Chapitre 35 - Le début de la fin
Le service battait son plein au café Mew Mew. Les pâtisseries ne cessaient de sortir de la cuisine aussi colorées les une que les autres avec toutes sortes de boissons fruitées. Corina entama enfin son service sous les yeux admiratifs de Tarèns, elle remplaça Kikki à l'accueil des clientes ; cette dernière se rendit en cuisine pour aider Wesley et Berry se chargea d'apporter les commandes en salle. La blonde sortait de la cuisine lorsque Bridget lui mit un plateau dans le main en lui indiquant une table à aller débarrasser.
— Je ne peux pas y aller, ce n'est pas possible ! Paniqua-t-elle en retournant dans la cuisine.
— Mais qu'est-ce qui te prend Berry ? S'inquiéta Bridget en ramassant le plateau qu'elle avait lâché.
— Rien, je ne peux juste pas y aller, mentit-elle.
— Tu mens très mal Berry, lâcha Corina par-dessus les portes battantes. C'est à cause de ce groupe d'amis n'est-ce pas ?
La bleue désigna du doigt une table entouré par un groupe de collégien, visiblement du même collège que Berry et Zoey à en juger par leur uniforme scolaire. La bande se composait de deux jeunes filles qui semblaient accompagné par leurs petits copains ainsi qu'un troisième garçon.
—Il s'appelle Arthur Meguro, il est très populaire au collège, pour je ne sais quelle raison d'ailleurs, informa Zoey qui avait rejoint le groupe. Autant Marc l'était car il était champion de Kendo, autant lui, j'en ai aucune idée.
— Il est gentil, attentionnée, serviable, sans oublier qu'il est vice-président du conseil des élèves et prends note de chacune des remarques qu'on lui fait concernant le collège, débita la blonde. Par exemple les repas plus équilibrés on les doit grâce à lui.
— Oh, ça veut dire que je lui dois le poisson toutes les semaines à la cantine, il remonte dans mon estime.
Bridget sourit à la blague de Zoey et retourna auprès de clientes pour prendre leur commande. Berry ne voulait certainement pas qu'Arthur la voit dans cette tenue de serveuse. Et puis se connaissant, elle n'aurait pas été capable d'aligner deux mots correctement en face de lui. Sans oublier que probablement la moitié de la vaisselle aurait fini sur le sol.
— Allez, donne moi ce plateau, je m'en charge, lâcha Zoey.
— Merci Zoey, supplia Berry.
La blonde observa l'aisance qu'avait Zoey avec leurs camarades et la jalousa un petit peu. Elle aurait tellement aimé pouvoir lui parler dans bégayer ou même devenir la pire des catastrophe. Enfin elle trouva une petite place à la vaisselle et tint compagnie à Wesley qui dressait la décoration de tartelettes.
La journée touchait à sa fin ; Wesley avait quitté sa cuisine pour rejoindre le laboratoire et continuer des recherches. Dren et Zoey se chargeait de la fermeture du café : L'heure était à présent au ménage. S'ils se dépêchaient, ils pourraient certainement partir plus tôt et profiter de leur soirée.
— Pourquoi tu es restée au laboratoire avec Elliot cet après-midi ? Tenta Dren.
— Ça ne te regarde pas, répliqua Zoey qui apportait un seau d'eau mousseuse.
— Je m'intéresse, c'est tout, répondit-il en soulevant une énième chaise sur une table.
Zoey plongea le balai à frange avec vigueur dans le seau, exaspérée par cette conversation avec le cyniclon. Elle frotta vivement le parquet comme si sa colère naissante pouvait s'éloigner à travers sa tâche ménagère.
— Cesse de vouloir tout savoir, et de t'inquiéter pour moi, railla-t-elle.
— Je n'aime pas quand tu es avec lui, c'est mon droit non ? S'emporta-t-il. Et je ne pourrais jamais cesser de m'inquiéter pour toi, parce que je tiens à toi et je t'aime.
— Laisse-moi de l'espace, laisse-moi respirer, j'en ai assez que tu sois toujours sur mon dos à me surprotéger comme une enfant. Tu sais que ça ne pourra fonctionner entre nous, nos espèces sont incompatibles ! Envoya-t-elle avec rage.
Elle se retourna pour quitter la pièce et envoya le balai valser sur une table. Zoey s'en voulait d'avoir dit ces paroles, et à la fois, elle ne regrettait pas. Elle croisa Elliot dans le couloir et lui donna un coup d'épaule en ignorant ses remarques et en poussant des grognements. Peu après, il croisa Dren.
— Tu n'as pas vu Zoey ?
— Que se passe-t-il ? Toisa le blond.
— On vient de se disputer, lâcha Dren exaspéré de lui annoncer ça.
Elliot se souvint de la réaction qu'avait eu Zoey lorsque qu'elle était énervée par l'arrivée de Berry et son histoire récemment racontée. Il en déduisit qu'elle passait par une nouvelle crise de rage sans qu'elle ne puisse gérer. Il devait l'aider et la protéger à sa façon.
—Laisse-moi faire. Lança le blond en se retournant. Va terminer le ménage, vous pourrez rentrer ensuite, ordonna-t-il.
— Mais...
Elliot n'écoutait déjà plus le cyniclon qui râlait dans son dos et tenta de retrouver Zoey qui était probablement derrière le café dans les escaliers où elle avait l'habitude de faire sa pause. Il l'a vit et devina à sa respiration bruyante qu'elle tentait de se calmer. Elle entendit son patron s'approcher et lui jeta un regard assassin : Elliot ne manqua pas ses yeux de félins enragée à la pupille étroite.
—Laisse-moi tranquille Elliot, cracha-t-elle. Va t'en avant que je te fasse du mal, grogna-t-elle encore.
Sa mâchoire était crispée, tous ses muscles semblaient tétanisés et alimenter par une certaine forme d'adrénaline malsaine. Des larmes de rage commençaient à perler au coin de ses yeux à présent fermement clos. Elle luttait contre elle-même, un combat qui semblait la briser de l'intérieur. Elliot nota des gouttes de sang sur les marches de l'escalier et remonta son regard vers les mains de Zoey ; elle tenait ses poings fermés avec force, à tel point que ses ongles s'enfonçaient dans sa chair. Il remarqua également qu'ils avaient poussés et ressemblaient plus à présent à des griffes acérées d'un félin.
—Je ne t'abandonnerais pas Zoey, tout va bien se passer, dit-il doucement.
Lentement, il s'approcha de la féline et passa ses bras autour d'elle pour la calmer. Elle ne broncha pas, même si elle avait voulu le repousser, elle était plus occupée à lutter contre la rage qui l'envahissait. Un petit bruit se fit entendre, mais Zoey n'eut le temps de réagir qu'elle perdait connaissance dans les bras d'Elliot, se détendant instantanément et cessant son combat psychique avec la colère.
— C'était nécessaire le sédatif ? Siffla le cyniclon derrière eux.
— C'était une petite dose, ça la fera juste dormir quelques heures, rétorqua le blond en passant près de lui. Tu devrais rentrer Dren, et prévenir les parents de Zoey qu'elle fera des heures supplémentaires au café.
— Qu'est-ce que tu vas lui faire ? marmonna-t-il.
— Des tests pour comprendre ce qui ne va pas.
Elliot ne laissa pas le temps au cyniclon de répondre, encore une fois ; la porte arrière du café se refermait. Dren ne voulait absolument pas rentrer sans Zoey, il voulait rester auprès de son chaton. Mais les propos de Zoey lui revinrent en tête : il l'a surprotégeait trop, même s'il faisait attention, elle se sentait envahie. Alors à contre cœur, il prit le chemin des vestiaires et quitta le café pour rentrer à la maison. Ce soir, quand Zoey sera dans sa chambre, il irait s'excuser.
Zoey reprenait doucement connaissance : elle ouvrit les yeux en plusieurs fois pour qu'ils s'habituent à la lumière, pourtant faiblarde dans cette chambre du café. Elle tenta de se relever en position assise et fut prise d'un violent mal de crâne. Elle remarqua également les bandages sur ses mains sans réellement comprendre ce qui s'était passé. Malgré tout ses efforts pour se souvenir, elle n'arrivait pas à avoir tout le fil de ses dernières heures. Elle eut un petit sursaut lorsque la porte de la pièce s'ouvra sur Wesley, sa tablette sous le bras.
—Zoey, je suis soulagée que tu sois réveillée. Excuse Elliot, tu veux bien ? Toujours aussi rustre...
— Wesley, mais qu'est-ce qui s'est passé ?
— Tu ne te souviens pas ?
Elle bougea la tête de gauche à droite plusieurs fois en faisant une moue désolé. Wesley murmura un « intéressant » tout en se penchant sur sa tablette pour en pianoter rapidement ce détail. Zoey se tendit légèrement pour tenter d'apercevoir une petite information à son sujet. Mais Wesley reporta son attention sur la Mew Mew, la faisant sensiblement reculer.
—Lorsque tu dormais, je me suis permis de faire quelques analyses pour comprendre ce qui t'arrivait, fit Wesley. Je peux déjà t'affirmer que sur le plan physique, tu vas très bien. Ton ADN de chat n'a pas prit le dessus et est toujours 45%, tes constantes sont bonnes et activités vitales sont excellentes. Cependant j'ai analysé les dernières détections de Mini Mew et j'ai noté que toutes les fois où tu semblais perdre le contrôle, Royal Highness était dans les parages, informa-t-il. Tout porte à croire qu'il utiliserait ses pouvoirs psychiques sur toi pour en faire ressortir le mauvais côté de tes pouvoirs, le contraire.
— Comme le bien et le mal ou la lumière et l'obscurité, tu veux dire ?
— Oui.
— Ou la guérison et la...
Zoey serra d'avantage le drap qui la recouvrait. Elle refusait de dire ce dernier mot, car ça serait affirmer ce qui l'attendait et elle ne le voulait pas. Elle tenta de refouler ses larmes et d'encaisser cette douche froide mais Mini-Mew se posa sur ses cuisses et cela fit sourire la rose.
—J'ai effectué une mise à jour sur Mini-Mew qui lui permettrait de créer une sorte de protection autour de toi pour repousser les ondes maléfiques de Royal Highness, informa-t-il. J'y ai réfléchi depuis qu'Elliot m'a parlé de tes doutes.
— Merci Wesley, je ne sais pas ce qu'on ferait sans toi.
— Je t'en prie, c'est normal sourit-il. J'ai confiance en vous et je sais que vous vaincrez cette nouvelle épreuve comme toutes les autres avant.
Zoey sourit comme si ce geste allait la réconforter et l'encourager. Elle avait confiance en ses amies, beaucoup moins en elle depuis qu'elle flirtait avec les ténèbres à cause de, visiblement, Royal Highness. Elle était toujours autant effrayée par l'avenir.
—Au fait, tu ne devrais pas trainer à rentrer chez toi, tes parents commencent à s'inquiéter. Le coup des heures supplémentaires pour inventaire de la cuisine est moyennement passé je crois, plaisanta le brun avant de quitter la pièce.
Zoey étouffa un rire et quitta le lit qu'elle occupait. Elle rejoignit son vestiaire pour enfiler sa tenue civile en un éclair. Enfin elle osa jeter un coup d'œil à son téléphone : plusieurs messages et appels manqués de ses parents, pourtant elle ne prit pas la peine de leur répondre, elle serait de toute façon bientôt à la maison. Mini-Mew se raccrocha à son mobile avant qu'elle ne le glisse dans la poche de sa veste en fermant son placard. Elle quitta le café par la porte de derrière et fut surprise de voir Elliot appuyé sur sa moto rouge les mains dans les poches de sa veste en cuir. Zoey s'arrêta en haut des quelques marches qui les séparait, cherchant dans le fin fond de son esprit ce qui s'était réellement passé avant qu'il ne l'endorme.
—Allez, viens je te ramène, lança-t-il en brisant le silence entre eux.
— Euh... d'accord, fit-elle en le rejoignant.
Elle saisit le casque qu'il lui tendait et l'enfila sur sa tête. Une chance qu'elle n'ait pas pris le temps de refaire ses habituelles couettes quelques minutes plus tôt. Enfin elle se hissa sur la bécane derrière Elliot et passa ses bras autour de sa taille. Le blond esquissa un sourire narquois tout en fermant sa visière et en démarrant. Arrivée devant la maison familiale de la collégienne, Zoey le remercia pour le trajet, bien plus rapide que si elle avait du marcher dans les rues.
—A plus tard Elliot, fit-elle en lui redonnant le casque.
— Ne doute pas de toi Zoey, nous serons là, à tes côtés. Souffla-t-il en fermant sa visière.
Il démarra laissant la Mew Mew seule devant chez elle avec ses derniers mots se répétant dans son esprit. Si elle n'avait pas confiance en elle, elle devait au moins faire confiance à ses amies. Sur cela elle rentra dans la maison, rapidement accueillie par Raïsa qui vint lui miauler dans les pattes et ses parents.
Le lendemain matin, les filles étaient de nouveau dans le laboratoire du café. Ce matin, le monde n'affluaient pas et les patrons en avait profité pour mettre les cyniclons au service et prendre les filles au sous-sol pour leur annoncer une grande nouvelle.
— Mesdemoiselles, nous voulions vous l'annoncer avant que nos recherches ne soient trop poussées, entama Wesley.
— Nous vous écoutons, fit Zoey.
— Nous avons commencés à travailler sur un antidote contre la mewtation.
— Un antidote ? répéta hébétée Estelle les mots d'Elliot.
L'affirmation d'Elliot resta en suspens dans les airs, remplacer par les ronronnements des machines. Les filles fixaient les deux hommes en attendant d'avantages de détails : Wesley qui affichait un visage sérieux en pianotant sur sa tablette quand Elliot examinait chaque fille.
— Nous tentons de mettre au point un remède qui modifierait progressivement votre ADN pour éliminer celui de l'animal qui coule dans vos veines.
— Un peu comme pour inverser les effets de la Mewtation ?
— C'est exactement ça Kikki, répondit Wesley.
— Pourquoi ? Tenta Corina. Je veux dire, nous sommes habituées à être des Mew Mew maintenant, ça fait parti de nous et de ce que nous sommes.
— Corina a raison, nous sommes des Mew Mew et nous le serons jusqu'à la fin, lança Kikki.
Les garçons furent surpris de la réaction des cadettes. Ils pensaient que cette nouvelle pouvait les réjouir car elle aurait peut-être l'opportunité de redevenir des filles normales, sans le poids de pouvoirs magiques sur les épaules. Bridget et Estelle semblaient dubitatives quant à la nouvelle
— Peut-être changerez-vous d'avis quand vous grandirez, répliqua Elliot. Jusqu'à maintenant nous pensions que vos pouvoirs disparaitraient à la fin du projet Mew Mew, seulement ils sont encore là et ce n'est pas pour la nouvelle menace. Nous avons fait de vous des filles génétiquement modifiées.
— L'ADN se compose de deux brins, expliqua Wesley en projetant une animation sur la toile blanche. Environ la moitié du vôtre se compose d'ADN animal, 44,8% pour être exact. Le remède permettrait de ralentir sa production et ainsi augmenter le renouvellement de votre ADN humain. La part d'ADN animal présent en vous diminuerait pour n'être que des proportions infimes.
L'animation défilait devant les yeux des Mew Mew, les fascinant. La théorie des expériences de Wesley semblait tenir la route, pour autant il ne semblait pas convaincu lui-même de ses premières recherches, et ce détail ne manqua pas à Estelle qui tenta un regard dans sa direction.
— Nous ignorons pour le moment beaucoup de choses, avoua Wesley. Nous ignorons si ces théories fonctionnent et si dans le cas réel ces expériences réaliseront ce que nous pensons et si vos pouvoirs disparaitront en même temps que vos gênes.
— Vous n'êtes même pas sûrs des résultats ? S'offusqua Bridget.
— Nous ne sommes qu'au début de ce plan, mais vous méritiez de savoir que nous travaillons dessus, répliqua Elliot. Nous poursuivons pour l'instant nos recherches pour tenter d'obtenir des résultats concrets dès les premiers essais sans que ça n'affecte votre santé.
Zoey observait Elliot ; elle ne cessait de repenser à l'évènement de la veille et les aveux des scientifiques. Ne serait-ce pas une solution qu'elle prenne ce remède ? Après tout, même si Royal Highness prenait le contrôle de son esprit, elle ne serait pas aussi dangereuse en tant qu'humaine et elle n'aurait plus autant de pouvoirs et de pression sur ses épaules.
— Elliot, tenta la féline.
— Je sais que ce que tu penses Zoey, c'est non, trancha-t-il fermement. Il n'est même pas encore prêt.
Les autres Mew Mew regardèrent tour à tour le blond et leur coéquipière en cherchant un quelconque sens à leur échange pour le moins étrange. La féline baissa les yeux en soupirant, mais les releva bien vite pour toiser le plus jeune créateur.
— Ça serait pourtant une solution, osa la rose.
— Peut-être mais pas LA solution, répliqua Elliot.
— Alors pourquoi nous parler d'un antidote si c'est pour nous interdire de le prendre ?!
— Parce que tu ne peux pas abandonner le projet ni les filles, tu es importante pour l'équipe, on a besoin de toi et je t'ai dis qu'on trouverait une autre solution.
— Excusez-nous, mais de quoi parlez-vous ? Tenta Bridget.
Les deux félins de l'équipe se tournèrent vers leurs camarades, en ligne à côté d'eux qui, jusqu'alors, les observait s'envoyer les répliques comme une balle lors d'un match de tennis. Zoey lança un regard à Elliot, qui soupira et fuit ce contact visuel, puis posa un regard désolé sur ces amies avant de leur faire face. Malgré tout ses efforts, elle baissa les yeux vers le sol en cherchant au fond d'elle cette once de courage bien enfouie.
— Je pense que vous devez savoir, lâcha-t-elle.
— Zoey c'est pas une bonne idée, tenta Elliot.
— Si elles doivent m'affronter, autant qu'elles sachent pourquoi, rétorqua-t-elle en lançant un regard accusateur sur le blond.
— Mais qu'est-ce que tu racontes Zoey ? demanda Kikki visiblement impatiente.
Un dernier regard à Elliot qui hocha négativement la tête comme pour l'empêcher d'annoncer cette nouvelle à ses coéquipières. Mais Zoey n'était pas de cet avis et ce geste de la part du scientifique l'encouragea à avouer la vérité à ses amies.
— D'après les théories de Wesley, Royal Highness utilise ses pouvoirs sur moi, d'où mes sautes d'humeur colériques, conta-t-elle. En nous basant sur l'hypothèse des contraires, il tenterait de retourner mon pouvoir contre moi.
— Les contraires ? répéta Bridget.
— Le jour, la nuit, la lumière, l'obscurité, le bien, le mal, la guérison...
— La mort. Termina Estelle dans un souffle.
La rose affirma la réplique de la louve dans un murmure. L'avoir dit à ses amies rendait ce problème encore plus réel et cela effrayait d'avantage Zoey. Un frisson lui parcouru la colonne vertébrale. Elle joignit ses mains devant elle et baissa la tête, comme une enfant qui venait de faire une bêtise. Les talons d'Estelle résonnèrent sur le sol du laboratoire et posa une main réconfortante sur l'épaule de la féline qui eut un sursaut.
— Si tu tombes dans les ténèbres, compte sur nous pour te ramener dans la lumière, promit-elle.
— On fera tout pour te sauver Zoey, tu es notre amie, continua Bridget en prenant les mains de Zoey.
— Jamais je ne te laisserais partir, t'es mon amie ! lança Kikki en se faufilant entre Bridget et Estelle pour prendre Zoey par la taille.
— Si tu n'es plus là, qui pourrais-je promener en laisse dans un lycée remplis de fantômes ?, dégaina Corina avec un petit sourire. Compte sur nous Zoey, on ne te laissera pas.
— On est une équipe, alors ton problème est aussi le nôtre et nous le règlerons ensemble, affirma Berry.
— Merci les filles, lâcha la rouquine en ravalant ses larmes.
Elle enlaça ses amies à côté d'elle et Corina et Berry s'invitèrent à l'accolade collective. Elliot les rappela à l'ordre en affirmant que cette petite réunion était terminée. Il plaisanta en ajoutant que les services des filles devaient reprendre avant que les cyniclons ne fassent exploser le café ce qui déclencha les rires amusés des filles. Lorsque Zoey fit demi-tour pour suivre ses amies, Elliot l'a rappela. Elle se rapprocha de lui, l'air interrogative.
— Tu tiens à Dren non ? fit-il.
— Oui, répondit-elle.
— Alors ne pense pas à prendre ce remède, pour lui, pour protéger sa planète et la Terre.
— Mais le prendre, ça serait protéger les gens que j'aime, répliqua-t-elle.
— Ça ne servirait à rien, si la Terre est en prise aux Croisés de la Sainte Rose, tous les gens que tu aimes mourront ainsi que notre planète et celle des cyniclons et tout sera perdu.
Zoey fixait son regard bleu lagon avec insistance avant de soupirer et de faire demi-tour pour quitter le laboratoire. En fermant la porte, la rose envoya un dernier regard lourd de sens au blond qui n'avait pas perdu de sa prestance. Il attendit qu'elle ferme complètement la porte pour pousser un long soupir et passer sa main sur son visage. Il savait que Zoey tenait à Dren et inversement, il l'avait compris et à la fois, il ne perdait pas espoir de voir un jour Zoey avec lui, même si il s'éteignait jour après jour...
