Bonsoir !
J'espère que vous allez bien et que vous passez une bonne semaine :)
Tout d'abord, merci pour vos reviews :
Nedwige Stark : Ah ça, je ne peux qu'être d'accord avec toi, ils sont très mignons ! Voilà la suite ;)
Elena : J'avais envie de leur donner quelque chose de particulier, en même temps ils sont particuliers, non ? Et puis une relation comme la leur qui évolue de cette façon en si peu de temps, ça serait un peu bizarre, non ? Ahah, les rêves, que cachent-ils ? Des visions tu dis ? Je ne sais pas...
Voilà le nouveau chapitre, j'espère qu'il vous plaira !
Bonne lecture :)
Chapitre 34 : Lord et Lady Potter
Les journées se raccourcissaient et il faisait désormais nuit à la fin de chaque dîner dans la Grande Salle. Après avoir fêté dignement leur victoire, Ginny, Harry, Ron et Hermione avaient rejoint leurs amis pour le repas du soir.
La table des Gryffondors avait été particulièrement bruyante et enjouée. McGonagall observait leur table d'un regard fier car au fond d'elle, il lui était impossible d'être complètement neutre, ayant été directrice de Gryffondor pendant de longues années. Le professeur Flitwick qui était à sa droite l'avait bien remarqué et semblait frustré que sa maison ait perdu, ce qui ne faisait qu'agrandir le sourire de la directrice. Bill Weasley, devenu le nouveau directeur de la maison, semblait ravi lui aussi et discutait joyeusement avec Slughorn. Rogue portait, comme à son habitude, un regard neutre et froid sur la Grande Salle et ne paraissait pas intéressé par les conversations de ses collègues.
L'ambiance autour d'Hermione était entraînante. Elle voyait tous ses amis sourire et elle-même ne pouvait empêcher ses lèvres de s'étirer. Elle participait aux discussions, sauf celles concernant le Quidditch, et Neville avait commencé à parler avec elle de Botanique. Elle n'en était pas particulièrement fan, mais en voyant les étoiles qu'il avait dans les yeux lorsqu'il en parlait, elle ne voulait pas l'interrompre. Il était en face d'elle et de là où elle était, la jeune femme avait une vue sur les tables de Serdaigle et Serpentard. Elle fut déçue de ne pas y voir Drago, bien que ses amis étaient bien assis, en train de dîner. Elle supposa qu'il devait encore une fois avoir loupé le repas, pour son plus grand malheur. Elle tourna à nouveau la tête vers Neville avec regret et reprit sa discussion.
Ron se sépara de ses deux amis ainsi que de sa sœur devant la Grande Salle et remonta à la salle commune de Gryffondor avec Neville, Dean et Seamus. Ces derniers n'avaient pas l'air interpellé par le fait que Ginny et Harry ne partaient pas dans la même direction qu'eux, et Hermione en fut étonnée.
- Les garçons sont au courant que vous dormez dans l'appartement des préfets ?
- Non, je ne crois pas, pourquoi ? répondit Harry.
- Ils n'ont pas réagi une seule fois au fait que vous ne dormiez plus à la Tour Gryffondor. Ils sont dans la même chambre que toi, mais ils ne t'ont rien demandé ?!
- Imagine s'ils s'étaient inquiétés d'où nous étions chaque année, Hermione ! Ils ne s'en sont jamais vraiment souciés parce qu'ils savent que nous ne sommes pas vraiment des élèves normaux, ricana-t-il. Nous avons passé six années à courir partout dans le château, alors je les comprends, répliqua-t-il en haussant les épaules.
- Les filles de ma chambre n'ont rien dit non plus, mais on ne s'apprécie pas vraiment de toute façon, dit Ginny d'un ton sarcastique.
- Ce sont toujours les mêmes ?
- Non, je suis avec Romilda Vane et Parvati Patil, désormais. Mes anciennes camarades ne sont pas revenues à Poudlard et j'aurais été seule dans le dortoir, alors j'ai été répartie avec elles.
- Ma pauvre, pouffa Hermione.
- Disons que je ne me plains absolument pas d'être partie, soupira Ginny en levant les yeux au ciel. Vane a toujours essayé de draguer Harry, alors elle sentait la jalousie à plein nez. Et Parvati... Elle n'est pas vraiment mieux, mais au moins elle ne me jette pas des regards noirs dès qu'elle me voit.
- Elles sont vraiment... bizarres, fit Harry avec une grimace.
- Non, elles sont simplement avides de popularité, répondit Hermione en rigolant. Imagine deux secondes, sortir avec Le Survivant, l'Elu, l'Homme à la cicatrice d'éclair, Celui-Qui-A-Vaincu, le Sauveur ! Avec ça, elles seraient les reines de Gryffondor !
- Elles sont vraiment idiotes, grogna Ginny.
Harry pouffa en entendant la réaction de la rouquine et passa un bras autour de ses épaules pour la rapprocher de lui. Ils continuèrent de se moquer des deux filles jusqu'à arriver devant le tableau du cinquième étage. Les trois élèves étaient morts de rire en entrant dans le séjour et ouvrirent la porte dans un grand éclat de rire, provoqué par une remarque de Ginny.
Drago s'y trouvait déjà, accoudé à la grande fenêtre près de la cheminée, une cigarette dans la bouche. Le froid entrait, mais il ne semblait être dérangé par cela. Lorsqu'il s'aperçut de l'arrivée des trois autres, il se retourna et fit disparaître son mégot. Hermione s'approcha de lui après avoir déposé sa cape.
- Pas assez rapide, je l'ai vue, sourit-elle en l'entourant de ses bras.
Il se contenta de sourire légèrement et de l'embrasser sur le front, avant de l'encercler à son tour. Les deux autres rejoignirent le canapé près du feu pour se réchauffer, Harry regardant d'un air méfiant le Serpentard, mais fut assez discret pour ne pas être vu. Ginny s'allongea, posa sa tête sur ses genoux et il passa machinalement sa main dans ses cheveux de feu.
- Tu n'étais pas au dîner, murmura Hermione contre le torse du blond.
- Je n'avais pas faim.
- Drago...
- J'en ai profité pour commencer le devoir de Potions, ajouta-t-il vivement, pour changer de sujet.
- Je vois, soupira-t-elle, se laissant entraîner dans son jeu. Tu l'as terminé ? Je l'ai fait, mais je crois que je me suis trompée sur l'un des points de la troisième partie de la préparation, tu pourras jeter un coup d'œil ? demanda-t-elle timidement en le tirant vers le second canapé où elle s'assit, se calant confortablement dans ses bras.
- Hermione Granger qui demande de l'aide sur un devoir ? railla-t-il en haussant un sourcil moqueur.
- Tu es meilleur que moi en Potions, ce n'est pas un secret. Je veux juste être sûre de ne pas m'être trompée, bougonna-t-elle avec une moue que le blond trouva attendrissante.
- Je me moque de toi, Granger, ricana-t-il. Je regarderai, mais je n'ai pas encore eu le temps de le finir, je m'y suis mis seulement en rentrant de chez Severus.
- Tu es allé le voir ? s'étonna-t-elle, après l'avoir remercié d'un rapide baiser sur la joue.
- Oui, après le match. D'ailleurs, il m'a dit de vous dire qu'il a réussi à avoir un rendez-vous au Ministère, pour samedi, annonça-t-il d'une voix plus forte, pour que les des autres – qui discutaient aussi de leur côté – puissent entendre.
- Super...
- Je vois que tu as l'air ravi de recevoir tout ce qui appartenait à tes parents, mon chéri, pouffa Ginny.
- Ce n'est pas ça, mais je pensais que nous pourrions y aller en semaine, je devais aller voir Teddy samedi, je l'avais promis à Andromeda.
- L'un n'empêche pas l'autre, ça ne durera pas toute la journée, n'est-ce pas, Drago ?
- Une heure maximum. Il a pris rendez-vous à dix heures.
- Bon, ça devrait aller, affirma le brun en hochant la tête. Je dois y aller pour déjeuner, tu veux venir, Hermione ?
- Avec plaisir, sourit-elle gaiement. Je ne les ai pas vus depuis le début de l'été et Teddy doit avoir bien grandi !
- Oui, acquiesça-t-il les yeux pétillants, se remémorant les souvenirs qu'il avait avec le bambin. Beaucoup, tu verras. D'ailleurs, je ne savais pas que ta mère était proche d'Andromeda, Malefoy.
Le blond tourna brusquement la tête vers Harry, les yeux plissés. Hermione le sentit se tendre en entendant son frère parler de Narcissa Malefoy et lui attrapa discrètement la main, entrelaçant ses doigts aux siens.
- Moi non plus, Potter. J'ai appris ça il y a quelques jours, répondit-il sèchement, les dents serrées.
- Oh. Comment va-t-elle ?
- Bien, fit-il simplement, plus tendu que jamais et en tentant de garder son calme, la mâchoire crispée.
- Tu as des nouvelles de George, Ginny ? lança alors Hermione pour couper court à la conversation.
Cette dernière sentit le blond se détendre légèrement dans son dos, tandis que Ginny lui répondait. Elle se blottit un peu plus contre lui et ramena leurs deux mains contre son ventre, faisant des petits cercles avec son pouce sur celle du jeune homme qui se détendit davantage à ce geste.
La discussion autour des Weasley continua pendant de longues minutes, puis dériva sur les cours que donnait Bill Weasley. Harry était ravi de leur nouveau professeur.
Ginny ne tarda pas à s'endormir, allongée sur le brun, sa main passant toujours dans ses cheveux d'un geste régulier. Quand il le remarqua, Harry reposa sa tête délicatement sur le canapé, avant d'aller embrasser sa sœur, puis retourna chercher sa belle qu'il porta jusqu'à leur chambre, non sans avoir souhaité une bonne nuit à ses colocataires. Hermione cala sa tête dans le creux du cou de Drago, qui la serra dans ses bras.
- Moi aussi je veux être portée jusqu'à mon lit comme une princesse, marmonna-t-elle.
- Dans tes rêves, Mia. Je ne suis pas déménageur.
- Eh ! Je ne suis pas un objet, s'indigna-t-elle en se relevant après lui avoir donné un léger coup de coude.
- Ah bon ? demanda-t-il, un sourire en coin de bouche.
- Je n'ai pas besoin de toi de toute façon, je me débrouille très bien toute seule ! s'exclama-t-elle en se levant et en avançant vers la chambre d'une démarche fière, sans lui adresser un regard.
Elle n'eut cependant pas le temps d'atteindre la porte, car Drago avait avancé rapidement vers elle pour l'attraper par taille et la passer par-dessus son épaule. Il la portait comme un sac, la tenant par les cuisses, bien qu'elle gigote dans tous les sens pour descendre.
- Repose-moi ! Pose-moi au sol, Drago ! Tout de suite ! Malefoy ! protesta-t-elle en se débattant dans les bras du blond, non sans rire.
Mais il la tenait trop fermement pour qu'elle puisse se détacher de son épaule, ce qui le faisait ricaner lui aussi. Il entra dans la chambre et referma la porte d'un coup de talon. Toujours avec son paquet sur l'épaule, il s'avança vers le grand lit et la déposa dessus. Elle se retrouva allongée sur le matelas, mais avant qu'elle n'ait pu faire le moindre mouvement, il était monté sur le lit à son tour et l'entourait avec ses coudes posés de chaque côté de sa tête. Ils se regardèrent dans les yeux, se souriant l'un à l'autre pendant de longues minutes. Puis, pris d'une pulsion, il plongea sur ses lèvres en rapprochant ses mains pour les poser sur ses joues. Elle sourit contre ses lèvres.
oOo
La Lune était haute dans le ciel. Un vent puissant fouettait le château de Poudlard. Seul le croissant argenté éclairait les alentours, même les torches normalement allumées autour des grandes portes étaient éteintes. Le vent n'avait épargné aucunes flammes, les seules qui n'étaient pas magiques. C'était une nuit agitée.
Si quelqu'un s'aventurait dans la Forêt Interdite, il s'apercevrait que les créatures y vivant n'étaient pas particulièrement calmes non plus. Les Centaures paraissaient plus énergiques que d'habitude, comme la plupart des espèces qui habitaient ces bois.
Comme tous les ans, les quelques jours qui précédaient l'éclipse lunaire venaient perturber les créatures et animaux autour de Poudlard. L'ambiance magique était pesante, plus particulièrement chez eux. Les sorciers et sorcières n'étaient pas particulièrement affectés par cela.
Pourtant, dans un appartement au cinquième étage du château, une jeune femme aux cheveux de feu se réveilla. Elle venait de sortir d'un affreux cauchemar, très sanglant, ce qui lui arrivait fréquemment depuis le début de sa grossesse. Cependant cette fois, en plus de son cauchemar, elle se réveilla en sursaut, des gouttes de sueur perlaient sur son front. Elle avait terriblement chaud.
La rouquine se redressa dans le lit et tourna la tête vers Harry. Il dormait paisiblement et n'avait pas bougé, malgré le mouvement brusque de Ginny. Elle sourit tendrement en voyant son visage endormi mais avant de pouvoir se rallonger, elle fut prise d'une puissante nausée, et sans tarder, elle sortit du lit et accourut vers la salle de bain attenante.
Elle ouvrit rapidement la porte et la referma pour ne pas réveiller le brun. Elle se précipita vers les toilettes et déversa le contenu de son estomac, c'est-à-dire presque rien étant donné qu'elle n'avait pas réussi à manger au dîner. Sa gorge la brûlait.
Après quelques minutes, elle sentit une main attraper ses cheveux et une autre se poser sur son dos. Elle continuait à vomir ses tripes, mais son ventre n'avait plus rien à donner et sa gorge devenait vraiment douloureuse. La nausée ne se calmait pas.
Alerté par de la lumière dans la salle de bain, Drago, qui s'apprêtait à sortir de l'appartement car il ne parvenait pas à dormir, s'était approché de la porte et avait entendu des bruits étranges. Il n'avait pas tenu et avait ouvert la porte.
En voyant la rouquine dans cette position, il avait hésité quelques secondes avant de finalement s'approcher d'elle et de se baisser pour lui tenir les cheveux. Elle tremblait et semblait vraiment souffrir. Au bout de quelques minutes, elle se redressa enfin et reprit une respiration plus calme. Le blond en profita pour se lever et faire apparaître un verre qu'il remplit d'eau d'un mouvement souple de sa baguette. Il s'accroupit à ses côtés et le lui tendit. Elle tourna la tête vers lui et écarquilla les yeux. Elle n'avait pas vu qui était là et pensait qu'il s'agissait d'Harry ou bien Hermione.
Elle se sentait légèrement honteuse mais ne le montra pas et tendit le bras pour attraper le verre. Son teint était très pâle, sa gorge lui brûlait et sa tête tournait. Elle se cala contre le mur et bu lentement le verre tendu par le blond. Il s'assit à côté d'elle, alors qu'elle repliait ses jambes sous son menton qu'elle posa sur ses genoux, fermant les yeux dans l'espoir de récupérer plus rapidement.
- Tu veux autre chose ? demanda-t-il d'un ton neutre au bout de quelques minutes.
- Non, merci, Mal-Drago.
- Tu veux que j'aille chercher Potter ? demanda-t-il sans relever l'utilisation de son prénom.
- T'embête pas, je vais y retourner, ça va déjà mieux, murmura-t-elle.
Mais au moment de se redresser, elle fut prise de vertiges et retomba au sol, la tête posée contre le mur. Drago secoua la tête et se leva. Elle esquissa un petit sourire en voyant son regard moqueur et reposa la tête sur ses genoux. Le blond ouvrit la porte menant à la chambre et entra. Harry dormait à poings fermés, ce qui fit soupirer le blond. Il ne savait pas comment le réveiller. Il ne savait pas non plus ce qu'il foutait là, mais il finit malgré tout par s'approcher du lit et secouer l'épaule du brun pour le réveiller. Il fut heureux de voir que malgré la malchance qu'il avait de devoir entrer dans cette pièce, le brun papillonna rapidement des yeux et fixa la silhouette face à lui. Il attrapa ses lunettes et se redressa d'un coup en voyant qui lui faisait face.
- Malefoy ?! Mais qu'est-ce que tu fous là ?!
- Va dans la salle de bains, Potter, au lieu de gueuler. Tu vas réveiller Hermione.
Harry fronça les sourcils et allait répliquer, quand il remarqua que Ginny n'était pas à ses côtés. Il fronça encore plus les sourcils, et n'accordant aucun autre regard au blond, se leva. Ne portant qu'un simple jogging, il ne prit pas la peine de s'habiller et se dirigea vers la pièce indiquée par Drago. Il se précipita vers la rouquine en la voyant au sol, mais Drago n'entendit pas ce qu'ils se disaient et, voulant leur laisser quelques minutes d'intimité, resta dans la chambre, face à la fenêtre.
Au bout d'un certain temps, il retourna dans la salle de bains, considérant qu'il leur avait laissé assez de temps seuls et qu'il pouvait retourner dans sa propre chambre. Ginny avait posé sa tête sur l'épaule de Harry et semblait dormir. Il lui caressait les cheveux et tenait l'une de ses mains. En voyant le blond entrer et se diriger vers la seconde porte, il l'interpella.
- Merci, Malefoy. D'avoir été là et de l'avoir aidée.
- Pas de quoi, grogna-t-il.
Harry sourit à la réaction du blond. Il commençait à le connaître et savait qu'il n'était pas du genre à vouloir jouer au héros, ni à aimer être remercié. Un peu comme lui. Il secoua la tête, un sourire aux lèvres, et regarda Malefoy quitter la pièce avant de reporter son attention vers la jeune femme dans ses bras. Il n'avait pas pris le temps de regarder l'heure, mais savait qu'il aurait du mal à se lever pour se rendre au Ministère le lendemain. Il attendit encore quelques minutes d'être sûr que Ginny dormait complètement, puis la porta jusqu'à leur lit et se coucha à ses côtés. Dans son sommeil, elle vint se blottir contre lui et il l'entoura de ses bras, avant de sombrer à son tour.
oOo
Severus Rogue leur avait donné rendez-vous devant la Grande Salle à neuf heures. Hermione avait dû sortir Harry elle-même de son lit et Ginny avait pu se rendormir complètement, contrairement à lui.
Il baillait encore lorsqu'ils arrivèrent ensemble au lieu de rendez-vous. Ils n'avaient même pas pu prendre de petit-déjeuner et Rogue les attendait debout dans sa robe de sorcier noire, les mains dans le dos, le regard ennuyé. Dès qu'il les vit, son regard s'adoucit et il tenta un léger sourire vers sa filleule.
- En voyant votre tête, je suppose que votre retard est de votre faute, Potter.
- Possible, marmonna le concerné en se frottant la nuque, les cheveux encore en bataille.
- Allons-y, fit Rogue en levant les yeux au ciel, faisant rougir Harry.
Severus ouvrit la marche et sortit du château, suivi par les deux autres. Hermione n'avait pas prononcé un seul mot, légèrement mal à l'aise. Harry remarqua qu'elle avait baissé la tête et lui donna un coup d'épaule, pendant qu'ils marchaient. Elle releva la tête et il lui lança un grand sourire, qu'elle lui rendit plus timidement.
Elle était avec lui, et le voir sourire à ses côtés la remotiva. Elle n'était pas seule avec son parrain, Harry serait là tout le long. Malgré la discussion qu'elle avait eu avec Severus, la jeune femme restait toujours aussi timide et gênée en sa présence. Les choses étaient tellement différentes de ce dont elle avait été habituée qu'elle parvenait difficilement à baisser ses gardes.
Le sombre professeur avait quelques mètres d'avance sur eux, mais il s'arrêta en atteignant le grand portail de l'école, se retournant vers les deux autres sorciers. Ils discutaient de la nuit qu'avait passée Harry, mais se stoppèrent en voyant Rogue les regarder et les attendre.
- Nous allons être obligés de passer par l'entrée des visiteurs. J'espère que ça ne vous dérange pas, dit-il sarcastiquement en regardant Harry.
- Nous devrions nous en sortir, répliqua le brun, les yeux légèrement plissés.
- Parfait. Ceci étant réglé, prenez mon bras pour que nous puissions transplaner.
Hermione soupira et attrapa timidement le bras tendu de Rogue, souhaitant faire au plus vite. Harry fit de même et ils transplanèrent brusquement, d'un même mouvement.
Ils atterrirent devant la cabine téléphonique qu'Harry connaissait déjà pour l'avoir utilisée avec Arthur Weasley quelques années plus tôt. Il n'avait aucun bon souvenir du Ministère de la Magie, mais savait qu'il n'avait pas vraiment le choix.
Ils entrèrent dans la petite cabine, serrés les uns contre les autres et Rogue tapa le code d'un geste souple. La magie s'activa et la cabine descendit sous le sol. Le silence était pesant pendant les quelques secondes de descente et quand la porte s'ouvrit, chacun d'eux eut l'impression de respirer à nouveau.
Severus ouvrit à nouveau la marche à travers la foule. En cette matinée, l'Atrium était rempli de travailleurs qui marchaient dans tous les sens. Les cheminées s'activaient, les discussions remplissaient le grand hall et tous les sorciers s'accumulaient devant les ascenseurs, malheureusement pour eux.
- Voilà pourquoi tu t'es réveillé aussi tôt, Harry, soupira Hermione.
- J'aurais dû rester dans mon lit, franchement, grogna-t-il en captant le regard d'une sorcière qui venait d'écarquiller les yeux et de le pointer du doigt.
- Cessez de vous plaindre, Potter. Dans plusieurs dizaines de minutes, vous serez l'un des sorciers les plus riches d'Angleterre.
- Génial, j'attendais que ça ! ironisa-t-il en baissant la tête pour tenter de se faire discret.
Personne ne répondit. Les files d'attente pour atteindre les ascenseurs ne semblaient pas diminuer, et le monde autour d'eux était agité. Les regards se tournaient vers l'étrange trio et des chuchotements se faisaient entendre. Rogue était juste devant eux.
- Il n'y pas moyen d'aller plus vite ? grogna Harry. Les gens nous reconnaissent et je ne serais pas étonné qu'on nous saute dessus d'une minute à l'autre.
- Cessez de vous plaindre, Potter, répliqua Severus. Je vous rappelle que vous avez sauvé le monde sorcier, il est évident que l'on se retourne sur votre passage, ajouta-t-il en levant les yeux au ciel, sans qu'ils ne puissent le voir.
- Comme si j'avais choisi ça, marmonna-t-il, alors qu'Hermione attrapait sa main pour essayer de le détendre.
- Si cela peut vous rassurer, reprit plus sérieusement le professeur, sans relever la remarque d'Harry, les employés du Ministère ainsi que le reste du monde sorcier, ont été avertis il y a plusieurs semaines déjà, que les émeutes et attaques sur les, je cite, « héros de la Bataille de Poudlard », seront gravement punies, confia-t-il. Cela explique donc que personne ne nous approche, malgré les nombreux regards. Bien évidemment, Shacklebolt a rédigé cette mise en garde pour empêcher cela, mais les plus intelligents d'entre-nous savent très bien qu'il n'y aura aucune conséquence. Il ne s'agit que de menaces pour empêcher tout problème, et comme vous pouvez le constater, cela fonctionne à merveille, railla-t-il.
- Je suis étonnée qu'il n'y ait aucun idiot pour le faire quand même, fit remarquer Hermione.
- Tant mieux, bougonna Harry en avançant dans la queue. Je n'aime pas du tout cet endroit.
Hermione lui offrit un sourire compatissant et serra plus fort sa main, faisant se détendre légèrement le brun. Il ne supportait vraiment pas d'être le centre de l'attention.
- J'ai quelque chose à vous proposer, fit soudainement Severus, toujours sans se retourner vers eux. Le soir d'Halloween approche et nous savons tous les trois ce que représente cette date. Je voulais donc vous proposer que nous nous rendions à Godric's Hollow.
- Sérieusement ? demanda Harry, abasourdi.
- Sauf si vous ne voulez pas.
- Bien sûr que si, s'empressa de répondre Harry. Est-ce que vous pensez que nous pourrons entrer... dans la maison ? interrogea alors le brun, tout d'un coup plus aimable envers Rogue.
- Vous allez en hériter tout à l'heure, alors oui. Hermione ? ajouta-t-il en se tournant vers la jeune femme.
- Il y a le Bal d'Halloween ce soir-là. Je suis censée l'organiser avec Drago, et en tant que Préfets-en-Chef, il faut que nous y soyons. J'aurais vraiment aimé, mais-
- Ce n'est absolument pas une raison valable. Vous devez organiser le bal, mais je pense que Minerva ne verra aucun inconvénient à ce que tu ne sois pas là ce soir-là. Si vous l'organisez correctement. Et puis vous pourrez missionner les autres préfets pour préparer le reste, la réunion a lieu demain si je ne me trompe pas.
- Penses-y, Hermione, l'encouragea Harry. Nous aurions l'occasion d'y aller le bon soir cette fois, sourit-il tristement.
Elle lui rendit un sourire nostalgique et leva la main pour lui presser le bras.
- Vous y êtes déjà allés ? s'étonna Rogue en fronçant imperceptiblement les sourcils.
- Oui, pendant que nous cherchions les Horcruxes. Nous avons fait une escale là-bas, le soir de Noël.
- C'était vraiment un échec, étant donné que nous sommes tombés sur Nagini et que Harry a cassé sa baguette, pouffa Hermione.
- Je vois, soupira leur professeur. Vous avez quand même pu aller au cimetière ?
Ils hochèrent tous les deux la tête, mais n'eurent pas le temps de répliquer, car leur tour d'entrer dans l'ascenseur venait d'arriver et que leur conversation ne passerait plus inaperçue. Ils étaient serrés contre d'autres sorciers et sorcières et c'est avec difficulté que Severus indiqua l'étage où ils devaient s'arrêter. Le silence régnait autour d'eux, mais ils ne tardèrent pas à atteindre leur étage. Bernie Pillsworth les attendait devant l'ascenseur et les salua.
- Monsieur Potter, Miss Potter, Lord Prince, dit-il en inclinant la tête. Bienvenue, veuillez me suivre je vous prie.
Il les accompagna vers son bureau dont il ouvrit la porte avant de s'effacer pour les laisser passer. Hermione avait trouvé étrange d'être appelée par le nom de ses parents biologiques, mais en sourit discrètement.
Le bureau n'avait pas changé aux yeux de Severus, mais ses deux élèves prirent quelques secondes pour l'observer. L'homme qui les avait accueillis était désormais derrière son bureau et toussa pour se faire remarquer. Les têtes se tournèrent vers lui, ce qui le mit mal à l'aise, mais d'un geste de la main, il les invita à s'asseoir.
- Bon, eh bien nous allons pouvoir commencer, fit-il d'un air gêné. Comme vous devez sûrement le savoir, vous êtes les seuls bénéficiaires de ce testament-ci. Bien sûr, vos parents avaient légué des choses à leur entourage, mais dans le monde sorcier il faut-
- Ils sont au courant, allez droit au but, Pillsworth, l'interrompit Rogue, de son habituelle voix froide.
- Oui, bien sûr, bien sûr. Pardonnez-moi. Allons-y.
Il accompagna ses mots d'un coup de baguette qui lui apporta un parchemin scellé. Il brisa le sort qui fermait le testament, qui se déroula sous les yeux ébahis de Harry et Hermione, assis droits sur leurs sièges. L'homme se racla la gorge et entama son récit.
- "Dernières volontés et testament du Lord James Fleamont Henry Potter et de Lady Lily Victoria Potter, pour leurs enfants Harry James Potter et Hermione Jean Potter..."
Comme pour Drago, Pillsworth les avait amenés dans son bureau. Severus avait veillé à ce que leur rendez-vous reste secret, pour éviter de faire répandre des commérages à propos d'Hermione, ou que le public s'exalte davantage sur les deux Potter.
- "À Harry James Potter et Hermione Jean Potter, les six coffres Potter et leurs contenus. Les manoirs et résidences d'Aberdeen, de Canterbury, de Godric's Hollow, de Bristol, de Jedburgh, de Portsmouth, de Southwold et le Manoir Originel de Castle Comb. Les résidences françaises de Paris et Nice. Les appartements de Londres, Edimbourg, Stirling, Berlin et Waterford. Les elfes de maison Balter, Bear, Belem, Bina, et Blair. Et enfin, les titres de Lord et Lady Potter, ainsi que les responsabilités liées à ce titre."
Hermione n'en revenait pas du nombre de choses dont ils avaient hérité. Elle n'osait pas imaginer toutes les richesses que contenaient les coffres de Gringotts. Ils avaient hérité de onze habitations différentes, et elle ne parvenait pas à comprendre l'utilité d'en posséder autant.
De plus, jamais elle n'aurait imaginé posséder un jour des elfes de maison, elle qui avait toujours défendu leurs droits. Au plus profond d'elle-même, elle espérait que ses parents avaient libéré leurs elfes, comme l'avait fait Narcissa Malefoy. Elle imaginait bien Lily Potter, elle-même Née-Moldue, demander à son mari cela, si ça n'avait pas déjà été fait. Cependant, la jeune femme avait compris au fil des années – et aussi après de nombreuses discussions avec Drago – que son acharnement à libérer les elfes de maison n'avait pas vraiment lieu d'être.
Évidemment, elle était toujours autant révoltée de savoir à quel point certains sorciers maltraitaient leurs elfes, mais savait que ceux qui étaient bien traités ne seraient jamais plus heureux qu'en servant des sorciers. Aussi, ses convictions avaient quelque-peu changé, et désormais, elle espérait plutôt pouvoir contrôler la façon dont étaient traités les elfes de maison plutôt que de les libérer à tout prix, lorsqu'elle aurait sa place au Ministère. Si elle l'avait un jour.
De son côté, Harry ne pensait pas différemment de sa sœur à propos de leur héritage. Il avait toujours pensé avoir hérité d'énormément de richesses de la part de ses parents, puis de Sirius, mais en entendant l'énumération que faisait Pillsworth, il avait été abasourdi.
Rogue, lui, n'était pas particulièrement étonné, ayant connu la richesse de James Potter, bien que voir que deux jeunes adultes de dix-huit ans venaient probablement de devenir les deux sorciers les plus riches d'Angleterre et d'Ecosse réunies était assez inhabituel.
- Nous allons pouvoir passer à la cérémonie de passation de titre, repris Pillsworth quand il vit les deux Potter remettre les pieds sur Terre. Vous pourrez bientôt y aller, je vous le promets, sourit-il ensuite en voyant l'air désespéré d'Harry. Tendez vos mains droites, s'il vous plaît.
Contrairement à la cérémonie de Drago, les mains des trois sorciers ne se touchèrent pas. D'un coup de baguette, l'employé du Ministère lia leurs trois poignets seulement avec des liens magiques, qui entourèrent leurs trois mains pour se réunir au centre du triangle qu'elles formaient.
- En ce samedi vingt-quatre octobre mille neuf cents quatre-vingt-dix-huit, moi, Bernie Pillsworth, m'engage à effectuer la cérémonie de passation de titre entre les regrettés Lord James Fleamont Henry Potter et Lady Lily Victoria Potter et les Héritiers Harry James Potter et Hermione Jean Potter, en toute transparence et légalité. Héritiers, en ce jour, acceptez-vous de recevoir le titre de Lord et Lady Potter ?
- Oui, répondirent-ils en chœur.
- Vous engagez-vous à respecter les responsabilités liées à ce titre et à représenter correctement la famille Potter ?
- Oui.
- Je vous déclare donc, depuis ce jour et jusqu'à votre mort, Lord et Lady Potter.
D'un nouveau coup de baguette, les liens se séparèrent et remontèrent autour des mains de Harry et Hermione. Les fils dorés tournèrent sur chacun de leurs doigts et s'immobilisèrent autour de leur annuaire respectifs pour former deux chevalières marquées par les armoiries Potter.
Les liens magiques disparus, ils purent observer le nouvel objet à leurs mains. Sur les chevalières, deux épées noires croisées étaient entourées par des petits rubis et en-dessous la devise était écrite en noir elle aussi : Prosperat Tute.
- Je ne sais pas si vous êtes au courant, mais ces chevalières resteront à vos mains pour toujours. Elles sont magiques et ce sont elles qui vous lient au contrat magique de Lord et Lady. Vous représenterez la famille Potter jusqu'à votre mort, même en cas de mariage. Vous garderez votre titre et ne porterez aucune autre chevalière. Seulement une alliance en cas de mariage. Avez-vous des questions ?
- Oui, s'il-vous-plaît, fit Harry en relevant la tête vers l'homme en gris. J'aimerais savoir, si je me marie, ma future femme deviendra-t-elle une Lady ?
- Oui, dans tous les cas, qu'elle soit elle-même déjà Lady, ou non. Elle deviendra Lady Potter, car selon les anciennes lois, lors d'un mariage avec un Lord, son épouse prend son nom et le titre de sa famille.
- Vous voulez dire que si je me marie avec un Lord, je deviendrai la Lady de sa famille ? demanda à son tour Hermione.
- Exactement.
- Mais je ne me ferais plus appeler Lady Potter ?
- Pas couramment. Magiquement vous demeurerez Lady Potter à jamais, mais dans la vie de tous les jours vous serez appelée par le nom de votre futur mari.
- Et s'il n'est pas Lord ?
- Alors, votre futur mari prendra le titre de Lord Potter - s'il est sorcier bien-sûr.
- Je vois, souffla Hermione. C'est une vision assez patriarcale.
- Malheureusement, les lois n'ont jamais vraiment été repensées. Il est tellement plus rare de voir des sorciers de votre grade, que ces lois ne sont presque plus utilisées. Donc c'est une vision du mariage et de la vie très ancienne.
- Bon. Merci pour vos réponses, Pillsworth, mais nous devons y aller maintenant, les interrompit Rogue avec son éternelle voix ennuyée.
- Oh. Très bien, répondit-il nerveusement, en se levant, rapidement suivi des trois autres.
Ils se serrèrent la main, puis les Potter et Severus quittèrent la pièce pour se rendre vers l'ascenseur. Le rendez-vous n'avait pas duré longtemps.
Ils ne savaient pas quoi dire, ne se rendant pas vraiment compte de l'impact de ce qu'il venait de se passer. Tous étaient donc silencieux.
- Je vais devoir demander la main de Ginny, annonça d'un coup Harry, alors qu'ils attendaient l'ascenseur.
- Quoi ?! sursauta Hermione.
- Qui vous l'a dit ? demanda calmement Severus.
- Malefoy.
- Quelqu'un pourrait m'expliquer, s'il vous plaît ?! Sauf si je dérange, dites-le-moi dans ce cas, siffla Hermione.
- C'est encore une des vieilles lois, Hermione. Ginny est enceinte de moi et je suis Lord maintenant. Quand notre fils naîtra, si nous ne sommes pas mariés, il ne sera pas reconnu.
- Donc vous devez vous marier avant, je comprends mieux, soupira-t-elle. Tu aurais préféré attendre ? lui demanda-t-elle ensuite d'une voix douce.
- Probablement, mais ça ne me dérange pas plus que ça, répondit-il en haussant les épaules, alors qu'ils entraient dans l'ascenseur vide. Je suis heureux avec elle, donc ça ira. Je ne sais juste pas comment faire, ajouta-t-il en se frottant la nuque.
- Ne t'inquiètes pas pour ça, je t'aiderai, répliqua Hermione avec un clin d'œil.
L'ascenseur se mit en marche, alors qu'Harry souriait à sa sœur.
La jeune femme, quant à elle, venait de se découvrir un tout nouvel objectif pour son entrée au Ministère. Changer ces foutues anciennes lois sorcières.
Et voilà ! Harry et Hermione sont définitivement Lord et Lady ! Petit moment Ginny/Drago, qu'en avez vous pensé ? Donnez-moi votre avis dans une review !
Merci à Suldreen194 et Choixpeau de fic pour leurs corrections et relectures !
A samedi,
Writer8Hell ;)
