Un mois plus tard
Juliet
Parfaitement détendue dans l'eau chaude du bain, je m'enfonce dans les bulles de savon et soupire d'aise. Dumbledore nous a accordé une journée de repos, la seule du mois je crois bien, et je compte bien en profiter pour me détendre. Après m'être prélassée sous la couette avec Adrian jusqu'à midi, j'ai finalement opté pour un instant lecture, au calme, dans mon bain.
Nous sommes dans ma coloc et Adrian est parti chercher de quoi nous sustenter dans la cuisine. Il était censé me rejoindre depuis déjà un petit moment, j'ignore ce qu'il trafique. J'espère que ce n'est pas Sirius qui lui est tombé dessus…. Depuis les évènements passés du mois dernier, mon ami est tout aussi décontenancé que nous et n'arrête pas de nous assaillir de questions au sujet de son frère. La vérité qui a été rétablie à propos de Regulus a prôné sur son envie de refaire le portrait d'Adrian et maintenant au moins, leurs relations sont redevenues cordiales. Moi également, j'ai pu me rapprocher de mon ami en discutant jusqu'à pas d'heure la nuit de la réelle étendue de mon amitié avec Regulus. De notre chagrin.
Adrian et moi l'avons formellement interdit de divulguer quoi que ce soit aux membres de l'Ordre. Il n'y a que Remus et James qui sont dans la confidence. Adrian a d'ailleurs lourdement insisté sur le fait que Peter ne devait absolument pas être au courant. Ce qui m'a mis la puce à l'oreille. Après lui avoir montré les cachets que Peter offrait en douce à sa mère, je lui ai supplié de me dire si cela avait quelque chose à voir avec cette histoire. Il a tout bonnement refusé. Heureusement, j'ai déjà Marlène qui est sur le coup et qui enquête pour moi.
Alors que je tourne la page de mon roman et parcours la suite, Adrian revient enfin, les bras chargés de cochonneries. Il fourre un donuts au chocolat dans sa bouche et n'en fait qu'une bouchée tel un affamé avant de refermer la porte de la salle de bain de son pied.
— Petit-déjeuner servi ! clame-t-il la bouche pleine.
J'étire un sourire moqueur sans lever le nez de mon livre.
— Lily m'a habituée à mieux, lancé-je innocemment. C'est la reine des petit-déjeuners copieux.
— Alors petit un, je ne suis pas rousse, argumente-t-il en se léchant ses doigts plein de chocolat. Petit deux ce n'est pas de ma faute si vous n'avez rien d'autre dans votre cuisine et petit trois, je ne sais absolument rien faire. Même les pâtes ! Une fois j'ai hésité à les mettre dans une poêle ou bien dans une casserole directement avec la sauce.
— Sans eau ?! m'étouffé-je.
— Bah ouais pourquoi ? Il faut de l'eau ?
Je roule des yeux et soupire. Cas désespéré, c'est confirmé. Enfin bon, je ne dis pas non au muffin aux myrtilles qu'il me propose. Je le réceptionne dans ma main et fait un croc dedans avant de revenir sur mon roman, captivée.
— Tu lis quoi ? demande Adrian en se déshabillant.
Je ne réponds pas, trop absorbée. Je tourne une page et poursuis la lecture, à fond dedans. Je sens le niveau de l'eau monter et être secouée de petites vagues au moment où il me rejoint. Ses jambes poilus se glissent contre les miennes et il s'installe face à moi. Comme c'était à prévoir, il m'enlève le livre des mains.
— Hé ! J'étais en train de lire ! rouspété-je.
— Plus maintenant, ricane-t-il. Les Hauts de Hurlevent. Hum…
Il parcourt rapidement la page de couverture avant d'aller lire le résumé et soupirer d'ennui.
— C'est Lily qui me l'a prêté, expliqué-je. La littérature moldue est vraiment très bonne !
— Hin-hin, approuve-t-il en faisant valser ledit bouquin à travers la pièce. Fascinant !
Je roule des yeux et lève un sourcil moqueur.
— Bon très bien… J'ai compris. Ça ne t'intéresse pas. Mais est-ce que tu pourrais au moins respecter ce que moi j'aime ?
— Mais je respecte bébé ! Tu veux des histoires ? Pas de soucis, demande-moi celle que tu veux ! N'importe laquelle.
Je m'enfonce dans la mousse et étire un sourire satisfait. Mes yeux ancrés dans les siens, je le dévisage avec supériorité.
— Ok, je te vois venir, soupire-t-il en se maudissant d'avoir parlé trop vite.
— C'est toi qui a dit "n'importe laquelle", fis-je remarquer avec malice. Tu dois respecter ta parole maintenant. Es-tu un homme de parole, Potter ?
— Toujours.
— Bien alors, raconte-moi cette fameuse histoire, demandé-je, plus décidée que jamais. Celle que tu refuses de me raconter.
— Elle ne te plaira pas, prévient-il. C'est pour cette raison que je refuse !
— Je suis habituée aux dramas.
— Ju', c'est bien différent. Ça concerne tous les gens que tu connais, argumente-t-il avec sérieux. Il n'y a pas vraiment de happy ending.
— Je m'en fiche, dis moi. J'ai le droit de savoir. C'est légitime. Et puis tu ne vas pas porter ce poid tout seul indéfiniment.
Le brun m'observe quelques instants, silencieux, avant de soupirer. Je lève ma jambe et vient mouiller son torse encore exempt de toutes goulettes avec mon pied. Je longe ses abdominaux, passe délicatement sur son entrejambe puis coulisse ma jambe contre la sienne. Sa lèvre supérieure tressaille d'envie et au moment où il s'apprête à venir vers moi, je l'arrête aussitôt avec mon pied posé sur son buste et son dos butte contre le rebord de la baignoire.
— Une promesse est une promesse, fis-je remarquer, sérieuse.
Un air effronté et supérieur naît sur son visage. Il roule des yeux et capitule avant de se passer une main dans ses cheveux.
— Ce que je vais te raconter ne te plaira pas et sera injuste, commence-t-il, l'air grave. Alors tu dois me promettre qu'une fois que tu seras en connaissance de cause, tu ne feras rien pour changer le futur ?
Je déglutis péniblement et expire avec difficulté. Bien… au moins c'est clair. Je suis fixée à présent.
— Tu crois que j'en suis capable ?
— Je pense que tu es la personne la plus forte et la plus courageuse que j'ai jamais rencontré.
Touchée par ses propos, j'esquisse un sourire tendre. Il tend le bras et vient s'emparer de mon visage qu'il caresse délicatement.
— Aussi, je ne voudrais pas que tu viennes avec moi, dans le futur, sans que tu saches tous les événements qui vont se passer avant.
— Ok, je comprends. Vas-y. Je suis prête. Je serai une tombe.
— Très bien, capitule-t-il. Alors… Tout commence avec un petit garçon qui s'appelle… Choisi un prénom, ce sera plus facile.
— Heathcliff ? suggéré-je.
— Heathcliff ?! Tu as vraiment des goûts de chiottes Thorn ! s'exclame-t-il. Rappelle-moi de ne jamais te laisser choisir le prénom de nos gosses ! Mais soit, passons pour cette fois.
J'éclate de rire et l'éclabousse bien qu'une partie de moi se retient de rougir jusqu'aux oreilles lorsqu'il a prononcé le mot "nos" et "gosses". Il reste sérieux pour autant et poursuit. Calme Juliet. Concentre toi plutôt sur sa voix grave et chaude.
— Heathcliff est un petit garçon de onze ans, poursuit-il. Il est orphelin et a été recueilli par son oncle et sa tante moldus lorsque ses parents sont morts alors qu'il n'avait qu'un an. La vie de Heathcliff était plutôt banale. Pas spécialement heureuse car son oncle et sa tante le détestait et le prenait pour leur larbin. Sa chambre était sous les escaliers et il n'avait jamais de cadeau à Noël ou aux anniversaires. Il n'avait aucune démonstration d'amour. Rien. On lui a toujours fait comprendre qu'il était une abomination de la nature et il n'avait jamais vraiment compris pourquoi. A côté de ça, son cousin du même âge était pourri gâté.
Je fronce les sourcils et mon palpitant s'accélère. Ça commence déjà mal.
— Puis tout changea quand… Heathcliff reçut la visite d'un demi-géant.
— Hagrid ? percuté-je aussitôt.
— Chut. Pas d'interruption, signale Adrian, très sérieux. Heathcliff apprit ce jour là qu'il était un sorcier, que sa place appartenait à Poudlard et aussi, qu'il était incroyablement célèbre dans le monde de la magie.
— Pourquoi ça ? demandé-je, intriguée.
Adrian s'approche de moi et je viens à sa rencontre. Son regard gris s'ancre dans le mien et je reste pendue à ses lèvres.
— Parce que c'est le garçon qui a survécu.
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J'avale cul sec un verre de Martini et mâche goulûment la petite olive plantée au fond de mon cocktail. Je déteste ça pourtant… Mais je m'en fiche ! J'ai besoin d'un bon remontant et c'est le seul alcool présent dans la maison alors... Ça fera l'affaire je présume.
Je jette un coup d'œil circulaire sur la pièce: le salon des Potter est chaleureux et moderne. Deux grandes canapés en tissus beige se font face, un tapis bordeaux et touffu habille les lieux et une grand et belle cheminée décore le fond. Des livres de moldus se collectionnent à perte de vue, ce qui me fait tendrement sourire avant d'être rappelée à la réalité. J'aurais du me contenter de lire ces fichus bouquins plutôt que demander la vraie histoire, merde !
Marlene et moi sommes là, à Godric's Hollow, pour organiser la baby shower pas si surprise que ça de Lily. Cette dernière insiste pour ne rien célébrer mais si elle croit que nous n'allons rien faire concernant l'heureux événement qui croupit dans son ventre et continuer à vivre comme si de rien n'était, elle se fout la baguette dans l'œil ! Surtout que c'est l'occasion ou jamais de se retrouver entre filles et uniquement entre filles. Les mecs, eux, sont à la coloc' et c'est Sirius qui supervise tout.
— A quelle heure arrive l'invitée d'honneur ? demandé-je en me remplissant un nouveau verre.
— Ouh tout doux mon caribou, me stoppe Marlene en m'arrachant la bouteille des mains. On doit encore décorer la pièce de trucs nunuches en tout genre alors, doucement sur l'alcool.
— Avoue que toi aussi tu as horreur des pacotilles et des fanfreluches, répliqué-je en roulant des yeux.
Marlene a un instant d'hésitation avant qu'elle ne m'adresse finalement un sourire complice. Je lui reprend le Martini des mains, m'empare d'un nouveau verre évasé et lui tend. Je me sers à mon tour, lève mon liquide et trinque avec elle avant de lui adresser un clin d'œil taquin.
— On va en avoir besoin. Toutes les deux.
— Je déteste quand tu as raison Thorn, soupire-t-elle avant de porter la boisson à ses lèvres et d'avaler cul sec.
Je me fige un instant et détaille une dernière fois mon amie. Elle a de hautes pommettes, un petit nez retroussé, de grands yeux bleus, un teint chaud, presque mat et une petite bouche avec un grain de beauté planté tout près de ses fines lèvres rouge carmins. Ses beaux et longs cheveux blonds descendent en une cascade ondulées sur ses épaules et je m'autorise à esquisser un sourire. Presque déjà nostalgique.
— Qu'est-ce qui t'arrive ? demande-t-elle en sentant mon regard s'attarder sur elle.
Je papillonne des cils, arrachée à ma rêverie. Je lui adresse un sourire contrit et vide une nouvelle fois mon verre.
— Rien. Tu es belle, c'est tout.
— Je le sais ça, ricane-t-elle. C'est la baby shower qui te met dans ces états ou c'est vraiment ma beauté divine ?
— Oh… Les deux, réponds-je en haussant les épaules.
Nous nous marrons en chœur tandis que j'essaie de me concentrer sur d'autres choses. Mes mains ! Je dois occuper mes mains. A défaut de mon gosier.
— Il nous faut plus d'alcool, annoncé-je tout de même en me penchant au-dessus d'un carton remplis d'objets de décoration de fête.
— Je vais demander à James qu'il nous en ramène, rassure mon amie. Ce sale chacal a tout pris pour leur soirée.
— Tsss, grogné-je, agacée. Juste sous prétexte qu'on est des filles, on boit moins ? C'est n'importe quoi !
— En même temps, heureusement que tu n'as pas la même descente que ton mec, Thorn, fait remarquer Marlene en me provoquant du regard. Tu serais déjà morte d'une cirrhose du foie !
Je ne réponds pas mais ne peut qu'approuver. C'est inhumain de s'imbiber de Whiskey à longueur d'année comme il le fait ! Bon dernièrement, je constate que Adrian a nettement diminué la cadence. En même temps, sa bouche est tout le temps fourrée dans la mienne ou entre mes cuisses donc ça ne lui laisse plus trop de temps libre pour boire. A part les cocktails maison bien sûr...
Je me marre toute seule, en sortant un lot de ballons dégonflés.
— Pourquoi tu ris ? se moque Marlene.
— Hein ? Rien, laisse tomber.
Lorsque je déballe les-dits ballons tout flasques et dont la couleur s'est délavée, je réprime une grognement amer.
— Oh bon sang, ça existe depuis combien de temps ces atrocités ? demandé-je en désignant une figure informe d'une nuance beige.
— Euh une décennie. Je l'ai trouvé dans le grenier des jumeaux.
— Eurk, grimacé-je. Ils puent l'alcool en plus.
La blonde s'approche de moi et considère longuement les décorations avant de souffler.
— Bon, on oublie les ballons. On va mettre des banderoles. Je crois que James a gardé celles des gradins de Gryffondors. Si on les décolore et change l'emplacement des lettres, on pourrait faire quelque chose de sympa.
— Mouais… Tu connais l'acronyme de "Potter fait rugir ta puissance" ? demandé-je, sceptique, en faisant léviter jusqu'à moi ladite banderole.
— Mhum… Techniquement on reste dans le thème. C'est la baby shower de l'enfant de James et Lily dooooonc.
— Donc ?
— Donc il s'appellera Potter et on ne peut que l'encourager à faire rugir sa puissance, résonne Marlene.
— Donc on ne change pas l'emplacement des lettres ? résumé-je.
— Donc on ne change pas l'emplacement des lettres.
Mon amie m'adresse un clin d'œil polisson et lève son nouveau verre avant de le vider d'une traite. J'éclate alors de rire, comprenant qu'elle a tout sauf envie de se tracasser avec la décoration. J'avoue que moi-même, je suis un peu dépassée par les évènements. J'ai juste envie d'une soirée tranquille entre filles avec de l'alcool et de la bonne musique. Enfin surtout de l'alcool. Boire pour oublier, c'est bien ça l'hymne d'Adrian, non ?
— Oui donc tu n'as pas envie de te faire chier, comprends-je.
— Absolument pas, confirme la sorcière. On a déjà cinq gâteaux et une tonne de biscuits en forme de sucette et de biberon. On ne peut pas faire plus kitsch. Sans compter les bonbons et le punch à la barbe à papa.
— Ouh je l'avais oublié celui-là ! Tu veux pas qu'on le teste avant ? Ce serait dangereux de le servir à une femme enceinte sans qu'il ne soit testé et approuvé, tu ne crois pas ?
Marlene m'observe silencieusement avec de m'entrainer par le coude jusqu'à la cuisine.
— J'ai bien compris que tu voulais te mettre sur la gueule, Thorn et j'accepte d'être ton acolyte !
— Parfait !
Tels les deux lutins de la débauche, nous sautillons presque jusque dans la pièce. Mon amie sort un énorme saladier du frigo et nous sert deux énormes louches chacunes d'un fin mélange de rhum arrangé, lait de coco, vanille, fruit de la passion, orange et citron saupoudré d'un nuage rose de barbe à papa qui flotte au dessus tel un mini cumulus enchanté. Nous trinquons une nouvelle fois et l'après-midi passe à une vitesse phénoménale.
Je crois que nous n'avons strictement pas avancé sur la décoration et avons finalement vidé le ponch à nous deux lorsque Lily revient chez elle, le ventre aussi rond qu'une pastèque. Marlene et moi sommes écroulées sur le canapé en train de nous égorger de rire telles deux otaries échouées. Mais qu'importe ! Nous sommes en vie, nous sommes ensemble et c'est tout ce qui importe non ?
— Surpriiiiiise ! hurle Marlene, complètement dégoiffée et brandissant les bras.
Etant avancée dans son état d'ébriété et embarquée par son poids, elle se rétame sur le sol. Je m'étouffe de rire et me cramponne le ventre tant cela fait mal.
— Oh bon sang, vous êtes bourrées ?! hallucine Lily en écarquillant des yeux.
— Mais pas du touuuut, m'écrié-je en me dressant sur mes pieds. On se met dans l'ambiance, regarde !
Je lui désigne le buffet de nourriture avant de lui présenter la table de la salle à manger qui déborde de paquets cadeaux. Sceptique, la rouquine lève les yeux vers le ciel et dévisage mes ballons avec circonspection.
— Est-ce que ce sont...?
— Des ballons oui, confirmé-je. J'ai opté pour une couleur un peu plus flashy pour moderniser la pièce.
— Mais ce sont… Des préservatifs, souffle Lily en me dévisageant comme si j'étais folle.
— C'est très malléable et c'était super drôle à gonfler, pas vrai Marlou ?
La blonde peine à se relever et nous rejoint presque à reculons.
— J'ai plus de poumons mais ouais, c'était fun ! confirme-t-elle.
— Et puis, au moins on reste dans le thème de la procréation, affirmé-je en faisant mine de caresser son ventre légèrement rebondi.
— Ouais enfin quand t'en mets un c'est justement pour ne PAS procréer, argumente Marlene.
— Sauf si ça perce !
— Ou si elle glisse.
— Ou qu'elle reste coincée, ajouté-je en réfléchissant.
— On a compris, tempère Lily en soupirant. Je… Ne sais pas quoi vous dire. Merci je suppose ? C'est gentil, en tout cas, tout ça.
— Et on ne sera pas que trois ce soir, précisé-je aussitôt.
— Nous avons également une invitée d'honneur en chemin, apprend la blonde. Ainsi que Emmeline et Alice. Il est temps de s'accorder un moment entre filles !
Lily rougit de plaisir. Je sais qu'elle n'ose rien dire sur notre état d'ébriété qui franchement, n'est pas à plaindre. On a tout de même eu le temps de décuver dans l'après-midi ! Et puis si j'ai réussi à tracer mon trait d'eye liner droit, c'est que je suis ON POINT !
Au même moment, la sonnette de l'entrée retentit et les têtes brunes de nos camarades de l'Ordre apparaissent. Marlene et moi leur sautons au cou avec un peu (beaucoup) d'entrain et les invitons à s'asseoir et à se mettre à l'aise. Lily est installée sur un gros fauteuil décoré de confettis en forme de cœur, trouvés dans le carton de la Saint Valentin, mais c'était pour lui témoigner notre amour alors je suppose qu'elle a compris notre intention !
Très vite, notre second punch (ou bien le premier officiel, tout dépend des points de vue) est servi bien frais dans des verres décorés de sucre rouge aux filles et une musique entrainante rugit dans le salon. Très vite, tout le monde se déride. Nous faisons toutes abstraction des missions de l'Ordre et plongeons tête la première dans notre ambiance festive préparée avec soin.
C'est seulement sur les coups de dix-huit heures que notre dernière arrivée pointe le bout de son nez via le réseau de cheminettes.
— TADAAAAAAA ! hurle-t-elle.
Habillée d'une élégante combinaison licorne rose bonbon et agrémentée d'un ventre enoooorme, Mary nous addresse son plus grand sourire édenté. Marlene et moi nous dressons sur nos pieds et crions comme deux folles avant de nous jeter sur elle.
— AHHHHHHHHH !
— AHHHHHHHH !
— MARRRRYYYYYY !
— OUIIIIIII !
La petite brune trépignante sur place, nous réceptionne contre nous. La blonde et moi fondons dans ses bras pendant que Lily explose de rire.
— Oh bon sang, commente-t-elle, hilare.
Après un câlin collectif, je me décolle de la brunette et coule mon regard surexcité dans le sien.
— Oh Mary ! Ça fait tellement longtemps ! Tu m'avais manqué !
— Toi aussi Juliet ! Tu n'as pas changé, toujours aussi belle, complimente-t-elle, les yeux remplis d'émotions.
— Oh toi oui ! commente Marlene en désignant son ventre. Tu es la plus belle baleine à bosses que j'ai jamais vu !
— Merciiiii ! jubile la petite brune en serrant la blonde un peu plus fort contre elle.
— Eh doucement, McKinnon va se faire des idées encore, répliqué-je, goguenard.
— Oh va te faire Thorn, de l'eau a coulé sous les ponts depuis.
J'éclate de rire et m'empresse d'aller servir un verre de bienvenue à la brune. Cette dernière est vite accueillie par Lily qui la serre également de toutes ses forces contre elle.
— Oh regarde Juju, on dirait une encyclopédie animalière, relève Marlene. Deux baleines qui se saluent !
Emmeline, Alice et moi explosons de rire tandis que les concernées roulent des yeux.
— Elles sont jalouses.
— Et tu ponds quand ton œuf McDonald ? demande Marlene.
— Oh bientôt ! D'ici un petit mois, si tout va bien, commente la concernée en caressant le-dit œuf. Et ce n'est plus McDonald, c'est Madame Cattermole. S'il vous plaît !
Aussitôt, Mary nous montre son annulaire gauche joliment souligné d'un anneau en or. Comme des débiles euphoriques, nous nous mettons à la siffler et à l'applaudir ce qui la fait rougir de bonheur.
— Oh arrêtez, vous allez me faire perdre les eaux, pouffe Mary.
— Si tu veux on peut t'aider !
— Un mot de ta part, et je t'aide à te dilater le col, dit Marlene, tout à fait sérieuse.
— Parfaitement. McKinnon a une expertise notoire en caressage de col, appuyé-je.
— Mhum oui, Thorn peut en témoigner !
Les filles éclatent de rire au moment où ma blonde préférée me claque les fesses. Son bras passe autour de mon épaule et elle m'attire vers elle pour me coller un baiser baveux sur la joue.
— C'est vrai, j'avais une mycose l'autre jour ! pouffé-je. Marlou est mon gynéco attitré !
— AHHHHH !
— Mais elle est dégueulasse ! hurle Emmeline, en s'essuyant les yeux.
— Miam !
Marlene et moi nous marrons au point d'avoir une crampe au bide. Toujours fondues dans les bras l'une de l'autre, nous nous plions de rire et tombons sur nos genoux. Bordel qu'est-ce que j'aime cette femme ! Je ne veux pas lui dire au revoir ! JAMAIS !
Bientôt ma crise de rire se transforme en sanglots que je tente de retenir tant bien que mal. Aller un peu de courage Juliet ! Ne pense plus à ça. Ne pense plus à cette histoire sordide ! Si ça se trouve, l'histoire pourra être réarangée.
Je me redresse sur mes pieds en tirant Marlene par le bras. Je me remets tant bien que mal de mes émotions et souffle bruyamment pour regagner en aplomb et en sérieux.
— Excusez-les, elles ont commencé à festoyer un peu avant nous, ricane Lily en étirant un sourire moqueur.
— Elles ont bien eu raison ! commente Mary en engloutissant d'une traite son verre.
— Je vous rassure, on a prévu des activités tout de même, tempéré-je.
— Comme ?
— Le jeu de la baguette, indique Marlene. On va te l'attacher à l'utérus avec un fils et tu devras la mettre dans une bouteille en verre.
La rouquine plisse des yeux, tentant d'évaluer si nous sommes vraiment sérieuses ou non avant d'annoncer très calmement :
— Rappelle-moi de ne pas te choisir comme sage-femme, merci bien.
Nous éclatons de rire en chœur. Je me laisse retomber sur le grand canapé des Potter et apprécie ce moment complètement fou et hors du temps. Bon sang qu'est-ce que ça fait du bien de se vider la tête !
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Adrian
Mon doigt se pose sur le bouton de sonnette et je soupire. Bon sang, cette fille est une blague. Je passe une main dans mes cheveux avant que la figure rousse de Lily n'apparaisse à l'encadrement de la porte d'entrée. J'écrase ma clope sous mes sneakers et affiche un sourire forcé mi-ennuyé mi-amusé.
— Bonsoir, c'est le papa de Juliet, annoncé-je en modifiant ma voix. Il est vingt-deux heures et on m'a annoncé par Patronus que ma fille était gravement malade.
— A deux doigts de vomir sur le tapis du salon, précise Lily. C'est un cadeau des parents de James alors tu comprends mon inquiétude ?
— Bien évidemment, ricané-je en roulant des yeux tout en franchissant l'entrée.
La rouquine me fait entrer dans la maison des Potter et me guide tout droit vers le salon où je peux alors voir ma championne s'adonner à une lap dance plus ou moins approximative sur la table de la salle à manger. A côté de ça, Marlene est tout aussi excitée et s'acharne sur une bouteille de Whiskey Pur Feu vide qu'elle tente de fracasser sur le sol, sans succès.
— Juliet a eu l'intelligence de faire remarquer qu'il était impossible de casser une bouteille de Whiskey vide, me chuchote Lily alors que je me confronte à ce tableau désolant. Marlene essaie de lui prouver le contraire.
— Hum… Je vois.
Bon. Je dois reconnaître que la question est pertinente. Je regrette presque de ne pas m'être mis une mine avec ma brunette préférée. Il y aura d'autres occasions, pas grave. Et jusqu'à ce qu'on m'appelle pour venir récupérer une Juliet en état d'ébriété, je dois avouer que je passais une très bonne soirée avec les gars. Si Lily savait… James n'est pas dans un meilleur état que son amie. On l'a fait boire comme un trou avec nos jeux débiles ahah.
Je salue d'un mouvement de tête Alice, Emmeline et Mary et m'approche de la table du salon où Juliet se trémousse, pieds nus et vêtue d'une jolie robe à pois noire et blanche. Ses yeux sont clos et elle n'a toujours pas remarqué ma présence ici. Je sors alors mon portefeuille de la poche de mon jeans, prends un peu d'argent moldu que je garde toujours en secours et au moment où elle s'abaisse, je lui fourre mon billet dans son décolleté.
— C'est combien pour une pipe, Madame ?
Juliet ouvre enfin les yeux et m'observe avec émerveillement.
— Tu es là ! s'écrit-elle en se jetant dans mes bras.
Je la réceptionne en titubant, pris par surprise et emporté par son poids. Elle noue ses chevilles derrière mes fesses avant de me claquer un baiser baveux sur les lèvres et enrouler ses bras autour de mon cou. Je me retiens pour ne pas éclater de rire et l'embarque, les mains posées sur son cul que je malaxe sans aucune pudeur.
— Ouais je t'emmène célébrer ailleurs, en privé, lui intimé-je, goguenard.
— Oh mais je m'amusais bien Adrian, geint-elle en m'adressant une bouille de cocker. Laisse-moi profiter de mes amieeeeeuh…
Je roule des yeux, non sans afficher mon amusement. Je me retourne vers Lily qui me fait un "non" de la tête. Bon et bien c'est plutôt clair, la maîtresse des lieux ne te veut plus ici, chaton. Alors on s'en va.
— Et Marlene ? m'enquis-je alors que je vois la blonde ramasser le cadavre de la bouteille avec fureur et le jeter jusqu'à l'autre bout de la pièce en poussant un cri de rage.
— Son frère vient la chercher, rassure la rouquine. Il arrive d'ici quelques minutes.
— Très bien. Dans ce cas, bonne soirée Mesdames, indiqué-je en resserrant ma prise sur mon paquet qui glisse de mes bras.
— Mais Adrian s'te plaît, se débat Juliet en fronçant les sourcils. Je veux rester !
— Une autre fois bébé…
— Mais c'est la dernière fois que je les vois, pleurniche-t-elle.
Je me fige sur place et comprends enfin. Merde. Je n'aurais pas dû lui raconter cette histoire. Toute l'histoire. Je suis à peu près certain que c'est à cause de ça qu'elle s'est mise une cuite. Fais chier… J'aurais pas dû la laisser toute seule cette aprem.
— Y'aura d'autre occasion, rassuré-je en sussurant à son oreille. On part pas tout de suite. On a encore un peu de temps.
— Promis ? bougonne-t-elle d'une voix malheureuse.
— Promis.
— Juré craché ?
— Bébé on a déjà joué à ça, signifié-je en roulant des yeux. Et la dernière fois, ça ne t'a pas plu quand j'ai juré.
— Je peux cracher à ta place si tu veux, propose-t-elle alors que je traverse le couloir de l'entrée, Lily sur nos talons.
— Je… Si ça te fait plaisir, soupiré-je sans vraiment réfléchir. Bonne nuit Lily et merci de m'avoir…
SPLASH !
Je me tétanise sur place. Une substance chaude et visqueuse a atterri sur mon nez et s'écoule lentement sur ma chemise. Est-ce qu'elle vient vraiment de me cracher à la gueule ?! Je coule mon regard sidéré vers Juliet qui essuie son filet de bave d'un revers de la main avant de m'adresser un sourire angélique. Bordel !
— Euh…., ça ira pour rentrer ? ose demander Lily, témoin de la scène.
— J'avais pas encore juré ! m'écrié-je, fulminant.
— Ah bon t'es sur ? J'avais pourtant vu tes lèvres bouger, indique Juliet en s'emparant de ma bouche et de la faire bouger avec ses doigts. J'ai entendu "Je te le jure mon amour, tu es la plus belle de toutes les femmes, je t'aime à l'infini et je veux te faire plein d'enfants".
C'est bon. Elle m'a achevé. Je relâche ses fesses et la laisse tomber par terre alors qu'elle pousse un cri de surprise.
— On va s'en sortir, t'en fais pas, indiqué-je à Lily qui nous observe comme si nous étions tarés.
La réponse est certainement toute trouvée. Cette fille est tarée ! Mais je l'aime et putain elle m'emmerde ! Je prends sur moi pour rester calme et chasse d'un revers de la manche son crachat. Merde à la fin. Je déteins beaucoup trop sur elle. Ça m'apprendra à débiter des conneries plus grosses que ma bite ! Et c'est pas peu dire héhé...
Focus Adrian !
Je lui propose quand même ma main pour l'aider à se relever et Madame a le toupet de m'adresser un regard noir. Oh ! C'est toi qui vient de m'envoyer ton crachat à la tronche. Alors on se détend.
Elle accepte mon aide et je tire d'un coup sec pour son bras. Elle pousse un cri de surprise et manque de se rétamer contre la porte d'entrée, ce qui me fait ricaner. Elle me tape l'épaule, non sans m'afficher sa mine ronchonne mais oh combien mignonne et attendrissante. Je pouffe de rire et passe un bras autour de sa taille pour la plaquer à mon buste.
— Je sais pas où tu as mis tes chaussures et je m'en fou alors on verra ça demain, signifié-je.
— Noooon, mes chaussures !
— Trop tard.
J'agite ma baguette et nous tournons sur nous même pour transplaner directement dans la chambre de Juliet. Dès que ses pieds regagnent le sol, elle se met à tituber et je l'attrape par le bras pour lui éviter qu'elle se rétame sur le sol.
— Argh, c'est violent, commente-t-elle en massant ses tempes.
Ah ouais merde. J'aurais peut-être pas dû transplaner. C'est pas trop conseillé lorsqu'on est bourré. Je m'empresse d'allumer la lumière et je vois un teint verdâtre se répandre sur le visage de ma brunette. Elle a placé une main sur son cœur et cherche à tâtons le matelas de son lit pour s'asseoir dessus. Fais chier… Je le sens pas cette histoire.
J'anticipe et fais apparaître un seau. J'ai à peine le temps de lui donner qu'elle s'en empare violemment et se vide dedans dans un bruit de relent très charmant. Et voilà… Qu'est-ce que je disais ?
Je soupire puis m'approche d'elle et regroupe ses cheveux en queue de cheval pendant qu'elle rend âme et boyaux.
— Oh bon sang, geint-elle.
— Ouais j'te l'fait pas dire.
— Je suis désolée, tu dois te dire que je suis ignoble, exprime-t-elle entre deux geysers.
— Tu m'as déjà vu dans des pires états je pense, dis-je en étirant un sourire nostalgique. Notamment la fois où vous m'avez retrouvée complètement épave avant mon cours de DCFM.
— Oh oui, ça c'est vrai…
Elle ne finit pas sa phrase, qu'elle est emportée d'un dernier relent. Elle recrache tout tandis que je lui caresse la nuque, ses cheveux tirés en arrière. Je tente de fermer mes narines et de ne pas regarder ce qu'il se passe dans le seau.
Finalement vidée, elle se redresse et s'essuie la bouche avec une serviette que j'ai fait apparaître. Elle remonte les yeux vers moi et m'interroge du regard.
— Tu pensais quoi de moi quand on s'est rencontré pour la première fois ? demande-t-elle, un petit sourire mutin sur les lèvres.
— Que t'étais bonne.
— Sérieusement.
— Mais je suis sérieux !
— C'est tout ? Juste bonne ? s'enquit-elle, légèrement déçue.
— Bah c'est déjà pas mal hein, ricané-je en lui ébouriffant la tête. Bon aller… Fini les discussions, va à la douche. Et fais-toi un bain de bouche, je ne t'embrasse plus sinon.
— Connard, grommelle-t-elle en se levant.
Elle agite la baguette d'Olivia et fait disparaître le seau avant de partir directement vers la salle de bain.
Maintenant qu'elle a vomi, elle devrait décuver peu à peu. Je soupire tout en affichant un air amusé. Bordel y'a qu'un homme amoureux pour faire ce que je viens de faire !
Je l'entends s'enfermer dans la pièce d'à côté, j'en profite alors pour descendre les escaliers et rejoindre les gars qui sont toujours en train de festoyer.
— Alors ? s'enquit Gideon.
— Elle va bien. Je l'ai juste retrouvé en train de faire du twerk sur la table de ton salon, pouffé-je en terminant mon regard sur James.
— Du touerque ? répète Sturgis. C'est quoi ça ?
— Une danse qui consiste à bouger ton cul, me marré-je en me laissant tomber sur le canapé entre mes deux amis.
— Et Lily ? Elle était comment ? demande James.
— Elle ne twerkait pas.
— Non mais je veux dire… Elle était énervée ?
— Non, j'ai pas eu cette impression.
— Cool ! J'ai encore du temps devant moi alors ! lance le brun en s'emparant d'une nouvelle bouteille de bière.
Nous nous marrons en cœur et j'en profite pour me griller une nouvelle clope. Juliet réapparaît quelques minutes plus tard et je crois que mon cœur s'arrête de battre dès qu'elle se poste à l'encadrement du salon. Les gars l'acclament et la charrient pour sa cuite mais perso… Je n'ai d'yeux que pour ses seins.
Elle a enfilé son pantalon de jogging noirequ'elle porte très bas au niveau des hanches, laissant apparaître alors son bas-ventre parfaitement lisse à la texture chaude et velouté. Elle porte également ce maudit tee-shirt des Harpies de Holyhead, le fameux qui lui compresse les seins comme jamais. Je suis immédiatement renvoyé à ce jour où elle s'est pointée comme ça dans mon bureau alors que je donnais une heure de colle à James et Sirius. Sauf qu'aujourd'hui, elle n'a plus dix-sept ans. Aujourd'hui elle fait une taille de bonnet supplémentaire, elle ne porte pas de soutif et son téton gauche est joliment souligné d'un piercing clairement visible sous le tissu. Bordel, elle veut m'achever ou quoi ?!
Je me redresse sur le canapé et serre les jambes, tentant de dissimuler au mieux mon début d'érection.
— Alors vous avez fait quoi pour que tu te retrouves dans cet état ? se marre Gideon.
Juliet se laisse s'asseoir par terre devant la petite table du salon et soupire, comme si elle se remémorait sa soirée. Elle s'empare d'un verre en plastique et les gars se mettent aussitôt à éclater de rire.
— Ah ouais tu t'en remets une couche ? se marre Sirius, dont les yeux vont et viennent entre son verre et son visage.
— Non, grommelle-t-elle. Je prends juste du jus d'orange. Nature.
Ils pouffent tous en chœur pendant qu'elle cherche désespérément la bouteille de soft fondue dans la masse de toutes ces bouteilles d'alcool. Lorsqu'elle le trouve enfin, j'observe ses mains graciles manipuler les objets et ses bras se serrer sous sa poitrine pour se servir du jus de fruit. Elle se relève enfin puis vient tout naturellement vers moi, de sa démarche discrète et chaloupée. Ma gorge est serrée et j'ai du mal à rester focus sur son récit.
D'un naturel déconcertant, elle s'assied à côté de moi. Je m'empare aussitôt de ses jambes pour les passer au-dessus des miennes, cachant alors ma queue qui ne cesse de grossir. Arrête de regarder ses seins Ad' ! Merde !
— On a fait un concours de celle qui changeait la couche le plus rapidement possible, énumère Juliet tout en se laissant faire. Les yeux bandés bien évidemment.
— Bien sûr, pouffe Gideon.
— Y'a que les nanas pour faire des trucs comme ça, commente Sirius.
— On a fait deviner à Mary et Lily les goûts des différents petits pots pour bébé, continue ma brunette sans relever le commentaire de son ami. Evidemment avec Marlene on a pimenté un peu le jeu et on a rajouté du wasabi dans un pot et du Tabasco dans un autre.
J'étire un sourire fier. Ça c'est ma meuf !
— Et puis on a fait une course dans le salon, de celle qui vidait le plus vite son cocktail, finit-elle.
— Laisse-moi deviner, intervient James. C'est toi qui a gagné !
— Possiblement, admet-elle en étirant un sourire timide.
Je pouffe doucement et tends le bras pour fondre mes doigts dans ses cheveux mouillés. Je la tire vers moi et elle m'adresse un regard surpris.
— Qu'est-ce qu'il y a ? chuchote-t-elle.
T'as fait quoi à tes seins ?! m'enquis-je.
Elle se retient pour ne pas faire résonner son rire diabolique avant de tourner la tête et de m'ignorer royalement. Elle souhaite retirer ses jambes mais je l'en empêche. Elle a craqué ou quoi ?! J'ai une gaule de malade maintenant ! Son regard revient alors vers moi et elle lève un sourcil, intriguée.
Qu'est-ce qu'il y a ?
Ils sont énormes !
Je vais bientôt avoir mes règles, ça doit être pour ça.
Je bande.
Elle roule des yeux et redirige son attention vers les garçons. Comme s'ils étaient plus intéressant que mon érection. Je suis indigné ! C'est elle qui me met dans des états comme ça.
Bébé, faut bien que le fait d'avoir une copine me soit utile, provoqué-je en étirant un sourire vicieux.
L'expression de Juliet change du tout au tout. Elle me pulvérise du regard ce qui me fait esquisser un sourire carnassier.
Tu as cru que sortir avec moi voulait dire que tu allais pouvoir disposer de mon corps comme bon ton semble ?!
Bah ouais, c'est pas ça le but ?, annoncé-je en feignant l'ignorance.
Connard.
J'éclate de rire et les mecs tournent la tête vers moi, se demandant très certainement ce qui me prend. A côté de moi, Juliet m'envoie des regards noirs. La mine de Gideon s'illumine et il nous considère avec un certain air moqueur.
— Laisse-tomber, ils s'adonnent à une conversation intérieure, explicite le roux.
— Tu peux faire ça ?! s'extasie James.
Je peux tout faire ! réponds-je en m'infiltrant à son tour dans sa tête.
Mais là du coup tu m'entends ?!
Ouep !
Youhou ! C'est génial !
— Où est Peter ? coupe soudainement Juliet en fronçant des sourcils et se redressant sur son siège.
Oh merde. Pas bon signe ça… Je débande direct.
— Euh… Je sais pas trop, avoue Remus. Il a simplement dit qu'il ne serait pas là ce soir.
La brune hoche la tête et tourne son regard vers moi.
Je dois te parler, intime-t-elle. Maintenant.
Gloups. Merde, qu'est-ce que j'ai fait encore ?!
— Euh ok. Les gars, on vous laisse. Bonne soirée, soufflé-je.
Je me lève et Juliet me suit de près, sa main imbriquée dans la mienne. A peine avons-nous le temps de monter les escaliers qu'elle explose.
— Heureusement que ce type n'est pas là ! rage-t-elle. Je te jure que je l'aurais réduit en cendre ! Argh !
— Euh ok ? Non pas que je ne comprenne pas mais je vois pas pourquoi tu parles de ça, maintenant alors que j'étais agréablement excité par ta magnifique paire de seins ?
Elle ne répond pas et nous enferme derrière la porte de sa chambre. Je l'observe avec incompréhension et l'incite à se lancer. Elle se plante un milieu de la pièce, les bras croisés sous la poitrine et la mine sérieuse.
— Parce que ça a fait tilt tout à l'heure en voyant qu'il manque mystérieusement à l'appel, argumente-t-elle en montant dans les tours. Aux nombreux appels ! Ça fait cinq mois qu'il n'accompagne plus les garçons pendant les soirs de pleine lune.
— Oui mais tu sais pourquoi, soufflé-je, légèrement sceptique.
— Non mais ce que je veux dire c'est que… Je pense avoir deviné que Peter est un Mangemort.
— Evidemment, je te l'ai dit ce matin !
— Non Adrian, je veux dire… Si tu ne m'avais rien dit, je l'aurais quand même découvert. Aujourd'hui, annonce-t-elle avec certitude, les yeux plantés dans les miens.
— Je ne comprends pas.
— J'ai des suspicions sur Peter depuis que son comportement à changé mais aussi depuis que j'ai découvert qu'il fournissait sa mère en pilules de poussière de fée. C'est un produit rare et très cher et il n'y a rien qui puisse justifier le fait qu'il mette toutes ses économies dedans, sans m'en parler et mettant alors le traitement de sa mère en risque. Donc j'ai demandé à Marlene de se renseigner sur la provenance de ces maudites pilules.
— Marlene est dans la boucle ? m'exclamé-je, surpris.
— Evidemment, c'est ma meilleure amie, je lui dit tout, indique-t-elle en haussant des épaules. Et elle est très douée pour retrouver l'historique d'un objet. En l'occurrence elle m'a avoué cette après-midi qu'elle avait eu des nouvelles concernant ma demande et que les pilules venaient de Mulciber qui lui-même s'approvisionne chez un apothicaire situé sur le Chemin des Embrumes. Autrement dit, qui est le fournisseur officiel des Mangemorts. J'aurais forcément fait les connexions. Et c'est en comprenant cela cette après-midi que…
— Que tu t'es mise à boire démesurément, complété-je en rassemblant les pièces du puzzle entre elles.
— Oui. Parce que je suis obligée de rester là et de ne rien faire.
Elle affiche une mine désolée et baisse la tête, tout en triturant ses doigts. Je m'approche alors d'elle et prend son visage en coupe.
— Je sais que c'est difficile de garder tout ça pour toi, murmuré-je en écrasant mon souffle sur elle. J'aimerais pouvoir remédier à ça mais…
— J'ai l'impression d'être complice de leur meurtre. De tous, avoue-t-elle la gorge serrée.
Je ferme les yeux et soupire. Bienvenue dans mon monde, chérie. Je l'attire contre moi et l'entoure de mes bras pour une douce et réconfortante accolade. Nous nous fendons dans nos bras, le souffle court et le cœur lourd. Effectivement, c'est difficile d'être complice d'une telle tragédie. J'ignore si nous parviendrons à attendre jusqu'à Octobre. Plus l'étau se resserre autour de leur gorges, plus cela devient difficile à gérer.
— Viens-là, soufflé-je en l'attirant sur le lit.
Je m'y assied et elle vient s'enfoncer entre mes cuisses, le regard navré peigné sur son beau visage.
— On va essayer de profiter des derniers instants, d'accord, réconforté-je en passant une mèche de ses cheveux derrière son oreille.
Elle se permet d'acquiescer et se laisse complètement fondre dans mes bras. Je suis emporté par son poids et nous tombons en arrière. Nous restons ainsi de longues minutes, imbriqués l'un dans l'autre à simplement s'embrasser, se caresser, s'aimer. Puis nous nous endormons ainsi, délicatement prisonniers de nos bras.
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Ce n'est que lorsque que je me réveille le lendemain matin, que je constate que nos vêtements se sont envolés au cours de la nuit et que nous sommes à présent nus et lovés l'un contre l'autre. J'extirpe mon bras de sa nuque et m'étire tout en repensant à la dernière soirée. Tout me revient en mémoire et j'étire un sourire vicieux en repensant à la petite branlette espagnole dont m'a honorée la brune qui dort paisiblement à mes côtés.
Un sourire toujours accroché aux lèvres, je tourne sur le côté, un coude soutenant ma tête et admire le dos de ma… Ma quoi au juste ? Ok, on sort ensemble, c'est sérieux et on s'est promis plein de choses. Mais je sais pas… Dire "ma copine" me bloque. Je trouve ça trop… Enfantin. Ou sous-coté. Elle est plus que ça à mes yeux. Bien plus.
Machinalement, je tends le bras et commence à dessiner de douces arabesques sur sa colonne vertébrale. La tête enfoncée entre les coussins, Juliet grogne dès qu'elle sent mon contact. Elle sort de sa torpeur et relève la tête, les yeux encore fermés dans la pénombre.
— Hey, salué-je.
— Hey.
Elle laisse retomber sa tête et je me rapproche d'elle, glissant mes jambes par-dessus les siennes. Je me penche et baise sa peau. Je l'entend sourire et elle extirpe une main de la couverture pour venir l'enfoncer dans mes cheveux.
— Hum… Fais-moi des massages, demande-t-elle d'une voix innocente bien qu'encore endormie.
Je pouffe de rire mais je me laisse tout de même convaincre. Je roule sur le côté, viens chercher une huile de massage dans le tiroir du meuble de chevet puis reviens vers elle. Je badigeonne grassement son magnifique corps plantureux, sans oublier ses fesses rondes et rebondies puis remonte jusqu'à sa nuque où elle grogne de délectation.
— Hum… C'est bon, souffle-t-elle.
Je ne réponds pas et continue, un putain de sourire niais toujours collé sur mes lèvres. Je continue ainsi pendant de longues minutes avant que je me décide à aborder le sujet qui me trotte dans la tête depuis un bon mois. Après tout, si elle doit m'accompagner dans le futur, autant faire ça dans les règles de l'art, non ?
— Tu connais le Miroir du Risèd ? demandé-je d'une voix rouillée.
— Non c'est quoi ?
Je m'approche d'elle, dépose un doux baiser sur sa nuque et expire bruyamment, le cœur battant soudainement à mille à l'heure.
— C'est un miroir qui ne montre pas ton reflet mais seulement ton désir le plus cher.
— Hum intéressant. J'ignore ce qu'est mon désir le plus cher, grommelle-t-elle en réfléchissant. Certainement vivre heureuse avec toi, tout simplement.
J'esquisse un sourire et appuie une nouvelle fois ma bouche contre sa peau. Je ne pipe mot et continue à passer ma main sur son corps.
— Tu t'es déjà regardé dedans ? percute-t-elle, en tournant la tête sur le côté.
— Hum… C'est possible oui.
— Et qu'est ce que tu as vu ? Toi, entouré de jolies filles prêtes à se damner rien que pour que tu leur accorde un regard ? suggère-t-elle sur un ton moqueur.
Je pouffe de rire et lui chatouille la côte. Elle se débat aussitôt en éclatant de rire et manque de me mettre une claque par inadvertance. Je la recadre en l'encadrant de mes bras, mon corps nu coulissant par-dessus le sien. Ma virilité vient se loger au creux de ses fesses et je m'abaisse, m'approchant de sa nuque.
— Cette position n'est pas très propice à la conversation, Monsieur Potter, me signale-t-elle.
— Si, pour celle qu'on va avoir, oui, contredis-je.
Je ne veux surtout pas croiser ses yeux de biche !
— Vas-y, dis-moi tout, dit-elle finalement d'une voix calme et à la fois intriguée.
Elle sent que je l'ai sur le bout de la langue mais que c'est difficile pour moi de l'exprimer alors elle reste immobile contre moi, l'oreille tendue mais surtout, présente et patience. J'apprécie beaucoup cette douceur, elle sait qu'elle ne doit pas me brusquer. Et pourtant, je sais qu'elle meurt d'impatience que je lui révèle tout, ce qui me fait étirer un petit sourire supérieur.
— Et bien, j'ai vu… Plusieurs personnes. J'étais entouré.
— Hum. Par des filles ?
— Ma famille et mes amis, corrigé-je, bien que je souris doucement contre ses cheveux.
Mes mains remontent le long de ses bras pour venir rejoindre ses doigts que je maintiens au-dessus de sa tête, en nous enfonçant entre les tissus frais des taies d'oreiller.
— Intéressant. C'est mignon. Ils comptent beaucoup pour toi, c'est normal… Et ils doivent beaucoup te manquer.
— Tu étais là aussi, révélé-je en sentant mes pulsations cardiaques s'accélérer.
— Oh. Vraiment ?
— Evidemment, vraiment, soufflé-je en roulant des yeux comme si ça coulait de source.
En réalité, ça coule de source. Juliet doit forcément être dans les parages si je veux pouvoir frôler le bonheur un jour. Je crois même qu'en ce moment même, je fais plus que le frôler. Je m'y noie dedans et m'en enveloppe comme s'il était mon manteau d'hiver. Je l'ai dans la peau et il ne me quitte plus. Et ce, malgré tous les événements tragiques qui se passent autour de nous.
— Enfin on… On était au centre, applaudis pas tous et je…
Bordel vas-y mec. C'est pas si compliqué. C'est juste un désir comme un autre. C'est comme raconter un rêve, ça ne veut pas dire que ça va se produire réellement. Si ? Evidemment, je ne lui parle pas de tout ça pour rien… J'ai une idée derrière la tête.
— Tu ?
— Promets-moi de ne faire aucun commentaire, lui demandé-je.
— Euh… Oui ok. Très bien. Pas de commentaire, respecte-t-elle, bien que légèrement surprise.
— Ok alors euh… Jetepassaislabagueaudoigt et voilà.
— Quoi ?
— Argh tu le fais exprès, m'impatienté-je.
Elle éclate de rire contre mon buste et j'imagine sa petite frimousse amusée.
— Non mais je n'ai rien compris de ce que tu as dis, pouffe-t-elle en tentant de se retourner.
Mais je l'en empêche aussitôt et la force à me tourner le dos.
— Non. Pas de regard, ni de commentaire.
— C'est si gênant que ça ? s'amuse-t-elle, la tête toujours enfoncée entre les coussins. Je n'ai entendu que le mot "bague". Alors je ne sais pas, à quel moment une bague peut-elle être invoquée lorsqu'on est applaudis par toute ta famille et tes amis…?
Sa voix se meurt. Elle vient de comprendre. Alléluia, je n'aurais pas besoin de répéter. Elle devient aussi silencieuse que la pierre et moi mon cœur s'embrase dans ma cage thoracique. Elle reste ainsi, de marbre, pendant de longues secondes qui me paraissent durer une éternité.
— Et c'était quand que tu t'es regardé dedans ? demande-t-elle finalement.
— Quand j'étais encore prof à Poudlard, marmonné-je.
Elle ne me répond pas mais je devine un énorme sourire apparaître sur ses lèvres. J'ignore si elle se fout de ma gueule ou non mais son silence me rend fou.
— Ton sourire est beaucoup trop bruyant, me plaignis-je finalement.
Cette fois-ci, c'est son rire qui emplit la pièce. Comme un con, je l'imite, contaminé par sa bonne humeur maladive. Putain qu'est-ce que je suis en train de devenir ? Une putain de guimauve !
Je glisse sur le coté et la libère. Elle se retourne finalement, ancrant son beau regard dans le mien. Son rire se tarit et à son tour, elle ne pipe mot, attendant certainement que je désamorce les choses. Mais je ne le ferai pas. J'ai le cœur qui tambourine à toute allure dans ma cage-thoracique, j'ai l'impression de me désagréger. C'est trop pour moi tout ça. Couchée sur le côté, elle embrique ses jambes aux miennes et glisse sa main sous ma mâchoire qu'elle caresse d'un revers du pouce.
— Tu veux qu'on se marie ? demande-t-elle finalement, n'y tenant plus. Je veux dire… C'est vraiment ça ton désir le plus sincère ?
Ma langue reste liée et je suis incapable de prononcer la moindre parole. Pour contrebalancer mon incapacité à exprimer ce que je ressens, j'entoure son corps de mes bras et la tire vers moi. Nos peaux brûlantes se rencontrent et je viens l'encadrer de mes bras, tout en calant ma tête contre la sienne et en acquiesçant.
Je la sens sourire contre ma joue. Elle se retient d'exploser de joie, ce qui m'amuse et me détend.
— Et pourquoi tu m'en parles ? Je veux dire…Maintenant ?
— Euh… Pour amener le sujet.
— Ah. Et bien c'est une introduction réussie, commente-t-elle.
Je lui pince la peau et elle se tord de rire contre moi.
— Arrête de te moquer de moi !
— Je ne me moque pas ! C'est juste que c'est original, finit-elle par commenter sur un ton doux et séducteur.
Je pouffe doucement de rire mais ne dit mot. J'en suis tout bonnement incapable. Je suis terrifié et de l'autre, j'ai tellement envie qu'elle sache combien elle est importante pour moi.
Je t'aime, lui soufflé-je.
Et moi je te suivrai jusqu'en enfer, répond-elle dans la seconde.
J'esquisse une risette alors qu'elle remonte la tête vers moi. Dès que je capte ses iris, une boule de chaleur incandescente, puissante et intense explose en moi et jaillit de toutes parts dans mes tissus. Je n'ai jamais ressenti une telle chaleur, un tel sentiment. Je l'aime, je la désire, je lui fais confiance, je veux la rendre heureuse. Je veux tout avec elle. Putain… Comment peut-elle me faire chavirer comme ça ?!
N'y tenant plus, je m'empare de son visage et plaque délicatement mes lèvres sur les siennes. D'abord surprise, elle aspire mon souffle puis glisse sensuellement sa main derrière mon crâne pour me maintenir au-dessus d'elle alors que ma langue s'insinue lentement dans sa bouche. Elle gémit et son buste se gonfle d'oxygène. Bordel elle me rend dingue !
Bouillonnant comme la braise, mes mains chaudes et impatientes coulissent aussitôt sur son corps divin. Je prends à pleine main ses seins durs et gorgés d'excitation que je malaxe délicatement avant de m'attarder sur ses petits tétons roses. J'aspire son gémissement alors que nos corps viennent d'être réveillés et sont à présent habités d'une fièvre abominable, passionnée et destructrice. Je descends mes doigts et viens trouver sa petite chatte chaude, humide et impatiente.
Les traits de Juliet se froncent contre moi et je la sens se consumer entre mes doigts. Aussi vive qu'un chat, elle me repousse contre le matelas et ne me laisse pas le temps d'anticiper quoi que ce soit, qu'elle grimpe sur moi à califourchon. Elle s'empare de ma queue, fièrement dressée comme un pic entre ses doigts et s'empale dessus, tout en me pénétrant de ses mirettes claires.
— Putain, gémis-je en fermant les yeux, à la fois surpris par ce revirement de situation que par la sensation qui en découle.
Juliet se presse contre moi et m'attrape la mâchoire alors qu'elle instaure un lent et sensuel mouvement de va et vient. Elle me percute de sa mine grisé de désir et je pressens une certaine détermination dans son regard. Voir même, de l'autorité. Elle va me faire venir en deux deux si elle continue.
— Dis-moi que tu m'aimes, ordonne-t-elle, le souffle coupé.
— Je viens de te le dire.
Elle s'assoit sur mes cuisses, ma queue la complète dans son entièreté et je bute contre son cervix. Elle se contracte et ses muscles pulviens viennent comprimer mon sexe. Je lâche un grognement au moment où mon cœur explose dans ma cage-thoracique.
— A voix haute, commande-t-elle.
J'esquisse un sourire en coin, passe un bras autour de ses hanches, la soulève et vient la mitrailler de quelques coups de rein.
— Ah ! gémit-elle, bouillonnante de désir et de plaisir.
Je m'empare également de son visage et colle mon front contre le sien. La pression de nos doigts sur le corps de l'autre est tellement forte que nous manquons de nous lacérer la peau.
— Je t'aime putain, grogné-je en l'assaillant de coups de bassin. Je t'aime tellement que je te veux tout le temps à mes côtés. Je te veux toute entière. Je veux que tu ne sois qu'à moi. Je ne veux plus jamais que tu partes…
— Je ne partirai pas Ad', assure-t-elle le souffle coupé, entre deux plaintes.
— J'ai besoin que tu m'en fasses la promesse, avoué-je en y allant un peu plus fort.
Je suis bloqué par ses cuisses qui m'empêchent de gérer la cadence. Alors dans un élan de rage et d'impatience, je prends appui sur mes jambes et la fait passer sous moi. Elle s'accroche à mon cou de toutes ses forces et avec ses jambes nouées derrière mes fesses, elle m'entraîne au-dessus d'elle. Je la veux maintenant et tout de suite. Ma bouche rejoint à nouveau la sienne, ma langue force le barrage de ses dents et rencontre la sienne pour l'entraîner dans une danse sensuelle. Je m'enfonce en elle et elle gémit un peu plus.
— J'te le promet Adrian, reprend-elle, au bord de l'apoplexie. On ne se lâche plus.
— Dis moi oui alors, dis moi oui Juliet, supplié-je en la pénétrant un peu plus fort, un peu plus rapidement, un peu plus intensément.
— Est-ce une demande officielle ?!
— Carrément ! Épouse-moi mon cœur.
— Han… Oui ! OUI ! Adrian, oui, hurle-t-elle, proche de l'orgasme. J'en ai tellement envie !
— Putain Ju'...
— Vas-y mon amour, encourage-t-elle, toute transpirante de désir. Plus vite…
Je ne me fais pas prier et augmente la cadence. C'est tellement bon, c'est tellement intense, passionné et brutal que je ne peux retenir le grognement rauque qui franchit mes lèvres. J'adore quand elle me supplie, j'adore quand elle m'encourage, j'adore quand elle m'appelle par des surnoms, ce qui est très rare avec elle. J'adore tout chez elle. Je la veux tellement.
Mon doigt vient s'aplatir sur son clitoris alors que j'entre et sors comme un forcené dans sa petite chatte transie par l'envie. Ses cris redoublent, nos corps transpirants glissent l'un sur l'autre, nos bouches se rencontrent avec ferveurs, nos peaux suent et se lustrent, ses hanches claquent contre les miennes alors qu'elle m'accompagne dans mes mouvements. Juliet me rend complètement fou avec ses mimiques. Elle se mord la lèvre, ferme les yeux, gémit, se contracte, cambre le dos. Bordel, elle est tellement belle.
— Oh oui ! Oui Adrian, continue ! Je viens !
Je sais que tu viens, chaton ! Putain j'adore la sentir se contracter autour de ma queue, j'adore voir ses yeux se révulser et apprécier son corps de déesse être traversé de spasmes. Je ne lésine pas sur mes caresses, sur mes baisers, sur mon doigt qui titille sa boule de plaisir ni sur mes coups de rein qui la transpercent de part en part.
— Toi aussi, dis-moi que tu m'aimes, exigé-je en tapant dans le fond, encore et encore.
Elle perd pied et se disloque sous moi. Son cri de jouissance emplit la pièce, ce qui finit de m'achever. Bordel ! Je ne contrôle plus rien, c'est trop bon. Je suis traversé d'un vif coup de jus et je lâche tout en l'accompagnant dans son orgasme. Nous gémissons ensemble alors que ses doigts s'enfoncent dans mes cheveux et qu'elle rapproche sa bouche de la mienne.
— Je t'aime tellement que je pourrais en crever, lâche-t-elle, le souffle court, éteinte de nos efforts physiques. Et j'ai terriblement envie de m'appeler Juliet Potter.
J'esquisse un sourire moqueur, embrasse le bout de son nez puis me laisse tomber sur le côté, épuisé, bouillonnant de chaleur et comblé de bonheur.
Bon et bien, ça ne s'est pas si mal passé que ça finalement. Demande en mariage, check ! Bordel, je suis un grand taré !
