Bonsoir à toutes et tous !

J'espère que vous avez passé une bonne semaine et que vous passez un bon week-end ! Nous nous retrouvons pour un nouveau chapitre, qui j'espère vous plaira ;)

Merci pour vos review(s) sur le précédent chapitre :

Guest : Contente qu'il t'ait plu ;)

Elena : Beaucoup d'amour même ! Le pauvre, lui et ses si beaux cheveux blonds... Sacré Peeves XD

Guest (2) : Merci beaucoup ! J'espère que celui-ci te plaira aussi !

Un grand merci à vous de continuer de suivre mon histoire, ça me fait toujours aussi chaud au coeur :)

Bonne lecture ;)


Chapitre 37 : Halloween (2)

Une aube affaiblie

Verse par les champs

La mélancolie

Des soleils couchants.

La mélancolie

Berce de doux chants

Mon cœur qui s'oublie

Aux soleils couchants.

Et d'étranges rêves,

Comme des soleils

Couchants sur les grèves,

Fantômes vermeils,

Défilent sans trêves,

Défilent, pareils

À des grands soleils

Couchants sur les grèves.

Soleil couchant - Paul Verlaine.

Les derniers rayons de soleil disparaissaient derrière les montagnes écossaises autour du Lac Noir, emportant avec eux la lumière rassurante de cette dernière journée d'octobre. La nuit tombait lorsque Ginny, Harry, Hermione et Drago rejoignirent le hall du château. Chacun d'entre eux avait revêtu sa cape d'hiver aux couleurs de leur maison, le froid ayant déjà bien envahi les alentours.

Rogue les attendait déjà, habillé de sa robe et cape noires habituelles, devant les grandes portes de Poudlard. Il prit les devants lorsque les quatre élèves arrivèrent et ouvrit les portes pour sortir dans le Parc de Poudlard. En silence, ils entamèrent le chemin vers le portail, d'où ils pourraient transplaner vers Godric's Hollow.

- Je ne pourrai pas faire de transplanage d'escorte pour quatre personnes, annonça-t-il en arrivant à l'extérieur du château. Potter vous savez où aller, vous irez avec Miss Weasley, Hermione avec Drago. On se retrouve là-bas, ajouta-t-il, avant de transplaner.

Avant de disparaître à leur tour, ils entendirent des pas rapides se rapprocher, tous les quatre se retournèrent pour voir Ron courir pour les rattraper.

- Vous partez déjà ? demanda-t-il légèrement essoufflé en arrivant à leur niveau.

- Bien vu Weasley, tu as d'autres choses flagrantes à nous dire ? railla Drago, avant de se prendre un coup de coude de la part d'Hermione.

- Mais, vous allez manger où ? s'effara le rouquin sans prendre en compte les mots du blond.

- En rentrant probablement, on verra. Ce n'est pas très important, répondit Harry en haussant les épaules.

- Oui, oui ce n'est pas très important, marmonna-t-il dans sa barbe inexistante. Bien, je vais y aller, les autres doivent m'attendre. Bonne soirée, dit-il avec un sourire encourageant.

Il embrassa sa sœur sur la joue, donna une accolade à Harry et s'approcha d'Hermione pour la serrer dans ses bras. Derrière elle, Drago regardait d'un mauvais œil le rouquin. Ce dernier chuchota quelques mots à l'oreille de la jeune femme, tout en regardant le blond d'un œil provocateur, avant de s'éloigner d'elle et de l'embrasser sur le front. Il fit un clin d'œil à sa sœur, qui avait très bien compris son petit jeu, et disparut dans un tourbillon multiforme. Drago grogna discrètement, puis attrapa la main d'Hermione qui les fit transplaner.

Cette dernière, qui n'appréciait pas du tout les voyages de ce type, atterrit sur le sol de Godric's Hollow déséquilibrée, et Drago dut la rattraper par la taille pour ne pas qu'elle tombe. Elle supportait bizarrement mieux le transplanage d'escorte. Harry et Ginny ne tardèrent pas à apparaître à leurs côtés et tous les quatre s'avancèrent vers Rogue qui s'était posté dans un coin de la place principale.

Le village était calme, aucun habitant n'arpentait les rues. Soudain, la cloche de l'église retentit, faisant sursauter les cinq sorciers et les coupant dans leur silence gênant. Sept heures du soir sonnaient.

- Préférez-vous aller au cimetière ou voir la maison en premier ? leur demanda Rogue de sa voix terne.

- Allons au cimetière, répondit Hermione après avoir échangé un regard avec son frère.

Severus hocha la tête et ouvrit la marche. Une légère brise sillonnait les rues, faisant frissonner Hermione. Drago se rapprocha d'elle et lui attrapa la main, elle était glacée et la sorcière accueillit avec satisfaction celle plus chaude du blond.

Contrairement à ce qu'Hermione avait imaginé, le cimetière était vide. Elle avait entendu au début de sa scolarité à Poudlard que de nombreux sorciers se rendaient sur la tombe de James et Lily Potter le trente-et-un octobre, mais peut-être n'était-ce plus le cas.

De loin, elle put apercevoir quelques décorations d'Halloween à l'entrée de l'église. La dernière et unique fois qu'elle était venue ici, des sapins, des guirlandes, du houx et des flocons en papier la décoraient. L'ambiance était plus lugubre, mais ce soir-là, Hermione n'avait pas envie ni besoin d'un environnement joyeux et festif. C'était la première fois qu'elle commémorait la mort de ses parents. Elle avait certes toujours soutenu Harry les années précédentes mais cette fois, le sentiment n'était pas le même.

Contrairement à la dernière fois, les tombes n'étaient pas vêtues de neige et laissaient apercevoir les noms des défunts. Le décor était également complètement différent, voire méconnaissable aux yeux des Potter. Rogue avait directement rejoint la tombe de Lily et James, alors qu'Harry et Ginny arpentaient les allées du cimetière. Drago et Hermione étaient les derniers du cortège, la jeune femme se permettant d'observer les alentours, intimidée par sa destination.

- Hermione. Viens voir ça, l'appela soudainement Harry, d'une voix tremblante.

La jeune femme tourna la tête vers le brun et fronça les sourcils. Il se tenait à l'entrée opposée du cimetière, devant la statue qu'ils avaient déjà pu voir l'année précédente. Elle se rapprocha, Ginny était avec lui, et tous deux observaient la sculpture. De là où elle arrivait, Hermione ne pouvait en voir que le dos, mais plus elle approchait et plus elle voyait les visages troublés des autres.

Drago, qui lui tenait toujours la main, ne comprenait pas ce qu'il se passait, et fronçait lui aussi les sourcils. Mais arrivés aux côtés de Ginny et Harry, il commença à comprendre.

Devant lui se tenait, sculptés dans la pierre, Lily et James Potter, tenant dans leurs bras chacun un bambin. En baissant la tête, il put distinguer à leurs pieds une inscription "James, Lily, Harry et Hermione Potter - 1981".

Le jeune homme tourna la tête vers Hermione et fut attristé de ce qu'il vit. Debout à sa droite, les yeux fixés sur l'œuvre, des larmes avaient coulé sur les joues rougies par le froid de la jeune femme. Il n'eut cependant pas le temps d'esquisser le moindre mouvement, car Harry le devança et enlaça sa sœur, qui plongea immédiatement sa tête dans le cou du brun en sanglotant. Il la serra contre lui, alors que Drago et Ginny se regardaient, tous deux ne comprenant pas vraiment la situation.

Ils ne savaient pas vraiment où se mettre, ni quoi faire. Harry murmurait des mots réconfortants à sa sœur qui se calmait petit à petit. Elle resta encore quelques instants dans les bras de son frère, puis s'écarta, mais avant de pouvoir reculer, il lui attrapa le visage en coupe et sécha ses larmes avec ses pouces, avant de lui sourire.

- Vous n'aviez jamais vu cette statue ? demanda doucement Ginny.

- Si. Mais la dernière fois que nous sommes venus, Hermione n'était pas représentée, j'étais le seul à être dans les bras de nos parents.

- Le sort de Fidelitas devait agir là-dessus aussi, avança Drago. Il a dû se défaire lorsque vous avez appris la vérité.

Hermione hocha la tête, toujours émue. Ginny lui frotta gentiment le dos.

- On y va ? demanda Harry.

- Allez-y, je vous rejoins, répondit Hermione, en tentant un sourire qui ressemblait plutôt à une grimace.

Harry opina et lui sourit faiblement. Il attrapa la main de Ginny et ils s'éloignèrent pour laisser la jeune femme seule avec ses pensées. Elle ne les regarda pas s'éloigner et se tourna vers la statue de pierre. Pour tout dire, malgré le surplus d'émotion passé, elle était heureuse. Pour la première fois, elle avait l'impression de réellement faire partie de cette famille, d'être à sa place, et d'être légitime d'appeler Harry son frère.

- C'est la première fois que je me rends vraiment compte de tout ce que j'ai appris ces derniers temps. Que je me sens vraiment comme un membre de cette famille. Évidemment, je serai toujours une Granger, et je n'ai pas envie de me faire appeler par mon nom de naissance. Même si les Potter sont mes parents biologiques, et que malgré ne pas les avoir connus je les aime, les Granger seront à jamais mes parents eux aussi. Ils sont une partie de moi, de ma vie, et en perdant mon nom j'aurais l'impression de perdre cette part de mon identité. Ils me manquent, tu sais. Tous les quatre.

Elle avait dit tout cela calmement pour elle-même, se rendant compte de la véracité de ses propos au fur-et-à-mesure que les mots lui échappaient.

Mais elle l'avait aussi dit pour Drago. Elle savait que le blond l'attendait silencieusement, quelques pas en arrière. Il voulait la soutenir sans envahir son espace, lui laisser de la place et du temps pour exprimer ses pensées. C'était sa façon de faire, et la jeune femme appréciait cela. C'était exactement ce qu'il lui fallait.

Encore une fois, il resta silencieux. Elle n'attendait pas de réponse, elle lui avait dit tout cela pour qu'il comprenne ce qu'elle ne pouvait lui dire ou faire comprendre qu'avec des mots. Malgré que le blond ait un certain talent pour lire facilement en elle, il ne pouvait pas tout savoir, et elle voulait qu'il sache cela.

Elle se tourna vers lui, les larmes aux yeux, mais elle n'avait pas envie de pleurer à nouveau, et n'en avait pas besoin. Elle ne le fit pas, les larmes ne traversèrent pas la limite qu'elles avaient atteinte. Hermione franchit les quelques pas qui les séparaient et Drago l'accueillit dans ses bras. Il ressentait toutes ses fortes émotions, mais à ce moment-là, il n'arrivait pas à déterminer celle qui prédominait. Elle ne pleura pas. Elle avait simplement besoin de se sentir aimée, de se sentir entourée, d'avoir l'impression que la place qu'avaient laissée ses parents était comblée par d'autres personnes importantes de sa vie. Et Drago remplissait ce rôle à merveille. Il ne parla pas, il savait qu'elle n'en avait pas besoin.

- Heureusement que tu es là, murmura-t-elle en rappel aux mots que le blond avait employés plus tôt.

Il sourit à cela, puis l'embrassa sur le haut du crâne, la tête de la sorcière reposant contre son torse.

oOo

Severus était resté tout le long debout face à la pierre tombale de Lily et James Potter, qu'il avait fleurit de plusieurs lys et d'agapanthes. La couronne de fleurs déposée par Hermione l'année passée avait disparu, le sortilège ne durait pas longtemps. Il n'avait pas réussi à prononcer le moindre mot, comme chaque fois qu'il se rendait dans ce cimetière.

Parfois, il écrivait des lettres à Lily, dans lesquelles il lui racontait les moments qu'elle ratait avec ses enfants, leurs moments à Poudlard, leurs réussites comme leurs défaites, mais il n'avait jamais le courage de les apporter ici. Alors il les brûlait, les jetait, puis se rassurait en se disant que de là où était Lily Potter, elle voyait tout ce qu'il avait raconté dans les lettres détruites, qu'elle avait la possibilité de les observer, et de les suivre à sa guise.

Parfois, il lui arrivait de regretter de ne pas être parti les rejoindre au mois de mai. Puis, il se souvenait.

Il se souvenait de la promesse qu'il avait faite à sa sœur de cœur, celle de protéger ses enfants coûte que coûte, d'être là pour Hermione lorsqu'elle apprendrait la vérité. Il n'avait presque pas besoin de se rappeler cette promesse, car en se rendant compte de tout ce qu'il avait manqué avec sa filleule, il n'avait qu'une envie : rattraper le temps perdu. Il savait que cela prendrait du temps, mais il voyait la jeune femme se détendre petit à petit en sa présence et commencer à lui accorder sa confiance.

Il fut tiré de ses pensées par l'arrivée de Ginny et Harry, main dans la main. Harry ne le regardait pas, contrairement à Ginny, il avait le regard fixé sur la tombe de ses parents. Severus releva la tête et se tourna vers les nouveaux arrivant, la rouquine rabattit son regard vers la pierre tombale à son tour, troublée par le regard inquisiteur de son professeur. Fut un temps où elle l'aurait défié du regard, mais ce n'était ni le moment, ni l'endroit. Le regard de Rogue fut attiré par ses deux filleuls, à l'autre bout du cimetière. Ce dernier n'étant pas très grand, il put d'où il était apercevoir la statue. Il avait toujours pu la voir telle quelle, mais il savait que ce n'était pas le cas de ceux qui l'accompagnaient.

Drago et Hermione ne tardèrent pas à revenir auprès des autres. Le blond vit son parrain s'éloigner du groupe pour partir à l'autre bout du cimetière, puis s'arrêter devant une autre tombe. Voyant qu'Hermione était bien entourée, ayant été accueillie dans les bras de son frère, Drago s'éloigna pour rejoindre Severus. Il savait la jeune femme en bonne compagnie et était conscient que, malgré ses dires, elle avait besoin de rester en famille, sans qu'il ne soit constamment à ses côtés.

Il rejoignit le professeur et vint se placer quelques pas derrière lui. En observant de plus près, il put lire le nom inscrit sur la tombe : "Marlène McKinnon - 13 mars 1960 - 24 juillet 1981". Cela ne lui disait rien, mais d'après les dates, elle avait le même âge que son parrain et était morte lors de la Première Guerre.

- Qui est-ce ? se risqua-t-il à demander au bout de quelques minutes.

- Une amie de Poudlard, répondit-il, nullement surpris par l'intervention du blond.

- Tu ne m'en as jamais parlé.

- Tu seras étonné de savoir que je ne te raconte pas toute ma vie, Drago.

- Je me doute bien, mais si tu es là c'est qu'elle était importante pour toi.

- Exact, répondit-il non surpris par la répartie habituelle du blond. Nous étions proches, elle est décédée peu de temps avant le premier anniversaire d'Hermione et son frère. Je n'ai jamais pu lui dire au revoir. J'étais souvent réquisitionné par le Seigneur des Ténèbres à cette époque. Je ne l'avais pas vue depuis près de trois mois.

- Elle était à Serpentard avec toi ?

- Non, à Serdaigle. C'était la meilleure amie de Lily à l'époque. Sa famille aussi était proche du Seigneur des Ténèbres, contrairement à elle. Alors, à partir du moment où je suis devenu espion pour l'Ordre, nous nous sommes davantage rapprochés, elle me comprenait mieux que personne pour ces choses-là.

- Ce n'était pas le cas de Lily Potter ?

- Moins. Lily avait cette fâcheuse tendance à excuser tous mes torts, ce qui n'aurait pas dû être le cas, et ce que Marlène ne faisait pas. Elle était ma meilleure amie, sois en sûr.

- Je croyais que c'était Lily.

- Lily était une sœur pour moi, notre relation était différente, purement fraternelle, avec les bons comme les mauvais côtés, à la différence de Marlène.

- Je vois.

- Tu devrais retourner auprès d'Hermione. Je pense qu'elle a besoin de toi, reprit Severus au bout de quelques instants.

- Elle est avec son frère, elle en a besoin.

- Vas-y, Drago. Je suis certain qu'elle aimerait que tu sois à ses côtés.

Le blond hocha la tête dans son dos, ce que le brun ne vit pas, puis se retourna pour rejoindre les autres. Severus, lui, resta devant la tombe en silence, mais encore une fois il ne savait pas quoi dire.

Drago ne tarda pas à retrouver les trois autres et se plaça aux côtés de Ginny, qui s'était éloignée de quelques pas de la fratrie Potter. Hermione était toujours serrée contre Harry, quelques larmes perlant sur ses joues. Harry renifla puis leva sa baguette pour faire apparaître une nouvelle couronne de fleurs, vite suivie par une magnifique raquette colorée qu'Hermione avait faite apparaître.

Cette dernière tourna la tête et s'aperçut que Drago était revenu. Ginny s'approcha d'Harry, alors que la brunette avançait vers Malefoy qui lui ouvrit ses bras. Elle s'y blottit rapidement et à l'instant où leurs corps entrèrent en contact Drago sentit une grande part de la tristesse de la jeune femme l'envahir, alors que de son côté Hermione se sentit imprégnée par la douce chaleur qu'elle ressentait toujours dans les bras du blond. Elle se sentait protégée, détendue, et sa peine s'éloignait lentement. Sa tête nichée dans son cou, elle resserra sa prise pour apprécier davantage la chaleur tant aimée.

Drago croisa le regard de Ginny, qui était elle aussi dans les bras de son bien-aimé. Elle sourit sincèrement au jeune homme, qui lui rendit plus furtivement. Il sentit au creux de son cou quelque chose d'humide et prit conscience du léger tremblement qui secouait Hermione. Elle pleurait doucement contre lui, ce qui lui fit baisser la tête afin de la plonger dans ses cheveux et raffermir sa prise sur sa taille. Il frotta son dos, alors qu'Hermione tentait de reprendre une respiration plus calme, en vain. Drago commença alors à lui murmurer des mots réconfortants, tout en continuant les mouvements dans son dos.

En face d'eux, Harry et Ginny s'étaient légèrement éloignés, et la rouquine avait simplement posé sa tête sur l'épaule du brun qui la tenait par les hanches. Harry regardait sa sœur d'un air peiné. Il était lui aussi très triste de se trouver à cet endroit, ce soir-là, mais il comprenait ce que ressentait la jeune femme.

Elle avait perdu ses quatre parents, et ne pouvait rien faire de plus que son deuil, ce qui était plus que difficile, il en avait conscience. Lui-même avait dû passer par là, toutes ces années où il avait rencontré les amis de ses parents lui racontant leurs vies et comment ils étaient de leurs vivants.

Il avait mis du temps à accepter leur mort, à entendre les mots de tous ces gens sans s'en vouloir, ou regretter sa venue au monde. Il avait mis du temps à comprendre qu'il n'était pas le fautif de la mort de ses parents. Et encore aujourd'hui, même s'il avait accepté leur mort, il en restait triste, plus que tout.

Il aimait se dire qu'il serait bientôt père, qu'il pourrait faire vivre à son fils ce qu'il n'avait jamais pu vivre, et aussi étrange que cela puisse paraître pour certains, il arrivait à affronter les maux qu'avait laissés la guerre derrière elle grâce à cela. Mais aussi grâce à sa sœur, grâce à Ginny, grâce aux Weasley, grâce à ceux qui l'entouraient.

Ce fut l'arrivée de Rogue qui fit se séparer Hermione du blond. Ses pleurs s'étaient calmés et elle était prête à quitter le cimetière, ce que le petit groupe ne tarda pas à faire. Elle s'était éloignée d'eux et marchait devant, en silence.

Les trois autres jeunes la connaissaient assez pour savoir qu'elle avait besoin de se retrouver seule quelques instants pour faire le tri dans ses pensées. Mais Severus n'en avait ni cure, ni connaissance, aussi, il pressa légèrement le pas pour se retrouver à ses côtés. En silence, il continua sa marche, à droite de sa filleule qui, bizarrement, ressenti un élan de reconnaissance envers lui.

Ses amis avaient vu juste en pensant qu'habituellement elle aurait voulu rester seule, mais la présence de son parrain la rassurait, l'apaisait. Elle n'était pas seule. Elle avait une famille.

Oui, ses parents n'étaient plus là pour être à ses côtés afin d'affronter les épreuves qu'elle avait vécues et celles qui l'attendaient, mais son frère était là. Severus était là, malgré l'étrange relation qu'ils avaient pour le moment, et il ne la lâcherait pas, elle le savait, elle l'avait compris. Elle avait ses amis et les Weasley.

Et maintenant, elle avait aussi Drago. Aussi étonnante que leur relation pouvait être, il était le seul qui avait réussi à apaiser sa peine précédemment, et qui n'avait pas eu besoin pour cela de lui sortir un grand discours. Elle ne se sentait plus seule.

oOo

Une maison délabrée. Un toit écroulé, une porte défoncée, le verre des fenêtres brisé, des murs fissurés, un jardin non entretenu où des centaines de mauvaises herbes et diverse plantes poussaient dans tous les sens et un petit portail pendant bizarrement sur ses gonds. C'est l'image que donnait la maison des Potter, lorsque le petit groupe arriva dans la rue.

Harry la voyait comme dans les souvenirs qu'il avait récupérés de Voldemort, elle avait la même apparence : détruite. Il n'osait pas avancer davantage, alors il s'arrêta au milieu de la rue déserte. Ginny qui était accrochée à son bras, s'arrêta à son tour et se tourna vers lui. Elle garda le silence, se contentant de le soutenir par sa présence, elle savait que c'était dur pour lui alors elle ne dit rien et continua d'observer son visage angoissé.

Drago se tenait à l'écart du groupe, alors qu'Hermione et Severus, à quelques pas du couple, s'étaient arrêtés aussi. Hermione n'avait jamais vu le bâtiment, aussi, elle l'observa entièrement, dans les moindres détails. Elle était tout autant bouleversée que son frère, mais contrairement à lui, elle découvrait cela pour la première fois, et elle en était interloquée.

La maison n'avait pas bien vieilli. Elle était complètement abandonnée, et en voyant cela, Hermione pensa aux films d'horreur qu'elle aimait regarder avec ses cousins moldus les étés où elle rentrait de Poudlard. La maison des Potter avait cet aspect effrayant et repoussant que l'on retrouvait dans les films d'horreur les plus simples.

- Nous ne pourrons pas entrer, annonça Severus quelques instants après leur arrivée.

La jeune femme se retourna vers lui les sourcils froncés.

- Comment ça ?

- Les protections de la maison sont toujours en place. Je le sens. Seuls les Potter peuvent entrer. Ainsi que Pettigrow, Black, Lupin et Dumbledore à l'époque.

- Oh. Mais Voldemort ?

Severus ne répondit pas, à vrai dire il ne savait pas. Lui aussi était entré dans la maison quelque temps après le départ de Voldemort, mais il ne savait pas comment c'était possible. Il s'imaginait que les protections avaient dû se retirer temporairement grâce à un sort lancé par le Seigneur des Ténèbres, mais il n'en savait pas plus.

Hermione tourna la tête et croisa le regard émeraude de son frère. Cela suffit à ce qu'il la comprenne. Il se détacha de Ginny qu'il embrassa du bout des lèvres, puis attrapa la main qu'Hermione lui avait tendue en le voyant bouger. D'un faible mouvement de baguette, Hermione frôla la barrière magique qui ne répondit pas agressivement à son action. Son frère serra sa main et ils entamèrent ensemble le chemin jusqu'à la porte fracassée de la maison. Aux yeux des trois autres, les deux Potter disparurent.

- Scotch ! appela alors Drago.

Le petit elfe apparut dans un craquement et se prosterna devant son maître.

- Maître.

oOo

Elle est retrouvée.

Quoi ? - L'Éternité.

C'est la mer allée

Avec le soleil.

Âme sentinelle,

Murmurons l'aveu

De la nuit si nulle

Et du jour en feu.

Des humains suffrages,

Des communs élans

Là tu te dégages

Et voles selon.

Puisque de vous seules,

Braises de satin,

Le Devoir s'exhale

Sans qu'on dise : enfin.

Là pas d'espérance,

Nul orietur.

Science avec patience,

Le supplice est sûr.

Elle est retrouvée.

Quoi ? - L'Éternité.

C'est la mer allée

Avec le soleil.

L'éternité - Arthur Rimbaud.

Rien n'avait été déplacé, tout était comme dans ses anciens rêves. Harry reconnaissait l'escalier qui montait à l'étage des chambres, à droite de la porte qui menait au séjour. L'entrée n'était pas très grande et ne comportait qu'une seule porte. Des affaires étaient encore entreposées sur le porte-manteau, dans le porte-parapluie, ou encore sur le petit guéridon.

Des manteaux et des écharpes, un grand parapluie noir, un petit récipient en osier contenant toutes sortes de bricoles, une petite lampe, un vase rempli d'un bouquet fané, tout était encore à sa place. Seule la poussière avait envahi les lieux, donnant à la pièce un air inhabité, autrement, n'importe qui aurait pu croire que les propriétaires s'y trouvaient encore. L'atmosphère était lourde.

Hermione lâcha la main de son frère et s'avança doucement dans l'entrée. Contrairement à lui, encore une fois, elle n'avait jamais vu cet endroit, elle le découvrait. Elle s'approcha du porte-manteau et leva le bras pour frôler les manteaux qui y trônaient.

L'émotion lui montait encore aux yeux, mais elle la refoula pour s'approcher du guéridon et observa les babioles qui trainaient dessus. Elle y vit quelques Noises, deux Patacitrouilles , un trousseau de clés, ainsi que des petits objets bleus dont elle ne connaissait pas l'utilité.

Le trousseau comportait deux porte-clés, un des Frelons de Wimbourne, l'autre une photo de Lily Potter dans une petite médaille faite de verre et d'argent. Hermione n'avait aucun doute sur le fait qu'il appartenait à son père. Harry, qui s'était approché à son tour, le comprit aussi et sourit tristement en voyant que son père supportait la même équipe que lui.

La jeune femme continua d'avancer et ouvrit la porte encore intacte qui donnait sur le séjour. Encore une fois, tout était resté à sa place. Un canapé était placé devant une double porte vitrée donnant sur le jardin. Un livre était ouvert sur la table basse, à côté d'une tasse remplie d'un liquide que la sorcière ne voulait pas même approcher, vu l'aspect qu'il avait de loin. Harry s'était approché de la table à manger, le couvert était mis pour cinq personnes et au bout était installée une chaise pour bébé.

- Personne n'est revenu depuis presque vingt ans, murmura Hermione abasourdie.

- Rien n'a bougé. Tout est à la même place que dans mes rêves.

- Je ne comprends pas que personne n'ait voulu récupérer leurs affaires, ou au moins les retirer d'ici, c'est... glauque.

- On dirait que des gens vivent encore ici, continua Harry.

- La chose qui change cela, ce sont les couches de poussière qu'il y a partout, et les dégâts que Voldemort a fait.

- Sauf dans cette pièce. Il n'y est pas entré.

Elle acquiesça d'un hochement de tête et finit par s'approcher de la table basse pour récupérer le livre qui y était posé. Elle ne put empêcher une grimace de dégoût à cause de la tasse, mais s'éloigna rapidement. Il s'agissait d'un ouvrage sorcier sur les différentes sortes de magie. La page sur laquelle était ouvert le livre concernait la magie noire, et plus particulièrement les sortes de magies qui concernaient l'âme. En y regardant de plus près, Hermione put distinguer un paragraphe sur les Horcruxes, ce qu'ils étaient et ce que les créer entraînait.

- Harry, l'appela-t-elle ébahie. Ils avaient trouvé avant nous, regarde, dit-elle d'une voix presque tremblante.

Le jeune homme s'approcha d'elle et lut rapidement par-dessus son épaule.

- Je n'y crois pas, répondit-il stupéfait. Tout serait allé tellement plus vite ! ajouta-t-il nerveusement.

- Tu n'en sais rien, Harry. Certes l'Ordre aurait sûrement compris plus tôt, mais ils ne les auraient pas forcément trouvés, tempéra-t-elle.

- Peu importe. Je ne comprends pas pourquoi ils n'ont pas vidé cette foutue maison ! Dumbledore aurait pu le faire, s'agaça-t-il.

- Il devait avoir ses raisons. Et puis, pense au fait que s'il l'avait fait, nous n'aurions pas pu voir tout cela aujourd'hui.

- Il aurait gardé les affaires dans un coffre.

- Possible. Mais n'as-tu pas l'impression de voir la manière dont vivaient nos parents en voyant l'agencement de la maison ? D'en découvrir un peu plus sur eux ?

- Si... Tu n'as pas tort, souffla-t-il en observant à nouveau la pièce.

Elle lui sourit doucement et referma le livre qu'elle glissa dans son petit sac en perle qu'elle avait apporté. En voyant cela, Harry lui tendit, avec un sourire gêné, le porte-clé de son père qu'il avait récupéré sans qu'elle ne le voie. Elle l'attrapa et le rangea aussi.

La cuisine n'avait rien de particulier et ils n'osèrent pas ouvrir le garde-manger, le four ou même le réfrigérateur que Lily avait dû imposer à son mari.

Après avoir fait plusieurs fois le tour du rez-de-chaussée, Harry attrapa à nouveau la main de sa sœur et les amena vers l'étage. En approchant des escaliers, le jeune homme hésita, se remémorant les images de son père allongé sans vie sur les marches, mais il prit son courage à deux mains et continua d'avancer, tenant toujours sa sœur par la main.

Ils arrivèrent devant un couloir comportant trois portes. Seule celle du fond était ouverte, ou plutôt à moitié détruite. Ne souhaitant pas commencer par sa propre chambre, Harry avança vers la porte de gauche, qui s'ouvrit sur une petite salle de bains. Elle comportait une simple douche, un toilette et un évier au-dessus duquel était accroché un miroir. Quelques produits de toilette posés sur une petite étagère attirèrent l'attention de la sorcière.

Un flacon était placé au centre et plus en avant que les autres. Du parfum. Hermione réfléchit quelques instants au fait qu'il était là depuis vingt ans, mais après réflexion elle conclut que le parfum ne pouvait pas être périmé, surtout s'il était magique, ce qui semblait être le cas. Elle l'attrapa et retira le fermoir.

Une délicieuse odeur de rose s'en échappa et Hermione eut l'impression d'en être imprégnée, la faisant soupirer de satisfaction. Elle fut émue de voir que sa mère aimait tout autant qu'elle cette odeur de rose, elle aimait l'idée qu'elle tirait cela d'elle. La jeune femme referma le flacon légèrement émue, et le rangea avec le livre et le porte-clé, souhaitant à tout prix conserver l'odeur de sa mère.

Son frère n'était plus là quand elle se retourna. Il devait avoir quitté la pièce pendant qu'elle observait les différents produits de l'étagère. Elle sortit à son tour et vit qu'une autre porte était entrouverte. Harry était debout face à un grand lit aux draps grisés par la poussière.

Hermione s'avança à ses côtés et passa son bras sous le sien, tout en posant sa tête sur son épaule. Une armoire dans le fond de la chambre était ouverte, laissant voir une petite quantité de vêtements, et une paire de chaussons rouge et or était rangée au pied de celle-ci. La jeune femme sourit en reconnaissant les couleurs de sa maison.

Au bout de quelques minutes à rester immobiles au centre de la pièce, Harry rebroussa chemin, laissant Hermione à ses pensées. Il finit par entrer dans sa chambre après un certain temps d'hésitation. Le toit était écroulé dans le fond de la pièce, laissant l'air froid pénétrer dans toute la maison. Le lit était le seul meuble encore intact alors qu'à côté, l'armoire était renversée au sol, le fauteuil recouvert de débris du toit, et la table à langer aussi.

Le mobile où pendaient des chouettes était encore accroché au-dessus du petit lit. Le jeune homme l'actionna d'un coup de baguette et les oiseaux se mirent à tourner et battre des ailes. Hermione, qui l'avait rejoint, observait la pièce, appuyée contre ce qu'il restait du chambranle en bois. Elle n'avait jamais vécu dans cette maison, contrairement à lui, pourtant elle ressentait une certaine familiarité dans les différentes pièces, comme si la magie qu'il restait la reconnaissait.

Ils ne tardèrent pas à quitter la chambre, puis la maison. Harry commençait à se sentir oppressé par les souvenirs que la maison faisait resurgir et Hermione lui assura qu'ils pourraient revenir lorsqu'ils le souhaiteraient. En effet, étant majeur et en quelque sorte redoublants, ils pouvaient quitter le château dès qu'ils le souhaitaient. Harry retrouva un léger sourire à l'idée de pouvoir revenir.

Il espérait seulement pouvoir détourner les protections pour que Ginny ou les autres puissent les accompagner s'ils en ressentaient le besoin. Cependant, il était heureux d'avoir pu découvrir la maison avec sa sœur. D'une part, il n'aurait probablement pas supporter de revoir tout cela seul, et d'autre part, sa présence était réconfortante, il avait toujours aimé Hermione comme telle, mais depuis quelque temps, ils s'étaient davantage rapprochés et il en était plus qu'heureux.

En sortant de la zone protégée, ils furent accueillis par Ginny qui se leva directement d'un banc où tous trois s'étaient assis, sur le trottoir qui faisait face à la maison. Elle vint enlacer Harry, tout en lui chuchotant quelques mots à l'oreille.

- Ne me laisse plus comme ça, c'était terriblement gênant, nous sommes restés silencieux presque tout le long, soupira-t-elle.

Le brun pouffa alors qu'Hermione s'approchait des autres, restés assis.

- Est-ce que vous pensez qu'il serait possible de modifier les protections pour que nous ne soyons pas les seuls à pouvoir rentrer ? demanda-t-elle directement à Severus, tout en essayant de cacher qu'elle était toujours aussi émue par les événements de la soirée - ce que ne manqua pas le blond.

- Possible. Il faudrait voir avec vos elfes. Ils devraient en être capable, étant donné qu'ils étaient rattachés à la magie de vos parents.

- Mais plus tard, intervint Drago en se levant. Rentrons, continua-t-il en tendant son bras à la jeune femme.

Elle vit Rogue esquisser un petit sourire en coin. Elle ne comprit pas pourquoi, mais le remercia d'un regard et attrapa le bras du blond. Il la fit transplaner presque instantanément, et Harry qui n'avait pas entendu Drago fronça les sourcils, questionnant silencieusement Ginny du regard.

- Ils ne rentrent pas ce soir, elle te racontera, répondit-elle en les faisant transplaner à son tour.

Rogue ne tarda pas à les rejoindre dans un craquement.

oOo

Hermione mit enfin les pieds à terre, après quelques secondes d'un tourbillon d'images floues et colorées. Toujours serrée contre Drago, elle ouvrit enfin les yeux, mais resta bouche bée.

Ils venaient d'atterrir face à une grande étendue d'eau, dans laquelle se reflétaient la Lune et les étoiles, la nuit étant tombée depuis longtemps. Ils se trouvaient à la lisière d'une forêt, et près du grand saule qui leur faisait face, était installé un grand drap surplombé d'une multitude de coussins et de couvertures, ainsi que d'un grand panier en osier. Tout cela près d'un feu, dont une fumée blanche s'échappait, laissant dans l'air une odeur plus que réconfortante.

- Je me suis dit que tu aurais sûrement besoin de te changer un peu les idées, après... tout ça, fit alors Drago d'une voix calme.

Hermione, qui était encore plongée dans son observation et émerveillement, sursauta presque en entendant sa voix. Elle tourna directement la tête et un grand sourire égaya ses lèvres, avant qu'elle n'entoure la nuque du blond et l'embrasse, les mains dans ses cheveux, d'un baiser langoureux dans lequel elle transmettait toute sa gratitude au jeune homme.

Elle avait des étoiles dans les yeux lorsqu'elle s'écarta de lui, il lui souriait et avant qu'il n'ait eu le temps de faire le moindre mouvement, elle l'embrassa à nouveau, se rapprochant encore plus de lui.

- Merci, Drago, murmura-t-elle contre ses lèvres.

Il lui tendit la main, qu'elle s'empressa d'attraper, et ensemble ils s'avancèrent vers le petit coin installé près du feu. Drago fut le premier à s'asseoir contre le grand arbre, et entraîna la jeune femme à s'installer entre ses jambes en la tirant par la main. Elle reposait contre son torse, la tête contre son épaule, et le jeune homme amena une couverture sur elle d'un coup de baguette en la voyant frissonner. Elle se blottit un peu plus contre lui et il en profita pour poser ses mains sur son ventre pour la serrer contre lui.

- Où sommes-nous ? demanda-t-elle.

- Pas très loin de Portree, sur l'île de Skye. Nous sommes sur le terrain d'une des résidences dont j'ai hérité.

- C'est magnifique, Drago, souffla Hermione en serrant sa main dans la sienne. Comment as-tu pu préparer tout ça ? s'étonna-t-elle.

- J'ai demandé à Scotch de nous installer de quoi dormir ici, juste après que vous soyez partis avec Potter.

- Dormir ?! Mais il ne doit pas faire plus de deux degrés ici !

Il leva sa baguette et grâce à un informulé créa un dôme protégé du froid et du vent. Il n'était pas visible à l'œil nu, mais tous deux ressentirent immédiatement la douce chaleur se répandre autour d'eux.

- Tu disais ? reprit-il narquoisement.

- Absolument rien, à part que c'est parfait, répondit-elle gaiement, avant de l'embrasser sur la joue. Tu remercieras Scotch de ma part.

- Bien sûr, je lui proposerai de venir avec nous aussi la prochaine fois, non ? railla-t-il en haussant un sourcil.

- Drago ! Tu as très bien compris ce que je voulais dire, répondit-elle en levant les yeux au ciel, sans se défaire pour autant de son sourire.

Alors qu'il allait répliquer, ils furent interrompus par un gargouillement provenant du ventre de la jeune femme.

- Très romantique, Granger.

- C'est toi le romantique dans l'histoire je te signale.

- Je ne suis pas romantique.

- Oh que si, Monsieur Malefoy. Vous êtes même très romantique.

Il grogna en réponse, alors qu'elle pouffait, et fit léviter le panier en osier jusqu'à eux, le déposant à leur droite pour qu'il puisse l'ouvrir. Le voyant toujours renfrogné par sa remarque, elle se retint de pouffer à nouveau et se retourna pour l'embrasser à nouveau sur la joue, alors qu'il se concentrait sur le contenu du panier. Elle continua le long de sa mâchoire, puis contre son cou, mais n'eut pas le temps d'en faire plus, sa bouche étant réquisitionnée par celle du blond, qui s'écarta juste après.

- Plus tard. Il ne faudrait pas que tu meures de faim, Granger, plaisanta-t-il avec un sourire moqueur.

Elle leva les yeux au ciel pour la forme, mais attrapa tout de même ce que lui tendait le blond. Ils mangèrent tranquillement, toujours serrés l'un contre l'autre, observant parallèlement le ciel étoilé.

- J'ai entamé des procédures pour créer une entreprise à partir de ce que j'ai récupéré de mon héritage, annonça Drago alors qu'il leur servait des Bièraubeurre.

- Sérieux ?! Mais tu ne m'avais pas dit que tu voulais le faire !

- Je voulais attendre d'être sûr que cela pouvait se faire, se justifia-t-il.

- Je croyais que tu ne voulais rien avoir à faire avec ce qu'avait entrepris Lucius dans sa vie, s'étonna-t-elle.

- C'est le cas, répondit-il en décapsulant leurs bouteilles. Je vais seulement me servir de certains de ses collaborateurs, dont je connais les bonnes intentions et valeurs, pour construire mon propre empire, en quelque sorte.

- C'est super, Drago, répondit-elle avec un sourire bienveillant. Tu as déjà des pistes ? De comment cela va se passer, ou de ce que tu veux faire ?

- J'y ai beaucoup réfléchi, oui. Pour l'instant je laisse travailler ceux que j'ai employés, ils connaissent mieux ce monde-là que moi pour le moment , et j'ai confiance en eux. Quant à mes projets, j'aimerais déjà beaucoup créer un laboratoire de potions privé, mais je voudrais aussi me diversifier, alors je vais voir comment évolueront les choses.

- Je suis vraiment contente pour toi, Dray. C'est une très bonne nouvelle, sourit-elle en caressant sa joue.

- Je veux changer l'image que les gens ont de moi, qu'ils cessent de voir Lucius à travers moi, et je pense que c'est une bonne façon de le faire, dit-il en haussant les épaules.

- Je pense aussi.

Il lui sourit et l'embrassa doucement. La jeune femme se retourna complètement vers lui et s'installa dans une position plus confortable, alors que le baiser se faisait plus ambitieux. Elle était désormais assise à califourchon sur les genoux du blond, qui commençait déjà à dévier ses baisers vers sa mâchoire, puis son cou, qu'il commença à mordiller.

Hermione bascula légèrement la tête en arrière, alors qu'il posait ses mains sur ses hanches et plongea ses mains dans ses cheveux blonds, qu'elle tira légèrement lorsqu'il mordilla une zone sensible sous son oreille. Il la connaissait maintenant assez bien pour savoir qu'elle ne pouvait pas résister à cela. Et il n'avait pas tort, les gestes de la jeune femme se firent plus urgents et elle commença à défaire la cape du blond puis à dénouer sa cravate, le faisant ricaner contre sa peau.

Cependant, elle ne la retira pas complètement et tira dessus pour amener un peu plus le blond contre elle, retrouvant ses lèvres tant aimées. Il sourit contre celles-ci et entreprit de défaire à son tour la cape de la jeune femme, qu'il laissa retomber au sol.

Ses yeux tombèrent sur la robe qu'il s'était promis de lui retirer plus tôt dans la journée, et il s'écarta d'elle pour la contempler. Elle avait les lèvres légèrement ouvertes et gonflées par les baisers, ses yeux brillaient de désir, et sa robe mettait parfaitement en valeur ses formes. Ne portant pas de soutien-gorge, sa poitrine était un véritable appel à la luxure, se fondant au tissu moulant.

Il ne tint pas plus longtemps et plongea à nouveau sur ses lèvres, tenant sa tête au creux de ses mains. Elle n'attendit pas plus longtemps non plus et envoya sa cravate au loin, avant de commencer à défaire un par un les boutons de sa chemise noire, impatiente de sentir enfin sa peau contre la sienne.

Depuis leur première fois ensemble, la lumière n'était pas réapparue, cependant, les sensations étaient toujours les mêmes, ils étaient avides du corps de l'autre, accros aux sensations qu'ils vivaient lorsqu'ils étaient l'un contre l'autre. Ils n'avaient jamais rien vécu de tel avec personne d'autre, c'était fort, ils étaient comme passionnés par le corps de l'autre.

- Je crois avoir été assez sage, tu ne crois pas ? susurra-t-il au creux de son oreille.

- De toute évidence, répondit-elle d'une voix rendue rauque de désir.

Drago passa ses mains dans le dos de la jeune femme, un sourire sur les lèvres, pour trouver la fermeture qu'il fit descendre tout doucement, alors qu'Hermione ouvrait le dernier bouton de sa chemise. Elle ne put s'en empêcher plus longtemps et posa ses mains contre le torse musclé et pâle du blond, caressant ses côtés, son ventre, la moindre parcelle de peau que ses doigts trouvaient. Elle ne pouvait pas se passer de la chaleur de son corps, ni de sa peau pâle.

Il souleva le bas de la robe noire et la fit passer au-dessus de sa tête, dévoilant le corps de la jeune femme. Après qu'il eut jeté le vêtement plus loin, il ne put s'empêcher de la détailler à nouveau. À ses yeux, son corps était exceptionnel, sa poitrine était magnifique, ses formes étaient parfaites.

Il la regarda à nouveau dans les yeux et, en voyant le désir s'y refléter, il ne tint plus et plongea sur sa poitrine, suçotant, mordillant, léchant chacun de ses seins avec la plus grande application. Il l'entendait gémir alors qu'elle avait à nouveau passé ses mains dans ses cheveux. Intérieurement, alors que Drago allongeait la jeune femme contre les coussins et couvertures, ils remercièrent tous deux le blond de les avoir protégés du froid mordant.

Il retira entièrement sa chemise, posa ses coudes autour de sa tête et se plaça au-dessus d'elle. Il continua son aventure sur sa poitrine, puis sur son ventre, mais avant qu'il n'ait pu poser les mains sur son collant pour le lui retirer, Hermione inversa leur position et se retrouva au-dessus du jeune homme.

Il sentait son érection devenir de plus en plus ferme contre les cuisses de la jeune femme, presque douloureusement, alors qu'elle s'occupait de son cou. Il caressait ses hanches et ses côtes de ses mains, la faisant frissonner. Il voulait embrasser à nouveau sa poitrine, mais elle ne se laissa pas abattre et le repoussa à nouveau contre les draps. Elle se colla à lui, ses seins contre son torse, le faisant s'embraser de l'intérieur, et s'affaira à défaire la ceinture, puis le pantalon du jeune homme.

Elle se souleva légèrement pour lui retirer complètement ses vêtements, et continua son chemin. Drago la regardait embrasser chaque partie de son ventre et laissa échapper un râle de plaisir lorsqu'elle souffla sur le bout de sa verge. Chacun de ses mouvements lui donnait des frissons. Elle passa sa langue sur son vis, puis sur toute sa longueur. Il ne put s'empêcher de gémir lorsqu'elle referma ses lèvres sur lui, ses mains crispées dans les draps.

Elle entama des vas-et-viens lents, le menant pas à pas vers l'extase, mais il ne tint plus, il ne voulait pas partir sans elle. Il attrapa son visage et la fit remonter à son niveau pour l'embrasser à pleine bouche. Il inversa à nouveau les positions et put enfin lui retirer ses derniers vêtements. Toujours contre sa bouche, il descendit sa main vers ses cuisses qu'il commença à caresser, mais elle l'interrompit en attrapant son avant-bras.

- Drago, viens. Maintenant, l'appela-t-elle en se cambrant légèrement vers lui.

Il sourit contre ses lèvres et écarta doucement ses jambes. Il se plaça entre elles et comme la première fois, c'est en se regardant dans les yeux qu'il entra en elle.

Son regard orageux face à ses deux orbes chocolat. L'amour sous les étoiles. La jouissance au milieu de la nuit.


Et voilà ! Le voyage à Godric's Hollow est enfin passé ! En plus de ça, Drago vient de nous présenter ses projets pour le futur et un tout nouvel endroit : le domaine de Portree, qui vous les verrez aura son importance plus tard... Mais je n'en dis pas plus !

Qu'est-ce que vous avez pensé de ce chapitre ? Dites-le moi dans une review !

Merci à Suldreen194 et Choixpeau de fic pour leurs relectures et corrections !

Je vous dis à mercredi !

Writer8Hell ;)