Disclaimer : l'univers Marvel ne m'appartient pas


Un soir alors qu'Amélia était en cuisine, ils entendirent quelques coups frappés à leur porte. Presque par réflexe, la jeune femme avait vu Bucky porter la main à sa ceinture, sans doute dans l'espoir de trouver une arme. C'était un geste qu'elle le voyait souvent faire lorsqu'ils recevaient de la visite sans avoir été prévenu.

- Je vais ouvrir. Proposa Amélia en s'essuyant les mains sur un torchon.

Il n'était pas le seul à redouter qu'un jour quelqu'un ne les retrouve et vienne frapper à leur porter pour les arrêter tous les deux. Si l'idée avait traversé plus d'une fois l'esprit d'Amélia, ses inquiétudes avaient toujours été calmées par T'Challa qui lui assurait toujours qu'ils étaient en sécurité. Pour Bucky, c'était une autre histoire. Depuis la naissance de Lia, il était particulièrement nerveux à chaque fois qu'il entendait frapper à la porte, son expression se faisait froide et son regard distant, derniers vestiges du Soldat de l'Hiver. Alors qu'elle jetait un œil par la fenêtre pour voir qui venait les voir, elle pouvait déjà imaginer Bucky être prêt à sortir le revolver qu'il avait caché dans la cuisine.

- C'est Steve. L'informa-t-elle.

Elle ouvrit la porte, et adressa un sourire à leur ami. Elle n'était toujours pas habituée à l'épaisse barbe qui tapissait ses joues, ni à la longueur de ses cheveux qu'il coiffait maintenant en arrière. Elle était loin cette image du Steve fraichement rasé et aux cheveux toujours impeccables.

- Steve. L'accueillit-t-elle.

- J'espère que je ne vous dérange pas ?

- Jamais. Sourit-elle. Entre.

- Bucky est là ?

- Tu viens pour parler travail ? S'enquit-elle en fermant à clef derrière lui.

- Je venais simplement rendre visite à mes amis.

- Bien, dans ce cas, enlève ta veste, on allait bientôt passer à table.

Avant qu'il ne puisse refuser, les doigts d'Amélia s'emparèrent de sa veste, le forçant presque à l'enlever.

- Lia sera contente de te voir. Reprit Amélia en lui faisant signe de la suivre.

Arrivés dans la cuisine, ils virent Bucky dans le jardin, immobile, les mains sur les hanches, le regard perdu dans le vide. Steve marqua un temps d'arrêt, vite effacée lorsqu'une petite furie aux cheveux bruns se rua sur lui et enserra ses jambes de ses petits bras. D'une oreille mi-attentive elle écouta les babillements de sa fille, son attention trop accaparée par Bucky.

- Tout va bien ? S'enquit Steve.

- Très bien. Assura-t-elle.

Elle détacha son regard de Bucky pour s'intéresser à leur invité qui tenait Lia dans ses bras, sa petite tête était posée contre son torse.

- Il est nerveux. Continua Amélia en se remettant à cuisiner. Tu connais Bucky, il s'attend toujours au pire. Et votre dernière mission à mis ses nerfs en pelote.

- Si tu veux je peux y aller.

- Ne sois pas bête, tu es toujours le bienvenu ici.

Ils entendirent la baie vitrée coulisser et Bucky pénétra dans la maison. Il salua son ami d'un sourire et lança un regard à sa femme.

- Steve se joint à nous pour dîner. L'informa-t-elle. Interdiction de parler armes, travail ou même de l'Amérique. Rien de tout ça dans cette maison, le travail reste sur le pas de la porte. Compris ?

- Et moi qui espérais commencer la planification de notre prochaine mission. Plaisanta Steve.

La blondinette ignora sa remarque et tendit une bouteille de vin à Bucky, lui demandant silencieusement de l'ouvrir tandis qu'elle sortait trois verres. Les trois amis partagèrent un repas tout en se racontant quelques anecdotes sur leur temps au SHIELD ou par rapport à Lia. Bien vite, la petite montra des signes de fatigues, et ce fut Bucky qui se dévoua pour la mettre au lit.

- Alors. Commença Amélia en terminant son verre de vin d'une traite.

- Alors ? Répéta Steve.

- Tu me dis ce qu'il se passe ou tu veux qu'on siffle une autre bouteille ?

- La seule personne sur qui ça aurait un effet ce sera toi.

- Ce qui serait désastreux étant donné que demain matin à six-heures et demies tapantes, une petite furie va se réveiller et hurler après sa mère.

- Elle a donc tout hérité de toi.

- C'est ce que Bucky n'arrête pas de répéter. Fit-elle en levant les yeux au ciel. Mais je sais combien elle tient de son père. Bucky refuse simplement de l'admettre.

- Tout va bien avec Bucky ? Il avait l'air agité quand je suis arrivé.

- Je te l'ai dit, il est nerveux quand on reçoit des visites surprises. Il a toujours peur de voir débarquer les autorités.

- Vous êtes en sécurité ici. Et si quelque chose devait arriver, on fera en sorte de vous laisser une longueur d'avance.

- Je sais. Les choses sont simplement différentes maintenant. On risque plus gros.

Steve hocha la tête et les deux amis replongèrent dans le silence. Depuis l'étage, ils entendirent Lia réclamer une autre histoire à son père.

- Il lit des histoires ? S'étonna Steve.

- Il fait même les voix. Gloussa Amélia. Tu devrais entendre son imitation de princesse Raiponce.

- Ça doit être mémorable.

- Mais tu n'es pas venu ici pour entendre Bucky lire des histoires à Lia. Alors…

- Alors. Répéta le soldat.

- Qu'est-ce qu'il y a ?

- J'avais juste envie de passer du temps avec vous deux.

- Ne me dit pas que cette soudaine mélancolie vient que tu as pris conscience de ton âge avance ? Un siècle c'est pas rien.

Elle se pencha vers la table basse et lui servit un autre verre de vin qu'il accepta avec un hochement de tête.

- Vous vous êtes disputé Sharon et toi ? Tenta-t-elle.

- Comment tu peux savoir que ça a un quelconque rapport avec Sharon ?

- Je suis une femme. Je sens ce genre de chose. Et puis, je te connais trop bien.

- On a rompu. Finit-il par avouer.

- Oh Steve.

Elle attrapa la main libre de son ami et immédiatement ses doigts serrèrent ceux de la jeune femme. Elle le vit boire une gorgée de vin avant d'hocher la tête.

- Elle travaille pour la CIA, qu'est-ce que je croyais ? Reprit-il.

- Je pourrais te dire que ce n'était probablement pas la bonne personne pour toi et que cette personne se trouve quelque part dans le monde et que tu finiras par la trouver mais ce n'est pas ce que tu as envie d'entendre.

- Mais c'est ce que tu penses.

- Quand Bucky est parti, j'aurais pu tourner la page, décider que c'était terminé et renoncer. Mais je ne l'ai pas fait. Je ne suis pas passée à autre chose, je l'ai attendu. Quand il s'est fait cryogéniser, je l'ai encore attendu. Je sais qu'il se sent responsable de ce qui arrive, de mon emprisonnement, de mon état actuel de fugitive, je sais qu'il croit qu'il m'a causé plus de problèmes qu'autre chose mais la vérité c'est que je m'en fiche. Je me fiche d'être activement recherchée parce qu'au final je l'ai lui. Aujourd'hui on a une famille et c'est tout ce qui m'importe. Si Sharon n'a pas su accepter cet aspect de ta vie, alors c'est que ce n'était pas la bonne. Parce que la bonne personne acceptera, peut-être pas sans broncher, mais elle acceptera.

Elle sentit les doigts de Steve desserrer les siens et son bras s'enroula autour de son épaule pour l'attirer contre lui. Il déposa un baiser sur le sommet de sa tête et la garda contre lui jusqu'à ce que Bucky ne redescende. Il observa les deux amis, le sourcil arqué.

- Est-ce que je dois m'inquiéter ? S'enquit-il.

- Steve et Sharon ont rompu. Expliqua Amélia. Demain soir, vous irez en ville et vous passerez du temps entre hommes. Et tu ne rentreras pas avant de lui avoir trouvé une jolie et gentille jeune femme.

- Alors tu ne devrais pas m'attendre. Prévint-il.

- C'est ta fille qui va être triste, moi je peux survivre sans toi.

- Et toi, tu veux une femme dans ta vie ? Ironisa Bucky à l'intention de Steve. Regarde comment la mienne me traite.

Steve esquissa un sourire face au regard noir qu'elle lança à son mari et il se rendit compte que passer la soirée ici, avec eux, avait eu l'effet escompté. Parce que passer du temps avec sa famille était exactement ce dont il avait besoin.