Note : Oliver a enfin ouvert les yeux sur ses sentiments et décidé d'arrêter de dresser des murs entre lui et Felicity (espérons que ça va durer ^^). J'ai hâte de découvrir vos réactions sur ce chapitre, je suis super contente de le partager enfin avec vous !

Guest : Et oui, ils se rapprochent enfin, il était temps.

Elisa : Merci !

Chapitre 35

Oliver avait pour habitude d'éviter au maximum ce genre d'événement. Les grandes fortunes de Star City se regroupaient pour soutenir une cause ou une autre, pour se faire voir et montrer au monde combien ils étaient généreux, pour détruire ou construire la réputation de l'un ou de l'autre. Y assister avait toujours été une corvée mais depuis son retour de l'île, c'était un cauchemar. Les gens parlaient de lui avec sa mère comme s'il ne pouvait pas les entendre, s'ils s'adressaient à lui et qu'il utilisait son téléphone pour répondre, ils s'extasiaient dessus et faisaient un spectacle de son mutisme. Autant dire qu'il évitait ces soirées comme la peste.

Il avait fait une exception pour ce gala caritatif parce qu'il était organisé en faveur des pompiers de Star City qui en avaient grand besoin. Ils étaient en partie financés par la ville mais avec de gros chèques de la part de l'élite, ils pourraient s'offrir du matériel plus performant. Sa mère avait demandé à ce qu'ils soient tous là, Tommy serait aussi présent et il avait invité Felicity pour être certain de passer un bon moment.

Felicity s'était vite offusquée de la manière dont les gens le traitaient et elle avait riposté en l'impliquant dans toutes les conversations. Oliver évitait d'utiliser la langue des signes en public, ça le mettait mal à l'aise et il avait l'impression d'attirer tous les regards à chaque fois. Mais aujourd'hui, avec Felicity à ses côtés, il s'était surpris à esquisser quelques gestes en réponse à ses questions. Il était simplement à l'aise avec elle.

Lorsqu'il aperçut Tommy et Laurel près du buffet, il coupa court à une discussion qui commençait à dévier sur ses cinq ans d'exil. À chaque occasion, ils essayaient tous d'avoir un scoop. Felicity murmura que les gens étaient tous des vautours et il esquissa un sourire sans chercher à la corriger. Elle n'avait pas tort.

-Tu es vraiment venu ! l'accueillit Tommy avec une tape chaleureuse sur l'épaule.

-Ma mère ne m'a pas laissé le choix, répondit-il en utilisant son téléphone alors que Felicity saluait Laurel, elle aussi en robe de soirée qui lui allait à ravir.

-On sait tous que ça ne t'aurait pas empêché de t'éclipser, dit-elle avec un sourire connaisseur.

-Il n'a pas intérêt, dit Felicity. Je ne voudrais pas me retrouver sans cavalier.

-Je reste toute la soirée, la rassura-t-il. Soutenir les pompiers de Star City, ça me parle.

C'était rare qu'il n'utilise pas la langue des signes avec elle mais entre Laurel qui ne la comprenait pas et le fait qu'ils étaient en public, il avait vite fait son choix. Il ne la remercierait jamais assez d'avoir créé cette application.

Ils discutèrent un moment dans la bonne humeur avec le couple jusqu'à ce que Felicity cède au buffet et parte se servir en compagnie de Tommy qui ramènerait une part à Laurel. Oliver était resté à l'écart avec elle, ne se sentant pas de manger quoi que ce soit à cette heure tardive. Il gardait un verre en main pour donner l'illusion qu'il buvait mais n'y toucherait pas au cas où sa mission l'appelait. Malgré ce qu'il avait dit, en cas d'urgence, il partirait, certainement en compagnie de Felicity.

A côté de lui, Laurel se débarrassait avec tact d'un homme qu'il ne connaissait même pas et qui était venu lui demander s'il avait l'intention de prendre la direction de Queen Consolidated comme son père l'aurait voulu. Oliver n'était pas certain d'avoir réussi à garder une façade aimable et Laurel était intervenue. Depuis ce jour dans son bureau où elle avait insisté pour parler de Sara, elle avait respecté ses demandes et n'avait plus abordé ce qui lui était arrivé sur l'île. Des liens d'amitiés se reformaient entre eux, renforcés par Tommy qui savait combien ils étaient importants l'un pour l'autre et par Felicity qui appréciait l'avocate. Ses yeux s'attardèrent sur la blonde au buffet qui plaisantait avec son meilleur ami. Elle était toujours si solaire.

-Je ne sais pas où tu l'as trouvée mais elle est vraiment super, dit Laurel qui avait suivi son regard.

-Au service informatique de QC, répondit-il avec son téléphone.

Laurel rit à sa réponse et lui prit le bras avec un regard doux.

-Je suis contente pour toi. Ne gâche pas tout.

Elle savait combien il pouvait être autodestructeur. Déjà avant l'île. Elle en avait été le témoin privilégié et en avait souffert les conséquences seule. Il ne chercha pas à dénier son sous-entendu maintenant qu'il avait lui-même ouvert les yeux.

-Je vais essayer.

Felicity et Tommy les rejoignirent, assiettes en main, et ils reprirent une discussion plus légère. Ils s'appliquèrent à discuter avec les pompiers présents, qui étaient la raison pour laquelle ils étaient tous rassemblés ce soir. Finalement, Tommy invita Laurel sur la piste de danse où de nombreux couples se mouvaient au rythme d'un slow. Une pointe de jalousie s'invita dans le cœur d'Oliver. Lui aussi voudrait danser avec la femme qu'il aimait dans ses bras. Il ne voulait plus se le refuser.

-On danse ? signa-t-il.

Felicity s'étrangla sur son verre de vin rouge et lâcha un rire nerveux. Les joues rouges, elle refusa en disant qu'elle avait deux pieds gauches et n'avait aucune envie de lui broyer les orteils avec ses talons hauts.

-Je t'ai vue danser, lui rappela-t-il, ne comprenant pas pourquoi elle prenait cette excuse.

-Oh non, ne me rappelle pas ça. J'avais un peu trop bu et je me suis ridiculisée en me prenant pour Madonna. Ne rigole pas ! ajouta-t-elle en levant un doigt menaçant vers lui. Je n'ai pas besoin de faire des recherches pour savoir que toi aussi tu as fait des choses que tu regrettes quand tu es bourré !

Oliver n'avait pu s'empêcher de rire mais c'est avec sincérité qu'il reprit :

-Tu as très bien dansé. Une vraie déesse.

Il profita de sa stupéfaction devant le compliment pour lui prendre son verre et le déposer sur la table la plus proche avant de l'entraîner par la main vers la piste de danse. Elle protesta faiblement mais le suivit et lorsqu'ils s'arrêtèrent au milieu des couples, il signa quelques mots pour la rassurer.

-Je te guiderai.

Il leva la main paume en l'air pour lui laisser le choix de refuser si vraiment elle ne voulait pas danser avec lui. Les yeux brillants, elle accepta son invitation silencieuse et il guida une de ses mains à son épaule, l'autre toujours dans la sienne, avant de poser délicatement une main sur sa taille. Il avait trouvé sa place dans le monde.

-Ne te plains pas si je te marche dessus, je t'avais prévenu.

Oliver secoua la tête avec un sourire et esquissa les premiers pas, se surprenant à se rappeler des mouvements. Pas que ce soit difficile, mais cela faisait des années qu'il n'avait pas dansé. Encore moins lors d'un bal. Les cours de son enfance lui revenaient en mémoire et il suivit la musique douce en emportant Felicity avec lui.

Il ne voyait rien d'autre qu'elle. Son visage rayonnant qui cachait tout de même une pointe d'appréhension. Ses quelques mèches blondes qui retombaient sur ses épaules dénudées où il rêvait de déposer ses lèvres. Ses yeux d'un bleu profond qui sondaient son âme et qui lui renvoyaient une image de lui-même si différente du monstre qu'il croyait être devenu. Ses lèvres rouges si tentantes.

Oliver baissa le visage vers elle et leurs nez se frôlèrent alors qu'elle le regardait avec une joie non dissimulée, ses doigts glissant tendrement sur son épaule en signe d'encouragement. Elle ne comblerait pas l'écart entre eux, pas alors qu'il lui avait montré à de nombreuses reprises qu'ils ne pouvaient pas être ensemble. Tout ça prenait fin aujourd'hui. Il était prêt à ouvrir son cœur.

Toute pensée cohérente le quitta lorsque Felicity se mordilla la lèvre inférieure, concentrée sur leurs pas sans le quitter du regard. Oliver ne résista pas plus longtemps et l'embrassa. D'un baiser tendre et chaste et infini. Pendant un instant, tout disparut et il ne resta qu'elle, ses lèvres douces, son odeur florale, son toucher électrisant. Il frémit lorsqu'une main glissa jusqu'à son cou et il l'attira un peu plus contre lui alors qu'ils brisaient doucement le contact de leurs lèvres.

Rayonnante, Felicity l'attira de nouveau à elle pour un baiser plein de promesses. Ses lèvres avaient un goût sucré et elle sentait tellement bon qu'il résistait à l'envie d'enfouir son visage dans son cou et de le couvrir aussi de baisers.

Ils reculèrent et se dévorèrent des yeux, se perdant dans la contemplation de l'avenir qui s'ouvrait à eux. Ils allaient tout partager et leurs sentiments jusque-là enfouis allaient s'épanouir. Ils allaient s'aimer. À cette pensée, une douce chaleur fleurit dans sa poitrine et s'étendit dans tout son corps jusqu'au bout de ses doigts. Cela faisait longtemps qu'il ne s'était pas permis d'être simplement heureux.

Felicity lâcha un petit rire à la fois incrédule et réjoui et il l'aurait accompagnée s'il l'avait pu. À la place, il glissa une mèche blonde derrière son oreille, ses doigts frôlant son visage doux qu'il avait l'impression de redécouvrir. Il en tracerait tous les traits, de même que chaque centimètre de son corps.

-Tu as vraiment pris ton temps, dit-elle en plaçant leurs mains toujours jointes contre son cœur.

Son sourire s'élargit et il jurerait qu'il lui serait désormais impossible de retrouver sa mine taciturne. Les criminels allaient avoir affaire à un justicier souriant. Heureusement qu'il portait un foulard pour cacher son mutisme, il les traumatiserait tous sinon.

-Et je ne dis pas ça parce que je veux aller vite. Lentement ça me va. Même très lentement. Je ne suis pas une fille d'un soir. Pas que je pense que tu me voies comme ça, je sais combien ce moment était spécial et je vais me taire maintenant pour ne pas tout gâcher.

Elle se pinça les lèvres pour s'empêcher physiquement de continuer son monologue et pour la rassurer sans la lâcher, il ne signa qu'un mot. Il joignit l'index et le majeur, le reste des doigts repliés, et d'un mouvement vif, les porta à son menton. Parfait.

Felicity répondit par un sourire contrit, les joues toujours rouges, et il reposa la main sur sa hanche avant de reprendre leurs pas de danse. Elle le suivit aveuglément, leurs mains entrelacées toujours contre son cœur alors qu'ils parcouraient la piste sur le rythme lent de la musique. Ils ne se quittaient pas des yeux, Oliver se reposant entièrement sur ses sens aiguisés pour éviter les autres couples. En cet instant, il n'y avait qu'eux.