Oh la la la, ça y'est ! C'est le dernier chapitre ! CLPG me manque déjà mdr xD
Je posterai l'épilogue mercredi, dans la joie et la nostalgie ! J'arrive pas à croire que c'est fini.
Chapitre 33
don't give up on me - Andy Grammer (slowed down)
Robin Strauss – Les adieux
Léon – Die for you
Les enterrements c'était de la merde.
C'est ce que pensait Ino Yamanaka depuis qu'elle avait enterré sa mère et sa tante. Depuis, elle les évitait tous. En plus, c'était toujours des moments où elle était sûre de ne pas avoir l'attention sur elle, alors franchement, à quoi bon.
Et pourtant, elle était là, portant une délicieuse robe Gucci noir, sirotant sans même l'apprécier un verre de champagne. Décidément, les Uchiwa étaient toujours classes, même dans leur pire journée.
Ino fit remonter ses lunettes de soleil Balenciaga sur le sommet de son crâne. Elle sentit la main de son père lui serrer l'épaule droite et quand elle leva la tête vers lui, il fit un demi-sourire.
-Je vais aller me chercher à manger, tu veux quelque chose ?
Elle dénia doucement de la tête et s'abstenue de lui dire qu'elle avait déjà fait son repas pour la journée. Elle regarda son père disparaître parmi la foule vêtue de noir. Elle observa tout autour d'elle, le gratin de la société et quelques lycéens de Konoha étaient venu à l'enterrement du tristement célèbre Fugaku Uchiwa.
Elle avait même aperçu Itachi Uchiwa à un moment, ce qui l'avait profondément étonné, mais celui-ci avait aussitôt disparu de la circulation. Pas étonnant. Enfin bref, voilà qu'elle était maintenant dans le manoir Uchiwa, avec toute ces personnes qui s'évertuaient à parler de Fugaku comme s'ils le connaissaient personnellement, comme s'ils le regrettaient tous particulièrement.
Pitié. Tout le monde savait que Fugaku était un vrai connard.
Ino fit tourner l'alcool dans sa flute, avant de poser son verre sur une table quelconque.
Bref, elle n'aurait pas du se trouver là, mais cet enterrement était une exception. À vrai dire, sans mauvaise pensée, il tombait même à pic. Ino savait que Karin y serait, et cela faisait des semaines qu'elle cherchait à prendre contact avec elle. Celle-ci se trouvait assise sur l'une des marches de l'escalier, avec...ce chewing-gum d'Inoue.
Ino leva ses beaux yeux bleus au ciel. Évidemment qu'elle était là, celle là.
Enfin bref, Ino s'avança d'un pas assurée vers les jeunes femmes. Lorsqu'elle la vit Tenten esquissa un demi-sourire, mais semblait sincère. Ino l'ignora et s'adressa directement à Karin.
-Je peux te parler ?
Karin parut étonnée et lança un regard en coin à son amie.
-Ca ne sera pas long, lui assura Ino d'une voix plus sèche qu'elle ne l'eut réellement voulu.
-Oh, hum, oui, fit Karin en haussant les épaules.
Ino arqua l'un de ses sourcils et lança un regard froid à Tenten. Celle-ci roula des yeux, soupira et se leva. Bien. Ino reporta toute sa attention sur la rousse qui faisait remonter ses lunettes. Ce simple geste lui fit perdre le cours de ses pensées.
-Du coup, de quoi tu veux me parler ? Lui demanda Karin en fronçant les sourcils.
Hey girl stay on earth...
-C'est pour le taxis, lui dit Ino clignant des yeux. Elle fouilla dans son mini, riquiqui sac de luxe et lui tendit de l'argent.
Karin fixa les billets perplexe.
-Hein ? Quel taxis ?
Ino tapa du pied et ses joues s'empourprèrent. No way. C'était une blague ? Elle ne s'en souvenait pas, alors que ça faisait des semaines que ça l'obsédait ! Bordel ! Ino était furieuse !
-Pour la fois où tu m'as payé un taxis, banane ! Tu ne t'en rappelles pas ?
Ino détestait perdre du temps pour une personne qui n'en n'avait visiblement rien à foutre. Karin la regarda d'un air confus avant d'ouvrir en grand la bouche.
-Oh oui c'est vrai je m'en souviens, lui dit soudainement Karin en se frappant le front.
Pas trop tôt. Non mais sérieusement quoi !
-Garde ton argent, fit Karin en repoussant la main tendu d'Ino.
Ino serra la mâchoire. Évidement, qu'elle n'allait pas lui rendre la tâche facile. Ça aurait été trop simple. Bordel, comment Shion avait pu tomber amoureuse d'une fille pareil ? Elle n'était pas particulièrement belle, ni soigneuse, en plus si on lui demandait son avis, Ino aurait refait toute sa garde robe et...
-Je t'ai juste rendu un service, tu n'as pas besoin de me rembourser, c'est ridicule.
-Non, hors de question que je te doive quoique se soit, alors prends cet...
-Mais tu n'as aucune dette envers moi Ino et je n'attends rien en retour, la coupa Karin en levant les yeux au ciel.
Ino cligna des yeux, frustrée que celle-ci lui ait coupé la parole et insiste pour ne pas prendre son argent et étonnée qu'elle ne lui fasse aucun chantage ou ne se moque pas du fait qu'elle ait été absolument ridicule lorsqu'elle était bourrée.
Déroutée, Ino, était totalement déroutée.
-Alors c'est...tout, souffla t-elle.
Karin haussa les épaules, et ramena un genou contre elle.
-Tu...euh..t'en es sûre ?
-Certaine, affirma Karin en souriant.
Et pour la première fois de sa glorieuse vie Ino fut à court d'idée. Elle était sur le cul. Alors elle rangea son argent et la regarda un moment avant de cligner des yeux et de détourner le regard. Donc voilà, c'était déjà fini. Genre, c'était bouclé. Ino reporta son attention sur Karin qui l'observait intriguée.
Non, pas possible, ce n'était pas possible que ça soit déjà fini.
-Je peux avoir ton numéro ? Demanda t-elle en sortant son portable de son sac comme si elle était sûre que Karin allait le lui donner. D'un autre coté pourquoi refuserait-elle ?
Parce que t'es une belle salope.
Ino fit taire cette voix intérieure, et plongea son regard directement dans celui de Karin.
-Puisque tu sembles aider sans ressentiment, peut être qu'un jour j'aurai de nouveau besoin de toi, dit-elle en levant le menton.
Karin plissa les yeux.
-Et de toutes les personnes que tu connais, tu voudrais que ce soit moi ?
-Si tu ne veux pas, ce n'est pas grave, fit Ino comme si elle s'en fichait totalement.
Karin tiqua, et se leva des escaliers. Elle la dépassa sans un regard de plus, et cela ne lui plut pas du tout.
-Attends, dit-elle en l'attrapant par la manche.
Putain, elle n'arrivait pas à croire qu'elle était entrain de faire ce qu'elle était entrain de faire. C'est à dire, supplier. Depuis quand s'abaissait-elle à ça ?
Ino lui lâcha la manche lorsqu'elle s'aperçut que Karin regardait sa main en arquant l'un de ses sourcils.
-Dis-le Ino, qu'on en parle plus, souffla Karin en croisant les bras contre sa poitrine.
-Te dire quoi ? Grinça tout de suite Ino sur la défensive.
Karin secoua, encore une fois, la tête comme si elle n'en revenait pas, et cela agaça encore plus fort Ino.
-Que tu veux qu'on se parle, faire amie/amie, j'en sais rien, moi !
Amie/amie ? Ino n'avait pas d'autre amie que Sakura, et ça s'arrêtait là. Elle observa attentivement Karin. Non, ce n'était être sa pote qu'elle voulait.
-On ne sera jamais amie, lui assura Ino.
-Bien, alors non tu n'auras pas mon numéro, fit Karin en faisant un mouvement pour s'éloigner de nouveau.
-Mais j'aimerai te parler, lui dit aussitôt Ino pour la faire rester.
Karin arqua l'un de ses sourcils et attendit qu'elle poursuive. Bordel, elle était tenace. Finalement, elle commençait, un peu, à comprendre pourquoi Shion était tombée amoureuse d'elle.
-Juste te parler...
Elle sentit une chaleur bizarre lui monter aux joues et Ino n'arrivait pas à croire qu'elle rougissait. Non mais c'était le monde à l'envers depuis quand se sentait-elle intimidée ?
-D'accord, très bien, fit Karin en s'approchant d'elle.
Ino esquissa un sourire vainqueur malgré le fait qu'elle avait du mal à soutenir son regard rouge rubis.
Ino Yamanaka finissait toujours par avoir ce qu'elle désirait.
N'était pas Reine, qui le voulait, n'est-ce pas ?
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Tenten chercha des yeux Sasuke. Il était introuvable depuis qu'ils étaient rentrés du cimetière. Elle sortit dans le jardin parfaitement entretenu, et se mit à marcher entre les rosiers. L'été était là, mais la chaleur était encore douce. Elle fit glisser ses doigts sur les pétales et continua de le chercher du regard.
Elle se mordit l'intérieur de la joue. Elle n'arrivait pas à croire que Fugaku Uchiwa était mort dans cet accident d'avion. Elle qui avait eu si peur d'y perdre sa mère, lorsqu'elle avait appris pour le père de Sasuke, la seule envie qu'elle avait ressentie avait été celle d'être à ses cotés.
Tenten poursuivit son chemin entre les fleurs, et s'accrocha la robe avec les épines. Aie, voilà pourquoi elle n'aimait pas les roses. Celles-ci étaient magnifiques, sentait merveilleusement bon, mais à la première occasion vous griffez de leurs pointes acérées.
Elle fit la moue tout en s'éloignant des rosiers, et buta sans faire attention contre le mur en bois de l'abris de jardin.
-Mais aie ! S'agaça t-elle de nouveau en se frottant l'épaule.
Elle entendit soudainement un bruit provenant de l'intérieur, et sa curiosité la démangeant, Tenten poussa la porte et entra. Oh. Assis tout contre un mur, une jambes étendu devant lui, l'autre ramené contre son torse, Sasuke regardait droit devant lui.
Elle l'avait enfin trouvé.
-Salut, souffla t-il alors qu'elle refermait la porte.
-Salut, dit-elle en s'approchant vers lui et en AIE !
Elle avait marché sur les dents du râteau et secoua vivement le pied. Mais c'est pas vrai ?! Quelle journée pourrie. Elle fronça les sourcils quand elle entendit Sasuke pouffer, celui-ci s'excusa aussitôt, et tapota le sol prêt de lui.
-Viens, dit-il d'une voix fatiguée.
Tenten rougit mais obéit. Elle clopina légèrement et prit place à ses cotés. Lorsqu'elle étendit ses jambes, elle le frôla sans le faire exprès. Elle lui lança un regard en coin, et tritura le tissu de sa robe.
-Hope, dit-elle soudainement.
Sasuke tourna légèrement la tête vers elle et attendit qu'elle poursuive. Sauf que Tenten se perdit un court instant dans ses yeux tristes et oublia le court de sa pensée.
-Hope ? Répéta Sasuke pour la faire revenir à la réalité.
Elle papillonna des paupières et détourna le regard.
-Je.. n'ai pas vu Hope, dit-elle.
Elle l'avait appelé en faisant le tour du manoir, mais impossible de retrouver le chaton. Cela l'avait étonné, Hope adorait la compagnie. Sasuke posa l'arrière de son crane contre le mur et ferma les yeux.
-D'après la gouvernante, elle s'est enfui deux semaines après mon départ, elle n'est jamais revenue.
Oh non, pauvre chaton. Elle sentit ses yeux la piquer. C'était tellement, tellement injuste. Hope avait du croire qu'il l'avait abandonné, alors que...alors qu'il avait été séquestré. À ce moment précis Tenten en voulait à la terre entière.
-Tu..tu crois qu'elle est en vie ? Demanda t-elle tout en posant sa main près de la sienne, et lui effleura, cette fois-ci intentionnellement, l'index.
-Je l'espère.
Tenten ne pouvait pas s'empêcher de le regarder, il avait l'air si exténué, qu'elle n'avait qu'une envie, celle de le prendre dans ses bras et de ne plus jamais le lâcher.
-Tu sais j'aurai jamais pensé...autant aimé ce chat, avoua t-il en ouvrant les yeux et la regardant.
Elle esquissa un sourire. Des mèches de cheveux noirs lui tombaient devant les yeux et elle mourrait d'envie de les éloigner de ces paupières. Elle se mordilla la lèvre inférieure. Elle ne l'avait jamais vu aussi vulnérable, et elle ne l'avait jamais trouvé aussi beau.
-Moi je savais que tu l'aimerais, c'est pour ça que je te l'ai donné, je savais que tu en prendrai soin.
Il ne parut pas convaincu, et détourna le regard pour se mettre à fixer de nouveau la porte en face de lui.
-Comment t'aurai pu savoir, à l'époque je ne te montrais pas vraiment la meilleure image de moi.
-J'ai toujours su qu'il y avait du bon en toi, tu sais t'occuper des personnes que tu aimes, ça j'en ai toujours étais persuadée.
Elle lui avait pris la main, et essaya de lui transmettre autant de douceur possible dans ce simple geste. Il lui avait tellement manqué.
Sasuke regarda leurs mains enlacées, avant de lui lancer un regard en coin et avala difficilement sa salive.
-Tenten mon père est mort.
Elle posa sa tête contre son épaule, et entrelaça un peu plus fort ses doigts aux siens.
-Mon père est mort et je ne ressens rien.
Tenten l'écouta sans faire le moindre commentaire. Elle ne comprenait que trop bien.
-Je me sens juste...vide.
Elle le sentit bouger et dû enlever sa tête de son épaule. Il s'était positionné de manière à lui faire face.
-Est-ce que tu penses que je suis...un monstre ?
Il semblait écœuré. Elle devina que ce dégout, il l'éprouvait pour lui-même. Ça lui fendit le cœur.
-Bien sûr que non, souffla t-elle en lui prenant le visage en coupe.
Il frissonna à son toucher, et Tenten s'approcha un peu plus de lui. C'était irrationnel, cette envie de perpétuel contact avec lui.
-Mais tu l'as pensé, plusieurs fois, murmura t-il d'une voix brisée.
Tenten sentit ses yeux la piquer, elle s'humecta les lèvres.
-Oui, c'est vrai, mais je ne te connaissais pas aussi bien que maintenant, et Sasuke...je t'ai tout pardonné.
Elle avait le visage si près du sien, qu'elle pouvait sentir son souffle contre ses lèvres.
-Tu n'as rien de monstrueux, lui assura t-elle d'une voix douce.
Il effleura ses lèvres, Tenten crut qu'il allait l'embrasser mais il recula le visage et lui retira les mains de ces joues. Elle ramena à contre cœur ses mains sur ses genoux. Son cœur battait à tout rompre. Ah. Il...il venait de la rejeter.
-Si tu le dis, souffla t-il d'un air peu convaincu.
Tenten aurait fait n'importe quoi pour lui faire changer d'avis, sauf qu'elle avait l'impression que tout ce qu'elle dirait ou ferait pour lui à l'instant serait déplacé, inutile.
-Tenten, je pense partir en fin de semaine.
Elle fit comme si la douleur qu'elle ressenti au niveau de la poitrine ne lui faisait par le moindre effet, et fit mine d'être contente pour lui.
-Oh, tu as raison, ça va te faire du bien de changer d'air, dit-elle d'une voix malgré tout assez faible.
Il lui lança un regard étrange et Tenten détourna les yeux.
-Où...où est que tu vas ?
-Je pensais allez voir ma grand-mère, et puis ensuite partir l'ile d'Okinawa, mon grand-père a une demeure là-bas, personne n'y est allé depuis des années, je pense y rester quelques temps et après je verrai.
Tenten attrapa son coude droit et le tritura nerveusement. Ils n'allaient, n'iraient jamais la même direction. C'était terriblement douloureux.
-J'ai été accepté à l'Université que je voulais, j'ai eu la réponse ce matin.
-Félicitation, souffla t-il en lui prenant la main.
Tenten le regarda serrer l'une de ses mains, et leva les yeux vers lui. Lorsque leur regard se croisèrent, il esquissa un sourire qu'elle sut sincère.
-J'y...serai jamais arrivé sans toi, avoua t-elle.
Il la regarda un long moment, et à un moment, elle crut qu'il allait la prendre dans ses bras parce qu'il s'avança vers elle...Mais se rétracta.
-Bien sûr que si, dit-il en lui lâchant la main, tu avais juste besoin d'un coup de pouce, tu en étais totalement capable.
-Mais il me fallait ce coup de pouce quand même, insista t-elle en le regardant se lever.
Elle ne pouvait pas bouger. Elle avait l'impression d'être cimenté au sol. Elle aurait aimé lui demander de rester un peu plus longtemps assis là, avec elle. Sauf qu'elle se sentait incapable de lui demande quoique se soit.
-Je devrais y aller, dit-il en enfonçant les mains dans les poches de son smoking, faut que je parles à mon frère.
Ils se regardèrent un moment, avant qu'il ne s'éclaircisse la gorge, et commence à faire un pas en avant.
-Mais, euh, si, euh...
Elle l'observa pousser une petite pierre avec le bout de sa chaussure.
-Si jamais un jour je passe à Tokyo, est-ce que je pourrais venir te voir ?
Elle releva la tête, et sentit son cœur s'emballer. Il aimerait la revoir. Plus tard, il aimerait encore la revoir. Tenten hocha la tête.
-Oui quand tu veux, souffla t-elle d'une petite voix.
-Cool, dit-il sur la même intonation et se passa une main dans les cheveux pour dégager les mèches noirs qui lui barraient la vue.
Il lui tourna le dos, sans un mot de plus.
Et Tenten le regarda partir,
encore.
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.
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Sasuke trouva Itachi, Aiko et Rin dans la cuisine. La femme de son frère lui fit tout de suite un sourire en le voyant. Elle berçait doucement le bébé qui avait trouvé le moment parfait pour piquer un somme.
-Ah t'es là, fit Itachi, on te cherchait.
-Moi aussi, je peux te parler ? Lui demanda Sasuke.
Itachi croisa les bras contre son torse.
-Vas-y, on t'écoute.
Sasuke cligna des yeux. Oh, hum, il ne pensait pas faire ça devant Rin, mais bon après tout, elle était de sa famille. Alors il passa la main dans l'une des poches de smoking et tendit un morceau de papier plier en deux à son frère. Celui-ci fronça les sourcils lorsqu'il constata qu'il s'agissait d'un chèque.
-C'est la moitié de l'héritage, l'informa Sasuke.
Itachi lui retendit automatique son chèque mais Sasuke recula d'un pas.
-Je ne veux pas de cet argent, lui assura Itachi.
Sasuke regarda Rin pour qu'elle le soutienne, mais celle-ci se contenta de lui sourire d'un air désolée.
-Je..je ne vais tout garder pour moi, c'est ridicule, insista t-il.
Il avait hérité de tout. Cela l'avait fortement surpris, parce qu'il avait pensé que son père l'avait déshérité au moment même où il s'était aperçu de sa fuite. Une partie de lui, pensait que peut-être son père tenait vraiment à lui au final, et une autre partie croyait plutôt que son père était persuadé de le faire ramener à la raison et le former de nouveau à être un parfait Uchiwa. Bref, Sasuke avait assez d'argent pour vivre sans travailler jusqu'au dernier jour du reste de sa vie.
-Alors ne le prends pas pour toi, mets le sur un compte pour Aiko, pour que quoiqu'il lui arrive un jour, elle ait toujours de quoi s'en sortir.
Itachi lança un regard à Rin qui s'humecta les lèvres.
-Tu en es vraiment sûre ? Lui demanda t-elle.
-Evidemment, c'est ma nièce.
Rin s'approcha délicatement de lui, et posa ses lèvres sa joue.
-Merci pour elle Sasuke.
Itachi soupira et se pinça l'arrête du nez, avant de finalement l'attirer par le bras pour le serrer contre lui. Wow, Sasuke n'avait pas l'habitude des effusions d'amour venant de son frère, mais il pourrait s'y faire.
-Très bien, pour Aiko alors.
-Au fait, fit Sasuke en s'éloignant de l'embrassade de son frère, je pense que tu devrais aller voir grand-mère un jour pour lui présenter la petite.
Sa grand-mère n'avait pas pu trouver la force de faire le voyage pour enterrer son fils. Elle était restée dans sa vielle maison, et cela lui faisait un peu de peine. Elle avait perdu son mari la même année.
-Ari m'a rayé de la famille le jour de mon départ, grinça Itachi.
Sasuke toucha du bout du doigt la toute petite menotte de sa nièce. Plus il la voyait, il plus il apprenait à l'aimer. Cependant, au fond de lui, il avait un peu peur qu'un jour elle le déteste. Il ne se pardonnerait pas si c'était le cas.
-Elle a changé, lui assura Sasuke.
Rin déposa un baiser sur haut du crâne de sa fille et Sasuke délaissa la petite main.
-Va la voir, tu serais surpris, crois moi.
-Tu crois qu'elle me montrerait des photos gênante d'Itachi bébé dans son bain, fit Rin en esquissant un sourire malicieux.
Itacha leva les yeux au ciel et Sasuke laissa échapper un rire.
-Nan c'est pas ce genre de grand-mère, lui dit-il.
-Elle est plutôt du genre à te rappeler les bonnes manières à tout bout de champs, et à faire des remarques que t'as vraiment pas envie d'entendre.
-C'est pour ça que tu devrais prendre le bébé, elle serait trop occupée à l'admirer, et elle ne te fera aucune allusion à ta vie de déshérité.
Rin pouffa si fort qu'elle réveilla Aiko qui fronça ses touts petits sourcils et enfouit sa petite tête contre la poitrine de sa mère pour tenter de retrouver le sommeil.
-Dans ce cas, pourquoi pas, fit Itachi en riant lui aussi.
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Sasuke ramassa un gobelet par terre et le jeta dans un sachet poubelle. Les gens étaient partis petit à petit, en lui disant à quel point ils étaient désolés pour la perte de son père. La gouvernante était restée pour l'aider à ranger, et alors qu'il vidait un plateau de miette dans son sac poubelle, il entrevit Tenten au pas de la porte du salon.
Il fut surpris qu'elle soit encore là.
Il était vraiment tard, et il savait que demain elle avait cours. Il la vit s'approcher avec un sachet poubelle entre les mains.
-Tenten, tu devrais partir.
-Je veux t'aider, lui assura t-elle en s'approchant du buffet pour voir ce qu'elle pouvait jeter.
Il s'approcha d'elle, et lui prit doucement le sachet des mains.
-Rentre, tu dois être en forme pour demain.
-Je le serai même si je reste t'aider, affirma t-elle en lui reprenant le sachet poubelle.
-Mais c'est ridicule, je peux me débrouiller ! Répliqua t-il aussitôt en lui re-reprenant le sachet.
Tenten souffla un brin agacée et tira de nouveau sur le sac en plastique.
-Je sais, mais je veux quand même être là !
-Tenten, soupira Sasuke épuisé par cette longue journée, s'il te plait.
Elle lâcha finalement le sachet et croisa les mains. Pour être honnête, il aimait le fait qu'elle soit encore là, et s'il devait admettre son désir le plus égoïste qui soit, il voulait même qu'elle reste avec lui jusqu'à la fin de ses jours.
Mais...hors de question de lui exiger quoique se soit. Elle était libre, elle était promit à un très bel avenir sans aucun Uchiwa pour la faire souffrir. Il était sûr que depuis qu'il était entré dans sa vie, il lui avait apporté plus de peine que de joie. Il était temps que ça cesse.
-Désolée, je...je suis ridicule, s'excusa t-elle en se triturant les doigts.
Elle n'osait même plus le regarder dans les yeux, et Sasuke laissa tomber le sac poubelle à ses pieds, pour pouvoir le relever le menton avec l'une de ses mains.
-Tu n'es pas ridicule Tenten.
-Mais tu ne veux pas de moi, dit-elle en fuyant tout de même son regard.
Il ouvrit la bouche surpris.
-Je..je n'ai pas dis ça, reprit-il, j'ai dis que je ne voulais pas de ton aide, pas spécifiquement de toi...
-Tu veux que je rentre chez moi ! Rajouta t-elle en levant les mains vers le ciel.
-Mais parce qu'il faut que tu te reposes ! T'as cours demain !
Elle écarquilla les yeux et fronça les sourcils.
-Quoi ? C'est juste pour ça que tu veux que je m'en ailles !
-Ben oui !
Elle le regarda les yeux grands ouverts avant de rire aux éclats. Sasuke fronça les sourcils et commença légèrement à bouder. Il ne voyait pas pourquoi elle trouvait ça si drôle ? Elle avait ses examens la semaine prochaine, elle devait continuer à être assidue si elle voulait exploser les scores.
-Oh Sasuke, susurra t-elle en reprenant son souffle, tu...
Elle ne finit pas sa phrase, à la place elle secoua doucement la tête de gauche à droite en souriant.
-Tu quoi ? bougonna t-il.
Elle mit sa main devant sa bouche pour freiner un nouveau fou rire.
-Tu dis ça, alors que tu as arrêté l'école !
Il haussa furtivement les épaules et détourna le regard pour prendre d'un geste brusque une assiette en carton qu'il commença à plier en deux d'une main.
-Et alors ? Grommela t-il.
Tenten pouffa de nouveau, et s'approcha un peu plus de lui.
-Et si je te dis que je me fiche complétement d'être fatiguée, et que je préfère t'aider ?
Il roula des yeux. Argh, elle était si têtue, et elle aimait toujours autant avoir le dernier mot. Jamais, elle ne lui rendrait la vie simple.
-J'ai une gouvernante pour m'aider, je n'ai pas besoin que tu perdes ton...
Tenten lui coupa la parole en lui enfournant un petit four dans la bouche.
-Maich tech foche ! Dit-il la bouche pleine.
-Je ne t'ai rien vu avaler de la journée, je voulais juste m'assurer que tu aies au moins mangé quelque chose aujourd'hui, fit-elle d'un air innocent.
Puis elle se pencha en avant, ramassa le sachet poubelle et continua à ranger sous son regard mi- agacé, mi- amusé. Bon, eh bien, si elle ne voulait pas partir, très bien, elle n'avait qu'à rester. Sérieusement, comment est-ce qu'il était censé arrêté de l'aimé ? C'était impossible, de ne pas tomber amoureux d'elle, encore et encore.
Il la regarda faire en esquissant un sourire. Cette journée n'avait aucun sens. Il avait enterré son père, il avait convaincu son frére d'aller voir leur grand-mère et maintenant il passait du temps avec Tenten. C'était censé être le pire jour de sa vie, mais Sasuke ne le ressentait pas du tout comme ça. Il avait l'impression que c'était au contraire, le premier jour de sa vie.
-Tu..tu penses t'installer quand à Tokyo ? Lui demanda t-il lorsqu'ils eurent fini et qu'ils s'assirent sous le porche pour apprécier l'air frais de la soirée.
-Dès que ma mère aura un congé pour m'aider à déménager, dit-elle en haussant les épaules, peut être vers fin juillet.
Fin juillet. Mmh, il serait sans doute encore à Okinawa à ce moment là. Seul, dans cette immense villa, avec ses démons. Peut-être, qu'après tout, il pourrait rentrer plus tôt.
Il lui jeta un rapide coup d'œil et la surprit entrain de le regarder et elle détourna aussitôt le regard.
-Bon hum, Tenten se leva et épousseta sa robe, je pense que je vais y aller.
Ils s'observèrent, détournèrent le regard et finirent de nouveau par se regarder. Ils marchaient sur des œufs. C'était comme s'ils ne savaient plus comment faire pour s'apprivoiser.
-Du coup, on se verra peut être à Tokyo, alors, dit-elle en croisant les bras contre sa poitrine.
-Ou...ouais, si jamais j'y passe je te préviendrai.
-Ok, euh, du coup...
Elle leva son pouce jusqu'à son épaule pour montrer le portail.
-...j'y vais.
Il se mordit la langue pour s'empêcher de la retenir. Elle devait partir. Elle n'avait plus rien à faire ici, le ménage était fait. Putain, Sasuke aurait presque voulu qu'il y ait encore du bordel.
-Tenten ! L'appela t-il alors qu'elle avait totalement descendu les marches du perron.
-Oui ?
Elle le regardait avec ses beaux yeux bruns et il n'en eut pas la force. Plus jamais, plus jamais il ne lui ferrait du mal en entrant dans sa vie.
-Défonce tout aux examens!
Elle lui fit le plus beau des sourire et fit un V de la victoire avec ses doigts.
-Evidemment !
Et il la regarda passer le portail,
pour la dernière fois.
