Coucou Tout le monde !

Voici le dernier chapitre ! Il ne restera plus que l'épilogue :) Bonne lecture !


Chapitre 34

Raphaël et moi continuions de demander à toutes les personnes que l'on croisait si elles n'avaient pas vu Sam, lorsque Keir revient vers nous avec un air chargé d'ennui. Il pointe la sortie et nous indique :

"Votre bébé rouge est en train de chialer dans le couloir...

-Pourquoi ?! s'exclame Raphaël, alarmé.

-J'suis pas sa nounou !"

N'en attentant pas davantage de Keir, nous partons en courant pour sortir de la salle-sur-demande. J'ignore quelle atrocité mesquine Fanny a bien pu imaginer pour la lui cracher au visage, mais Sam est bien trop fragile pour supporter une telle méchanceté et j'étais tellement inquiète ! Elle a disparu pendant dix minutes et ce n'est jamais bon.

Dés qu'on ouvre les portes, les sanglots de Sam nous parviennent et elle est là, assise contre le mur à pleurer ses terribles larmes désespérées. Raphaël est pris de court, horrifié par ce spectacle et je soupire, y ayant assisté bien trop de fois. Je vais m'accroupir près d'elle pour la prendre dans mes bras et elle se laisse faire en continuant à pleurer.

"Qu'est-ce qui s'est passé, ma puce ?

-Fa-anny... elle me déteste tellement ! Jamais elle m'pardon... pardonnera...

-C'est qui Fanny ? me demande Raphaël qui s'est aussi baissé à côté de nous.

-C'était ma meilleure amie ! gémit Sam et la douleur dans sa voix est presque insoutenable, je la serre plus fort dans mes bras. et elle me déteste ! Elle a dit qu'elle savait qui j'étais...

-Qui t'étais ? Mais ma chérie, tu es.., commence Raphaël, profondément confus.

-Sans importance, inutile, une sale traîtresse, et elle m'a dit que tout le monde finirait par le voir comme elle l'a vu... elle, les autres filles, Damodar, mon père... toi... je finirais toute seule..."

Je serre la mâchoire. Comment Fanny peut-elle lui rejeter la faute du divorce de ses parents ? Du fait que le père de Fanny a quitté sa mère pour une autre femme ? Elles étaient amies, un jour, et maintenant, elle utilise toutes les cicatrices que Sam lui a montré dans leurs moments de confidences pour la blesser.

"Attends, tu vas voir ! lâche Raphaël en se relevant, je vais aller la voir moi, cette p'tite pute ! C'est la dernière fois qu'elle parlera mal à ma copine !"

Et sans qu'on ait vraiment pu comprendre qu'il comptait mettre immédiatement ses paroles à exécution, il a déjà rouvert pour retourner à la fête. Estomaquée, il me faut quelques secondes pour réagir et j'aide Sam à se relever.

On rentre exactement au clou du spectacle, quand Raphaël, à l'autre bout de la salle, à renverser le bol de punch sur la tête de Fanny, ruinant son maquillage, sa coiffure et sa robe de soirée.

"Wow, j'crois que je rêve, Scarlie, souffle mon amie avec émerveillement.

-Je te pincerais bien, plaisanté-jé, mais j'ai bien trop peur que Raphaël vienne me régler mon compte."

Riant de plaisir, elle bondit sur place et je souris. Ca faisait bien longtemps que Fanny avait besoin de se faire doucher au punch.

xOxOxO

"Au fait, Blanche, tu m'as jamais dit ce qui t'avais poussé à faire confiance à Keir... A chaque fois que j'abordais le sujet, c'était ma fête, et un jour, ça a complètement changé, qu'est-ce qui s'est passé ?"

On est assise sur les marches de Poudlard, attendant que Keir et Al arrivent et qu'on puisse partir pour Pré-au-Lard ensemble. Évidemment, là-bas, on se séparera mais c'est pratique que nos copains respectifs soient des amis aussi proches, ça rend la logistique beaucoup plus simple.

"Oh, c'est vrai, reconnait Blanchet en souriant, en fait, c'est grâce à une lettre d'Ailein ! Elle m'a fait... une sorte d'aveu."

Elle rigole en levant les yeux vers le ciel presque entièrement dégagé. Il fait froid et le vent souffle bien trop fort pour être agréable, mais le ciel est bleu et le soleil propage sa bonne humeur au sein des élèves. C'est un temps inespéré pour la sortie de mars officielle pour Pré-au-Lard !

"Elle a eu une discussion assez... mouvementée avec Keir, pendant les vacances de Noël, m'explique-t-elle. Elle lui a dit combien il me pourrissait la vie et que j'avais envie qu'il me laisse tranquille et pour faire mouche, elle a un chouya exagéré la réalité. Elle lui a dit qu'il me faisait chialer toutes les larmes de mon corps !" Blanchet rit un peu, un sourire au coin des lèvres. "Ok, il m'a déjà fait pleuré mais c'était de rage ! J'avais juste envie de l'étrangler et il était hors de question que j'moisisse à Azkaban pour ses beaux yeux !

-C'est pour ça que Keir t'a soudainement ignoré ?

-Ouais, fait-elle en souriant toujours, c'est chou, le pauvre, il a dû penser qu'il m'avait traumatisée à vie ! Mais du coup, Ailein a compris qu'il était sincèrement amoureux de moi... et quand je lui ai dit qu'il me manquait, elle a eu des remords. Et elle m'a tout dit dans sa lettre.

-Tu ne lui en veux pas ?"

Fronçant ses sourcils noirs, elle tourne son beau visage vers moi et m'étudie un moment.

"Non, jamais d'la vie ! Je sais que t'as cette amitié chelou avec Keir, il est étonnamment sympa et tu le défends à la première occasion, et vraiment, c'est mignon, mais Ailein est ma meilleure amie, me rappelle-t-elle gravement, elle ferait jamais rien contre moi. Elle me protège, et je la protège, et on a pas besoin de nous le dire, c'est naturel. Alors, non, je vais pas pas lui en vouloir, je l'ai d'ailleurs remerciée ! Même si dans ce cas de figure bien précis c'était pas à mon avantage, ben ça change rien, elle a fait ce qu'elle pensait être le mieux pour moi.

-Vous avez une vraiment belle amitié, remarqué-je avec un accent admirateur.

-Ouais, répond-elle avec malice, mais Prisc et toi aussi !"

J'acquiesce en souriant en pensant à ma meilleure amie. C'est vrai qu'il est bon de se dire qu'on aura toujours une alliée, peu importe ce que la vie nous réserve de bon et de mauvais.

"Je sais que vous parlez de moi, les frangines !" s'exclame une voix derrière nous.

Et on se lève pour voir arriver Keir nonchalamment, accompagné d'Alain. Blanchet a tôt fait de le prévenir suavement :

"Tu devrais pas t'en réjouir..."

xOxOxO

"Et dire qu'ils vont bientôt passer leurs ASPICS, réfléchit Al, ta sœur pour la seconde fois, d'ailleurs...

-En plus, nos parents nous mettent pas mal la pression...

-On dirait que t'es déjà stressée !"

Il baisse un sourire taquin vers moi et je ris, à moitié absorbée par son visage rayonnant, ses magnifique yeux gris pleins de vie et ses cheveux bruns indomptables. Il est tellement beau à la lumière du soleil, comme ça, et tout en lui est apaisant. Sa démarche, la façon dont il tient ma main dans la sienne et fait des gestes de l'autre, même son odeur. Et après les longues semaines qu'on vient de vivre, c'est un soulagement, c'est rafraichissant.

"Un peu, j'avoue ! Surtout que mes parents m'ont promis de m'acheter un billet pour la Volshebnaya Simfoniya, si j'avais au moins quatre O à mes ASPICS.

-La quoi ?! fait-il avec un air incrédule. C'est une secte ?

-Non ! rié-je, C'est du russe ! C'est un spectacle magique de musique et de lumière à Saint Petersburg avec des harpes enchantées, et la pianiste est une star, elle s'appelle Ariavta Garief et c'est la meilleure à mes yeux.

-Wow, ça a l'air génial !

-Oui, il parait que c'est fantastique, confirmé-je, j'ai toujours rêvé d'y aller. Il font un seul concert par an !

-Je suis sûr que tu les auras tes quatre O, Scar, t'es super intelligente et tu cartonnes à chaque contrôle.

-Peut-être que si j'en ai huit, je pourrais aussi avoir un billet pour toi !"

Il me regarde avec étonnement et je regrette aussitôt d'avoir parlé sans réfléchir. Mes joues sont déjà brûlantes de honte. Quelle idiote, sérieusement ! Je suis en train de lui parler d'un spectacle qui se déroulera dans largement plus d'un an, comme si j'étais une sociopathe qui avait déjà prévu qu'on resterait toute notre vie ensemble !

"Enfin, j'veux dire, en ami, pas forcément en... enfin si jamais ça..."

Oh Merlin, c'est de pire en pire.

"Alors, les oisillons ! Je vois qu'on roucoule !"

Je remercie Merlin et Morgane pour cette intervention par le corps de Keir qui se dirige droit sur nous et je me détourne d'Alain pour voir mon sauveur nous observer, goguenard.

"Où est Blanchet ? demandé-je en essayant de ravaler mon embarras.

-Oh, elle cause avec Bianca ! Comme j'peux pas la piffrer, j'lui laisse cinq minutes et après je retourne la récupérer pour qu'on continue notre rencard !

-Donc, t'as décidé de venir parasiter le nôtre, plaisante Alain.

-Mieux vaut moi que Burry, nan ? fait-il. Mais très bien, si t'es même jaloux de moi, ok ! Désolé, j'repars, ma p'tite, ton mec est vraiment trop possessif, va falloir se passer de moi...

-KEIR !" crie presque Al en protestation.

Mais Keir, manifestement très fier de lui, fait demi-tour et je le regarde s'éloigner, abasourdie. Pourquoi vient-il de parler de Brian ? Comme si...

Alain m'a lâché la main en réaction et je me retourne vers lui, perplexe, quand je m'apperçois qu'il est carrément mal à l'aise et au comble de l'agacement. Je finis par replacer les morceaux de puzzle, même si ça me parait étrange qu'il soit vraiment jaloux de Brian. Ce n'est pas comme si... enfin, il y a eu les fleurs à la Saint-Valentin qui ont eu l'air le déranger mais je pensais que c'était plus par principe qu'autre chose. Mais son attitude ne trompe pas ; à la simple mention de Brian, il s'est complètement renfrogné.

"Brian n'est quand même pas venu te parler ? m'inquiété-je.

-Ouais, non, répond-il à contre-coeur, mais disons qu'il se gêne par pour parler de toi quand je suis assez près pour l'entendre..."

Merlin. Je vais le tuer. Je me rapproche d'Alain pour le forcer à me regarder dans les yeux et je pose mes mains sur sa veste. Même si je ne peux pas empêcher une grosse partie de moi d'apprécier qu'il soit jaloux, je ne veux pas qu'il sinquiète pour rien parce que... sérieusement, il a dix milles choses que Brian n'a pas, dix milles choses bien trop importantes pour qu'il ait à douter ne serait-ce qu'une seule seconde.

"Ecoute, je m'en fiche complètement de ce qu'il peut dire, lui assuré-je fermement, et tu n'as pas à t'inquiéter de Brian, tu sais... tu sais que... que je t'aime."

Ok, voilà, c'est dit. Je m'étais dit que je ne le dirais pas avant quelques temps mais, même si mon cœur bat si fort que j'ai peur qu'il me renverse, c'est une bonne chose parce que tout le brouillard qui obscurcissait les yeux d'Alain s'envole aussitôt et il les ouvre en grand avec surprise. Puis, il ouvre la bouche pour parler mais je ne lui laisse pas le temps et lui attrape la main avec empressement pour me mettre à marcher.

"Allez ! Et si on allait prendre une glace ?!

-Quoi ?! Mais il fait genre, -2 !

-Ah bon ? T'es sûr ?"

Non parce que, moi, je crève de chaud !

xOxOxO

"Et voilà les deux premières glaces de l'année pour vous deux, mes agneaux !"

On remercie la serveuse d'une même voix tandis qu'elle dépose les deux coupes de glaces devant nous. La sienne est blanche avec de la poudre argentée et la mienne est d'un pourpre flashi, mais je ne suis pas étonnée par les looks colorés de nos glaces. Ce café est l'endroit que je préfère à Pré-au-Lard et c'est bien pour la musique douce et joyeuse en fond, la grande baie vitrée qui laissent passer toute la lumière et la couleur qui est omniprésente, comme si celui qui avait fait la décoration était un lutin d'arc-en-ciel.

C'est d'ailleurs aussi l'endroit préféré de Sam et elle est là, à quelques tables plus loin, partageant une tarte avec Raph. Je lui fais un petit coucou et elle m'envoie une bise imaginaire, Raph dressant à côté les deux pouces pour Al et moi qui partageons une banquette contre la baie vitrée.

"Ils se sont vraiment trouvés, pensé-je à voix haute.

-C'est clair, et pourtant personne les aurait imaginé ensemble !

-Eux, les premiers !"

Je plonge ma cuillère dans la crème glacée violette et elle se met à pétiller contre ma langue -petite particularité de la maison-, diffusant ses délicates saveurs de prune et de cassis. C'est tellement frais, délicieux et fruité ! Ca m'avait manqué !

"Wow, elle est trop bonne ! se ravit Al. Je savais pas qu'il faisait des glaces aussi bonnes ici !

-Bienvenue au nouveau monde !"

Je levais une nouvelle cuillère de glace lorsque une énorme boule de neige s'écrase sur la vitre, juste à côté de mon visage et je sursaute comme jamais, m'écrasant la glace sur le nez si fort que j'en gémis de douleur. Je me tourne pour voir Greg dans la rue, si hilare qu'il en est plié, et Moira, à côté de lui, qui le réprimande. Face à cette scène, ce qui me restait de surprise et d'agacement disparait, et je me mets à rire. Il n'y a bien que Greg pour faire ça !

"Je t'aime."

Et aussitôt, mon rire se renferme dans ma gorge et je reporte mes yeux écarquillés sur Alain qui est juste, juste à côté de moi, bien plus proche que j'en avais l'impression jusque là. C'est... c'est lui qui a dit ça ? Ou j'ai juste rêvé, le cerveau congelé par mon nez glacé ? Mais à l'expression de son visage, il est tout aussi pris de court que moi.

"Est-ce que tu viens de... ?

-Oui," lâche-t-il. Il me prend le visage avec les mains et je serre si fort la cuillère dans ma main que je suis certaine de la plier. Il balaye en riant les résidus de glace violette qui sont encor collés à mon nez. "C'était pas vraiment le moment que j'avais prévu...

-Tu as... prévu un moment ?"

Je ris mais ma voix tremble. Je n'arrive qu'à peine à y croire. Alain est juste trop beau pour être réel. Et mon coeur est gonflé si fort à l'euphorie et à la béatitude que soit je m'envole, soit j'implose. Mais il décide pour moi, arrange mes cheveux derrière mes oreilles et m'embrasse, pour ensuite me répéter :

"Je t'aime.

-Je t'aime aussi."

Et je m'envole en implosant.