Si être ton arme n'est pas le futur que je souhaite ! Que devient ton plan alors ! »

« Tu n'as pas le choix, Gabriel. Le temps, et le château, s'assureront que tu feras ce qui doit être fait lorsque le temps viendra. Malheureusement, beaucoup d'innocents mourront également, mais ils ne sont que des étapes sur ton voyage vers ta véritable cible. Je savais que tu achèverais ta quête comme vampire, comme je savais que tu te cacherais plutôt que de revenir chez toi lorsque les démons seraient détruits. Le château, tu vois, a besoin du pouvoir d'un autre pour se garder en vie. D'abord, il a bu la magie de la famille Bernhard, puis a tiré de Carmilla. Il avait commencé à s'attacher à toi, lorsque tes idiots de mère et père t'ont retiré. Heureusement, il avait juste assez de prise sur toi pour te ramener ici, après que tu les ai laissé derrière toi. »

« Que veux-tu dire ? »

« Pensais-tu vraiment que le château laisserait simplement son seigneur partir ? »

« Son seigneur ! »

« Il ne s'était pas pleinement attaché à toi, ce qui explique qu'il se soit effondré quand tu es parti, mais il a gardé un léger lien avec toi, même dans la destruction. »

Gabriel fixa le sol un moment, et se souvint brusquement de toutes les fois où il avait entendu les voix du château –

Tu nous appartiens.

Tu ne peux pas fuir.

Nul ne t'enlèvera à nous.

Reviens-nous.

Ne nous abandonne pas.

Tu es à moi, Gabriel Belmont !

Je te trouverai, et je te ramènerai !

Non, mon prince, non !

– même dans la sécurité relative du manoir de ses parents.

Volpe continuait. « Ainsi, il fut aisé de t'attirer ainsi, sans que tu t'aperçoives de quoi que ce soit. Le fait que tu te sois épuisé à venir n'a rendu que plus facile le fait de te piéger. Maintenant, il te tient fermement, et ne laissera plus le seul à le maintenir en vie partir à nouveau. Il a besoin de toi, Gabriel, et tu dois rester ici, que tu le veuilles ou non. »

« Comment sais-tu tout ça ? »

« C'est simple : Cecil et moi avons observé le château. Tu n'es pas le seul à qui il parle, Gabriel, et il savait qu'il avait besoin de moi pour te ramener à ta juste place. Cecil et moi sommes restés dans un abri en vue du château et du village, attendant ton retour. Maintenant que tu es là, nous avons d'autres plans à suivre, pour nous assurer que tout fonctionne comme il se doit. »

« Et quels sont ces plans ? »

« Rien dont tu doives t'inquiéter, Gabriel. Trevor n'est plus de ton ressort. »

« Trevor ! Que vas-tu faire de mon fils, Volpe ! »

Volpe lui sourit narquoisement. « Nous allons avoir besoin de quelqu'un pour te tuer, lorsque tu auras accompli ton destin, après tout. Qui de mieux que ton propre fils ? Ne t'inquiète pas : Cecil doit être en train de le récupérer à l'heure qu'il est, et nous nous assurerons qu'il est correctement entraîné. Nous allons devoir nous assurer qu'il oublie tous les bons souvenirs qu'il a de toi, vu que nous aurons besoin qu'il te haïsse de tous les fibres de son être, mais nous avons encore beaucoup de temps. » Volpe se détourna et commença à s'éloigner. « Au revoir, Gabriel. C'est la dernière fois que nous nous voyons. »

« Non ! Bâtard ! » Gabriel bondit du trône, et à sa grande surprise, le château le laissa faire. Les liens le lâchèrent et disparurent dans les ombres, et il se précipita en avant, toutes griffes dehors. La rage l'envahit, la lumière des bougies s'assombrit et la structure protesta quand son pouvoir brilla de vie, soudainement libérée du drain du château. Volpe se retourna, les yeux écarquillés de choc et d'horreur, alors que Gabriel avançait vers lui. « Tu restes loin de mon garçon ! » Gronda Gabriel. « Je ne le laisserai pas le toucher ! »

Tue-le, mon prince !

Il t'a causé du tort !

Faites-le souffrir !

« Oui ! » rugit Gabriel, ses doigts entourant la gorge du vieil homme. « Tu as ruiné ma vie ! Je te hais ! Je te hais ! JE TE HAIS ! »

Les yeux de Volpe sortirent presque de leurs orbites quand Gabriel commença à serrer, et il sentit ses lèvres se retrousser sur ses dents en un sourire féroce, alors qu'il étranglais lentement le vieillard qui l'avait tant fait souffrir.

Gabriel, arrête !

« Non ! Je ne le laisserai pas faire ! Il mérite de mourir ! »

Le château cria sa victoire, et il se demanda pourquoi un instant, mais ce cri se transforma en hurlement de douleur, et la présence du château disparut abruptement…

« Cela suffit, Gabriel. » intervint une voix derrière lui, et une main se posa doucement sur son épaule. Immédiatement, il sentit sa force disparaître de ses bras et ses mains, et sa rage se volatilisa d'un coup, le laissant fatigué et tremblant. La main le tira en arrière et il lâcha Volpe, qui avala de grandes goulées d'air en rampant précipitamment loin de lui, prit d'une quinte de toux.

« Debout, Gabriel. » Ordonna la voix, et la main seule eut la force de le remettre sur ses pieds. Il se tint là, confus, alors que le détenteur de la voix le dépassait pour aller à Volpe. La personne était un homme, plus grand que Gabriel, et ses cheveux bruns descendait sous ses épaules pour frôler le col de sa robe blanche toute simple qui allait jusqu'au sol. Gabriel le fixa alors qu'il s'agenouilla prêt de Volpe. Il tira l'homme sur ses pieds, et les sifflements et la toux de Volpe cessèrent comme s'il n'avait jamais été étranglé. Le cardinal observa l'étrange visiteur quelques secondes, et ses yeux s'écarquillèrent de surprise et il recula.

« Qui es-tu ? » Demanda Gabriel, et l'étranger lui fit face.

Des yeux bleus rencontrèrent les rouges, l'étranger sourit, et Gabriel recula également quand une aura blanche brillante fit son apparition, et qu'une paire d'ailes duveteuses poussèrent dans le dos de l'homme…

« J'ai de nombreux titres, Gabriel, » répondit l'être avec un petit sourire. « Je suis la Main Gauche de Dieu, le Héraut de la Fin des Temps, le Messager de Dieu. Mais, tu me connais sûrement mieux comme l'Archange Gabriel. »

Gabriel sentit sa mâchoire se décrocher, mais il ne put rien dire en fixant l'être divin devant lui. Un archange ! Quoi ? Comment ? Pourquoi ?

« Tu... » commença-t-il, trébuchant sur ses mots alors que les questions tournoyaient dans son esprit et que les pièces du puzzle se recoupait enfin. « C'est ta voix que j'entendais depuis toutes ces années. »

Le sourire de l'ange s'agrandit. « En effet. »

« Mais pourquoi ? Pourquoi ferais-tu cela ? Dans quel but ? »

« Parce que le chemin que tu empruntais n'aurait mener qu'à ta propre destruction, ainsi qu'à la mort d'innombrables innocents. J'ai Vu ce qui allait arriver si tu continuais, alors je Lui ai demandé la permission d'intervenir. »

« Et… et... » Gabriel balbutia. « Et Il l'a permis ? »

« Bien sur que oui. » L'ange fronça les sourcils. « Pourquoi cela te surprend-il autant, Gabriel ? »

« Non ! » intervint une voix, et Gabriel détourna les yeux de l'ange vers Volpe qui les fixait avec un mélange d'horreur et de colère. « Vous avez tout ruiné ! Vous n'auriez pas du intervenir ! »

Le froncement de sourcils de l''ange s'accentua, et il se tourna également vers le Cardinal en disgrâce. « Tout ruiné, tu dis ? Dis-moi donc, comme ai-je tout ruiné ? »

« C'est moi qui avait Gabriel sur le bon chemin ! Je me suis assuré qu'il ferait ce qu'il était destiné à faire ! J'avais tout prévu, et vous avez tout détruit en intervenant ! »

L'aura de l'ange se mit à briller, et Gabriel sentit vaguement le château hurler à nouveau. « Je n'ai rien ruiné, William Volpe. J'ai sauvé mon homonyme de tes machinations, et ainsi, sauvé l'humanité elle-même. Ton plan aurait vu la destruction de Lucifer, cela est vrai, mais au prix de millions de vie, et l'âme de Gabriel aurait été corrompue au-delà de tout espoir de rédemption. Il aurait accompli Son œuvre, et aurait ensuite été incapable de trouver la paix et le repos qu'il désire si désespérément. »

« Mais Lucifer aurait été détruit, comme vous l'avez dit, tout comme les Seigneurs de l'Ombre. Que vaut l'âme d'un vampire en comparaison ? »

Gabriel frémit face au cruel rejet, et émit un grondement sourd. Il entendit l'archange bouger, et une seconde plus tard son bras était autour des épaules de Gabriel et l'attira contre lui. Une aile de plumes l'entoura, et il soupira en sentant son agitation se calmer malgré les mots du vieil homme.

« Nul ne t'a donné le droit de prendre cette décision, William Volpe. » Dit l'ange avec fermeté. « Ce n'est pas pourquoi le possible destin de Gabriel t'a été révélé. »

Gabrel sursauta et observa l'archange. « Possible destin ? »

« Le futur n'est pas figé, Gabriel. » Répondit l'ange sans quitter le vieil homme des yeux. « Il est changeant, et se modifie à tous les instants. Le miroir t'a effectivement montré en train de détruire les Seigneurs de l'Ombre, et de bannir mon frère tombé, mais rien de plus. William a pris ces faits et en est arrivé à la conclusion que son plan était le seul moyen de s'assurer que ce qu'il avait vu dans le miroir arriverait. Il a également décidé que tu devais détruire complètement Lucifer, plutôt que de simplement le bannir. Nul n'a pu l'en dissuader, et peu ont essayé de toute manière, puisqu'ils croyaient en sa prétendue sagesse et son savoir. »

« Et mon plan a réussi jusque-là. » Insista Volpe. « Deux Seigneurs de l'Ombre ont été détruit, et Satan es banni en Enfer pour l'instant. Gabriel aurait détruit la part sombre de Zobek, et tué Satan en temps voulu. »

« En temps voulu, dis-tu. Combien serait mort, en temps voulu, face à la rage incontrôlable de Gabriel ? »

« Si c'était ce qui était nécessaire – » Entama Volpe, mais l'ange était apparemment à bout de patience.

« Mais ce n'était pas nécessaire ! Ce que tu as fait, ce que tu as essayé de faire, n'a jamais été ce qu'Il avait prévu ! Tu était censé parler à Wolfram et Edeline, leur expliquer ce qu'il allait se passer, et demander leur permission d'entraîner leur fils, pas le voler de son berceau en tuant ses protecteurs ! »

« Mais – »

« Mais rien ! Tes efforts auraient entraîné la ruiné de milliers de gens, dont Gabriel lui-même ! »

« Mais Trevor aurait tué son père ! C'est pour cela que je me suis donné toute cette peine pour que Gabriel ne découvre jamais l'enfant ! »

« Trevor n'aurait trouvé que la mort des mains de son père. » Gabriel se sentit pressé contre l'ange, et il ferma les yeux en se souvenant de la scène qu'il avait vu dans le miroir. « Et s culpabilité et sa rage d'avoir tuer son unique enfant l'aurait placé sur un chemin sans retour. »

« Mais – ! »

« Assez, William ! Ta participation est achevée ! Maintenant sois silencieux ! »

L'ange fit un geste vers le vieil homme, le faisant taire, et Gabriel secoua la tête sans comprendre. « Gabriel ? » L'ange lui fit pleinement face, mains sur les épaules du vampire. « Gabriel, est-ce que tu vas bien ? »

« Je… je... »

« Bien sur que non. J'imagine qu'écouter tout ceci n'a pas été plaisant. »

Gabriel fixa le visage de l'ange une seconde, et se mit à rire de manière hystérique, dont l'écho résonna dans la salle du trône un long moment. « Entendre tout ceci et obtenir la confirmation de mes pensées et suspicions de ces dernières années n'est certainement pas plaisant, mais je suis plus inquiet du fait qu'il y a un ange, debout devant moi, ses mains sur mes épaules ! »

« Gabriel – »

« Pourquoi es-tu venu aussi pour moi ! »

« Gabriel – »

« C'était toi qui m'a prévenu contre ma colère envers Dieu, alors pourquoi te soucier suffisamment de moi pour venir ici ! »

« Gabriel – »

« Pourquoi n'es-tu pas intervenu plus tôt ! Pourquoi as-tu attendu ! »

Gabriel se retrouva soudainement contre la poitrine de l'ange, ses bras autour de lui, et une paire d'aile le protégeant du château autour. Il sentit ses doigts dans ses cheveux, et baissa la tête, pleurant dans l'étreinte.

« Nous sommes désolés, Gabriel, plus que je ne pourrais jamais l'exprimer pleinement. Nous n'avons jamais voulu tout ceci, mais malgré ton enlèvement à des parents qui t'aimaient, tu était heureux. Tu as eu une enfance heureuse, et tu as été bien élevé, en dépit des mensonges. Révéler la vérité aurait détruit ça, et t'aurait rendu méfiant, brisant ta confiance. Et, je sais que tu ne veux pas l'entendre, mais William a son libre-arbitre, tout comme toi. Ce n'est que quand je me suis rendu compte qu'il voulait te laisser ici, seul et fou, que j'ai réalisé que les choses ne pouvaient pas continuer ainsi. »

« On repassera pour l'omniscience et l'omnipotence. »

« Seulement quand Nous regardons activement, Gabriel. »

« Est-ce qu'Il… Il a vraiment approuvé tes changements ? »

« Il l'a fait. Je Lui ai dit ce que j'avais Vu, et Il a Vu par lui-même. Le plan de William aurait réussi dans des proportions que nous avons jamais voulu. Tu ne devais pas détruire Lucifer, simplement le bannir, mais si les choses avaient continué comme l'aurait voulu William, tu l'aurais tué. Cela t'aurait pris des centaines d'années, mais tu aurais réussi. »

« Pourquoi m'arrêter alors ? »

« Parce que cela n'en valait pas le prix, Gabriel. Ce château est possédé par un démon, et comme tous les démons, il se nourrit des émotions négatives, comme la colère, la haine et le désespoir. Te laisser seul ici lui aurait permis de s'attacher à toi pour amplifier ta haine et ta souffrance jusqu'à ce qu'ils te consument. Ta colère contre Père se serait transformée en rage, que tu aurais retourné contre l'intégralité de l'humanité. Quand la Confrérie aura envoyé Trevor pour t'arrêter, tu l'aurais tué. Apprendre que tu venais de tuer le fils que l'on t'avait caché t'aurait poussé à essayer de le transformer pour le sauver, mais il aurait été si furieux contre toi qu'il ne t'aurait pas adressé la parole pendant plus que 400 ans. Tout ce temps, ta rage t'aurait complètement dirigé, le château s'en nourrissant ainsi que de ton pouvoir, pour se maintenir en vie. »

« Pourquoi alors persistais-tu à me rappeler mes devoirs et mes ennemis ? »

La main dans ses cheveux se raidit un moment. « Parce que Zobek et Lucifer ne t'ont certainement pas oublié, et qu'ils te pourchasseront un jour. »

Gabriel soupira et s'affaissa un peu dans les bras qui l'entouraient. « Je veux simplement qu'on me laisse tranquille. » murmura-t-il.

« Je sais. »

« Que… Que dois-je faire ? » Gabriel leva la tête pour plonger son regard dans celui de l'ange.

« Je ne peux pas te dire quoi faire, Gabriel. Ta volonté est tienne. Je ne peux que te conseiller. »

« Et que me conseilles-tu ? »

« Va chercher ton fils. William et Cecil n'ont pas encore mis les mains sur lui, mais Cecil l'aura bientôt. Lorsque tu auras récupéré Trevor, tu dois rentrer à la maison. Tu as besoin de ta famille, Gabriel : ils sont ton soutien et ta sécurité. »

Gabriel baissa et secoua lentement la tête. « Je vais récupérer Trevor, mais je ne peux pas rentrer. Mon père… mon père est mort, et tout le monde m'accuse. »

« Il ne l'est pas, et ils ne le font pas. »

« Quoi ? » Gabriel rouvrit les yeux avec surprise. « Mais son cœur s'est arrêté ! Et tout le monde me fixait ! »

« Oui, le cœur de ton père s'est arrêté, comme l'a fait le tien quand tu as été transformé. »

« Je l'ai transformé ? Je ne voulais pas faire ça ! Est-il… M'en veut-il ? »

L'ange rit. « Non, il ne t'en veut pas. A cet instant, il est en train de retourner toute la campagne pour te retrouver. »

« Pourquoi ? »

« Oh Gabriel, ne comprends-tu pas ? Il t'aime. Il se moque tu aies été élevé par d'autres, loin de lui. Tu es son fils, et ta mère et toi êtes les plus précieux au monde pour lui. » Les bras de l'ange se serrèrent un bref instant, puis le lâcha, et il replia ses ailes. « Maintenant, tu dois bouger. Nous sommes tous les deux hors du temps à cet instant, pour que nous puissions parler, mais je dois le relâcher. » Une main vint le forcer à rencontrer les yeux de l'ange. « Ne fuis plus, Gabriel. Cela ne fera que te blesser, ainsi que ceux qui t'entourent. Va trouver ton fils, et va à la maison. »

Gabriel déglutit difficilement et hocha la tête. « Je le ferai. »

« Le château ne te laissera pas partir sans combattre, alors prépare-toi. »

« Ne peux-tu pas simplement m'emporter là où j'ai laissé Trevor ? »

L'archange sourit. « Ce serait de la triche. »

« C'est bien ce que je pensais. »

Gabriel ferma les yeux et sentit l'autre s'éloigner. « Tu auras toujours Sa faveur, Gabriel, et je serai toujours avec toi. »

« Je comprends. » approuva-t-il. La présence de l'ange disparut alors, et le château revint à toute vitesse alors qu'il entendait quelque chose de petit et de métallique tomber sur le sol de pierre.

Il rouvrit les yeux pour voir la salle du trône, et quelque chose de petit et d'argenté briller à ses pieds. Il se baissa pour le récupérer et reconnut rapidement le crucifix qu'il avait tiré de son ou lors de son retour au château. Combien de temps s'était écoulé depuis ? Il tint la chaîne réparée d'une main, et bien qu'il ne puisse pas voir le ciel à travers le toit, il lança un regard perçant vers le haut.

« Tu es vraiment futé, sournois... » Il grommela en passant la chaîne autour de sa gorge.

Gabriel… Le ton moralisateur résonna dans son esprit.

« Je sais, je sais, mais vraiment ? » Il secoua la tête en baissant les yeux, et commença à avancer vers les portes de sortie de la salle du trône. Il ne savait pas vraiment comment sortir du château à partir de là, mais si ses parents avaient retrouvé leur chemin, alors il le pouvait également.

« Gabriel ! Où penses-tu aller ! Gabriel ! »

Gabriel soupira d'agacement quand Volpe le suivit : il avait oublié qu'il était là. « Je n'ai rien à te dire. »

« Gabriel, reviens ici immédiatement ! Tu nous détruiras tous si tu quittes ce château ! »

« J'en doute sérieusement. » Gabriel atteint les doubles portes de la salle du trône et cilla, surpris, quand elles s'ouvrirent sans difficulté. Il sortit de la pièce et arriva dans un long couloir, des portes métalliques des deux côtés des murs. Sa mère ne lui avait-elle pas dit qu'ils avaient passé l'une de ces portes, quand ils étaient venus le chercher au château ? Maintenant, laquelle était-ce ?

« Gabriel ! Arrête ! Je t'interdis de partir ! Maintenant reviens ici ou – »

Tu as échoué.

Gabriel s'immobilisa, un pied en l'air, quand les voix du château revinrent brusquement, et se retourna pour voir Volpe au milieu de la salle du trône, encerclé par une mare de sang qui recouvrait le sol. Alors qu'il regardait, des cordes de sang jaillirent de la mare et encerclèrent les bras et les jambes du vieil homme, l'attirant au sol.

« Non ! Que faite-vous ! Je vous l'ai ramené ! Attrapez-le, pas moi ! Arrêtez ! » Les cordes le tiraient à travers le sol, et Gabriel décida de ne pas en voir plus. Il se détourna et continua à marcher dans le couloir, avant que le château ne décide de suivre le conseil du vieillard.

Rien ne vint le déranger tandis qu'il marchait dans les couloirs remplis de courants d'air, et il s'y retrouva facilement. Il ne savait pas pourquoi, mais décida de ne pas s'en soucier. Le plus tôt il sortirait d'ici, le plus tôt il pourrait retrouver son fils et le ramener chez eux. Il fit une grimace en marchant : il devait énormément d'excuses à Trevor pour l'avoir abandonné, et il allait devoir s'excuser à sa mère également pour s'être encore enfui.

Non, il s'en inquiéterait plus tard : là de suite, il devait se concentrer pour sortir avant que le château ne tente quoi que ce soit. Il lança un regard vers une fenêtre. Il pourrait peut-être sortir de cette manière, supposait-il, mais il ignorait la distance de la chute qui l'attendait de l'autre côté. Pourrait-il survivre une longue chute ? Ou se briserait-il tous les os de ses jambes, le rendant impuissant suffisamment longtemps pour que le château l'attrape à nouveau ? Et cela, s'il pouvait seulement passer à travers la fenêtre – elle pourrait résister à une tentative de la travers –

Ne nous abandonnez pas, mon prince.

Il ignora les voix en arrivant dans le hall d'entrée. Il y était presque : il pouvait voir les portes d'entrées devant lui.

Tu ne partiras jamais d'ici !

Le château sembla frissonner sous ses pieds, et Gabriel trébucha légèrement quand du sang jaillit du sol, au milieu de la pièce, comme une fontaine. Il plut tout autour de lui, bien qu'étrangement rien ne le touchât. Il sentit le crucifix sous sa chemise chauffer, comme pour l'avertir, et les gouttes de sang ruisselèrent vers la fontaine alors qu'elle commençait à baisser. Alors qu'elle disparaissait, du sang sortir lentement une silhouette, au milieu de la mare qui recouvrait la moitié du sol.

William Volpe se tenait là, tête baissée, avant d'ouvrir les yeux. Au lieu du marron habituel, cependant, ils étaient d'un rouge dur, et le sourire du vieil homme découvrit des dents pointues.

« Nous ne pouvons te laisser partir, Gabriel. »