Mon cher journal, les jours, ici, passent toujours très vite. D'autant plus vite que je reçois chaque jour une lettre de mon Edward.

J'ai eu peine à croire que cela fait trois semaines que je suis ici.

La vie y est douce et je ne cesse d'apprécier mes promenades dans le parc de Pemberley, les discussions entre soeurs et les lectures des lettres d'Edward.

Chaque jour, comme je te le disais, je reçois une missive de mon fiancé et chaque jour je lui réponds.

Pour moi, qui aime lire et qui aime les mots, c'est un plaisir de prendre mon temps pour lui répondre.

Il me raconte ses journées qui m'ont l'air ennuyeuses pour un homme comme lui. Je lui ai demandé s' il avait accès à des livres ou à de la musique dans son camp et il me répond qu'il n'a malheureusement pas ce plaisir.

(Je lui avais envoyé une liste de lectures, qui je pense pourrait lui plaire et il me répond regretter de ne pas pouvoir les lire et de ne pas avoir le plaisir d'échanger nos avis sur ses lectures. Je lui ai répondu dans la lettre que je viens d'écrire que nous aurions toute la vie pour échanger nos avis.)

De même, il me dit ne pas avoir beaucoup de loisirs. Il fait simplement du mieux qu'il le peut pour économiser de l'argent et pour obtenir de l'avancement (je n'ose lui demander s'il pense me revenir bientôt et s'il pense accéder à un grade supérieur dans peu de temps. J'ai trouvé, dans la bibliothèque de Mr Darcy, un livre parlant de la milice afin de me familiariser avec la profession de mon futur époux. Ce livre est fort intéressant. J'ai recopié des passages entiers (Lizzie me donne à disposition tout le papier que je désire, elle a d'ailleurs souri en me voyant lire ce livre).

Je pense repartir chez Papa et Maman dans 15 jours. Maman ne cesse de nous dire, dans ses lettres, qu'elle se retrouve bien seule et Kitty veut rentrer un peu aussi.

Je suis moins inquiète au sujet des lettres perdues que lorsque je suis arrivée à Pemberley. Je sais maintenant qu'Edward saura toujours où m'écrire. Je lui ai écrit quel jour je pensais rentrer à Longbourn.

La vie est douce, mon cher journal.

Je ne suis plus ni inquiète de ne pas revoir Edward, ni impatiente de le revoir. Je crois que j'atteins une forme de sagesse.