Le bureau des héros - 9

Discussions


Le lendemain matin, Marinette terminait son café et Adrien sortait de la douche quand on sonna à la porte de l'appartement.

— Nino ou Alya ont prévu de passer ? s'étonna Adrien.

— Je ne crois pas, dit Marinette en se déplaçant pour ouvrir.

Elle tira le battant et tomba nez à nez avec Nathalie. Elle resta une seconde pétrifiée de surprise avant de se reprendre.

— Bonjour, Nathalie, la salua-t-elle pour prévenir Adrien de l'identité de leur visiteuse. Je vous en prie, entrez.

Elle s'effaça pour libérer le passage, puis ferma la porte derrière le dos de la nouvelle venue.

— Nathalie ? s'étonna Adrien. Tout va bien ?

— Tout à fait. Je suis désolée d'arriver sans prévenir, mais je voulais vous parler à tous les deux.

Adrien et Marinette échangèrent un regard inquiet. Gabriel allait-il tenter d'agir contre leur relation ?

— Je vous en prie, asseyez-vous, invita Adrien en désignant un fauteuil face au canapé. Une tasse de café ?

— Je veux bien, accepta Nathalie en prenant la place indiquée.

Adrien prit une dosette et fit signe à Marinette qu'il s'occupait de remplir les tasses. La jeune fille prit place sur le canapé, face à la visiteuse.

— Vous avez été souffrante, à ce qu'on m'a dit, commença Nathalie. J'espère que vous êtes totalement remise.

— Je vais mieux, je vous remercie.

Adrien arriva avec deux tasses. Une pour Nathalie et l'autre pour lui. Il avait également amené sur une assiette les gâteaux que son amie avait ramenés la veille de la boulangerie. L'assistante de son père ne fit pas mine de se servir. Elle regarda les deux jeunes gens et indiqua :

— Je voudrais que vous fassiez en sorte que le Papillon n'ait plus besoin de vos deux Miraculous.

Adrien ouvrit la bouche, mais sans émettre un son, profondément choqué. Marinette en resta figée un moment. Nathalie se pencha pour prendre sa tasse de café et la porta à ses lèvres. Sous le regard abasourdi de ses hôtes, elle en but quelques gorgées et reposa la tasse.

Marinette dut s'y reprendre à plusieurs fois avant de pouvoir demander :

— Que le Papillon veut-il faire avec ces Miraculous ?

Nathalie se tourna vers Adrien :

— Il veut faire revivre sa femme.

Le teint du jeune homme devint crayeux. Il avala son air et se fit confirmer d'une voix rauque :

— Il veut faire revenir… ma mère ?

— C'est cela.

— Mais… mais cela fait cinq ans qu'elle est partie. Elle… je ne sais même pas où elle est enterrée, mais… c'est impossible.

— Elle n'a pas été enterrée, lui apprit Nathalie de sa voix monocorde. Quand les médecins ont annoncé qu'elle était tombée dans un coma irréversible, votre père l'a faite cryogéniser. Elle repose actuellement dans une serre souterraine qui se trouve sous le jardin.

La bouche entrouverte, Adrien parut manquer d'air. Il devint encore plus pâle, puis se leva brusquement et partit dans le corridor. Après des pas précipités et une porte ouverte à la volée, les deux femmes entendirent des haut-le-cœur. Le temps parut s'arrêter puis elles se regardèrent, échangeant un instant leur inquiétude pour Adrien. Marinette rompit le contact visuel et prit la tasse de café d'Adrien d'une main tremblante. Quand elle la reposa, elle avait repris le contrôle de ses nerfs.

— Vous comptez sur Adrien pour faire changer son père d'avis ? interrogea-t-elle.

— Prévenir les autorités qui pourraient obliger Gabriel à organiser des funérailles aurait davantage de chance d'aboutir, la corrigea Nathalie.

Marinette se donna le temps de réfléchir. Nathalie pouvait en théorie donner l'alerte elle-même. Elle ne le souhaitait pas, refusant d'être impliquée. Son objectif était donc clair. Et effectivement, la présence d'Émilie Agreste sous le jardin ne faisait pas son affaire. Si Nathalie avait été, un temps, prête à seconder Gabriel dans ses projets, c'en était terminé. Elle avait ses propres priorités. Bien.

— Il faudra des preuves, fit remarquer Marinette.

— Vous avez suffisamment d'éléments pour aller les chercher vous-mêmes, répliqua Nathalie. Pour information, l'alerte anti-intrusion n'est active que dans la maison elle-même.

Eh bien, voilà qui ressemblait bien à une invite, songea Marinette. Il s'agit de poser les bonnes questions :

— Pas d'autres dispositifs de surveillance ? s'enquit-elle.

— Pas dans la partie secrète. Il a été considéré que la probabilité que quelqu'un entre par la coupole était assez basse pour ne pas prendre le risque de faire venir quelqu'un pour poser les caméras et mouchards dans cette partie du bâtiment. Par contre, si vous entrez dans le bureau par le passage intérieur, il y a un détecteur de mouvement et vous serez filmés. Mais cela ne déclenchera pas l'alerte qui ne réagit qu'aux intrusions du dehors. Sans alerte, la bande ne sera lue que le lendemain matin.

— Où sont conservés le grand Livre et le Miraculous du Paon ? continua-t-elle à enquêter.

— Adrien le sait.

— Et le Miraculous du Papillon ?

— Gabriel le porte constamment sur lui.

— Même la nuit ?

— Je n'ai pas encore eu l'occasion de vérifier.

Et tu ne l'auras pas tant qu'on n'aura pas fait le ménage, je suppose. Il va falloir s'y prendre en deux temps, alors.

— Pensez-vous probable qu'il y ait une nouvelle alerte akuma prochainement ?

— Difficile à dire. Elles sont généralement opportunistes. Mais la semaine passée a été fatigante pour tout le monde.

Alors que Marinette réfléchissait pour trouver une autre question à poser, Nathalie se leva.

— Je vous remercie pour votre hospitalité, déclara-t-elle formellement comme si elle clôturait une visite de courtoisie. Il est temps que j'aille travailler.

— Merci pour votre visite, répondit Marinette non moins courtoisement.

Elle n'alla pas jusqu'à ajouter que cela avait été un plaisir. Elle était trop inquiète pour Adrien.

Elle raccompagna Nathalie à la porte et fonça vers le fond de l'appartement. Elle trouva Adrien assis par terre dans la salle de bain, le dos à la douche. Elle s'agenouilla devant lui.

— Ça va aller ?

— Pour mon père, j'étais préparé. Ça fait deux jours que je tente de m'y faire. Mais pour ma mère…

Il la regarda d'un air tellement perdu que Marinette sentit son cœur se fendre.

— Il est fou, je ne vois que ça, souffla-t-il.

Marinette ne répondit pas. Elle n'avait pas à juger le père d'Adrien. Et puis, quelles qu'en soient les raisons, ils avaient un devoir à accomplir et ils s'y tiendraient, sans que les personnes impliquées n'y changent rien.

Adrien parut se reprendre :

— Eh bien, Milady, quel est le plan ?

— C'est Nathalie qui l'a défini. J'aimerais faire venir Alya et Nino pour en parler. On va avoir besoin d'eux.

— D'accord, je te laisse les appeler.

Marinette nota qu'il n'insistait pas pour qu'elle lui en dise davantage avant l'arrivée de leurs amis. Sans doute avait-il besoin d'encore un peu de temps pour digérer ce qu'il venait d'apprendre. Elle l'embrassa tendrement et sortit pour lancer ses appels.

oOo

Leurs amis arrivèrent dans les vingt minutes. Ils s'installèrent et Marinette leur fit un résumé de la situation :

— Nathalie est venue nous voir ce matin. Elle nous a fait savoir qu'elle sait pour nos Miraculous et nous a donné des informations pour faire échouer le plan du Papillon.

— Elle sait ? s'étouffa Nino.

— Elle est vraiment de notre côté ? s'interrogea Alya.

— Elle semble avoir un réel intérêt à ce que tout cela prenne fin, indiqua Marinette. Mais il est vrai qu'en lui faisant confiance, nous prenons un risque. Quoi qu'il en soit, elle nous a révélé pourquoi le Papillon a besoin de nos Miraculous.

— Que veut-il en faire ? demanda Alya.

— La Papillon veut faire revenir la mère d'Adrien, expliqua Marinette. Elle a été cryogénisée et est toujours présente dans une partie secrète de la maison. Nathalie pense que si nous pouvons faire en sorte qu'elle soit inhumée, le Papillon n'aura plus de raison de récupérer nos Miraculous.

Les regards de Nino et Alya exprimèrent largement leur horreur.

— Oh, mec ! souffla Nino en se tournant vers son ami.

— Ne vous en faites pas, répondit Adrien. À ce niveau, je n'arrive plus à réaliser vraiment.

— En ce qui concerne Nathalie, reprit Alya après avoir jeté un regard de compassion vers Adrien, tout le monde est conscient qu'elle est sans doute Mayura ?

— Oui, bien entendu. Mais elle semble avoir changé de tactique, répondit Marinette. Elle veut maintenant amener le Papillon à faire son deuil.

— Mais pourquoi ? interrogea Nino. C'est quoi, son intérêt ?

— Épouser mon père, je suppose, avança Adrien.

Il y eut un silence.

— Et… C'est bien ? demanda encore Nino.

— Je pensais que cela se ferait plus tôt, avoua Adrien. Je n'avais pas imaginé que mon père espérait…

Il laissa la phrase inachevée.

— Nathalie sait qui vous êtes, c'est certain ? reprit Alya.

— Oui, elle a parlé de nos Miraculous. Et elle sait aussi qu'on a découvert où habitait le Papillon : elle a dit qu'on saurait comment entrer.

— Et le Papillon, le sait-il ? s'inquiéta Nino.

— Je ne pense pas, répondit Adrien. J'ai parlé longuement avec mon père, samedi soir, et il a été comme d'habitude. Ce qui l'inquiétait, c'est que Marinette sorte avec moi par intérêt en pensant que cela lui donnerait des passe-droits dans le monde de la mode.

Alya regarda Marinette qui haussa les épaules.

— Et comment pense-t-elle que vous pouvez amener le Papillon à faire enterrer sa femme ? enquêta l'apprentie journaliste.

— Elle ne l'a pas dit clairement, répondit Marinette. J'ai pensé que prévenir le maire de Paris de la situation serait la solution. Non seulement il a un intérêt politique à faire cesser les attaques, mais c'est un ami proche du Papillon et cela l'aidera à trouver le bon angle de persuasion.

— Pourrait-il le faire mettre en prison ? s'inquiéta Adrien.

— Je ne sais pas, avoua Marinette.

— Il n'a pas trop intérêt à ce que l'identité du Papillon soit connue, analysa Alya les yeux dans le vague. Il est notoire qu'ils sont proches et il s'est beaucoup impliqué pour que des lieux prestigieux parisiens accueillent ses défilés de mode. À sa place, je tenterais de régler cela de la manière la plus discrète possible. Une simple intervention sanitaire, excuse-moi pour cette expression, Adrien, sera sans doute le choix qu'il fera.

— Vous croyez qu'il va suffire d'aller voir le maire pour qu'il nous croie ? douta Nino.

— Nathalie a suggéré qu'on aille recueillir des preuves, exposa Marinette. Elle m'a affirmé que, dans la partie secrète de la maison, il n'y a pas d'alarme.

— Peut-on la croire ? s'inquiéta Alya.

— Tu penses que ce serait un piège dans le but de nous prendre nos Miraculous ? répondit Marinette. Ce ne serait pas une très bonne idée. Nous pouvons tout révéler au maire sans y aller. Nous n'allons sûrement pas y aller tous les quatre. Il était tout aussi simple de nous attaquer ici, alors que nous n'étions pas sur nos gardes. Adrien semble penser que les sentiments de Nathalie pour son père sont tout à fait plausibles. Mais c'est vrai que j'ai du mal à tout prendre au comptant. Ne serait-ce parce qu'il peut y avoir un système de surveillance dont elle n'est pas informée. Mais bon, on a toujours pris des risques dans nos combats.

Ils hochèrent tous la tête.

— Autre point, continua Marinette, j'ai demandé à Nathalie où se trouvaient le livre des Miraculous et le Miraculous du Paon. Elle m'a dit que tu le savais, Adrien.

— Pour le Paon, je ne sais pas, mais le livre est dans le bureau de mon père, dans son coffre-fort.

— Ah, c'est pour ça qu'elle a précisé qu'on pouvait s'y rendre, à partir de la partie secrète de la maison, comprit Marinette.

— Comment ouvrir le coffre ? demanda Alya. Vos objets magiques peuvent le faire ?

— Plagg le fera, répondit Adrien. C'est lui qui l'a ouvert la dernière fois.

— Donc, en gros, voilà le plan : on s'introduit de nuit dans la maison en passant par la coupole dont tu nous as parlé, Rena. On cherche l'endroit où se trouve la mère d'Adrien, on prend des photos. Pour le coffre, on verra plus tard. On espère ensuite que le maire agira rapidement.

— S'il ne le fait pas, menacez-le de mettre la presse au courant, conseilla Alya. T'en fais pas, Adrien, prévint-elle immédiatement, on n'en arrivera pas là.

— Il n'est pas question qu'on en arrive là, confirma sèchement Adrien.

Pendant un moment, personne n'osa reprendre la parole.

— Si vous exécutez ce plan, en quoi pouvons-nous vous aider ? demanda finalement Alya pour rompre le silence.

— Je voudrais que tu viennes avec moi pour l'expédition, indiqua Marinette.

— Attends, tu veux dire que je ne viens pas ? comprit Adrien.

— Discutons-en, proposa Marinette, qui avait assimilé les leçons de ses précédentes disputes avec son coéquipier.

Celui-ci parut surpris par cette nouvelle approche, mais se reprit rapidement et demanda un peu sèchement :

— Quelles sont tes raisons de m'évincer ?

— Pour commencer, il y a la raison de sécurité : nous ne devons pas amener nos deux Miraculous dans cette maison en même temps. C'est trop risqué.

— Je peux y aller avec Rena.

— C'est vrai. Mais maintenant, abordons l'aspect plus personnel. C'est la maison de ton père. Je trouve excessivement malsain que tu y entres comme un cambrioleur.

— Tu trouves mieux que je me dérobe devant mes responsabilités ?

— Je trouve normal que tu te mettes en retrait si tu peux te faire remplacer. Et puis, j'aimerais que tu considères ce qu'on va aller y chercher, continua-t-elle d'une voix douce. Je ne veux pas t'infliger ça, Adrien, c'est inhumain.

— Je pourrais le faire, assura-t-il.

— Nous n'en doutons pas, lui répondit Marinette. Mais est-ce une raison pour ne pas te ménager ? Tu n'as rien à prouver à personne !

— Je pense pareil, mon pote, intervint Nino. Avec tout ce qui t'est tombé dessus ces derniers jours, tu as le droit de nous demander de prendre ta place. Les amis, c'est fait pour t'aider quand tu as des ennuis.

Alya ne dit rien, mais son regard était éloquent. Adrien soupira :

— C'est bon, j'ai compris. Milady a raison, comme d'habitude.

— Je me trompe parfois, on le sait tous les deux, corrigea Marinette. Et j'ai tendance à être trop autoritaire.

Il lui sourit en tendant la main vers elle :

— Heureusement que j'ai eu des années d'entraînement avec Chloé, alors !

Elle se mit à rire en répondant à l'invite et vint se coller contre lui. Ils discutèrent encore des détails.

— Je comprends que tu ne veuilles pas que nos deux Miraculous soient dans le manoir en même temps, accorda Adrien. Mais puis-je au moins être à proximité pour pouvoir vous aider en cas de problème ?

— Si cela te rassure, pourquoi pas, accepta Marinette.

— Et moi ? demanda Nino.

— Plus on est de fous, plus on rit, accepta la cheffe de bande.

— Et pour le Miraculous du Papillon ? demanda Alya. Nous ne tentons pas de le récupérer ? Il peut changer d'objectif et continuer.

— Je suis totalement convaincue que reprendre ce Miraculous est indispensable, indiqua Marinette. Il faudra aussi récupérer le Paon et le livre des Miraculous. J'ai hésité, mais je pense qu'il ne faut pas qu'on rentre dans la maison cette fois-ci et qu'on se fasse filmer. Nous récupérerons tout en même temps. Mais cela ne pourra sans doute pas se faire tout de suite, car nous ne savons pas où celui du Papillon est conservé la nuit. Sans doute dans la pièce où se trouve son porteur. Si les choses se passent comme prévu, nous aurons une alliée qui pourra nous en dire davantage.

— Oh, comprit Alya.

Adrien resta impassible.

— Bon, demanda Nino. Et maintenant ? Quand est-ce qu'on se lance ?

— Ce soir, dit Marinette. Inutile d'attendre, nous ne serons jamais aussi prêts que maintenant. Nous pouvons perdre nos Miraculous à chaque attaque. On le fait, c'est tout.

— Tu ne veux pas attendre d'être entièrement remise, Marinette ? s'inquiéta Adrien.

— Il est dix heures et demie du matin. Je pensais retourner en cours, mais je vais plutôt me reposer pour être en forme ce soir. Alya, je te laisse voir ce qui est le mieux pour toi. Les garçons, je vous conseille d'agir comme d'habitude. Si vous vous occupez, la journée passera plus vite.

— Je vais aller en cours, décida Adrien.

— Moi aussi, dit Nino.

— Je prendrai le temps de vous faire un dîner, promit Marinette. Tu es d'accord, Adrien ?

— Tu es chez toi, ici, ma Pucinette. Invite qui tu veux.

— C'est vrai, Marinette, tu as emménagé ? demanda Alya d'une voix excitée.

— Oui, en partie, répondit l'intéressée en rougissant.

— D'après ce que j'ai compris, tant qu'on n'a pas récupéré sa machine à coudre, ce n'est pas totalement fait, plaisanta Adrien. Mais on l'attend pour demain.

— Félicitations ! clama Nino.

— C'est une bonne nouvelle, confirma Alya. Depuis le temps que vous vous ratiez, tous les deux !

— Oh, ça va, protesta Marinette. On a fait ce qu'on a pu.

— Faut admettre que vous n'avez pas perdu de temps depuis que vous savez qui vous êtes, reconnut Nino. Ça fait quoi, une semaine ?

— Oui, c'était lundi dernier, réalisa Adrien. J'ai l'impression que cela fait des mois.

— On va dire que ça a été une semaine chargée, commenta Alya.

— Avec du bon et du mauvais, soupira Adrien.

— On va se concentrer sur le bon, lui assura Marinette en posant sa tête sur ton épaule.

— Prenez ça comme un plan, les copains, plaisanta courageusement Adrien. Allez, Milady a donné des ordres, il ne nous reste plus qu'à les exécuter. Tu nous convoques à quelle heure, ce soir ?

— Vingt heures. On ne décollera pas avant minuit, je pense. Que conseilles-tu comme heure pour l'opération, Adrien ?

— Il y a quelques jours, j'aurais dit que minuit était assez tard… mais on a eu des attaques de nuit.

— Partons sur l'hypothèse qu'il n'y aura pas d'attaque, trancha Marinette. Nous aviserons s'il y a en a une. J'aurai Rena avec moi. Et tu ne seras pas loin non plus. On pourra très vite nous mettre en état de marche, tous les quatre.

Alya et Nino partirent. Marinette regarda Adrien :

— Tu vas tenir le coup ?

— Pas le choix, fit Adrien en haussant les épaules.

— Tu as le droit de craquer un peu.

— Et cela nous servirait à quoi ? On ne s'est pas battu tout ce temps pour que je te laisse tomber !

Sa voix s'était élevée avec colère sur les derniers mots. Marinette resta muette, regrettant d'avoir tenté de faire parler son amoureux. Ce n'était pas lui rendre service, manifestement.

— Désolé, dit-il finalement. Je vais en cours. Je vais devenir dingue si je reste là aujourd'hui.

Elle hocha la tête, n'osant prononcer un mot. Il s'approcha et l'embrassa sur le front.

— Ça va aller, promit-il. Ça va aller, répéta-t-il sans doute pour s'en persuader.


Ah, vous ne l'aviez pas vu venir, hein, le revirement de Nathalie ! Le prochain chapitre s'appelle "Suivre le plan"