Je commence sincèrement à envisager la possibilité d'enlever les dates de publication et de ne mettre que "deux chapitres par semaine" parce que là c'est vraiment plus possible, je ne suis jamais à l'heure ^^'


lesaccrosdelamerceri : Il y a beaucoup de liens entre les personnages, et certains sont plutôt inattendus... reste à voir à quels "trois" tu pensais ;)

brigitte26 : sincèrement, je m'attendais à tout sauf à son décès... j'avoue que ça fait étrange de se dire que ce n'est pas la première, et que ce ne sera pas la dernière du casting à partir avant nous...

Kelewan : J'ai un dossier pour chaque fanfiction : dans le premier sous-dossier, il y a les chapitres, dans les cinq autres sous-dossiers, il y a les personnages, leurs développements, leur caractère, et, surtout, surtout... la couleur de leurs cheveux. On en rit, mais je suis incapable de me souvenir de la couleur des cheveux de certains personnages :')


Chapitre 34 : Les jumeaux Weasley


-Vendredi huit septembre, première semaine de cours, première crise d'angoisse, nota Lily, et la plume s'agita une seconde sur le parchemin avant de disparaitre dans un petit crachotis lumineux, en direction du bureau du médicomage familial.

-Génial, soupira James en passant une main sur son visage.

-Est-ce qu'il va bien ? S'inquiéta Norah, ses yeux bruns posés sur son aîné, encore endormi.

-Oui, bien sûr. Je pense simplement qu'avec la rentrée et son arrivée dans un nouvel environnement, il a arrêté la méditation, expliqua tranquillement Lily en souriant à sa fille.

-C'est grave ?

-Tout dépend de la personne. Harry a commencé la magie très tôt, c'était une erreur. Ça a déréglé son noyau magique, et, pour faire la balance, le noyau à puisé dans ses réserves psychologiques pour fonctionner correctement. Ça le rend plus faible face aux défauts mentaux de l'être humain. Tu comprends ?

-Oui, je crois. Ça veut dire qu'il peut tomber malade de la tête ?

-Tout le monde peut tomber malade de la tête. Mais en effet, Harry est beaucoup plus sensible que nous. C'est pour cette raison que l'on fait très attention à sa tête et à ce qu'il ressent.

-Moi, je le protègerais de tous les méchants qui veulent faire du mal à sa tête ! S'exclama soudain la fillette, après quelques secondes de réflexion, en levant le menton avec détermination.

Lily éclata de rire et glissa une main dans ses cheveux châtains, attendrie.

-Je n'en doute pas une seconde. Et tu feras une protectrice incroyable. En attendant, ton père va t'amener te reposer.

Elle leva la tête pour parler à James.

-Poppy nous a ouvert une chambre au fond du couloir, le numéro deux. Tu reviens après ?

-D'accord, acquiesça-t-il en se levant, la fillette dans ses bras. Allez, il est temps d'aller dormir. On repartira uniquement lorsqu'Harry sera réveillé.

Norah hocha la tête.

-Bonne nuit, mère, salua-t-elle Lily avec beaucoup de concentration, tandis que l'interpelée sourit.

-Bonne nuit, Norah.

Ces temps-ci, la fillette imitait très souvent Harry. Peut-être pour compenser son absence... la rousse grimaça intérieurement. Norah ne parlait pas souvent de ce qu'elle ressentait, malgré son jeune âge. Les rares fois où elle le faisait, étaient des moments importants, lorsqu'elle doutait un peu trop de son monde, de ses parents, de son frère, de ses oncles. Et, au fond, elle priait pour qu'elle ne cesse jamais de s'assurer qu'ils l'aimaient.

Parce qu'ils avaient fait une erreur avec Harry : ils l'avaient laissé grandir, alors même qu'il était bien trop petit. Ils n'avaient jamais voulu l'élever comme les enfants de sang-pur, mais, inconsciemment, c'était ce qu'ils avaient fait. Ils n'iraient pas jusqu'à dire qu'ils le regrettaient : c'était un garçon bien élevé, qui s'intéressait à l'univers dans lequel il évoluait. Mais à quel prix ?


Dès la fin de leurs cours de la matinée, Hestia et Flora foncèrent vers l'infirmerie pour retrouver Harry, abandonnant sans un regard leurs amis.

Draco leva un sourcil vers Pansy.

-Tu te souviens de notre discussion d'il y a quelques jours ?

-Oui, et je suis toujours sûre de moi. Tu n'as pas écouté ce que disait Flora à propos de sa famille ? Ils sont complètement enclavés. Et du peu que je sais, elles n'ont presque jamais été présentes aux réceptions privées, pourtant, nos familles sont liées. Harry à l'air d'être leur seul ami. C'est normal qu'elles soient aussi proches de lui.

Le blond plissa les lèvres, et la jeune fille leva les yeux au ciel malgré elle.

A côté d'eux, Blaise et Théo échangèrent un regard amusé. Leurs deux amis étaient toujours ainsi : dans leur petit monde, à se disputer, à se détester, sans supporter de voir quelqu'un s'approcher trop de l'autre pour autant.

-Grégory ? Ou est Vincent ? S'inquiéta Draco en détournant la discussion dès qu'ils furent dans le couloir des Serpentards.

-Il a filé voir McGonagall. Il va sans doute se faire reprendre, il n'écoutait rien au cours.

-Pourquoi ça ?

-Je ne sais pas. Je crois qu'il regardait trop Daphné pour suivre ce qu'elle disait, ajouta-t-il après un instant de réflexion, et les quatre éclatèrent de rire.

-Daphné ? Elle est fiancée à un très bon parti, il ferait mieux de changer d'idée ! S'exclama Pansy.

-Non, pas dans ce sens...

Il s'interrompit et reprit un visage dur, signant le retour des masques sur le visage de ses amis.

Au milieu du couloir, deux têtes rousses flamboyantes attendaient, passant d'un pied sur l'autre par instant. Draco passa devant et Vincent se plaça à ses côtés alors qu'ils continuaient d'avancer.

Malgré cela, chacun s'était tendu. Ils n'avaient aucune idée de leurs noms, ou peut-être ne s'en souvenaient-ils pas. Ce dont ils étaient certains, c'était qu'ils n'étaient ni en première année, ni à Serpentard.

Et des élèves plus âgés de Gryffondor étaient très dangereux pour eux.


Hestia retint de justesse un cri lorsqu'elle vit qu'Harry était assis dans le lit d'infirmerie, des coussins derrière le dos, et Norah sur les genoux. Plus loin, ses parents discutaient avec l'infirmière, jetant parfois des coups d'œil dans leur direction.

La jeune fille avança vers eux au pas de course et, après un rapide baiser dans les cheveux de la fillette, enlaça son ami, qui, surpris, ne réagit pas immédiatement. Flora eut le temps d'arriver et d'ébouriffer les cheveux des deux Potter avant qu'il ne comprenne ce qui se passait.

-Mes cheveux ! C'est comme ça que tu souhaites bon retour parmi les vivants à ton meilleur ami ? S'offusqua-t-il en saisissant ses boucles noires, les remettant en ordres dans sa nuque et derrière ses oreilles.

-Si tu m'avais ramené quelque chose du monde des morts, j'aurais peut-être épargné ta chevelure, rétorqua-t-elle. Tu viens me faire un câlin ? Ajouta-t-elle, les yeux pétillants, alors que Norah sautait dans ses bras. Prends exemple sur ta sœur. Elle ne nous provoque pas de syncopes tous les quatre matins, contrairement à d'autres !

-Flora ! Laisse-le tranquille ! La réprimanda Hestia. Tu nous a fait sacrément peur... grimaça-t-elle en replaçant une boucle qui partait dans le mauvais sens et menaçait de tomber dans les yeux verts.

-Je suis désolé.

-Lily nous a parlé de ta méditation, et on a réalisé que depuis la rentrée, tu étais toujours accaparé. La matinée avec le petit-déjeuner, pendant la journée avec les cours, le midi avec le repas et les discussions, la soirée lorsque l'on mange et que l'on est dans la salle commune... on a réalisé que tu n'es jamais seul, dit Flora, la voix soudain grave, les bras toujours autour du petit corps de Norah.

-Et on se demandait si tu n'avais pas oublié que tu as le droit de ne pas être toujours avec nous. Le groupe, je veux dire. Mais nous en particulier, continua sa jumelle.

-Lors des premiers jours, on t'a fait ressentir le fait que tu passais énormément de temps avec Draco, Pansy et les quatre autres garçons, et beaucoup moins avec nous. On ne voulait pas dire que tu devais passer tout le temps où tu n'es pas avec eux, avec nous.

Flora s'emmêlait, et Harry s'en rendit immédiatement compte. Il tendit sa main vers elle et saisit son avant-bras, verrouillant ses yeux dans les siens.

-Ce n'est pas votre faute. C'est moi qui ai été idiot. J'ai pensé que, maintenant que j'étais à Poudlard, ce n'était plus vraiment une nécessité. J'ai fait une erreur, et ça ne se reproduira pas. Vous n'y êtes pour rien.

Les sœurs hochèrent la tête en assentiment, et Norah retourna sur ses genoux, tout sourire perdu.

-Tu sais, tu dois faire attention. Je peux te protéger des autres, mais pas de toi-même, déclara-t-elle très sérieusement, ses lèvres enfantines pincées entre elles.

-Me protéger des autres ? Rit-il, malgré son incompréhension.

-Oui. Ce sera mon travail, quand je serais à Poudlard avec toi ! Il faut bien quelqu'un pour le faire, non ?

Le brun sourit, attendri.

-Je suis persuadé que tu feras une protectrice incroyable.

-C'est exactement ce qu'à dit ta mère, ricana James et s'asseyant sur l'une des chaises à côté du lit. Vous devriez aller manger les filles, ajouta-t-il en souriant aux jumelles, qui acquiescèrent.

-Vous avez raison. Merci, pour la carte, ajouta Hestia, le regard malicieux.

-Je suis sûr que vous trouverez son autre moitié chez les fauteurs de trouble qui l'ont dénichée.

Harry salua ses deux amies, qui filèrent à toute vitesse après une dernière plaisanterie de James.

-Si vous n'étiez pas mon père, je dirais que vous avez tendance à charmer toutes les jeunes filles, grimaça le garçon, alors qu'il affichait une mine exagérément offusquée.

-Ce n'est que mon charme naturel, fils, rien de plus !

-Attendez !


Théo, qui avait été entouré d'un côté par Vincent et Draco, et de l'autre par Pansy et Blaise, grimaça. La jeune fille, également la plus bavarde, se tourna la première, un sourcil haut.

-Un problème ?

-Nous devions discuter avec Harry, commença l'un des roux, mais il n'est pas venu, enchaîna l'autre.

Le premier reprit la phrase.

-Ce qui est assez surprenant, puis, le second reprit le relai, parce qu'il nous avait dit être toujours à l'heure.

Les cinq Serpentards restèrent silencieux une seconde, trop perturbés par l'échange de temps de parole, et Blaise se détendit.

-Il a eu un problème de santé urgent hier soir. Il est resté à l'infirmerie toute la nuit et la matinée, et n'ira sans doute pas en cours cet après-midi non plus.

Ses quatre camarades lui lancèrent un coup d'œil sidéré, et il les ignora.

-Deux amies sont allées le voir, elles devraient revenir pour le repas. Vous leur remanderez s'il s'est réveillé.

-Merci ! Répliquèrent-ils d'une même voix avant de tourner les talons et de s'enfuir aussi vite qu'ils n'étaient arrivés.

Draco se rapprocha du garçon et fit les gros yeux, les sourcils froncés.

-On peut savoir ce que c'était que ça ? Ils pourraient le blesser ! Et s'il n'était pas réveillé ?

-Premièrement, qui irait blesser qui que ce soit dans l'infirmerie ? Pomfresh fait bien trop peur, je passe mon tour. Deuxièmement, ce sont des Weasley. Ils sont incapables de méchanceté. Ces deux-là font peut-être des blagues, mais ce n'est pas particulièrement mauvais.

Le blond ne répondit pas, et Pansy leva les yeux au ciel.

Il se comportait comme un enfant.

-Harry leur a déjà parlé jeudi, avant le repas du midi.

-Je ne le savais pas.

-Evidemment. Tu as vu ta réaction ? Rétorqua Théo en souriant, leur tenant la porte menant à la salle commune.

Ils entrèrent et frissonnèrent immédiatement. La salle commune des Serpentards avait été construite par un homme légèrement paranoïaque : leur fondateur. Ainsi, la pièce était rectangulaire et longue, illuminée de torches vertes qui ne dégageaient aucune chaleur, à l'image de la grande cheminée.

Cheminée par laquelle on passait pour atteindre la véritable salle commune. La première pièce était une salle de relai, dans laquelle les Serpentards restaient lorsqu'ils n'avaient qu'une dizaine de minutes de libres avant de devoir repartir.

C'était un moyen efficace de parer les intrus : s'ils arrivaient à entrer par on-ne-sait quel moyen, ils ne pouvaient toujours pas savoir qu'ils devaient passer par la cheminée pour atteindre la salle commune en elle-même : les secrets étaient bien gardés.

Paranoïaque, vous disait le narrateur.


Sirius leva les yeux de ses papiers lorsque le Square l'avertit de l'arrivée d'un membre de sa famille dans la salle des cheminées, et fronça les sourcils.

Il ne savait pas que Remus avait décidé de l'avertir lorsqu'il rentrait à la maison...

La réponse vint d'elle-même lorsque cinq coups légers furent frappés à la porte du bureau : Remus ne toquait que deux ou trois fois et l'appelait toujours en même temps.

-Entrez.

Dans le même instant, il serra sa baguette entre ses doigts.

Ses yeux se plissèrent légèrement lorsque Narcissa ouvrit et avança de quelques pas, l'air mal à l'aise.

-Narcissa. Je peux t'aider ?

-Est-ce que tu as un peu de temps à m'accorder ? Demanda-t-elle de but en blanc, le visage sérieux.

-Evidemment.

Il décala ses affaires d'un mouvement vague, se leva, et la jeune femme sourit malgré elle. Sirius avait toujours agi ainsi : dès qu'elle venait le voir pour discuter, quel que soit son état, ou le sujet, il abandonnait tout ce qu'il faisait pour l'écouter pleinement. Elle aimait qu'il ait gardé cette manie.

Ça lui donnait l'impression d'être encore importante à ses yeux.


-Je sais que c'est dur à entendre, mais c'est ainsi, et tu le sais.

Harry détourna le regard, les lèvres pincées.

Bien sûr, qu'il le savait. Comment pouvait-il ne pas le savoir ? Il était psychologiquement faible, depuis le temps, il s'en était rendu compte. Comme chaque remarque, comme chaque action, comme chaque manière, restait gravée dans sa mémoire, et l'influençait encore des années après. Il savait parfaitement que son cerveau détournait des mots anodins, les rendant cruels et acérés, le faisant remettre en question la personne même qu'il était.

Il l'avait remarqué. Parce que c'était lui qui le vivait.

Et, au fond, il n'en voulait pas tant que cela à James, parce qu'il essayait simplement de l'aider du mieux qu'il le pouvait, de le soutenir.

De faire son travail de père. Un travail auquel il n'avait pas échoué, bien sûr, mais que les circonstances avaient rendu plus difficile qu'il n'aurait dû l'être.

Harry soupira. Il n'était sans doute pas le genre d'enfant que ses parents auraient souhaité avoir.