Je radote comme toujours mais je ne peux pas poster un chapitre sans vous remercier pour vos mots sur les précédents. MERCI
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Merci à Cha, ma beta pour son indécrottable soutien.
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Enjoy
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Chapitre XXXIV : " L'envol "
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Ce matin-là, Dean est réveillé par la sonnerie de son portable. En grommelant, il tâtonne sous son oreiller, privé qu'il est de table de chevet vu qu'Audrey ne lui a jamais permis de récupérer son lit.
" Hm", sans même regarder qui l'appelle.
" Bonjour à toi aussi ", bougonne son interlocuteur.
" Bobby ? ", en tentant de se redresser. " Il... il est quelle heure ? "
Sam s'est retourné sur le flanc et le fixe, le regard encore endormi.
" 8 heures 10, princesse."
" Qu'est...qu'est-ce qui se passe ? " soudain plus alerte.
" Il se passe que votre mission est terminée... Vous pouvez ramener la petite chez sa tante."
" Et le procès ? " abasourdi, assis sur son lit, les cheveux hirsutes en se grattant la tête.
" Accord avec le juge et le procureurs... Dix ans sans possibilité de remise de peine."
" Dix ans ", répète-t-il, un peu vaseux, " C'est pas cher payé ", en s'avançant sur le bord du matelas.
" C'est mieux que rien ", mais au ton de sa voix, Dean sait qu'il partage son avis.
D'après le dossier, le petit trafic du Docteur Hess lui aurait rapporté plusieurs millions sur les quinze dernières années. Le nombre de donneurs dont le consentement de certaines restent sujet à caution n'a jamais pu être établi. Un premier rapport a fait état de plus de 200 victimes répertoriées pour qui les quelques centaines de dollar perçus pour un "don d'organe " représentaient une fortune et un espoir de lendemain meilleure pour peu que les suites de l'opération n'ait pas laissé trop de séquelles.
Un des assistants de la chirurgienne a prétendu que c'est le cas pour la moitié d'entre eux.
" Et pour Ketch ? " d'une voix plus basse tout en s'assurant qu'Audrey dort toujours.
" Deux ans ... et il peut s'estimer heureux, la note aurait pu être plus salée " et en écho, Dean entend le aurait dû que se garde bien de préciser Bobby.
Ketch, chauffeur et homme à tout faire du Docteur Hess qui n'a pas hésité à se salir les mains pour couvrir sa patronne avant de finir par la balancer pour se les laver.
" Avec la préventive, il devrait pouvoir sortir d'ici l'an prochain ", poursuit Bobby.
" Espérons que ça lui serve de leçon ", en continuant d'observer Audrey.
" Ce n'est plus de notre ressort... Vous avez rendez-vous à 16 heures même lieu, même adresse."
" On y sera ", sans réel enthousiasme.
" Tu vois, c'était pas si terrible, tonton ", le raille Bobby.
" Fais gaffe... J'ai pas encore bu mon premier café ", sur le même ton.
Il entend son éclat de rire grave à l'autre bout du fil.
" Demain journée de relâche... Je vous veux à l'agence, samedi à 10 heures."
" Oui, chef ", en mimant le salut militaire.
" Idjit ", en raccrochant aussi sec.
Dean surpris, fixe le cadran avant de rire en sourdine pour ne pas réveiller Audrey.
Entre-temps, Sam s'est habillé tout en tentant de suivre la conversation.
" Alors ? ", en enfilant ses chaussures.
" Accord... Le procès est clos... On ramène la petite chez elle... 16 heures ", en balançant le téléphone sur lit.
" Et son père ? "
" Deux ans mais avec la préventive, Bobby pense qu'il sortira l'année prochaine ", avant de s'étirer en baillant.
" C'est fini alors ? ", en passant d'Audrey à son frère.
" Faut croire."
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Audrey accueille la nouvelle en sautant au cou de Dean. Même si il comprend sa joie, il ne peut s'empêcher d'avoir un petit pincement au cœur. Il l'aime bien cette gamine avec ses couettes et ses yeux d'enfant qui en ont déjà trop vu.
" On peut encore aller à la piscine ? ", en s'écartant pour lui faire face.
" Si tu veux oui ", en prenant son frère à témoin qui donne son accord d'un franc sourire.
" Chouette ", en bondissant sur son lit.
" Comme tout est fini, ça vous dirait d'aller manger des pancakes ? " propose Sam.
" Audrey ? "
" Oh ouich ", en tenant se couettes entre ses mains.
C'est comme cela que 20 minutes plus tard, ils se retrouvent tous les trois à la terrasse d'un petit restaurant de quartier à dévorer des pancakes noyés dans le sirop d'érable.
" Je préfère le miel ", clame Audrey en versant sur sa pile de crêpes.
" Mais... ", la regarde faire Dean.
Et tous les trois éclatent de rire...
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Elle va décidément lui manquer cette gamine...
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Bien que peu bavard, Deacon reste quelqu'un d'avenant, répondant posément quand on lui parle, souriant aux blagues idiotes d'Abner tout en feignant ne pas entendre les éternelles attaques de Rob auxquelles plus personne ici ne porte attention.
Mildred est présente tout comme Jimmy qui, pour une fois, partage le repas avec eux.
Castiel vient de passer du statut de nouveau à celui d'ancien, cédant sa place bien malgré lui à Deacon.
Tout cela le laisse perdu dans ses pensées. Son arrivée ici lui paraît soudain si lointaine alors qu'elle ne remonte qu'à quelques semaines.
Les trottoirs de Portland... Quelque mois.
La guerre... Quelques années.
La vie tient à si peu et tant à la fois. Par automatisme, il pose ses mains sur ses genoux. Ses doigts flirtent avec les bords de ses prothèses.
Quand le repas est fini et que tous les résidents se dispersent, il retient Mildred.
" L'assistant social..", commence-t-il.
" Oui ? " devant son soudain silence.
" Laissez tomber ", en se rétractant.
" Je peux vous avoir un rendez-vous lundi si vous voulez ? " lance-t-elle alors qu'il fait faire demi-tour à son fauteuil.
" Laissez tomber ", en sortant de la pièce, plus aussi sûr de vouloir le rencontrer.
Pas encore prêt de l'entendre lui dire qu'il n'y a pas de place pour quelqu'un comme lui dehors.
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Mildred le regarde embarquer dans la camionnette depuis la fenêtre du salon après l'avoir vu tendre deux livres à Josuah.
" Mildred ? " l'interpelle Jimmy.
" Il va bientôt nous quitter ", bras croisés.
" Qu'est-ce qui vous faire dire ça ? ", en suivant son regard.
" Je le sais, c'est tout.. L'habitude ", en se tournant vers lui. " Et vous le savez tout aussi bien que moi ", sourire de connivence auquel il répond de même.
" Il risque de ne pas être le seul ", relance-t-il.
" Vous pensez à Sully ? "
Il acquiesce.
" Il a postulé pour un emploi de magasinier vendeur à quelques kilomètres de chez son ex-femme et de sa fille."
" Ils ont chacun trouvé une raison de se battre... une motivation ", satisfaite alors que la camionnette quitte le parking.
Le silence qui suit répond à la question muette qui flotte entre eux.
Leur vient l'ombre d'un homme aux yeux verts au visage parsemé de tâches de rousseur.
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Après une séance d'échauffement, quelques exercices à la poulie mais aussi un peu de vélo thérapeutique, Castiel se retrouve une nouvelle fois entre les barres parallèles sous les regards attentifs de Corbett et Hudson.
Hudson qui observe tous ses mouvements. Une répétition de la veille.
Marche avec appui sur les barres. Sans appui. Lancer de ballon de face et de profil.
Marche avec béquilles...
Hudson règle l'adaptateur. Castiel refait 20 mètres avec les béquilles. Corbett ne doit plus corriger sa position. Hudson ne doit plus toucher aux prothèses.
Un échange avec le kiné et l'orthopédiste donne son accord en se rapprochant de Castiel.
" Il est temps de lâcher vos béquilles ", lance Corbett, en tendant les mains vers lui.
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Il est temps de prendre ton envol...
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Les barres ne sont plus là pour lui donner ce sentiment de sécurité. Il va devoir leur faire confiance à eux. En ses prothèses.
Avoir confiance en lui surtout.
Les secondes défilent et puis soudain, il lâche les béquilles. Elles tombent sur le sol dans un bruit de métal qui résonnent longuement dans la salle.
Il attend que l'écho s'éteigne avant de lever les yeux et de croiser ceux de Corbett.
" On va travailler votre équilibre... vos réflexes... la relation : cerveau... centre d'appui... ", en passant de sa tempe à ses jambes, évitant les termes trop techniques.
Castiel hoche la tête avec un peu d'assurance cette fois.
" On est là ", le rassure Corbett.
" Je sais ", proche du murmure.
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À nouveau, des jeux de balle... Un peu plus en haut, un peu plus en bas... À droite, à gauche... Si au départ, Corbett le prévient, il en vient vite à la lancer au hasard.
Castiel manque perdre l'équilibre à plusieurs reprises mais il parvient toujours à le reprendre à la dernière seconde.
Hudson est là, prêt à agir.
" On passe à l'étape suivante...", en s'approchant. " Attention", l'alerte-t-il avant de le bousculer doucement, une main sur l'épaule.
Surpris, Castiel est déstabilisé. Hudson le retient, il sent tous les muscles crispés sous le T-shirt. Mode hypervigilance. Sursaut face à ce qu'il perçoit comme une agression.
Hudson fait un signe de la main à son collègue.
" On recommence ", posément après lui avoir laisser le temps de reprendre contenance.
Et recommencer, ils le font plusieurs fois, d'abord une simple poussée, légère. Puis une autre sur le côté. Une fois, Corbett, une fois Hudson.
Castiel ne perd plus jamais pieds. Il reste droit et se prend même à toiser les médecins. Les incitant à pousser plus fort. Il y a une étincelle de défit qui éclate dans ses rétines trop sombres.
De frustration aussi, il veut plus. Corbett non.
" Ça suffit pour aujourd'hui ", en le retenant, mains sur les deux épaules. " Demain ", en lui tapant sur celle de droite parce qu'il sait que ces mots, son patient a besoin de les entendre.
Castiel lui saisit les poignets et lui offre ce si rare et précieux vrai sourire. Celui qui atteint les yeux.
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Ils ont abandonné la piscine, la bouée et les parasols, comparé leurs bronzages tout en mangeant une glace au déjeuner.
Puis est venu le temps de faire les bagages. Audrey range ses affaires avec peu d'entrain, réalisant soudain ce que tout cela signifiait.
Elle n'ose pas leur demander si elle les reverra un jour, elle a trop peur de la réponse alors elle se terre dans le silence.
Elle range les crayons et les livres avant de tourner les pages des cahiers à colorier. Elle arrache son dessin, elle le donnera à son père à sa prochaine visite à table.
Dean et Sam partagent un sourire attendri tout en fermant leurs sacs avant de vérifier qu'ils n'oublient rien dans la chambre.
Au moment où Dean se retourne pour se rendre dans la salle de bains, il manque renverser Audrey qui le fixe, menton levé affichant un air satisfait qui n'annonce rien de bon.
" Oui ? " devant sa moue butée.
" Tu allais oublier ton dessin ", le gronde-t-elle, en lui tendant la page centrale du cahier.
" Génial ", grimaçant. " Tu me sauves la mise ", se frottant la nuque nerveusement tout en se saisissant du dessin de l'autre main.
Il imagine plus qu'il le voit, le fou rire que tente de retenir son frère.
" De rien ", répond-elle en retournant vers la table pour terminer de rassembler ses affaires.
Ils quittent la chambre sans un mot. Laisse un pourboire sous l'oreiller.
Audrey jette un dernier regard sur la piscine tandis que Sam rend les clefs de la chambre.
" On y va ", l'incite à la suivre Dean d'un main sur l'épaule.
Elle lève des yeux humides vers lui.
" Donne, je vais porter ta valise ", en la lui prenant de force avant de tracer droit devant.
Pas question de craquer pour une mioche.
Sam tend la main vers Audrey, sa main d'enfant disparaît dans la sienne.
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À 15 heures 50, Dean gare l'Impala devant la résidence de Toni Bevell.
" Prête ? ", via le rétroviseur.
Audrey lui sourit en serrant son ours dans ses bras.
Quand la portière claque, la porte de la maison s'ouvre.
" Aunnie ! ", hurle Audrey en abandonnant valise et ses baby-sitters derrière elle, courant vers sa tante.
Dean et Sam suivent les retrouvailles depuis le trottoir.
" Elle va me manquer ", balance Dean, appuyé sur le capot.
" À moi aussi."
" Te reste plus qu'à me faire une nièce maintenant ", en croisant les bras. "Tu sais histoire de compenser la perte ", en pointant la maison.
" Compenser la perte ? ", effaré.
" Bah quoi ? " dubitatif
" Dean... Dean... Sam ", crie Audrey en leur faisant des signes.
" Je crois que ta perte nous appelle ", réplique Sam, bitchface numéro 8.
" Aunnie, elle veut vous dire merci ", à bout de souffle d'avoir traverser toute l'allée au pas de course.
Elle leur prend à chacun une main et les tire à sa suite, ce qui a le don d'amuser la voisine promenant son chien. Dean lui sourit, embarrassé.
C'est comme ça qu'ils apprennent que Ketch en a encore pour six mois. Période durant laquelle, Bevell tentera de leur trouver un appartement dans la ville voisine, histoire de laisser Sioux Falls, sa clinique privée et Hess loin derrière eux.
Les frères refusent poliment son invitation à prendre le café, prétextant avoir rendez-vous avec Bobby.
Si Bevell semble apprécié leur pieux mensonge, il n'en va pas de même pour Audrey.
Ce sont les larmes aux yeux qu'elle les embrasse, refusant de desserrer ses bras de leurs cous.
Sa tante intervient et ce sont dans les siens que la petite éclate en sanglots.
Quand l'Impala redémarre, Dean allume aussitôt la radio.
Sur le tableau de bord, un dragon aux yeux bleus.
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Fin d'après-midi, un orage sec déchire le ciel. Assis sur son porche, Dean savoure un whisky dans lequel il fait tourner machinalement un glaçon.
De l'autre côté de la ville, Lemuel rapproche le fauteuil roulant. Depuis quelques jours, Castiel s'assied en compagnie de Lemuel délaissant sa chaise pour le banc.
Les éclairs et le tonnerre réveillent les souvenirs. Les craquements, la guerre. La lumière, les explosions.
Ils rejoignent Sully et Rob au salon, bientôt suivi par Abner et Deacon. Puis Martin et Cesar avec un plateau de gobelets de café frais.
On parle pour ne pas avoir à écouter la colère du ciel.
Ils restent ainsi jusqu'au dîner... Jusqu'à ce que l'orage s'éloigne et que la paix reprenne ses droits.
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Castiel les abandonne quand son téléphone sonne.
" Hello Dean."
" Hey, Cass. "
Après ce qui est devenu au fil du temps, ce que Dean appelle les banalités d'usage, ce sont les nerfs en pelote et les intestins qui tricotent qu'il se lance à l'eau.
" Ça te dit dimanche si je t'emmène manger les meilleurs burgers de Sioux Falls ? "
" Je croyais que c'était déjà le cas ? ", avec une innocence aussi déstabilisante que désarmante.
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Merde !
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" Attends de goûter les miens ", rétorque Dean, faussement bravache, le cœur dans les godasses.
Passe une seconde, puis une autre...
" Cass ? ", d'une voix hésitante.
" Chez toi ? "
" Non, je pensais t'inviter chez mes voisins mais bon...", en riant, la peur au ventre. " T'en dis quoi ? ", relance-t-il après avoir retrouver un peu de courage. " Ça te dit de venir à la maison ? ", espérant que dans cette simple phrase, Castiel comprenne tout ce qu'elle sous-entend.
" Dean ?! " circonspect.
Il le perçoit ce point d'interrogation en bout de ligne.
" Je me suis renseigné... Je peux louer des rampes... Tu sais pour... pour le porche ", s'emmêlant les pinceaux, le cœur et les tripes.
" Dean ", et dans le timbre de sa voix, l'ombre d'un sourire.
" Sinon on peut retou...", la gorge nouée.
" Non ", le coupe-t-il, abruptement. " Je... D'accord. "
" D'accord ? " craignant d'avoir mal compris.
" D'accord" , un vrai sourire dans la voix.
" Génial... Je passe te prendre vers 11 heures 30, ça te va ? "
" Oui ", en fixant son reflet dans la vitre.
Dean fixe l'écran de son téléphone.
Il a dit oui... en souriant comme un idiot.
Ce nouveau pas en avant n'empêchera pas Castiel de hurler dans son sommeil. Ni Abner de venir veiller sur lui.
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Ils sont deux patients à être présent dans la salle mais Castiel ne leur porte aucune attention. Les ignorant sciemment.
La même routine... Échauffement, étirements, poulie...
Retour aux barres parallèles pour quelques exercices d'équilibre. Il marche ensuite toute une longueur, mains libres.
Hudson ne lui tend pas les béquilles qu'il tient dans les mains, il attend la décision de Corbett.
Le kiné a reculé et se tient désormais à plusieurs mètres d'eux. Hudson est toujours à un mètre de son patient, prêt à intervenir.
Castiel retient son souffle.
" N'oubliez pas les règles de base... Talons d'abord, dos droit et regardez moi ", en se pointant les yeux.
Castiel se tient au bout du parcours, mains serrées sur les barres. Il va prendre son envol et ça le colle au sol autant que ça lui donne l'envie d'étendre ses ailes.
Il ferme les yeux.
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Inspire... Respire...
Inspire..Respire.
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Il les ouvre et lâche prise.
Un pas, le bruit de la prothèse est infime mais il ne semble entendre que cela.
Un autre pas, il avance tel un robot. La démarche n'a rien d'élégante mais il s'en fout. Il marche.
Il s'arrête se sentant ployer vers l'avant. Il se redresse. Il refuse de baisser la tête.
Redevenir le soldat...
" Continuez ", l'encourage Corbett en continuant de reculer.
La présence d'Hudson le rassure. Il a le droit de faire une erreur. Le droit de trébucher. Il n'aura pas à tomber. Quelqu'un est là pour le rattraper.
Alors il avance avec sa drôle de marche saccadée. Chaque mètre parcouru la rend plus fluide, moins hachée.
Plus humaine.
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Dix mètres...
Dix autres mètres...
Corbett ne cesse de l'encourager d'un large sourire tout en le corrigeant de loin.
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Dix autres mètres...
Il ne l'a pas vu mais Hudson le filme. Portable au niveau des prothèses ensuite sur la jambe et enfin sur ses avancées.
Se voir pour s'accepter.
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Dix autres mètres en sens inverse...
Corbett le redirige vers les barres. Il marche en zigzag pour obliger Castiel à tourner, s'appuyer sur ses prothèses. Oser le déséquilibre.
Arrivé aux barres, Castiel fait une pause, mains sur celle qui lui fait face. Les deux médecins l'entourent.
" Ça vous dit de vous voir marcher ? ", lui propose l'orthopédiste.
" Je...", en fixant ses baskets et ses tubes. " Oui."
Avoir la preuve que tout cela n'est pas qu'un rêve ou le pire des cauchemars.
Hudson lance la vidéo sur son portable.
Ça le heurte de plein fouet.
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Inspire... respire...
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" Est-ce que ça va ? " lui demande Hudson.
" Très... Très bien", bafouille Castiel avant de détacher les yeux de l'écran et de les lever vers lui.
" Avec le temps et de la pratique, votre locomotion redeviendra de plus en plus naturelle ", poursuit le médecin. " C'est pour cela que je vous conseille de dorénavant marcher le plus possible avec vos prothèses... Dans un premier temps, dans un environnement sécurisé comme ici ou à Baker's house ", en prenant à témoin Corbett.
" Et pour les escaliers ? " demande Castiel alors que Hudson range son téléphone.
" Une chose à la fois ", répond Corbett, avec une petite tape sur l'épaule. " Ne sautons pas les étapes."
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Castiel lui fait face avec cet éclat si particulier dans son regard.
Ce n'était pas là une question.
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Fin chapitre XXXIV
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En espérant que ce chapitre vous aura plu, on se retrouve dimanche prochain si le coeur vous en dit.
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Love you
