Bonsoir à toutes et tous !

J'espère que vous avez passé une bonne semaine et que vous passez un bon week-end !

Merci pour vos review(s) :

Elena : N'est-ce pas ? J'aime beaucoup le duo Drago/Ginny, à développer... Le sujet Narcissa Malefoy est sensible, Hermione le sait, alors elle fait tout pour soutenir notre Drago ;) Eh oui, ils sont enfin Lord et Lady, ça change, hein ?! Ahah ! La demande en mariage... Il va falloir attendre un peu tu verras ;) En espérant que ce chapitre te plaise !

J'espère que ce chapitre vous plaira,

Bonne lecture :)


Chapitre 35 : Amour me tue

- Réfléchis à ma proposition, Hermione. Penses-y. Je serais très heureux de t'y voir, lança Rogue avant de transplaner à Poudlard, laissant les deux Potter dans les rues de Londres.

- Il n'a pas tort, lui fit remarquer Harry. Tu viendras, n'est-ce pas ?

- Je pense, oui, sourit Hermione.

- Merci, répondit-il en l'embrassant sur la joue avant d'attraper son bras et de transplaner à Pitlochry.

Ils atterrirent directement sur le pas de la porte de la maison d'Andromeda, bras dessus, bras dessous. Harry frappa plusieurs coups à la porte et quelques secondes plus tard, Andromeda ouvrit la porte, Teddy dans les bras.

- Harry ! Hermione ! Comment allez-vous ? Entrez, entrez.

- Très bien, et vous ?

- Tu ne vas pas t'y remettre Hermione ! Tutoie-moi, je t'en prie.

Hermione rit, un peu gênée, et les deux Potter entrèrent, enlevant leurs capes avant de les déposer sur le porte-manteau. Harry prit son filleul des bras de sa grand-mère et le souleva au-dessus de sa tête, ce qui fit rire le bambin.

- Qu'est-ce qu'il a grandi ! Je n'en reviens pas. Seulement deux mois, mais on dirait qu'il s'est passé tellement de temps... Tu veux bien me laisser le porter, Harry ?

Elle prit le petit garçon aux cheveux bleus dans ses bras, alors qu'il gazouillait, ses yeux changeant de couleurs chaque fois qu'il riait. Ses petites mains s'accrochaient aux cheveux de Hermione, qui lui faisait de grands sourires.

- Il aura bientôt un compagnon de jeux ! s'exclama Harry

- Oh ! Alors c'est un garçon ?! Je suis très contente pour vous deux, Harry, sourit Andromeda.

- J'attends ça avec impatience, et puis lorsque nous habiterons tous les trois avec Ginny, nous pourrons garder Teddy !

- Je suis certaine qu'il en sera plus qu'heureux, affirma-t-elle. Maintenant venez manger, j'ai mis la table.

Ils la suivirent jusqu'à la salle à manger, Hermione portant toujours le petit dans ses bras. Elle l'installa dans le berceau qui se trouvait près de la table et s'assit avec son frère. Andromeda ne tarda pas à revenir avec un plat dans les mains et s'installa en face des deux sorciers, alors que Harry jouait avec les mains du petit.

- Je suis sûre que tu feras un superbe père, Harry, fit-elle en l'observant jouer avec son petit-fils.

- J'espère... répliqua-t-il en se frottant la nuque. Je veux être à la hauteur.

- Tu le seras, je n'ai aucun doute là-dessus. Andromeda a raison, lui assura Hermione.

- Appelez-moi Andie, s'il vous plaît. J'ai l'impression d'être encore plus vieille que je ne le suis avec ce prénom.

- Ce n'est absolument pas le cas, fit Hermione en levant les yeux au ciel. Mais si tu préfères, il n'y a aucun problème, ajouta-t-elle.

- Ma sœur m'a toujours appelée comme ça, alors je m'y suis habituée.

- Narcissa ?

- Oui. Elle devait déjeuner avec moi ce midi, mais elle a changé d'avis quand je lui ai dit que tu viendrais, Harry. Je crois qu'elle est mal à l'aise.

- Elle ne devrait pas, elle m'a sauvé la vie. Son fils a sauvé celle de ma sœur. Nous-

- Ta soeur ? le coupa-t-elle, les sourcils froncés.

- ... sommes redevable aux Malefoy, en quelque sorte.

Harry regarda Hermione d'un air inquiet, mais elle lui fit un petit sourire encourageant, en lui pressant la main sous la table, et il tourna la tête vers Andromeda.

- En effet, souffla-t-il finalement. Très peu de gens sont au courant, je ne l'étais pas moi-même avant cet été, mais mes parents ont eu des jumeaux. Ma sœur a été cachée pendant dix-sept ans. Enfin, pas tout à fait. Je la connais depuis longtemps, sans savoir qu'elle est ma sœur.

- Qui est-ce ? demanda Andromeda, le visage décomposé par la stupeur.

- Moi, lança Hermione. Je l'ai appris cet été, en trouvant une lettre chez mes parents moldus. Lily Potter m'y apprenait qui j'étais vraiment, que Harry était mon frère jumeau et que j'étais la fille des Potter.

Andromeda avait ouvert la bouche sur le choc, mais ne tarda pas à la refermer lorsque Hermione eut fini de parler. Elle n'en revenait pas.

- Mais... Mais comment est-ce possible que vous ne l'ayez pas appris plus tôt ?! fit-elle après quelques secondes de silence, le temps d'intégrer la nouvelle.

- Les personnes au courant étaient sous Fidelitas, pour protéger Hermione.

- Je n'en reviens pas...

- Et Rogue est son parrain ! ajouta Harry.

- Ce n'était pas un détail particulièrement utile, grogna Hermione en posant son menton dans sa main.

- Severus Rogue ?!

- Le seul et l'unique, répondit la jeune femme.

- Mais je croyais que Lily et lui ne se supportaient pas ? s'étonna Andromeda, avant de faire apparaître une peluche qu'elle tendit à Teddy.

- Ils n'étaient pas meilleurs amis ? fit Hermione en fronçant les sourcils.

- Andie a raison, mais toi aussi, Hermione. Ils étaient bien amis, mais un jour où les Maraudeurs s'acharnaient sur lui, ma-notre mère, se reprit-il, est venue l'aider. Sous le coup de la colère, il l'a traitée de "Sang-de-Bourbe" et elle a donc cessé de lui parler. D'après ce que j'ai compris, elle n'a jamais voulu lui pardonner.

- Mais alors pourquoi l'ont-ils désigné comme mon parrain ?! C'est absurde.

- En effet. C'est étrange, dit Harry en se grattant l'arrière du crâne, les sourcils froncés.

- Je lui demanderai. J'irai le voir et je lui poserai la question. Il est le mieux placé pour répondre après tout, souffla Hermione en haussant les épaules.

Après que les deux autres sorciers aient acquiescé, ils entamèrent enfin leur déjeuner. Andromeda avait vraiment bien cuisiné et les deux Potter, n'ayant pas mangé de la journée, en furent ravis. Teddy s'était endormi dans son berceau, serrant dans ses petits bras l'une des peluches que son parrain lui avait offertes et que lui avait tendue sa grand-mère. Ils prenaient le thé, lorsque Hermione osa enfin poser la question qui lui tournait dans la tête depuis qu'ils étaient arrivés.

- Andie ? Est-ce que tu sais pourquoi Narcissa ne contacte pas son fils ?

- Hum. Je ne sais pas si je suis la mieux placée pour t'en parler, soupira-t-elle.

- S'il te plaît...

Harry ne disait rien, ne sachant pas de quoi parlait sa sœur. Il préféra écouter la conversation qui devrait répondre à ses questions.

- Pourquoi ? demanda Andromeda.

- Drago m'en a parlé.

- Drago Malefoy t'a parlé ?

- Je ne vois pas le problème, répondit-elle vivement, en haussant un sourcil.

- Il n'y a pas de-

- Ils sortent ensemble. C'est pour ça qu'elle te demande, les interrompit Harry qui voulait lui aussi comprendre et faire avancer la conversation.

- Oh. Je vois, s'étonna-t-elle. Eh bien, commença-t-elle après un soupir, je ne pense pas vraiment que je saurais bien l'expliquer, mais après la mort de son mari, Cissy s'est sentie enfin libre pour la première fois depuis son mariage. Enfin c'est ce dont j'ai l'impression. Elle n'a jamais aimé Lucius, ce n'était qu'un mariage arrangé et il n'a jamais été bon avec elle, au contraire. Alors maintenant qu'elle est seule, elle peut enfin faire ce qu'elle veut de sa vie. Elle a commencé par venir me voir pour s'excuser de ses agissements. Évidemment, lorsqu'elle m'a tout expliqué, je n'avais aucune raison de lui en vouloir de m'avoir quittée lorsque nous étions jeunes. Tout ça était la faute de Lucius, qui l'avait forcée à me renier. Depuis, elle vient souvent me voir, je suis tellement heureuse d'avoir retrouvé ma petite sœur. Nous avions toujours été très proches...

- Je suis très contente pour vous, Andie, sois en sûre, commença Hermione avec un sourire, mais pourquoi ne donne-t-elle aucune nouvelle à son fils ?

- Elle ne m'en a jamais parlé. Elle ne veut jamais aborder le sujet. À chaque fois que je lui en parle, elle dévie ou devient froide, soupira-t-elle. Je n'ai donc pas creusé plus que ça. Je sais qu'elle prépare quelque chose, chez elle, mais elle ne m'en parle pas. Elle a l'air plus heureuse. Elle a repris les couleurs, que son visage avait perdu ces vingt dernières années, du poids et je la vois parfois sourire. Croyez-moi, elle n'avait pas été comme ça depuis beaucoup trop longtemps.

- Elle prépare quelque chose ? intervint Harry en fronçant les sourcils.

- Oui, mais il n'y a pas d'inquiétude à avoir, c'est quelque chose de positif. C'est ce qu'elle me dit à chaque fois. Tout va bien.

- Désolée de le dire, mais je la trouve égoïste de ne donner aucune nouvelle à Drago. Il en souffre beaucoup. Il ne le montre pas, mais je le vois. Il dort mal et mange beaucoup moins. Je crois qu'il s'inquiète beaucoup pour elle, mais il a aussi peur d'avoir fait quelque chose.

- Je comprends bien, mais je n'y peux malheureusement rien. Chaque fois que je lui en parle, elle se braque. J'ai essayé, mais j'ai abandonné à force de me faire jeter. Je ne veux pas la perdre à nouveau.

Hermione hocha la tête, compréhensive, mais malgré tout déçue pour le blond. Elle avait espéré trouver des réponses pour lui, mais elle n'était pas plus avancée qu'avant. La seule chose qu'elle avait apprise était que la relation qu'entretenaient les deux sœurs était plus puissante qu'elle ne l'imaginait. Le reste, ils le savaient déjà.

Harry n'avait rien dit, surpris d'apprendre cela. En y réfléchissant, il repensa au fait que Malefoy n'assistait pas à tous les repas et qu'il paraissait renfermé sur lui-même, plus qu'il ne l'était déjà.

oOo

Harry et Hermione atterrirent devant le portail de Poudlard et entrèrent dans le parc de l'école. Tout en discutant de la demande en mariage du brun, ils montèrent jusqu'au cinquième étage. Ils avaient fini par passer l'après-midi et dîner chez Andromeda. Harry avait été aux anges de pouvoir passer autant de temps avec son filleul, qui lui-même n'avait cessé de rire toute la fin de journée.

La nuit était tombée entre-temps et les couloirs étaient vides. Ils atteignirent rapidement le tableau de l'appartement à qui Hermione donna le mot de passe, et ils entrèrent. Le séjour était vide, mais le feu de la cheminée était allumé et les capes de Drago et Ginny étaient accrochées sur le porte-manteau. Harry souhaita une bonne nuit à sa sœur, l'embrassa sur la joue et entra dans sa chambre. Hermione posa sa cape avec celles des autres, récupéra les livres qu'elle avait laissés sur la table du séjour la veille et entra dans la chambre.

Elle ne fut pas étonnée de trouver Drago dans un fauteuil, un livre à la main, devant la fenêtre, une cigarette entre les lèvres. Il releva la tête en l'entendant refermer la porte et lui sourit. Il fit disparaître le mégot, ferma son livre et ouvrit les bras pour l'inviter à le rejoindre. Elle s'approcha de lui et s'assit sur ses genoux pour se blottir contre lui.

- Bonne journée ? murmura-t-il à son oreille.

- Géniale, ça m'a fait du bien de passer autant de temps avec Harry. Et j'étais vraiment contente de revoir Teddy et Andromeda.

- La cérémonie ? demanda-t-il après l'avoir embrassée sur le haut du crâne.

- Tu as devant toi Lady Potter, sourit-elle en levant sa main pour lui montrer sa chevalière.

- Mes hommages, Lady Potter. C'est un plaisir de vous rencontrer, dit-il d'un ton solennel en lui faisant un baise-main.

- Moi de même, Lord Malefoy, pouffa-t-elle.

- Alors, vous êtes super riches ?

- Oh oui ! Je n'aurais jamais imaginé tout ça, je pense qu'on te dépasse, mon cher.

- Possible, les Potter ont toujours été très riches, alors avec les années, ça n'a dû qu'augmenter.

- Nous avons reçu un nombre pas possible de manoirs et d'appartements. Même des elfes, soupira-t-elle.

- Tu n'as pas l'air ravie de ça, je me trompe ?

- Je trouve ça trop. Quelle est l'utilité de posséder autant de choses ? Sérieusement, nous sommes deux, c'est beaucoup trop ! Et puis, je ne sais même pas si nos elfes sont libérés, imagines qu'ils ne le soient pas !

- Vérifie, proposa-t-il en haussant les épaules.

- Maintenant ? Mais il est presque dix heures du soir, marmonna-t-elle, soudainement intimidée. Je ne veux pas les déranger, et puis-

- Hermione. C'est leur travail. Appelles-en un.

- Je ne me rappelle plus leurs noms, murmura-t-elle honteuse, les joues rouges.

- Pas besoin, regarde. Elfe !

Un petit elfe de maison transplana dans la pièce et se baissa devant son maître.

- Maître.

- Merci, Salto. Tu peux rentrer. Ah ! Non avant, pourrais-tu aller acheter un bouquet de roses blanches, chez mon fleuriste habituel, et les amener à ma mère, s'il-te-plaît ?

- Bien-sûr, Maître. Salto le fera, Maître.

Il disparut d'un claquement de doigt et Drago tourna la tête vers Hermione, qui fronçait les sourcils.

- Tu fais ça souvent ?

- Tous les jours, répondit-il simplement. Allez, appelle ton elfe.

- D'accord, fit-elle en soupirant d'exaspération. Elfe, dit-elle d'une voix hésitante.

Un autre elfe transplana au centre de la chambre. Il portait une toge noire, l'emblème des Potter cousu côté coeur. Il avait de grandes oreilles et un nez crochu, et semblait assez vieux, plus que les elfes qu'elle avait déjà eu l'occasion de rencontrer. Il baissa la tête jusqu'à ce que son nez touche le sol, les mains dans le dos.

- Maîtresse. Balter est très heureux de vous revoir, après tant d'années. Que peut faire Balter pour vous, Maîtresse ? demanda-t-il d'une voix calme et sérieuse, il paraissait mature.

- Bonjour, Balter. J'aimerai savoir quelque chose. Êtes-vous libre, toi et les autres elfes ? demanda-t-elle, en essayant de cacher sa gêne et paraître naturelle.

- Depuis de nombreuses années, Maîtresse. Mais nous serons à votre service pour toujours.

- Bien sûr, je n'en doute pas. Où vivez-vous ?

- Dans le Manoir Originel Potter, Maîtresse. Le dernier ordre du Maître James Potter était de le garder entretenu, jusqu'à ce que le Maître Harry Potter et la Maîtresse Hermione Potter reviennent.

- Tu veux dire que vous vous occupez du Manoir depuis presque vingt ans ?

- Bien sûr, Maîtresse. C'est notre devoir.

- Oh. Je vois. Très bien, merci Balter.

- Avez-vous besoin d'autre chose, Maîtresse ?

- Non, merci, sourit-elle timidement. Tu peux rentrer, ajouta-t-elle précipitamment, en le voyant toujours immobile.

- Maîtresse, répondit-il en faisant une révérence, avant de transplaner à nouveau.

- Voilà, tu as ta réponse, fit Drago.

- Je ne pensais pas qu'autant de sorciers avaient libéré leurs elfes, souffla-t-elle en posant sa tête sur son épaule.

- Avec une Née-Moldue comme femme, ce n'est pas étonnant que ton père ait été poussé à le faire. D'ailleurs, en y pensant, je ne sais pas comment ma mère a fait pour le faire contre la volonté de mon père. C'est sûrement la seule chose qu'elle a réussi à faire sans son accord. Il vaut mieux qu'ils soient libérés de toute façon, ils sont encore plus fidèles.

- Je suis rassurée, murmura-t-elle.

Il la serra dans ses bras et l'embrassa doucement, caressant ses lèvres des siennes. Elle reposa sa tête sur son épaule.

- Vous êtes restés longtemps chez ma tante, j'ai bien cru qu'elle vous avait kidnappés, plaisanta-t-il ensuite.

- Non, pouffa-t-elle en se levant pour aller chercher un t-shirt du jeune homme dans son placard. Harry était aux anges avec le petit et c'était vraiment bien de venir leur rendre visite, alors elle nous a proposé de rester dîner. Nous avons beaucoup parlé avec Andromeda, c'est vraiment une femme forte, tu sais. Je lui ai parlé de ta mère, elle m'a dit que-

- Tu as fait quoi ? la coupa-t-il brusquement d'un ton froid, en se redressant.

- Je lui ai demandé comment allait ta mère et pourquoi elle ne te donnait pas de nouvelles, répondit-elle, fronçant les sourcils en entendant le ton qu'avait utilisé le blond.

- Qui t'a dit de faire ça ? siffla-t-il sur le même ton.

- Personne. Je me posais la question, alors je lui ai demandé. Principalement parce que je m'inquiétais pour toi, mais peut-être n'aurais-je pas dû, tu as l'air d'aller très bien, grinça-t-elle, énervée du ton qu'il utilisait.

- Tu n'avais pas à faire ça, s'énerva-t-il en fronçant les sourcils, le regard noir. C'est ma mère. Si je voulais connaître l'avis de ma tante, je serais allé lui demander moi-même ! Tu croyais quoi ? Que j'allais sauter de joie en apprenant que ma mère se foutait de ce qui pourrait m'arriver ? Qu'elle avait changé de nom, changé de vie sans moi, qu'elle se faisait un plaisir de rendre visite à sa sœur, sans me donner aucunes nouvelles ? Tu croyais quoi ?! éructa-t-il en se levant.

- Je ne croyais rien. Pas ça en tout cas, souffla-t-elle en lui lançant un regard déçu.

Elle le dévisageait, bouleversée par la façon dont il lui parlait. Elle attrapa un t-shirt et partit s'enfermer dans la salle de bains. Il se laissa retomber dans le fauteuil et se prit la tête dans les mains. Il ne savait pas ce qui lui avait pris de s'énerver contre elle de cette façon. Mais lorsqu'elle avait parlé de sa mère, son esprit ne s'était concentré que sur elle.

Il était jaloux. Oui, c'était ça. Jaloux qu'elle ait pu avoir des nouvelles de sa propre mère, mais pas lui. Elle avait passé des heures avec sa tante, qui sait ce qu'elle avait pu lui raconter sur sa mère que lui-même ne savait pas.

L'eau de la douche coulait. Le blond sortit une nouvelle cigarette de sa poche et l'alluma. Il avait besoin de se calmer. Hermione n'avait rien fait de mal, il le savait. Sa mère lui manquait et il s'inquiétait pour elle, alors dès qu'il entendait parler d'elle, il se crispait.

Mais cette fois, il s'était emporté contre la mauvaise personne. La jeune femme n'y pouvait rien, elle avait simplement essayé de l'aider car elle s'inquiétait pour lui. Et elle avait raison de le faire, il avait perdu du poids, fumait trop, ne dormait pas assez. Il allait mal.

Ses amis l'avaient remarqué aussi, mais ne savaient pas comment l'aider, ni comment lui en parler, par peur qu'il se braque. Ce qu'il aurait fait. Drago voyait bien qu'ils paraissaient souvent mal à l'aise, comme s'ils ne savaient pas quoi lui dire, mais préférait ne pas faire de remarque. Il les voyait souvent discuter et s'arrêter quand il arrivait. Pansy le regardait avec inquiétude, mais il n'en avait rien à faire. Il savait qu'il allait mal et n'avait pas besoin de la pitié des autres.

Il alluma une autre cigarette et la plaça entre ses lèvres. Il entendit l'eau se couper, mais la jeune femme ne sortit pas tout de suite. Lorsqu'il arriva au bout de son second mégot, il le fit disparaître et se leva. Il retira ses vêtements et enfila simplement un jogging avant de se glisser dans le grand lit. Hermione entra dans la chambre, portant un des t-shirts du blond, le visage fermé, sans adresser un seul regard à Drago.

Elle détacha son chignon et vint s'allonger dans le lit. Elle se tourna dos à lui et éteignit les bougies de la chambre d'un coup de baguette. Seule la Lune éclairait la pièce. Elle remonta la couette au-dessus de ses épaules et ferma les yeux. Drago avait toujours les siens bien ouverts et entendait que sa respiration était irrégulière. Elle n'était pas dans son état normal, il le sentait et s'en voulait.

Il se tourna alors vers elle. Ses cheveux ondulés dégringolaient sur son dos, dévoilant ainsi une partie de son cou, et il trouva cela magnifique. Il se positionna dans son dos et cacha sa tête dans son cou. Elle sursauta légèrement, mais n'eut aucune autre réaction. Il ferma les yeux contre sa peau et resta quelques secondes dans cette position. Seule sa tête la touchait. Elle ne bougeait pas, les yeux toujours fermés.

- Je n'aurais pas dû m'emporter contre toi, murmura-t-il au bout de quelques minutes d'un silence pesant.

- En effet.

- Je suis à bout et les mots ont dépassé ma pensée. Même si ça n'excuse rien. Tu t'es inquiétée pour moi, alors que je me comporte comme un connard.

- Évidement que je m'inquiète pour toi, Drago ! répliqua-t-elle en se retournant vers lui. Tu dors très peu, même si tu penses que ce n'est pas le cas, je t'entends te lever la nuit. Tu sautes beaucoup de repas et c'est de plus en plus rare de te voir sourire !

- Je n'aurais pas dû te parler comme ça, ajouta-t-il en repoussant la couette et en cachant son visage contre la jeune femme.

- Non, tu n'aurais pas dû, c'est certain. Alors ne recommence pas, c'est tout ce que je te demande, parce que je suis de ton côté. Alors désolée si je n'ai pas bien agi en parlant à ta tante, mais ce n'était que dans ton intérêt si j'ai fait ça, poursuivit-elle en posant une main dans ses cheveux blonds.

Il passa ses bras autour de ses hanches, la tête toujours plongée contre son ventre, alors qu'elle jouait avec les cheveux qui jonchaient le haut de sa nuque pâle.

- Elle m'a dit qu'elle n'en savait pas plus que nous, murmura-t-elle après quelques instants. Chaque fois qu'elle parle de toi à ta mère, elle se braque, ou change de sujet. La seule chose qu'elle a vu c'est que ta mère paraissait changée et mieux physiquement, comme mentalement. Et qu'elles s'étaient retrouvées mutuellement. Elle n'en sait pas plus, si ce n'est que ta mère prépare quelque chose chez elle, d'apparemment positif, mais qu'elle veut garder secret. Voilà, en résumé c'est ce qu'Andromeda nous a dit.

Drago serra Hermione un peu plus contre lui. Évidemment apprendre cela le réjouissait, savoir que sa mère allait bien le réjouissait, et entendre qu'elle avait renoué avec sa sœur le réjouissait aussi. Mais elle était heureuse, sans lui. Sans lui.

Elle n'avait donc plus besoin de lui ? Ne voulait plus le voir ? Elle ne l'aimait plus ? Ou peut-être ne l'avait-elle jamais aimé. Lui il l'aimait, plus que tout, et elle lui manquait terriblement, il n'avait aucun doute là-dessus. Alors avoir de ses nouvelles, même peu, lui réchauffait le cœur.

- Merci, chuchota-t-il en rajustant sa prise.

Elle posa ses mains sur les joues du blond et le tira vers elle pour qu'ils soient à la même hauteur. Elle inversa les positions et se blottit contre lui, le nez dans son cou.

- Ne refais plus ça... s'il-te-plaît, Dray.

- Je ne le ferai plus.

Elle releva la tête et l'embrassa tendrement avant de poser sa tête contre son torse nu. Il lui caressait distraitement la joue, alors qu'elle passait ses doigts le long de son bras, essayant de faire abstraction de ses cicatrices.

- Drago ?

- Hum.

- Rogue nous a parlé de quelque chose tout à l'heure, à Harry et moi. Samedi prochain, c'est Halloween, le 31 octobre. Je ne sais pas si tu le sais, mais c'est à cette date que nos parents sont morts. Il nous a proposé d'aller à Godric's Hollow, le soir même, murmura-t-elle timidement, après une courte pause.

- Tu vas y aller, n'est-ce pas ?

- J'aimerais beaucoup, oui. Mais il y a le bal.

- Aucune importance. Je ne sais même pas pourquoi tu te poses la question. Demain, nous organiserons les préparatifs et nous laisserons les préfets s'en charger, voilà tout.

- Tu es sûr ?

- Mia, c'est une date marquante, pour vous deux, alors à côté du Bal d'Halloween de Poudlard, c'est bien plus important.

Elle hocha la tête et se plongea dans ses pensées en silence. Sa tête se soulevait sous les respirations lentes du blond. Elle frissonna lorsqu'il passa une main dans ses cheveux et sourit à la sensation. Elle pourrait s'endormir rien qu'avec ce geste, l'un des seuls qui la détendait.

- Tu voudrais bien venir avec moi ? demanda-t-elle tout bas.

- À Godric's Hollow ?

Elle hocha lentement la tête.

- Tu es sûre que tu ne veux pas rester avec ta famille seulement ?

- Drago, j'aimerais vraiment que tu sois là aussi. S'il te plaît, ajouta-t-elle en levant les yeux vers lui, avec une moue adorable sur le visage.

- Je viendrai. Au moins, je ne serai pas obligé d'aller à ce Bal débile.

- Drago ! ricana doucement Hermione. J'espère que la directrice sera d'accord.

- Refais lui la tête que tu viens de me faire, ça devrait fonctionner, répliqua-t-il en haussant un sourcil.

Elle lui tira la langue et il lui attrapa le visage pour l'embrasser. Leurs langues se cherchèrent pendant quelques secondes, amoureusement, jusqu'à ce qu'ils ne se séparent, à bout de souffle. Ils ne tardèrent pas se coucher et la fatigue reprit le dessus sur Drago, qui s'endormit, la jeune femme dans ses bras.

oOo

- Va le voir, tu ne le dérangeras pas, au contraire.

- Mais il est tard...

- Granger, il est dix-huit heures. Arrête. Va le voir et demande-lui.

Hermione et Drago venaient de terminer leur réunion pour le Bal d'Halloween avec les préfets et marchaient ensemble dans les couloirs du château. Ils avaient travaillé tous les détails concernant la décoration et le reste. Même s'ils ne viendraient pas le soir même, ils avaient l'obligation de tout organiser et de diriger les préfets pour qu'ils puissent préparer la salle le samedi suivant.

Le matin-même, Hermione avait expliqué à Drago la relation qu'avaient eue Rogue et Lily avant et pendant leur scolarité à Poudlard. Harry lui avait raconté lorsqu'ils étaient chez Andromeda. Il l'avait alors encouragée à aller voir son parrain pour qu'il puisse l'éclairer, mais elle était très intimidée d'avoir à le confronter à nouveau. Elle avait eu le temps d'apprendre à le connaître différemment ces derniers temps, pendant les cours, mais avait encore du mal à intégrer tout cela.

- Il ne va pas te manger, si c'est ce qui t'inquiète.

- Merci Drago, je suis rassurée d'un coup, grogna-t-elle.

- À ton service.

- Tu sais très bien que ce n'est pas le problème...

- Mia. Accepte-le, accepte qu'il ait changé et qu'il te veuille tout sauf du mal. C'est le premier à vouloir que tu ailles vers lui, je le connais et je le vois. Alors n'aies pas peur ou honte d'aller lui parler.

- Je sais que tu as raison, soupira-t-elle, mais-

- J'ai toujours raison.

- Drago, soupira-t-elle. J'ai juste du mal, tu le sais. Mais je n'ai pas vraiment le choix, je crois, ajouta-t-elle en s'arrêtant en bas des escaliers qui menaient aux autres étages.

- Tout va bien se passer, vas-y, souffla-t-il en l'embrassant sur le front. Je t'attendrai dans la chambre pour aller dîner.

- D'accord, souffla-t-elle finalement. À tout à l'heure, Dray.

Il l'embrassa rapidement sur les lèvres et grimpa les marches menant au cinquième étage. Elle le suivit du regard jusqu'à ce qu'il disparaisse, soupira et descendit les escaliers en direction des cachots. Plus elle s'aventurait sous le sol, plus le froid l'entourait. Elle resserra la cape qu'elle portait autour d'elle, mais cela ne suffisait pas et lorsqu'elle arriva devant le portrait de l'appartement de son parrain, elle tremblait légèrement. Elle releva la tête vers Leicester et lui lança un sourire timide.

- Bonsoir, Mademoiselle. Que puis-je faire pour vous ?

- Bonsoir, est-ce que le Professeur Rogue est ici ?

- En effet. De la part de qui ?

- Hermione Granger.

- Oh ! Fabuleux ! Entrez, ma chère, répondit-il alors que le tableau s'ouvrait sur l'appartement.

Elle hésita quelques secondes à retourner avec Drago, mais se résigna à entrer. Elle savait que le blond risquait de la traîner jusqu'ici.

Le séjour était vide et le bureau aussi, la cheminée était allumée, mais malgré le fait que la température soit plus haute, elle grelottait toujours.

J'aurais dû prendre une foutue écharpe et des gants, pensa-t-elle.

La dernière fois qu'elle était venue, elle n'avait pas fait particulièrement attention à la décoration de l'appartement. Drago lui avait parlé des photos que Rogue avait placées sur sa cheminée, aussi, elle s'en approcha curieuse de voir des clichés de sa mère, et par la même occasion, d'elle-même petite.

Alors qu'elle attrapait le cadre de sa mère et Severus enfants, elle entendit une porte s'ouvrir dans l'appartement. Elle sursauta et reposa immédiatement le cadre qu'elle tenait dans ses mains. Elle se tourna vers l'origine du bruit et vit son parrain, debout devant une porte ouverte qui laissait apercevoir une chambre.

- Excusez-moi, je n'aurais pas dû toucher à vos affaires, bafouilla-t-elle en s'éloignant de plusieurs pas de la cheminée.

Il ne répondit pas, se contentant de hausser un sourcil. Il avança vers la cheminée et Hermione recula d'un pas supplémentaire. Il le remarqua mais ne fit pas de commentaire. D'une main, il attrapa le cadre que la sorcière venait de reposer et l'observa quelques secondes.

- Ta mère et moi avons pris cette photo le jour de notre première rentrée à Poudlard, même si je pense que tu l'avais deviné. C'est sa mère qui l'avait prise, d'où le fait qu'elle soit immobile. Derrière nous, la sœur de Lily, Pétunia, nous dévisageait méchamment. Elle ne m'a jamais apprécié, continua-t-il les yeux focalisés sur la photo. Moi non plus à vrai dire, marmonna-t-il ensuite. À partir du moment où elle a su que Lily était différente d'elle, puis qu'elle était une sorcière, elle lui a fait la misère. J'ai plusieurs fois essayé de prendre la défense de Lily, mais elle ne m'en a jamais laissé l'occasion, me répétant que sa sœur était simplement jalouse et qu'il ne fallait pas entrer dans son jeu. Mais je voyais bien que cela rendait ta mère malheureuse. Avant tout ça, elle était très proche de sa sœur, c'était comme sa meilleure amie. Un peu comme Potter et toi, je dirais. Lily a donc très mal vécu le fait d'être séparée d'elle du jour au lendemain. Pétunia était horrible, très honnêtement. Je la haïssais, pour avoir fait souffrir ta mère, mais aussi pour la haine qu'elle avait pour notre monde alors qu'elle-même avait envoyé des lettres à Dumbledore pour lui demander une place à Poudlard. Ce n'était qu'une petite peste jalouse à l'époque et je ne serais nullement étonné d'apprendre que cela n'a pas changé. Après cette photo, reprit-il le regard nostalgique après quelques secondes, Lily a dit au revoir à sa famille et nous sommes montés dans le train. Ils m'avaient emmené à la gare avec eux. Nous avons passé tout le trajet seuls dans un compartiment. Les seuls qui sont venus nous déranger étaient Potter et Black, mais Lily a su se défendre face à leurs idioties, et ils ne sont restés que très peu de temps. Elle a toujours été la seule à pouvoir faire taire Potter. Pour Black c'était une autre histoire, mais au moins, après les interventions de Lily, Potter n'ouvrait plus la bouche. On ne peut pas dire qu'ils ne se sont pas bien trouvés, ce serait un mensonge.

Il releva les yeux vers elle et prit connaissance de l'étonnement sur son visage. Tout d'abord, la jeune femme ne s'attendait pas à ce qu'il lui raconte tout cela. Elle ne connaissait pas la sœur de Lily, mais d'après ce que Harry lui avait dit, Rogue ne se trompait pas en disant qu'elle n'avait probablement pas changé. De plus, l'entendre dire que ses parents formaient un beau couple l'avait fait cesser de comprendre. Harry lui avait pourtant dit que Rogue était amoureux de sa mère, qu'il haïssait James et était répugné et jaloux de leur couple. Mais alors pourquoi venait-il de lui raconter cela ?

- Qu'est-ce que tu pensais savoir que je viens de détromper ? demanda alors Severus, avec un sourire en coin.

Hermione jura intérieurement. Comment pouvait-il savoir ça ? Elle n'avait pourtant posé aucune question et à peine parlé.

- Rien, répliqua-t-elle, ne souhaitant pas dire quelque chose d'idiot, au risque qu'il se moque d'elle.

- Je vois, répondit-il en haussant à nouveau un sourcil. Suis-moi.

Il rejoignit l'un des canapés et d'un geste de la main, lui indiqua de s'asseoir dans celui qui lui faisait face. Elle s'assit, quelque peu hésitante et mal à l'aise, et replia ses bras contre son ventre. Elle frissonnait toujours, mais faisait son possible pour le cacher. Ce qui s'avéra être inutile, car Severus leva sa baguette pour raviver le feu et fit apparaître une couverture qu'il déposa à la droite de la jeune femme. Elle resta quelques secondes hésitante, puis l'attrapa pour s'en recouvrir, ne tenant plus dans ce froid. Malgré tout, elle ne savait pas si le froid était la seule cause de ses légers tremblements.

- La seule personne qui a pu te parler de moi étant ton frère, je sais que tu ne connais pas toute l'histoire, voire que ce que tu penses savoir a été déformé.

Elle ne répondit pas, se contentant de l'observer et d'attendre la suite.

- Black, Lupin et mes souvenirs sont ses seules sources d'informations, concernant Lily et moi. Ce qu'il a récupéré de mes larmes pendant la guerre était certes véridique, mais incomplet. J'aimais ta mère plus que tout au monde, mais comme une sœur. Ce que je pense vous n'aviez pas interprété de cette façon, n'est-ce pas ?

Elle secoua la tête, les joues légèrement rouges. Évidemment, ils avaient pensé que leur professeur était follement amoureux de Lily Evans, tout le laissait croire. Mais en y repensant, rien ne le prouvait réellement. Ç'aurait très bien pu être de l'amour fraternel, ou même amical. Et c'était apparemment le cas.

- Je vois, ricana-t-il narquoisement. J'ai toujours vu Lily comme une sœur, nous étions inséparables à Poudlard, malgré nos maisons différentes. Elle a toujours été là pour moi, et je crois l'avoir été aussi, je l'espère tout du moins. Il est vrai qu'à un moment je me suis posé la question de savoir s'il ne s'agissait pas d'autre chose que des sentiments fraternels ou amicaux, mais non, ce n'était pas le cas. Nous étions toujours fourrés ensemble, ce qui faisait enrager Potter. J'avais bien remarqué qu'il appréciait Lily, même s'il faisait tout le contraire pour le lui prouver. Elle était la seule à ne pas le voir à vrai dire. Mais je le détestais à l'époque et-

- Ce n'est plus le cas ? l'interrompit Hermione.

Il sourit légèrement, mais ne répondit pas à sa question pour autant.

- Je n'ai donc rien fait pour le faire comprendre à Lily, qui le détestait plus que tout à l'époque. Et elle avait raison de le faire, reprit-il. Les Maraudeurs, comme ils aimaient se faire appeler à Poudlard, en faisaient baver aux enseignants, excepté Lupin qui a toujours été celui qui calmait le jeu. Pettigrow ne faisait que les suivre partout en réalité. À vrai dire, Black et Potter étaient les seuls catalyseurs de leurs idioties. Ta mère détestait cela, elle qui avait toujours été bonne élève, Préfète, puis Préfète-en-chef, comme toi, ajouta-t-il. Et voir ces quatre-là transgresser constamment les règles la mettait hors d'elle. En plus de cela, Potter lui en faisait voir de toutes les couleurs pour attirer son attention. Elle a ensuite appris en même temps qu'eux que Lupin était un loup-garou, mais elle a su seulement en dernière année que les trois autres étaient devenus des Animagus. J'ai su pour Lupin en septième année, moi aussi, ainsi que ce que Potter, Black et Pettigrow avaient fait pour soutenir leur ami. Je sais que te dire tout ça ne répond pas vraiment à la question pour laquelle tu es venue me voir, mais je pense qu'il est tout de même important que tu saches tout cela, pour comprendre la suite, et pour en apprendre plus sur tes parents et leurs amis.

Elle se rembrunit et baissa la tête. Lisait-il dans ses pensées pour savoir tout cela ?

- Il est vrai qu'entre ta mère et moi ça n'a pas toujours été parfait. Potter a dû te le dire, et c'est sûrement pour cela que tu es là. Lors de mes trois dernières années à Poudlard, j'ai fréquenté des élèves dont les parents étaient Mangemorts, ou qui eux-mêmes étaient proches du Seigneur des Ténèbres. Ta mère étant la seule personne qui me fréquentait, je me suis laissé approcher par d'autres élèves. Pour la première fois, on me donnait la possibilité d'être quelqu'un, d'avoir du pouvoir. J'étais convaincu qu'il s'agissait du seul moyen de devenir quelqu'un d'important, d'être respecté, ou même de survivre. Ta mère tentait de m'en dissuader, mais j'étais aveuglé par tout cela. Un jour où les Maraudeurs faisaient encore des leurs, j'ai eu le malheur d'insulter Lily. Ce que tu sais déjà, bien sûr. À partir de ce moment-là, elle n'a plus voulu me parler, m'approcher ou même me regarder. Je me suis retrouvé seul et j'ai été encore plus attiré par la Magie Noire et ce que prônait le Seigneur des Ténèbres. J'ai fait des choses dont je ne suis pas fier, à cette époque. Mais le soir où j'ai découvert la nature de loup-garou de Lupin, ton père m'a sauvé la vie, à mes dépens. Tes parents sortaient déjà ensemble à l'époque et nous avons tous été blessés cette nuit-là. Lily a passé le reste de la nuit et les jours suivants à nos côtés. Elle s'est approchée de moi et nous avons beaucoup parlé tous les deux, malgré notre situation commune. Elle m'a aidé à revenir vers le bien, en quelque sorte. Ils avaient déjà été approchés par Dumbledore pour l'Ordre du Phoenix, elle m'a alors proposé d'aller voir le directeur. Je suis devenu espion pour eux quelques semaines plus tard. Certes, j'étais d'apparence toujours du côté du mal, mais les membres de l'Ordre étaient au courant, alors cela me suffisait. Je ne fréquentais plus Lily en public, je devais jouer le jeu, mais cela me suffisait. Savoir que ta mère ne m'en voulait plus avait retiré un grand poids de mes épaules. Ton père et moi n'avons jamais été amis, reprit-il après un sourire nostalgique, au contraire, de même pour Black, mais nous étions forcés de nous supporter. J'avais retrouvé ma meilleure amie, même si c'était différent, quelque chose avait changé malgré tout. Mais je ne lui en ai jamais voulu pour ça, elle avait eu raison. Puis, quelque temps après la fin de nos années à Poudlard, Lily est tombée enceinte de ton père, des jumeaux. Elle m'a choisi pour être ton parrain, malgré la réticence de Potter. Toujours espion pour l'Ordre, je devais continuer de jouer le jeu, et même si j'ai pris connaissance de la prophétie vous concernant, Dumbledore m'a forcé à en faire part au Seigneur des Ténèbres, ainsi-

- Pardon ?! le coupa-t-elle révoltée. Mais pourquoi ?! Nos parents n'auraient pas été tués, j'aurais vécu avec eux, avec Harry, il n'y aurait pas eu de problème ! ajouta-t-elle estomaquée.

- C'est ce que je lui ai dit. J'étais contre, tout comme tes parents et leurs amis, mais Dumbledore n'était pas le seul à penser ça. Maugrey, Diggle, et les Prewett pensaient qu'il n'y avait pas de meilleure façon pour que le Seigneur des Ténèbres ait pleinement confiance en moi. Il fallait que je lui raconte une partie de la prophétie, celle concernant ton frère. Ils étaient certains de pouvoir protéger les Potter, qu'ils ne risquaient rien, et que cela leur profiterait car mon rôle en tant qu'espion serait renforcé.

- Ils se trompaient, répondit-elle, sans aucune émotion, d'une voix froide et sèche.

- J'ai voulu te récupérer auprès des Granger, mais ils ont refusé. C'était trop dangereux.

Elle hocha la tête, le regard dans le vide. Après quelques minutes de silence tendu, ou chacun se remémorait des vieux souvenirs, Severus commença à lui parler de sa mère, de ce qu'elle aimait, de l'enfant, de la jeune fille, de la jeune femme, de la femme, puis de la mère, qu'elle avait été, qu'il avait connu. Hermione l'écoutait avec beaucoup d'attention, Harry n'en savait pas beaucoup sur ses parents et le peu qu'il lui avait raconté ne lui suffisait pas. Elle n'avait toujours pas ouvert le journal de sa mère, ce que Rogue lui reprocha gentiment. D'après lui, la jeune femme en apprendrait encore plus sur Lily grâce à cela. Il lui parla aussi de son père, de ce qu'il savait de lui et ses amis à Poudlard. Il n'était certes pas très objectif, ne les ayant jamais appréciés, mais il faisait de son mieux pour ne pas le laisser transparaître.

Hermione lui confirma ensuite qu'elle serait là le samedi suivant, avec Drago et Harry, qui amènerait sûrement Ginny. S'il en fut heureux, il ne le montra pas, mais lui confirma que la directrice leur avait donné son accord.

Lorsque la jeune femme quitta l'appartement du professeur, les couloirs étaient encore plus froids qu'à l'aller. L'heure du dîner était passée depuis longtemps, et la fatigue se faisait ressentir.

Cependant, Hermione était souriante, elle découvrait un peu plus de cet homme chaque jour. Elle en avait aussi beaucoup appris sur ses parents, en particulier sur Lily Potter, mais également sur sa naissance et le peu de temps qu'elle avait passé avec les proches de ses parents et sa famille. Son cœur s'était réchauffé à ces révélations.

Amour me tue, et si je ne veux dire

Le plaisant mal que ce m'est de mourir :

Tant j'ai grand peur, qu'on veuille secourir

Le mal, par qui doucement je soupire.

Il est bien vrai, que ma langueur désire

Qu'avec le temps je me puisse guérir :

Mais je ne veux ma dame requérir

Pour ma santé : tant me plaît mon martyre.

Tais-toi langueur je sens venir le jour,

Que ma maîtresse, après si long séjour,

Voyant le soin qui ronge ma pensée,

Toute une nuit, folâtrement m'ayant

Entre ses bras, prodigue, ira payant

Les intérêts de ma peine avancée.

Amour me tue si je ne veux dire, Pierre de Ronsard.


Et voilà ! Alors ? Quel est votre avis ? Une nouvelle visite chez Andromeda, la première "dispute" Dramione, bientôt Halloween, et une nouvelle discussion (et pas des moindres) entre Severus et Hermione ! Qu'en avez-vous pensé ?

Qu'imaginez-vous pour la suite ?

Merci à Suldreen194 et Choixpeau de fic pour leurs relectures et corrections !

On se retrouve mercredi pour la suite !

Writer8Hell