Mon cher journal, comme tu le sais et comme tu t'en doutes, les pensées ne cessent de tournebouler dans ma tête.

J'oscille entre espoir et peur d'être déçue.

Ce matin encore, j'ai reçu une lettre de mon Edward. Je n'ai pu m'empêcher de la lire aussitôt dans mes mains et dès qu'elle est arrivée même si nous étions en train de prendre mon déjeuner.

Je sais, mon cher journal, je le sais : ce n'est pas poli et pas digne d'une dame même fiancée de lire une lettre alors qu'elle est en train de déjeuner avec quelqu'un (Lizzie en l'occurrence).

Heureusement, Lizzie n'a jamais été, à cheval, sur l'étiquette et n'a pas semblé prendre ombrage de mon comportement.

Lorsque j'ai fini ma lettre, elle m'a même posé des milliards (au moins) de questions sur mes fiançailles et sur Edward.

Encore une fois, elle me demande si je pense que la vie maritale avec Edward sera une vie heureuse.

Je lui ai dit que Oui et mille fois Oui.

Edward et moi avons, comme je lui ai dit, un caractère semblable. Nous aimons lire et nous aimons la musique.

Edward a, comme moi, des sœurs ainées et des sœurs cadettes. Il a, lui, des frères contrairement à moi mais, comme moi, il ressent ce besoin parfois de s'isoler de toute l'agitation pour lire tranquillement.

Edward et moi avons vraiment le même état d'esprit et j'ai confié à Lizzie que je pensais que notre mariage serait d'une harmonie parfaite.

Lizzie m'a dit qu'elle était contente d'entendre cela. Elle-même ne connaît pas beaucoup Edward (elle était en revanche très amie avec Charlotte).

Comme j'avais encore et toujours l'envie de parler de mon fiancé, j'ai ajouté qu'Edward n'était pas non plus très friand des bals même s' il en avait organisé un en mon honneur et Lizzie a voulu connaître tous les détails de ce bal.

Quel plaisir cela a été de tout raconter.

Parfois, je relis même les pages où je parle de ce bal dans ce journal. En-es tu étonné mon cher journal ?

Cela me fait chaud au cœur et j'ai l'impression de revivre ce moment encore et encore.

Je suis contente d'avoir ce journal pour ne rien oublier de ce bal (mais comment pourrais-je l'oublier ?) et pour le revivre sans cesse.

Tu te poses certainement la question, mon cher journal.

Ai-je demandé à Lizzie si elle avait entendu parler d'Edward et de son éventuelle promotion au sein de la milice ?

La réponse est non, au risque de te surprendre et de te décevoir.

Je pense avoir percé le secret de mon Edward au jour et je pense avoir raison. Bientôt, je le reverrai.

Je reviens à Longbourn dans quelques jours et je pense que je reverrai Edward dès mon retour.