Une nouvelle fois, merci pour tout. Pour votre fidélité, vos mots...

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Merci à Cha, mon indécrottable et fidèle béta.

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Ce chapitre est l'un de mes préféré, il réjouira, j'espère, tous les amoureux de cette famille au-delà du sang.

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Enjoy

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Chapitre XXXIX : " Demain "

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Il n'aura fallu que quelques minutes un peu maladroites avant que l'atmosphère se détente tout naturellement. Un Gabriel légèrement avachi à côté d'un Sam droit comme un I. Un regard échangé entre Charlie et Jessica. Un éclat de rire qui se généralise.

Sur la table basse, une bouteille de Glennlach, le whisky favori de Dean ramené par Bobby, tient compagnie aux deux packs de bière Margiekugels deCharlie.

En fond sonore, une play-list faite de balades rock and folk.

Les verres se remplissent, les plats de zakouskis se vident et les conversations se croisent. Ça rit et ça se chamaille gentiment.

Appuyé fesses contre le canapé, Castiel reste tendu, mais il refuse de se laisser déborder par ses angoisses. Dean a sciemment collé son épaule à la sienne. Sa chaleur et les petits bourrades qui accompagnent ses propos le rassurent.

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Petit à petit, il se laisse piéger par l'ambiance familiale qui règne dans la pièce malgré les peurs qui le tenaillent.

" Ça va ? " s'inquiète Dean alors que la conversation se détourne d'eux.

Castiel les observe les uns après les autres, tous accrochés aux lèvres de Gabriel, à ses histoires de militaires et de base saupoudrées de son sarcasme légendaire. Ils ne cherchent pas à savoir si ce qu'il dit est la vérité ou pas. Ce sont des bernés volontaires.

Castiel sourit avec affection avant de se tourner vers Dean.

Ils se regardent un long moment. Ils n'ont pas besoin de se parler pour se comprendre. Dean brise le contact en lui passant un bras autour des épaules et en lui posant un rapide baiser sur les lèvres. Juste un souffle.

Parce qu'ils ne sont pas seuls. Parce qu'ils sont pudiques. Parce qu'ils risquent de basculer.

Ils réalisent soudain qu'il n'y a plus que la musique et que tous les regards sont dirigés vers eux.

" Quoi ? " les rabroue Dean avec un éclat dans les yeux qui ne trompe personne.

" Rien ", minaude Charlie, téléphone dans les mains.

Il roule des yeux en se détachant de Castiel.

" Je vais m'occuper du barbac' ", en les snobant. " Bande d'obsédés " l'entendent-ils baragouiner dans sa barbe.

Sam et Gabriel se décident à l'aider tandis que les autres se mettent à ranger le salon.

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Castiel reste un peu en retrait. Il a besoin de ce moment de solitude, de reprendre le contrôle de son espace. De son souffle. Tout cela est nouveau pour lui et pas seulement depuis son retour. Il les rejoint quelques minutes plus tard et tous font comme si de rien n'était.

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Une heure plus tard, la maison est vidée de ses occupants au profit du jardin.

Les plats passent de main en main.La bouteille de vin est ouverte, les dernières bières posées à côté d'une bouteille d'eau.

Ça parle de tout et de rien, de la pluie et du beau temps. Anecdotes de chasse, de convention, de geek. Castiel les écoute, sourit souvent et parfois rit, même s'il reste sur la réserve comme s'il ne méritait pas ces instants de paix et de bonheurs simples. Ce sont encore des choses auxquelles il doit s'habituer. Auxquelles il doit croire surtout.

Personne ne lui tient rigueur de son silence, le prenant continuellement à témoin à coup de :

" Ne les crois surtout pas, Cass "

" Pas vrai, Cassie ? "

" Comment tu fais pour le supporter ? "

" Ne l'écoute pas, Star trek, c'est bien meilleur, et puis Spock quoi ! "

Il entend Dean soupirer, rire, s'offusquer, s'emballer ou ronchonner entre deux bouchées.

Les verres ne se vident jamais vraiment alors que le soleil disparaît et que les bougies d'extérieur sont allumées.

Elles éclairent en ombre chinoise, la tablée déjà sous le feu de la lampe de jardin.

Les conversations s'éteignent sans que cela ne soit en rien gênant. La table est débarrassée. Les grillades remplacées par une tarte aux pommes, du café et du thé.

Sam serre Jessica contre lui. Dean s'est rapproché de Castiel, bras le long du dossier de sa chaise.

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Il est près de minuit quand le groupe se sépare. Bobby va ramener Charlie qui prétend ne pas être fatiguée tout en baillant.

" Je vous veux au bureau lundi à la première heure ", balance-t-il en enfonçant sa casquette sur son crâne. " Bela m'a contacté ce matin… Y a du boulot. »

" Comme y dit ", le pointe Charlie du pouce. " J'ai lancé mon programme de recherche en piratant le réseau de surveillance routière ", leur avoue-t-elle, la voix basse avant de redresser les épaules avec fierté.

" Fais attention à pas t'étouffer avec le col de ta chemise ", la tacle Bobby.

" La ferme, vieux bougon, tu serais perdu sans moi ", en le fixant avec tendresse.

" Qu'est-ce qu'il faut pas entendre, j'vous jure ! ", en roulant des yeux.

Il se lève, suivi par les autres convives.

Dean les accompagne jusqu'au portique. Ils sont bientôt rejoints par Sam et Jessica. Castiel et Gabriel juste derrière eux.

" Tu ne veux vraiment pas qu'on t'aide à tout ranger avant de partir ? " s'enquiert-elle.

Dean dodeline de la tête avant de la serrer dans ses bras.

Tape sur l'épaule, échange de sourires, espoir de se revoir au plus vite…

Dean se rapproche de Castiel. Il a les traits fatigués, le regard un peu lointain, mais son sourire est sincère, empli de mercis et d'eux. À nouveau, il passe son bras autour de son épaule. Il sent Castiel s'appuyer contre lui alors qu'il salue les voitures qui s'éloignent.

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Ne restent bientôt plus que le barbecue, la table et les chaises. Les flammes des bougies sont soufflées.

Gabriel les abandonne, rattrapé par le sommeil. Castiel est assis dans le canapé. Il se masse les cuisses, tant pour occuper ses mains que pour soulager ses muscles endoloris.

Un bruit mat et deux tasses sont posées sur la table basse.

" Je t'ai préparé ma chambre… Je vais… Je vais dormir dans le canapé ", lance Dean en s'enfonçant dans celui-ci.

Castiel le fixe. Incrédule.

" Quoi ? " amusé et penaud à la fois.

" Tu réalises que ta chambre est au premier et le canapé au rez-de-chaussée ", éclat de sarcasme dans le bleu.

" La ferme !", en lui tendant un des mugs. " Je me suis juste dit que ce serait plus… confortable pour toi de dormir dans mon lit et je peux t'assurer qu'il est plus que confortable ", avec son fichu sourire de gosse.

" Vraiment ? "

" Vraiment ", en se déchaussant.

Il croise ses pieds sur la table en soupirant d'aise.

" C'était bien ce soir. »

" Ça l'était ", confirme Castiel.

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Le temps passe lentement, tranquille.

" On pourrait dormir ensemble ? " suggère Castiel, les doigts se tordant sur l'anse de sa tasse.

" T'es sûr ? ", avec une prudence teintée d'espoir. " Cass… T'es pas obligé, tu sais… Tu ne me dois rien ", tente de le rassurer Dean.

" Je te dois bien plus que tu ne penses ", en levant les yeux vers lui.

Sa main se pose sur sa joue, encore tiède de la chaleur de sa tasse. Il y a de la tristesse dans ce geste.

Dean réalise alors qu'il n'y a pas que lui qui pense ne pas valoir assez.

" On fait une belle paire d'abrutis, tous les deux ", en cherchant à se perdre dans le toucher.

Castiel rit. C'est doux et un peu amer, mais rempli d'espoir.

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La lumière du salon est éteinte, celle qui mène au premier s'allume. Castiel passe devant. Dean le suit, sac et trousse à la main. Le fauteuil reste au pied des escaliers. Castiel n'en veut pas.

Pyjama sous le bras, Dean s'apprête à quitter la chambre pour lui laisser un peu d'intimité le temps qu'il se change. Le temps surtout qu'il ôte ses prothèses.

Il a peur de déranger, de le mettre mal à l'aise et, pour être tout à fait honnête, de l'être aussi.

Il a déjà vu ses moignons, mais rien n'est pareil à présent. Les circonstances ne sont pas les mêmes.

Il est stoppé dans son élan par sa voix rauque et cassée.

" Reste. "

Il se retourne doucement. Castiel est assis au le bord du lit.

" Tu as besoin d'un coup de main ? ", avec plus de courage qu'il n'en a vraiment.

" Non ", yeux s'ancrant dans les siens.

La tension soudaine souffle tout l'air de la pièce. Dean crève de trouille. Encore. Il finit par ne plus supporter cette sensation. Toujours au bord du gouffre. Il ne la comprend pas.

Mais il sait que tout se joue là… en cet instant.

Il lâche la poignée et vient s'accroupir face à lui.

" Cass ? " cherchant à comprendre la raison de son geste.

Castiel déboutonne son pantalon, il se tortille sur le matelas, les gestes sûrs malgré les mains qui tremblent. L'habitude.

Les bas de pan de son baggy sont assez larges pour laisser passer les baskets. Il reprend sa position assise, vêtu de son boxer et de son sweat-shirt.

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Aucun mot n'est échangé. Dean se laisse tomber sur les genoux, face à cet homme qui se met littéralement à nu devant lui.

Castiel l'encourage d'un doux sourire auquel Dean répond d'un plus timide.

L'une après l'autre, Castiel ôte ses prothèses, déroule ses gaines, dévoile les cicatrices et , pendant tout ce temps, Dean ne dit rien.

Il tend lentement la main et laisse courir ses doigts le long des stigmates rougeâtres, alors que ceux de Castiel se serrent sur l'édredon. Il a la respiration trop courte. La poitrine qui se soulève trop vite.

" Hey, Cass…", index sous le menton. " Regarde-moi ", en insistant pour le forcer à obtempérer.

Le bleu finit par s'accrocher au vert. Dean se relève légèrement et l'embrasse. D'abord au coin des lèvres, puis sur la bouche sans forcer le passage. Il prend son visage en coupe. La prise est ferme, même si tout en lui n'est que nœuds.

Les lèvres de Castiel qui s'écrasent sur les siennes les délient un à un. Les jambes s'écartent et Dean glisse entre elles, simplement.

Ils savent qu'ils n'iront pas plus loin. Pas ce soir. Pas cette fois.

Trop tôt…

Trop longtemps…

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C'est Dean qui nettoie ses moignons et applique sa crème. Castiel se mord la joue. Dean sa chique. La sensation est étrange, pas franchement agréable, mais pas répugnante non plus. Il sait que ces gestes lui deviendront familiers.

Castiel tremble tout du long, mais il ne le rejette pas, ne le repousse pas.

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Inspire… respire.

Inspire… respire.

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Dean ne prend pas le temps d'une douche, il refuse de quitter la pièce. Il se déshabille de son côté du lit. Castiel du sien. Il roule son baggy pour surélever ses moignons. Soulager ses jambes de cette longue et éprouvante journée.

Il sent son corps tiède contre le sien. Dean n'a enfilé que le bas de son pyjama. Un short usé.

Dean se couche à sa gauche, sur le ventre, un bras qui traîne sur la poitrine voisine.

Castiel n'ose pas s'endormir. Il a peur des cauchemars. Peur du mal qu'il pourrait lui faire. Peur de le perdre.

Son Dean. Son ancre. Son tout.

Ce dernier semble l'avoir compris.

" Tu m'as déjà braqué une arme sur la tête et balancé une droite… À part me virer du lit, je vois pas ce qui pourrait m'arriver de pire ", le visage levé vers lui.

" Je pourrais te tuer ", froidement.

" Je te rassure, ils sont plusieurs à avoir essayé avant toi… Maintenant, cesse de te foutre martèle en tête et dors ", conclu d'un baiser sur le haut de son épaule.

Castiel lutte, mais le souffle de Dean endormi qui caresse sa peau et la fatigue accumulée ont raison de lui.

S'il fait des cauchemars cette nuit-là, ils ne le réveilleront pas et il n'en gardera aucun souvenir.

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Quand Dean ouvre les yeux, il est seul. Il tend la main, la place est froide. Le baggy est toujours là ainsi que le sweat-shirt au pied du lit. Ça ne le rassure pas pour autant.

Il saute du lit, les cheveux hirsutes et le short glissant dangereusement sur ses fesses.

Il ouvre la porte et dévale les escaliers. Une odeur de café et de pain grillé flotte dans l'air.

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Autour de la table de cuisine, Gabriel dans un pyjama vert du plus mauvais goût et, à sa droite, Castiel en short baggy et T-shirt déformé sur le dos, prennent leur petit-déjeuner en parlant à voix feutrées.

" Dean-o ! " le salue Gabriel.

" Gaby ", en se frottant le visage, soulagé, et pouvant laisser libre cours à sa légendaire mauvaise humeur matinale.

Dean n'est pas un homme du matin.

" Hello Dean ", le salue Castiel.

Dean qui le trouve encore plus sexy que d'habitude avec l'ombre de sa barbe et ses cheveux en bataille.

" Hey Cass ", en lui posant un baiser furtif sur les lèvres. " Bien dormi ? ", en sortant une tasse de l'armoire.

" J'ai dormi ", dans une belle esquive. « On ne t'a pas réveillé au moins ? "

" Du tout… Il est quelle heure ? ", baillant tout en prenant place à ses côtés.

" Passé 9 heures "

" Tu aurais dû me réveiller ", peste-t-il tout en notant que la vaisselle a été faite et partiellement rangée.

Le petit-déjeuner se poursuit calmement. Dean se réveille lentement.

" Au fait ", lance Castiel. " Merci pour… le siège et les barres ", nez sur sa tartine.

" Pas de quoi ", en se grattant la joue.

Gabriel passe de l'un à l'autre. Il aime ce qu'il voit. Ce qui lie ces deux hommes.

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" J'ai rendez-vous avec une assistante sociale mardi ", relance Castiel quelques secondes plus tard en ôtant le sachet de thé de sa tasse.

" Une assistante sociale ? " s'étonne Dean, la sienne au bord des lèvres.

" J'en ai parlé à Visyak et Mildred, elles me soutiennent dans ma décision. "

" Ta décision ? ", de plus en plus perplexe.

" M'intégrer au programme de réorientation pour les vétérans… Suivre une formation ", en jouant avec sa cuillère.

" Tu vas reprendre des cours ? ", toc de sa tasse heurtant la table.

" Il semblerait, oui ", penaud.

" Mais… Mais c'est génial ", tout sourire. " Tu as déjà une idée ? "

Castiel se renfrogne.

" Cassie ? " s'inquiète Gabriel en prenant à témoin Dean.

" Je veux les rendre visibles. »

" Pardon ? ", lâche Dean, sourcils froncés.

S'ensuit un long silence.

" J'ai toujours été militaire, fils de militaire… Vétéran, ancien sans-abri, invalide de guerre ", en tapant ses deux prothèses l'une contre l'autre. " Je veux les aider… Je crois que je peux le faire. »

" Je le pense aussi ", le soutient Dean.

" Vraiment ? ", tête penchée pour capturer son regard.

" Au final, tu en retireras autant de bénéfices qu'eux et puis c'est dans ta nature ", en buvant une gorgée.

Il le regarde, dubitatif.

" T'as une âme de Saint Bernard, Cass… C'est dans tes gènes ", en haussant les épaules, faussement nonchalant.

" J'en connais un autre ", réplique Gabriel en piquant un morceau de sucre. " On n'est pas loin du chenil ici ", rictus ironique.

" T'es con, mec ", le rabroue Dean, sourire dépité.

" Merci, j'en cultive savamment l'image. »

Ils rient et la tension s'évapore. Une fois calmés, Dean et Gabriel s'empressent de lui poser des questions. Mais si l'envie est là, les moyens d'y arriver et la formation à choisir demeurent encore flous.

" De là l'assistante sociale ", en conclut Gabriel.

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C'est le cœur lourd qu'il leur fait ses adieux avec la promesse de revenir au plus vite et, qui sait, peut-être que, cette fois, accompagné de Khali.

Dean le serre brièvement dans ses bras, lui tape vigoureusement dans le dos. L'étreinte est plus longue entre Castiel et Gabriel, ils se parlent au creux de l'oreille et Dean à la décence de ne pas chercher à les écouter.

La voiture de Gabriel prend le même chemin que celles des invités de la veille. Ne restent plus que Dean et Castiel, au milieu de l'allée.

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Ils rejoignent le salon, partagent le canapé devant une émission de cuisine. Quelques baisers sont échangés. Ils perdent de leur innocence entre la recette des truffes et celles des macarons.

La main de Dean glisse sous le T-shirt de Castiel. Elle se fiche des déchirures de la chair. Sa paume savoure la tiédeur de sa peau, la fermeté des muscles retrouvés.

Quand elle glisse sous l'élastique de son boxer, le souffle de Castiel se heurte et il s'écarte. Sombre désir.

" Cass ? " prêt à tout arrêter.

Ce dernier lui attrape le visage, ses doigts se resserrent sur ses cheveux. Il l'embrasse, le force à ouvrir la bouche, la ravage de la sienne alors que la main de Dean poursuit son chemin et glisse le long de son membre qui s'éveille.

C'est comme cela, simplement, qu'ils reprennent le chemin de la découverte. Castiel le front dans le creux de son cou, la respiration erratique. Le sexe qui pulse et la délivrance. Chaude entre les doigts de son amant.

La position n'a rien de confortable, les gestes sont brusques et maladroits dans le tissu trop serré et ça n'a rien de romantique, mais c'était juste le bon moment et le bon endroit avec la bonne personne.

L'unique.

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Castiel reprend pied, ses lèvres glissent et viennent s'abreuver à celles de Dean.

" Merci ", la voix cassée.

" Tout le plaisir était pour moi ", murmuré sur ses lèvres.

" Et toi ? ", en réalisant que, dans son plaisir, il a oublié celui de Dean.

Il baisse la tête, paraît perplexe puis sourit.

" Pour ma défense, ça faisait longtemps ", se justifie Dean, le feu aux joues.

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Et les mots sont là… Ils hurlent dans le silence… Castiel les tait d'un baiser.

Trop tôt…

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Dean ramène Castiel en fin d'après-midi. Il gare l'Impala et laisse tourner le moteur. Le couper signifierait la fin de leur aparté.

Il ne sait pas quand il le reverra. Il prie pour que Bela les ait lancés sur la piste d'un abruti fini. Le banal, le commun, celui qui s'enfuit, mais garde les mêmes habitudes en se croyant en sécurité une fois franchi la frontière d'état.

" Ça s'est plutôt bien passé au final, non ? " lance-t-il avec une pointe d'ironie.

Devant l'absence de réponse, il se tourne vers Castiel.

Ce dernier l'observe, silencieux.

" Cass ? "

Et Castiel se penche et l'embrasse.

" Okay "

Dean sourit sur ses lèvres.

" Je dois y aller ", en s'écartant avant d'ouvrir la portière.

" La prochaine fois, ça sera juste toi et moi ", le rattrape-t-il tout en coupant le contact. "… et la suite du Seigneur des Anneaux en version longue ", précise-t-il, histoire d'éviter de montrer l'urgence derrière les mots.

" D'accord ", en attrapant sa jambe droite pour la basculer hors de l'habitacle.

" Je te préviens, Aragorn est pour moi ", en sortant à son tour.

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Il le raccompagne jusqu'à sa chambre, poussant le fauteuil avec, sur le siège, son sac et sa trousse de soins, Castiel le précédant.

Il salue Lemuel et Abner dont les sourires en coin parlent d'eux-mêmes. Dean ne reste pas. Il doit ranger le jardin, préparer son sac pour demain.

Et puis, surtout, il ne supporte plus de le laisser derrière lui tout en sachant qu'il ne peut pas faire autrement.

C'est ici que Castiel apprend à guérir.

Dans le rétroviseur, Baker's house s'éloigne.

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Quand il se gare devant sa maison, il laisse la radio-cassette cracher les derniers couplets de : " I don't want to miss a thing " d'Aerosmith.

Demain, c'est ici que Castiel réapprendra à vivre.

For all the rest of time

Fin chapitre XXXIX

En espérant que ce chapitre vous aura plu, on se retrouve dimanche prochain si le coeur vous en dit

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Love you.