Hello à tous !
Et oui, c'est re-moi. Vous voyez je ne vous ai pas oublié.
Aujourd'hui, je publie le dernier chapitre de cette fiction, et je souhaitais par la même occasion vous remercier tous pour votre fidélité. Pour cela, (et c'est pour ça que j'ai mis quelques semaines à publier la fin), j'ai deux surprises pour vous.
La première étant que le prologue de la deuxième partie sera publié la semaine prochaine avec l'épilogue de cette partie. Oui, oui, vous avez bien entendu, on enchaine avec la deuxième partie.
La deuxième étant que si vous séléctionnez ce lien /lB6Gup054WY je vous ai préparé un "genre" de bande annonce pour la deuxième partie. (Bon, ok, je me suis éclaté, j'aime faire des vidéos montage et je fais plus ça pour m'amuser qu'autre chose).
Je vous laisse profiter de ce dernier chapitre !
Enjoy :)
Une délicate caresse effleura sa main et la jeune Artwood émergea enfin de son sommeil.
Dorea papillonna de ses pupilles, éblouie par la lumière du jour qui filtrait à travers les vitraux, surplombant son lit. Lorsqu'elle reprit enfin totalement conscience, elle se rendit compte qu'elle se trouvait à l'infirmerie de Poudlard.
Elle perçut une présence à ses côtés et lorsqu'elle braqua la tête, elle vit Harry assit près de la table d'appoint.
- Tu te réveilles enfin, dit-il conduit d'un sourire penaud.
De légères balafres contusionnaient son visage, mais dans sa globalité, il avait l'air d'être en bonne santé. Bien meilleur qu'elle, d'après les courbatures qui éveillaient les douleurs de son corps.
- Qu'est-ce… qu'est-ce qu'il s'est passé ? marmotta-t-elle dans un murmure.
- Tu t'es évanouie après avoir combattu V.. Voldemort, dit une voix au bout de sa couche qu'elle identifia comme étant celle d'Hermione.
Dorea se redressa sur ses coudes, et vit Ron, Hermione, Ginny, Neville et Luna établis autour de son lit. Elle distingua également une petite silhouette étendue sur une couche de l'autre côté de la pièce, fixer le plafond d'un œil hagard.
Ses amis imitèrent son regard.
- La forêt interdite n'a pas réellement réussi au Professeur Ombrage, expliqua Hermione. Ni les centaures d'ailleurs, grimaça-t-elle.
Dorea ne chercha pas plus de détail, bien trop contente d'apercevoir le professeur de défense contre les forces du mal dans cet état. Elle prit donc place, s'adossant à ses coussins contre les barreaux du lit.
- Combien de temps j'ai … dormie ? demanda-t-elle dans un soupir.
- Deux jours, renseigna Neville. On désespérait de te voir réveillée.
Un fin sourire désolé s'étira sur le coin de la bouche de Dorea et elle orienta la tête vers son frère qui avait le regard dans le vague.
- Harry ? fit Dorea en étendant tendrement sa main sur la sienne.
Le brun leva les yeux vers elle et se força à sourire pour la rassurer. Mais la jeune fille n'était pas dupe et sut de suite que quelque chose le taraudait et qu'une discussion s'imposait entre eux.
Les événements du ministère revinrent dans sa tête tel un boulet de canon : Harry et ses amis aux prises des mangemorts, la bataille dans le département des mystères, puis la pointe de son épée qui transperça le corps de Nott Senior et enfin… Sirius mort.
Elle ferma les yeux pour échapper à l'image de Black recevant le sort de Lestrange de plein fouet. Mais la scène se déroula bien plus réellement et elle ne put en supporter plus.
Elle rouvrit ses prunelles et prit conscience que les cinq gryffondors et la serdaigle l'observait d'un œil soucieux.
- Ah ! s'exclama Mrs Pomfresh qui apparut dans la pièce, sortant tout juste de son bureau. Vous êtes enfin réveillée, dit-elle en s'avançant vers son lit. Jeunes gens, veuillez, nous laisser, j'ai besoin d'examiner Miss Artwood.
Ses camarades se levèrent puis cheminèrent vers leur propre couche tandis que l'infirmière déployait un paravent pour plus d'intimités.
Après quinze minutes d'examen, Mrs Pomfresh attesta que la verte et argent n'avait aucune blessure apparente, ce qui représentait un miracle selon elle. Dorea fut ainsi autorisée à sortir le lendemain matin.
L'adolescente lui demanda alors de laisser le paravent, ayant soudainement peur d'affronter les multiples questions de son frère et de ses amis, au vu de leur regard inquisiteur qu'ils lui avaient jetés avant l'apparition de Mrs Pomfresh.
Elle resta donc étendue sur son lit le reste de la journée, à ruminer sur les événements passés au ministère. Parfois, elle percevait des chuchotements et était, pour ainsi dire, convaincue que les gryffondors conversaient à son sujet. Cependant, personne ne la dérangea et elle fut presque soulagée, lorsque le lendemain, elle put sortir de l'infirmerie alors que ses comparses dormaient toujours.
Le château étant encore silencieux à cette heure matinale, elle profita d'effectuer un crochet par les cuisines pour avaler un petit-déjeuner, tâchant de retarder au possible le moment où elle allait devoir faire face à ses amis mais par-dessus tout au regard de Théo.
Elle ne cessait de se persuader qu'elle n'avait fait que se défendre, mais elle ne pouvait s'empêcher de se dire qu'elle avait commis un meurtre. Elle avait assassiné le père de son meilleur ami, ce qui avait engendré la mort de Sirius par la même occasion. Tout était de sa faute.
Comment ? Comment allait-elle pouvoir regarder Théo en face ? Et comment allait-elle pouvoir de nouveau faire front au regard déçu et écœuré de ses amis ?
Et Harry, allait-il pouvoir lui pardonner ? Si elle n'avait pas cherché à venger à tout prix son père, si elle n'avait pas cherché à combattre Nott, Sirius serait peut-être encore de ce monde et n'aurait pas voulu à la secourir face au sortilège de mort, qui, à l'origine, lui était destiné.
Des morts… Encore des morts, et ce, par sa faute. Un unique mot, lui vint alors en tête : disparaître. Disparaitre et n'en aucun cas revenir. Elle repensa alors au coffret que lui avait légué son père et qui reposait dans sa malle depuis. Elle s'était promis de ne jamais y toucher. Et pourtant… La solution était si simple, si accessible.
Ces sentiments de culpabilité et de deuil qu'elle avait réussi à oublier lors de la mort de Goderic provoquèrent leur réapparition.
Tâchant de contenir les larmes qui ne demandaient qu'à sortir, elle repoussa son assiette de porridge et se leva pour regagner sa salle commune, tâchant d'oublier cette option inenvisageable.
Elle ne pouvait pas fuir. Elle n'en possèdait pas le droit. Ce serait lâche ...
Ce fut sans la moindre rencontre, qu'elle arriva dans le dortoir des filles de cinquième année. En un coup d'œil, elle constata que ses camarades de chambrer dormaient encore.
Sans le moindre bruit, elle se saisit d'une tenue dans sa malle et s'enferma dans la salle de bain où elle s'attarda une bonne demi-heure sous la douche. Elle ne voulait pas en sortir, tout ce qu'elle souhaitait à l'instant, c'était disparaître sous l'eau.
Dorea se contempla dans le miroir qui lui faisait face et ce fut sans la moindre énergie qu'elle revêtit un jean, un t-shirt et des baskets, percevant du mouvement dans la chambre.
Prenant plusieurs inspirations et son courage à deux mains, elle ouvrit enfin la porte et ses cinq camarades de chambre stoppèrent tout mouvement pour l'observer avec stupeur. Nul doute que l'école entière était au courant de ce qu'il s'était passé au ministère. Cela avait dû faire la une de la Gazette.
Courbant le chef, la jeune Artwood franchit prestement la pièce, et sans un regard pour son amie Daphné, elle ressortie de la chambre pour descendre et fuir la salle commune qui commençait à se bonder de monde.
Lorsqu'elle apparut, tous se turent pour la scruter du regard. Elle vit Théo et Blaise, alors en pleine discussion près de la table du fond, se hisser de leur chaise affichant une expression de totale surprise.
Dorea pressa le pas, souhaitant esquiver toute confrontation et sortit de l'antre des serpentards.
Elle remonta au pas de course les étages supérieurs et c'est inconsciemment que ses pas la menèrent à la Tour d'Astronomie où elle savait qu'elle aurait un peu de tranquillité.
L'adolescente s'accroupit au sol, s'adossant au mur de pierre et se mit à contempler le paysage majestueux des collines écossaises qui s'étendait devant elle. Elle les fixa sans compter le temps, la lumière du jour s'amenuisant progressivement au fur et à mesure que les heures défilaient, ainsi que ses pensées qui s'entremêlaient dans sa tête.
Ce fut quand les lumières de la tour Nord s'illuminèrent sous le crépuscule naissant, qu'un bruit de porte claqua et la fit sursauter. Elle perçut des pas monter avec mesure les marches en colimaçon et enfin, Albus Dumbledore apparut devant elle.
- Tu es là, Dorea, dit-il calmement. Beaucoup de gens te cherchent, le sais-tu ?
Dorea se releva, s'aidant du mur et déglutit avec pénibilité, soudainement impressionnée par le vieux directeur.
- Je… J'avais besoin de réfléchir, dit-elle dans un chuchotement.
- Oui, je vois, dit le vieil homme de sa voix grave et posé, tandis qu'il avançait vers elle. Moi aussi j'aime me retrouver ici quand … j'ai besoin de remettre de l'ordre dans mes pensées.
Il s'appuya contre la rambarde et Dorea fit de même, se tournant vers le paysage. Une longue minute passa durant laquelle l'image de Sirius apparut une fois de plus dans sa tête.
- Ce n'est pas de ta faute, Dorea.
Cette dernière fronça des sourcils et releva le chef vers le professeur Dumbledore.
- Comment …
- Ton esprit est si fatigué, que je peux lire en toi comme dans un livre ouvert, expliqua le sorcier âgé.
Dorea se mordit la lèvre et réduisit le regard, soudainement mal à l'aise.
- Je suis extrêmement fier de toi Dorea, tu as combattu vaillamment, telle une grande sorcière. Je n'ai en aucun cas vu un sorcier de ton âge accomplir ce que tu as fait.
- J'ai tué …, dit-elle en abaissant le chef de dépit, ne pouvant affronter le regard de son mentor. C'était par pur vengeance, chuchota-t-elle. Il m'a provoqué et …
Sa phrase resta en suspens et elle releva la tête pour observer Dumbledore la transpercer du regard.
- J'imagine que mon acte ne restera pas sans conséquence …
- L'as-tu prémédité ? questionna le professeur simplement.
- N…non, bien sûr que non, répondit Dorea vivement, prise au dépourvue par la question.
- Alors je peux m'arranger pour qu'il n'y ait aucune conséquence Dorea, dit Dumbledore. Tu n'as fait que te défendre. Et beaucoup de personnes auraient fait de même.
Dorea expira.
- Théo …, murmura Dorea en se mordant la lèvre inférieure.
- Monsieur Nott va bien et le professeur Rogue l'a personnellement informé des événements qui ont eu lieu au ministère. Mais je suis certain, que vous aurez beaucoup de chose à vous dire, quand tu te décideras de sortir d'ici. Un jour…
La jeune fille tritura ses mains avec nervosité.
- Je… Je ne pourrais jamais affronter son regard. J'ai tué son père.
- Parfois, l'amitié se montre bien plus forte que les liens indestructibles de la famille, fit Dumbledore d'un ton rêveur.
La jeune fille haussa un regard interrogateur vers lui, qui lui retourna un clin d'œil appuyé.
- La guerre est déclarée, n'est-ce pas ?
- La guerre est là à présent et nous allons devoir choisir entre le bien et la facilité, Dorea.
Un silence passa entre le mentor et son élève. Une multitude de questions s'entrechoqua alors en elle et elle ne savait par où commencer.
- J'imagine que tu dois avoir énormément de questions ? fit Dumbledore posément.
Dorea rehaussa les yeux et fixa le mage qui souriait malicieusement.
- Oui, murmura-t-elle du bout des lèvres.
- Alors pose-les moi.
La rousse s'accorda le temps de réfléchir. Par où devait-elle commencer ?
- Je vais peut-être commencer alors, intervint Dumbledore en voyant la rousse qui restait muette. Connais-tu la légende du Phénix Noir, Dorea ?
Cette dernière fronça les sourcils et hocha la tête dans une réponse négative.
- Je tiens à être honnête avec toi, Dorea, car je ne l'ai pas été avant. Tu es le Phénix Noir.
Un silence de plomb traversa la pièce, l'atmosphère se glaçant soudainement. Dorea cessa de respirer et sentit son cœur louper un raté.
- Voldemort avait raison, alors ? marmonna la rousse.
- Oui et… non, dit Dumbledore en dodelinant la tête. La légende parle effectivement d'une femme qui peut engloutir la lumière de ses pouvoirs ténébreux. Tes pouvoirs… Mais ce sont nos actes qui décident de ce que nous sommes.
- J'ai assassiné un homme, souffla Dorea. Voldemort a dit…
- Voldemort te veut dans son camp, car tu es puissante et il aime s'entourer de gens puissants pour les dominer ensuite. Mais il a oublié cette chose dont il est dépourvu et dont toi, tu es pourvue.
- Quoi ? questionna la rousse en grignant le front.
- L'amour, dit-il à voix basse en s'inclinant vers la serpentard, l'observant avec sérieux par-dessus ses lunettes demi-lune. Je doute que ton acte ait des répercussions sur ton âme ou remettre en question tes principes. Tu es bien trop entourée pour cela.
Dorea se renfrogna et abaissa à nouveau le chef.
- La seule personne qui m'aimait assez pour ce que je suis réellement, est morte, murmura-t-elle.
- Je crois que tu te sous-estimes Dorea, répondit le directeur. Et je crois que tu sous-estimes tes semblables. Tu es entourée d'amour.
Cette dernière fronça les sourcils en considérant à nouveau son mentor.
- Il y a plusieurs sortes d'amour, s'expliqua le mage. Il y a avant tout l'amour fraternel. Harry n'est peut-être pas… Démonstratif, mais s'il t'arrivait malheur, je peux t'assurer qu'il ne s'en remettrait pas. Et puis il y a cet amour, ce lien que tu partages avec tes amis serpentards, qui est devenu fort au fil de l'année. Si fort, que l'on pourrait quasi le comparer au sentiment que tu partages avec ton frère. Et tout compte fait, il y a cet amour que tu n'oses dévoiler, qui t'appartient et que tu ne peux partager qu'avec une personne unique.
La serpentard, comprenant où voulait en venir son professeur. C'est alors qu'elle rougit subitement.
- Ainsi, il y a une chance que je ne devienne pas comme… lui, dit Dorea tâchant de changer de sujet.
- Tu ne deviendras jamais comme Tom Jedusor, Dorea. Tu as été bercée par ce sentiment protecteur depuis la seconde où tu as ouvert les yeux pour la première fois, dans les bras de ta mère.
- Elle m'a abandonné…
Dumbledore hocha la tête et abaissa le regard par-dessus ses lunettes en demi-lune.
- Tes parents t'ont abandonné, car je le leur ai demandé, dit Dumbledore. Comme tu le sais, il fallait te mettre en sécurité.
- Mais pourquoi moi et pas…
- Harry ? Ça été une telle douleur pour tes parents de se séparer de toi, qu'ils n'ont pas pu s'y résoudre avec Harry. Mais il devait également être mis en sécurité. Cependant, la priorité, c'était toi et te cacher de Voldemort.
- À cause de mes pouvoirs et de la légende, c'est ça ?
- Pas tout à fait… Je dirai plutôt à cause de la prophétie, répondit Dumbledore.
- La prophétie que Voldemort souhaitait à tout prix récupérer, comprit Dorea. Car elle concerne lui et Harry.
- Et toi, termina le mage.
- Quel… Quelle est cette prophétie ? marmotta la rousse
Dumbledore jaugea Dorea, puis prit une inspiration, pivotant vers le paysage dont le soleil se couchait sous les collines verdoyantes des Highlands. S'apprêtant enfin à révéler à la rousse, tout comme il l'avait fait avec Harry quelques jours auparavant ce qu'il s'était passé, il y a maintenant seize années.
- Il y a un peu plus de seize ans maintenant, ta mère a su qu'elle était enceinte de jumeaux. C'était une merveilleuse nouvelle pour tout le monde. Dans le même temps, je recherchais un professeur de divination, matière que je souhaitais mettre au programme dans cette école. Une amie de longue date m'a demandé de rencontrer une de ses arrière-petites-nièces : le professeur Trelawney. Je suis allé à la tête du sanglier à Pré-au-Lard, rencontrer cette jeune personne et comme tu dois t'en douter, l'entretien n'avait pas été très concluant. Alors que j'étais sur le point de partir, une prophétie m'a alors été faite : « La personne qui a le pouvoir de vaincre le seigneur des ténèbres approche ... Elle naîtra de ceux qui l'ont par trois fois défiés, elle sera née lorsque mourra le septième mois et le seigneur des ténèbres la marquera comme son égal. Mais cette personne aura un pouvoir que le seigneur des ténèbres ignore et l'un devra mourir de la main de l'autre, car aucun d'eux ne peut vivre tant que l'autre survit. Celui qui détient le pouvoir de vaincre le seigneur des ténèbres sera né lorsque mourra le septième mois… », récita Dumbledore. J'avais donc le choix entre trois enfants, reprit-t-il, qui étaient sur le point de naître.
- Trois ? demanda Dorea ne comprenant pas.
- Toi, Harry et Neville Londubat.
Dorea resta interloquée, se souvenant subitement que le gryffondor était né le même jour qu'Harry et elle.
- Et j'ai donc pris parti de loger en sécurité tes parents à Godric's Hollow.
- Co…comment a-t-il eu connaissance de cette prophétie ?
- À l'époque, Dorea, le professeur Rogue, faisait partie des mangemorts. Il est allé rapporter une partie de la prophétie à Voldemort. C'est de là qu'il en a eu connaissance.
Dorea entrouvrit la bouche de stupeur.
- Le professeur Rogue est un mangemort ? C'est pour cela que c'est un… agent-double ? souffla Dorea, les yeux écarquillés.
- Était, corrigea Dumbeldore. Et je te prie de ne pas le juger pour ses erreurs passées, car depuis, il s'est repenti. C'est lui, qui m'a prévenu que Voldemort pourchassait ta famille et qu'il fallait mettre ta mère en sécurité. J'ai préféré ne rien dire à Harry, donc je te demande de conserver expressément cette information pour toi, Dorea.
Dorea approuva silencieusement. Elle restait sans voix face à la révélation de son mentor.
- Par la suite, tu es née Dorea, j'étais présent ce jour-là. Tu es sortie la première et à l'instant où je t'ai pris dans mes bras quand ton père m'a présenté à toi, j'ai su que le Phénix Noir existait réellement. À l'instant même de ta naissance, les lumières, les chandelles se sont éteintes et un air glacial a transpercé la maison de tes parents de part en part. D'après ce que j'avais lu, tout correspondait à cette légende ombrageuse du Phénix Noir. Et je ne m'étais pas trompé. Ce n'était plus qu'une histoire de temps, les heures, les minutes étaient comptées, car tu attirais les ténèbres comme un aimant. J'ai alors proposé à tes parents de te faire passer pour morte auprès de la communauté sorcière et de te cacher dans une famille puissante et noble. Dissimulée, mais aux yeux de tous. Les Artwood, qui n'arrivaient pas à avoir d'enfants depuis plusieurs années étaient parfaits pour ce rôle. Et Harry devait également rejoindre une autre famille, de même, pour le mettre en sécurité. Tel était mon plan.
Dumbledore expira soudainement puis ferma ses prunelles de dépit. Il les rouvrit pour les encrer dans celles de Dorea.
- Ta mère et ton père, Lily et James, ont énormément souffert de ta perte et n'ont pas pu se résoudre avec Harry. Alors j'ai cédé et je l'ai laissé avec eux. Croyant que de toute manière, Voldemort, ne les rechercherai plus, puisque cela devait-être certainement toi, qu'il avait élevé comme égal. J'avais tout de même envisagé une disposition et je m'étais proposé pour demeurer leur gardien de Fidelitas. Comme tu le sais, tes parents avaient accordé leur confiance à la mauvaise personne. Je me suis trompé, Dorea et j'en suis désolé. Puis, Peter Petitgrow a vendu tes parents à Voldemort et il est venu, une nuit de la fin octobre, pour les tuer de sang-froid ainsi que ton frère. Étrangement, Voldemort n'avait pas l'intention d'exécuter ta mère. Elle s'est interposée entre lui et ton frère, et finalement, Voldemort l'a également assassinée. Puis il s'est tourné vers Harry et a lancé le même sort qui a ricoché sur lui. C'est la protection de ta mère qui a sauvé Harry, par le plus grand des pouvoirs : l'amour. Tout comme l'a fait Sirius avec toi cette nuit au ministère. C'est pour cela que Lord Voldemort ne peut rien contre Harry. C'est de ce pouvoir que parle la prophétie. Et c'est également pour cela que depuis cette nuit, Bellatrix Lestrange ne pourra plus rien contre toi à l'avenir.
- Vous… Vous voulez dire que… Sirius m'a protégé par amour, tout comme ma mère avec Harry ? Mais… Je le connaissais à peine…, suffoqua Dorea.
- Il demeurait ton parrain Dorea et… Même si… il te connaissait à peine, il t'aimait comme il aurait chéri sa propre fille. Et il chérissait Harry comme il aurait aimé son propre fils, dit Dumbledore d'une voix délicate.
Dorea sentit une larme couler sur sa joue, prenant conscience qu'en sachant cela, la perte était encore plus douloureuse. Elle aussi aimait beaucoup Sirius. C'était sa famille. Sa seule famille qui lui restait avec Harry…
- Dorea, te souviens-tu de ce que j'ai dit de la prophétie ? demanda Dumbledore. « L'un devra mourir de la main de l'autre, car aucun d'eux ne peut vivre tant que l'autre survit » répéta Dumbledore.
Dorea hocha la tête, s'essuyant les joues.
- Sais-tu ce que cela veut dire ?
La serpentard, se mit à renifler, puis s'accorda le temps de réfléchir. Si Dumbledore s'était trompé sur la personne qui formait l'objet de la prophétie, alors cela concernait Harry. Et si ça concernait Harry alors…
Dorea releva la tête lentement, en fixant Dumbledore horrifié.
- Harry… Harry est au courant ? haleta Dorea.
- Il est au courant de tout ce dont nous venons de parler, Dorea. Il sait que c'est son destin, et il l'a accepté.
- C'est pour cela que vous m'avez préparé tel un soldat, durant toutes ces années ? dit Dorea un plus sèchement qu'elle ne l'aurait voulu.
Dumbledore la contempla d'une expression neutre.
- Je sais que j'ai commis d'immenses erreurs avec ton frère et toi. J'ai trop surprotégé ton frère en lui cachant la vérité et je ne t'ai pas assez préservé, en voulant faire de toi, une personne, capable de combattre pour lui venir en aide au moment venue. Je sais que j'ai commis l'énorme erreur de t'avoir menti tout au long de cette année sur ton père, sur toi ou sur ton frère. Prétextant toujours le manque de maturité. Mais à présent, je dois me rendre à l'évidence : vous êtes tous deux, des sorciers exceptionnels. Ton père, ta mère, seraient fiers de vous ainsi que Goderic et Hermance.
- C'est le moment n'est-ce pas ? questionna Dorea. Le moment où je dois être là pour mon frère.
- Pas seulement Dorea, c'est le moment où tu dois te battre pour les personnes que tu aimes. Pas seulement ton frère.
Dorea essuya les larmes qui dorénavant coulaient abondamment sur ses joues.
- Ne pleure pas les morts Dorea, aies plutôt pitié des vivants.
La serpentard n'eut le temps de répondre, car le professeur Dumbledore disparut aussitôt. Que voulait-il dire par « Aies plutôt pitié des vivants ? ».
À présent, la nuit fraîche s'emparait de l'atmosphère et la jeune fille décida qu'elle ne pouvait plus différé le moment où elle devait retrouver son frère et ses amis. Elle les avait assez fuis comme cela et sa discussion avec le directeur lui avait donné assez de courage pour affronter le reste.
Sur le chemin du retour, elle réfléchissait comment elle allait devoir s'expliquer tout en préservant son amitié avec Daphné et Blaise. Et puis il y avait Théo et Drago… Dont elle doutait que tout deux lui adressent à nouveau la parole un jour.
Lorsqu'elle passa devant la Grande Salle, elle vit avant tout à la table des professeur le professeur Dumbledore discuter avec le professeur McGonagall qui était revenu de Ste Mangouste dans la journée, puis elle détourna son regard et aperçut ses amis, Astoria, la sœur cadette de Daphné, Drago, Crabbe, Goyle et Pansy Parkinson réunit au centre de la table des verts et argents. Ils parlaient, chuchotaient même, tels de parfaits comploteurs.
Dorea ressentit une boule se former dans sa gorge et lorsque Théo pivota le chef vers l'entrée, Dorea prit soin d'esquiver son regard interrogateur qu'il lui adressa. La jeune fille détourna ses prunelles vers Drago, qui faisait grise mine. Elle vit alors Astoria lui étreindre le bras avec un visage exprimant la plus tendre des compassions.
Elle comprit aussitôt que tout était fini entre elle et Drago. Il n'y avait plus le moindre espoir. Mais lui en voulait-elle réellement ? Après tout Lucius Malefoy, était à présent enfermé à Azkaban, et ce, en grande partie, par sa faute. Et pouvait-elle réellement avoir le toupet d'adresser à nouveau la parole à Théo ? Même s'il dépréciait son père, cela demeurait son père. Quel qu'il soit. Et elle l'avait tué et cela avait achevait son amitié avec Théo, mais également avec Daphné et Blaise.
La jeune fille baissa les yeux de dépit et continua son chemin, pour prendre l'air. Elle n'avait pas aperçu Harry et se doutait bien qu'il dût être cloîtré dans son dortoir, à endurer sa propre douleur.
Elle trouva rapidement un coin paisible aux abords du lac et prit un galet qu'elle jeta dans l'eau exécutant quelques ricochets au passage. Dorea se replongea donc dans ses pensées.
- Ainsi, tu es revenue vivante, dit une voix derrière elle.
La jeune Artwood sentit son cœur loupait un battement et déglutit avec difficulté. Elle pivota lentement sur ses talons, sachant qui elle allait découvrir
- Théo, murmura-t-elle.
Le jeune homme était appuyé nonchalamment contre le tronc d'arbre et l'observait avec méfiance, tout en crispant sa mâchoire.
- Comment as-tu pu ? chuchota-t-il plus pour lui-même que pour Dorea.
- Je… Je vais t'expliquer, bredouilla Dorea. C'était… il me tenait en joug et fallait bien que je me défende et…
- Ferme-là ! s'exclama-t-il d'une voix autoritaire.
Dorea sursauta par l'injonction. En aucun cas, Théo ne s'était adressé à elle de cette façon. Mais pouvait-elle s'en étonner ?
- Crois-tu que tu puisses m'adresser la parole après ce que tu as fait ? fit-il en s'avançant vers elle d'un pas menaçant.
- Théo…
- Tu as volé ma vengeance ! cria-t-il.
Sa voix fit écho dans le parc silencieux et Dorea fronça les sourcils, ne comprenant plus le fil de la discussion.
- Pourquoi ? Pourquoi faut-il continuellement qu'il y en ait que pour toi et ton frère. Je parie même que tu ne seras pas jugé pour cela.
- Théo, je n'avais pas le choix…
- On a toujours le choix Artwood. Toujours.
Daphné et Blaise arrivèrent en courant vers eux, l'expression soucieuse.
- Tout va bien, Théo ? s'enquit Daphné.
- Tout ira bien quand Artwood cessera de se mettre en travers de mon chemin
- Théo…, entama Blaise.
Théo leva la main et Blaise s'interrompit aussitôt. Dorea, abaissa le regard, tâchant de contenir ses larmes, ne pouvant soutenir les yeux frénétiques du jeune Nott.
- Tu as volé ma vengeance Dorea. C'était à moi de le faire. Ainsi sache, qu'à présent tu n'existes plus à mes yeux.
Il fit volte-face et se dirigea vers l'entrée du château d'un pas rageur. Daphné et Blaise se retournèrent également, mais Dorea, dans un dernier espoir, les interpellèrent :
- Attendez…
- On ne parle pas avec des assassins, cracha Daphné sans se retourner.
Tous deux remontèrent également vers le château, talonnant leur ami, tandis que Dorea s'affala sur l'herbe et pleura toutes les larmes de son corps.
Elle resta ainsi, recroquevillée contre le tronc d'arbre, à sangloter, durant la nuit entière. Ce ne fut qu'au lever du jour, qu'elle rentra au château pour regagner son dortoir.
Le matin même, elle se réveilla bien plus tard, qu'elle l'avait prévu et constata que la chambre était vide. Expirant de lassitude, et frottant ses yeux rougis et secs, elle fit rapidement sa toilette avec l'espoir qu'elle allait pouvoir parler à Harry, avant le banquet de fin d'année le soir même.
Elle se demanda alors quel serait la suite de ses projets pour l'été ? Où allait-elle se cacher ? Certainement que Dumbledore avait tout prévu …
La verte et argent quitta le dortoir et emprunta les corridors pour se rendre dans les cuisines. Elle n'avait certainement pas envie d'affronter les regards scrutateurs de l'école et ceux bien moins complices des serpentards.
Elle ne se remettait pas de sa dispute avec ses amis. Chaque fois qu'elle y pensait, elle était sur le point de s'écrouler. Et la perspective de s'enfuir se manifestait de plus en plus. Mais elle ne pouvait décemment pas sacrifier Harry.
Après avoir effectué un crochet par les cuisines, elle déambula près de la volière, où elle pouvait accéder à la sérénité qu'elle cherchait. C'est lorsqu'elle leva la tête, qu'elle vit par la fine entaille dans la pierre qui servait de fenêtre, Harry contempler la forêt interdite au loin. Elle accéléra le pas, possédant l'espoir de pouvoir entretenir une réelle discussion avec son frère.
Lorsque Dorea pénétra la pièce où suintait une odeur de paille mélanger à de la fiente de hiboux, elle vit le brun, perché à l'étage du dessus, recroquevillé sur lui-même.
L'adolescente grimpa l'échelle et s'approcha de son frère qui redressa lentement la tête.
- Je te cherchais, murmura Dorea avec une vive appréhension quant à la réaction du gryffondor.
Ce dernier cligna des yeux et un fin sourire triste se dessina sur son visage.
- Moi aussi, dit-il d'une voix enrouée.
Dorea prit place au sol à côté de lui et inspira profondément pour se donner du courage.
- Je crois que je te dois des explications, commença-t-elle en se triturant nerveusement les mains, le regard fixé au sol.
- En effet, approuva Harry d'une voix neutre.
La jeune fille se mordit la lèvre et pivota la tête vers son frère.
- Je ne voulais pas te mentir, tu comprends… commença-t-elle, mais …
- Dumbledore m'a tout raconté, Dott', l'interrompit Harry, les yeux dans le vague.
Il braqua ses pupilles vers elle et la transperça du regard.
- Pourquoi ne m'avoir rien dit ? Tu n'avais pas confiance ? demanda-t-il d'une voix docile.
- Non, ce n'était pas ça. Mais Voldemort pénétrait ton esprit, et je voulais encore garder un atout dans ma manche.
- Je comprends, j'aurais certainement fait la même chose à ta place, chuchota le brun plus pour lui-même que pour la verte et argent.
- Il faut que tu saches aussi que… que Dumbledore m'a tout expliqué te concernant.
Harry expira de lassitude.
- Je m'en doute, souffla-t-il.
Puis Harry braqua la tête vers elle et la fixa du regard qui se fit un peu plus rudement.
- Pourquoi tu as fait ça ?
Dorea plissa le front ne comprenant pas où voulait en venir le rouge et or.
- Que veux-tu dire ?
- Nott, fit-il dans un chuchotement.
- Je… Je n'ai fait que me défendre, dit-elle d'une voix soudainement aiguë.
- Je sais, mais… es-tu consciente que …
- Je suis parfaitement consciente que j'ai commis un meurtre Harry, rétorqua sèchement Dorea. Je suis parfaitement consciente que cela a engendré la mort de Sirius.
- Écoute Dott', je veux sincèrement m'assurer que tu n'opères pas les mauvais choix. Après ta confrontation avec Voldemort, je me demande simplement si…
- Si je ne préférerais pas basculer dans son camp, termina Dorea sèchement. Ainsi, tu ne me fais pas confiance ?
- Ce n'est pas ça… Mais… - Harry chercha ses mots – mais tu m'as menti durant toute cette année. Je suis en droit de m'assurer que tu ne vas pas virer du mauvais côté après tes actes durant la bataille du ministère.
- Je t'ai menti pour te protéger Harry, marmotta Dorea. Je n'avais pas le choix.
- Et Malefoy ? Tu avais le choix pourtant. Pourquoi m'avoir menti en me disant que tout était bel et bien fini avec lui, alors que tu fricotais à faire je ne sais quoi…
- Je ne voulais pas te vexer. Et puis on ne faisait rien de mal…
- C'est clair, après avoir eu tous les détails de tes prouesses dans un lit avec la fouine, tu ne faisais rien de mal, lâcha Harry froidement.
- Comment ? demanda Dorea soufflé.
- Pansy Parkinson est venu me voir ce matin dans la Grande Salle et elle m'a détaillé ce qu'il s'est passé entre toi et ce blond de malheur, le jour de la finale de Quidditch. Et l'école entière est pour ainsi dire au courant. Même ton petit copain n'a pas cherché à démentir. Il se vante à tout-va d'avoir mis la sœur du « balafré » dans son lit. Et comme si ça ne suffisait pas – Harry haussa le ton – il se targue également de t'avoir – je cite – roulé dans la farine. Tout ceci n'était qu'une mascarade dans l'unique but de te mettre dans son lit.
Dorea resta sans voix et fut à nouveau au bord des larmes.
- Alors franchement Dorea, peut-être que tu es ma sœur, et qu'effectivement il y a un lien du sang qui nous lie, mais je me demande si je peux réellement te faire confiance pour combattre à mes côtés, après avoir essuyé tout tes mensonges. Et si toi, tu n'effectues pas perpétuellement les mauvais choix ?
Sans plus de cérémonies, sans lui laisser le temps de se défendre, Harry se releva, à présent en colère d'après l'expression de son visage et sortit de la pièce en claquant fortement la porte.
Dorea se mit alors à trembler de tous ses membres, les larmes coulant sur ses joues rosies.
Comment était-ce possible ? Comment en était-elle arrivée là ? Elle se retrouvait de nouveau seule, sans défense. Seule face au monde qui ne cherchait qu'à l'incriminer pour ses méfaits.
Elle n'était pas innocente. Loin de là. Mais elle aurait espéré un peu de soutien de la part de son frère. En aucune façon elle n'aurait cru qu'il ait si peu foi en elle.
Dorea souffla une ample inspiration, mais son bras, cependant, tremblait. Elle obstrua ses prunelles, tâchant de résister à l'envi de se mordre. Mais c'était trop. Beaucoup trop pour elle.
Elle ne possédait pas les épaules pour combattre indéfiniment ses démons. Ni combattre les forces du mal. Personne ne la voulait dans sa vie. Pas même son sang. L'abandon, voilà ce qui résumait son existence.
Il ne lui restait qu'une seule chose à faire dans ce cas : disparaître. Partir et ne plus revenir. Beaucoup de gens s'en porterait nettement mieux si elle n'était pas dans les parages.
Elle se leva et sortit à son tour de la volière pour claquer la porte aussi fortement que l'avait fait son frère quelques minutes auparavant.
C'était fini. Tout était fini.
Alors, alors ? Des commentaires ?
Allez, à samedi ! Soyez au rendez-vous, et je vous assure que j'y serai aussi.
Dame Roulia.
