…bonjour ?
Ouiiii, je sais. Ça fait plus d'un an. Il s'est passé plein de choses, j'avais plus la détermination. Mais j'ai décidé de reprendre l'histoire. Je sais pas trop où elle va, j'ai plus trop de plan, juste le point de chute; mais elle y va. Comme d'habitude, n'hésitez pas à apporter vos commentaires, et même critiques constructives. Ce ne sera jamais mal pris.
J'espère que ça vous plaira, alors bonne lecture.
Résumé : Marco et Kira sont désormais ensemble, à la condition du Paternel que cette relation ne gêne pas la vie du navire et les missions. Le Moby Dick quitte l'île hivernale de Monjo pour se diriger vers l'île de Takama-shima, l'île principal d'un archipel céleste, Suien.
Chapitre 35 : La route des astres
Cela faisait bien trois jours que les pirates de Shirohige, à l'exception de la division de Namur restée pour surveiller le territoire du Yonko, naviguaient dans le froid. A la barre du grand Moby Dick, le Paternel semblait plus qu'heureux. L'équipage l'avait rarement vu aussi souriant, et en forme. Quant à Marco, son flegme cachait à peine mal son enthousiasme. D'une manière générale, l'équipage entier était en ébullition, même si chacun s'efforçait à rester concentré. Les îles célestes ! Voilà le genre de chose qu'on ne voit qu'une fois dans sa vie en général.
Le Capitaine Shirohige avait déjà navigué sur une mer de nuages, et avait visité une autre île céleste. Il avait hâte de découvrir celle-ci. Et puis, depuis quelques jours maintenant, son fils, bras droit et navigateur, Marco, était officiellement en couple avec Kira, et quelque part, cela soulageait le vieil homme de le voir heureux. Son second avait pris le temps aussi de discuter avec ses hommes de cette situation. Il avait appuyé qu'elle n'aurait aucun passe droit en étant avec lui. La première division semblait l'accepter, bien que certains trouvaient cela un peu rapide, Kira n'étant dans l'équipage que depuis 6 mois. En revanche, la pilule passait moins auprès des autres divisions. Cette fois, Marco en avait parlé à ses collègues commandants, qui eux même en avait parlé aux hommes qui exprimaient clairement leur désaccord sur la question de Kira. Le fait qu'Oyaji soit au courant et approuve cette relation avait rassuré la majorité. Pour rassurer les plus dubitatifs, il avait été décidé que tout matelot aurait le droit de signaler un cas de favoritisme envers elle, s'ils en trouvaient un. Des œillades lancées à travers le réfectoire en direction de la jeune femme indiquaient qu'il faudrait encore un peu de temps pour que cette relation soit acceptée de tous sans être l'objet de critiques. Kira essayait avec un peu de difficulté de l'ignorer, se doutant qu'elle avait dû être un sujet de conversation controversé, mais que tous avaient plus ou moins décidé de la laisser tranquille. Au fond d'elle, elle était heureuse, et son capitaine lui avait donné son feu vert. C'était l'essentiel.
La seule différence était que depuis maintenant quatre nuits, elle vivait dans la même chambre que Marco. La cause initiale de son emménagement avait été le froid de Monjo mais à présent, ils s'éloignaient de son micro-climat. Elle ne savait pas trop si elle resterait dans sa chambre désormais. En attendant, Marco profitait bien de sa présence, et de ce sentiment de calme intérieur après une tempête d'émotion qu'il avait mal vécu.
Dans les cales
-Mei , Vlad? Vous en avez encore pour longtemps ? Cria Kira en bas des escaliers, alors qu'elle avait fini sa tâche.
-Un peu, oui. Répondit Vlad.
Elle descendit aider ses amis. La mission qu'ils avaient reçue était plutôt curieuse : ils avaient une liste de boîtes, de barils, de sacs, à peser grossièrement. Le commandant Marco n'avait pas donné d'explication à cela. Elle leur passa un coup de main en rangeant à leur place les caisses venant d'être pesées. Ils en avaient enfin terminé avec leur liste quand ils entendirent la cloche sonner le repas.
En entrant dans le réfectoire bondé et jovial, Kira chercha spontanément Marco du regard, et le trouva assis avec Thatch, Curiel et Rakuyu. Il la vit également, et ils s'échangèrent un sourire. Elle s'assis avec ses camarades.
L'ambiance était au beau fixe, les discussions allaient de bon train. Plusieurs personnes avaient eu des missions de rangement de de pesage des stocks dans la matinée, ce qui interrogeait un peu.
-Je pense qu'il va falloir équilibrer les poids sur le navire pour se rendre sur Takama-shima. Après tout, on ne sait pas comment on va monter là-haut, mais il est probable qu'on ne navigue pas simplement, dit un voisin.
-C'est probable, oui, enchérit Vlad. On a aussi un gros stock de cordage, comme pour attacher plein de choses.
Le repas fini, Kira passa son après-midi avec ses nakamas, dans le calme, avant de s'entrainer un peu à l'utilisation de son fruit. C'était sa grande priorité, avec la maitrise du haki de l'armement. Elle se rendit ensuite au dîner vers la fin de distribution des repas, quand il y avait en général moins de monde. Les jours passaient, et se ressemblaient, mais ce n'était pas désagréable. Au contraire, la routine était très régulièrement interrompue par les aventures, les monstres marins, et les bagarre entre amis. Sans compter Marco désormais.
Elle revint à la cabine de Marco vers 21h, avec une infusion pour lui. Il faisait encore froid, et il allait encore devoir travailler un peu. Elle voulait le soutenir moralement, sans le déranger. Elle toqua discrètement, simplement pour se signaler, et entra. Comme elle l'avait imaginé, Marco était à son bureau, plume en main, à regarder un plan de coupe du navire accroché au mur devant lui. Elle posa la tasse fumante sans un mot et allait se diriger vers la salle d'eau, quand Marco lui saisit doucement la main.
-Merci.
Il la tira vers lui pour l'embrasser. Quand leurs lèvres se séparèrent et qu'elle se redressa, elle vit sur les papiers étalés que Marco faisait des calculs.
-Qu'est-ce que tu fais ?
-On estime comment répartir nos chargements dans le navire avec plus de précision.
-Pour aller aux îles célestes ?
-Oui.
-Comment on ferra ?
-Ah, ça…
Il la regarda avec un sourire moqueur. Elle comprit qu'il voulait la faire un peu chanter, alors elle l'embrassa à nouveau, plus sensuellement. Satisfait, Marco daigna lui répondre.
-On doit être à un endroit précis à la prochaine pleine lune. Car à ce moment, l'endroit aura un magnétisme très particulier. On va monter grâce à courant magnétique ascendant, en apesanteur. L'ascension va être rapide, mais il faut bien équilibrer le navire, pour être à peu près stable pendant la montée, et ne pas nous retourner. Normalement, on ne bougera pas si on fait bien les choses.
-Je vois. Ça va être très curieux ! On va un peu voler en quelque sorte. Dit-elle avec excitation.
-C'est ça, yoï.
Elle allait ouvrir la porte de la salle d'eau, quand elle songea :
-Marco. On va bientôt sortir de l'influence de Monjo. J'ai élu domicile dans ta chambre pour le froid, mais après?
Marco y avait songé. Malgré ses habitudes de solitaire, il avait encore très envie d'être avec elle, et d'en profiter, car il était loin d'avoir satisfait sa frustration des semaines ayant précédé leur début de relation.
Elle préféra lui dire son avis avant qu'il ne réponde:
- Je crois que je préfère n'y être invitée que de temps en temps, pour l'instant du moins. Histoire de ne pas faire trop jazer, s'habituer à la vie de couple aussi…
Il sourit à la dernière phrase il s'y faisait trop facilement, pour un célibataire endurcit, habitué aux filles d'un soir. Mais il était d'accord avec elle. Mieux valait changer lentement.
-Ca me convient. Mais… peut-on rester encore quelques nuits ensemble ? Je ne me sens pas de te laisser reprendre ta chambre dès demain. Dit-il avec un regard suggestif.
Elle sourit et répondit avec un air charmeur :
-Et bien, si vous daignez accepter ma présence….
-Je supporterai, dit-il dans un soupir dramatique.
-Bon, si ça te gène…
Elle esquissa un pas vers la porte d'entrée, avant qu'il ne se lève pour l'attraper par la taille en la faisant rire.
-Je termine ces calculs, et je suis à toi. Dit-il chaudement à son oreille.
le lendemain
Kira ouvrit les yeux avant la sonnerie du réveil, chose rare, alors que Marco dormait encore. Elle regarda son amant endormi à la lumière du jour tamisée par un rideau. Ses cheveux étaient un peu ébouriffés depuis leurs ébats de la veille. Il ne faisait plus froid, et la couverture rabattue laissait voir les bras et une bonne partie du torse de Marco, bien taillé et marqué du symbole de l'équipage. Il respirait calmement, paisiblement. Voyant sur le réveil qu'il allait de toute façon bientôt sonner, elle se colla à lui, posant son bras sur son torse.
Marco émergea doucement au contact du corps de Kira contre le sien. En gardant les yeux fermés, il vint la serrer contre lui. Il avait, curieusement, vraiment pris goût à ce genre de réveil. Quant à Kira, elle découvrait aussi ce côté des relations, ces moments de calme et de tendresse assez rare dans le milieu de la piraterie. Au moment où elle pensait cela, elle sentit la main de Marco venir caresser sa chute de rein et sa bouche embrasser son cou avec passion. Elle laissa échapper un soupir de lassitude, avec le sourire aux lèvres. Il arrêta son manège pour la regarder.
-Mm ?
-Vous les hommes… Moi qui me disais que ce moment était romantique, calme…
-Calme, peut-être pas, mais romantique, ça se défend…
-Ben voyons, dit-elle en souriant.
Il reprit ses baisers sous les soupirs, de contentement cette fois, de sa compagne.
Au final, les presque deux semaines de navigation passèrent assez vite. Kira avait repris sa chambre, et Marco focalisait toute son attention à la préparation de l'expédition. Les eaux devenaient très dangereuses, les rois des mers et les requins s'y trouvaient en grand nombre. L'équipage entier fut réveillé en pleine nuit par l'attaque d'un roi des mers imposant, que le Paternel renvoya par le fond en quelques minutes. Les secousses étaient fortes, aussi les nuits se faisaient-elles moins réparatrices.
Marco, en tant que navigateur, passait beaucoup de temps sur les cartes, parfois anciennes et abîmées, à chercher les bons courants qui variaient avec les saisons et les quartiers de lune, sans compter les vents capricieux. C'était un véritable casse-tête. Pour couronner le tout, l'endroit recherché n'était pas indiqué par un log pose c'était une petite zone à un emplacement géographique précis en pleine mer. Pour s'y rendre, Marco passait du temps la nuit à faire des calculs avec des astrolabes et un sextant pour constamment redéfinir leur position et leur itinéraire. De plus, ils devaient être au bon endroit au bon moment : la pleine lune approchait, il fallait se hâter. Une tempête les avait ralentis, mais grâce à leur avance initiale, ils parvinrent à être au bon point le jour J.
Sur le pont, Marco rejoint son Paternel à la barre.
-Oyaji, on doit y être. On doit attendre les premières étoiles pour calculer et ajuster notre position, mais dans tous les cas, ça ne peut être à plus d'une heure ou deux d'ici.
-Gurara ! Bien joué, mon fils. Tu as surpassé le maître, dis-moi ! Dit-il fier de voir le navigateur que Marco était devenu.
-Vous m'avez corrigé… rectifia-t-il.
-Et toi aussi, ne t'en cache pas ! Gurarara !
Il restait encore quelques heures avant la nuit. Tout le monde en profitait pour faire la sieste, pour être en forme le soir et profiter du voyage. La route des astres, comme on appelait cette sorte de colonne d'apesanteur fonctionnant à la pleine lune, était peu connue et garantissait d'être une expérience inoubliable, mais aussi, d'après les infirmières, dangereuse en raison du brusque changement d'altitude. Tous durent d'ailleurs avaler un médicament devant servir à mieux supporter le changement de pression atmosphérique et d'oxygène qu'ils allaient subir.
Kira se réveilla avant diner et mangea rapidement, alors que beaucoup rejoignaient leurs dortoirs. Seuls les commandants et quelques hommes resteraient sur le pont pour manœuvrer : vu le nombre de personne à bord, il valait mieux limiter les risques de chute par-dessus le bastingage.
Vers 19h, alors que les derniers rayons du soleil s'estompaient, seule la première division, spécialisée en navigation, était en action en suivant les directives de son commandant. Le navire avait encore quelques nœuds à parcourir. Kira était parmi ceux chargé de descendre les voiles, alors que d'autres tendaient les cordages.
Sur la dunette, la partie arrière surélevée du bateau, les commandants et le Capitaine étaient en grand conciliabule. De ce que Kira pu entendre, le vent poussait bien le navire, ils étaient dans les temps. Shirohige utilisa sa voix portante pour appeler les marins de la première.
-Mes enfants ! Quittez vos postes, les commandants vont vous relever. Rendez-vous à l'endroit qui vous a été assigné désormais !
Elle fila à sa cabine, où elle avait pris ses dispositions : ses meubles étaient bien fermés, sa bouteille de vin soigneusement coincée et enroulée dans une serviette. Elle ouvrit un peu son petit hublot, et pouvait entendre le rire du paternel d'ici. Elle regarda la mer, plongée dans l'obscurité, éclairée par la lune, pendant peut-être vingt ou trente minutes, quand soudain, un détail attira son attention. Une goutte d'eau passait devant elle. Mais… elle montait.
Une deuxième, une troisième.
Elle se mit sur la pointe des pieds pour voir au maximum ce qu'il se passait dehors. Elle s'aperçu que la surface de l'océan s'emblait agitée d'un bouillonnement. Et elle-même se sentait assez légère…
Au bout de quelques minutes, elle sentit très clairement que ses pieds décollaient du sol, de quelques millimètres. Elle entendit des exclamations venues du dortoir de ses nakamas. Le vol commençait !
Sur le pont
-Gurarara ! Nous y sommes, mes fils. La route des Astres est ouverte !
Tous les commandants, et une poignée de matelots comme Vlad, avaient le sourire aux lèvres, même si intérieurement, ils étaient très sérieux. Il s'agissait maintenant de laisser faire : le bateau allait normalement monter tout seul à la verticale, et une fois là-haut, ils devraient rapidement prendre le vent pour s'insérer sur la mer de nuages.
Tout le monde, y compris le Shirohige, était équipé de cordes pour être attaché au navire en toute circonstance. Marco, habitué aux hauteurs, était serein. En revanche certains préféraient s'éloigner un peu du bord. Le navire prenait de la hauteur, beaucoup de hauteur, c'était surréaliste. La surface de la mer bleue flottait en bulles éparses autour d'eux.
Kira commençait à avoir mal à la tête, et aux oreilles. Le problème, c'est qu'il était impossible de ralentir la progression, le corps devait s'adapter. Elle baillait à s'en décrocher la mâchoire. La montée fut de moins en moins agréable, et pour certains même, un cauchemar. Avec l'autorisation de leur commandant, à qui il fallait demander la permission de déplacement par den den mushi, certains se rendaient à l'infirmerie pour des nausées trop fortes ou des difficultés à respirer. L'infirmerie était presque saturée quand le Moby Dick traversa enfin les nuages, et que sa progression ralentit.
Le vent frais balaya le pont, sous un ciel noir constellé d'étoiles plus brillantes que jamais. A la barre, le capitaine était heureux, et impatient. Enfin ! Il ne verrait pas la légendaire Raftel, mais ce lot de consolation ferait bien l'affaire. Son équipage allait ajouter à la liste de ses explorations une nouvelle île incroyable. Une île dont on ne sait presque rien, sinon son emplacement.
Le vent s'engouffra dans la voile alors que la coque du bateau était à hauteur de la surface d'épais nuages. Le bateau avança brusquement en avant, et il fallut manœuvrer immédiatement. En quelques minutes, le navire fut porté par un vent arrière vers un horizon gris perle, éclairé par la lune immense, sous la plus belle voûte céleste que Marco ait pu voir en des années astrologie.
Son corps à lui ne souffrait pas de l'altitude : il s'envola pour vérifier la sûreté de leur route, et revint vers Shirohige.
-Rien à signaler ?
-Pas dans l'immédiat.
-Alors les hommes peuvent sortir ils méritent bien de voir ça !
Les commandants appelèrent leur division par den den mushi. Bientôt, les ponts furent noirs de monde qui semblait découvrir les étoiles et la lune, tant elles leurs paraissaient différentes de d'habitude.
Kira alla se réfugier vers la proue, où il y avait un peu moins de monde, pour admirer le spectacle. Le paternel annonça une fête pour célébrer cet exploit de navigation le lendemain, si rien ne venait poser problème. L'annonce fut accueillie par des hurlements de joie et d'approbation.
Le pont mit du temps à se désemplir. Kira fut parmi les premières à aller se coucher, étant fatiguée par le bruit et les bousculades, et préférant réserver ses forces pour le lendemain. Elle entendit néanmoins encore un moment des chants pirates enfin trouver le sommeil.
Marco rentra enfin dans sa cabine. Il était 1h du matin, et pourtant, beaucoup n'étaient pas encore prêts d'aller se coucher. Alors qu'il planifiait mentalement sa journée du lendemain, il eut une idée pour profiter un peu de Kira, malgré son emploi du temps chargé.
Toc toc.
La porte s'ouvrit avec un léger grincement. Kira se réveilla en entendant l'intru rentrer dans sa chambre. Elle reconnut les cheveux blonds et la chemise violette de son amant, malgré l'obscurité ambiante.
-Quoi ? Dit-elle d'une petite voix.
Il vint l'embrasser tendrement.
-Un petit déjeuner face à un lever de soleil sur une mer de nuages, ça te dit ?
Elle sourit pour toute réponse, avant de s'étirer.
-Je t'attends sur l'avant du bateau.
Elle se prépara en vitesse pour le rejoindre. Il avait du monde dehors, mais il avait trouvé un coin à l'avant du navire, en hauteur, un peu à l'abri des regards. Ils s'installèrent sur des tonneaux et se servirent du café qu'avait apporté Marco.
-C'est parfait, dit-il avant de l'embrasser.
Leur petit déjeuner se déroula dans le calme. Il n'y avait rien à dire face à une beauté naturelle si irréelle. Les nuages se teintaient de rosé et d'orangé, alors que le ciel se nuançait en plusieurs bleus, du plus clair vers le soleil au plus foncé à l'ouest. Marco n'était pas du genre romantique, mais il savait apprécier la beauté de la nature et le calme, et il aimait bien assez Kira pour partager cela avec elle. Une fois leur petit-déjeuner terminé, Marco demanda :
-Comment ça s'est passé, cette semaine, yoï ?
-Bien. Pas de problème, je me suis entraînée au haki de l'armement. Ca met vraiment pas mal de temps à venir chez moi.
Ils discutèrent encore un peu, quand un hurlement les interrompit.
-Attention triboooord ! Cria la vigie.
Marco et Kira se levèrent et coururent pour apercevoir, à tribord, ce qui semblait être une grosse raie- manta volante, bleue-verte. Elle plongea dans les vapeurs blanches dans un plongeon silencieux pour réapparaitre très près du navire elle était vraiment rapide, telle une feuille au vent. Elle plana une seconde au-dessus de la surface avant de replonger, puis réapparaitre, plus loin.
La Paternel sortit à ce moment de ses appartements.
-Tient tient tient, on a notre premier monstre de mer céleste on dirait.
-Rien de très dangereux à première vue, dit un marin.
-Mieux vaut se méfier de ce qu'on ne connait pas, rétorqua un autre.
-Il a raison, dit Marco. On va surveiller ça.
Marco allait rejoindre le Paternel pour parler de la suite, mais avant, il embrassa Kira.
-Je crois que ton groupe a quelque chose à faire ce matin. Je vais aider Oyaji à la direction. Mais, on peut se retrouver ce soir, si tu veux…
Elle lui sourit et hocha la tête pour toute réponse avant de s'éloigner. Shirohige n'avait pas manqué la scène. En son for intérieur, il trouvait que les deux jeunes gens allaient bien ensemble. Ils étaient calmes, et compréhensifs.
Si Kira peut s'occuper de lui quand je ne serai plus, alors je serai plus qu'heureux… songea-t-il.
La matinée passa à une vitesse folle. Il fallut enlever une bonne partie des attaches, cordages et autres qui avaient tout tenu à la montée. Les ponts étaient constamment occupés par les marins, qui ne se lassaient pas de l'étendue vaporeuse qui s'étendait devant eux. La poupe laissait derrière elle un sillage marqué qui s'effaçait dans la brume.
Au loin, droit devant, un point encore lointain perçait l'horizon. C'était Takama-shima, leur destination. Ils s'en rapprochèrent toute la journée, et au soir venu, ils se trouvèrent près d'elle, dans sa grande baie.
L'île était assez grande, peut-être le double de Monjo d'après un vieux plan retrouvé dans les archives, elle avait une forme de croissant de lune, et il faudrait bien quelques jours pour en faire le tour à pied. Elle était très élevée, de par ses montagnes qui semblaient immenses à côté de l'horizon plat, lesquelles étaient couvertes de végétation. Seule la partie ouest semblait un peu plus plate. Pour l'heure, ils se trouvaient au sud, dans une baie assez grande, et qui avait un fond où s'ancrer. Comme le soleil se couchait, il fut décidé que ce serait le lieu des festivités pour la soirée. Ils étaient plutôt loin du bord, ce qui leur assurait un peu de sécurité. On ne savait jamais ce qui pouvait vivre sur les îles inconnues d'ici, tout ennemi aurait le temps d'être vu de loin.
Il ne fallut même pas attendre les ordres du capitaine pour préparer la fête. Aussitôt l'ordre de mouiller donné, aussitôt les marins commencèrent à sortir des tables pour les mettre dehors alors que le Capitaine se reposait. Il revint quand les derniers rayons du jour s'éteignaient au loin, derrière l'île. Il prit une choppe de la taille d'un tonneau, remplie de bière, s'installa sur son immense fauteuil entouré de ses commandant, et déclara solennellement :
-Mes fils, nous y voilà… Takama-shima !
Un grand cri résonna, amplifié par un écho provoqué par les montagnes face à eux.
-Vous partagez ma joie, je pense. C'est un plaisir pour moi que d'être avec mes fils dans cette aventure. Ce soir, nous festoyons. Demain, dans l'après-midi, nous partirons découvrir cette île, qui n'attend que nous !
Nouveau rugissement. A côté de lui, Marco cherchait Kira des yeux dans la foule, mais ne la voyait pas.
-Kampaaaiiii ! crièrent à l'unisson les marins, en le sortant de ses pensées.
Il leva sa choppe alors que le chaos le plus joyeux s'installait sur les ponts et dans le réfectoire. Il était étonné de ne pas trouver Kira, quand Speed Jiru, devinant ses pensées, lui tapa l'épaule.
-Kira est une des volontaires pour la garde de cette nuit, elle seule dans la vigie principale je crois, les autres sont postés ailleurs.
-D'accord, merci.
Il préféra ne pas attirer l'attention avec sa forme de phénix et monta les filets jusqu'au nid de pie. Personne ne fit attention à lui, trop occupé à dévorer et à boire, même si le buffet était un peu moins rempli que d'ordinaire, pour conserver des réserves.
Il arriva en haut. Kira était accoudée, une paire de jumelles à la main.
-Pas trop seule ?
-Honnêtement, tu sais qu'un peu de calme ne me fais pas de mal, alors vu l'hystérie en bas, ma place me va. Et puis, je fête moi aussi.
Elle lui indiqua un panier au sol, contenant un peu de nourriture.
Elle était dos à lui, le regard rivé sur l'île. Il se colla à elle pour la serrer dans ses bras, les mains sur ses hanches. Son corps était une source de chaleur réconfortante dans le froid de la nuit. Il l'embrassa dans le cou, une fois, deux fois… de plus en plus passionnément, jusqu'à faire soupirer la jeune femme.
-Marco, je suis de garde…
-Je sais.
Il retira ses bras et s'éloigna d'elle.
-C'était juste un rappel pour te dire que ma chambre t'attendait.
-Je m'en souviendrai. Je compte aller me coucher rapidement après ma garde, mais profite bien surtout.
Honnêtement, il avait passé ces derniers jours à courir et travailler jusqu'à pas d'heure. Les autres commandants lui avait dit de profiter de sa matinée de demain, il devait juste être levé pour 11h, pour la réunion d'organisation d'expédition. Alors il avait bien l'intention de la rejoindre rapidement. Il profita néanmoins de la soirée riche en chants, et en alcool.
-Gurarara, nous n'aurons peut-être pas assez de saké pour le retour !
-J'en doute, Oyaji, dit Marco en regardant le concours de shot se déroulant devant eux.
A minuit, deux hommes de la 2e division vinrent remplacer Kira. Elle se dépêcha d'aller dans sa chambre, puis de prendre sa douche dans le quartier des infirmières. Elle revint prendre quelques affaires avant d'entrer dans la chambre de Marco. Elle sentait au haki qu'il était là.
-C'est moi, dit-elle en refermant rapidement la porte derrière elle.
Il n'était pas dans la pièce, mais elle entendit la porte de la salle d'eau se déverrouiller. Marco en sorti vêtu d'une simple serviette sur les hanches. Kira détourna la tête par réflexe.
-Tu ne vas pas être timide devant moi quand même ? Dit-il en rigolant.
Il vint la serrer dans ses bras et l'embrasser dans un baiser passionné. Elle lâcha son sac contenant ses affaires pour parcourir son corps de ses mains. D'une main, il détacha ses cheveux blonds. Sans arrêter de s'embrasser, ils se dirigèrent d'instinct vers le lit. Marco lui enleva son haut en chemin, avant qu'ils ne s'affalent dans le lit et y poursuive leur manège. La pièce était sombre, éclairée d'une lampe à huile sur le bureau. Bientôt, ils furent nus, avides de caresser le corps de l'autre. Kira se sentait bien avec lui, vraiment bien. Elle se laissait aller. Sa timidité s'estompait avec le désir grandissant. Elle lui mordit doucement son oreille, un point sensible qu'elle avait découvert Marco expira brutalement de surprise, avant de voir un sourire narquois sur les lèvres de son amante. Ce fut à elle de gémir en sentant ses doigts descendre vers son intimité.
-Ne te crois pas plus maligne que moi.
Il l'embrassa, se positionnant au-dessus d'elle pour garder la main. Il la fit gémir encore avant de la pénétrer dans un soupir de plaisir. Kira s'accrocha à lui, alors qu'il bougeait en cherchant à lui faire perdre pied. Faire l'amour à une femme que l'on aime était bien différent d'avec une fille d'un soir. Il connaissait de mieux en mieux sa peau, ses formes, ses points faibles, et savait reconnaitre à sa voix, qui s'échappait sous le coup du plaisir, où en était sa jouissance. Il aimait l'entendre lâcher ce cri qu'elle tentait de retenir, par gêne, et il allait la faire céder cette nuit.
Et à force, elle céda au plaisir lui ne tarda pas venir aussi. Pantelant, il s'allongea contre elle. Ils restèrent silencieux un moment.
-Tu t'es bien donné aujourd'hui. Dois-je conclure que ma présence t'a beaucoup manqué ? Murmura Kira avec provocation.
Il l'embrassa pour toute réponse avant de s'allonger à ses côtés. Kira sentait la fatigue la gagner. Cette nuit serait peut-être la dernière de reposante avant un moment. Ils s'endormirent rapidement, savourant le confort d'un lit chaud, de la compagnie de l'autre, et du silence, sachant qu'ils n'auraient peut-être plus ce luxe avant un moment.
Le lendemain
Ils furent réveillés par des toquements à la porte.
-Marco ? On a réu dans une demi-heure, oublie pas ! Je vous ai laissé un petit dej' sur l'pas de la porte, de rien !
C'était la voix de Thatch. Les deux grognèrent à l'unisson avant de se lever, et de manger en hâte le pain accompagné d'un café laissé par le cuisinier. Kira l'embrassa avant d'aller dans sa propre chambre pour laisser Marco se préparer. Ils n'avaient pas beaucoup besoin de parler pour se comprendre, et là, Marco devait se concentrer sur une réunion qui allait déterminer de la suite de l'aventure. Au fond d'elle, elle aurait aimé rester un peu, mais le devoir appelait son compagnon.
Dans les quartiers du capitaine
-Ahah, j'ai déjà hâte d'y être ! dit Curiel, un gros sac chargé à ses pieds.
-Tu n'es pas le seul, dit Ace qui jouait avec des flammes au bout des doigts, impatient.
Marco s'installa avec quelques papiers sur le bureau à droite du Capitaine. Il était souriant, paré. Il avait attendu ça trop longtemps.
-Gurararara ! Encore un peu de patience, mes fils.
-De toute façon, on a déjà préparé des plans d'action, reste simplement à savoir lequel suivre, déclara Izu, tandis qu'à côté de lui Fossa fumait un cigare.
Speed Jiru et Haruta, les deux derniers, arrivèrent enfin.
-Bien, nous sommes au complet. Marco, peut tu afficher la carte ?
Le blond se leva pour accrocher au mur une grande carte de l'Ile de Takama-shima, une copie grand format qu'il avait faite à partir de la seule carte existant à leur connaissance de cet endroit. L'ile en croissant de lune avait des croix, des points rouges indiquant certains points. Le navire se trouvait dans la baie de cette île, le creux de ce croissant de lune couvert de montagnes et de forêts.
-Bien, dis le Paternel. La météo est clémente, et cette nuit, il n'y a pas eu de lumières visibles sur ce versant des montagnes. On ignore donc si elle est habitée. Je pense qu'on va s'en tenir au premier plan. Nous allons faire débarquer la majorité de l'équipage dans la baie. Un groupe fera le tour par l'ouest, l'autre par l'est, et un troisième va essayer de se rendre ici.
Il indiqua un point sur la carte, semblant être pratiquement au sommet de la montagne au milieu de l'île.
-Normalement, il doit s'y trouver un genre de temple, selon le texte qu'on a. Il indique aussi qu'il y avait jadis des villages sur cette île, à vous d'ouvrir l'œil pour savoir où. Ajouta le capitaine.
-Le groupe qui va monter, ça ne va pas être de la promenade champêtre.
-A peu près 800 mètres de dénivelé. Confirma Marco. D'après la carte, en tout cas. Et l'autre versant est plus pentu, quasi-impraticable.
-Hélas, un groupe va rester à bord pour contourner l'île et explorer les petits îlots autour, puis l'autre côté. Ils devront attendre un peu avant de mettre pied à terre… dit Vista.
Il s'en suivit une longue discussion pour décider de qui irait où. Tout me monde estimait que la première division avait pris les devants ces derniers temps, notamment sur l'exploration de la ville d'Haro. Il était temps pour elle de rester à bord pour laisser les autres s'amuser car, si Marco était le numéro deux de l'homme le plus fort du monde, il n'empêchait que tous, à bord, savait faire honneur à leur équipage par leur force et leurs compétences : ils s'en sortiraient très bien sur l'île.
Il fut donc décidé de laisser à Marco le commandement entier du Moby Dick il aurait avec lui sa division, mais comme à peine 80 hommes pouvaient être insuffisant pour manœuvrer, et surtout protéger le navire, on y ajouta la division n°16, celle d'Izu.
Malgré les avis contraires des commandants, Shirohige déclara qu'il irait au sommet de l'île, et fit bien comprendre que personne n'avait à l'en empêcher. Les commandants se turent donc les divisions d'Ace, Thatch, Blenheim, Kingdew et Fossa l'accompagneraient. Vista, Atmos, Joz et Speed Jiru prendraient l'île par l'ouest; les derniers, Blamenco, Rakuyu, Curiel et Haruta, par l'est.
Une expédition rassemblant presque 900 personnes, ce n'était pas rien. Il était décidé qu'ils prendraient le temps nécessaire à la découvrir, la cartographier, la renseigner. Ils devaient d'abord faire leur première exploration de l'île, et se retrouver de l'autre côté. Le bateau y serait bien avant les marcheurs.
Les groupes furent annoncés par le biais des commandants et bien entendu, la première et la seizième divisions n'étaient pas franchement ravies de devoir attendre avant de mettre pied à terre. Les autres divisions firent leurs sacs en hâte, et il fallut quelques heures pour que tous rejoignent la plage par des chaloupes.
Le Paternel mis pied à terre le premier. Immédiatement, il toucha le sable. Ce n'était comparable à rien de ce qu'il avait connu, c'était blanc et fin, presque comme de la farine. Il remarqua un coquillage à la couleur violette non loin, et devant lui, l'orée d'une forêt vierge au pied d'une montagne imposante.
Le vent frais ne portait que le silence des nuages nul bruit de vague, ni même de mouette, n'était à entendre, sinon le sifflement de la brise dans les feuille vert-mauve des arbres qui se tenaient devant lui, et de curieux cris grésillants, qu'il supposait venir d'oiseaux bien cachés. Au haki, il sentait quelque chose. Des présences, peut-être animales, peut-être humaines, il ne savait pas.
Derrière lui, ses fils se rassemblaient dans l'euphorie, eux aussi émerveillé par l'environnement. Le ciel était bleu, le soleil encore haut. Quand plus d'une heure après, son groupe fut rassemblé, il demanda simplement à Ace d'être devant, son pouvoir pouvant s'avérer utile pour détruire des obstacles, comme des ennemis. Le jeune homme pris très à cœur cette mission.
Enfin, l'île céleste s'offrait à eux. Ils se mirent en marche.
Voilà, à bientôt pour la suite je pense!
