Une nouvelle fois, je tiens à tous et toutes vous remercier pour vos mots, je sais que je me répète et que je bafouille mais voilà...

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Merci aux guest pour vos reviews auxquels je ne peux pas répondre en MP.

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Merci à Cha et son indécrottable soutien alors que cette fic s'éternise...

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Enjoy

( A noter que c'est l'un de mes chapitres préférés...)

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Chapitre XXXV : " Reste "

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Dès son retour à Baker's house, Castiel a pris en compte les conseils de Corbett. Il a abandonné son fauteuil dans un coin de sa chambre après avoir posé ses livres sur la table. Puis s'est rendu sur ses deux prothèses jusqu'à la salle à manger, rejoindre les autres résidents pour le déjeuner.

Ils ne sont que quatre autour de la table. Quatre à se retourner vers lui dans une lente communion. Castiel se tient debout dans l'embrasure de la porte, une main en appui sur le mur. Il les salue d'un de ces sourires qui leur devient familier. Mélange de pudeur et de distance.

Abner se lève et lui tire sa chaise alors qu'il s'avance. Castiel doit encore apprendre à gérer les obstacles ordinaires. Il lui faudra quelques mois pour complètement maîtriser l'usage de ses prothèses, il en a conscience, mais là, pouvoir marcher, s'asseoir à hauteur d'homme... Pouvoir tendre la main pour saisir un bout de pain, se servir un café sans l'aide de personne. Se réapproprier ces petits gestes anodins du quotidien.

Ce sont ses victoires sur une guerre perdue et une paix à gagner.

" Café ? " propose-t-il, hésitant, et la glace se brise.

Les tasses se tendent et les conversations reprennent comme si tout cela n'était que la suite logique des choses.

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Comme l'opération de Lemuel programmée au mardi suivant. Un implant cochléaire et l'espoir de retrouver, si pas une meilleure audition, d'au moins diminuer son acouphène qui n'a cessé de s'aggraver et l'handicape bien plus que la quasi-surdité de son oreille.

Chacun y va de ses questions, mais Castiel lui n'y voit au final qu'une seule chose : cette opération, réussie ou non, signera la fin de son séjour ici et probablement le glas de leur étrange lien noué au fil des pages.

Lemuel détourne la conversation vers la réunion du groupe de parole. Il croise le regard de Castiel et lui sourit, affable en se frottant le coin de la bouche du bout de sa serviette. Vestige d'une éducation d'un autre temps, d'un homme ayant fait une guerre par choix pour se mettre au défi d'exister autrement.

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Jimmy vient prendre place, suivi de Martin et Rob. Rob dont les yeux s'attardent sur Castiel. Entre mépris et respect.

Rob qui n'arrive pas à sortir de ce cercle vicieux de haine et de rejet qui le ronge. Il les abhorre d'avoir ce courage, celui de vouloir s'en sortir, lui qui ne l'a plus et ne l'a probablement jamais eu.

Il les maudit de partir et de ne jamais revenir échouer entre ces murs auxquels il semble être voué. Incapable qu'il est de trouver sa place dans ces mondes qui ne sont plus les siens.

Même Martin commence à lui échapper.

Il perd le contrôle.

Le rictus qu'il lance à Castiel reste sans retour.

Qu'importe…

Un autre prendra bientôt sa place et peut-être que celui-là partagera sa haine.

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Cesar et Sully quittent la table, cédant leur place aux nouveaux venus. La conversation dévie sur l'actualité. Le journal télévisé en toile de fond nourrit les débats.

La présentatrice évoque la Russie, la Chine, la baisse du Down Jones et les dernières élucubrations de leur président fantoche.

Pas un mot sur l'Afghanistan, la Syrie ou l'Irak.

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Pendant ce temps, quatre vétérans viennent de mettre fin à leurs jours dans l'indifférence générale.

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La pièce est plongée dans la pénombre, les rideaux ont été tirés et la lumière extérieure peine à en franchir le fin tissu.

C'est en fauteuil roulant et sans ses prothèses que Castiel s'est présenté à Visyak. La fatigue, les muscles endoloris et des douleurs lombaires l'ont contraint à y reprendre place. Corbett l'a prévenu tout en le rassurant. Tout est une question de temps et de patience. Ne jamais forcer au risque de tout perdre.

Elle est là, jambes croisées et carnet fermé, serré entre ses mains reposant sur ses cuisses.

Apprendre à ne plus avoir peur du noir. Ce noir qui rappelle les nuits sans étoile, les embuscades, les cris, les éclats des mitraillettes… L'inconnu.

Apprendre à ne plus avoir peur du moindre bruit. Celui qui vous jette en bas de votre fauteuil roulant, vous pousse à ramper comme un animal… Celui de la mort.

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Inspirer… Expirer.

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La voix de Visyak le guide. Il parle des maisons aux portes défoncées. De l'odeur de la poudre. Du sang. Des trappes et des caves sombres.

Il parle de ce besoin de voir le ciel pour enfin respirer.

La séance se termine par des exercices de respiration après avoir évoqué son dernier cauchemar, mot à mot.

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Et puis soudain, il lui parle de dimanche. De Dean. De ce déjeuner au goût de promesse dont il craint l'amertume face aux silences qui l'ont précédé.

Visyak l'écoute avant de l'interrompre.

La séance est finie. Et sa question demeurera sans réponse.

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Dean a passé toute sa matinée à musarder devant la télévision en bas de pyjama. Il en a profité pour rattraper son retard en s'enfilant les deux derniers épisodes du Dr Sexy entre deux tasses de café et un bol de céréales, pieds nus calés sur sa table basse. Passant du sourire en coin aux insultes en moins de deux secondes.

Il a ensuite regardé un épisode de Games of Thrones avant de s'étirer à l'heure du déjeuner.

Une pizza jetée dans le four pendant qu'il prend sa douche et le tour est joué.

A 15 heures, il se décide enfin à bouger. Il sort son radio-cassette qu'il pose sur le rebord de la fenêtre, balance un mix de classique rock et se met à tondre le gazon.

Il passe ensuite à sa voiture, qu'il bichonne pendant plus d'une heure.

Il en profite pour saluer et parfois même échanger quelques mots avec ses voisins. Il se surprend à ne pas en connaître la moitié.

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Pour le chasseur qu'il est censé être, ça craint, en pouffant.

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Il termine sa journée assis dans son rocking chair à savourer le travail bien fait. Il a pris goût à cette domesticité. Il aime cette maison et tout ce qu'elle représente.

Lui qui, plus, n'a connu que les déménagements, au gré des changements de base de son père. Les motels quand, plus tard, John a endossé la veste de chasseur de primes après la mort de Mary, le petit flat près du campus et puis cette maison qu'il a si longtemps partagée avec son frère.

Aujourd'hui, il a planté ses racines sur ce terrain et mis toute sa sueur entre ces murs.

Pour la première fois de sa vie, il a un vrai chez lui.

Ses seules contraintes sont liées à son travail, mais il ne les a jamais ressenties comme telles. Il aime la route, les jeux de piste, l'attente qui précède la poussée d'adrénaline. Il aime partager tout cela avec son frère, seule famille de sang qui lui reste même si, depuis, cette famille s'est élargie au profit du cœur.

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" Putain, ce que j'aime ma vie ", soliloque-t-il en vidant sa bière, sourire de gosse.

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Demain, il ira faire son rapport à l'agence comme l'a exigé Bobby. Sam a promis de l'accompagner ensuite chez Nyberg's Ace.

S'y étant pris trop tard pour louer une rampe d'accès, Dean s'est décidé à en fabriquer une.

Parce qu'il est hors de question qu'il repousse ce déjeuner. Il n'est pas certain d'avoir le courage de réitérer sa demande et moins encore d'avoir une réponse positive de son lunatique compagnon.

Et puis surtout, d'après les dernières nouvelles, Gabriel ne devrait plus tarder à pointer le bout de son nez. Non pas que Dean ne l'apprécie pas, mais l'ami porte-chandelle, ce n'est pas vraiment l'idée qu'il se fait d'un rendez-vous.

Le fond de l'air se devenant frais, Dean abandonne le porche pour s'affaler dans son canapé.

Pour ce soir, le restant de pizza fera l'affaire.

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Castiel est étendu sur son lit, les moignons légèrement surélevés sur un traversin. Vêtu d'un simple boxer, les mains croisées sur la nuque, il fixe le plafond.

La réunion du groupe de parole a réveillé de vieux démons. Pour les uns, l'alcool. Pour d'autres les anti-dépresseurs. La drogue.

Castiel a osé prendre la parole. Il a évoqué la rue, ses errances… Ruby… Les centres d'accueil.

Il s'est souvenu des pupilles dilatées par la cocaïne ou la marijuana ou rétrécies par l'héroïne.

Les corps étendus sur le sol. Ivres ou apathiques.

Il s'est souvenu…

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Une ruelle… Des bennes à ordures qui débordent… Des sans-abris qui les fouillent et là, contre le mur, assis sur une caisse en bois à côté de sa tente de fortune faite de bric et de broc, le vieux Billy.

Il n'a même pas 35 ans. Un ancien d'Irak. Dix ans à traîner ses rangers sur le bitume. Chaque centimètre carré de son corps est marqué de piqûres, récentes ou anciennes, selon l'état de ses veines.

Il vient de se préparer un shoot. La cuillère est encore tiède. Il tient un bout d'élastique serré entre ses dents.

Clarence le regarde faire. Fasciné. Il n'a plus la force ni l'envie de l'en empêcher. Une crise a failli le mener tout droit à la case prison.

Castiel a agressé une jeune recrue de la police. Il n'a dû son salut qu'à l'ancienneté de son collègue. Les vétérans, ce dernier les connaît bien. Il évite de les coffrer. Ils en ont déjà assez bavé.

L'aiguille pénètre la chair, glisse dans la veine. Le geste est précis malgré la main tremblante. Un peu de sang et Clarence se prend à rêver que c'est le sien.

Le vieux Billy laisse tomber sa tête contre le mur, il lâche l'élastique, oublie l'aiguille, oublie tout…

Clarence se penche et la retire, sèchement. Son index caresse l'aiguille. Un résidu de sang mêlé de désespoir reste sur le bout de son doigt. À portée de bouche.

Le corps du vieux Billy s'affaisse sur lui-même avant de basculer sur le côté, renversant cuillère et caisse en bois.

Le bruit sort Clarence de sa transe. Il jette la seringue au sol et s'essuie l'index sur son pantalon. Les quelques sans-abris présents se désintéressent de la scène.

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Invisibles parmi les invisibles.

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Deacon a rebondi sur son histoire pour raconter une partie de la sienne. Le vieux Billy, c'était lui avant l'overdose de trop.

Mourir, c'était disparaître. Vivre, c'était résister.

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À chaque vétéran, son histoire…

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Ce soir, Abner et Sully ont décidé de s'occuper du dîner. Au menu, un plat afghan : Palao Kabouli accompagné de poulet.

L'odeur embaume toute la résidence. Les tripes se nouent en même temps que les souvenirs, moins sombres ceux-là…

La découverte d'une autre culture, les sourires et les partages.

Visyak a raison. Chaque cauchemar a sa contrepartie.

Seul Rob est absent du dîner. Invitée par Abner à se joindre à eux, c'est Eleanor qui prend place.

Visyak est restée sur le seuil de la maison.

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Les rires et les anecdotes animent tout le repas. Castiel en manque l'appel de Dean. Il sent son téléphone vibrer à la troisième tentative.

" Hello Dean ", avec ce sourire dans la voix rappelant ceux d'un passé au fond pas si lointain.

" Hey Cass… Y a de l'ambiance, dis donc ?! ", note-t-il, amusé, alors qu'Abner éclate de rire.

" Il y en a ", confirme-t-il.

" Je te dérange ? ", du bout des lèvres.

" Tu ne me déranges jamais, Dean ", avec affection. " Donne-moi deux minutes. "

Abner se lève aussitôt et l'aide à sortir de table.

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Adossé au mur du couloir, Castiel reprend la conversation. Il résume sa journée et cette soirée salé-sucrée.

Étendu sur son canapé, la tête sur l'accoudoir, Dean l'écoute en souriant.

Sourire qui se perd quand Castiel lui annonce qu'il ne doit pas venir le chercher dimanche.

" Tu… ", la gorge trop nouée pour en dire plus.

" Non, Dean ", le rassure-t-il aussitôt, réalisant la portée de ses mots. " Josuah me servira de chauffeur. La camionnette possède une pente d'accès amovible. C'est à cette seule condition que je suis autorisé à venir chez toi. "

À cette seule condition que Corbett a accepté de le voir le lendemain, s'abstient-il de dire.

" O... Okay ", soulagé et déçu à la fois.

" J'aurais besoin de ton adresse. "

Et Dean, à cette simple demande, retrouve sa bonne humeur.

" Je t'envoie ça par message ", en croisant les jambes.

" Et si tu me parlais de toi ? ", yeux sur ses baskets.

" Y a pas grand-chose à dire. J'en ai pas touché une de la journée ", en s'esclaffant.

" Dean ", en laissant traîner son prénom avec tendresse.

" Bah disons que… "

Et Dean lui parle de sa journée et de celle à venir.

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Des rires éclatent depuis la salle à manger, masquant sa voix.

" Je vais te laisser… Je te téléphone demain soir pour… pour confirmer pour dimanche. "

" Il n'y aura rien à confirmer, je serai là ", lui assure Castiel.

" Bi... Bien… Cool.. C'est… C'est génial ", bafouillant en se redressant.

" C'est génial, oui. "

" Bon allez, je te laisse, ça vire trop bizarre ", rire embarrassé.

" Bonne nuit, Dean. "

" Bonne nuit, Cass. "

Castiel reste quelques secondes debout dans le couloir avant de regagner la salle à manger.

Dean reste quelques secondes assis à sourire bêtement à son téléphone.

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Ce sont les cheveux encore humides de sa douche que Castiel se décide à l'appeler.

" Vous êtes bien sur le répondeur de Benny Laffite… Je ne suis pas là pour le moment. Vous pouvez laisser un message après le bip sonore… Salut. " (Le dernier mot en français.)

Un répondeur à l'image de son propriétaire. Il raccroche sans laisser de message.

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Le parking du Johnson Memorial est quasi vide. Tout comme les couloirs où ils ne croisent que quelques rares infirmiers ou patients.

Castiel et Josuah se dirigent directement vers la salle de rééducation. C'est là que Corbett leur a donné rendez-vous.

Ils le retrouvent assis sur une chaise installée à quelques mètres de la porte, focalisé sur sa tablette, un gobelet de café et une serviette abandonnés au sol.

Passant plus de temps à l'hôpital que dans son appartement, Corbett a fini par se lier avec toute la vie souterraine de Johnson. Il en connaît tous les agents d'entretien, toutes les femmes de ménage et la majorité des gardes de sécurité qui transitent à travers tous les corridors et bureaux.

Il n'hésite jamais à échanger quelques mots avec eux à propos leur famille, leur travail et leur santé. C'est d'ailleurs à l'un d'eux qu'il doit ce café et le cookie au chocolat qui l'accompagnent.

Il profite de ces quelques moments de liberté pour s'informer sur les dernières évolutions du matériel de kinésithérapie.

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" Bonjour, Novak ", alerté par le bruit de son fauteuil résonnant dans les couloirs désertés.

" Bonjour ", mains gantées ancrées à ses roues.

" Josuah ", en hochant la tête tout en éteignant sa tablette.

" Je serai à la cafétéria ", en sortant un livre de sa poche. " Je vous y attends ", en s'adressant à Castiel. " N'oubliez pas que vous me devez un petit-déjeuner, hum !", les abandonnant sur ces mots.

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" Vous venez ? " l'incite Corbett.

La double porte s'ouvre automatiquement sur la salle. Les néons grésillent avant d'éclairer toute la pièce.

La séance débute comme toutes les séances : échauffements, exercices de renforcement musculaire, poulie thérapeutique et quelques minutes de vélo suivies d'une vingtaine de mètres de marche sans appui, sans obstacle.

Corbett reste vigilant, rectifiant verbalement sa position quand c'est nécessaire.

Ce dernier incite Castiel à le rejoindre entre les deux parallèles où il vient de déposer un step.

Dans le regard de Castiel, il lit les mercis se confondant avec la détermination, mais aussi le malaise.

" Alors, pour votre gouverne, vous n'êtes pas une exception. Sachez que je passe plus de samedis ici que chez moi ", le rassérène-t-il. " Et puis les circonstances étant ce qu'elles sont… ", d'un ton narquois.

" Vous auriez pu dire non. "

" Le non est improductif… Ceci dit, n'en abusez pas ", en le mettant en garde d'un regard appuyé.

" Promis. "

Et ce sourire le touche une nouvelle fois.

La fragilité qu'il affiche cache la force de l'homme qui l'offre. Corbett se dit que ce Dean le mérite pour avoir su le voir et s'y être accroché.

" Allons-y. "

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Pendant plusieurs minutes, aidés des barres, Castiel monte et descend du step sous les directives de Corbett.

" Le talon… Attention, le dos droit… Pied à plat pour monter… Voilà, on recommence… "

Le step est ensuite déplacé à l'extérieur des barres. Corbett exige que Castiel s'y appuie.

" Ne lâchez pas la barre surtout… Ça sera pour une prochaine étape et un peu plus de pratique surtout. "

" D'accord ", debout sur le step.

" Suivez-moi ", en lui indiquant la porte tout en ne le quittant pas des yeux.

Il marche à ses côtés, tant pour éviter qu'il s'ancre à lui comme à un point de mire que pour veiller à ce qu'il ne chute pas.

Il le dirige vers l'escalier à deux pas de la chaise d'où ont disparu gobelet et papier.

" Dix marches… Vous commencez par la première… vous vous retournez, vous descendez et ainsi de suite… À la moindre hésitation, vous arrêtez ", lui ordonne-t-il.

Ce samedi matin, Castiel s'arrête à la sixième marche.

Corbett lui sourit, satisfait. Son patient connaît et accepte ses limites.

La séance se termine par des étirements. Sous l'insistance de Castiel, Corbett le suit jusqu'au réfectoire où il retrouve Josuah.

Le petit-déjeuner à trois prend alors des allures de brunch.

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Quand Castiel rentre à Baker's house, la table de la salle à manger est déjà débarrassée. Cesar et Abner se préparent à lancer un film et l'invitent à venir s'asseoir avec eux.

" On va se regarder le premier volet de the naked gun, ça te dit ? ", lance Abner.

" Naked gun ? ", circonspect.

" Me dis pas que tu connais pas l'agent Frank Drebin ? " abasourdi.

" Venga, amigo, ven aqui ", relance Cesar en tapant sur le canapé.

Le visage impassible voire dubitatif de Castiel devient l'attraction des deux autres. Hilares devant son imperméabilité à ce type d'humour, même si parfois un pli amusé lui fend les lèvres et fait s'en taper cinqà Abner et Cesar derrière son dos.

La vie reprend petit à petit ses droits…

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Dean a passé toute sa matinée aux fourneaux. Entre la tarte aux pommes et raisins secs et ses zakouskis, la préparation de ses hamburgers et de ses frites faites maison, il n'a pas vu le temps passer.

À 11 heures, l'alarme de son téléphone hurle Metallica et manque lui faire lâcher sa cruche de limonade.

Ne sachant si Castiel est autorisé à boire de l'alcool, il a préféré assurer ses arrières.

C'est en jurant qu'il grimpe les marches deux à deux jusqu'au premier. Il file dans sa chambre, hésite entre dix tenues différentes avant d'opter pour un simple jean élimé et une chemise lumberjack avant de se ruer vers la salle de bains.

Il peste sur ses cernes, son ventre plus aussi plat qu'à ses vingt ans, vérifie son haleine avant de s'appuyer sur le rebord de l'évier en inspirant.

" On se calme, Winchester… C'est juste un putain de déjeuner. "

Un putain de déjeuner où il compte bien lui demander de venir vivre ici quand tout ça sera fini… Et si ça, c'est pas le truc plus dingue qu'il ait fait de toute sa putain de vie, alors que le diable l'emporte.

Un coup d'after-shave et deux de déodorant et il se retrouve à faire les cent pas dans son salon, la boule au ventre.

Il en attend probablement trop de ce dimanche. Il le sait, mais ne peut s'empêcher d'y croire.

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Le ronronnement d'un moteur le fait tressaillir.

" Oh bordel ! ", en se passant les mains dans les cheveux.

Il jette un coup d'œil par la fenêtre en écartant légèrement les rideaux. Il aperçoit Josuah contournant la camionnette pour en ouvrir la porte-arrière.

Il respire profondément et ouvre en affichant un sourire bravache trahi par le tremblement de ses mains.

Il s'apprête à descendre les marches pour dresser la rampe posée sur le côté.

" Restez où vous êtes ", lui ordonne Josuah, l'interpellant depuis le trottoir.

Dean obéit sans très bien comprendre pourquoi.

Le fauteuil roulant est devant le portique ouvert. Il y a quelque chose différent. Il le sent. D'instinct.

Son regard glisse de son visage au short baggy.

Il pâlit avant de remonter vers son visage. Castiel le fixe droit dans les yeux. Josuah se tient à moins d'un mètre.

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Les cale-pieds sont écartés, mais ça, Dean ne le voit pas.

Les mains de Castiel ne sont pas gantées, mais ça, Dean ne le voit pas.

Tout ce qu'il voit, c'est Castiel qui se lève, cherche son équilibre et Josuah qui, main levée, lui ordonne une nouvelle fois ne pas bouger.

Un pas après l'autre, Castiel se rapproche de lui. Josuah, dans son ombre, prêt à intervenir.

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" Un jour, je remarcherai ", lui promet Novak, mains en appui sur le sol de chaque côté du visage du chasseur.

" Je sais ", cessant de rire et posant sa main sur sa nuque. " Et je serai là pour voir ça ", lui murmure-t-il avant de l'embrasser.

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Fin chapitre XXXV

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En espérant que ce chapitre vous aura plu, on se retrouve dimanche prochain, si le coeur vous en dit.

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Love you