Bonsoir ! Me revoilà avec un nouveau chapitre de la Theo/ry. Je me suis attardée sur le Nid Douillet parce que cet endroit me plait franchement beaucoup. Vous verrez que les personnages commencent à se rapprocher, et que l'on n'est pas loin du quatuor de sixième année !
Je me réveillai ce matin-là avec un mal de tête terrible. Je ne savais même pas où j'étais. Tout semblait tourner autour de moi et je pestai contre ma fâcheuse tendance à trop boire. J'étais allongée à plat ventre sur un canapé très moelleux. La pièce était charmante, remplie de fleurs et de livres, et une grande cheminée me faisait face. Mais je ne savais toujours pas ce que je faisais là. Et puis, soudainement, tout m'apparut. La dispute entre Amber, Blaise et moi, et puis mon irruption, folle de colère, dans la pâtisserie d'Opale. J'étais donc probablement encore au Nid Douillet. Je me rappelai avec difficulté les contours de ma querelle avec mon amie de longue date. Je me souvenais avoir beaucoup crié, et puis, fatiguée par toutes ces histoires, m'être apaisée. Opale m'avait servi une boisson, moldue je crois, mais délicieuse, et ensuite je ne me souvenais de rien.
La pendule accrochée au mur sonna huit coups, et un coucou en sortit, ce qui me fit sursauter. Il était encore tôt. Je cherchais des yeux Opale, mais ne la trouvai pas. Je supposais qu'elle était en train de préparer les gâteaux qu'elle servirait aux clients. J'entendais du bruit dans ce qu'il me semblait être une arrière-cuisine. Celle-ci ne se doutait pas que je m'étais réveillée, ou alors pensait-elle que j'étais partie. J'observai la pièce principale de son salon de thé. C'était vraiment magnifique, un endroit charmant, avec du cachet, de jolies fleurs, des arums gigantesque et puis surtout une immense bibliothèque sur le mur gauche, avec des échelles qui permettaient d'accéder aux livres les plus hauts. Je me surpris à sourire en regardant cet endroit : c'était le lieu dont Opale avait toujours rêvé : des plantes, des livres, des gâteaux, de la convivialité et un air chaleureux. Je m'avançai vers les étagères gauches en me demandant si Opale était allée au bout de son rêve, enfin, du nôtre.
A ma connaissance, Opale et moi faisions partie des rares personnes à lire de la littérature moldue, ce que nous avions toujours déploré. Alors quand Opale avait décidé en troisième année d'ouvrir une bouquinerie/salon de thé/pâtisserie, je lui avais fait promettre de mettre à disposition de la littérature moldue. Quant à moi, je devais, selon son souhait, l'étudier pendant mes études, ce que je fis. Encore maintenant, il m'arrivait d'écrire des articles dans des revues littéraires. J'avais entrepris de démocratiser la littérature moldue. Alors quand je fis face à la bibliothèque, je me rappelais ce pacte que nous avions signé en nous envoyant des oreillers dans la figure et je fus enchantée de voir des centaines de recueils de poésie, allant de François Villon à Rimbaud, en passant par les tragédies de Racine et Corneille. Aucun de ces livres n'étaient rangés dans l'ordre alphabétique, et je reconnus bien là cette Opale désordonnée. Cela contribuait néanmoins au charme de la bibliothèque. Je n'eus pas de peine à mettre la main sur le livre d'Edmond Rostand qui nous plaisait tant, à tel point que nous en avions fait une expression « Viens, on cyranise », ce qui voulait dire, lire des passages en boucle du fameux Cyrano de Bergerac.
L'endroit était calme et je n'avais rien de particulier de prévu aujourd'hui. Je me résolus alors à relire pour une énième fois ce livre qui me plaisait tant. J'avais aussi emprunté l'Antigone d'Anouilh et m'installait dans un petit renfoncement fort confortable et très pratique. De là où j'étais, je pouvais apercevoir le comptoir et quelques tables du salon de thé, mais sans être visible par les autres. J'étais dans une position parfaite pour une séance de voyeurisme. Je n'avais aucune envie de discuter de nouveau avec Opale, et de tout façon, ce n'était ni l'heure ni le moment pour. Cependant, il fallait avouer que sa pâtisserie était fort coquette et agréable et je me voyais bien y passer le reste de mon temps libre. J'étais curieuse de voir comment Opale se comportait avec ses clients, si ses gâteaux plaisaient, si les gens venaient s'asseoir pour prendre un livre et admirer les belles plantes que faisait pousser mon amie.
Le salon de thé ne tarda pas à se remplir, et Opale était sortie de l'arrière-cuisine les bras chargés de tartes au citron, de macarons et de cupcakes. Un des clients, un jeune homme de notre âge à quelque chose près, s'assit près du bar et se mit à discuter avec la patronne. Elle discuta longuement avec lui, tout en continuant de servir ses autres clients, qui semblaient tous être des habitués. Elle avait une manière bien à elle de les accueillir par une petite blague, ou avec une petite attention, ramenant par exemple un vase de jonquille devant un couple de quarantenaires.
Quand Opale ne discutait pas, elle se tenait tout simplement au bar, le coude posé sur le comptoir, et la tête dans le creux de sa main, d'un air rêveur. Elle s'arrêtait quelques minutes comme cela, dix minutes souvent, puis repartait accueillir des nouveaux arrivants, ou allait chercher dans la cuisine des pâtisseries qui semblaient toutes plus succulentes les unes que les autres. Puis elle reprenait sa place habituelle sur le comptoir et se mettait à rêvasser. Opale était comme ça, toujours dans la lune, ou la tête dans les étoiles, un peu comme Colin et Chloé, les personnages du livre que j'étais en train de lire, dans l'Ecume des jours.
Ma lecture avançait, quoi que fréquemment interrompue par mes séances de matage. Opale avait toujours été romantique et rêveuse. C'était ma poétesse préférée. Elle avait accroché derrière le comptoir un tableau représentant un homme, dont le cou était orné de fleurs. Elle avait accroché au mur son rêve, et l'avait transformé en réalité : ce salon de thé était tout ce à quoi elle avait aspiré plus jeune. Je me souvins de la conversation que j'avais eu avec elle en troisième année. Elle avait voulu que les gens s'assoient dans son café pour lui raconter leur vie. C'était exactement ce que la plupart de ses clients faisaient. Opale le disait elle-même, elle avait toujours adoré la vie des autres. Je pensais alors que ce salon de thé lui permettait de vivre des quantités de vies par procuration. Tout au long de la matinée, elle avait observé ses clients, ou alors discuté longuement avec eux. Il y avait un jeune homme en particulier, avec lequel elle eut une longue conversation, un blondinet, et je me surpris à penser qu'elle devait l'apprécier tout particulièrement. Il n'y avait rien à faire, je connaissais Opale depuis notre première année, et ses joues qui rougissaient la trahissait. Lui, il n'avait pas l'air de s'en rendre compte, mais moi, je savais bien qu'il lui plaisait. Elle partit chercher un livre dans la bibliothèque, et je retenais ma respiration de peur qu'elle ne me découvre. Il n'en fut rien cependant, et je la vis repartir avec un exemplaire de Bérénice, de Racine. C'était un de ses ouvrages préférés. Elle ouvrit le livre à une page bien précise, sûrement à ce vers « Je demeurais longtemps errant dans Césarée », et le montra du doigt à son compagnon, qui se mit à le réciter à voix basse, en comptant les pieds et en savourant la beauté de ce vers en chiasme. J'étais prête à parier qu'elle lui parlerait ensuite du livre Aurélien, d'Aragon, qui citait ce même vers de Racine. Son ami semblait apprécier tout autant qu'elle ces vers, et cela la mettait particulièrement en joie, ses pommettes se colorèrent délicatement.
Opale avait l'air parfaitement heureuse, un de ces bonheurs simples, apaisés, comme elle l'avait toujours cherché. Je me souviens que dans nos dernières années, quand nous avions un peu grandi et essuyé quelques petites peines de cœur, Opale avait proposé, pour arrêter de souffrir, une idée, celle du « cheminement vers l'apaisement » comme elle l'appelait. Cela ne consistait pas à éliminer toute souffrance de notre vie, mais plutôt à l'accepter comme elle l'était, comme une souffrance à accueillir sans se laisser déborder. Ce n'était pas une de ces stupides injonctions au bonheur comme on en voyait partout, mais plutôt une sorte d'accalmie générale de l'être, sans joie ni peine trop profondes. Elle avait écrit un petit traité sur cette notion quand nous étions en cinquième année, et je me disais maintenant qu'Opale avait définitivement trouvé son chemin. Elle avait toujours été très extravagante et fantasque quand nous étions plus jeunes, mais elle semblait maintenant beaucoup moins « extra » qu'avant. Je ne trouvai pas d'autres termes pour décrire ce sentiment. Elle n'était pas vraiment plus renfermée, mais elle était moins survoltée, et semblait plus solide dans son bonheur, constitué de si petites choses, mais si précieuses.
Je continuai à observer mon amie pendant une bonne heure, la regardant servir des pâtisseries, faire découvrir de nouveaux livres à ses clients, s'occuper de ses plantes, s'asseoir au comptoir, la tête posée dans le creux de sa main, faire des allers-retours dans l'arrière-cuisine. Je venais de finir L'Ecume des jours. C'était la sixième fois que je le relisais. J'entendis l'horloge sonner douze coups et fut surprise qu'il soit déjà midi. Toute à ma contemplation et à ma lecture, je n'avais pas vu le temps passer. Il fallait que je rentre chez moi, je devais encore retranscrire certaines de mes interviews, mais je ne voyais pas comment sortir de ma cachette, maintenant que le salon de thé était noir de monde. Je comptais profiter d'un moment d'inattention d'Opale pour partir en laissant un pourboire sur la table, mais les clients affluaient pour venir déjeuner. Selon le souhait d'Opale quand elle était plus jeune, le salon de thé était réellement multifonctions. Mon amie faisait des allers retours aux différentes tables, assez rapidement en cette heure de pointe, et je ne voyais pas comment m'enfuir discrètement. Je me résolus à attendre la fin de l'heure, et commençai à prendre des notes sur le livre de Boris Vian. Je n'avais pas encore écrit d'article littéraire dessus, et je souhaitais y remédier. L'heure du déjeuner se passa ainsi, jusqu'à ce que j'entende une voix familière. Je poussai un juron entre mes dents. Blaise venait d'entrer dans la pâtisserie, avec une jeune fille que je ne connaissais pas.
Ils s'assirent tous les deux à une place proche de la mienne, et par bonheur, Blaise me tournait le dos. La fille qui l'accompagnait, sûrement une de ses nombreuses conquêtes, était assez jolie, blonde aux yeux bleus, la peau laiteuse, mais le nez un peu fort. Opale parut enchantée de les voir, et s'arrêta longtemps à leur table. Sitôt leur déjeuner fini (il devait être environ treize heures trente, et le café s'était vidé), ils vinrent s'asseoir au comptoir et entamèrent une discussion animée avec mon amie. J'eus tout le loisir de comprendre que Blaise et Opale étaient redevenus très intimes et je tendais l'oreille pour les entendre. Mon amie ne semblait pas faire attention à la jeune femme blonde, qui ne tarda pas à quitter le salon de thé, après avoir embrassé Blaise, assez passionnément.
« Alors, qui est l'heureuse élue aujourd'hui ? »
Opale parlait assez fort, et je pus l'entendre assez distinctement. Blaise se mit à rire et passa une main dans ses cheveux bouclés, comme il le faisait souvent pour se donner une contenance, ou simplement pour donner à admirer ses boucles soigneusement entretenues. Avec son éternel sourire en coin, d'un air blagueur, il se pencha vers Opale et lui demanda :
« D'abord, premier point, le plus important, est-ce que tu la trouves jolie ? Le prénom, on s'en fout. De toute façon, je ne suis même pas sûr de le retenir », dit-il en riant
Opale lui fit remarquer que c'était la troisième fois qu'il ramenait cette fille aux jambes de sirène. D'après ce que j'entendais, je crus comprendre que la blonde était mannequin, comme Blaise. Blaise badinait et finit par lâcher le prénom de la demoiselle.
« Elle s'appelle Emma, on bosse ensemble sur un projet. Je t'avais dit que j'avais été approché pour un film…et bah voilà ma partenaire. Je suis plutôt chanceux ».
Opale sourit et répondit du tac au tac
« Et tu t'es dit que le meilleur moyen de te mettre dans la peau du personnage, c'était de coucher avec elle je suppose ? Ah Blaise, on ne te changera pas, dit-elle en riant. « Qu'est-ce que tu fais de Daphné ? Je l'aime beaucoup. »
« Tu l'aimes beaucoup parce que tu la vois souvent, mais tu pourrais apprendre à aimer Emma aussi ».
« Son air hautain m'agace ». Blaise lui accorda que sa conquête était assez maniérée, mais il ne semblait pas en démorde.
« Alors, tu la trouves comment ? Physiquement je te dis. Le reste on s'en fout ».
Opale partit dans un franc éclat de rire.
« Pourquoi est-ce que mon avis t'importe toujours autant ? Ce n'est pas moi qui couche avec elle. Bon, je te l'accorde, elle est jolie. Mais sa tête ne me revient pas, je préfère la brune de la dernière fois. »
Blaise balaya ces dernières paroles d'un geste de la main.
« On s'en fout de la brune, ça fait deux semaines que j'ai arrêté de la voir. Mais je suis content que tu trouves Emma jolie. Comme quoi je ne suis pas le seul à avoir bon goût. Tu pourrais me resservir un peu de jus de citrouille ? »
Opale se leva pour se rendre dans l'arrière-cuisine. Le salon de thé était presque vide à cette heure, et je ne voyais pas comment sortir de ma cachette sans me faire remarquer. J'observais avec appréhension Blaise, qui venait de se lever, et qui marchait, probablement pour se dégourdir les jambes, d'un air nonchalant, les mains dans les poches. Il faisait le tour du salon du thé, et je retins ma respiration pendant qu'il s'approchait de la bibliothèque.
« Oh mais tiens donc ! S'il y a bien quelqu'un que je n'attendais pas à voir ici, c'est bien notre chère et tendre Mary Smith ! »
Bon. Restons calme. Le pire était arrivé, mais il fallait que je reste calme. Je fis mine de lire pour me donner une contenance pendant que Blaise me fixait, en proie à une franche hilarité. Je détestais son air sarcastique et railleur. Il semblait enchanté de me trouver dans cette position difficile, et ne trouva rien de mieux à faire que d'appeler Opale. En proie à la panique, je ne savais pas quoi répliquer, et me contentai de fixer Blaise d'un air suppliant.
« Et Op', regarde qui est là ! Mary Smith en personne vient nous honorer de sa présence, n'est-ce pas une chance inouïe ? » Opale grommela quelque chose du fin fond de l'arrière-cuisine, que nous n'entendîmes ni l'un ni l'autre. « Mais tu as trouvé l'endroit parfait Mary, tu vois tout le monde, mais personne ne te voit. Mais en fait, tu es en train de nous stalker ! (Blaise adorait utiliser des anglicisme). Allez, viens, rejoins-nous, histoire de rajouter du piment à notre conversation. »
Blaise ne semblait pas me laisser le choix, alors je le suivis jusqu'au comptoir où il était encore accoudé quelques minutes plus tôt. Je n'avais pas d'autres possibilités, et j'étais mortifiée en repensant à la dispute de la veille. Opale n'était toujours pas revenue.
« Tu sais qu'Amber t'en veux encore ? Je pense qu'elle t'en voudra pendant un certain moment, elle est particulièrement rancunière comme fille. Bon courage pour te réconcilier avec elle ».
J'avais conscience de la véracité des propos de Blaise. Amber n'était pas particulièrement indulgente. Je me demandais si Blaise aussi, m'en voulait encore. Il agissait comme si de rien n'était et il m'était impossible de déceler la moindre émotion chez lui, au-delà de la fierté de m'avoir découverte. Je décidai d'adopter le même comportement que lui, et relevai le coin de ma lèvre supérieure en pensant au moment où Opale arriverait dans le salon de thé. Elle sortit de la cuisine quelques minutes plus tard, les bras chargés de confiseries en tout genre. J'étais mal à l'aise et gênée, je me taisais. Blaise ne parlait pas non plus, et un lourd silence s'était installé. Il se contentait de me fixer de son air narquois. Opale eut un mouvement de recul en m'apercevant aux côtés de Blaise. Elle aussi sembla tout d'un coup totalement paniquée. Blaise essaya tant bien que mal de détendre l'atmosphère.
« Tu savais que Mary était dans ton café ou est-ce que j'ai besoin de faire les présentations ? »
Opale se mit à bégayer quelque chose, et semblait très mal à l'aise. Il fallait dire que notre conversation, ou devrais-je dire, notre dispute d'hier, ne s'était pas finie par une franche réconciliation. Rien n'avait été dit, aucunes excuses n'avaient été formulées, que ce soit d'un côté ou de l'autre. Opale expliqua à Blaise que j'étais passée la veille, tard le soir, et qu'elle pensait que j'étais repartie. Elle ne s'attendait visiblement pas à me retrouver là à l'heure qu'il était. Elle ne fit pas mention de notre dispute, et se contenta de signaler à Blaise que nous avions bu un chaï latte ensemble. Je vis, dans les yeux de Blaise, qu'il se doutait que les retrouvailles avaient été bien plus loin qu'une simple tasse de thé, mais il ne releva rien et se contenta de me fixer avec un regard inquisiteur, le sourcil droit relevé. Pendant quelques instants, personne ne parla et un silence de mort régnait dans le café. Seuls quelques clients lisaient sur des tables décorées de lilas, hortensias et bruyère. Opale avait les bras croisés, comme toujours quand elle était gênée, toujours de la même manière, le bras gauche au-dessus du droit. Blaise sifflotait une musique, dans une ultime tentative de détendre l'atmosphère. Ce fut Opale qui trouva finalement la solution. Elle jeta un œil sur le livre ouvert, auparavant, devant moi, avant que je ne les rejoigne au bar, se dirigea vers lui pour en admirer la couverture, et me gratifia d'un grand sourire.
« Alors comme ça Mary, tu continues à aimer la littérature moldue ? Je vois que tu n'as jamais cessé d'apprécier notre livre préféré. « Le plus clair de mon temps, je le passe à l'obscurcir ». Moi aussi je trouve cette citation magnifique »
Blaise grogna quelque chose comme « C'est exactement ce que fait Mary tous les jours », mais personne ne tint compte de sa remarque. J'expliquai à Opale ma nouvelle idée : écrire un article sur les néologisme dans l'œuvre de Boris Vian. J'ajoutai que j'avais écrit de nombreux articles sur la littérature moldue.
« Hum…je le savais, répondit Opale, je les ai tous lu pour la plupart. J'ai adoré ton article sur les sœurs Brontë, et bien sûr celui sur le personnage de Darcy chez Jane Austen. J'avoue que j'attends avec impatience un article sur de la poésie, pourquoi ne pas étudier Rimbaud ? »
Blaise fut écarté de la discussion pendant quelques minutes, et nous observait parler de littérature avec passion, en sirotant un jus de citrouille. En voyant les éclairs de bonheur que lançaient les yeux d'Opale, je repensais avec joie à toutes les discussions enflammées que nous avions pu avoir sur ce sujet. Il fallait dire que nous étions un peu amoureuses des personnages dont nous parlions. Rimbaud trouvait le plus de faveur à nos yeux, parce qu'il était beau garçon, et qu'il possédait un atout non négligeable, celui d'avoir existé. Personnellement, j'avais été folle de Darcy, et Opale, de Cyrano. La discussion tourna autour d'Orgueil et Préjugés, de Jane Austen et une entente tacite régnait maintenant entre Opale et moi. Toutes absorbées par notre discussion, nous faisions à peine attention à Blaise.
« Je ne connais pas personnellement ce Mr Darcy, ni cette Elisabeth dont vous parlez, mais le titre me donne comme une impression de déjà-vu. On dirait presque une romance tirée d'une relation ô combien houleuse. J'espère qu'on aura le droit au même happy end », dit subitement Blaise, qui n'avait apparemment pas perdu une miette de la conversation.
Ni Opale ni moi ne pouvions ignorer les tenants et les aboutissants la relation qu'il évoquait. L'orgueil, c'était assurément Théo, et les préjugés, c'était moi, sans aucun doute. Je n'avais pas besoin d'une longue introspection pour me rendre compte que j'étais bourrée d'a priori. Opale sourit d'un air rêveur à cette remarque, et je me contentai de me râcler la gorge. Mon amie fit remarquer à Blaise qu'il n'avait pas son mot à dire, étant donné qu'il n'avait jamais ouvert un livre de sa vie, ce que Blaise lui accorda. L'ambiance s'était étonnement relâchée. Mes amis avaient l'air plus à l'aise, et je l'étais aussi. Opale avait décroisé les bras, et je sifflais le même air que Blaise. J'avais l'impression qu'Opale et moi avions enterré la hache de guerre d'un commun accord, comme quand, après une journée sans me parler, pendant l'affaire de la gifle, elle avait soudain arrêté de me faire la tête. L'affaire n'était cependant pas résolue, et je n'oubliais pas qu'il me restait une quantité de questions sans réponses, et une légère rancœur, quoique tenace. Mais pour le moment, je savourais cette conversation à trois, comme au bon vieux temps, six ans plus tard. Je retrouvai les amis que j'avais perdu, l'humour de Zabini, la passion d'Opale pour la littérature, sa répartie face aux remarques de Blaise, son hospitalité et sa chaleur. J'avais l'impression d'avoir fait un bond dans le temps, en arrière et rien ne pouvait gâcher ma joie. J'aurais peut-être des explications plus tard, mais pour le moment, je n'en demandais pas, et me contentai de savourer le bonheur d'avoir retrouvé deux amis d'enfance. Notre amitié démarrait de nouveau sur les chapeaux de roues et ne semblait pas avoir pris une ride. C'était bien Opale que j'avais devant moi, ma Pâlichon, ma Op', et même si le temps avait passé, notre amitié était restée inchangée.
« Bon alors, Mary, puisque tu es là, tu vas pouvoir nous aider à résoudre un problème épineux. Tu as vu entrer cette fille blonde avec moi ? (Je hochai la tête en signe d'acquiescement). Ah, alors si tu l'as vu entrer, tu peux me dire ce que tu en penses »
« Elle est hautaine et condescendante, laisse-la tomber », répliqua Opale
Zabini sourit et reprit « Je demande ça à Mary, histoire d'avoir un autre avis »
« Parce que le mien ne te suffit pas ? » ajouta en riant mon amie
« Je suis d'accord avec Opale, elle a l'air hautaine », tranchai-je d'un air catégorique.
Blaise se prit la tête dans les mains en riant et demanda notre avis « sur le physique »
« Avouez qu'on a rarement vu de si jolies jambes », ajouta-t-il
« Pour information, Mary, la sirène s'appelle Emma, et c'est la partenaire de Blaise dans son prochain film. Personnellement, je préfère la brune qu'il a ramené la semaine dernière », m'expliqua Opale.
Je rougis en faisant mine d'apprendre toutes ces informations, alors qu'en réalité, j'avais déjà entendu toute la conversation.
« Blaise, dis-moi, la brune dont parle Opale, ce ne serait pas Amber par hasard ? »
« Ah si, exactement, répondit mon amie, je m'en souviens maintenant, elle s'appelle Amber. Une fille bien mystérieuse, timide comme tout »
« Alors Blaise, tu as la réponse à ta question, Amber est largement mieux. Et puis, en termes de blondes aux yeux bleus, je crois aussi que tu as largement mieux devant toi ».
Blaise sourit largement en donnant une accolade à Opale, qui visiblement, n'avait pas du tout compris que je parlais d'elle. Quand elle le découvrit, ses joues se colorèrent et elle recroisa les bras. Elle se mit à rire, comme on rirait à une mauvaise blague.
« Blaise me demande toujours mon avis. Il amène ses conquêtes ici, et ensuite, on passe des heures à se demander si l'une n'est pas trop snob, si l'autre n'est pas trop bête, enfin tout ce genre de choses. Et je te garantis que j'en vois passer des filles », ajouta Opale en riant cette fois de bon cœur.
Nous passâmes le reste de l'après-midi tous les trois. Opale nous quittait de temps à autre pour discuter avec un client, ou pour les servir. Toutes les heures environ, elle enfournait de nouveaux gâteaux qui semblaient tous plus succulents les uns que les autres.
« Tu sais que je n'ai jamais très bien su me débrouiller avec ma baguette, et dire que je voulais être Auror en troisième année ! Mais finalement, avec un peu de magie, je peux passer mon temps à élaborer des nouvelles recettes et des nouvelles saveurs. J'ai un gâteau pour toi d'ailleurs ! A la violette. Je sais que tu adores ça. Il s'appelle Cigogne Envolée »
Opale avait raison, elle n'avait jamais été très douée avec une baguette dans les mains, en revanche, elle avait toujours été très forte en potions. Elle avait mis ce talent à contribution pour réaliser le merveilleux gâteau qu'elle me tendit. Il ressemblait à un gros macaron comme je les aimais tant, et le glaçage, qui représentait une fleur violette, était spectaculaire et splendide. Je repensais au nom qu'elle avait donné à cette pâtisserie. Cigogne envolée. Seules nous pouvions comprendre qu'il était en réalité question de ma disparition Blaise ne prêta pas attention à ce nom qu'il ne comprenait pas, pendant que je réalisais que pendant tout ce temps, Opale avait continué à penser à nos retrouvailles. J'étais presque bouleversée par ce simple gâteau, et je laissais discrètement voir à Opale mon émotion. Elle me fit un petit sourire gêné. Elle n'avait jamais réussi à gérer le trouble des autres, et elle n'était pas du genre à me prendre dans ses bras. Op' était discrète, et les rares marques d'affection qu'elle offrait étaient toujours assez saugrenues, comme quand elle m'avait offert un caillou en signe d'amitié, ce qui donnait à ce gâteau une haute valeur symbolique.
Après cet épisode, je me sentais maintenant parfaitement à l'aise avec mes amis. Nous continuâmes à discuter, la plupart du temps en chambrant Blaise sur sa nouvelle conquête, ou en les comparant les unes aux autres. Opale avait passé des heures à les observer, et elle semblait capable de deviner des choses absurdes, comme par exemple, la couleur des sous-vêtements de la fameuse Emma.
« Je te dis qu'elle porte des sous-vêtements rouges ! »
« Comment tu le sais ? demanda un Blaise interloqué. »
« Je ne sais pas, quelque chose dans sa manière de manger le mille-feuille que je lui ai servi », répondit mon amie.
La conversation pouvait sembler futile et superficielle, comme c'était souvent le cas avec Blaise Zabini, qui paraissait ne parler que de femmes et d'argent, mais elle revêtait une importance capitale pour tous les trois. Nous nous retrouvions enfin, six ans après. Qu'il était bon d'avoir une conversation drôle et apaisée, sans tristesse ni rancune ! Le monde pouvait bien s'écouler, cela me serait bien égal, tant que nous pourrions écouter les divagations d'Opale et les sarcasmes de Blaise. La conversation de celui-ci semblait néanmoins différente de d'habitude. Il parlait moins et souriait plus, et riait à chacune des interventions d'Opale. Cela me fit penser au moment où, en sixième année, ils avaient fait semblant de se mettre ensemble, pour que Théo m'invite au bal. Je me rappelais qu'ils allaient très bien ensemble à cette époque. Opale avait toujours eu le don de rendre Blaise plus sérieux, de le sortir de son badinage éternel, semblant deviner une réalité autre dans la personnalité de Zabini, que moi-même je n'arrivais pas à voir. En les observant plus vivement, je ne décelais aucuns changements dans l'attitude de mon amie. Rien ne semblait prouver qu'elle était encore amoureuse de Blaise. En ce qui le concernait lui, il cachait derrière son éternel sourire quelque chose sur lequel je n'arrivais pas à mettre le doigt. Je me disais que finalement, Blaise avait réussi son pari : devenir le meilleur ami d'Opale, comme il en avait émis le souhait. Et j'étais sûre qu'il ne l'avait, en effet, pas mise dans son lit.
La pendule sonna, et une nouvelle fois, un coucou en sortit. Il était 17h. Opale parut surprise de l'heure, jeta un regard à Blaise, et partit enfourner de nouvelles pâtisseries. Une jeune femme l'aidait à servir ses clients pendant qu'elle était dans l'arrière-cuisine. Blaise regarda sa montre d'un air gêné et avant que j'aie eu le temps de me demander ce qu'il se passait, Opale fit de nouveau irruption au bar. Elle jeta de nouveau un coup d'œil à Blaise, et attendit qu'il prenne la parole.
« On a rendez-vous avec Théodore à 17h30. »
« Vous êtes en train de me congédier gentiment ? » demandais-je avec impatience.
« Justement, je pensais, enfin, on pensait, puisque Blaise est probablement d'accord avec moi, que tu pouvais venir avec nous », reprit Opale
Je levai les yeux au ciel. Je n'avais aucune envie de revoir Nott après ce qu'il s'était passé pendant l'entretien. Mais d'un autre côté, je passais un bon moment avec mes amis, je n'avais rien à faire, et n'avait aucune envie de rentrer seule chez moi. Drago était avec sa copine et je détestais la solitude. De plus, mes amis pouvaient être très persuasifs.
« Bon, d'accord, ok, tu peux lever les yeux au ciel, et je te comprends. L'entretien s'est mal passé, Théo est un Mangemort, il est orgueilleux et hautain. Tu vois, je sais d'avance ce que tu vas nous dire, répondit Blaise en souriant. « Mais tu ne penses pas que ce serait bien de se retrouver encore une fois tous les quatre ? »
« Comme au bon vieux temps », ajouta Opale
« C'est ça, comme au bon vieux temps, reprit Blaise. De toute façon Théo est timide et ne parle pas beaucoup, sa présence ne devrait pas te gêner plus que ça. Et puis ce sera une manière de tirer un trait sur votre dernière entrevue. Laisse-lui une chance, Mary ».
Je revoyais Nott étriqué dans son costume trois-pièces, et j'entendais de nouveau le ton glacial qu'il avait employé. Mais d'un autre côté, mes retrouvailles en bonne et due forme avec Opale et Blaise avaient fait remonter un amas colossal de souvenirs en moi, et sans Théo, cet amas était imparfait, comme hanté par son absence. Subitement, je revoyais la soirée du bal, où j'étais assise sur ses genoux, les longues discussions que nous avions tous les quatre, la course de balais enflammée à Pré-au-Lard, l'épisode de séduction dans le placard à balai. Le Nott de mon adolescence me manquait, et notre entrevue tous les trois, Blaise, Opale et moi, manquait de piquant parce que Théo n'était pas là. Blaise voulait que je lui laisse une chance. Et j'étais aujourd'hui disposée à le faire.
« C'est d'accord, je viens avec vous. Mais je vous préviens, il faudra m'aider à enterrer le corps de Nott si cela tourne mal »
Blaise et Opale sourirent à cette plaisanterie qui était plus sérieuse qu'ils ne pouvaient le penser, et parurent enchantés de ma décision. Nous discutâmes encore du « bon vieux temps » avant de transplaner dans un bar.
« Vous avez dit à Nott que je serais là ? Je veux dire, vous l'avez mis au courant ? » demandais-je
Pas de réponse
Je vis de loin la haute silhouette de Blaise et ses cheveux bouclés, et je reconnus directement mon amie Opale, dont les longs cheveux blonds réverbéraient les éclats du soleil. Une troisième personne les accompagnait, plutôt petite avec des longues jambes… Mon dieu, c'était Mary. Je pouvais reconnaitre à mille lieues ses cheveux blonds cendrés qui viraient presque au gris. Les salauds. J'avais beau chercher une expression plus élégante, seule celle-ci me venait en tête. Je pensais au sourire railleur de Blaise quand il arriverait, fier de son coup une fois de plus, fier de la surprise qu'il pourrait lire sur mon visage. Quand il arriva, il posa sa main sur mon épaule, l'air de dire « Regarde qui je t'amène ». Mary était très belle ce soir-là, mais je ne comprenais pas pourquoi elle était là. Je jetai un regard interrogateur à Opale.
« Théo, je te présente, enfin je te représente Mary. Elle était en train de discuter avec nous du bon vieux temps au Nid Douillet, on s'est dit que ce serait sympa qu'elle vienne ».
« On est enfin tous les quatre comme ça », ajouta Blaise avec son habituel sourire persifleur.
Mary pour une fois, ne disait rien, mais elle ne semblait pas du tout embarrassée par la situation. Elle se contentai de rester plantée là, en me regardant droit dans les yeux, ce qui avait le don de me mettre mal à l'aise. Elle semblait jauger, prendre la température. C'était la première fois de ma vie que je la voyais à ce point silencieuse et calme. Elle avait le port de tête plus altier que d'habitude, et le regard fier, presque dur.
Opale et Blaise semblait avoir conscience de la gêne que pouvait occasionner une telle rencontre, aussi prirent-ils naturellement les devants et entamèrent une conversation autour d'un des clients d'Opale. Mary riait avec eux. Quant à moi, il m'était impossible de dire la moindre phrase. J'étais totalement tétanisé par la présence de Mary qui irradiait toute la pièce. Je décidai alors de me rendre au bar pour commander des boissons. Opale et Blaise demandèrent deux Bières au Beurre.
« Que voulez-vous, enfin qu'est-ce que tu veux Mary ? »
J'avais essayé d'être le plus galant possible, mais je me sentais étriqué dans cet indétrônable costume trois pièces dont je n'arrivais plus à me défaire. J'avais l'impression de ressembler à un clown, avec ma chemise blanche froissée. Pour me donner une contenance, j'avais le coude appuyé dans ma main, et faisait mine de ne pas voir Mary. La conversation continuait, et Mary n'avait toujours pas répondu à ma question. Elle réfléchissait.
« M. Whitebread est un personnage très intéressant, dit Opale. Je suis persuadée que tu devrais l'interroger pour ton enquête, Mary. Il a combattu aux côtés de l'Ordre du Phénix et il connait un tas d'anecdotes intéressantes, quoique quelque peu monstrueuses sur la guerre ».
« Ravie de voir qu'il n'était pas dans le camp de Mangemorts, dommage qu'on ne puisse pas en dire de même pour toutes les personnes présentes ici ».
Le regard de Mary lançait des éclairs, et s'il avait croisé le mien, nous nous serions sûrement électrocutés. Elle ne changeait pas, mais je ne voulais pas lui donner le bonheur de voir que sa remarque m'avait blessée. Quand elle me demanda un Whisky Pur Feu, je partis chercher les boissons, passant la main dans mes cheveux, affectant un air détendu.
Qu'est-ce que Nott pouvait m'énerver. Il ne m'adressait pas un seul regard. Il était très taciturne et taiseux, et se contentait de parler à Opale et Blaise, comme si je n'existais pas. Et puis cette manie de faire comme s'il était à l'aise. Je le connaissais par cœur et je ne l'avais jamais vu se passer la main dans les cheveux.
« Nott, qu'est-ce que tu penses d'Emma, la fille dont je viens de te parler ? »
« Je suis étonnée qu'elle soit de Sang-Pur, je ne connais pas sa famille. C'est surprenant. Elle n'a pas des manières de Sang-Pur »
« Oh rassure-toi Nott, elle est suffisamment hautaine et orgueilleuse pour l'être », répliquai-je, outrée par son snobisme.
J'observai Nott, dans une de ses positions affectée préférée, la tête dans le creux du coude, dans son éternel costume trois-pièces, qui ne lui allait pas si mal. Pour une fois, sa chemise n'était pas aussi repassée que d'habitude, et cette négligence ne pouvait pas lui faire de mal. Il était plutôt charmant. J'avais décidé de faire comme si de rien n'était, et de reproduire le comportement de Nott. Je me taisais moi aussi, pour observer la dynamique du groupe, et me contentai de surenchérir dans la conversation qui s'était établie. J'affectai ma position de fierté habituelle, mais malgré tout je n'en menais pas large. La présence de Nott me troublait profondément. Le quatuor était à nouveau réuni, six ans plus tard, et cela me faisait tout drôle. Je savourai donc le moment, perturbée de temps à autres par une réponse de Nott, à laquelle je ne pouvais pas m'empêcher de répondre par une pic. Il fallait que je paraisse sûre de moi. Mais ce n'était absolument pas le cas. Je plantai mon regard dans les yeux bleus de Théodore, en cherchant une faille, quelque chose qui me permettrait de le déstabiliser, de rompre son éternel snobisme, mais celui-ci fuyait mes prunelles.
Alors j'appris pendant toute cette soirée, à me taire et à observer, pour une fois. Petit à petit, la présence de Nott me semblait naturelle et je ne pouvais qu'apprécier ce moment des retrouvailles, qui effaçait quelque peu la première entrevue que j'avais eu avec lui. Six ans plus tard, nous nous étions retrouvés, dans la même configuration : Blaise blaguait, Opale riait, Nott se taisait et je répliquai. J'eus le loisir d'observer Blaise et Opale. Il y avait quelque chose de véritablement touchant dans leur relation, une sorte d'intimité que seuls eux semblaient avoir, une connaissance profonde de l'un et l'autre, un respect mutuel. Blaise posa un moment sa main sur l'épaule d'Opale, qui l'accueillit comme quelque chose de naturel. Je n'avais jamais vu Blaise se comporter comme cela en présence d'une femme.
« Théo, tu peux aller me cherche un autre verre de Whisky s'il te plait ? »
Je me figeai, comme tétanisé. Mary venait de m'appeler par mon prénom.
Enfin ! Le quatuor est réuni, les choses sérieuses peuvent commencer, ça risque de devenir vraiment intéressant…en tout cas je l'espère.
Pardonnez-moi si vous trouvez encore quelques petites fautes de français dans les chapitres, mais c'est vraiment beaucoup de travail. Il y a l'écriture de la trame, puis du texte, les relectures et les millions de petits détails à retenir (je suis obligée de faire des fiches brisol ahah)…je travaille en moyenne trois heures par jour sur cette fanfiction, alors faites moi signe si elle vous plait, ça me ferait vraiment très plaisir :)
Merci d'ailleurs à tous ceux qui l'ont follow ou mise en favori !
On se retrouve la semaine prochaine pour un nouveau chapitre, où vous apercevrez Théodore bien sûr, mais aussi Draco… 😊
