Chers lecteurs,
Enfin la suite ! Un peu plus court mais bon. Vous vous y ferez je suppose.
Ici la pluie est de retour. Que font les grenouilles-baromètres ? Je me le demande bien.
Portez-vous bien, collectionnez les coquilles d'escargot séchées, à bientôt,
Al
PS : réponses aux non inscrits (j'en ai deux ! que faire ?)
Céleste la Guest qui va trop vite : réponse dans un chapitre (oui je m'auto-tease) merci pour ta review !
CoursForrest : moi aussi j'ai envie de cuisiner comme ron. ça doit être trop bon. mon serpent domestique est totalement partant avec cette idée. merci pour ton commentaire !
« Salut…
- Potter, prends tes affaires, on y va. »
Harry fronça des sourcils.
« Mais…
- J'ai vu avec ton chef. T'es disponible. Tout de suite. »
Harry n'aimait pas que Drago lui donne des ordres, c'est vrai, et il avait pour habitude de l'envoyer bouler. Mais il avait l'air agité, un air qu'il n'aimait pas : il décida de ne rien dire pour le moment. Il quitta son bureau, rangea sommairement ses affaires dans son bureau et ramassa sa cape alors que Drago parcourait la pièce des yeux.
« Tu ne t'y plais pas.
- Hein ? »
Drago ne répondit rien et quitta le bureau des Aurors sans un regard pour les autres Aurors qui étaient là. Harry salua Lucinda, excusant le comportement grossier de son congénère d'un regard désolé, et suivit Drago jusqu'aux ascenseurs.
« Tu vas bien ?
- Moui. » grogna Drago.
Ils descendirent en silence. Une fois dans le hall, Drago le tira vers une cheminée.
« Chaudron baveur ! »
Harry apparut dans la cheminée de Tom et se décala rapidement avant que Drago le bouscule.
« Allez, Potter, traîne pas. »
Harry obéit, sentant l'urgence dans la voix de Drago. Ils s'engagèrent dans le Chemin de Traverse.
« Scorpius n'est pas chez sa mère ? »
Harry n'avait pas ses enfants en cette semaine absolument trop froide de février. Il aurait été étonnant que Drago ait le sien.
« Si. »
En effet, ils passèrent devant le chemin du Mi-grenier sans s'arrêter.
« Quoi ?!
- Quoi ?, rétorqua vertement Drago.
- Tu m'as arraché à mon boulot pour allez chez Tissard et Brodette ?
- Nuance. Je t'ai arraché à un boulot que tu n'aimes pas pour aller chez Tissard et Brodette. »
Harry sentait l'énervement pointer le bout de son nez.
« Te fous pas de moi, Malefoy. »
Drago grimaça : depuis quelques temps, Harry avait pris pour habitude de l'appeler par son prénom ou par le prénom farfelu d'Urkab. Harry réutilisait son nom de famille quand Drago dépassait les bornes et ça, les deux le savaient parfaitement.
« Je ne me fous pas de toi.
- Tu as juste besoin d'un avis sur ta prochaine robe ?
- J'ai besoin que tu t'achètes une robe.
- Quoi ?! »
Drago poussa Harry à l'intérieur du magasin.
« On a le bal du 14 février au Ministère, c'est-à-dire dans deux jours, et j'aimerais vraiment que tu ne sois pas habillé en clodo.
- Eh !
- Tu vas y aller, Potter.
- Ne décide pas à ma place.
- Bonjour Mlle Laiguille ! »
Harry arrêta de ronchonner le temps de saluer la couturière française qui venait de les recevoir. Bientôt, sans qu'il s'en soit aperçu, il se retrouva dans une cabine d'essayage. Drago marmonnait :
« Non, définitivement, il va te falloir du vert. Ça fait ressortir tes yeux. Peut-être un léger orange, pour rappeler que tu as été marié à Weaslette, ça ne pourra pas faire de mal de rappeler à tout ce que l'Angleterre compte de célibataires que tu as épousé une mégère capable de les exploser s'ils te font du mal. Moui… Pourquoi pas un peu d'argent, tiens. »
Harry leva les yeux au ciel. Il sentait sur lui les regards scrutateurs de Drago et n'arrivait plus à se concentrer alors qu'il avait vraiment besoin de le faire. Drago semblait totalement à l'aise dans cette situation, comme s'il accompagnait régulièrement des amis faire des essayages.
« Pourquoi tu m'emmerdes ? Je vais pas y aller, à ce foutu bal…
- Langage, Potter. Et si, tu vas y aller. Déjà d'une parce qu'il est hors de question que je me retrouve seul à ce genre d'événements. De deux, je suis de nouveau célibataire et l'Angleterre est tout à fait au courant que j'ai un des patrimoines les plus lourds du pays : j'ai besoin d'une diversion et tu es parfait pour ce rôle.
- Tu rigoles… J'oserais pas te voler la vedette. J'aimerais bien que tu trouves un autre parti que Luna. Je trouve qu'elle mérite mieux. »
Drago le regarda franchement.
« Qu'est-ce qui te prend ?
- Quoi ?
- T'es pas méchant aussi tôt dans notre conversation, d'habitude.
- J'ai pas envie, c'est tout.
- Aaaaah, et après c'est moi la diva ? C'est sûrement ton premier bal Sorcières & Célibataires, et tu refuses d'y aller ?
- Je sais pas danser.
- Y a de délicieux petits-fours, répliqua Drago.
- J'ai pas envie de rencontrer des gens qui vont me prendre pour une bête de foire, contra Harry.
- Blaise, Pansy, McMillan, et même Finnigan ! Y a de quoi se marrer dans un coin.
- J'ai des semaines chargées. Je dois me reposer.
- Tes enfants seront chez leur mère. Tu n'es plus tout jeune, certes, mais t'es en pleine forme.
- Je garde des souvenirs atroces des bals. La dernière fois que je suis allé à un bal, j'ai laissé ma cavalière en plan, j'ai ouvert le bal, tout le monde me regardait, Ron a tiré la gueule toute la soirée et Hermione et lui se sont disputés.
- C'est parce que l'alcool était interdit à Poudlard. Tu verras que là, avec l'alcool à volonté, c'est beaucoup plus drôle. Et tout le monde te regarde tout le temps, va falloir t'y faire. »
Zut. Ça devenait difficile de trouver de quoi répliquer.
« J'ai rien à me mettre, reprit Harry.
- Et on est où, là ?
- Nan, mais je veux dire, je suis toujours empoté dans mes robes de soirée.
- Par toi-même, Potter, je ne te parle pas d'une soirée de bureau des Aurors avec des gens coincés et le ministre ! Je te parle d'une soirée où le but c'est de passer un bon moment ! »
Harry grimaça :
« Je vois pas pourquoi tu veux absolument que je vienne. Tu pourrais très bien te débrouiller sans moi pour éloigner les dragueuses.
- C'est vrai. »
Les yeux de Drago pétillèrent et Harry lui trouva une ressemblance incongrue avec Albus Dumbledore.
« En réalité, je veux que tu viennes parce que tu me fais rire. Et ta maladresse habituelle nous promet des moments d'anthologie. Surtout si tu es ivre.
- Tu vas encore te foutre de moi.
- Comme si tu t'en plaignais… »
Re-zut. Drago commençait à vraiment trop le connaître.
Mais Harry avait compris quelques petites choses ces dernières semaines, notamment que beaucoup de monde le draguait. Et le voir le mettait dorénavant mal à l'aise : il regrettait l'époque bénie où il ne se souciait pas de discuter avec une fille sans qu'elle s'imagine des trucs. Dorénavant, quand il parlait à une femme autre que ses connaissances habituelles, il avait toujours l'impression de se faire draguer et il ne savait plus où se mettre.
« Potter…, reprit Drago comme s'il lisait dans ses pensées. Tu ne peux pas en vouloir aux autres de vouloir t'épouser.
- Mais les autres ne m'intéressent pas ! »
Heureusement qu'à ce moment-là, Harry était en train de retirer sa robe et avait la tête dans son col, parce que la rougeur qui s'installa sur ses oreilles lui parut ne jamais pouvoir partir.
« Je sais, reprit Drago avec une voix étonnamment douce. C'est pour ça qu'on sera avec les copains et qu'on se marrera dans notre coin. Je te jure qu'on s'amusera. Ça fait longtemps que t'es pas sorti, je le sais, j'en ai discuté avec Weaslette. Apparemment, les soirées, c'est pas ta tasse de thé.
- Je déteste les soirées mondaines.
- Tu détestes les gens quand ils n'appartiennent pas à ton cercle proche. Ils te font peur parce qu'ils en attendent trop de toi et que tu penses que tu vas les décevoir. »
Merlin, mais Drago était comme Rogue, à lire dans la tête des gens ?
« Je te jure que si je m'ennuie, je te le fais payer.
- Je te jure que je te protégerai des harpies qui te voudront du mal. »
Harry rit franchement :
« Merci, mais je sais encore me débrouiller tout seul.
- On parie ?
- Ces messieurs se sont décidés ? » les interrompit Mademoiselle Laiguille en revenant vers eux.
Harry se tourna vers elle et ne put s'empêcher de remarquer qu'elle avait remis du rouge à lèvres. Il ne dit rien et attendit le verdict de Drago, plus sûr de son goût à lui.
« Oui, Mr Potter prendra celle-ci. Pourriez-vous ajouter un liseré argent en bas de la robe et trouver un chapeau adéquat ?
- Avec grand plaisir, messieurs. »
Mademoiselle Laiguille débarrassa Harry du vêtement qui encombrait ses bras tout en le regardant par en dessous et repartit vers la caisse, toute professionnelle. Harry renfila sa robe de travail.
« T'as vu ?, demanda Drago avec un sourire aux lèvres.
- Quoi ? Son rouge à lèvres ?
- Ah ben voilà ! Je me demandais quand tu te mettrais à remarquer quelque chose ! Je parie qu'elle a un fiancé en France et qu'elle est prête à faire une croix dessus pour un café avec toi.
- T'es vraiment comme ta mère. Une vraie commère. »
Drago parut franchement vexé.
« T'es… T'es chiant.
- Langage. »
Cette fois, Drago soupira lourdement.
« Misère… Qui a mis ce Potter dans la même école que mon fils ?
- Trelawney l'avait vu, tu sais.
- Ah bon ? »
Harry n'avait jamais eu cours de divination en même temps que les Serpentard. Drago devait donc ignorer les liens étranges qui reliaient Harry à Sibylle Trelawney, liens tissés de prédictions mortelles et d'apocalypses régulièrement planifiées.
« En quatrième année. Elle m'a dit que mes douze enfants rencontreraient le mal absolu et que je ne pourrai rien y faire, à part tomber moi aussi du côté obscur.
- Douze enfants, vraiment ? Je comprends mieux pourquoi Weaslette a rompu… »
Harry rit franchement.
« Y a que ça qui te choque ?
- Que tu tombes du côté obscur a toujours été évident, Potter. Tu es doué pour faire le mal. Après tout, quand on a goûté ta cuisine, on sait à quoi s'en tenir. Tes enfants doivent être mithridatisés à force…
- T'étais pas là la dernière fois, Ginny, Lee et les enfants ont adoré mes enchiladas !
- La prochaine fois, tu m'inviteras. »
Encore une fois, Harry fut étonné de voir que ce genre de proposition ne l'étonnait plus.
