Fête des mères belges oblige, je poste ce chapitre avec un peu de retard. Pour me faire pardonner, vous noterez qu'il sera un peu plus long que les autres.
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Une nouvelle fois merci à tous et toutes pour vos mots et votre présence.
Merci aux guest à qui je ne peux répondre personnellement.
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Merci à Cha, ma fidèle et indéboulonnable beta.
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Enjoy
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Chapitre XXXVIII : " Debout "
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Dean les a tous invités. Ils ont tous accepté. Parfois même avec un enthousiasme somme toute débordant. Merci Charlie.
Mais il est heureux même si tout cela l'angoisse. Castiel est encore fragile et puis sa maison n'est pas vraiment appropriée pour accueillir un double amputé tibial, tout du moins pour plus de quelques heures.
Devant ses tergiversations au téléphone, Sam a tôt fait de prendre les choses en main. Il lui a proposé la veille de l'accompagner ce vendredi matin chez un spécialiste en location et vente de matériel médical.
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C'est ainsi qu'ils se retrouvent à pousser la porte d'un bandagiste & orthopédiste.
Dean explique à l'homme en blouse blanche debout derrière le comptoir ce qu'il en est de la situation. L'homme demande plus de précision sur la salle de bains, la cuisine, les escaliers, etc. Il prend note tout en acquiesçant à coup de " hum " et de " humhum " qui commencent à taper sur les nerfs de l'aîné.
Dean ne peut s'empêcher de piquer un fard quand l'homme aborde la chambre. Le sourire en coin de son frère lui donne envie de le rabrouer sèchement, mais la tendresse qu'il lit dans son regard l'en dissuade.
Le vendeur lui explique ce dont il aura besoin dans un premier temps. Dean l'écoute attentivement tout en se massant la nuque de la main. Tant par nervosité que par embarras.
Il réalise soudain tout ce que cette démarche implique.
Sam ne serait pas là, il aurait bafouillé et promis de revenir plus tard. Promesse qu'il n'aurait pas tenue, bien évidemment.
C'est avec la location d'un siège adapté pour la douche et l'achat de deux barres d'appui murales pour les toilettes qu'ils quittent la boutique moins d'une heure plus tard.
Ça pourra toujours te servir pour tes vieux jours, l'a taquiné Sam.
Ce qui, en soi, n'est que la vérité, a confirmé le vendeur, amusé tout autant que touché de voir cet homme patauger dans son désir de bien faire.
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Au retour, ils passent prendre un verre au Roadhouse. Sam note le visage aux traits creusés de son aîné.
Dean a beaucoup pris sur lui ces derniers temps. Sam n'est pas dupe. Derrière les sourires de façade de son frère, il la voit, cette fatigue qui use.
Entre deux cafés, sous l'insistance bienveillante de son frère, Dean accepte de se confier. De vider ce sac devenu trop lourd qui lui lamine les épaules.
Il parle des prothèses et du silence de Castiel, celui qui blesse, qu'il comprend mais n'accepte pas pour autant. Il parle de sa peur de le voir réaliser qu'il ne lui suffit pas. Ou que Castiel pense de même et finisse par partir, encore, en pensant le libérer. Il évoque l'avenir et cette crainte de voir tout voler en éclat, ensemble ou séparés.
Il lui raconte les sourires et les regards qui en disent si longs, mais aussi les pauses qui en disent trop peu. Il a peur que leur couple atypique ne survive pas à une vie à deux, eux qui n'ont vécu que par intermittence dans une relation en pointillés.
Il crève de lui et meurt de peur. Malgré le handicap et ses fantômes, Castiel veut leur donner cette chance. Dean refuse de le perdre par ennui, déception, pour le goût de trop peu…
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Sam l'observe avec tendresse, cet aîné toujours tellement prompt à se mésestimer.
Dean le sait et rembarre son frangin quand il affiche une énième grimace de dépit.
Sam l'écoute et ne répond que si son frère lui demande son avis. Il le laisse évacuer la pression, se délester un peu de ses angoisses, et plus le temps avance, plus les traits de son aîné se détendent.
Ils quittent le Roadhouse en fin d'après-midi. Sam téléphone à Jessica il va passer la soirée avec Dean.
C'est elle qui lui propose de rester avec lui cette nuit. Elle sait, elle le sent et Sam la remercie. Dean a besoin que son cadet soit son aîné. Juste le temps de se rappeler qu'il vaut plus que ce qu'il s'obstine à penser valoir.
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Ce soir-là, quand Dean téléphone à Castiel. Il ne lui parle pas de banalités ou de sa journée. Il lui raconte ses peurs et ses angoisses.
Il parle d'eux.
Il a plus de courage derrière son téléphone que face aux orbes trop bleus et trop profonds.
Il se laisse aller à être, pour une fois, un peu plus égoïste et Castiel écoute. Heureux de retrouver cette sensation d'empathie qu'il pensait avoir perdue à force de vouloir se protéger. C'est aussi cela construire une relation. Renouer avec la confiance à travers les confidences.
Dean l'écoute à son tour. Castiel évoque ses espoirs, mais aussi ses craintes et puis cette question qui le hante : " Et demain ? "
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Pas de cauchemars pour Castiel, ou alors la nuit l'a préservé de s'en souvenir.
Une soirée d'ivresse heureuse pour Dean et son frère après avoir installé le siège amovible dans la douche et fixé une barre dans les toilettes du bas et une dans la salle de bains.
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Défilent les jours et puis le vendredi arrive.
Un texto. Gabriel a pris la route. Castiel soupire, un nœud dans le ventre pour tout ce que cette arrivée implique.
Il se remémore la voix mal assurée de Dean la veille. Il est certain qu'il en sera de même ce soir.
Il mentirait en prétendant qu'il n'a pas plusieurs fois été tenté d'annuler leur week-end, mais dans la balance, ça pesait moins lourd que l'envie de retrouver Dean. De revoir Gabriel. De renouer avec une vie sociale.
Plus de banc ou de coin de terrasse. Il veut se mêler à nouveau à ce monde dont il s'est tenu à l'écart pendant près de deux ans et dont il n'est pas sûr d'avoir jamais fait partie d'ailleurs.
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Josuah l'accompagne jusqu'au cabinet de Corbett. Après sa séance, ils passeront par la bibliothèque.
Castiel n'a jamais autant lu. Il y a là une forme d'échappatoire, de liberté retrouvée au travers des personnages qu'il croise.
Dans un carnet glissé dans sa besace qu'il a pu récupérer, le titre de tous les livres qu'il a lus et qu'il compte bien acheter. Ils sont une part de sa renaissance. Il leur doit une place dédiée.
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Corbett l'accueille avec un sourire qui en dit long.
Une demi-heure plus tard, entre gymnastique et parcours d'obstacles, ils sont rejoints par Hudson, lunettes trônant sur ses cheveux devenus trop longs.
C'est ensemble qu'ils parcourent les couloirs de l'hôpital jusqu'à sa sortie arrière. Elle donne sur un jardin où se retrouvent patients, famille et membres du personnel. Le soleil est voilé par des nuages de beau temps.
Castiel reste sur le seuil, lève les yeux vers le ciel, ferme les yeux tout en se retenant au chambranle.
Les deux médecins se regardent et ne disent rien. Il rouvre les yeux et hoche la tête.
Corbett lui indique un petit chemin sur la gauche. Hudson les suit, scrutant les prothèses, veillant à ce qu'il ne chute pas.
Arrivés au bout de l'allée, ils prennent un chemin de gravillons. Les bruits de pas résonnent dans les tympans de Castiel. Les gravillons n'ont pas la régularité de ceux qui tracent l'allée qui mène vers la maison de Dean.
Mais ils ont l'écho des pas des médecins qui rassurent alors il continue malgré les dénivellations.
Ils atteignent ensuite une légère pente. Il suit les conseils de Corbett qui le précède à reculons, un peu désaxé pour l'empêcher de s'accrocher à lui et l'obliger à fixer le chemin d'accès qui mène à une annexe à l'arrière du bâtiment.
La pente n'est pas fortement inclinée, mais l'exercice est bien plus éprouvant qu'il ne l'aurait pensé. Il persiste, s'arrête, repart, refusant de se saisir de la rampe d'accès rongée par le vert-de-gris.
Corbett ne le quitte pas d'une semelle.
Ils refont la démarche dans le sens inverse et retournent vers le jardin tout en prenant un chemin de traverse fait de terre.
Castiel termine sa séance épuisé, mais le nœud a enfin disparu. Hudson lui annonce avant de partir que ses nouvelles prothèses seront là mardi. Il lui donne rendez-vous dans son cabinet pour les essais et les possibles réajustements.
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C'est debout que Castiel rejoint Josuah.
Debout qu'il se présente à Rowena qui en reste interdite un long moment. Quand elle réalise enfin, il la voit bondir de sa chaise puis lui sauter au cou, manquant de le déséquilibrer.
Elle abandonne son poste à une jeune stagiaire et les mène jusqu'à la cafeteria.
" Il faut fêter ça comme il se doit ", ses longs cheveux roux retombant sur sa poitrine.
Elle sort du frigo planqué derrière le comptoir une bouteille de mousseux.
" Pour les grandes occasions ", en la posant sur ledit comptoir.
C'est le moment que choisit Missouri pour apparaître. Rowena ne s'en étonne même plus, elle en est venue au fil des années à penser que sa patronne a le don de pressentir les choses.
Un étrange sourire souligne les plis de ses lèvres. Missouri s'avance vers le comptoir et se place à côté de Castiel.
Elle indique à Rowena de rajouter une coupe et se joint à eux.
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Castiel se tient de biais pour garder un œil sur ce qui l'entoure. Réflexe inné d'un soldat sur le qui-vive. À cette seule différence qu'il ne sent poindre aucune crise et peut profiter de l'instant.
Les minutes défilent. Il commence à avoir du mal à tenir debout. Rester sur place lui est plus difficile que d'être en mouvement. Josuah met fin à la discussion en prétextant devoir ramener Castiel à Baker's house où il doit prendre en charge un autre résident. Ce qui est faux, tout le monde le sait. Tout le monde feint.
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C'est en fauteuil qu'il retourne dans sa chambre. Il enlève ses prothèses, nettoie ses moignons et, sans même le réaliser, s'endort.
Ce sont des coups sur la porte qui le réveillent pour le déjeuner.
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Dean a passé tout son vendredi à faire des courses, ranger la maison et préparer la chambre d'ami pour Gabriel.
Lui a prévu de dormir dans le canapé le samedi soir et de laisser sa chambre à Castiel.
Il reste, ça ne veut pas dire qu'il soit prêt à partager pour autant la même couche que lui.
Il préfère se faire à cette idée, histoire de ne pas être déçu si les choses ne se déroulent pas comme il l'espère.
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À 15 heures tout est fin prêt. Debout au milieu du salon, bière à la main, Dean fait un tour d'horizon, satisfait.
Reste maintenant à occuper les quelques heures qui le séparent de l'arrivée de Gabriel. Ne pas avoir de quoi s'occuper l'esprit, le fait cogiter et les " et si ? " l'assourdissent.
Il vide sa bière et finit par opter pour un marathon " Star Wars ".
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Cet après-midi-là, ils évoquent leur retour. Ils ne parlent ni des morts ni des fantômes.
C'est Abner qui a lancé le sujet. Un de ses compagnons d'armes est rentré chez lui. Il lui a téléphoné. Il ne comprend pas. Il rêvait de retrouver sa femme et ses gosses, et là, il veut juste repartir.
Qu'est-ce qui cloche chez lui ? Il lui a demandé conseil.
Abner n'a pas su quoi lui répondre.
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La perte de repères. L'impression de ne pas être à sa place. L'envie de retrouver cette autre famille et d'abandonner la leur.
Il parle de cette sensation de non-appartenance. De rejet aussi. Si vous êtes vétérans et que cela ne se voit pas, ça dérange moins. Soyez des héros discrets. Faites pas de vagues.
Tendre une main meurtrie et la question est là, même si elle n'est pas posée. Le regard change.
Le parcours d'un autre type de combattant débute. Retrouver une place dans une société qui vous est devenue étrangère.
Cesar prend le relais. Il raconte son retour. Son ancien job. L'ennui. L'impression de ne servir à rien.
Ils ont beau haïr leurs cauchemars, la guerre leur manque, aussi paradoxal que ça puisse être. Les copains de régiment, l'adrénaline, cette sensation d'invulnérabilité mêlée de peur. Personne ne peut comprendre qu'un homme ravagé par une guerre veuille y retourner. Eux-mêmes pour la plupart ne le comprennent pas.
Être là-bas pour ne pas être ici. Être ici pour ne pas être la-bas.
Chacun y va de son retour et de cette histoire, la leur… Celle d'une reconstruction dans un pays qui n'aime pas la défaite. Irak. Afghanistan. Moyen-Orient… Aucune réelle victoire. Juste un immense bourbier, plus subtil en surface que celui du Vietnam ou de la Corée, mais pas si différent au fond.
Au final, les mêmes sacrifiés qu'on ignore. Des familles aimantes mais désarmées. Le VA débordé.
Au final, plus de morts sur le sol américain que dans ces sables lointains.
Castiel glisse sur les trottoirs du Michigan. Sur les invisibles.
Mais aujourd'hui il rajoute Benny, Rufus… Gabriel et Baker's house…
Il rajoute Dean.
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C'est à cet instant que Castiel réalise qu'il veut un avenir. Un vrai…
Il sourit et son sourire croise le regard de Visyak. Elle est peu intervenue, se contentant de recadrer le débat quand il basculait dans le non-sens.
Quand le groupe se sépare, Castiel frappe à la porte du bureau du fond. Mildred l'y accueille, affable, comme à l'accoutumée. Elle l'invite à s'asseoir.
Il en ressort près d'une heure plus tard. Ne restent dans le salon que Cesar et Abner.
Ils ne lui demandent rien. Un café et quelques souvenirs de plus échangés.
Leur histoires…
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Il est près de 20 heures 30 quand la voiture de Gabriel se gare devant la maison. Il n'a pas atteint la moitié de l'allée que la porte s'ouvre sur Dean, chemise aux manches retroussées et sourire chaleureux.
Gabriel grimpe les quelques marches, sac balancé sur l'épaule. Dean l'invite à entrer d'une tape amicale sur l'épaule.
Une odeur de pizza l'accueille entre les murs. Dean le débarrasse de son sac et lui indique le salon.
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Si au départ la discussion est un peu empruntée, elle prend vite des allures de chamaillerie quand leurs avis divergent sur la qualité des différents films de la franchise Star Wars.
Gabriel se gave de bonbons en vantant les qualités techniques des derniers volets. Dean, de tarte, en prétendant que la magie n'y est plus.
Dean a toujours aimé les vieilles choses. Les vieux films, le vieux rock, les vieilles voitures, à l'opposé de Gabriel.
Ça ne les empêche pas de rire de leurs différences.
Éreinté par la route, Gabriel abandonne après le premier film. Après avoir rangé le salon, Dean en fait de même.
Castiel ne lui a pas téléphoné, alors il lui a laissé un message pour dire que Gabriel est bien arrivé. Qu'ils n'attendent plus que lui. Il lui passera un coup de fil dans la matinée.
Cette fois, c'est lui qui viendra le chercher.
Castiel dont Gabriel et lui ont parlé à demi-mots. Chacun ne sachant pas ce que l'autre sait et craignant d'en dire de trop ou pas assez.
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Dean met plusieurs heures à trouver le sommeil. Il se lève aux aurores, la mine défaite, les cheveux hirsutes, le peignoir ouvert sur un short de pyjama.
Il avance par automatisme jusqu'à la cafetière.
" Bonjour ", le salue Gabriel, déjà installé à table, tasse entre les mains. " Je me suis permis. "
" Pas de problème ", bougonne-t-il en se servant un café.
Il prend place à ses côtés et ne dit plus un mot jusqu'à ce qu'il se lève pour s'en servir un deuxième.
Il ferme son peignoir d'un nœud large.
" Bonjour, au fait ", en se rasseyant.
Gabriel éclate de rire. Dean fait la moue. L'atmosphère est détendue. Il pose au milieu de la table une boite de céréales, deux bols et un pot de lait.
Gabriel lui parle de la base, de Khali, de son envie de tout arrêter pour fonder une famille, de trouver un boulot aux horaires plus réguliers, une vie moins cloisonnée.
Dean l'y encourage.
Gabriel l'interroge sur ses dernières chasses. L'histoire d'Asmodeus le fascine. Dean a tôt fait de souligner que ce genre de chasse macabre digne d'un film d'Hollywood est rare, voire exceptionnel.
" La plupart du temps, on regarde voler les mouches ailleurs qu'au-dessus d'un cadavre ", en enfournant une cuillerée de céréales.
Le petit-déjeuner se poursuit plus longtemps qu'à l'ordinaire, mais ce week-end n'en a rien, lui.
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Gabriel va prendre une douche. Dean en profite pour contacter un Castiel fébrile, mais toujours déterminé.
Non, il ne compte pas leur faire fond bond et oui, il a prévenu Mildred qu'il resterait loger chez lui.
Dean sourit comme un idiot tout en faisant les cent pas entre son salon et la cuisine, incapable de tenir en place.
" Je viens te chercher vers 16 heures, ça te va ? "
" Ça me va. "
Dean a envie de lui hurler des " merci ", des " trop content ", des " trop impatient ", mais il trouve ça tellement cliché qu'il s'en garde bien.
Il a fait des progrès, certes, mais il n'en est pas encore aux grandes déclarations guimauve.
Merci bien…
Pourtant, parfois, il aimerait avoir ce courage d'oser les mots. Il n'y a pas de honte à être heureux. Mais faut croire que ce courage, seul Sam en a hérité.
On se demande bien de qui...
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Il rassemble son courage et lâche un " Tu m'as manqué ". Cette déclaration le vide de toute énergie.
" Toi aussi, Dean ", réplique Castiel.
" À tout à l'heure ", pressé d'en finir et d'aller se fracasser la tête contre les murs.
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Jimmy frappe à la porte. Il l'entrouvre, passe la tête et Castiel l'invite à entrer.
" J'espère que ça conviendra ? ", en lui tendant une bouteille de vin rouge emballée dans un papier bleu ainsi qu'un peu de mitraille.
" Merci ", la posant sur la table tout en refusant de récupérer la monnaie.
" Je devais quand même faire des courses pour la résidence ", en haussant les épaules, désinvolte. " Au fait, Mildred m'a demandé de vous dire que l'assistante sociale passera vous voir mercredi après-midi. "
Castiel se contente de lui répondre d'un hochement de tête.
" Je vous laisse ", en disparaissant aussitôt.
Il prépare son sac ainsi que sa trousse de soins et reste enfermé jusqu'au déjeuner. La boule au ventre.
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Sam et Jessica arrivent en début d'après-midi. Ils ont ramené l'apéritif comme convenu. Ils font connaissance avec Gabriel. En chair, en os et en sucre…
Celui-ci les salue, sucette à la main. Ils sympathisent autour d'un verre de vin blanc tout en déjeunant de petits en-cas préparés par Dean le matin même.
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Sam aide ensuite son frère à déplier les meubles de jardin et préparer le barbecue. Ils ont laissé Jessica et Gabriel s'occuper des salades et des zakouskis. Ces derniers n'ont pas insisté pour les assister. Laissant les frères entre eux.
" Ça va ? " s'enquiert Sam alors que son aîné verse le charbon.
" Pourquoi ça n'irait pas ? "
" Dean... ", en signe d'avertissement.
" Je me sens con… Ce qui est con ", en se grattant la joue, sourire nonchalant.
" Con ? " surpris.
" On dirait un ado à sa première boum partie… sauf que j'ai jamais fait de boum partie et que ça fait un bail que j'ai plus rien d'un ado' ", appuyé d'un rire nerveux.
" T'es pas con, Dean… T'es juste amoureux ", lui rétorque son frère.
" La ferme ! ", horrifié, en le remballant, le rouge aux joues.
" Si on m'avait dit qu'un jour, je pourrais me foutre de ta gueule comme tu t'es foutu de la mienne avec Jess ", s'esclaffe-t-il.
" Va te faire foutre ", vexé, en partant ranger le sac de charbon.
Quand il revient, Sam n'a pas bougé.
" Allez vas-y… Fous-toi de moi ", l'incite Dean, fataliste, en posant le matériel sur une petite table annexe.
Sam lui sourit. Son frère abdique. Ils éclatent de rire à coups de tape amicale sur l'épaule.
Ils sont bientôt rejoints par Gabriel et Jessica, plateau de café et biscuits dans les mains. Ils s'installent et profitent de la douceur des températures jusqu'à ce que Dean se lève.
Personne ne propose de l'accompagner. Ils sont aussi angoissés que lui.
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Quand l'Impala pénètre dans le parking de Baker's house, Castiel est déjà là. Debout à côté de son fauteuil. Sur le siège, ses deux sacs et la bouteille de vin.
Dean se gare juste devant lui.
" Hey Cass ", en s'approchant.
" Hello Dean ", en tiquant, léger sourire tendu.
" Prêt ? ", baiser furtif sur les lèvres.
" Prêt ", en l'embrassant à son tour, plus longuement.
Le fauteuil est plié, rangé avec ses affaires. Castiel prend place à l'avant. Tout du long, Dean affiche un visage serein.
Il réalise qu'il n'a même pas porté attention à ses prothèses. Il faut dire que Castiel porte un large pantalon noir et un sweat-shirt bleu clair chiné aux manches remontées sur ses avant-bras. Dean le trouve magnifique… et terriblement sexy.
Leurs regards se croisent. Maladresse et désir s'y mêlent.
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La voiture se gare devant la maison. Ils sont tous là, sous le porche. Charlie et Bobby ont rejoint les trois autres.
Castiel se frotte les paumes sur son pantalon. Il ouvre la portière, tire sur les pans de son pantalon pour lever sa prothèse et basculer sa jambe hors de l'habitacle.
Dean fait le tour et lui tend, hésitant, les mains pour l'aider à se redresser. Castiel s'en saisit en évitant de le regarder.
C'est debout qu'il vient vers eux. Charlie trépigne. Bobby baragouine. Jessica cache mal son émotion et Sam sourit comme un grand gosse.
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Gabriel descend les marches une à une. Castiel s'approche, seul. Dean à un pas derrière lui. Protecteur.
" Salut, Cassie ", la voix tremblante.
" Hello, Gaby ", sur le même ton avant de le voir tomber dans ses bras.
Il le sent se raccrocher à son sweater. Il reprend son équilibre avant de lui rendre son étreinte.
Gabriel lève les yeux vers Dean.
Ils ont réussi…
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Fin chapitre XXXVIII
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En espérant que ce chapitre vous aura plu, on se retrouve dimanche prochain, si le coeur vous en dit.
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Love you
